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Jours tranquilles à Paris
24 mars 2014

Les éoliennes flottantes à la conquête du large

Le développement de l’éolien offshore imposera à terme de s’affranchir du support des fonds marins. Un prototype est actuellement en test au large du Portugal.

On ne connaîtra qu’au début du printemps le lauréat du deuxième appel d’offres de 1 000 mégawatts (MW) lancé par l’État, partagé entre une ferme éolienne au Tréport, en HauteNormandie, et un parc d’également 500 MW situé entre les îles d’Yeu et Noirmoutier, au large de la Vendée. Deux consortiums sont en lice sur ce marché considérable des énergies marines renouvelables (EMR). Le premier est composé d’EDF énergies nouvelles, de l’allemand Wpd offshore et d’Alstom, déjà lauréat d’un premier appel d’offres engagé en 2012. Le second est formé de l’association de GDF Suez associé à Neoen Marine et Areva, capable de fournir des turbines de 8 MW, plus puissantes, donc moins nombreuses, pour une production identique. Mais GDF Suez a un autre joker dans son jeu. C’est le portugais EDP Renewables qui regarde vers le grand large et travaille sur des champs éoliens flottants. Aujourd’hui, en effet, les éoliennes marines sont exclusivement des machines posées à l’aide de Jacket ou plantées comme des pieux dans des fonds marins qui n’excèdent pas une frange littorale de 45 mètres de profondeur. Au-delà c’est un marché plus gigantesque encore qui s’ouvre aux acteurs du secteur. Des possibilités considérables sont en effet ouvertes au large des côtes de Californie, d’Espagne ou du Japon, pays très demandeurs, mais aussi en Méditerranée.

Des creux de neuf mètres

Les Américains Nauticat AFT et DeepcWind ou le Japonais Mitsubishi sont sur les rangs. Mais ce sont bien les Portugais qui ont une longueur d’avance avec un prototype déjà en fonction depuis octobre 2011 au large d’Aguçadoura connu pour ses régimes de houle, au nord du pays : le projet « Windfloat ». Plusieurs technologies alternatives sont en concurrence pour répondre aux contraintes difficiles qu’imposent la mer et ses tempêtes.« Nos concurrents les plus matures sont au Japon », explique le responsable du projet, Carlos Martin Rival. L’originalité portugaise réside dans le fait d’avoir associé pour sa machine des techniques déjà éprouvées dans d’autres secteurs de l’offshore ou de l’éolien. Haute de 94 mètres, l’éolienne de seulement 2 MW, pour l’instant, est installée de façon dissymétrique sur un trépied flottant partiellement immergé. Les trois flotteurs de plus de 27 mètres sont ballastés pour compenser le poids de l’éolienne. Des pompes gérées par informatique permettent pratiquement en temps réel de répondre aux pressions exercées par le vent et les vagues. La plateforme de plus de 2 750 tonnes reste ainsi d’une stabilité remarquable en dépit d’une houle de près de 4 mètres.« Nous avons pu faire des mesures jusqu’à des creux de 9 mètres » , indique Carlos Martin Rival. Si la machine, qui représente un investissement de 20 millions d’euros, est validée, un modèle commercial sera mis en œuvre. Mais deux fois plus grand. Article de Camille GUILLEMOIS.

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