Angoulême a retiré ses grilles anti-SDF

L’installation de grillages, la veille de Noël, sur des bancs publics en plein cœur de la ville avait suscité une vague d’indignation. Le projet sera « repensé », indique la mairie.

L’initiative dénotait dans l’ambiance de Noël. Les grillages installés le 24 décembre sur neuf bancs publics d’une place d’Angoulême ont été« provisoirement » démantelés jeudi soir. Destinés à éloigner les SDF alcoolisés, ils avaient suscité une vague d’indignation.« C’est un mauvais conte de Noël. C’est indigne », a souligné Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de gauche. Les grillages - qui sont plus précisément des« gabions » destinés à recevoir des pierres ou des galets - ont été enlevés vers 22 h 30, dans la nuit de jeudi à vendredi, par« mesure de sécurité » . Des adolescents avaient réussi à s’introduire dans l’un d’eux en fin d’après-midi, a expliqué Antoine Truffaux, directeur de cabinet du maire UMP.« J’ai pris mes responsabilités. Le projet va être repensé » , a ajouté le maire, Xavier Bonnefont. Car l’objectif n’est pas abandonné. Les grillages seront installés ultérieurement sur l’esplanade du Champde-Mars« en fonction de la date qui sera garantie pour la livraison des galets » . La mairie assume l’idée de condamner ces bancs adossés à la verrière d’une galerie marchande et qui étaient« utilisés exclusivement par des personnes qui se livrent à une alcoolisation récurrente, tous les jours » , selon l’adjoint à la sécurité, Joël Guiton.

« Manque de coordination »

La mairie explique agir en réponse aux doléances des commerçants et riverains de la place, soulignant que la mesure s’inscrit dans un dispositif« global » qui inclut vidéo-surveillance et médiation sociale auprès des SDF. Elle rappelle aussi que 23 bancs restent accessibles sur l’esplanade et quelques centaines d’autres en ville. Le maire a néanmoins« vivement » regretté, hier, que les grillages aient été installés la veille de Noël, un symbole malheureux. Il a imputé ce timing inopportun à un« manque de coordination » entre l’entreprise, qui« a cru bien faire » en posant les grillages avant de fermer pour les fêtes, et celle qui devait livrer les galets, début janvier. Dénoncée sur les réseaux sociaux, l’initiative risquait d’alimenter une nouvelle polémique à l’approche du festival de BD d’Angoulême, fin janvier. Dans un mail rendu public, trois dessinateurs ont invité le maire à retirer les grilles avant le début du festival afin d’éviter« des embarras et des manifestations supplémentaires de notre désarroi » .

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