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Jours tranquilles à Paris
11 juin 2020

Municipales 2020 : un premier sondage promet une large victoire d’Anne Hidalgo à Paris

Par Denis Cosnard

La maire socialiste sortante est créditée de 44 % des intentions de vote au second tour, selon une enquête IFOP pour le JDD. Elle distance nettement Rachida Dati et Agnès Buzyn.

Si les Parisiens votaient aujourd’hui pour le second tour des municipales, Anne Hidalgo serait largement réélue. C’est ce qui ressort du premier sondage réalisé depuis la reprise de la campagne électorale après 55 jours de confinement. Réalisée pour Le Journal du dimanche et Sud Radio par IFOP-Fiducial auprès de 974 électeurs interrogés du 2 au 5 juin, cette enquête confirme la nette avance de la maire socialiste sortante sur ses deux adversaires, Rachida Dati (Les Républicains, LR) et Agnès Buzyn (La République en marche, LRM).

Dans ce sondage dévoilé samedi 6 juin, les listes « Paris en commun » soutenant Anne Hidalgo recueillent 44 % des intentions de vote à l’échelle de Paris, contre 33 % pour celles de Rachida Dati et 20 % pour celles d’Agnès Buzyn.

Alors qu’Anne Hidalgo est violemment rejetée par une partie des Parisiens, elle pourrait être ainsi réélue avec un score plus faible que ses 53,3 % de 2014, lorsqu’elle a succédé à Bertrand Delanoë, tout en disposant d’une majorité plus confortable au conseil de Paris. La clé de ce paradoxe ? Elle tient à la configuration politique parisienne née de l’émergence de LRM. Anne Hidalgo a réussi à unir autour d’elle toute la gauche, à l’exception de La France insoumise (LFI). L’opposition, en revanche, reste éclatée en deux blocs irréconciliables, LR et LRM.

Multiplication de triangulaires

Lors du second tour, prévu le 28 juin, cette division va se traduire par une multiplication de triangulaires, voire de quadrangulaires. Dans 15 arrondissements, les listes de gauche désormais fusionnées se retrouveront confrontées à celles menées par Rachida Dati d’un côté, Agnès Buzyn de l’autre. Un accord de fusion LR-LRM n’a été trouvé, de façon assez ambiguë, que dans un petit arrondissement, le 5e.

Cette situation paraît idéale pour les candidats d’Anne Hidalgo. Sans y être majoritaires, ils espèrent par exemple faire basculer en leur faveur un arrondissement comme le 9e, grâce à l’éclatement de leurs adversaires.

Les 44 % accordés par l’IFOP aux listes rose-rouge-vert soutenant Anne Hidalgo paraissent cohérents avec les résultats du premier tour. La maire sortante garderait peu ou prou ses électeurs du premier tour (29,3 %), et y ajouterait l’essentiel de ceux de son allié écologiste David Belliard, qui a réuni 10,8 % des suffrages. Elle récupérerait en outre environ 40 % des électeurs qui se sont portés sur le macroniste dissident Cédric Villani au premier tour, selon les évaluations de l’IFOP.

Campagne très offensive de Rachida Dati

Sans pouvoir faire chuter la maire sortante, Rachida Dati, de son côté, progresse sensiblement dans ce sondage par rapport à ses 22,7 % du premier tour. Le fruit, sans doute, d’une campagne très offensive sur les questions de la propreté et de la sécurité, des thèmes ultra-classiques à droite. L’ancienne ministre de la justice est en outre parvenue à pactiser avec son principal dissident, Philippe Goujon, dans le 15e, un gros arrondissement stratégique. Enfin, la figure de proue de LR récupère, selon l’IFOP, une petite partie des électeurs déçus d’Agnès Buzyn.

Ce sondage confirme en effet l’échec de la campagne parisienne de LRM. Au printemps 2019, le parti présidentiel semblait en mesure de remporter la décisive bataille de Paris. Un an plus tard, il risque de n’arracher qu’une poignée d’élus, moins nombreux encore qu’aujourd’hui. Un mois après avoir remplacé Benjamin Griveaux au pied levé, Agnès Buzyn a recueilli 17,3 % des voix le 15 mars, un score décevant qui s’expliquait en partie par la concurrence des listes de Cédric Villani (7,9 %). Celles-ci ont désormais disparu du paysage, sauf dans le 14e, l’arrondissement où le mathématicien se présentait lui-même.

Pourtant, cette clarification de l’offre macroniste ne semble guère profiter à Agnès Buzyn, qui ne séduit, selon l’IFOP, qu’un tiers des électeurs initiaux de Cédric Villani. Les propos malheureux de l’ancienne ministre de la santé sur le « cauchemar » de la fin de la campagne, sa mise en cause dans la gestion de l’épidémie, et ses hésitations à se présenter au second tour, ont visiblement laissé des traces dans l’opinion. « Plus personne ne pense qu’Agnès Buzyn va être élue maire de Paris », comme le reconnaissait vendredi la secrétaire d’Etat, Marlène Schiappa, dans un message interne destiné à ses colistiers du 14e arrondissement et révélé quelques heures plus tard par Le Point.

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