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19 avril 2019

Une révolution dans le réseau de bus parisien !

19 avril 2019

Viollet-le-Duc, restaurateur de mythes

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Par Laurent Carpentier

L’architecte français réinventa Notre-Dame de Paris au XIXe siècle en se référant à un Moyen Age revisité.

Débarquant rue Condorcet, dans le 9e arrondissement de Paris, dans l’immeuble construit par Viollet-le-Duc (1814-1879) et dont celui-ci habitait le dernier étage, le peintre Jules Laurens (1825-1901) racontera comment il fut accueilli par l’architecte habillé d’une robe de bure, un ceinturon de cuir à la taille et un bonnet de maître sur la tête : la tenue du Moyen Age alors qu’on était au XIXe siècle.

« Cela dit bien Viollet-le-Duc, sourit Jean-Michel Leniaud, l’ancien directeur de l’Ecole des Chartes, biographe de l’architecte à qui il consacra une grande exposition en 2014. Il y a chez lui un côté “Dr Jekyll et Mr Hyde”. Le Dr Jekyll, c’est cette photo que l’on connaît de lui, prise par Nadar à la fin de sa vie : élégant, chic, l’homme à la ville, l’homme des réseaux. De l’autre il y a ce Mr Hyde, dans son atelier, installé dans les combles de la rue Condorcet. »

Qui est donc cet homme qui redéclenche la querelle des anciens et des modernes ? Cet architecte, prince des restaurations, dont le précepte maintes fois répété – « Restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné » – se retourne aujourd’hui contre lui en posant clairement le dilemme. Faut-il restaurer Notre-Dame de Paris telle que nous, vivants, l’avons toujours connue, c’est-à-dire telle que lui, Viollet-le-Duc, la réinventa entre 1844 et 1862, ou en faire une lecture nouvelle, tel qu’il le professait à ses contemporains ?

« Illumination de la raison »

Eugène Viollet-Leduc (le nom coupé en trois parties n’apparaîtra que plus tard) naît en 1814 à Paris. Son père est conservateur des résidences royales, un intendant chargé du mobilier du roi. Le jeune homme a la fibre artistique. Il refuse de faire les Beaux-Arts, préfère voyager.

L’homme est intuitif, il voit, plus qu’il ne cherche à calculer. C’est sa force. Toute sa vie, il dessinera : lavis, crayon, couleurs… Il remplit des carnets. Même sur ses vieux jours, alors que, tombé dans une crevasse, il dresse une cartographie complète du massif du mont Blanc, attendant les secours et continuant de dessiner, assis là, sur un éperon de glace qui l’a miraculeusement arrêté dans sa chute.

Marié très jeune, il a eu un fils, mais il est tout à son art. Sa femme le délaisse (notamment avec Sainte-Beuve), il n’en a cure : Viollet-le-Duc a un rêve, qui a pris forme entre 1830 et 1836 lors de ses voyages en Italie. A Venise, il a vu « la lumière » en regardant les arcades du palais des Doges : du plein porté par des vides ! Comment ?

Le jeune homme qui dessine comprend que le report de charge se fait par les colonnes. Cette « illumination de la raison » le pousse à étudier les mystères de l’architecture. Et il en vient à la conclusion, à une époque où le romantisme et le gothique sont partout à la mode (Victor Hugo a publié Notre-Dame de Paris en 1831), que l’architecture n’a jamais été mieux servie qu’entre le XIIe et le XIIIe siècle.

« La motivation primitiviste est une constante dans l’histoire de l’art, analyse Jean-Michel Leniaud. Ce qui était “avant” est mieux. De même que les préraphaélites veulent remonter aux peintures italiennes d’avant la Renaissance, Viollet-le-Duc choisit le Moyen-Age. » Et il va avoir vite l’occasion de mettre ses théories en pratique.

Gargouilles monstrueuses

Il n’a que 26 ans lorsque Prosper Mérimée lui confie la restauration de Vézelay. La légende veut que l’écrivain, nommé inspecteur général des Monuments historiques (Mérimée est proche de l’impératrice Eugénie, l’épouse de Napoléon III), ne trouve pas d’architecte pour cette mission. L’oncle de Viollet-le-Duc, Etienne-Jean Delécluze, peintre, plus connu pour son salon où se pressent les intellectuels libéraux que pour son œuvre, propose son neveu. C’est le début d’une longue carrière.

Côté face, Dr Jekyll se révèle un homme de pouvoir, qui agit dans la pénombre des antichambres. Orléaniste de cœur, il est bien en cour chez Louis-Philippe comme plus tard chez Napoléon III ; il siège à la fin de sa vie à la gauche de l’Assemblée et pourtant il a tourné le dos à la Commune. Côté pile, Mr Hyde déploie de chantier en chantier sa conception médiéviste de la restauration. Avec la révolution industrielle, le dogme est à l’utilisation de matériaux modernes pour reprendre les bâtiments en péril. Lui va imposer l’idée qu’il faut retrouver l’état ancien des bâtiments avec les techniques anciennes. Une révolution.

A vrai dire, il n’est pas le seul à penser ainsi. Jean-Baptiste Lassus avec qui il s’est associé en 1844 (il n’a que 30 ans) pour gagner le concours de restauration de la cathédrale de Paris, est sur la même ligne. C’est Lassus qui a redonné vie à la Sainte-Chapelle. Ensemble, ils dessinent la flèche de Notre-Dame qui vient remplacer à la croisée du transept celle disparue en 1792. Mais Lassus, mort trop tôt, a été oublié. Et le vrai gothique des deux, c’est Viollet-le-Duc. Les gargouilles monstrueuses ressuscitées sur les tours de Notre-Dame viennent de son imagination. Mais celle-ci s’est bâtie sur une étude approfondie du Moyen Age qu’il s’applique partout à revisiter.

Ajouter, retrancher, réinterpréter

De Carcassonne, dont les murs effondrés servent à l’époque de carrières de pierre aux constructeurs locaux (la ville est aujourd’hui classée dans la version Viollet-le-Duc au patrimoine de l’Unesco), au château de Pierrefonds, dans l’Oise, qu’il redessine entièrement, il n’hésite pas à ajouter, retrancher, réinterpréter, quitte à s’attirer les foudres de l’opinion publique. Comme à Toulouse, lorsqu’il transforme entièrement la toiture de la basilique Saint-Sernin et utilise une pierre différente.

Les générations se suivent et « la motivation primitiviste » reste. Viollet-le-Duc devient le dogme à abattre. Pierrefonds est qualifié chez Marcel Proust de « déjection louis-philipparde » et – comme tout ce qui a été construit sous le Second Empire – les réalisations de Viollet-le-Duc sont vouées aux gémonies. Au point qu’en 1995, quand il devient nécessaire de rénover la basilique de Toulouse, on décide de la « dé-violletiser ». Attirant en retour l’ire des habitants qui s’y étaient habitués.

« La question, écrivait Viollet-le-Duc, est de savoir si le public est fait pour les architectes ou les architectes pour le public. » Copiant son ami et associé Lassus qui s’était fait représenter en saint Thomas à la Sainte-Chapelle, l’architecte prêta lui aussi ses traits à Notre-Dame, au suspicieux apôtre qui voulait toucher le Christ pour vérifier l’impossible résurrection.

Sur la flèche aujourd’hui effondrée, il s’est représenté regardant vers le ciel, comme pour encourager les gens à ouvrir les yeux sur les mystères de son art. A la main, une règle d’architecte, sur laquelle on peut lire Non amplius dubito (« Je ne doute plus »), et pour habit, une robe de bure. Son rêve incarné.

19 avril 2019

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