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Jours tranquilles à Paris
25 décembre 2018

Si vous avez moins de 5/20 à ce quiz sur les films de Noël, il y a de quoi avoir les boules

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24 décembre 2018

Sayonara

Dans la série des amours interdits, il n’y a pas que Roméo et Juliette ! Il y a aussi Marlon Brando qui s’éprend de Miiko Taka dans le sublime « Sayonara ». Lui est un soldat américain et elle une danseuse japonaise…

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Un as américain de la guerre de Corée (Marlon Brando) s'éprend malgré lui d'une danseuse japonaise... Réalisé en 1957 par Joshua Logan, ce film creuse avec une surprenante liberté de ton le thème de l'amour-haine entre Américains et Japonais : fascination, blessures encore béantes laissées par la guerre, et racisme ordinaire des forces d'occupation.

24 décembre 2018

Sergio Leone

24 décembre 2018

Les 100 chefs-d’œuvre du cinéma qui ont le plus enthousiasmé les critiques du « Monde » depuis 1944

Plongée dans sept décennies d’archives du « Monde », à la découverte de 100 films qui, à leur sortie, ont été défendus avec ardeur par le journal. Retrouvez également les critiques publiées à l’époque.

Par Jacques Mandelbaum et Sébastien Carganico

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« Huit et demi », de Federico Fellini, avec Marcello Mastroianni en cinéaste dépressif

Pour quels films Le Monde s’est-il enthousiasmé de 1944 à 2018 ? Quels chefs-d’œuvre a-t-il recommandés à ses lecteurs le long de ces sept décennies ? Tenter de le savoir s’est révélé un exercice aussi passionnant que périlleux, que nous sommes heureux de partager aujourd’hui, textes à l’appui, avec nos lecteurs. La méthode, non moins empirique que l’exercice critique, n’offre toutefois aucune garantie scientifique. Faute de pouvoir lire tous les textes, nous avons passé nos archives au crible d’une liste de chefs-d’œuvre tel que l’état actuel de la cinéphilie nous l’a inspirée.

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John Hurt dans « Elephant Man » (1981), de David Lynch

Sans surprise, le point de vue décanté par l’histoire de l’art et la chronique contemporaine ne coïncident pas nécessairement. Le Monde est passé à côté de quelques chefs-d’œuvre répertoriés et de mouvements importants (le néoréalisme, le Nouvel Hollywood). C’est que l’histoire de la critique cinématographique d’un « grand quotidien du soir » ne recoupe pas entièrement le canon cinéphilique. Elle passe par des personnalités, des enjeux, des sensibilités qui appartiennent tant au medium qu’à l’époque.

La plongée dans les archives est instructive aussi sur l’évolution de ce singulier métier qu’est la critique

Les cent films de cette liste ne sont pas pour autant de nature à nous faire rougir de les avoir aimés. On déplore plutôt de constater que quatre-vingt-quatorze réalisateurs y figurent pour six réalisatrices. La critique, sur ce terrain, est évidemment tributaire de la marche et de la sociologie du cinéma, les femmes entrant tardivement dans la carrière, du moins de ce côté-là de la caméra.

La plongée dans les archives est en tout état de cause instructive sur l’évolution de ce singulier métier qu’est la critique. Henry Magnan, premier critique en date du journal à l’âge de 26 ans, chroniqueur et chansonnier, s’intègre en 1945 à une équipe de « soiristes » où sa verve se fait remarquer. Ses choix relèvent néanmoins d’un mystère continûment cultivé, eu égard à ceux de la postérité.

Il en va autrement de son successeur Jean de Baroncelli, qui hérite de son père cinéaste, Jacques, la fibre du cinéma en même temps que le titre de marquis. Entré au début des années 1950, précisément à l’époque où la cinéphilie comme mouvement constitué prend son essor en France, il s’impose pour une trentaine d’années comme le critique « en majesté » du journal. Il se distingue par un goût sûr, un éclectisme admirable, une argumentation soigneusement balancée, un style délibérément pondéré.

Une ambition jusqu’alors inédite

D’autres signatures apparaissent dans les années 1960 à ses côtés. Notamment celles de Jacques Siclier, qui fait de l’écriture critique une mise à l’épreuve de la sensibilité, et de Louis Marcorelles, qui accueille sans faiblir les expériences esthétiques minoritaires. Danièle Heymann, enfant de la balle et plume agile, prend le relais en 1985. Puis Jean-Michel Frodon en 1990, qui assigne à la rubrique cinéma du journal une ambition jusqu’alors inédite : exhaustivité sur les sorties, augmentation notable de la couverture cinématographique, recrutement d’une équipe de rédacteurs susceptibles de les nourrir. Formule qui, peu ou prou, prévaut encore aujourd’hui.

Dans les années 1990, le sentiment intime du critique et sa préconisation deviennent plus ostensibles

Cette spécificité du Monde, rendue plus visible et plus délicate à tenir par l’accroissement exponentiel des sorties depuis une quinzaine d’années, explique en partie l’inflation étonnante, dans notre liste, des « chefs-d’œuvre » à compter des années 2000. Mais il est une autre raison. L’écriture de nos aînés dans ces augustes colonnes (à rebours de la passion éruptive qui déchirait les camps de la cinéphilie dans les revues spécialisées) affectait une forme de distanciation de bon aloi qui servait à légitimer leur magistère critique. On peut ressortir de la lecture d’un texte de Baroncelli sans savoir quel est au juste son degré d’enthousiasme pour le film dont il parlait. Le « chef-d’œuvre » est du coup moins facile à déterminer.

Cette situation s’inverse dans les années 1990. Sans renoncer pour autant à l’argumentation, le sentiment intime du critique et sa préconisation deviennent plus ostensibles. C’est que le marché de cet art qui reste une industrie s’est tendu. Une sourde pression, venant à la fois des professionnels (qui veulent que les spectateurs entrent dans les salles) et des lecteurs (qui veulent savoir s’ils doivent sortir de chez eux), pousse à cette fringale de cotation. L’apparition dans nos colonnes à compter de 2008 d’un classement des films selon leur valeur et d’un « top » de fin d’année en témoignent.

Pour autant, aucun des cent films de cette liste n’aura été défendu, aujourd’hui pas plus qu’hier, par nécessité consumériste. Chacun l’a été pour la beauté, pour l’émotion, pour l’intelligence qu’ils nous ont communiquées. Pour la place prééminente que des générations successives de critiques ont pensé, à tort ou à raison, qu’il occuperait dans l’histoire du cinéma. Il n’est qu’à découvrir les cent films de cette liste très diverse, ouverte aux quatre vents de la géographie et de l’esthétique, dans un cadre qui demeure clairement celui du cinéma dit d’auteur. On espérera qu’elle parle d’elle-même. J. M.

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100 chefs-d’œuvre au fil de sept décennies de critiques

 

La décennie 1950

Le Fleuve, de Jean Renoir (1951). Drame.

Les Contes de la lune vague après la pluie, de Kenji Mizoguchi (1953, sorti en France en 1959). Drame.

Voyage à Tokyo, de Yasujiro Ozu (1953, sortie en France en 1978). Drame sentimental.

Les Sept Samouraïs, d’Akira Kurosawa (1954). Aventure, drame.

Ordet, de Carl Theodor Dreyer (1955). Drame.

La Fureur de vivre, de Nicholas Ray (1955). Drame.

Vertigo/Sueurs froides, d’Alfred Hitchcock (1958). Thriller, drame.

Mon Oncle, de Jacques Tati (1958). Comédie.

Moi, un Noir, de Jean Rouch (1959). Comédie dramatique.

Les Quatre Cents Coups, de François Truffaut (1959). Drame.

Setsuko Hara et Chishu Ryu dans « Voyage à Tokyo », de Yasujiro Ozu.

La décennie 1960

L’Avventura, de Michelangelo Antonioni (1960). Drame.

Le Trou, de Jacques Becker (1960). Drame.

A bout de souffle, de Jean-Luc Godard (1960). Policier, drame, romance.

Huit et demi, de Federico Fellini (1963). Drame, Fantastique.

Les Parapluies de Cherbourg, de Jacques Demy (1964). Comédie musicale.

Les Poings dans les poches, de Marco Bellocchio (1965). Drame.

Persona, d’Ingmar Bergman (1966). Drame, thriller.

Blow-Up, de Michelangelo Antonioni (1967). Drame.

Mouchette, de Robert Bresson (1967). Drame.

Théorème, de Pier Paolo Pasolini (1968). Drame.

Rosemary’s Baby, de Roman Polanski (1968). Epouvante, drame, thriller.

Kes, de Ken Loach (1969). Drame.

Antonio Das Mortes, de Glauber Rocha (1969). Drame, western.

Andrei Roublev, d’Andreï Tarkovski (1969). Drame, biopic.

Le Chagrin et la Pitié, de Marcel Ophuls (1969). Documentaire.

La décennie 1970

Deep End, de Jerzy Skolimowski (1970). Drame.

French Connection, de William Friedkin (1971). Policier.

Orange mécanique, de Stanley Kubrick (1971). Drame.

L’Argent de la vieille, de Luigi Comencini (1972). Comédie dramatique.

Touki-Bouki, de Djibril Diop Manbety (1972, sorti en 1986). Drame.

La Gueule ouverte, de Maurice Pialat (1974). Drame.

Mr Klein, de Joseph Losey (1976). Drame.

Passe-montagne, de Jean-François Stévenin (1978). Comédie dramatique.

Amour de perdition, de Manoel de Oliveira (1978). Drame.

Manhattan, de Woody Allen (1979). Comédie dramatique.

Voyage au bout de l’enfer, de Michael Cimino (1979). Drame, guerre.

Alien, de Ridley Scott (1979). Science fiction, épouvante.

La décennie 1980

La Porte du paradis, de Michael Cimino (1980). Drame, western, aventure.

Elephant Man, de David Lynch (1981). Drame, biopic.

E.T. l’extraterrestre, de Steven Spielberg (1982). Science fiction, aventure.

Fanny et Alexandre, d’Ingmar Bergan (1983). Drame.

Mon ami Ivan Iapchine, d’Alexei Guerman (1984). Comédie dramatique.

Un temps pour vivre, un temps pour mourir, de Hou Hsiao hsien (1985). Drame.

Shoah, de Claude Lanzmann (1985). Documentaire.

Maine Océan, de Jacques Rozier (1986). Comédie.

L’Apiculteur, de Theo Angeloupoulos (1987). Drame.

La décennie 1990

Smoking/no smoking, d’Alain Resnais (1993). Comédie dramatique.

La Leçon de piano, de Jane Campion (1993). Drame, romance.

Journal intime, de Nanni Moretti (1994). Comédie dramatique, biopic.

La Comédie de Dieu, de Joao Cesar Monteiro (1996). Comédie, drame.

Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle), d’Arnaud Desplechin (1996). Comédie dramatique.

Xiao Wu, artisan pickpocket, de Jia Jang Ke (1997). Drame.

En chair et en os, de Pedro Almodovar (1997). Drame.

Hana-bi, de Takeshi Kitano (1997). Drame.

Suzaku, de Naomi Kawase (1997). Drame.

Le Goût de la cerise, d’Abbas Kiarostami (1997). Drame.

L’Humanité, de Bruno Dumont (1999). Drame.

La décennie 2000

La Captive, de Chantal Akerman (2000). Drame.

Yi Yi, d’Edward Yang (2000). Drame.

The Yards, de James Gray (2000). Policier, drame, thriller.

Le Voyage de Chihiro, de Hayao Miyazaki (2001). Animation, aventure.

A l’ouest des rails, de Wang Bing (2003). Documentaire.

Sang et or, de Jafar Panahi (2003). Drame.

Elephant, de Gus Van Sant (2003). Drame.

Million Dollar Baby, de Clint Eastwood (2005). Drame.

A History of Violence, de David Cronenberg (2005). Thriller.

Les Amants réguliers, de Philippe Garrel (2005). Drame, romance.

 Marina Hands et Jean-Louis Coulloc’h dans « Lady Chatterley », de Pascale Ferran.

Marina Hands et Jean-Louis Coulloc’h dans « Lady Chatterley », de Pascale Ferran. PROD DB © MAIA FILMS

Lady Chatterley, de Pascale Ferran (2006). Drame, romance.

Bled Number One, de Rabah Ameur-Zaïmeche (2006). Drame.

4 mois, 3 semaines et 2 jours, de Cristian Mungiu (2007). Drame.

Les Climats, de Nuri Bilge Ceylan (2007). Drame.

No Country for Old Men, d’Ethan et Joel Coen (2007). Thriller, drame.

Wall. E, d’Andrew Stanton (2008). Animation, aventure.

My Magic, d’Eric Khoo (2008). Drame.

Vincere, de Marco Bellochchio (2009). Drame, historique.

Un prophète, de Jacques Audiard (2009). Policier, drame.

Ce cher mois d’août, de Miguel Gomes (2009). Romance.

Démineurs, de Kathryn Bigelow (2009). Guerre, action, drame.

La décennie 2010

Mystères de Lisbonne, de Raoul Ruiz (2010). Drame, romance.

Shutter Island, de Martin Scorsese (2010). Thriller.

Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures, d’Apichatpong Weerasethakul (2010). Comédie dramatique, fantaisie.

La BM du seigneur, de Jean-Charles Hue (2011). Drame.

L’Apollonide, de Bertrand Bonello (2011). Drame.

Melancholia, de Lars von Trier (2011). Science fiction, drame.

Holy Motors, de Leos Carax (2012). Drame, fantastique.

Saudade, de Katsuya Tomita (2012). Comédie dramatique.

Amour, de Michael Haneke (2012). Drame.

L’Inconnu du lac, d’Alain Guiraudie (2013). Drame, policier.

Shokuzai. Celles qui voulaient se souvenir. Celles qui voulaient oublier, de Kiyoshi Kurosawa (2013). Drame.

Tip top, de Serge Bozon (2013). Comédie, policier.

Under the Skin, de Jonathan Glazer (2014). Science fiction, thriller.

Eau argentée, d’Ossama Mohammed et Wiam Simav Bedirxan (2014). Documentaire.

Timbuktu, d’Abderrahmane Sissako (2014). Drame.

Aquarius, de Kleber Mendonça Filho (2016). Drame, thriller.

Manchester by the Sea, de Kenneth Lonergan (2016). Drame.

Un jour dans la vie de Billy Lynn, d’Ang Lee (2017). Drame.

Moonlight, de Barry Jenkins (2017). Drame.

Phantom Thread, de Paul Thomas Anderson (2018). Drame.

Mektoub my love : canto uno, d’Abdellatif Kechiche (2018). Drame, romance.

High Life, de Claire Denis (2018). Science fiction.

22 décembre 2018

Save the date...

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22 décembre 2018

"L'homme fidèle" de et avec Louis Garrel - Lily Rose Melody Depp - Laetiti Casta

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Laetitia Casta, Louis Garrel et Lily-Rose Depp sont au cœur d'un triangle amoureux dans "L'Homme fidèle", réalisé par Louis Garrel himself. 

Rendez-vous est pris pour découvrir le 26 décembre Lily-Rose Depp, Laetitia Casta et Louis Garrel réunis devant la caméra de ce dernier. Pour son cinquième film, Louis Garrel se met en scène aux côtés de son épouse et de la fille de Vanessa Paradis et Johnny Depp dans un triangle amoureux dérangeant. Laetitia Casta est Marianne qui quitte Abel (Louis Garrel) pour Paul, son meilleur ami et père de son enfant à naître. Huit ans plus tard, Paul meurt et lors de l'enterrement, Abel retrouve Marianne et fait tout pour la reconquérir. Les anciens amants se redonnent une deuxième chance. Mais la soeur de Paul, Eve (Lily-Rose Depp) ne l'entend pas de cette oreille et complote avec Joseph, le fils de Paul et Marianne, pour mettre à mal cet amour ressuscité. 

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21 décembre 2018

Au théâtre ce soir...

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DUEL OPUS 3 - Nathalie Miravette, pianiste aux doigts de fée, rejoint Laurent Cirade et son violoncelle. La féminité brute de l'un rencontre l'espièglerie garçonne de l'autre et la partition devient savoureuse. Le duo devient duel, et le spectateur est embarqué dans une battle aux accents baroques, où classique, jazz et rock se renvoient dans les cordes. Talent, humour et poésie sont au rendez-vous. (1h20)
Après avoir triomphé en France et à travers plus de 39 pays, le duo d’humour musical se féminise pour un troisième opus. Nathalie Miravette, nouvelle arrivée dans l'univers Duel, a tourné avec son spectacle de chansons Cucul mais pas que, tandis que Laurent Cirade signe sa troisième participation au spectacle.

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20 décembre 2018

Milo Moiré

20 décembre 2018

Entretien : Anne-Sophie Lapix, reine du « Grand Echiquier »

Par Catherine Pacary - Le Monde

FRANCE 2, JEUDI 20 DÉCEMBRE À 21 HEURES, MAGAZINE

« Personne ne devrait accepter de reprendre “Le Grand Echiquier” ! », s’exclame Anne-Sophie Lapix, actuelle présentatrice du JT de France 2, juste trois jours avant… de présenter, jeudi 20 décembre, sa version 2018 de l’émission créée par Jacques Chancel pour l’ORTF. Derrière l’humour, on détecte une pointe de stress chez celle qui s’attaque à un monument de la culture télévisuelle, porté durant plus d’un quart de siècle (1972-1989) par une figure charismatique du petit écran. « Jacques Chancel avait une présence, une façon unique d’interviewer des artistes… Je ne saurai pas la restituer. Je n’essaierai pas. »

Anne-Sophie Lapix a pourtant décidé de relever le défi. Elle n’a pas eu à se battre pour ça, même si Stéphane Bern a bien été pressenti un temps, en août. « Je suis arrivée sur le projet tout à fait à la fin, quand tout était réglé. Je n’avais plus qu’à dire oui ou non. » Elle a dit oui à Pierre-Antoine Capton, patron de Troisième œil Productions, producteur de l’émission, pour quatre « Grand Echiquier » trimestriels. Et ce malgré le surcroît de travail et ses deux enfants (13 et 16 ans). Seule ­concession, elle passe de quatre JT hebdomadaires à deux.

Journaliste à l’ascension qualifiée de fulgurante, passée par Bloomberg TV, LCI, « Zone interdite » sur M6, pour devenir « joker » de Claire Chazal au JT de TF1, présentatrice de « C à vous » et, depuis 2017, du JT de France 2 en remplacement de David Pujadas, Anne-Sophie Lapix relève donc le gant, et se creuse les méninges.

Née la même année que l’émission de Jacques Chancel – 1972 –, elle se souvient à peine de son premier « Grand Echiquier ». « J’étais à Saint-Jean-de-Luz [sa ville natale dans les Pyrénées-Atlantiques], donc je devais avoir 8 ou 9 ans. » Comme dans tout foyer d’alors, la télévision trônait dans le salon. « Le “Grand Echiquier” était le rendez-vous familial », au sein d’un foyer de musiciens amateurs. Même si « regarder, écouter du lyrique, Rostropovitch, séduisait surtout mes parents ! »

FAUTE DE POUVOIR S’APPUYER SUR SA MÉMOIRE, EN BONNE ÉLÈVE, ANNE-SOPHIE LAPIX S’EST ATTELÉE AU VISIONNAGE DES « GRAND ECHIQUIER », DU MOINS « CEUX OÙ IL SE PASSE QUELQUE CHOSE »

Faute de pouvoir s’appuyer sur sa mémoire, en bonne élève (Sciences Po, Centre de formation des journalistes), Anne-Sophie Lapix s’est attelée au visionnage des « Grand Echiquier », du moins « ceux où il se passe quelque chose ». La première frappait fort, avec une visite surprise à Louis de Funès jouant Oscar, des reportages et direct depuis New York, Los Angeles, Barcelone, et le voyage en live de Georges Brassens, du Bourget (Seine-Saint-Denis) à un village des Pyrénées-Atlantiques où il chantait.

Une décennie plus tard, le 20 octobre 1985, Jacques Chancel présentait « un jeune philosophe qui déjà fait preuve d’une grande maturité », nommé Bernard-Henri Lévy. A son côté, une France Gall timide triture une pomme avant de chanter, parce que « C’est ce que je fais le mieux. » Sans oublier le fameux direct – toujours – de la place Rouge à Moscou, avant la chute du Mur.

Ces heures d’archives ont convaincu la journaliste de faire, mais pas comme avant : « Dans des ­conditions différentes, avec des temps différents. Aujourd’hui, nous n’avons pas le même temps pour laisser parler les gens. » Ni le même rapport à l’image. Dans les années 1980, les téléspectateurs étaient en demande ; aujourd’hui ils sont saturés. Pour capter leur attention, il faut donc « être attractif, entrer dans l’univers des artistes. Les invités vont ainsi convier des personnalités qui les ont marqués ».

« Un équilibre entre les arts »

Quatre ans après la disparition de Jacques Chancel, le 23 décembre 2014, à l’âge de 86 ans, ce premier numéro de jeudi 20 décembre sera diffusé en direct depuis le Palais des beaux-arts de Lille. « Nous changerons d’endroit à chaque fois. Pour aller à la rencontre des Français en province, pour démocratiser la culture auprès des télé­spectateurs des régions. Je suis une provinciale », rappelle Anne-Sophie Lapix. L’émission est prévue pour durer deux heures trente « au minimum. Vu la difficulté de mettre tout ça en scène… » La présentatrice sera entourée d’une quinzaine d’artistes, dont l’acteur Daniel Auteuil, l’ex-danseuse étoile et directrice du Ballet de l’Opéra de Paris Aurélie Dupont, et le ténor Roberto Alagna.

« Le casting a été établi par la rédaction en chef et les productrices. Je n’ai pas les commandes intégrales. Il a été choisi avec la volonté d’un équilibre entre les arts, la musique, la danse, le théâtre… » Tous styles fondus et confondus. Ainsi le duo de rap sage Bigflo et Oli se produira, « magnifié par l’orchestre symphonique de Lille. » La chanteuse Jain sera, elle, « accompagnée par les danseurs de Yoann Bourgeois », artiste protéiforme formé aux arts du cirque.

Première satisfaction pour Anne-Sophie Lapix, ses enfants viendront – surtout pour Bigflo et Oli. Au-delà, elle aimerait « ne pas pouvoir poser toutes [ses] questions. Que les artistes s’interrogent les uns les autres, sans moi, dans un échange réciproque ». Celle qui a toujours refusé d’être la reine du JT va-t-elle devenir la reine du « Grand Echiquier » ? « On va faire comme on peut. Parfois, dans la vie, il faut savoir se jeter dans le vide. » Une maxime que n’aurait pas reniée Jacques Chancel.

« Le Grand Echiquier », réalisé en direct de Lille par François Goetghebeur (France, 2018, 175 min). France.tv

19 décembre 2018

ARTE - Xi Jinping

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