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Jours tranquilles à Paris
12 mars 2018

Théâtre. De l'Art ou du cochon ?

Article de Jean Luc Wachthausen

Vingt ans après sa création, Charles Berling, Jean-Pierre Darroussin et Alain Fromager reforment le trio de la pièce à succès de Yasmina Reza.

Le décor - un intérieur stylisé chic, doté de panneaux coulissants et de belles lumières - n'a pas changé et on retrouve avec jubilation ce trio masculin qui s'empoigne pour un tableau – croûte ou oeuvre d'art ?

Les euros ont remplacé les francs et le tableau en question vaut 30.000  €. C'est tout. Vingt ans après, la mise en scène de Patrice Kerbrat est toujours là, élégante, fluide, respectueuse des moindres détails de cette comédie dramatique qui a triomphé dans le monde.

Après Pierre Vaneck, Fabrice Luchini et Pierre Arditti, suivis par Michel Blanc, Jean Rochefort et Jean-Louis Trintignant, c'est au tour de Charles Berling/Marc, Jean-Pierre Darroussin/Yvan et Alain Fromager/Serge de reprendre le flambeau.

Un monochrome blanc déclenche les hostilités

Ce dernier, dermatologue passionné d'art contemporain, vient justement d'acheter un monochrome blanc dont le prix paraît exorbitant à son meilleur ami, Marc, ingénieur aéronautique, paradoxalement allergique à toute modernité. Il en parle à Yvan, le troisième de la bande, représentant en papeterie, qui s'en moque. Pour tout dire, il pense d'abord à son futur mariage et n'a aucun avis sur la question. De plus, il déteste les conflits mais va vite se retrouver au milieu des deux et prendre même un coup sur la tête en voulant s'interposer.

« Tout çà pour çà, un tableau ! », nous dit Yasmina Reza au fil de dialogues au couteau, pas seulement drôles. La mélancolie pointe son nez et l'amitié qui lie les personnages se fissure sous nos yeux.

Marc traite le tableau de « merde » et parle d'art entre guillemets, comme le titre de la pièce. Rien à sauver chez lui, son jugement est sans appel ni réflexion. Qu'importe les arguments de son ami Marc qui vibre totalement devant ce monochrome blanc.

En l'espace d'une heure trente, Yasmina Reza a l'art de sonder le coeur de ces trois hommes embarqués dans cette brouille qui paraît infantile sans l'être.

Il y est question d'un sentiment noble, l'amitié, dans laquelle viennent se mêler la passion et ses désordres qui détruisent cette belle complicité. Cette histoire qu'elle a réellement vécue avec un ami médecin, elle la restitue avec son talent de dialoguiste, d'auteure de théâtre, passant de l'essentiel au futile.

Le talent des trois comédiens qui ont, chacun, un premier rôle, fait le reste et nous entraîne jusqu'à un dénouement doux-amer : Jean-Pierre Darroussin est irrésistible de drôlerie dans son long monologue tandis que Charles Berling fait preuve d'insolence et de brutalité face à un Alain Fromager, séduisant et à fleur de peau.

« Art » Théâtre Antoine 14, Bd de Strasbourg.75010 Paris.

Du mardi au samedi 21 h, samedi et dimanche 16 h.

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11 mars 2018

Priscilla folle du désert Casino de Paris 16, rue de Clichy 75009 Paris. Vu le Samedi 10 Mars 2018.

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Extravagante et rayonnante ! "Priscilla, folle du désert" revient avec ses plumes, ses chansons et son bus au Casino de Paris. Délicieusement subversif. Prix du public à Cannes, le film à succès "Priscilla, folle du désert", réalisé par Stephan Elliott en 1994, est aujourd’hui adapté en comédie musicale sur la scène du Casino de Paris. Souvenez-vous de cet ovni cinématographique qui raconte l’histoire de deux drag queens et d’un transsexuel partis à la conquête de l’Australie à bord d’un bus appelé Priscilla. Une tournée aussi surréaliste que colorée.

Tubes disco. Sur une bande son incroyable qui totalise une vingtaine de tubes disco comme Tina Turner, Aretha Franklin, Madonna, Earth, Wind and Fire ou encore Gloria Gaynor, Cyndi Lauper et The Weather Girls… A vos perruques et autres "boa" de fourrure, la folle du désert électrise le Casino de Paris. "Priscilla, folle du désert", jusqu’au 7 avril au Casino de Paris.

Extravagante et rayonnante ! "Priscilla, folle dudésert" revient avec ses plumes, ses chansons et son bus au Casino de Paris.Délicieusement subversif.

"Priscilla, folle du désert", jusqu’au 7 avril auCasino de Paris. Paris 9ème

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Laurent Ban et Corinne Puget

11 mars 2018

Tomb Raider - sortie le 14 mars...

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Lara Croft, 21 ans, n'a ni projet, ni ambition : fille d'un explorateur excentrique porté disparu depuis sept ans, cette jeune femme rebelle et indépendante refuse de reprendre l'empire de son père. Convaincue qu'il n'est pas mort, elle met le cap sur la destination où son père a été vu pour la dernière fois : la tombe légendaire d'une île mythique au large du Japon. Mais le voyage se révèle des plus périlleux et il lui faudra affronter d'innombrables ennemis et repousser ses propres limites pour devenir "Tomb Raider"…

10 mars 2018

« La Caméra de Claire » : l’échappée cannoise d’Hong Sang-soo

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Le cinéaste sud-coréen a tourné son film pendant le Festival avec Isabelle Huppert.

L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER

Certains cinéastes sont loués pour leur maîtrise, cette capacité à dominer le moindre paramètre de leur création. Avec Hong Sang-soo, divine exception dans le paysage cinématographique sud-coréen, il s’agirait plutôt de « déprise », soit une forme d’ouverture (aux quatre vents) et de largesse qui rend son cinéma si léger, quand bien même il déboucherait sur des abîmes de tristesse. La Caméra de Claire – qui sort en France deux mois seulement après Seule sur la plage la nuit – fait partie de ces « rêves de film » nés spontanément, germés et accomplis dans un même élan, comme on brosse une esquisse en deux temps trois mouvements. Tournée en catimini pendant l’édition 2016 du Festival de Cannes, avec la complicité d’Isabelle Huppert (une nouvelle fois après In Another Country en 2012), cette courte bande, presque inconséquente, semble pourtant la concrétisation d’une utopie : celle de filmer comme on respire, comme on pense, comme on souffre ou comme on chante.

Le film se présente comme une nouvelle étude des turpitudes amoureuses, avec ses motifs habituels d’hésitation et de déshérence, familiers de l’univers intime du cinéaste. Mais son déplacement à l’étranger, sur la Côte d’Azur, lui donne une coloration nouvelle, ainsi qu’une certaine distance réflexive, qui tranche avec la noirceur et le désespoir de ses précédents films. La Caméra de Claire, illuminée par le printemps méridional, a la limpidité de trait, la clarté éclatante et les motifs papillotants d’un Matisse période niçoise.

Pendant le Festival de Cannes, sous le pavillon sud-coréen, Manhee (Kim Min-hee), une jeune employée, est licenciée sans ménagement par sa patronne, Nam (Chang Mi-hee), d’âge mûr. Ce geste arbitraire révèle une jalousie qui ne dit pas son nom, puisque les deux femmes aiment ou ont aimé le même homme : So Wansoo (Jung Jin-young, troublant sosie de Hong Sang-soo), un réalisateur alcoolique et débonnaire, venu présenter son dernier film. Claire (Isabelle Huppert), une Française en goguette, rencontre les trois membres de ce trio disloqué et les prend tour à tour en photographie. Ses images circulant de l’un à l’autre permettent aux Coréens de se reconsidérer mutuellement et de faire évoluer leur relation à distance.

Cadre presque enchanteur

De par sa simplicité, sa brièveté et son indétermination flottante, ce dernier film de Hong Sang-soo pourrait facilement passer pour une récréation. Mais l’essentiel est précisément là : dans ce geste synthétique qui condense les données de son cinéma et n’en conserve plus que la grâce instantanée, ce « petit rien » des rencontres et du hasard, des conversations à bâtons rompus et de la gêne ordinaire, qui touche au cœur des relations humaines et de leur profonde incongruité.

Le film se concentre plus particulièrement sur les relations féminines, selon deux axes contraires : d’un côté, la rivalité amoureuse entre Nam et Manhee, qui ouvre une brèche de ressentiment ; de l’autre, l’amitié désintéressée de Manhee et Claire, qui soigne les plaies ouvertes. Le décor cannois offre au récit un cadre presque enchanteur, avec ses murs jaune « brioche », l’azur profond du ­littoral, son morceau de plage perdue et son dédale de rues qui transforme le chassé-croisé entre les personnages en un ­singulier jeu de piste – comme s’ils étaient seuls au monde.

CLAIRE FONDE EN SES PHOTOGRAPHIES UN POUVOIR SECRET, MAIS CONSIDÉRABLE, CELUI DE TRANSFORMER LES ÊTRES ET LES CHOSES

Dans ce jeu charmant, où l’on communique entre étrangers dans un anglais approximatif (et source de malentendus burlesques), le personnage de Claire revêt une fonction quasiment magique. D’abord parce que son affabilité et sa douceur ont un effet guérisseur sur la pauvre Manhee, victime des circonstances – douceur qui dissimule en fait un drame personnel déchirant.

Mais surtout, peut-être, parce qu’elle fonde en ses photographies un pouvoir secret, mais considérable, celui de transformer les êtres et les choses. Et ses images modifient bel et bien la réalité, du moins sentimentale, de la situation, puisqu’elles rappellent à chacun la présence d’un autre qu’il croyait absent. « La seule façon de changer les choses est de les regarder très lentement une fois encore », confie Claire à Manhee, sur le lieu même de son licenciement. Fable idéaliste sur le regard, La Caméra de Claire nous apprend ainsi, incidemment, que la vérité du monde ne se situe peut-être pas ailleurs que dans l’œil de celui qui prend le temps de l’observer.

Film sud-coréen et français de Hong Sang-soo. Avec Isabelle Huppert, Kim Min-hee, Chang Mi-hee, Jung Jin-young (1 h 09). Sur le Web : www.jour2fete.com/distribution/la-camera-de-claire

9 mars 2018

Eva : rencontre avec Isabelle Huppert et Benoît Jacquot

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Par Léa Bodin, propos recueillis à Paris le 15 février 2018

A l'occasion de la sortie d"Eva", nous avons rencontré Isabelle Huppert, qui incarne cette héroïne troublante et mystérieuse, et Benoît Jacquot, qui la met en scène aux côtés de Gaspard Ulliel dans ce film noir adapté du roman de James Hadley Chase.

AlloCiné : Comment s'est passé pour chacun de vous la découverte du roman de James Hadley Chase ?

Isabelle Huppert : Moi j'ai découvert le roman après avoir lu le scénario. Benoit m'avait dit : « Tu vas jouer Eva. » J'ai dit : « D'accord, je vais jouer Eva. » En revanche, je n'ai pas vu le film, et je ne l'ai toujours pas vu, d'ailleurs. Je vais le voir, incessamment sous peu, peut-être ce soir !

Benoît Jacquot : Tu dis ça à chaque fois qu'on en parle, « peut-être ce soir ».

IH : Eh bien oui, peut-être ce soir ! Donc, je ne l'ai toujours pas vu, mais je ne sais pas pourquoi j'ai eu envie de lire le livre et j'ai eu raison car, bien que n'ayant pas vu le film, j'ai un peu l'impression que le film de Benoit vient plus du livre que du film.

BJ : Il vient seulement du livre !

IH : Bien que le film ne se passe pas à Los Angeles, mais à Annecy, il y a quelque chose dans la description des personnages qui m'a enchantée. Je me suis dit que ça me donnait raison de vouloir le jouer. J'avais pressenti, en lisant le scénario, qu'Eva avait une sorte d'indolence, de paresse et d'indifférence et je pensais en lisant le roman que tout allait contredire ce sentiment, qu'on allait se retrouver devant une personne beaucoup plus active dans la manipulation, alors que pas du tout.

BJ : Je suis complètement d'accord. Ce qui lui arrive, à Eva, on a constamment l'impression que ça lui arrive par-devers elle, que rien de ce qu'elle fait n'obéit à un calcul, ou presque.

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IH : Cela renvoie un peu à tout le monde, je trouve. Les personnages deviennent des archétypes, mais pas ceux auxquels on s'attend, pas les archétypes du film noir des années 1950, mais des archétypes dans lesquels on peut tout à fait se reconnaître maintenant. Les personnages m’apparaissent comme des miroirs. Ils sont un miroir pour l'un et l'autre, mais aussi pour le spectateur, sur cette idée qu'au fond, on fait souvent les choses sans vraiment les décider.

Et pour vous, Benoït, le roman, c'est une histoire de longue date ?

BJ : C'est un livre que j'ai lu en pensant à en faire un film très tôt, au début de mon adolescence, au moment où j'ai commencé à vouloir devenir cinéaste. C'est resté, plus ou moins, et ça a ressurgi à l'occasion.

Par hasard ?

BJ : Pas vraiment, car c'était là, en moi. Le hasard n'existe pas seul. Il y a le hasard, et puis il y a la nécessité. Les hasards obéissent à une sorte de nécessité, les nécessités sont hasardeuses. Il y avait cette nécessité, mais c'est au hasard qu'elle est apparue réalisable.

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Il y a un élément dans lequel on sent bien que votre film est plus proche du roman que du film de Joseph Losey, c'est le rapport au genre. Vous faites le choix du film noir, très clairement. Avez-vous envisagé le noir et blanc à un moment donné ?

BJ : Non, mais alors vraiment pas. Ca m'arrive de me demander pourquoi tel film que je fais est en noir et blanc, mais là pas du tout. Quand vous m'évoquez la possibilité que ce soit en noir et blanc, je ne le vois pas. Cela aurait immédiatement été un peu redondant pour moi et ça aurait rejoint un régime de clichés que je cherchais beaucoup à éviter. A commencer par le personnage d'Eva dont je ne voulais à aucun prix que ce soit une vamp canonique, ça ne m'intéressait absolument pas. Ce qui m'intéressait, c'était qu'Isabelle joue des situations assez particulières et extrêmement romanesques – car dès qu'il y a secret ou double vie il y a du romanesque – avec une familiarité radicale. Elle se réveille, elle s'endort, elle prend des bains, elle va au boulot, même si ce boulot est celui qu'il est. Elle a des tenus et un protocole attachés à ce travail, mais elle le fait comme elle irait au bureau ou à la boutique. C'est quelque chose à quoi je tenais dès le départ et qui est lié à l'envie que ce soit Isabelle qui l'interprète.

C'est un personnage à la fois complexe et en même temps très simple. Elle est sans filtre, en même temps par moment on sent qu'elle se cache. Comment avez-vous abordé ce personnage ?

IH : Ce qui est très plaisant, dans ce genre de personnages, c'est qu'on peut constamment la ramener à ce qu'elle est tout en imagination qu'elle est l'opposé de ce qu'on donne à croire qu'elle est. Ca permet une liberté infinie, c'est un peu comme si on se baladait au sommet d'une vague, on est en état de flottaison permanent. On peut toujours penser qu'elle est tout autre chose, c'est ce qui est fascinant et assez vertigineux dans ce genre de personnages, c'est qu'au fond c'est impossible de savoir qui elle est.

BJ : Au sens ou on le dit ordinairement, parce qu'après tout, le vœu social c'est d'assigner une identité à telle ou telle personne, comme pour se rassurer soi-même sur la sienne propre. Tous mes films et la plupart des interprétations d'Isabelle consistent à troubler ce jeu-là et à le faire vasciller. Introduire du mystère, de l'énigme, dans ce qu'il y a de plus commun.

Dans la mise-en-scène, vous utilisez beaucoup les travellings, il y a tout cet univers de montagne, qui rappellent par moment, subrepticement, Shining. Est-ce un film que vous aviez en tête et est-ce qu'a posteriori vous percevez des résonances ?

BJ : Je suis extrêmement cinéphile, il n'y en a pas beaucoup comme moi, mais je m'efforce d'oublier tout ce qui a été fait avant moi et que j'admire plus que tout. C'est presque une ascèse.

Dans le travail d'adaptation, vous avez fait le choix de l'univers du théâtre, qui n'est pas présent dans le roman, pourquoi ?

BJ : Parce que le théâtre, au cinéma, c'est toujours intéressant. Même un film un peu médiocre devient intéressant s'il y a du théâtre dans le film. J'aurais pu en faire un roman, mais c'est un peu abstrait. J'aurais pu en faire un film et faire un film dans le film, mais ça me semblait un peu lourd. En revanche, le théâtre, ça se prêtait bien à ce que je voulais faire.

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