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Jours tranquilles à Paris
23 avril 2018

Gaité Lyrique

Lors de la Superparade à la Gaité Lyrique le 29/04, tu pourras aiguiser tes 5 sens en t'approchant des différentes créatures fantastiques représentant l'ouïe, le toucher, la vue, le goût et l'odorat! Le duo sonore et graphique Gangpol & Guillaumit revient à lui pour une conférence-dj-vj ensemble, vinylique et jubilatoire, dansée et érudite, portée par une chorégraphie très participative. 

gaite

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21 avril 2018

Actuellement en salles...

escabar

20 avril 2018

Suspension du visa de « Cinquante nuances plus claires » : « La subjectivité n’est pas absente de cette décision de justice »

Par Sylvie Kerviel - Le Monde

Dans sa chronique, Sylvie Kerviel, chef adjointe du service Culture du « Monde », revient sur l’arrêt de la cour administrative d’appel de Paris qui suspend le visa délivré au film, demandant qu’il soit interdit aux moins de 12 ans.

« Conte de fées moderne » ou promotion « complaisante » du sadomasochisme ? L’arrêt est passé quasi inaperçu et pourtant il mérite qu’on s’y arrête. Le 15 mars, la cour administrative d’appel de Paris a suspendu le visa délivré au film Cinquante nuances plus claires, nouvelle déclinaison de la série de bluettes érotiques Cinquante nuances de Grey, demandant que le film soit interdit aux moins de 12 ans.

Le film de James Foley, sorti le 7 février et encore à l’affiche en France, a vu son visa révisé en urgence par la commission de classification du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). La justice avait été saisie par l’association Promouvoir, proche des catholiques traditionalistes, qui avait déposé une requête en référé pour obtenir une classification plus sévère de ce film – les deux premiers volets avaient été interdits aux moins de 12 ans –, « en raison de sa promotion du sadomasochisme ». Le héros collectionne menottes, fouets et autres instruments qu’il utilise pour des jeux sexuels avec sa partenaire.

CETTE DÉCISION INTERVIENT APRÈS LA MISE EN APPLICATION DU DÉCRET DU 8 FÉVRIER 2017 RÉVISANT LES CRITÈRES DE CLASSIFICATION DES FILMS

Cette décision, en défaveur du ministère – qui se fonde sur l’avis de la commission pour délivrer les visas d’exploitation –, intervient après la mise en application du décret du 8 février 2017 révisant les critères de classification des films.

Ce texte avait été élaboré justement pour contrer les actions en justice, particulièrement celles entreprises par l’association menée par l’infatigable André Bonnet, « l’homme qui décide de la classification des films en France », comme le qualifie ironiquement Vincent Maraval, producteur et distributeur, dont le film Love, réalisé par Gaspar Noé, s’était vu interdit en 2015 aux moins de 18 ans.

« Une erreur d’appréciation »

Elle avait attaqué, la même année, le premier volet de Cinquante nuances de Grey (2015) pour obtenir un relèvement à 16 ans de l’âge d’interdiction qui avait été fixé à 12 ans, mais elle avait été déboutée. Comme elle l’avait été, en décembre 2016, pour le film d’animation Sausage Party, dont elle avait demandé, en vain, une interdiction plus sévère que celle autorisant le film aux plus de 12 ans.

Les juges, qui avaient visionné le film minute par minute et notamment la scène finale où des produits alimentaires s’entrepénètrent dans un chariot de supermarché, avaient eu ce commentaire savoureux : « Si, durant trois minutes, des aliments et autres produits de consommation, dont aucun ne figure au demeurant un mineur, simulent explicitement diverses pratiques sexuelles, cette scène se déroule dans un univers imaginaire, et ne peut être interprétée comme incitant le spectateur mineur à en reproduire le contenu. »

Cinquante nuances plus claires, que Le Monde avait présenté lors de sa sortie comme « un soap opera sous perfusion », « contient plusieurs scènes représentant des pratiques sexuelles à caractère sadomasochiste », a relevé la cour. Et de préciser : « Si ces scènes sont simulées et relativement brèves au regard de la durée du film, elles sont traitées avec complaisance et sont susceptibles d’être perçues par un très jeune public comme décrivant des pratiques banales dans le cadre d’une relation amoureuse. »

La cour estime que « la ministre de la culture a commis une erreur d’appréciation, au regard des exigences tenant à la protection de l’enfance et de la jeunesse ». L’Etat devra verser à l’association la somme de 1 000 euros. L’avocate du ministère de la culture avait défendu « un film s’apparentant à un conte de fées moderne ».

« Notre société a besoin d’art et de liberté »

Pour cette nouvelle action en justice contre Cinquante nuances plus claires, l’avocate de Promouvoir s’est appuyée sur le nouveau décret demandant que les critères de classification prennent désormais en compte « la sensibilité et le développement de la personnalité propres à chaque âge ». Une formulation censée, dans l’esprit des rédacteurs du texte, permettre d’en finir avec la subjectivité qu’impliquait le texte précédent, qui évoquait des scènes « susceptibles de porter atteinte à la sensibilité des adolescents ».

Or, la subjectivité n’est pas absente de l’arrêt, comme le fait remarquer un spécialiste du droit du cinéma, qui s’étonne que la cour ait pu estimer que les scènes à caractère sadomasochiste « sont traitées avec complaisance ».

LE CHANGEMENT DE FORMULATION N’EMPÊCHE EN RIEN LA CONTESTATION EN JUSTICE ET LA RÉVISION DES VISAS

C’est l’ancienne ministre de la culture Fleur Pellerin qui, en septembre 2015, avait commandé à Jean-François Mary, alors président de la commission de classification des œuvres du CNC, un rapport après une succession d’annulations des visas, à l’initiative de l’association Promouvoir. Il s’agissait d’établir des critères de classification qui soient mieux adaptés aux jeunes grandis avec Internet et qui permettent aux cinéastes d’évoquer des sujets tels que le sexe et la violence sans risquer de se voir relégués à des circuits de diffusion condamnant leur existence tant artistique qu’économique.

« Il faut redonner à la ministre et à la commission de classification la marge d’appréciation que l’appropriation par des juges avait singulièrement réduite ces derniers temps », avait déclaré M. Mary en remettant son rapport.

On le voit, le changement de formulation n’empêche en rien la contestation en justice et la révision des visas. Les associations de professionnels du cinéma avaient peut-être un peu vite salué le nouveau décret, notamment l’ARP, société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs, qui s’était félicitée qu’un texte vienne « préserver et sécuriser la liberté des créateurs, la spécificité de la création artistique et sa diffusion ». « Plus que jamais, notre société a besoin d’art et de liberté, et certainement pas d’un retour à un ordre soi-disant moral », avait-elle déclaré dans un communiqué.

Le film d’Abdelatif Kechiche Mektoub My Love, sorti en salle le 20 mars, s’ouvre sur une scène de sexe, brève mais intense. La commission de classification a estimé que cela ne justifiait pas une interdiction aux moins de 12 ans. On attend avec intérêt de voir si ce visa sera contesté ou non en justice.

18 avril 2018

Gainsbourg et Bardot réunis sur scène au Théâtre de la Madeleine

7 avril 2018

"Red sparrow"

red sparrow

Red Sparrow ou Le Moineau rouge au Québec est un film américain réalisé par Francis Lawrence, sorti en 2018. Il s'agit d'une adaptation du roman du même nom de Jason Matthews.

Synopsis

Dominika Egorova est une jeune danseuse étoile russe au Bolchoï. Un soir, lors d'une représentation, son partenaire de pas chute sur elle et lui brise le tibia. Elle ne pourra plus jamais danser mais, pour subvenir aux besoins de sa mère malade, son oncle Ivan, qui travaille au SVR, le service de renseignement extérieur qui a succédé à la première direction du KGB, lui propose de s’inscrire dans l’école des "moineaux" où de des recrues apprennent à utiliser séduire pour compromettre et obtenir des renseignements sur les ennemis sous couverture dans leurs pays. Désormais espionne, sa première cible est Nathaniel Nash, une taupe qui ne résiste pas à son charme...

 

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7 avril 2018

Moi non plus.....Moi non plus....Moi non plus !

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moi non plus67

4 avril 2018

Crazy Horse

crazy54

crazy55

30 mars 2018

ISABELLE HUPPERT, TORCHE HUMAINE EN ZONE PRIORITAIRE : « Madame Hyde », de Serge Bozon

Voilà un film social (banlieue, fracture, école, transmission du savoir…) requalifié par le conte de fées. Mme Géquil (Isabelle Huppert) est une professeure de physique close en ses principes mais pusillanime, et donc constamment torturée par sa classe. L’action prend place entre école, pavillon et HLM. Une image de la banlieue française, entre dysfonctionnement avéré, frontières sociologiques et beautés insoupçonnées d’une utopie urbanistique qui a tourné court. Ici, la plus grande douceur (nuancier pastel) voisine avec la plus grande dureté (angles à vif). A la tête de la fronde railleuse, Malik (Adda Senani), adolescent handicapé qui compense sa prostration par une tchatche insolente et étincelante.

La relation entre le cancre et la professeure prendra la tangente à la suite d’un coup de foudre qui transforme Mme Géquil en super-héroïne de l’éducation. Le film, tel le buisson ardent, se met alors à brûler sans se consumer. Goût du fantastique, humour diagonal, maniérisme allégorique, cruauté farcesque : il se confirme que Serge Bozon, en ses chemins singuliers et détournés, touche toujours juste sur des questions qui importent à tous. Jacques Mandelbaum

Film français de Serge Bozon. Avec Isabelle Huppert, Romain Duris, José Garcia, Adda Senani (1 h 35).

27 mars 2018

Critique : « Madame Hyde » : le buisson ardent de la connaissance

Par Jacques Mandelbaum - Le Monde

Serge Bozon relit Stevenson dans ce film social requalifié en conte de fées, avec une Isabelle Huppert métamorphosée en « human torch » de la démocratisation des savoirs.

A NE PAS MANQUER

Sortez crayons et compas, tracez deux droites qui se rejoignent sans se couper, l’une partant de L’Etrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, de Robert Louis Stevenson (1886), l’autre depuis De bruit et de fureur (1988), film de Jean-Claude Brisseau. Deux chefs-d’œuvre que cent ans séparent, intéressés l’un et l’autre par la question du mal qui ronge le cœur des hommes, scrutant le rapport de l’individu à la société, faisant surgir le fantastique dans le quotidien. Tracez à présent la bissectrice partant du sommet angulaire de ces droites et vous aurez une idée de la direction que prend ce drôle d’objet, si emporté et bizarre, si excentrique et nécessaire, nommé Madame Hyde.

Serge Bozon est, de fait, un réalisateur qui fait bouger les lignes. L’un de ceux, pour oser le mot et le sentiment, qui rendent plutôt fier que le cinéma français sache ménager en son sein une place à une tentative aussi audacieuse de le cambrioler. L’Amitié (1998), Mods (2003), La France (2007), Tip Top (2013) sont autant d’étapes d’un vacillement concerté, où chaque sujet est traité de biais, chaque attendu mis cul par-dessus tête, chaque évidence poétiquement déplacée. Goût du fantastique, humour diagonal, maniérisme allégorique, cruauté farcesque : rien, pourtant, tel est le miracle bozonien, ne vient affaiblir la capacité de ces films à toucher juste sur des questions qui importent à tous.

Phosphorescente et surpuissante

Ainsi, Madame Hyde est-il un film social (banlieue, fracture, école, transmission du savoir…) requalifié par le conte de fées. Madame Géquil (Isabelle Huppert) est une professeure de physique close en ses principes mais pusillanime, et donc constamment torturée par sa classe. A la tête de la fronde railleuse, Malik (Adda Senani), adolescent handicapé qui compense sa prostration par une tchatche insolente et étincelante.

Autour de ce couple central, qui ira plus loin qu’on ne l’imagine, quelques personnages hors normes. Au lycée, le proviseur (Romain Duris), individu à la solennité bouffonne, rapiécé de couleurs jurant entre elles, technocrate cool, néolibéral progressiste, oxymore en marche vers nulle part. A la maison, Monsieur Géquil, homme au foyer irréprochable mais un peu fade, qui soutient indéfectiblement sa femme sans tout comprendre à ce qui se passe. Comptons aussi une voisine plantureuse accompagnée de deux bergers belges aux yeux fous. Un inspecteur d’académie sans illusion sur son avenir. Une bande de rappeurs roulant des mécaniques dans les friches où traîne le jeune Malik.

L’action prend place entre école, pavillon et HLM. Une image de la banlieue française, entre dysfonctionnement avéré, frontières sociologiques et beautés insoupçonnées d’une utopie urbanistique qui a tourné court. Ici, la plus grande douceur (nuancier pastel) voisine avec la plus grande dureté (angles à vif). Voilà ce qu’on reconnaît, mais voici ce qui vient, qui surprend davantage. A force de se faire humilier, la timide Madame Géquil, tandis qu’elle s’affaire à ses petites expériences de physique dans le conteneur de chantier qui lui tient lieu de laboratoire, finit par se prendre un gros coup de jus, un méchant coup de foudre équivalant à une révolution copernicienne dans le cours du film et dans la nature des relations entre les personnages, passant tout à trac d’une définition géocentrique à une conception héliocentrique de l’univers.

Devenue phosphorescente et surpuissante à ses heures (trucage simple et magnifique à la fois qui montre Isabelle Huppert en négatif dans un monde intact), Madame Géquil cesse d’être le centre mou d’une autorité bafouée pour se transformer en astre lumineux autour duquel le savoir, d’ailleurs non sans mystère ni danger, peut recommencer à circuler. Y compris quand il faut balayer l’idée selon laquelle les TPE (travaux personnels encadrés) ne sont pas destinés aux classes techniques.

L’alchimie secrète de la connaissance

Le film, alors, devient tout simplement magnifique. Il se permet des scènes pédagogiques et intellectuelles en temps réel, qui éloignent paradoxalement du petit théâtre naturaliste de l’école. Autant d’expériences mathématiques (le trajet le plus court entre deux points) ou physiques (la cage de Faraday) qui rappellent aux spectateurs en même temps qu’aux élèves qu’un détour est toujours nécessaire à une juste représentation des choses, et qu’apprendre à penser est une libération. Il révèle plus encore l’alchimie secrète de la connaissance, qui renvoie proprement à la mystique. C’est le buisson ardent de la Bible, qui brûle mais ne se consume pas, par lequel la présence divine apparaît à Moïse comme promesse de l’émancipation à venir. La connaissance passe par le feu, ce qui explique qu’on ne saurait non plus la regarder en face sans s’y brûler ou y laisser sa vie.

Ainsi finit par s’exhaler de ce film à la raideur discrètement burlesque – en ceci semblable à la fracture sociale que ne cesse de prolonger le système éducatif qui est censé la réduire – une idée de la connaissance et de la transmission qui tient davantage du souffle de l’esprit et de l’amour du prochain.

Une idée tolstoïenne qui prétend que nul n’est dépositaire du savoir, que celui-ci nous traverse universellement et nous fonde pour infuser le genre humain tout entier, qu’il importe de diffuser sa lumière avec la plus grande prodigalité. Donc, une idée qui brûle, tout spécialement en des temps sur lesquels reviennent s’appesantir les ténèbres de l’obscurantisme. Il fallait bien une Isabelle Huppert métamorphosée en « human torch » de la démocratisation des savoirs pour monter au feu de ce défi cinématographique.

Film français de Serge Bozon. Avec Isabelle Huppert, Romain Duris, José Garcia, Adda Senani (1 h 35).

19 mars 2018

Dans la brume

dans la brume

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