Le 16 janvier 1979, le dernier chah d’Iran, Mohamed Reza, contraint à l’exil, quittait le pays. Son départ a marqué la fin du régime impérial, remplacé par la république islamique. Le 1er février 1980, l’ayatollah Khomeiny effectuait un retour triomphal de France. « Sur trente kilomètres, tout au long du parcours de Khomeiny depuis ‘aéroport, une foule d’une densité folle s’était rassemblée », raconte Clair Brière-Blanchet, spécialiste de l’Iran, qui a assisté à la scène. Si le chah avait réussi à profiter de l’immense manne pétrolière pour développer l’Iran, il n’était pas parvenu à le démocratiser. Dans un pays sous étroit contrôle de la police politique, la classe moyenne émergente voulait pouvoir s’exprimer et circuler librement. « Beaucoup pensaient qu’après, tout le monde rentrerait chez soi, explique Claire Brière-Blanchet, mais en fait les plus extrémistes se sont imposés. » A un chah issu d’une lignée féodale mais toutefois progressiste, ont succédé les ayatollahs, qui ont fait de l’Iran un pays fermé sur lui-même et agressif envers l’extérieur.