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Jours tranquilles à Paris
25 août 2017

Emmanuel Macron en quête d’une communication présidentielle

Bucarest. De notre envoyé spécial - Source : Ouest France

La campagne fut rude, l’été ne le fut pas moins. Mais pour d’autres raisons. Après la débauche médiatique de l’élection, Emmanuel Macron avait choisi, sitôt élu, de raréfier la parole présidentielle. Certes, on l’a entendu au Congrès. Et on l’a vu un peu partout depuis mai. Avec Trump, avec Poutine. À Bruxelles, Versailles et Berlin. Mais pas question de commenter son action avec les journalistes, comme le faisait François Hollande. Macron veut rompre avec ses prédécesseurs pour redonner du lustre à la fonction. Raréfier la parole, c’était le mot d’ordre. Du moins, jusqu’à maintenant. Car si la séquence internationale a été réussie, le jeûne médiatique a montré ses limites. L’été a apporté son lot de coups politiques inattendus. Affaire Ferrand, démission de Bayrou, couac des APL, ruades des Insoumis. Les sondages étant en baisse, un besoin d’explication s’impose. De « pédagogie », diton à l’Élysée.

Une causerie au coin du feu ?

D’où le tournant opéré mercredi à Salzbourg par Emmanuel Macron dans sa communication. Il avait promis de ne pas parler de politique intérieure lorsqu’il était en déplacement à l’étranger. Depuis mercredi, il n’a cessé de faire référence aux sujets sensibles de la rentrée française. Il a longuement plaidé pour la cohérence de sa politique sociale à propos des travailleurs détachés. Il l’a expliqué hier à Bucarest.« Cette tournée européenne me permet d’expliquer la cohérence entre l’agenda français et l’agenda européen. » Sa posture réformatrice en politique intérieure et proactive à l’échelon européen offre un terrain propice. Le voyage en Autriche, Roumanie et Bulgarie a lieu, d’ailleurs, dans les trois pays qui assureront successivement, à partir du 1er janvier 2018, la présidence de l’Union européenne. Le Président invite ainsi ses ministres à occuper le terrain. S’adressera-t-il très prochainement plus directement aux Français ? À l’Élysée, après avoir rompu avec la tradition de l’entretien télévisé du 14 juillet, on réfléchit à une nouvelle formule, à échéance régulière. Permettant d’expliquer l’action gouvernementale et de la remettre en perspective. Cela pourrait être une fois par mois. Voire deux. En s’inspirant des causeries radiophoniques au coin du feu que le président Roosevelt avait rendu populaires avant la guerre. Pierre Mendès France en avait repris la formule dans les années 1950. Macron va-t-il la relancer à la radio ? À la télévision ? Sur Internet ? On sera bientôt fixé, tant la nécessité de s’adresser plus souvent à l’opinion est désormais une évidence. En trois mois, Emmanuel Macron a touché du doigt toute l’ambivalence de la fonction présidentielle. Le président est pour la Constitution de 1958 un arbitre, mais l’introduction du suffrage universel direct en 1962 en a aussi fait un acteur. Jouer sur les deux registres est délicat. L’excès de présence médiatique est dangereux pour l’arbitre. Trop d’abstinence peut être létal pour l’acteur. En trois mois, il vient de faire l’expérience de ces deux limites. Cela s’appelle, en démocratie, rendre des comptes. Article de Laurent MARCHAND. Ouest France.

bucarest

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22 août 2017

L’Elysée publie la charte de transparence sur le rôle et le statut de Brigitte Macron

Le texte définit les missions de « représentation » et de « supervision » de l’épouse du président de la République, qui ne sera pas rémunérée et n’aura pas de budget propre.

Le rôle de Brigitte Macron et l’absence de statut de « première dame » en France avaient entraîné un début de polémique il y a une dizaine de jours. Emmanuel Macron avait alors promis de préciser le « rôle public » de son épouse dans « une charte transparente », un document qui devait être rendu public « fin août, début septembre ». C’est chose faite.

L’Elysée a publié, lundi 21 août, sur son site Internet, la « charte de transparence relative au statut du conjoint de chef de l’Etat », qui précise le rôle, les thèmes d’action et les moyens attribués à Brigitte Macron.

« Il ne s’agit pas d’un statut juridique mais d’un engagement, qui ne vaut que pour Brigitte Macron et pour la durée du mandat d’Emmanuel Macron, et qui ne sera pas contraignant pour ses successeurs ni leurs conjoints », a précisé l’entourage de Mme Macron.

C’est la première fois dans l’histoire de la Ve République qu’un texte établit noir sur blanc le rôle et les moyens du conjoint présidentiel, jusqu’ici informels et souvent opaques. Il répond en partie à la promesse de campagne d’Emmanuel Macron de mettre fin à « une hypocrisie française » en créant un statut juridique pour le conjoint du président. Mais il ne va pas jusqu’à une loi ou un décret, après qu’une pétition cet été contre un statut officiel a recueilli plus de 300 000 signatures.

Un rôle de représentation et de supervision

Le texte précise son rôle public et ses missions : assurer la représentation de la France au côté du président lors de réunions et de sommets internationaux ; répondre aux sollicitations de Français et de personnalités qui souhaitent la rencontrer ; superviser la tenue des manifestations et des réceptions officielles à l’Elysée ; et soutenir des manifestations à caractère caritatif, culturel ou social ou participant au rayonnement de la France.

« Madame Brigitte Macron sera également chargée de maintenir un lien continu d’écoute et de relations avec les acteurs de la société civile dans les domaines du handicap, de l’éducation, de la santé, de la culture, de la protection de l’enfance ou encore de l’égalité homme-femme. »

Le président pourra en outre la charger de « missions de réflexion et de propositions », qui seront rendues publiques, tout comme son agenda, à la fin de chaque mois. Brigitte Macron effectuera régulièrement un bilan de ses actions, dit encore la charte.

Sur ses moyens, comme annoncé, Mme Macron disposera de deux conseillers présidentiels et d’un secrétariat. Sa protection est assurée par le groupement de sécurité de la présidence de la République (GSPR). Mais Mme Macron ne bénéficie d’aucune rémunération ni d’aucuns frais de représentation ou budget propre, les moyens pour ses activités étant pris sur le budget de la présidence.

21 août 2017

Le rôle de Brigitte Macron bientôt précisé

macron

 Le rôle de l’épouse du président de la République sera détaillé dans une charte d’ici à quelques jours.

La future charte de transparence dans laquelle sera précisé le rôle de la compagne du président de la République (ou du compagnon lorsqu’une femme sera Présidente), est attendue dans les prochains jours. C’est ce qu’a confirmé Brigitte Macron, dans une interview au magazine Elle à paraître aujourd’hui. L’épouse d’Emmanuel Macron confirme qu’il ne s’agira pas d’une loi, mais d’un texte qui exposera qu’ elle n’ est« pas rémunérée » et quels seront ses« missions et les moyens » alloués. La future charte de transparence devrait notamment confirmer la situation actuelle, a précisé mercredi son entourage : Brigitte Macron dispose de trois collaborateurs, dont deux conseillers présidentiels détachés auprès d’ elle – Pierre-Olivier Costa, directeur de cabinet et de la communication et Tristan Bromet, chef de cabinet –, et d’ une secrétaire. Le dispositif est moins étoffé que celui dont disposaient Valérie Trieweiler (cinq collaborateurs), Carla Bruni (huit) et Bernadette Chirac (une vingtaine). Il y a peu, une pétition sur Internet « contre le statut de Première dame pour Brigitte Macron » avait réuni en trois semaines plus de 300 000 signatures. L’ ancienne enseignante pourrait par ailleurs s’ impliquer dans des causes dont le fil conducteur sera l’ éducation et le handicap. Dans l’ entretien, Brigitte Macron évoque son couple, plaisantant sans complexe à propos des vingt-quatre ans d’ écart avec son mari.« Le seul défaut d’Emmanuel, c’est d’être plus jeune que moi. »

7 août 2017

Françoise Nyssen - Ministre de la Culture

29 juillet 2017

Quand des ex-gloires de la politique déchantent du macronisme

Par Cédric Pietralunga

Des personnalités qui avaient apporté leur soutien au candidat d’En marche ! se heurtent aux projets, méthodes parlementaires et pratiques du « nouveau monde ».

Il fut un temps où ils étaient reçus au QG de campagne d’Emmanuel Macron, où ils pouvaient s’afficher avec le candidat en déplacement, où une place leur était réservée au premier rang des meetings. Mais depuis l’élection présidentielle, c’est le désenchantement parmi ces soutiens du chef de l’Etat, souvent des ex-gloires de la politique qui pensaient trouver une seconde jeunesse dans le macronisme et se heurtent aux pratiques du « nouveau monde ».

L’ancienne ministre Corinne Lepage, dont le ralliement avait été mis en scène en janvier, est ainsi partie en guerre contre La République en marche (LRM), une formation dont elle assimile le fonctionnement à du « centralisme démocratique ».

L’ex-députée européenne a apporté son soutien à l’action en justice intentée par des adhérents du mouvement du chef de l’Etat pour reporter la modification de ses statuts. « J’ai la parole libre, ce n’est pas parce que je soutiens l’action du président de la République que je vais me taire quand quelque chose ne va pas », justifie Mme Lepage.

Absence d’une « parole libre » au sein de LRM

Déçu lui aussi, le sénateur (Mouvement des progressistes) du Val-d’Oise Robert Hue, qui avait rallié M. Macron en mars, dénonce de son côté la baisse des aides personnalisées au logement (APL) décidée par le gouvernement, une mesure « particulièrement indécente [qui] touchera des familles et des jeunes dont on connaît bien les difficultés ». Un coup de rabot également fustigé sur Twitter par Matthieu Orphelin, député (LRM) du Maine-et-Loire et ancien porte-parole de l’écologiste Nicolas Hulot.

D’autres ne cachent plus leur énervement devant les méthodes des parlementaires macronistes, qui mépriseraient les anciens élus. Le député (LRM) du Calvados Alain Tourret, un des rares invités à suivre M. Macron en campagne à La Réunion, a dénoncé l’absence de « parole libre » au sein du mouvement.

Jean-Louis Bourlanges, député (MoDem) des Hauts-de-Seine et autre soutien, a carrément quitté l’Hémicycle en plein débat sur le projet de loi de moralisation de la vie publique, mardi 25 juillet, excédé qu’on refuse de le laisser s’exprimer.

Sincères ou surjoués, ces coups de blues sont en tout cas surveillés de près par l’opposition, qui ne désespère pas de récupérer ces parlementaires macronistes déçus. « Certains n’en peuvent déjà plus et nous font des appels du pied pour revenir au bercail », assure ainsi un membre de la nouvelle direction du Parti socialiste.

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25 juillet 2017

Sondages : Macron face à ses premières difficultés

Par Cédric Pietralunga - le Monde

Si les débuts du nouveau président avaient été appréciés, notamment concernant l’international, cela ne semble plus suffire, à l’heure des premières mesures. Et la dégringolade semble rapide.

C’est une chute inédite pour Emmanuel Macron. En tout cas depuis son élection à la présidence de la République. Selon le baromètre Ifop publié dimanche 23 juillet par le JDD, le chef de l’Etat a perdu dix points de popularité en un mois. Désormais, 54 % des Français se disent satisfaits de son action, contre 62 % lors de son arrivée à l’Elysée et 64 % il y a un mois.

Jamais chef d’Etat n’avait subi une dégringolade aussi rapide avant lui, hormis Jacques Chirac, qui avait perdu quinze points entre mai et juillet 1995. A l’aube de son troisième mois de mandat, Emmanuel Macron est même moins apprécié que son prédécesseur François Hollande, pourtant présenté comme l’anti-modèle : le président socialiste disposait encore de 56 % d’opinions favorables à la même période.

Si l’Elysée refuse de commenter ce reflux, plusieurs proches du chef de l’Etat assurent ne pas être surpris par son ampleur. « Cette chute est normale, parce qu’on rentre dans le dur, estime François Patriat, sénateur (LRM) de la Côte-d’Or. Les gens voient qu’ils vont devoir faire des efforts et s’interrogent. Dès que les résultats seront là, ça remontera. » « Les mauvais sondages n’ont rien d’étonnant, abonde Arnaud Leroy, ancien député et porte-parole de LRM. On est obligé d’en passer par là si on veut réformer le pays. »

« LES GENS VOIENT QU’ILS VONT DEVOIR FAIRE DES EFFORTS ET S’INTERROGENT. DÈS QUE LES RÉSULTATS SERONT LÀ, ÇA REMONTERA »

ARNAUD LEROY, ANCIEN DÉPUTÉ ET PORTE-PAROLE DE LRM

Selon l’Ifop, les raisons de cette embardée sont à chercher du côté des premières mesures annoncées par l’exécutif. Hausse de la CSG le 1er janvier, gel du point d’indice et retour du jour de carence pour les fonctionnaires, réforme du code du travail par ordonnances… Autant de décisions qui inquiètent. La valse-hésitation autour de la suppression de la taxe d’habitation, reportée avant d’être maintenue, a pu aussi donner le sentiment qu’Emmanuel Macron ne tiendrait pas ses promesses de campagne, comme ses prédécesseurs.

Si les débuts du nouveau locataire de l’Elysée ont été appréciés, notamment ses premiers pas à l’international – et ses rencontres savamment mises en scène avec des chefs d’Etat étrangers comme Donald Trump ou Vladimir Poutine –, cela ne semble plus suffire. La démission forcée du général Pierre de Villiers, le 19 juillet, a pu également être interprétée comme un acte d’autoritarisme plus que d’autorité. « La séquence n’a pas aidé, même s’il est sain de commencer le nouveau quinquennat avec un nouveau chef d’état-major », reconnaît un parlementaire macroniste.

Coup porté aux classes populaires

Signe que c’est la politique du chef de l’Etat et pas nécessairement son image qui est mise en cause, le premier ministre dévisse lui aussi dans les sondages. Selon Ifop, 56 % des Français sont satisfaits de l’action d’Edouard Philippe, c’est huit points de moins qu’il y a un mois. « Le pays est dans un état difficile et cela implique des décisions d’économies qui sont par définition impopulaires, reconnaît-on à Matignon. Mais cela ne doit pas nous arrêter car les Français sont en attente d’action, pas de procrastination. »

Reste que certains s’interrogent sur la communication d’Emmanuel Macron, qui refuse de répondre aux journalistes – et donc de se servir des médias pour expliquer son action. « Au début, j’appréciais le côté jupitérien, maintenant je trouve que ça tourne en rond, ils veulent juste ne pas faire comme les autres, ça ne marche plus », regrette un élu LRM. Toujours désireux de façonner son image de « French Obama », Emmanuel Macron a prévu de rencontrer les chanteurs Bono et Rihanna cette semaine à l’Elysée.

L’alerte est d’autant plus sérieuse que le sondage Ifop a été réalisé avant que n’éclate, dimanche, la polémique sur les aides personnalisées au logement (APL). Matignon a beau marteler que « tout le monde doit faire des efforts », la mesure a de fortes chances d’être perçue comme un nouveau coup porté aux classes populaires.

Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, certains plaident dès maintenant pour un abandon de la mesure. « 5 €/mois, pour les étudiants les plus précaires, ce n’est pas neutre. Trouvons d’autres moyens pour les aider spécifiquement », a ainsi tweeté Matthieu Orphelin, député LRM du Maine-et-Loire et ancien porte-parole de Nicolas Hulot.

24 juillet 2017

Macron en fait-il trop ?

Par  Myriam Encaoua

Attention à l’effet saturation ! Emmanuel Macron est partout depuis son élection, sur tous les fronts et toutes les images. Boxeur sur les quais de Seine pour défendre la candidature de Paris aux JO de 2024 il y a deux semaines, commandant de sous-marin nucléaire au large de l’île Longue au lendemain du Congrès de Versailles, pilote de chasse façon « Top Gun » sur la base aérienne d’Istres jeudi dernier… Le président donne l’impression d’enfiler les tenues de combat plus vite que son ombre. Au point de déclencher les rires sur les réseaux sociaux.

« Le chef de l’Etat se déguise, analyse le spécialiste de la communication Philippe Moreau Chevrolet. L’uniforme lui permet de se présidentialiser rapidement et de construire un style à la fois moderne et autoritaire. Mais, ajoute-t-il, en injectant en permanence ce type d’image aux Français, il peut donner l’impression d’un jeu de rôle. »

les visites de chefs d’état s’enchaînent

Attention donc à la posture… D’autant que les militaires n’apprécient guère cet effet de mise en scène. « Ça fait gadget, c’était gentil jusqu’à présent, mais là ça ne passe plus, grince le colonel Michel Goya, se remettant difficilement de la démission du général Pierre de Villiers mardi dernier. S’habiller de la sorte en pleine crise avec l’armée et nous dire après que c’est le chef d’état-major qui s’est mis en scène ! Il fallait oser ! » s’indigne-t-il.

Les hauts gradés ruminent encore les propos de Christophe Castaner, le porte-parole du gouvernement, estimant que le général cinq étoiles a été « déloyal dans sa communication » en claquant la porte.

Mais l’omniprésence du président ne s’arrête pas aux images. Trump, Poutine, Netanyahou, les visites de chefs d’Etat s’enchaînent à l’Elysée, à Versailles, sur les Champs, à la tour Eiffel… Les interventions sur le front intérieur aussi. Mardi dernier, le président s’est invité à la dernière minute dans les jardins du ministère des Relations avec le Parlement, rue de Varenne, où Christophe Castaner conviait les députés de la majorité à prendre un verre. De cette visite surprise, on retiendra un message à double tranchant : « Il n’y a pas de caporalisme, pas d’ordre jupitérien, il y a une exigence commune », leur a dit le président. En clair, soyez libres… mais pas trop.

La promesse de ne pas intervenir sur tout semble loin

Emmanuel Macron occuperait-il tous les rôles, y compris celui de chef de la majorité, en lien direct avec ses troupes, essayant de contenir les premiers couacs ? Il donne en tout cas le sentiment de vouloir être partout. Lundi, le Premier ministre ouvre la conférence territoriale au Sénat… mais le président la conclut et se réserve les annonces principales. Jeudi, Macron devait aussi clôturer les états généraux de l’alimentation à Bercy. Cette fois, il n’est pas passé derrière Edouard Philippe. Un faux bond présidentiel inhabituel ou le signe que l’Elysée réalise que Matignon a besoin d’un peu d’air ? « Il est possible que cette petite musique soit remontée à la présidence », lâche prudemment un conseiller.

La promesse présidentielle de ne pas intervenir sur tout semble loin. Macron impose son agenda et son rythme… au risque de se priver du bouclier utile de Matignon en cas de difficulté. Les ministres sont priés de tenir bon malgré la fatigue qui pointe. « Nous sommes là pour réformer le pays », claironne un membre du gouvernement avant d’avouer que « la campagne a quand même duré plus d’un an »… L’hyperprésident devrait continuer à se démultiplier jusqu’au dernier Conseil des ministres le 9 août. D’ici là, il y aura d’autres images. A l’affiche de la semaine prochaine : la visite du chanteur Bono et de la chanteuse Rihanna à l’Elysée.

@myriamencaoua

23 juillet 2017

Forte baisse de popularité pour Emmanuel Macron et Edouard Philippe

Un début d'été houleux pour le tandem Macron-Philippe. La cote de popularité d’Emmanuel Macron est en forte baisse en juillet, avec 54 % de satisfaits, soit dix points de moins qu’en juin, selon un sondage Ifop pour le Journal du Dimanche. Le Premier ministre Edouard Philippe enregistre également un reflux de huit points sur la même période, passant de 64 % à 56 % de satisfaits.

Pour le président Macron, 47 % des sondés se disent « plutôt satisfaits (54 % en juin) et 7 % sont « très satisfaits » (10 % en juin). Simultanément, le total des mécontents passe de 35 % à 43 % de juin à juillet, se répartissant entre « très mécontents » (15 % en juillet, contre 12 % en juin) et « plutôt mécontents » (de 23 % à 28 %). 3 % des sondés ne se prononcent pas contre 1 % le mois dernier.

4 % des sondés se disent « très satisfaits » d’Edouard Philippe

Pour le chef du gouvernement Edouard Philippe, 52 % des sondés se montrent « plutôt satisfaits » (59 % un mois plus tôt) et 4 % se disent « très satisfaits » (-1 %). Chez les mécontents, 27 % se disent « plutôt mécontents (+3 %) et 10 % « très mécontents » (+2 %). Le taux des personnes interrogées ne se prononçant pas passe de 4 % à 7 %.

L’enquête a été réalisée par l’Ifop auprès d’un échantillon de 1.947 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas du 17 au 22 juillet par questionnaire auto-administré en ligne et par téléphone

23 juillet 2017

Emmanuel Macron : aux origines de Jupiter

Comment lui est venue l’idée de s’autoproclamer roi des dieux ? Un mois avant sa candidature, Emmanuel Macron cherche un terme pour exprimer le contraire du « président normal » qu’a voulu être Hollande au début de son quinquennat. Président exceptionnel ? Extraordinaire ? Puiser dans la mythologie était plus judicieux… « La France a besoin d’un chef de l’Etat jupitérien », explique-t-il dans les colonnes de « Challenges » le 16 octobre 2016. Référence directe à François Mitterrand et à son conseiller, Jacques Pilhan, grand théoricien de l’idée d’un président à la parole rare, lançant la foudre et remontant dans son Olympe. Jupiter était d’ailleurs l’un des noms de divinités dont Mitterrand était affublé. Le nom aussi laissé à son pupitre en bois construit sur mesure. Ce même « pupitre Jupiter » qu’a utilisé Macron pour ses meetings.

Enfin, pendant la campagne, un petit groupe d’amis sélectionnés par Brigitte Macron pouvaient discuter avec son mari sur la messagerie Telegram. Nom du groupe ? Jupiter. Le soir de sa victoire, au Louvre, dans son long manteau noir mitterrandien, Macron leur a envoyé deux mots : « spécial dédicace ». M.E.

20 juillet 2017

Avis de gros temps sur les éoliennes

Par  Coralie Garandeau

« Imaginez 80 éoliennes de plus de 120 m de haut, à 10 km des plages ! » se désole Hervé Texier, président de Belle Normandie Environnement. Le futur site éolien en mer dont le militant est le plus proche jouxte des plages très célèbres : celles du Débarquement et son vaste cimetière marin. « C’est une atteinte au patrimoine et au tourisme », estime-t-il.

Aux côtés d’une quinzaine de fédérations d’associations dans les communes concernées et depêcheurs, son association vient de déposer une plainte auprès de la Commission européenne contre les six projets d’éolien en mer autorisés sur la façade Manche- Atlantique, « tous en contradiction avec les politiques de protection de l’environnement marin ». Des projets « conduits à marche forcée par l’Etat depuis 2012 », disent les militants locaux, qui voient dans ce recours devant les tribunaux européens « la dernière chose qu’il nous reste », estime Hervé Texier.

Les antiéoliens sont amers : le nouveau ministre de l’Environnement tient à accélérer tous les projets d’éolien marin pour atteindre l’objectif de 40 % d’énergies renouvelables dans la production française d’ici à 2030.

« On est prêts à faire tous les recours possibles, car on est absolument opposés à cette guirlande d’usines offshore sur le littoral français », se désole Jacky Bonnemains, porte- parole de l’association Robin des bois, qui dénonce « une industrialisation de la mer et une technique périmée ». Pour lui, les études d’impact sur l’environnement, la faune marine, et sur la sécurité maritime ne sont pas suffisantes. D’autres dénoncent une « énergie intermittente, qui ne produit qu’un tiers du temps, quand il y a du vent », avance Catherine Boutin, du collectif Pour un littoral sans éolienne.

Au Tréport, les pêcheurs fulminent. « Beaucoup de gens regardent ça de loin, mais nous, on vivra avec ça sous notre nez », glisse Olivier Becquet, gérant de la coopérative locale. En péril, selon lui, la seiche, le barbet et le hareng, qui viennent se reproduire dans les eaux du futur projet, ainsi qu’« un vrai gisement » de coquillages. « On est allés visiter le parc éolien de Thanet, en Angleterre, et on a bien vu les dégâts provoqués par ces piliers de béton sur toute la zone poissonneuse. Les Anglais n’y pêchent plus ! » estime-t-il.

Des projets menés depuis des années

Parmi les six parcs éoliens en mer ayant été attribués sur le littoral français, quatre ont reçu leurs autorisations environnementales : Fécamp, Courseulles, Saint-Nazaire et Saint-Brieuc. Deux projets sont encore en attente, ceux de l’île d’Yeu-Noirmoutier et de Dieppe-Le Tréport.

Des projets pour lesquels les procédures de concertation avec tous les acteurs, les enquêtes publiques et des études d’impact ont été menées depuis quatre ans. « Ce ne sont pas des projets déposés à la va-vite » résume Matthieu Monnier, de France Energie éolienne, l’association professionnelle des acteurs de l’éolien.

« On a perdu deux ans avec tous ces recours », juge-t-il. Aujourd’hui, chaque parc éolien fait l’objet de « mesures de compensation pour les déséquilibres causés par son implantation », se justifie Engie, impliqué dans trois projets. Le géant de l’énergie se préoccupe ainsi des goélands de l’île d’Yeu ou des oiseaux marins nicheurs vers Dieppe. Il rappelle aussi ses efforts pour limiter l’impact visuel des éoliennes, dans leur alignement, leur espacement ainsi que leur nombre.

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