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Jours tranquilles à Paris
19 juillet 2017

"Jupiter" fait chuter la cote de popularité de Macron

 Par Jean-Christophe Chanut - La Tribune

Jupiter ne réussit pas à Emmanuel Macron. D'après la dernière enquête BVA-La Tribune-Orange, il perd 5 points de cote de popularité (54%), les Français ayant une mauvaise opinion de lui lui reprochant son  arrogance, son autoritarisme et son mépris des classes populaires.

"Jupiter" ne réussit pas à Emmanuel Macron. D'après la dernière enquête BVA-La Tribune-Orange, il perd 5 points de cote de popularité (54%), les Français ayant une mauvaise opinion de lui lui reprochant son "arrogance", son "autoritarisme" et son "mépris" des classes populaires. (Crédits : Reuters)

L'enquête mensuelle BVA- La Tribune-Orange indique un net fléchissement de la popularité d'Emmanuel Macron qui perd cinq points en un mois (54% d'opinion favorable contre 59% en juin et 62% lors de son arrivée à l’Élysée). Le positionnement "Jupitérien" expliquerait cette baisse.

Malgré le défilé du 14 juillet, la présence de Donald Trump, un discours remarqué lors de la commémoration de la rafle du Vel d'Hiv, etc., la popularité d'Emmanuel Macron est en chute. Effet du réel début de l'exercice du pouvoir, avec la loi Travail qui se profile et les premiers arbitrages budgétaires, notamment sur les impôts et les dépenses? Sans doute, car le Premier ministre Édouard Philippe connaît lui aussi une érosion (moins marquée) de sa popularité, selon la vague de juillet de l'Observatoire de la politique nationale qui associe BVA La Tribune et Orange.

Après avoir déjà perdu trois points le mois dernier (59% au lieu de 62% au moment de son élection), la popularité du Président de la République enregistre donc une nouvelle baisse en juillet assez prononcée, avec cinq points de moins (54%). Si, globalement, les Français continuent d'avoir une bonne opinion de lui, le capital de confiance s'effrite tout de même. La part des personnes déclarant avoir une mauvaise opinion de lui progresse en effet nettement (44%, soit cinq points de plus depuis juin et... 9 points depuis mai). Un phénomène que d'autres présidents ont connu auparavant.

Une chute due à son positionnement "jupitérien"

D'après l'enquête, c'est son positionnement "jupitérien" qui semble agacer le plus. Ceci étant perçu comme une dérive monarchique et ses propos sur "les gens qui ne sont rien" ont visiblement laissé des traces. Ainsi, les personnes qui indiquent avoir une mauvaise opinion de lui, mettent en avant son "arrogance", son "autoritarisme" et son "mépris" des classes populaires, ainsi qu'une trop grande place laissée à la communication.

Mais sa ligne politique suscite également de nombreux commentaires, ses détracteurs dénonçant son orientation "trop libérale". Sans surprise, les sympathisants des partis situés à la gauche du PS restent très largement hostiles au président (72%, +2), tout comme les sympathisants du Front National (77%, +5).

Mais l'enquête signale aussi un regain de désapprobation chez les sympathisants PS et "LR", nettement moins bienveillants qu'il y a un mois à l'égard du président: 64% des premiers et 59% des seconds déclarent ainsi avoir une bonne opinion de lui, soit, respectivement, 12 et 9 points de moins qu'en juin. Et le président entraîne dans son sillage son mouvement "En Marche!": 49% des Français ont une bonne image d'En Marche!, soit six points de moins qu'il y a un mois. Les critiques sur "l'amateurisme" des nouveaux députés du mouvement ont aussi participé à cette chute.

Philippe résiste mieux

Dans ce contexte, le Premier ministre Édouard Philippe s'en sort mieux. 53% des Français déclarent avoir une bonne opinion de lui, soit un tassement de deux points par rapport à juin et une baisse de quatre points depuis mai. C'est surtout auprès des sympathisants PS (59% de bonnes opinions, soit une baisse de 13 points) et "LR" (68%, -7) que la popularité d'Édouard Philippe se détériore.

Parmi les autres personnalités politiques, on notera que la "star" Nicolas Hulot est aussi affectée par cette baisse de popularité. Certes, le ministre de la Transition écologique demeure en tête du classement des personnalités politiques préférées des Français, mais avec 44% d'opinions favorables, il perd 11 points sur un mois.

Tout le monde descend

Les "déçus" de Hulot se retrouvent notamment à gauche avec 50% tout juste d'opinions favorables, en chute de... 13 points. Mais à la décharge de Nicolas Hulot, la quasi-totalité des personnalités testées dans le baromètre "descendent" également. Faut-il y voir une lassitude des Français après une si longue séquence électorale ou bien l'amorce d'une défiance après le léger regain d'optimisme suscité par l'élection d'Emmanuel Macron et la vague du "dégagisme"?.

Ainsi, dans les rangs à gauche du PS, Jean-Luc Mélenchon conserve certes son leadership (71%)  mais il perd cinq points. Tout comme à droite François Baroin (61%, -4), Laurent Wauquiez (56%,-5) et Xavier Bertrand (54%, -7) sont en baisse, même s'ils demeurent les trois personnalités que les sympathisants voudraient voir jouer un plus grand rôle à l'avenir.

Même Marine Le Pen n'est pas épargnée, y compris dans son propre camp. Si sa cote d'influence auprès de l'ensemble des Français recule de 7 points (24%), elle diminue surtout pour la première fois dans son parti (84%, -11).

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19 juillet 2017

Démission du général de Villiers : François Lecointre va être nommé chef d'état-major des armées

Le général François Lecointre va remplacer Pierre de Villiers au poste de chef d'état-major des armées, selon des sources concordantes. Le général de Villiers a présenté sa démission au président de la République mercredi 19 juillet, "qui l'a acceptée". Dans un communiqué, Pierre de Villiers considère "ne plus être en mesure d'assurer la pérennité du modèle d'armée auquel [il] croit", face aux coupes prévues dans le budget de la Défense.

https://www.facebook.com/notes/chef-d%C3%A9tat-major-des-arm%C3%A9es/d%C3%A9part/1553326491416508/

19 juillet 2017

Le FMI en pâmoison devant Macron

L’institution internationale couvre d’éloges les réformes annoncées par le président de la République.

Par  Aurélie Lebelle

Comme chaque année, ils ont posé leurs bagages à Paris pendant deux semaines. Leur mission : rencontrer le microcosme économique, décortiquer les réformes proposées par le gouvernement et évaluer si, oui ou non, elles seront capables de relever l’économie française. Le verdict des spécialistes du Fonds monétaire international (FMI) a été présenté hier, dans les locaux parisiens de l’institution présidée par la Française Christine Lagarde. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le bilan est di-thy-ram-bique !

« Nous avons été impressionnés par cette énergie nouvelle », s’est enflammé Christian Mumssen. Le chef de la mission France au FMI a même lancé : « L’ambitieux programme de réformes du gouvernement pourrait […] contribuer à résoudre les défis économiques auxquels la France se heurte de longue date. 

Ce n’est pas tous les jours que le FMI couvre Paris d’éloges. Exemple l’an passé, lorsque l’équipe du FMI avait passé au peigne fin les réformes du gouvernement Valls. Si une « amélioration sensible » des prévisions de croissance avait été soulignée, le rapport de l’institution avait tout de même estimé qu’il restait « beaucoup à faire ». Cette fois-ci, les réformes prévues par le programme d’Emmanuel Macron sont jugées « courageuses » et « ambitieuses » pour parvenir à réduire le déficit public, enrayer le chômage et relancer la compétitivité. Idem pour la réforme du marché du travail, encouragée par le FMI. « On sent que le dialogue avec les syndicats est bien plus constructif que l’an dernier », assure Christian Mumssen, séduit par « la grande opportunité » et « l’optimisme » de « la nouvelle équipe ».

Un brin trop élogieux ? Le chef de la mission s’en défend. A l’entendre, l’optimisme était le mot qu’avaient à la bouche tous les interlocuteurs rencontrés pendant la quinzaine. « Ce sont des gens très techniques, qui travaillent parfois à leur poste depuis des années, explique-t-il. Mais à chaque fois, dès le début, ils ont commencé à nous parler d’optimisme. Et la confiance est capitale pour relancer l’économie. »

Rendez-vous dans un an pour savoir si le FMI sera toujours séduit par cet optimisme.

18 juillet 2017

« Le président Macron a entaillé le pacte de confiance avec l’armée » Par le Général François Chauvancy

Dans une tribune au « Monde », le général François Chauvancy considère qu’après la crise budgétaire, le divorce pourrait être consommé entre le chef de l’Etat et la communauté militaire.

« Je suis votre chef », a déclaré Emmanuel Macron publiquement, le 13 juillet, en s’adressant indirectement au général de Villiers, chef d’état-major des armées. Ce dernier avait exprimé son mécontentement devant les parlementaires face à des décisions budgétaires défavorables aux armées.

Chacun peut comprendre qu’il faille réduire le déficit budgétaire, dû quand même en partie à un manque de sincérité du gouvernement précédent. Cependant, une limite inacceptable a été franchie. En effet, le budget de la défense s’élève, en 2017, à 32,7 milliards d’euros ; 2,7 milliards d’euros ont été gelés ; 850 millions d’euros devraient maintenant être assurés par les armées au titre du surcoût des opétations extérieures. Le budget 2017 sera réduit de 8 % à 10 % si les décisions sont validées.

Le coût des opérations est au cœur de ce débat. Le budget des armées du temps de paix est un budget de fonctionnement et d’investissement qui permet notamment de former et d’entraîner nos forces pour le temps de guerre. Selon les circonstances, une opération militaire peut être décidée par le politique. Cela crée des coûts exceptionnels mais « qui décide, paie » comme cela est la règle.

N’y-a-t-il pas une profonde contradiction à évoquer l’Europe qui protège, la sécurité des Français comme à Nice ce 14 juillet, alors que les forces armées sont affaiblies budgétairement ? La communication et les discours pourront-ils longtemps dissimuler une réalité et des promesses difficiles à tenir ?

Contrat moral

Pourtant, être chef, en particulier dans les armées, signifie tenir sa parole pour mobiliser et faire adhérer. Ce contrat moral, de confiance, est au cœur même des relations entre le politique et le militaire.

Je peux comprendre que le chef des armées exprime son autorité, que nul n’a d’ailleurs remise en question. Je peux cependant attendre qu’il ne soit pas mis dans la situation de l’affirmer : soit il y a eu tromperie sur cette nouvelle coupe budgétaire, soit il y a eu un dysfonctionnement dans son gouvernement.

Le président Macron a donc entaillé ce pacte de confiance, attribuant le mécontentement du général de Villiers à un hypothétique « lobby militaro-industriel », comme si le chef d’état-major des armées y serait sensible s’il existait. C’est bien mal le connaître.

Quant à sa liberté d’expression, le général de Villiers était dans son rôle. Quel décideur militaire peut accepter cet affaiblissement des capacités aux conséquences importantes pour la vie de nos soldats en opération ?

Le voile est tombé

L’intérêt de cette crise ouverte est cependant de clarifier les rapports entre politique et militaire en ce début de mandat. Malgré une communication présidentielle qui pouvait laisser espérer une réelle considération envers les militaires, le voile est tombé.

Le divorce est-il consommé ? A voir dans les semaines ou les mois qui viennent. Cependant, qui peut croire dans ce contexte à la promesse électorale des 2 % du produit intérieur brut (PIB) consacrés à la défense pour 2025… envisagés lors d’un éventuel deuxième mandat présidentiel ?

Les armées et leurs personnels ont changé. Si les équipements ne sont pas à la hauteur, si les budgets ne permettent pas l’entraînement, deux conditions à respecter pour vaincre, le chef politique sera responsable. Au Royaume-Uni, des familles de militaires morts au combat ont porté plainte contre le gouvernement britannique qui n’avait pas donné les équipements nécessaires pour mener dans de bonnes conditions la guerre en Irak.

Un chef des armées doit donc faire ses preuves. Le président Macron a échoué à ce premier test budgétaire. Un chef qui humilie un grand subordonné et serviteur de l’Etat laisse aussi place au doute et à la méfiance dans la communauté militaire.

Tirer toutes les conséquences

Or, disposer d’une armée crédible, forte, motivée permet de s’imposer auprès de ses alliés comme les Etats-Unis. Elle est un support essentiel du rang international d’un Etat. Le président Macron a la grande chance que le chef d’état-major des armées ait pu préserver un tel instrument de puissance.

Si ce rang ne peut plus être tenu, il faut en tirer toutes les conséquences. La nouvelle amputation budgétaire correspond peu ou prou aux dépenses annuelles de l’opération « Barkhane ». Soyons cohérents. Quittons déjà le Sahel… et laissons nos alliés assumer la protection de l’Europe s’ils jugent cette mission utile.

François Chauvancy est spécialiste des questions de doctrine. Il anime le blog « Défense et sécurité ». Il s’exprime en son nom propre.

17 juillet 2017

Avec Nétanyahou, Macron réaffirme sa méthode en politique internationale

Par Marc Semo - Le Monde

Le président français, qui recevait hier le premier ministre israélien, a assimilé l’antisionisme à l’antisémitisme. Il compte sur ses capacités de conviction et d’empathie pour faire bouger les lignes. Quitte à en faire trop.

User de symboles historiques forts et briser des tabous au risque de cautionner des personnalités politiques controversées : Emmanuel Macron affirme sa méthode en matière de politique internationale.

Deux jours après avoir commémoré, aux côtés de Donald Trump, le centenaire de l’entrée en guerre des Etats-Unis dans la première guerre mondiale, le président français a commémoré aux côtés du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, le 75e anniversaire de la rafle du Vél’ d’Hiv, l’arrestation par la police française de plus de 13 000 juifs de la région parisienne, dont 4 000 enfants, déportés ensuite vers les camps de la mort nazis.

« Cette invitation est un geste fort qui témoigne de l’amitié ancienne et profonde entre la France et Israël », a lancé M. Nétanyahou, qui a commencé en français son discours avant de passer à l’anglais puis de conclure sur un vibrant « Liberté, égalité, fraternité », à nouveau dans la langue de Molière. Et de saluer l’héroïsme des Français « qui, au péril de leur vie mais aussi de celui de leur famille, ont sauvé leurs compatriotes juifs ».

Jamais jusqu’ici un dirigeant israélien n’avait été invité à assister à cette cérémonie, même quand le président Jacques Chirac, en 1995, avait reconnu pour la première fois que « la France avait commis l’irréparable » et la responsabilité de l’Etat français, au travers de Vichy.

Un pari

Aussi bien Nicolas Sarkozy que François Hollande avaient eux aussi voulu éviter toute confusion entre la politique française vis-à-vis de l’Etat hébreu, et plus généralement du processus de paix israélo-palestinien, et la mémoire de cette tragédie.

C’est un pari de la part de M. Macron qui, avec M. Nétanyahou, comme auparavant avec M. Trump et le président russe, Vladimir Poutine, espère faire bouger les lignes en jouant de ses capacités de conviction et d’empathie. Au risque d’en faire trop.

« Nous ne céderons rien aux messages de haine, à l’antisionisme parce qu’il est la forme réinventée de l’antisémitisme », a souligné dans son discours le président français, en assurant que la France continuerait de mener aux côtés d’Israël la lutte « contre le terrorisme obscur et le pire des fanatismes ». Des propos qui ne pouvaient que ravir le dirigeant israélien.

Ce dernier ne cesse de répéter que la remise en cause de la politique menée par Israël vise à délégitimer l’existence de l’Etat hébreu et que son pays est la première cible d’un terrorisme mondial qui vise l’ensemble de l’Occident. « Ils essaient de nous détruire comme de vous détruire », a-t-il insisté.

A l’issue d’une réunion de travail à l’Elysée entre les deux dirigeants, M. Macron a appelé « à une reprise des négociations entre les Israéliens et les Palestiniens dans le cadre d’une recherche d’une solution à deux Etats, vivant côte à côte dans des frontières sûres et reconnues avec Jérusalem pour capitale ».

Processus de paix au point mort

Et de souligner aussi que « la poursuite des constructions dans les colonies » viole le droit international, mettant en péril toute solution politique. Une position qui est traditionnellement celle de Paris et que le président français avait encore répétée début juillet au président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Pendant sa campagne, M. Macron était resté relativement discret sur ce dossier tout en rappelant son opposition à toute reconnaissance unilatérale par Paris de l’Etat palestinien.

Dans les derniers mois de la présidence Hollande, Paris s’était activé pour tenter de relancer un processus de paix au point mort et avait organisé une conférence internationale en juin 2016 puis en janvier 2017.

Le premier ministre israélien avait refusé de participer à cette initiative « visant à faire reculer la paix » et qu’il avait dénoncée à l’époque comme « une conférence truquée par les Palestiniens sous l’auspice de la France ». Le nouveau président français s’est bien gardé de relancer le sujet. M. Nétanyahou entend n’accepter rien d’autre que des discussions directes avec les Palestiniens, dans lequelles il est en position de force.

Au-delà des photos qui font sens et de chaleureuses accolades, la rencontre entre MM. Macron et Nétanyahou n’annonce pas nécessairement un cours nouveau dans les relations entre Paris et Tel-Aviv. Le président français a assuré son homologue israélien de la « vigilance » des autorités françaises pour « la mise en œuvre stricte » de l’accord sur le nucléaire iranien de juillet 2015. Il a aussi affirmé partager « les inquiétudes israéliennes sur l’armement du Hezbollah », le mouvement chiite libanais soutenu par Téhéran.

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17 juillet 2017

Benyamin Netanyahou, l’ami israélien

En commémorant, hier, la rafle du Vél d’Hiv, Macron et Netanyahou ont (sur)joué la carte de la proximité.

« On est habitués aux fortes personnalités depuis Trump et Poutine », sourit le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, en attendant Benyamin Netanyahou. Macron est arrivé depuis trois quarts d’heure. Le président s’attarde dans le square à la mémoire des 4 115 enfants raflés le 16 juillet 1942… Le temps pour le Premier ministre israélien — en retard — de le rejoindre. Pour la première fois dans l’histoire de la commémoration de la rafle du Vél d’Hiv, l’Etat hébreu est convié à la tribune.

Le chef du gouvernement israélien salue un « geste très fort ». Netanyahou, d’ordinaire peu amène à reconnaître à la France un rôle au Proche-Orient, ferait-il les yeux doux au locataire de l’Elysée ? Lui, qui, en janvier 2015, exhortait les juifs de France à s’installer en Israël après les attentats, semble loin de ses provocations diplomatiques.

En retour, Emmanuel Macron lui donne du « cher Bibi ». L’Israélien est comblé lorsque le chef de l’Etat condamne dans son discours « l’antisionisme », « forme réinventée de l’antisémitisme ». Une accolade et un entretien à l’Elysée tout aussi chaleureux ont conclu cette lune de miel.

une déclaration prudente

« Les Israéliens ont été impressionnés par la fermeté de Macron face à Poutine, décrypte Frédéric Encel, professeur à Science-po. Avec le Brexit et l’imprévisibilité de Trump, la France a une carte à jouer. » De là à vouloir peser dans la relance du processus de paix ? Les deux hommes sont restés prudents dans leur déclaration commune. Si Macron a redit l’attachement de la France à une solution à deux Etats, Israël et Palestine, il « sait qu’il n’a que peu de marge de manœuvre politique, explique Bruno Tertrais, de la Fondation pour la recherche stratégique, mais il peut avancer sur le terrain de la coopération des services de renseignement et ouvrir de nouveaux marchés dans les nouvelles technologies ». Un gentlemen’s agreement pour éviter les sujets qui fâchent au nom d’un pragmatisme bien compris… Myriam Encaoua

16 juillet 2017

Emmanuel Macron montre la porte au général Pierre de Villiers

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Dans les colonnes du JDD, le président de la République se montre très strict avec le chef d'état-major avec lequel il est engagé dans un bras de fer depuis plusieurs jours.

C'est qui le patron? Dans le Journal du Dimanche, Emmanuel Macron, engagé dans un bras de fer avec le général Pierre de Villiers après le "coup de gueule" de ce dernier sur la réduction du budget militaire, pose une alternative claire au commandant en chef des armées françaises:

"Si quelque chose oppose le chef d'état-major des armées au président de la République, le chef d'état major des armées change."

Une démonstration de force de "Jupiter", qui ajoute, à propos de celui qu'il a reconduit dans ses fonctions le 1er juillet: "Il a toute ma confiance", à condition de "savoir quelle est la chaîne hiérarchique et comment elle fonctionne, dans la République comme dans l'armée".

Des économies "non tenable"

Souhaitant éviter que les officiers supérieurs prennent les mêmes latitudes dans leurs expressions publiques que sous le quinquennat précédent, le président de la République avait déjà rappelé le "Cema" au "sens du devoir et de la réserve" de la "Grande muette".

La décision de l'exécutif de faire 850 millions d'euros d'économie sur le budget de la Défense, alors même que l'augmentation des crédits des armées à 2% du PIB était l'une des promesses de campagne d'Emmanuel Macron, a été jugée "non tenable" par Pierre de Villiers.

"L'intérêt des armées doit primer sur les intérêts industriels", répond Emmanuel Macron.

Le général de Villiers sera reçu vendredi à l'Elysée par le président de la République. Aucune précision sur l'objet de cette rencontre n'a été donnée.

16 juillet 2017

Sur Facebook, l’étrange message du chef d’état-major des armées

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Emmanuel Macron et Pierre de Villiers au défilé du 14 juillet 2017

Quelques heures seulement après avoir été recadré publiquement par Emmanuel Macron, le chef d’état-major des armées Pierre de Villiers a laissé un message ambigu sur sa page Facebook officielle.

"Confiance, confiance encore, confiance toujours!". Dans son article intitulé "Pensées du Terrain. Lettres à un jeune engagé”, le général Pierre de Villiers prodigue ses conseils à un jeune venant de s’engager dans l’armée. Le chef d'Etat major des armées a pris l'habitude de publier régulièrement ce genre de lettres destinés aux jeunes recrues de l'armée. Le chef d’état-major des armées livre ses recommandations, fort de toute une carrière dans l’armée française. Ce message Facebook qui vient ponctuer une semaine de dissensions.

Evoquant d’abord la figure du général Charles Delestraint, héros de la Résistance, premier chef de l’armée secrète, De Villiers enjoint dans son message à "refuser toute mentalité de chien battu ou d’esclave." Il poursuit ensuite, exhortant son lecteur à ne pas endosser de responsabilités seul : "Choisissons donc d’agir comme si tout dépendait de nous, mais sachons reconnaître que tel n’est pas le cas." Difficile de ne pas y percevoir une critique voilée à l’encontre d’Emmanuel Macron, qui, lors de son recadrage jeudi soir, avait rappelé son statut de chef des armées.

"Personne ne mérite d’être aveuglément suivi"

De Villiers semble justement se faire l’écho du "Je suis votre chef", prononcé jeudi soir par le président de la République. Il insiste sur la nécessité de "la vraie confiance en soi" qui "réconcilie en soi et en l’autre." Une confiance qu’il estime capitale au bon fonctionnement des armées, réclamant une action conjointe entre chef et subordonnés : "La confiance dans le subordonné, est, particulièrement, féconde (...) Comme chef d’état-major des armées, je mesure chaque jour davantage à quel point je suis dépendant de l’action de chacune et de chacun d’entre vous. Seul, je ne peux rien. Ensemble, rien n’est impossible!" Le Général De Villiers conclut enfin sa lettre par une recommandation : "Méfiez-vous de la confiance aveugle. Parce que tout le monde a ses insuffisances, personne ne mérite d’être aveuglément suivi (...) Elle doit être nourrie jour après jour, pour faire naître l’obéissance active, là où l’adhésion l’emporte sur la contrainte."

Jeudi soir, au ministère de la Défense, le chef de l’Etat avait sèchement recadré sans le citer le général De Villiers, jugeant qu’il n’était pas bon de mettre une polémique budgétaire "sur la place publique" et le rappelant à son "devoir de réserve". La veille, Pierre de Villiers avait critiqué à huis-clos devant la Commission du budget de l’Assemblée nationale les 850 millions d’euros d’économies imposées au ministère des Armées en 2017.

Après la contestation du Général de Villiers, le rappel à l’ordre ferme d’Emmanuel Macron a jeté un doute sur son maintien en poste, alors même qu’il venait d’être reconduit pour un an à partir du 1er juillet à la demande d'Emmanuel Macron, et qu’il a passé en revue les troupes avec le président de la République pendant le défilé du 14 juillet. Le premier ministre Edouard Philippe a assuré qu’il pouvait “bien entendu” demeurer chef d’état-major des armées. Le général sera reçu vendredi prochain à l’Elysée.

Alexandra Saviana

16 juillet 2017

Benjamin Netanyahou est à Paris

15 juillet 2017

Netanyahu à Paris pour commémorer la rafle du Vel d'Hiv

Invité demain dimanche à Paris pour commémorer la rafle du Vel d'hiv, arrestation massive de juifs par la police française en 1942, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontrera pour la première fois Emmanuel Macron et testera ses positions sur le conflit israélo-palestinien ou sur l'Iran.

Benjamin Netanyahu quitte Jerusalem en proie à un fort regain de tension, après une attaque anti-israélienne vendredi dans la Vieille ville qui a entraîné la fermeture de l'Esplanade des Mosquées. Le dirigeant israélien, déjà sous le coup de deux enquêtes, laisse également derrière lui des ennuis qui s'amoncellent, notamment une affaire de corruption présumée liée à l'achat de sous-marins allemands qui impliquerait ses proches.

Une venue polémique

Sa venue en France pour commémorer le 75e anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv, une des taches les plus sombres de l'histoire contemporaine française, fait grincer quelques dents, certains dénonçant "un mélange des genres" ou "une instrumentalisation" des juifs français. L'association UJFP (Union juive française pour la paix) se dit ainsi "choquée" qu'un dirigeant israélien soit convié à la commémoration d'un "crime contre l'humanité franco-français". Le Parti communiste a également protesté, estimant que M. Netanyahu n'était pas porteur d'un "message de paix".

Les 16 et 17 juillet 1942, la police française a raflé plus de 13 000 juifs à Paris, y compris des milliers d'enfants que les nazis n'avaient pas réclamés. Entassés pendant quatre jours dans des conditions inhumaines au Vélodrome d'Hiver, un stade de cyclisme, ils furent déportés à Auschwitz. Moins d'une centaine de personnes en revinrent. A l'issue de la cérémonie dimanche matin, M. Netanyahu, qui n'est pas venu en France depuis la grande marche contre le terrorisme après les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Casher en janvier 2015, aura un entretien bilatéral avec Emmanuel Macron. L'occasion pour le dirigeant israélien de tester son interlocuteur sur les intentions de la France concernant le rôle qu'elle entend jouer sur le dossier israélo-palestinien, ou sur son attitude vis-à-vis de l'Iran, bête noire d'Israël.

"Redoutable animal politique"

"Sur le conflit israélo-palestinien, la ligne est encore assez floue", estime Jean-Paul Chagnollaud, spécialiste de la question palestinienne. M. Macron, qui a reçu récemment à l'Elysée le président palestinien Mahmoud Abbas, a bien réitéré le soutien de la France à la solution à deux Etats et sa condamnation de la colonisation israélienne, deux axes traditionnels de la diplomatie française sur ce sujet.

Mais il n'a pas dit s'il entendait relancer l'initiative française de son prédécesseur François Hollande, qui prônait une approche internationale du conflit et avait organisé en janvier 2017 une conférence internationale sur le Proche-orient, provoquant l'ire d'Israël. "Netanyahu est un redoutable animal politique et veut s'assurer que la France n'interviendra pas davantage", analyse M. Chagnollaud, qui rappelle également que les prédécesseurs de M. Macron, Nicolas Sarkozy puis François Hollande, "ont espéré avoir de bons rapports avec M. Netanyahu et ont déchanté assez vite".

Conflit de basse intensité, menace d'explosion incessante

Jeudi, l'historien israélien Zeev Sternhell a publié dans le quotidien Le Monde une tribune intitulée : "M. Macron, soyez ferme face à M. Netanyahu", dans laquelle il exhortait Paris à "prendre ses responsabilités". Les négociations entre Israéliens et Palestiniens n'ont jamais repris depuis l'échec d'une médiation américaine au printemps 2014, et, si le conflit reste de basse intensité, l'explosion menace en permanence. "Il faut que la France et l'Europe se saisissent de la question. Il y a peut-être une opportunité étant donné l'état dans lequel se trouve la Maison Blanche en ce moment et les plans de Donald Trump qui restent bien vagues et mystérieux", déclare à l'AFP l'ancien ambassadeur de France en Israël, Elie Barnavi.

Le président américain, qui a un moment laissé planer le doute sur l'engagement des Etats-Unis pour une solution à deux Etats, a assuré lors d'une visite en mai en Israël et dans les territoires que la paix était possible, sans en dire plus. L'Iran devrait également être abordé au cours de l'entretien, tout comme la Syrie, qui inquiète de plus en plus Israël compte tenu de l'implication iranienne dans le conflit. "Nous sommes concernés par ce qui se passe en Syrie. Et Macron a eu des contacts avec la Russie, a rencontré Poutine, Trump, a des liens étroits avec Merkel", souligne de son côté Tsilla Hershco, chercheuse à l'université Bar Ilan.

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http://jourstranquilles.canalblog.com/tag/vel%20d'hiv

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