RETRAITE - Un «compromis rapide», mais quand ?
La situation bougerait-elle enfin ? Au 34e jour de grève, il serait temps de parvenir à ce « compromis rapide » souhaité par Emmanuel Macron lors de ses vœux. Alors que les négociations entre le gouvernement et les syndicats ont repris ce mardi, Édouard Philippe a fait un geste en déclarant que la conférence de financement réclamée par Laurent Berger était une bonne idée. Les partenaires sociaux se retrouveront donc vendredi à Matignon pour en discuter. Cela préfigure-t-il un recul sur l’âge pivot, principal point de blocage avec la CFDT ? On n’y est pas encore, mais si tel est bien le scénario qui se dessine, on peut s’interroger sur la stratégie de l’exécutif et se demander pourquoi il a ainsi délibérément braqué la CFDT sur ce sujet dont elle avait fait une ligne rouge. Le gouvernement savait qu’il s’engageait dans une épreuve de force avec les opposants résolus au projet de réforme, notamment la CGT et FO, alors quel était l’intérêt d’ouvrir un nouveau front avec le syndicat réformiste ? Si le lien est renoué avec la CFDT, le gouvernement pourra cette fois parier sur l’essoufflement des grévistes et le pourrissement du conflit dans les transports. On verra au final ce qu’il restera des régimes spéciaux dans le projet présenté le 24 janvier en Conseil des ministres (et si l’âge pivot y figure), mais tout au long de cette grève devenue historique, l’exécutif aura en tout cas multiplié les maladresses et entretenu la confusion sur un dossier explosif. De quoi gâcher la trêve de Noël (et le début d’année) de nombreux Français. Oui, un sacré gâchis. Le Parisien