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Jours tranquilles à Paris
bettina rheims
18 mars 2016

Derniers jours de l’exposition Bettina Rheims à la MEP

La MEP met la femme à l’honneur grâce à sa rétrospective Bettina Rheims.

Photographe adulée ou détestée, elle expose 40 ans de photographie dans ce lieu qu’elle a investi en 1990 et où elle est revenue en 2000 avec I.N.R.I. La rétrospective n’est pas chronologique ou thématique, mais c’est l’occasion pour vous de revoir ses travaux les plus connus, et de découvrir des œuvres totalement inédites. Bettina Rheims questionne le culte de la femme, la beauté, la féminité, en photographiant des femmes connues ou inconnues, dans une société où la femme est magnifiée, parfois jusqu’à l’objectivation. On y court jusqu’au 27 mars.

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16 mars 2016

Bettina Rheims expose à la MEP

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10 mars 2016

Bettina Rheims à la MEP

9 mars 2016

Bettina Rheims fait la couverture de "A nous Paris" cette semaine

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Cette semaine, le portrait de Karolina Kurkova par Bettina Rheims fait la une d’À Nous Paris ! #BettinaRheims #AnousParis #GirlPower @anousparis @bettinarheims

9 mars 2016

Bettina Rheims à la MEP

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bett15Reportage photographique ci-dessus : Faustine

 

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6 mars 2016

Exposition Bettina Rheims à la MEP - vu le 5 mars

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4 mars 2016

Zahia au cours d'un shooting avec Bettina Rheims

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29 février 2016

Bettina Rheims - chez Taschen

28 février 2016

Exposition Bettina Rheims à la MEP



26 février 2016

BETTINA RHEIMS, FÉMINITÉ SUR TOUS LES TONS

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Rétrospective à Paris de l’artiste qui portraiture depuis trente-cinq ans célébrités et anonymes.

Saisie de profil, Ramy cache la partie supérieure de son visage en levant le bras. Près du poignet, on distingue une lettre «A» scarifiée. Le pull informe qu’elle porte peine à dissimuler un corps lourd, abîmé, auquel on serait bien en peine de donner un âge. Dans une position identique, Eva, elle, joue ostensiblement avec l’objectif. Sur un fond rouge - de colère feinte -, elle brandit dans sa main le talon d’un escarpin et porte comme accessoires vestimentaires un soutien-gorge en cuir et une petite résille noire devant l’œil sombre (quoique vert). De la première, on ne connaîtra que le prénom, tandis que la seconde a acquis une notoriété planétaire fondée sur l’ultramédiatisation de son image. Or, si l’infortunée Ramy et le top model Eva Herzigova ont bénéficié un seul jour dans leur existence d’un traitement équitable, c’est par le truchement de Bettina Rheims qui, à une douzaine d’années d’intervalle, les a fait poser devant un objectif quasi exclusivement accaparé, depuis 1981, à cerner les mille et unes circonvolutions d’une féminité à ses yeux «trop complexe pour être enfermée dans une définition».

Sur les murs de la Maison européenne de la photographie (MEP), à Paris, leurs deux photos se font presque face, proposant, ainsi appariées, un raccourci du chemin parcouru : Ramy est un des matricules de la récente série Détenues, qui a occupé Bettina Rheims six mois durant. Sur les conseils de l’ex-garde des Sceaux, Robert Badinter - un proche de son mari, l’avocat Jean-Michel Darrois -, la photographe a infiltré le milieu carcéral. On lui a ouvert les portes de quatre établissements où elle est entrée dans ses petits souliers, d’abord en organisant des projections-débats, histoire de faire les présentations, puis en proposant aux volontaires de s’inscrire pour un shooting. «Je n’en menais pas large au début. Mais on a construit petit à petit un truc et j’ai fini par m’y sentir heureuse. La plupart de ces femmes ont perdu l’estime d’elles-mêmes et je souhaitais ouvrir une espèce de fenêtre qui leur donnerait une image revalorisée.»

Clope au bec.

Curieusement, pourtant, c’est la démarche inverse qui a permis à Bettina Rheims d’acquérir du renom, badigeonnant un vernis trashy sur les beautiful people aux enthousiasmes mécaniques constellés d’«amaaaazing» les soirs de vernissage. Des victimes consentantes qui se mirent dans «un jeu finalement sans danger», à base de maquillage saboté, de tenues et postures suggestives, de décor soigneusement déglingué (coussins éventrés, meubles renversés, etc.). L’ex-pornstar Traci Lords dévisageant l’objectif clope au bec, le mannequin Kristen McMenamy, les seins à l’air, avec une tache de maquillage noir sur la main, Marion Cotillard les cuisses écartées en «sublime joueuse de billard»… Au prorata du carnet d’adresses, le tableau de chasse est si long que Bettina Rheims assure avoir «peut-être regardé 10 000 images» pour sélectionner les 200 qui, en grand format, saturent cette MEP où elle essuya les plâtres en 1990 avec sa série androgyne Modern Lovers et revint, dix ans plus tard, pour son (trop) fameux I.N.R.I., une réinterprétation de la Bible qui courrouça ces mêmes culs-bénits qui, ensuite, s’exciteront sur Romeo Castellucci ou Andres Serrano.

Magazines.

Figure emblématique des années 80 et 90 - cf. l’apothéotique portrait officiel du président de la République, Jacques Chirac, accroché deux septennats durant dans toutes les mairies du pays - Bettina Rheims a prospéré dans les magazines et la pub sur l’exploitation artificielle d’une imagerie people qui lui a aussi valu l’horripilation de plus d’un(e). «J’ai profité à plein de la liberté de l’après-Mai 68 ayant permis aux femmes de développer un rapport différent au corps, argumente la photographe. On a souvent questionné en France l’honnêteté de ma démarche, ce qui est vraiment un type de critique propre à ce pays. Alors que mon objectif premier a surtout été d’aborder la question trouble de la transgression, du passage, en racontant des histoires fictives, puisque construites de toutes pièces.»

Déplorant une crainte «de déranger, y compris chez les célébrités», qui ne lui permettrait plus aujourd’hui de développer le même corpus, la sexagénaire réfute néanmoins toute nostalgie à l’heure de la rétrospective XXL. «Certes, l’exercice induit un côté cimetière, peuplé de tous ces gens qu’on a aimés et qui, pour certains, ne sont plus là. Mais j’ai perdu un frère très jeune et, depuis ce jour, je me suis juré de ne jamais nourrir le moindre regret du temps qui passe, quand bien même le corps et la tête ne fonctionneraient plus comme avant», assure encore la fille de Maurice Rheims, illustre commissaire-priseur et historien d’art disparu en 2003. «Un homme obsédé par les objets et la peinture, qui ne concédait pas le moindre regard à la photographie, se souvient l’aînée des trois enfants… dont il ne voulait pas, «bien qu’il n’ait rien eu contre, c’est juste que ça n’était pas son truc. De plus, mon père n’exprimait pas ses sentiments. Mais je sais qu’il était fier de moi.»

Gilles Renault

Bettina Rheims MEP, 5-7, rue de Fourcy, 75004. Jusqu’au 27 mars. Rens. : www.mep-fr.org Livre «Bettina Rheims», 598 pp., 59,99€, éd. Taschen.

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