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Jours tranquilles à Paris
coronavirus
19 avril 2020

Technologie - Comment fonctionne la nouvelle appli italienne qui “traque” le coronavirus ?

traçage

COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Le jeudi 16 avril, le gouvernement italien a annoncé avoir sélectionné l’application qui devra aider le pays à contenir la diffusion du coronavirus une fois la phase 2 enclenchée. Elle s’appelle “Immuni” et devrait être disponible d’ici quelques semaines.

Le nom choisi sonne presque comme une promesse. “Immuni”, c’est ainsi que la société milanaise Bending Spoons a baptisé son application conçue dans le but d’enrayer la diffusion du coronavirus. Elle a été sélectionnée par le gouvernement italien “parmi 319 autres propositions”, détaille le quotidien turinois La Stampa, qui explique qu’Immuni “sera d’abord testée dans certaines régions avant que son utilisation ne soit étendue à tout le pays”. L’objectif affiché est que ce système soit pleinement opérationnel pour le 4 mai, date à laquelle le confinement italien devrait se terminer.

Comment fonctionnera cette application ? Comme l’explique le quotidien milanais Il Foglio, “Immuni propose un système de ‘suivi’ des contacts qui – en exploitant la technologie Bluetooth – révèle la proximité de deux smartphones dans un rayon d’un mètre. De cette façon, l’application va conserver sur le téléphone de chaque citoyen une liste de codes d’identification anonymes de tous les autres dispositifs dont l’utilisateur s’est approché au cours d’un certain laps de temps.”

Lorsqu’un citoyen se soumettra à un test de dépistage du coronavirus, un membre du personnel de santé (qui aura à disposition une version légèrement différente de l’application), générera un code qu’il transmettra au patient. À travers celui-ci, poursuit Il Foglio, Immuni pourra “calculer le risque d’exposition au coronavirus [pour les situations enregistrées précédemment], mesuré sur la base de la proximité physique et de la durée de la rencontre”.

Grâce à cette procédure “le serveur va générer une liste des personnes les plus à risque, auxquelles il sera possible d’envoyer une notification via smartphone”, conclut le quotidien milanais.

“Pour être efficace l’application devra être téléchargée par 60 % des Italiens”

Immuni sera également dotée d’une seconde fonctionnalité, précise Il Foglio :

Il s’agira d’une sorte de ‘journal clinique’, dans lequel les utilisateurs rentreront des informations comme leur âge, leurs antécédents médicaux ou leur prise de médicaments. Ce journal devra être mis à jour, selon l’évolution de l’état de santé du patient ; il restera privé, mais pourrait être utile pour contrôler l’évolution de l’état de santé de l’utilisateur et ainsi agir promptement en cas de développement de symptômes.”

Comme le précisent tous les titres de presse transalpins, le téléchargement d’Immuni se fera sur le principe du volontariat et ne saurait être rendu obligatoire. Néanmoins, estime La Repubblica, “pour que l’application soit efficace, elle devra être téléchargée par 60 % des Italiens. Un pourcentage qui ne sera pas facile à atteindre”, regrette le quotidien romain.

Voilà pourquoi La Stampa se demande purement et simplement si cette application “est vraiment utile”. Le quotidien turinois relaie les propos de Marco Trombetti – un des plus grands experts italiens en technologie – qui signale l’expérience négative de Singapour :

Dans ce pays, l’application adoptée par le gouvernement a été téléchargée moins d’un million de fois, pour une population de six millions de personnes, et parmi ceux qui l’ont installée seuls 50 % l’ont activée. De plus, le Bluetooth ne traçait pas automatiquement les iPhone, qui représentent environ 38 % des smartphones utilisés à Singapour.”

Immuni sera testée au sein de Ferrari

Voilà qui fait dire à La Stampa que, pour être efficace, “Immuni devra nécessairement fonctionner de la même façon sur les systèmes iOS et Android”. Selon le quotidien turinois, les deux géants seraient en train de travailler ensemble à un système commun, qui – comme l’a conseillé l’Union européenne – ne prévoirait pas l’exploitation des données GPS. Néanmoins, “les premiers résultats de la collaboration entre les deux groupes ne devraient être disponibles que vers la mi-mai. Jusque-là, Immuni pourrait ne pas fonctionner au maximum de son potentiel”, prévient La Stampa.

Fait surprenant, enfin : avant même que l’application ne fasse ses débuts dans certaines régions italiennes, selon les informations du quotidien milanais Corriere della Sera, “Immuni sera testée au siège de Ferrari, près de Modène, où le téléchargement de l’application sera proposé au personnel”.

Beniamino Morante

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18 avril 2020

Coronavirus - situation le 17 avril au soir

situation 17 avril

17 avril 2020

Raoult, le Gaulois réfractaire

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L’irrationnel est de toutes les crises. Dans celle du coronavirus, il atteint des sommets. Non dans le comportement des acteurs, étonnamment raisonnables en moyenne, qu’il s’agisse de la population ou des responsables gouvernementaux, mais dans le débat public, tel qu’il se développe principalement sur les réseaux sociaux. La polémique a pour emblème le professeur Raoult, star péremptoire de la scène phocéenne au physique de chef gaulois réfractaire, dont la tête a tant grossi, selon ses adversaires, qu’elle pourrait boucher le port de Marseille. Il a encore affolé la meute des réseaux mercredi, en déclarant que l’épidémie, comme les gelées d’hiver, pourrait bien s’arrêter avec le printemps. Il a été aussitôt contredit par le directeur de l’Agence régionale de santé locale qui prévoit, au vu de ses propres statistiques, une prolongation «de plusieurs semaines».

A vrai dire, le même dialogue théâtral se poursuit depuis que cet infectiologue fort savant et fort peu modeste a annoncé qu’il avait trouvé le médicament idéal pour bloquer la pandémie : la chloroquine, molécule utilisée habituellement contre le paludisme, en passe de devenir plus célèbre que l’aspirine, et qu’il administre généreusement à ses patients.

Faute de compétence, on se gardera ici de se prononcer sur l’efficacité de ce traitement, dont il faut espérer, après tout, qu’il est aussi bénéfique que ce qu’en dit son promoteur. C’est la forme du débat qui interpelle, plus que le fond. Le professeur Raoult semble voir dans la chloroquine une sorte de potion magique. Une grande partie des autres médecins, sans doute très majoritaires, expriment un scepticisme plus ou moins véhément. Les essais pratiqués par le scientifique devenu gourou d’Internet ne sont pas fiables, disent-ils, il leur manque le «groupe témoin» de patients non-traités nécessaire à la preuve. Pour ses adversaires, en effet, rien ne montre que les malades traités à la chloroquine n’auraient pas connu un sort identique sans qu’on leur administre le médicament.

Un observateur candide dirait que si cette chloroquine ne fonctionne pas, il n’y a pas non plus grand mal à la prescrire si l’on y croit : au pire, elle ne changera rien. Les adversaires de Raoult rétorquent, avec une certaine pertinence, que la médication peut provoquer des effets indésirables dangereux, pour le cœur notamment, si elle est ingérée à forte dose (ce qui est le cas dans le protocole de Raoult). Arguments qui n’atteignent pas les partisans du barbu professeur, dont une partie s’est changée en une secte agressive. Les adversaires de Raoult écopent d’un tombereau d’injures sur les réseaux, au point qu’une éminente spécialiste parisienne, Karine Lacombe, détractrice médiatisée, a dû se retirer de Twitter après avoir été menacée de mort.

On trouve dans ces échanges furieux l’application hystérisée du schéma déjà expérimenté pendant le mouvement des gilets jaunes, si cher aux populistes : les élites contre le peuple ; l’establishment médical d’un côté, un dissident solitaire qui exprime la colère populaire de l’autre. Raoult, gilet jaune en blouse blanche… On admettra que ce n’est pas le meilleur moyen d’apaiser une discussion scientifique… D’autant que le professeur s’est déjà illustré par des aphorismes à l’emporte-pièce rapidement contredits par les faits. Au début de l’épidémie, il avait déclaré d’un ton définitif que la maladie resterait confinée en Chine et qu’il n’y avait pas lieu de s’affoler comme on le faisait. Il y a une dizaine d’années, il avait aussi clamé que le réchauffement de la planète s’était arrêté en 1998 et que rien ne prouvait qu’il puisse être lié à l’activité humaine…

En fait, faute d’une étude rigoureuse validée par les pairs, l’efficacité de la chloroquine est comme l’existence de Dieu. On ne peut pas la prouver mais on ne peut pas la réfuter. C’est une question de foi. Dans cette aporie, toutes les peurs et tous les fantasmes s’engouffrent comme un tsunami sur une plage.

La science est en fait impuissante devant ce genre de phénomène. Les savants, en effet, concèdent volontiers qu’ils sont très loin de tout savoir sur le coronavirus, ses origines, ses effets divers sur les patients, son évolution et a fortiori sur les moyens de la guérir ou de le prévenir. Et si la chloroquine ou tout autre médicament hétérodoxe marche, ils en conviendront volontiers et s’en réjouiront. En attendant, ils doutent. Angoissante mais inévitable incertitude, qui caractérise souvent l’avancée du savoir médical. Ainsi ceux qui savent ne savent pas tout et le disent. Ce qui n’autorise pas ceux qui ne savent rien à dire n’importe quoi…

LAURENT JOFFRIN

17 avril 2020

Coronavirus: La Chine se défend après les réserves de Macron et appelle à l'unité

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Emmanuel Macron a émis plusieurs réserves sur la gestion de l'épidémie de coronavirus par Pékin. Des remarques qui n'ont guère été appréciées.

Emmanuel Macron a estimé qu'en Chine il s'était passé des choses

CORONAVIRUS - La Chine a appelé vendredi à l’unité internationale face au coronavirus, après des critiques du président français Emmanuel Macron et de plusieurs capitales occidentales sur la gestion de l’épidémie par Pékin.

Dans une interview au Financial Times parue jeudi, le président français a estimé qu’il existait des zones d’ombre dans la gestion de l’épidémie de coronavirus par la Chine, après son apparition dans le centre du pays fin 2019.

“N’ayons pas une espèce de naïveté qui consiste à dire que (la gestion de l’épidémie par la Chine, NDLR) c’est beaucoup plus fort. On ne sait pas. Et même, il y a manifestement des choses qui se sont passées qu’on ne sait pas”, a affirmé Emmanuel Macron.

Il était interrogé par le quotidien britannique sur le fait de savoir si les régimes autoritaires étaient mieux à même de gérer ces crises.

Vendredi, Pékin a jugé “inutile” d’argumenter sur les avantages et inconvénients des différents systèmes politiques.

“Il est impératif que tous les pays s’unissent pour combattre l’épidémie et gagner la guerre” contre le Covid-19, a indiqué devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian, démentant par ailleurs toute “dissimulation” dans le bilan du Covid-19, après une brusque augmentation du nombre de décès comptabilisés dans le pays.

Des doutes internationaux

D’après l’Elysée, Emmanuel Macron a souligné que dans les démocraties, qui garantissent la liberté d’information et d’expression, la gestion de la crise était transparente et faisait l’objet de débats, contrairement aux régimes où l’information et l’expression sont contrôlées.

Ces propos surviennent après la convocation de l’ambassadeur de Chine en poste à Paris par le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui lui reprochait des propos critiquant la réponse occidentale au Covid-19.

Pékin a évoqué mercredi des “malentendus”.

Les réserves du chef de l’Etat sur la gestion de la crise par Pékin rejoignent les doutes exprimés par Londres et Washington.

Le Royaume-Uni a averti jeudi la Chine qu’elle devrait répondre à des “questions difficiles sur l’apparition du virus, et pourquoi il n’a pas été stoppé plus tôt”.

L’administration Trump a de son côté accusé Pékin d’avoir “dissimulé” la gravité de l’épidémie à son début en Chine, et a gelé mardi la contribution financière américaine au fonctionnement de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), lui reprochant de s’être alignée sur les positions chinoises.

17 avril 2020

Vu d'Afrique - Quand les infox se propagent aussi vite que le virus

coronavirus et medias

DER SPIEGEL (HAMBOURG)

La peau noire protège-t-elle du Covid-19 ? La chaleur empêche-t-elle la maladie de prospérer ? Avec la pandémie, une épidémie de fake news se sont répandues en Afrique. Avec, parfois, des conséquences graves.

Cet ami du Ghana était plein de bonnes intentions : sur WhatsApp, il m’a envoyé huit photos, accompagnées d’un petit mot : “Prends bien soin de toi.” Sur chaque image, il y avait un texte blanc sur fond gris. Le premier : “Quand le virus est exposé à une température supérieure à 26 ou 27°, il meurt. Le Covid-19 ne survit pas dans les régions chaudes.” Et qu’importe que cela ne soit pas scientifiquement prouvé. Mon ami ajoute un petit tuyau aussi peu vérifié : “Il y a un autre truc : il faut boire de l’eau très chaude et s’exposer au soleil. Il est conseillé d’éviter les glaces et les plats froids.” Au-dessus, on lit : “Unicef” [l’agence des Nations unies pour les droits des enfants].

Pleines de conseils bidon, les fake news se répandent aussi vite qu’un virus en ce moment. Ces “infodemic”, comme les appelle l’Organisation mondiale de la santé, sont une épidémie qui demande une riposte considérable en parallèle à la lutte contre le coronavirus. Les organisations mondiales ne peuvent pas se concentrer sur l’aide aux seules régions en crise, elles doivent en plus se battre pour leur crédibilité. “La lutte contre ces fausses informations demande beaucoup de temps”, déplore Sandra Bisin, 42 ans, porte-parole de l’Unicef en Afrique occidentale et centrale.

Le monde numérique nous permet souvent de toucher beaucoup de gens. C’est justement ça qui est dangereux, car cela donne à d’autres la possibilité de semer la panique sur les réseaux sociaux.”

Des tweets tueurs de mythes

L’Unicef s’efforce de démonter les rumeurs par des tweets et des vidéos “tueuses de mythes”. L’organisation a installé en Côte d’Ivoire un centre d’information sur le coronavirus grâce auquel on peut obtenir des informations vérifiées sur les symptômes, la prévention et le traitement de la maladie – entre autres par SMS. Il suffit pour cela d’envoyer le code “CORONA”.

Quatre cent mille personnes ont déjà eu recours à ce service. Comme certaines autres organisations, notamment l’OMS, ce centre d’information collabore aussi avec Facebook, Instagram, Twitter et TikTok pour tenter d’endiguer le flux quotidien de fake news. Mais si les réseaux sociaux suppriment en permanence de fausses informations, cela ne veut pas dire pour autant qu’elles disparaissent complètement.

Au Ghana, plusieurs clubs et restaurants ont affiché les pseudo-conseils de l’Unicef sur leurs murs pour rassurer les clients. Quand ces fausses informations sont transmises par une personne de confiance et considérées comme vraies, elles se propagent souvent rapidement par le bouche-à-oreille. “Les informations erronées sont extrêmement dangereuses”, déclare Sandra Bisin. Elles constituent même une menace grave en Afrique.

La chaleur, protection contre le virus?

Jusqu’à présent, le continent comptait relativement peu de cas déclarés par rapport au reste du monde. Même si de nouveaux malades sont détectés tous les jours et qu’un nombre toujours plus important de pays est touché, on se demande si le Covid-19 ne se répandrait pas moins rapidement sous ces latitudes. Ou si, simplement, la détection y est moins bonne qu’ailleurs. Mais alors que les experts parlent d’une lutte contre le temps pour empêcher la propagation du virus, les rumeurs infondées n’aident pas.

L’une des plus dangereuses, c’est celle qui soutient que la chaleur africaine protège de l’infection ou ne permet pas au Covid-19 de survivre. Ce n’est absolument pas prouvé, mais c’est ce qu’affirment plusieurs fake news. Y croire, c’est alors faire fi des mesures de bases : oublier de se laver soigneusement les mains, ne pas éviter les rassemblements.

Autre idée tenace : les Noirs seraient immunisés contre le Covid-19. Alors que les premiers malades du Covid-19 en Afrique étaient des personnes qui venaient d’arriver d’Italie, d’Allemagne, de France, de Norvège, de Turquie, d’Inde et bien entendu de Chine, dans les rues du Ghana on ne lance plus “obruni”, un ancien mot akan qui signifie “blanc”, aux étrangers. On leur dit : “Corona, go home !” Et ce n’est pas censé être drôle. La colère contre les Blancs – alimentée par les réseaux sociaux – grandit  : les gens sont convaincus que ce sont eux qui ont apporté le Covid-19 en Afrique.

Il n’y a pourtant aucune preuve scientifique que la “peau noire” ou les “gènes” africains protègent contre le coronavirus, comme l’affirment certains vidéos et messages. Cette idée peut avoir des conséquences fatales. Les personnes présentant des symptômes comme le mal de gorge, la toux, la fièvre ou le rhume sont priées par les ministères de la Santé de nombreux pays africains d’appeler une hot-line et de rester chez elles, où on viendra les tester si besoin. Il est donc important que les intéressés comprennent qu’ils sont à risque. Or comment cela peut-il être le cas s’ils sont persuadés d’être protégés par la couleur de leur peau ou leur origine ?

Poussée xénophobe

“Avec ces histoires, nous aurons bientôt d’autres problèmes”, déclare David Ajikobi. À 37 ans, ce journaliste travaille pour Africa Check, une organisation à but non lucratif dont le siège est en Afrique du Sud et qui compte quatre bureaux, dont un au Nigeria. Son site Internet démonte les fake news en permanence. Ajikobi a commencé à y travailler en 2016, il a été le premier au Nigeria à en faire un emploi à plein temps. “Après la détection d’un cas de Covid-19 au Nigeria le 28 février, le premier de l’Afrique subsaharienne, il y a tout de suite eu une foule de rumeurs en ligne”, ajoute-t-il. La densité de sa population fait que ce pays, le plus peuplé d’Afrique, est particulièrement menacé si l’épidémie de Covid-19 se propage.

“Les Chinois font déjà l’objet de discriminations, explique-t-il. On raconte qu’ils ont délibérément créé le coronavirus pour nuire, qu’ils sont sales et qu’il ne faut pas les approcher. Et les rumeurs ne s’arrêtent pas là. Tout d’un coup, c’est la faute du voisin chrétien, ou musulman, ou d’une autre tribu, ou de celui qui ne parle pas la langue locale.” Même si beaucoup de gens n’ont pas les moyens de s’acheter un smartphone ou des minutes de connexion à Internet, les fake news se répandent extrêmement vite, notamment parce que les stations de radio locales s’en saisissent et les annoncent à l’antenne. “Des millions de personnes entendent sans filtre les bêtises que quelqu’un a partagées avec ses connaissances”, déplore-t-il.

Africa Check a développé une messagerie automatique sur WhatsApp. Ce système de dialogue fondé sur les SMS s’appelle “Kweli” – “vérité” en kiswahili. On peut lui envoyer des informations à vérifier. Ajikobi ne s’efforce pas seulement de démonter le plus de fausses informations possible et de mettre les résultats sur les réseaux sociaux. Il organise également des ateliers pour former des journalistes, des étudiants et des travailleurs sociaux à mettre en question les informations, à ne transmettre que celles qui ont été vérifiées et à demander aux gens de se faire aider. David Ajikobi conclut :

Le gros problème ici, c’est que personne ne veut être celui qui a introduit le Covid-19 dans son village. Sinon, le village est fou de rage et te chasse. C’est pour ça que beaucoup de gens qui présentent les symptômes du Covid-19 ne se signalent pas auprès des cellules d’urgence. Ils préfèrent suivre des traitements obscurs dont ils ont entendu parler Dieu sait où.”

Anne Backhaus

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16 avril 2020

Déconfinement - Martine ira à l'école...

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16 avril 2020

668 marins du Charles-de-Gaulle positifs au Covid-19

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Le Charles-de-Gaulle à son arrivée à Toulon, dimanche. Il était alors fait état d’une cinquantaine de cas de Covid à bord.

Alors que 30 % des tests n’ont pas encore livré leurs résultats, on sait déjà qu’au moins un tiers des marins du porte-avions Charles-de-Gaulle ont été déclarés positifs au Covid-19.

Plus d’un tiers des marins du porte-avions français Charles-de-Gaulle ont été testés positifs au Covid-19 depuis leur retour anticipé en France dimanche, après la découverte de contaminations à bord, selon un bilan provisoire publié, mercredi, par le ministère des Armées.

« En date du 14 avril au soir, 1 767 marins du groupe aéronaval ont été testés. La grande majorité de ces tests concerne, à ce stade, des marins du porte-avions. 668 se sont révélés positifs », a indiqué le ministère dans un communiqué. Parmi eux, « 31 sont aujourd’hui hospitalisés à l’hôpital d’instruction des armées Sainte-Anne de Toulon (Var), dont un en réanimation », a-t-il précisé. Ce bilan temporaire est amené à gonfler encore car « 30 % de ces tests n’ont pas encore livré leurs résultats », et « la campagne de tests est encore en cours », selon le ministère.

Le Charles-de-Gaulle est le second porte-avions contaminé officiellement dans le monde, après le porte-avions américain USS Theodore Roosevelt, dans le Pacifique. Le bâtiment (1 750 marins) et la frégate de défense aérienne qui l’accompagnait (200 marins) ont rejoint le port de Toulon avec deux semaines d’avance, dimanche, après la découverte initiale d’une cinquantaine de cas de coronavirus. Les 1 900 marins ont été placés en isolement sanitaire pendant quatorze jours avant de pouvoir regagner leur foyer. En parallèle, « les opérations de désinfection des aéronefs et des bâtiments de surface ont débuté », menées par les armées en lien avec des industriels.

Escale à Brest du 13 au 15 mars

L’origine de la contamination du porte-avions n’est pas encore connue. L’équipage n’avait pas été en contact avec un élément extérieur depuis une escale à Brest, du 13 au 15 mars.

Le chef d’état-major de la Marine, l’amiral Christophe Prazuck, a « ordonné une enquête de commandement afin de tirer tous les enseignements de la gestion de l’épidémie au sein du groupe aéronaval », selon le ministère. La ministre des Armées, Florence Parly,  « adresse un message de soutien aux marins confinés et à leurs familles » et « remercie les élus locaux », conclut le communiqué.

Le groupe aéronaval était en mission depuis le 21 janvier et avait passé plusieurs semaines en Méditerranée dans le cadre de l’opération Chammal, volet français du dispostif international antijihadistes Inherent Resolve, en Irak et en Syrie. Il a croisé; ensuite, en mer du Nord et dans l’Atlantique pour des opérations de sécurisation et de défense des approches maritimes européennes.

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16 avril 2020

Vers un port du masque obligatoire dans les transports ?

Élisabeth Borne : « Continuer de maîtriser la propagation du virus. »

Comment le déconfinement va-t-il s’organiser ?

Nous sommes en train d’y travailler. Le Président nous a demandé de bâtir un plan complet, que le gouvernement va construire dans les deux semaines qui viennent. La question la plus sensible pour nous porte sur les conditions d’utilisation des transports en commun. Il faut les relancer tout en nous assurant que l’on continue à maîtriser la propagation de l’épidémie.

Le port du masque sera obligatoire pour les voyageurs ?

Le président de la République a indiqué que dans certaines circonstances, comme les transports, le port du masque pourrait être rendu systématique. Nous regardons ce qui se fait ailleurs dans le monde, en particulier en Asie, mais il est trop tôt pour se prononcer.

Où en sont les différents secteurs d’activités suivis par votre ministère ?

Tous les acteurs des secteurs de l’eau, de l’énergie, du traitement des déchets, des transports et de la logistique, mobilisés en première ligne, ont un rôle essentiel. Les entreprises et leurs salariés se sont montrés extrêmement professionnels. Leur engagement nous permet de continuer à avoir de l’eau, de l’électricité, du gaz. Les déchets sont collectés et l’ensemble de la chaîne logistique s’est remarquablement réorganisé.

La gestion des déchets est fortement affectée ?

Non. La collecte s’opère correctement sur tout le territoire, les incinérateurs et les décharges fonctionnent. Le volume d’ordures ménagères a augmenté mais la production de déchets industriels a diminué de 50 %, les déchets de chantiers de 80 %, ce qui fait que la production globale de déchets a diminué d’un tiers. Nous avons besoin que les centres de tris restent ouverts, ce qui est le cas pour près de 60 % d’entre eux. Les produits du recyclage alimentent les fabricants d’emballages.

La consommation d’énergie a également baissé ?

La consommation électrique a baissé de 15 à 20 % du fait de la mise à l’arrêt d’une partie de l’économie, et c’est du jamais vu. La consommation des ménages, elle, a un peu augmenté : elle est logiquement plus forte le midi, au moment des repas, et elle reste très proche des consommations habituelles le reste du temps. Cela veut probablement dire que nous avons tendance à surconsommer en temps normal, en laissant nos appareils électroniques en veille et le chauffage ou des ampoules allumées quand nous sortons. Ce pourrait être une source d’économies futures.

Quelles seront les priorités à la sortie du confinement ?

La reprise des travaux de maintenance dans le secteur de l’énergie. Enedis continue à intervenir pour des dépannages, avec près de 100 000 interventions depuis le début de la crise, mais les chantiers de prévention des incendies, dont l’élagage, ont été en partie reportés, tout comme certaines activités de maintenance dans les centrales électriques. Il va falloir les reprogrammer de façon à assurer la sécurité de nos approvisionnements l’hiver prochain.

Recueilli par Stéphane VERNAY.

15 avril 2020

L’ambassadeur de Chine à Paris convoqué pour ses propos sur le coronavirus

Depuis plusieurs semaines, l’Ambassade communique de façon provocatrice sur Internet. Un texte, publié il y a deux jours fustige d’ailleurs l’attitude des Occidentaux vis-à-vis de l’épidémie.

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 Le ministre des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de Chine pour lui faire part de sa « désapprobation » au sujet de « certains propos récents ».

Par Le Parisien avec AFP

Des prises de position publiques qui ne passent pas. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a convoqué mardi l'ambassadeur de Chine en France pour lui signifier sa « désapprobation » vis-à-vis de « certains propos récents » liés au nouveau coronavirus, a-t-il annoncé dans un communiqué.

« J'ai fait connaître clairement ma désapprobation de certains propos récents à l'ambassadeur de la République populaire de Chine en France, lors de sa convocation au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, ce mardi 14 avril au matin », souligne le chef de la diplomatie française.

« Certaines prises de position publiques récentes de représentants de l'ambassade de Chine en France ne sont pas conformes à la qualité de la relation bilatérale entre nos deux pays », déplore le ministre, en référence à la campagne décomplexée menée par cette ambassade pour vanter la « victoire » du gouvernement chinois dans sa bataille contre le coronavirus et critiquer la gestion occidentale de cette épidémie.

Des critiques envers le personnel des Ehpad

Dimanche, l'ambassade de Chine en France a publié sur son site un long texte intitulé « Rétablir des faits distordus - Observations d'un diplomate chinois en poste à Paris ».

Les Occidentaux y sont notamment accusés de dénigrer injustement la Chine après avoir qualifié la maladie Covid-19 de « grippette » au début de l'épidémie et les Américains sont critiqués pour avoir limogé le commandant d'un porte-avions dont l'équipage est contaminé.

Le texte accuse aussi - sans fournir de preuves - les membres du personnel soignant français des établissements pour personnes âgées (Ehpad) d'avoir « abandonné leurs postes du jour au lendemain […] laissant mourir leurs pensionnaires de faim et de maladie ».

« Le Covid-19 est une pandémie qui touche tous les continents et toutes les sociétés. Face au virus et à ses conséquences sur nos économies, les polémiques n'ont pas leur place et la France œuvre résolument en faveur de l'unité, de la solidarité et de la plus grande coopération internationale », rétorque mardi le ministre français des Affaires étrangères dans son communiqué.

Les pays asiatiques, dont la Chine, ont été particulièrement performants dans leur lutte contre le Covid-19 parce qu’ils ont ce sens de la collectivité et du civisme qui fait défaut aux démocraties occidentales. 8/15

—    Ambassade de Chine en France (@AmbassadeChine) March 27, 2020

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Coronavirus : Paris exprime son mécontentement auprès de l’ambassadeur de Chine

Par Frédéric Lemaître, Pékin, correspondant, Piotr Smolar (Le Monde)

L’ambassade chinoise a publié sur son site plusieurs textes jugés déplacés par Jean-Yves Le Drian, qui a convoqué Lu Shaye pour lui exprimer sa « désapprobation ».

Le communiqué du ministère des affaires étrangères, par sa construction, dit tout de l’affaire. Publié mardi 14 avril dans la soirée, il révèle seulement à sa dernière ligne l’information principale. L’ambassadeur de Chine en France, Lu Shaye, a été convoqué dans la matinée. Jean-Yves Le Drian tenait ainsi à lui exprimer sa « désapprobation ». La cause, non évoquée dans le communiqué : la publication d’une série de tribunes anonymes jugées très déplacées sur le site de la représentation chinoise à Paris. « Certaines prises de position publiques récentes de représentants de l’ambassade de Chine en France ne sont pas conformes à la qualité de la relation bilatérale entre nos deux pays », précise le communiqué du ministre. Une façon de stigmatiser un comportement individuel, sans froisser Pékin.

Dans la dernière publication, datée du 12 avril, un diplomate chinois anonyme fustigeait en termes très rudes les Américains et les Européens pour leurs critiques à l’égard de son pays, au sujet de la gestion de l’épidémie. Renvoyant les voix critiques à leurs responsabilités, l’auteur écrivait notamment : « On a fait signer aux pensionnaires des maisons de retraite des attestations de “Renonciation aux soins d’urgence” ; les personnels soignants des Ehpad ont abandonné leurs postes du jour au lendemain, ont déserté collectivement, laissant mourir leurs pensionnaires de faim et de maladie. »

L’utilisation même de l’acronyme Ehpad ne laissait pas de doute sur le pays visé, la France. Or, après vérification, il apparaît que la source de l’ambassade est un article de Ouest-France évoquant… l’Espagne.

Plus loin l’auteur du texte écrit : « L’OMS [l’Organisation mondiale de la santé] a fait l’objet d’un véritable siège de la part des pays occidentaux, certains lançant même des attaques ad hominem contre son directeur général, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. Les autorités taïwanaises, soutenues par plus de 80 parlementaires français dans une déclaration cosignée, ont même utilisé le mot “nègre” pour s’en prendre à lui. Je ne comprends toujours pas ce qui a pu passer par la tête de tous ces élus français. »

Problème : cet appel, publié par L’Obs le 31 mars qui plaide pour l’admission de Taïwan à l’OMS, ne fait ni référence ni même allusion au directeur général. On y chercherait en vain le mot « nègre ».

« Observations d’un diplomate chinois »

Arrivé en France à l’été 2019, Lu Shaye s’était déjà taillé une réputation de « faucon » dans son précédent poste au Canada. La France lui avait déjà indiqué que certaines de ses déclarations au sujet de Huawei étaient déplacées. Depuis, note-t-on au Quai d’Orsay, il publie ses commentaires sous le titre d’« observations d’un diplomate chinois en poste à Paris ».

Le Quai d’Orsay se trouvait face à un dilemme. Mettre en scène l’irritation des autorités françaises à l’égard du représentant chinois risquait de compromettre la seule entreprise qui compte : l’acheminement des masques produits en Chine, dont la France a si cruellement besoin. Le rôle de Pékin pourrait être aussi décisif sur une autre question majeure pour Paris : soulager les pays africains – au moins en partie – du poids de leur dette extérieure.

Dès lors, les écrits publiés sur le site de l’ambassade chinoise sont vus comme un parasitage. Ils ont été discutés à plusieurs reprises en réunion de cabinet, autour de Jean-Yves Le Drian. Mais ces publications ne traduisent-elles pas aussi une posture plus agressive, plus toxique, faisant fi de toute vérité des faits, adoptée par la diplomatie chinoise pour fuir ses responsabilités ? Lu Shaye est loin d’être le seul diplomate chinois à avoir adopté cette politique de communication voire de désinformation.

De son côté, Jean-Yves Le Drian a noué une relation personnelle de qualité avec son homologue chinois Wang Yi. Fin octobre 2019, en marge d’une visite officielle, ce dernier avait effectué une visite privée en Bretagne, à l’invitation du ministre français. Wang Yi avait souhaité, en effet, découvrir l’abbaye du Mont-Saint-Michel. Depuis, Jean-Yves Le Drian considère que son interlocuteur fait preuve de bonne volonté dans les moments de tension nécessitant une intervention politique.

15 avril 2020

Le 11 mai, les coiffeurs et fleuristes pourront rouvrir mais sous conditions

Dans son allocution télévisée, Emmanuel Macron a ouvert la voie à la réouverture des magasins non alimentaires comme les salons de coiffure. Encore faut-il que les conditions sanitaires soient réunies.

Par Geoffroy Clavel

CONFINEMENT - Considérés comme un service “non essentiel”, les salons de coiffure ainsi que les fleuristes sont fermés depuis le début du confinement. En fixant dans son allocution l’horizon du 11 mai en vue d’une reprise partielle de l’activité du pays, Emmanuel Macron a toutefois laissé entendre que ces métiers pourraient reprendre progressivement et sous conditions. 

Interrogé ce mardi 14 avril sur France Inter sur la possible réouverture des salons de coiffure et des magasins de fleurs, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a confirmé que “l’objectif est d’élargir la réouverture de tous les magasins au-delà de l’alimentaire.”

“Nous allons exclure les restaurants et les cafés, qui sont des lieux de forte promiscuité”, a rappelé le ministre. Mais s’agissant des coiffeurs et fleuristes, “l’objectif est que ces commerces-là puissent être ouverts”.

Notons qu’il s’agit bien là d’un “objectif”, conditionné à l’évolution positive de la situation sanitaire du pays d’ici le 11 mai. Le cabinet du ministre de l’Économie Bruno Le Maire se montre d’ailleurs prudent. “Tout cela devra être précisé, mais le président de la République mentionne bien les services dans les réouvertures du 11 mai”. “On doit travailler avec chacun pour une réouverture en respectant les règles sanitaires”, indique encore l’entourage du ministre.

“Pas la peine de rouvrir pour mourir”

Dans les faits, le retour des coiffeurs et fleuristes dépendra donc du degré de régression de l’épidémie et des mesures de sécurité sanitaires spécifiques qui auront été arrêtées pour ces métiers. “Nous sommes en attente de confirmations et de détails”, temporise au HuffPost Luc Héry du Conseil national des entreprises de coiffure (CNEC), pour qui la question d’une réouverture au 11 mai demeure “prématurée” tant que les garanties de sécurité pour les professionnels et la clientèle n’auront pas été arrêtées.

Le métier de coiffeur induit en effet une proximité physique certaine avec la clientèle, souvent dans des locaux exigus. Difficile dans ces conditions de respecter les consignes de distanciation sociale qui devraient être maintenues bien au-delà du 11 mai. En Belgique, où les coiffeurs avaient un temps été exemptés des mesures de confinement, la profession s’était mobilisée pour réclamer une fermeture générale des salons (qu’elle a obtenue), en invoquant l’impossibilité de mettre en oeuvre les mesures barrières.

Pour répondre à ce défi, “le déconfinement devra répondre à des règles d’accompagnement sanitaires et économiques en coordination avec les partenaires sociaux de la branche”, précise le secrétaire général du CNEC Luc Héry. Qui met en garde contre toute précipitation: 11 mai ou pas, “on pourra rouvrir à partir du moment où on aura des fiches sanitaires précises qui sont en cours d’élaboration. Ce n’est pas la peine de rouvrir pour mourir.” 

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