«CHOICES Collectors Weekend» au Palais de Tokyo - vu aujourd'hui
• Le printemps des galeries.
La 3ème édition de «CHOICES Collectors Weekend» se tient à Paris ce week-end. L'occasion de pousser la porte des 36 meilleures galeries de la capitale, les grandes pointures et leurs «pretenders», et de l'arpenter gaiement, l'art en tête, à Belleville et à Pantin, à Saint-Germain-des-Prés et à Matignon, dans le Marais et à Palais-Royal. Au programme: vernissages, performances, rencontres avec les artistes, les galeristes et les curateurs. Du jeune peintre Jérémy Demester chez Max Hetzler au maître vidéo Ange Leccia chez Jousse Entreprise, de la vétéran Shirley Jaffe chez Nathalie Obadia à Ivan Argote chez Emmanuel Perrotin et Mircea Cantor chez VNH Gallery, l'éventail est large, transgénérationnel.
Pour garder une idée de synthèse de cette promenade, un petit détour par le Palais de Tokyo s'impose au final.
Le temple de l'art contemporain à Paris présentera, le temps du week-end, les œuvres de 36 artistes, soit très équitablement un par galerie participante. L'exercice de style tient beaucoup à l'œil et au tempérament du commissaire. Après Nicolas Bourriaud et Alfred Pacquement, pour les deux premières éditions, c'est au tour de Laurent Le Bon et d'Emilie Bouvard (respectivement Président et Conservatrice en charge de l'art contemporain du Musée Picasso) de proposer leur lecture de la scène parisienne.
Cluedo artistique au Palais de Tokyo
Palais de Tokyo jusqu'au 16 mai 2016.
Au concours, qui n’existe pas, de l’exposition la plus incongrue, celle qui se nomme « Double je » et transforme une partie du Palais de Tokyo en garage aurait de sérieuses chances de l’emporter. Elle répond à une nouvelle policière commandée au romancier Franck Thilliez, spécialiste du genre. Elle commence dans un commissariat par l’annonce d’un assassinat. La seule exigence de la commande était que le personnage central soit un artisan. Il se nomme Ganel Todanais et affirme en avoir tué un autre, Natan de Galois. Les amateurs d’anagrammes ont déjà compris.
L’exposition se présente comme la scène du crime que serait la maison de la victime. Elle se parcourt en commençant par le bureau et la chambre à coucher, en continuant par les nombreux et fort encombrés ateliers de la victime, jusqu’à une pièce obscure. Des taches de sang et des indices variés ont été observés par les enquêteurs qui les ont, comme il se doit, préservés à des fins d’analyse. Des bandes de plastique jaune empêchent par endroits le passage, pour rendre la fiction plus convaincante.
Une attention forcenée
La reconstitution des différentes pièces est si complète que l’on s’y laisse presque prendre : établis chargés d’une multitude d’instruments et de matériaux les plus divers, documents dispersés dans le plus complet désordre – en apparence –, images de toutes sortes sur les murs dressés pour l’occasion. Sans oublier le garage, avec sa voiture décorée à la bombe, des motos et l’odeur de peinture pour carrosserie si caractéristique. On y découvre une Suzuki GSX-R 1100 au carénage recouvert de plumes noires, de vraies plumes semble-t-il.
« C’est glauque », comme dit Hervé à Mélanie – deux des enquêteurs de la nouvelle. Et cela exige surtout du visiteur une attention forcenée en même temps que l’abandon de tout a priori sur ce qui relèverait de l’art et sur ce qui n’en serait pas. Cette scène du crime a des côtés marché aux puces et vide-greniers. Pourquoi ce dispositif ? Parce que le Palais de Tokyo a conclu un partenariat avec la Fondation Bettencourt Schueller, qui œuvre à la promotion des métiers d’art. Après « L’usage des formes » en 2015, « Double je » est leur deuxième manifestation commune. Elle associe des femmes et des hommes que l’on considère comme des artistes à des femmes et des hommes que l’on dit – ou qui se disent – artisans d’art.
Cette notion inclut des pratiques et des savoirs variés : plumasserie, marqueterie, ferronnerie, reliure, dentelle, broderie, coutellerie même. Cette dernière est ici au premier plan puisque l’arme du crime est « un étrange couteau fait d’un manche aux allures de colonne vertébrale et d’une lame noire en acier damas », poignard de luxe créé par Jean-Noël Buatois.
Celui qui emplume les motos se nomme Maxime Leroy. Celle qui construit des images en découpant et juxtaposant des matériaux hétéroclites, Marie-Hélène Poisson. Capucine Herveau brode sur à peu près tout ce qui se présente sous ses aiguilles. Si le crime a eu lieu chez un artisan aux nombreux talents, c’est évidemment pour justifier la prolifération des objets et des techniques, afin que chacun de ces spécialistes ait sa place.
Fantasmagories macabres
Pour l’occasion, ils sont associés à des artistes plasticiens qui pratiquent la photographie, la peinture, le dessin ou l’installation. Il y a Jorge Molder, aux remarquables photographies spectrales, Jean Bedez, dessinateur halluciné, ou Eudes Menichetti, aussi à l’aise sur métal que sur papier et inventeur de prodigieuses fantasmagories macabres.
Les uns et les autres ont fait assaut d’inventivité et de loufoquerie, et tous ont travaillé ensemble avec une jubilation manifeste. Elle ne l’est jamais autant que dans l’installation qui réunit les cadres dorés monumentaux conçus par Mathias Kiss et les dessins de fil que Janaina Mello Landini tend dans l’espace en faisant s’effilocher de grosses cordes. Leur création conjointe, présentée dans une biennale, en serait aussitôt l’attraction générale. Texte de Philippe Dagen - Journaliste au Monde
« Double je », Palais de Tokyo, 13, avenue du Président-Wilson, Paris 16e. Palaisdetokyo.com. Du mercredi au lundi, de 12 heures à minuit. Entrée : de 8 € à 10 €. Jusqu’au 16 mai.
Palais de Tokyo
ISRAËL DEMANDE LE RETRAIT D'UNE ŒUVRE DE PIGNON-ERNEST, «LIBÉRATION» REFUSE
Après une exposition au Palais de Tokyo, la vente des unes de «Libé» customisées par des artistes en partenariat avec Reporters sans frontières est en suspens.
A gauche, la une originale de «Libération» du 12 novembre 2004, jour de l'enterrement du leader palestinien Yasser Arafat. A droite, le détournement d'Ernest Pignon-Ernest, mettant en scène un activiste emprisonné en Israël sous le célèbre keffieh. DR
La vente était prévue le 27 janvier au profit de Reporters sans frontières (RSF) : 36 couvertures de Libération relookées par des artistes tels que Laurent Grasso, Bernar Venet, Tania Mouraud, Françoise Pétrovitch ou Jean-Charles de Castelbajac, appelées à être mises aux enchères pour défendre la liberté d’expression des artistes et de la presse. Mais l’une d’entre elles suscitant la contrariété de l’ambassade d’Israël à Paris, cette dernière a demandé à la maison de ventes Artcurial de la retirer de l’ensemble. En cause, une couverture de Libé détournée par Ernest Pignon-Ernest, pièce numéro 27 de la vente.
Né en 1942 à Nice, figure de l’art urbain, l’artiste est connu pour ses silhouettes dessinées et collées à même les murs des rues. Il s’est emparé de la une de Libé du 12 novembre 2004, évoquant la mort de Yasser Arafat. Ce jour-là, Libération montrait un simple keffieh et titrait «Et maintenant ?» Sur cette couverture célèbre, Ernest Pignon-Ernest a dessiné en 2015 le visage de Marwan Barghouti, un activiste palestinien, avec la légende : «En 1980, quand j’ai dessiné Mandela, on m’a dit que c’était un terroriste.»
Requête
Ce travail a déplu à l’ambassade d’Israël qui, par courrier, réclame à Artcurial d’extraire ce travail de la vente, le comparant à un «projet terroriste» qui mettrait en avant un activiste palestinien enfermé en Israël depuis 2002. Artcurial répercute alors sur Libération et RSF cette requête, appuyée par François Tajan, président délégué de la maison de vente, lequel demande le retrait de l’œuvre, non seulement de la vente mais aussi du catalogue, en cours d’édition. Au motif des attentats récents, de la prorogation de l’état d’urgence et des potentiels troubles à l’ordre public. Libération refuse, au titre de la liberté de création. Un des artistes, C215 (Christian Guémy), décide de se retirer de l’opération en soutien à Ernest Pignon-Ernest. Joint par téléphone, ce dernier salue la position du journal et de RSF : «Je suis étonné qu’une ambassade étrangère puisse décider de ce que l’on expose ou pas. Et qu’une maison de ventes cède aux pressions. Je ne tenais pas à envenimer tout cela. Dans les années 70, je me suis élevé contre le jumelage de ma ville, Nice, avec l’Afrique du Sud. A l’époque on disait la même chose de Mandela. Je n’ai pas cherché la provocation avec cette une.»
Mercredi, la collaboration entre Artcurial, Libération et RSF s’est interrompue. De nouvelles solutions pour maintenir cette vente à visée caritative sont à l’étude.
Article de Clémentine Mercier
LE PALAIS DE TOKYO ACCUEILLE "ARTISTES À LA UNE" PAR LIBÉRATION - Vu aujourd'hui
Le Palais de Tokyo accueille l’événement Artistes à la une proposé par Libération et ses partenaires. Une présentation des plus célèbres unes du quotidien revisitées par une quarantaine d’artistes.
Les premières pages les plus emblématiques de Libération sont repensées, réinventées, réactualisées par les créateurs et un pont se crée entre l’art et l’actualité, entre l’artiste et le journaliste. Un engagement de la communauté artistique pour la liberté d’expression et d’information. A cette occasion, Libération publie dans son édition du 12 décembre un cahier spécial d’entretiens avec les artistes qui ont participé au projet et organise une table ronde qui les réunira avec des journalistes pour échanger sur ce thème. Les œuvres seront ensuite vendues aux enchères le 27 janvier 2016 par la maison ArtCurial.
Artistes à la une est un événement Libération organisé en partenariat avec David-Hervé Boutin et Nicolas Couturieux au profit de Reporters sans frontières.
Artistes :
Jean-Michel Alberola, André, Ivan Argote, Mrdjan Bajic, Mohamed Ben Slama, Guillaume Bresson, C215, Thomas Canto, Jean-Charles de Castelbajac, Robert Combas, Faz, Anne Gérard, Laurent Grasso, Gris1, Joana Hadjithomas & Khalil Joreige, Riikka Hyvönen, Invader, Peter Klasen, Guy Limone, Teddy Lo, Case Maclaim, Tania Mouraud, Gianni Motti, Jean-Michel Othoniel, Françoise Petrovitch, Richard Phillips, Ernest Pignon Ernest, Henrik Plenge Jakobsen, Ivan Plush, Ghass, Xiofan Ru, Seth, Tilt, Nils-Udo, Bernar Venet, Fabien Vershaere, Jacques Villéglé et Zevs.
Retrouvez toutes les informations sur cet événement : http://www.liberation.fr/artistesalaune,100569
LE PALAIS DE TOKYO ACCUEILLE ARTISTES À LA UNE PAR LIBÉRATION
LE PALAIS DE TOKYO ACCUEILLE ARTISTES À LA UNE PAR LIBÉRATION
Date: 12/12/2015 - 13/12/2015
Tag: Events
Les 12 et 13 décembre, le Palais de Tokyo accueille l’événement Artistes à la une proposé par Libération et ses partenaires. Une présentation des plus célèbres unes du quotidien revisitées par une quarantaine d’artistes.
Les premières pages les plus emblématiques de Libération sont repensées, réinventées, réactualisées par les créateurs et un pont se crée entre l’art et l’actualité, entre l’artiste et le journaliste. Un engagement de la communauté artistique pour la liberté d’expression et d’information. A cette occasion, Libération publie dans son édition du 12 décembre un cahier spécial d’entretiens avec les artistes qui ont participé au projet et organise une table ronde qui les réunira avec des journalistes pour échanger sur ce thème. Les œuvres seront ensuite vendues aux enchères le 27 janvier 2016 par la maison ArtCurial.
Artistes à la une est un événement Libération organisé en partenariat avec David-Hervé Boutin et Nicolas Couturieux au profit de Reporters sans frontières.
Artistes :
Jean-Michel Alberola, André, Ivan Argote, Mrdjan Bajic, Mohamed Ben Slama, Guillaume Bresson, C215, Thomas Canto, Jean-Charles de Castelbajac, Robert Combas, Faz, Anne Gérard, Laurent Grasso, Gris1, Joana Hadjithomas & Khalil Joreige, Riikka Hyvönen, Invader, Peter Klasen, Guy Limone, Teddy Lo, Case Maclaim, Tania Mouraud, Gianni Motti, Jean-Michel Othoniel, Françoise Petrovitch, Richard Phillips, Ernest Pignon Ernest, Henrik Plenge Jakobsen, Ivan Plush, Ghass, Xiofan Ru, Seth, Tilt, Nils-Udo, Bernar Venet, Fabien Vershaere, Jacques Villéglé et Zevs.
Retrouvez toutes les informations sur cet événement : www.liberation.fr/artistesalaune