Le groupe Etat islamique revendique dimanche 4 juin l'attentat de Londres, survenu la veille, qui a fait sept morts et 48 blessés dans une double attaque à la voiture folle et à l'arme blanche. L'EI évoque dans un communiqué publié par son agence de presse Amaq une "cellule dormante" qui a perpétré l'attentat. Les trois assaillants ont été tués par des policiers britanniques, et leur identité pourrait être révélée dans les prochains jours, a indiqué Scotland Yard.
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Un Français parmi les victimes de l’attentat de Londres revendiqué par l’EI
L’organisation Etat Islamique a revendiqué l’attaque de samedi, qui a fait 7 morts et 48 blessés ; douze personnes ont été arrêtées.
Moins de vingt-quatre heures après l’attentat de Londres, au cours duquel trois hommes ont projeté une camionnette sur le London Bridge, puis mené des attaques au couteau samedi 3 juin, douze personnes ont été arrêtées à Barking, une banlieue de l’est de la capitale britannique.
L’Etat islamique a revendiqué l’attaque terroriste, dimanche soir, dans un communiqué de son agence de propagande, Amaq. Le bilan, dans la soirée de dimanche était de 7 morts, dont un Français, et 48 blessés. Les trois assaillants, qui portaient de fausses ceintures explosives ont été abattus par la police. Les élections législatives prévues jeudi 8 juin ont été maintenues. Il s’agit du troisième attentat qui frappe le Royaume-Uni en trois mois.
Comment s’est déroulée l’attaque
Les policiers ont été appelés samedi soir à 22 h 08, heure locale (23 h 08, heure française), à la suite de témoignages faisant état d’une camionnette fonçant contre la foule sur le pont. Le véhicule s’est ensuite dirigé vers le marché couvert voisin du Borough Market, à quelques centaines de mètres. Là, les trois assaillants ont quitté le véhicule, armés de couteaux, et se sont précipités dans des bars proches, particulièrement bondés en cette soirée de finale de Ligue des Champions qui était diffusée dans les pubs. Plusieurs personnes ont été poignardées.
Les agresseurs ont été tués dans les huit minutes suivant le premier appel à la police, a précisé dimanche un porte-parole de Scotland Yard. Au total, huit policiers ont tiré au total une cinquantaine de balles pour les neutraliser, un nombre « sans précédent » – sachant que la plupart des policiers britanniques ne sont pas armés et qu’il est rare que les agents utilisent leurs armes à feu – s’expliquant par le fait que les trois assaillants portaient « ce qui ressemblait à des vestes explosives, qui se sont révélées fausses ». Un passant a été blessé par les balles des policiers, mais son pronostic vital n’est pas engagé.
Que sait-on des assaillants
L’attentat a été revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI) en fin de soirée, dimanche, mais avant même cette revendication, la première ministre Theresa May avait assuré qu’il était lié à « l’idéologie malfaisante de l’extrémisme islamiste ». Deux témoins ont affirmé à la BBC avoir entendu les assaillants crier : « c’est pour Allah ! » « Ils poignardaient tout le monde en criant : “c’est pour Allah” », a témoigné Gerard, un témoin qui dit avoir vu une jeune femme s’effondrer.
Selon les autorités britanniques, les enquêteurs progressent de manière significative dans l’identification des assaillants, dont l’un des trois avait récemment loué la camionnette qui a servi à faucher des piétons sur le London Bridge. Douze personnes ont été arrêtées, la police vérifiant si d’autres personnes étaient impliquées dans la préparation de l’attentat. D’après la chaîne de télévision Sky News, des policiers lourdement armés se sont rendus au domicile de l’un des trois assaillants.
Sept morts, dont un Français, 48 blessés dont 21 dans un état « grave »
L’attentat a fait sept morts et blessé 48 personnes, dont 21 sont dans un état « grave », ont précisé les services de santé britanniques. Dimanche soir, le ministre des affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, a annoncé qu’un Français était mort dans l’attaque, sept autres blessés, et un porté disparu.
Une Canadienne fait également partie des victimes, a déclaré le premier ministre Justin Trudeau. Un membre de la police des transports, qui a tenté de s’interposer sans armes face aux assaillants, a été grièvement blessé au visage et à la jambe, mais ses jours ne sont pas en danger.
La troisième attaque en trois mois au Royaume-Uni
Cet attentat est le troisième en moins de trois mois au Royaume-Uni : le 22 mars, à Londres, un homme avait aussi foncé sur la foule sur le pont de Westminster, tuant quatre personnes avant de poignarder à mort un policier. L’assaillant, Khalid Masood, un Britannique converti à l’islam, avait été tué.
Deux mois plus tard, un attentat a fait 22 morts et plus de 100 blessés le 22 mai à Manchester, lorsqu’un jeune Britannique d’origine libyenne s’est fait exploser à la sortie d’un concert de la chanteuse américaine Ariana Grande. Les deux attaques avaient été revendiquées par l’EI. Après Manchester, Mme May avait relevé à son maximum le niveau d’alerte terroriste au Royaume-Uni, avant de le ramener samedi dernier au niveau « critique », soit celui d’un attentat « hautement probable ». La police a annoncé dans la nuit que « des policiers supplémentaires seront déployés dans la capitale anglaise dans les prochains jours ».
Enquête ouverte en France
La section antiterroriste du parquet de Paris a ouvert une enquête pour « tentatives d’assassinat en lien avec une entreprise terroriste », une procédure habituelle en raison de la présence de Français, victimes d’un acte terroriste à l’étranger. Et dimanche, M. Le Drian a annoncé qu’il se rendrait à Londres lundi.
Concert à Manchester
Le concert de soutien aux victimes de l’attentat de Manchester, « One Love Manchester », promis par l’artiste américaine Ariana Grande, dimanche 4 juin, a pris une charge émotionnelle encore plus forte au lendemain de l’attaque commise à Londres.
Il a débuté par une minute de silence. « Manchester, tout va bien se passer », a lancé la chanteuse devant plus de 50 000 fans. Enchaînant les duos avec d’autres artistes, elle a également été accompagnée par un chœur de vingt-quatre élèves de l’école de Parrs Wood dont certains étaient à la Manchester Arena le 22 mai, faisant couler des larmes sur scène et dans le public.
Diffusée en direct sur les réseaux sociaux, la performance, qui a notamment vu Coldplay, the Black Eyed Peas, Justin Bieber, Take That, et Katy Perry se produire sur scène, a provoqué un énorme engouement en ligne. Le produit de la billetterie sera reversé au fonds d’urgence « We Love Manchester » mis en place par la municipalité en partenariat avec la Croix-Rouge britannique pour soutenir les victimes et les familles de l’attentat-suicide.