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Jours tranquilles à Paris
23 décembre 2018

Extrait d'un shooting

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23 décembre 2018

Indonésie : au moins 62 morts après un tsunami

Le bilan de ce tsunami, sans doute causé par un glissement de terrain sous-marin près du détroit de la Sonde, devrait encore s’alourdir.

Au moins 62 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées par un tsunami qui a frappé dans la nuit du samedi 22 décembre le détroit de la Sonde en Indonésie. Ce détroit sépare les îles de Java et de Sumatra.

« Nous sommes en train de collecter les rapports de dommages causés par le tsunami qui a frappé le détroit de la Sonde, notamment à Serang, à Panderlang et au Lampung du Sud », a dit à la presse un porte-parole de l’agence indonésienne de lutte contre les catastrophes naturelles.

Des dizaines de bâtiments ont été détruits par le raz-de-marée qui a frappé les plages du sud de Sumatra et de l’extrémité ouest de Java samedi soir vers 21 h 30 locales. Selon les autorités, le tsunami a été déclenché par une marée d’une amplitude anormalement élevée liée à la nouvelle lune, et conjuguée à un glissement de terrain sous-marin provoqué par l’éruption du volcan Anak Krakatoa.

« La combinaison a causé un tsunami soudain qui a frappé les côtes », a expliqué le porte-parole, ajoutant que l’agence géologique indonésienne menait une enquête pour savoir ce qui s’est exactement passé.

Erreur des autorités

Les autorités indonésiennes avaient dans un premier temps indiqué que la vague n’était pas un tsunami mais une marée montante, et avait appelé la population à ne pas paniquer. « C’était une erreur, nous sommes désolés », a écrit Sutopo Purwo Nugroho, responsable de l’agence de gestion des catastrophes, sur Twitter. Des vidéos postées sur les réseaux sociaux montrent des habitants paniqués tenant des lampes de poche et cherchant refuge sur les hauteurs.

A Carita Beach, un lieu de villégiature très populaire sur la côte ouest de l’île de Java, Muhammad Bintang, 15 ans, a vu arriver la vague. « Nous sommes arrivés à 21 heures pour les vacances et soudain l’eau est arrivée. Tout est devenu noir. Il n’y avait plus d’électricité », a témoigné l’adolescent. Dans la province de Lampung, de l’autre côté du détroit, Lutfi Al Rasyid, 23 ans, raconte qu’il a fui la plage de Kalianda pour sauver sa vie. « Je ne pouvais pas faire démarrer ma moto, alors je suis parti et j’ai couru... J’ai prié et couru aussi vite que je pouvais. »

Une précédente éruption en 1883

Anak Krakatoa est une petite île volcanique qui a émergé des eaux un demi-siècle après l’éruption meurtrière du Krakatoa en 1883. Il est un des 127 volcans en activité en Indonésie. Lorsque le Krakatoa est entré en éruption au XIXe siècle, une colonne de fumée, de pierres et de cendres s’est dressée dans le ciel à 20 km de hauteur, plongeant la région dans l’obscurité et déclenchant un puissant tsunami qui a été ressenti à travers le monde entier. Environ 36 000 personnes étaient mortes.

L’Indonésie, archipel de 17 000 îles et îlots qui s’est formé par la convergence de trois grandes plaques tectoniques (indo-pacifique, australienne, eurasienne), se trouve sur la ceinture de feu du Pacifique, zone de forte activité sismique.

Le 28 septembre, un tremblement de terre d’une magnitude de 7,5 et le raz-de-marée qui a suivi avait dévasté la ville de Palu, située sur la côte ouest des Célèbes, et ses environs, faisant au moins 2 073 morts. Mais 5 000 autres personnes sont toujours portées disparues, la plupart enterrées sous les décombres de bâtiments détruits.

23 décembre 2018

Marisa Papen

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22 décembre 2018

Gilets Jaunes - arrestation d'Eric Drouet

22 décembre 2018

Gilets Jaunes

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22 décembre 2018

Miss Tic

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22 décembre 2018

Emmanuel Macron, à huis clos en son palais

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Par Raphaëlle Bacqué, Ariane Chemin, Virginie Malingre - Le Monde

Insultes, huées, menaces... Quand il sort, désormais, cela tourne mal. Depuis le début de la mobilisation des « gilets jaunes », pour le président qui aimait tant les promenades, elles sont devenues rares (et discrètes). Comme les visites.

De l’aéroport de Loudes, en Haute-Loire, jusqu’au Puy-en-Velay, il y a 10 km, un quart d’heure en voiture. Ce 4 décembre, pour rejoindre la préfecture incendiée trois jours plus tôt par les « gilets jaunes », Emmanuel Macron n’a heureusement pas besoin de passer par le rond-point de Lachamp, sur la commune de Saint-Pierre-Eynac. C’est là, sur la RN88, que des manifestants avaient cousu un pantin de taille humaine, posé sur un échafaud plus vrai que nature. Sur le billot était écrit : « Te guillotiner c’est notre projet. »

Le président de la République file vers la préfecture. En route, il discute avec les passagers en gilet jaune d’une voiture croisée par hasard. Aucune image, aucune vidéo. Le 3 décembre, il n’a aussi passé qu’une tête dans le bureau de l’un de ses collaborateurs qui recevait un « gilet » venu de Chalon-sur-Saône à pied. Ces gens seront parmi les rares protestataires qu’Emmanuel Macron a rencontrés durant cette crise ouverte le 17 novembre, où sa capacité à réformer et sa popularité se sont abîmées, mais où il a aussi perdu une part de sa liberté.

Sans prévenir les élus, il est venu au Puy apporter son soutien au préfet. Celui-ci montre les armoires en cendres, les vitres brisées, les bureaux noircis par la suie. Il conte au chef de l’Etat ce samedi où le « portail a été pété », les pneus entassés et enflammés, et cette bataille inégale entre les « trente » de la préfecture et les deux cents manifestants empêchant les pompiers d’accéder au bâtiment. Bilan : trente-huit blessés… « Ils criaient : “Vous allez tous griller comme des poulets ! », termine le préfet. « Vous les connaissez ? », interroge Emmanuel Macron, incrédule.

Dès que l’avion présidentiel s’est posé à Loudes, la nouvelle de sa visite s’est ébruitée. Un message posté sur Facebook a réveillé quelques « gilets jaunes ». Une vingtaine d’hommes et de femmes attendent le chef de l’Etat à la sortie de la préfecture. « Ouuuuuh ! Démission ! », « Enculé ! », « Président des riches ! » Pas encore de quoi trop s’émouvoir. C’est sur la route de la caserne de gendarmerie que tout va basculer…

« On vous hait ! »

M. Macron commence par traverser Le Puy vitre ouverte, pour dire bonjour. Des insultes lui répondent, il doit vite la remonter. Un homme se jette ensuite devant la voiture. En sortant de la caserne, cinquante manifestants l’injurient encore : « On vous hait ! »

L’échange promis à la presse locale est annulé. Les services de sécurité exfiltrent le président par une sortie annexe. De la séquence ne reste que l’image d’un démarrage en trombe sous les huées. Quelques jours plus tard, le chef de l’Etat racontera au président du MoDem François Bayrou que, de la voiture, il a entendu une femme lancer : « Salope, j’espère que tu vas crever sur la route ! »

Emmanuel Macron aime pourtant les promenades. Dès son arrivée au ministère de l’économie, en 2014, il avait fait de ces échappées sa griffe. Elles étaient à la fois le thermomètre de sa popularité et un moyen d’asseoir sa notoriété. « Il est où, Emmanuel ? », s’agaçait François Hollande à chaque déplacement avec lui. « Emmanuel » traînait derrière. Selfies, autographes, bisous, il se régalait. Mais, depuis que les « gilets jaunes » le traquent sur Facebook, ces déambulations sont impensables. Il voyage incognito, ou alors sans caméras.

Jeudi 20 décembre, c’est avec l’AFP et Franceinfo, ces médias de « l’ancien monde », qu’il est allé à Soissons, dans l’Aisne, visiter sans prévenir un centre pour enfants victimes de maltraitance. Officiellement, personne n’a été exclu du voyage, mais il fallait éviter les caméras, en cas d’incident. « S’il ne prévient pas avant de partir, c’est qu’il sait déjà qu’il risque de s’en prendre plein la figure », confirme un conseiller. Sa photographe officielle, Soazig de la Moissonnière, envoie seule quelques clichés où le président, décontracté au milieu de son équipe, rit à la table d’un restaurant Courtepaille, à Mareuil-lès-Meaux (Seine-et-Marne).

Gibets, cibles et cercueils

Deux jours avant les injures du Puy-en-Velay, sa petite promenade à pied au milieu des vitrines fracassées de l’avenue Kléber, à Paris, avait déjà mal tourné. Il revenait alors d’Argentine, où il avait participé au G20. Sur les portables de ses collaborateurs, il a découvert de Buenos Aires les images des violences du 1er décembre et il se rend à l’Arc de triomphe saccagé avant de partir à la rencontre des commerçants. Mais des « gilets jaunes » débarquent. Copieusement sifflé, il doit s’éclipser sous la protection des policiers.

Avant le 11-Novembre, « il était déjà revenu de son périple dans l’est de la France très conscient qu’une colère grondait », assure Philippe Grangeon, l’un de ses conseillers. Mais c’était au temps où l’Elysée pouvait encore accuser les médias de grossir le trait. « Je parle aux gens, ça se passe bien, mais les journalistes écrivent à l’avance un scénario où je me ferais sans cesse alpaguer, comme si j’étais un personnage de télé-réalité ! », se plaint Emmanuel Macron devant les ministres Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Jean-Michel Blanquer et François de Rugy qu’il reçoit à l’Elysée au retour de sa fameuse « itinérance mémorielle » dans onze départements. Il faut attendre la deuxième journée de mobilisation des « gilets jaunes », le 24 novembre, pour qu’il évoque des « scènes de guerre ». Une semaine plus tard, l’Arc de triomphe est pris d’assaut.

« Je connais cette violence et cette vulgarité, ce sont les mêmes qui étaient déposées dans la boîte aux lettres de mes parents, lorsque j’ai rencontré Emmanuel », assure Brigitte Macron à ses conseillers désolés. Sauf qu’à l’époque les insultes n’étaient pas si menaçantes. Désormais, les manifestants crachent sur les vitrines et prennent à partie les employés de la chocolaterie familiale d’Amiens. « J’ai l’impression d’être un bouc émissaire, un défouloir » : le 4 décembre, Jean-Alexandre Trogneux, propriétaire du commerce, se fend d’une mise au point : la boutique n’appartient pas au président, son oncle par alliance. Un internaute de la Somme, terre des plus farouches ennemis du président – le député François Ruffin et l’écrivain Edouard Louis –, est placé en garde à vue.

Dans les « manifs », l’effigie du président est lardée de coups de couteau, ligotée par des chaînes, ensanglantée. Gibets, cibles, cercueils trônent devant les cahutes de bord de route. Sur les sites des manifestants, on parle de lui « jeter des pierres » et même de « le pendre ». Quant aux comptes Facebook d’Eric Drouet et de Priscillia Ludosky, deux des initiateurs du mouvement, ils relaient un faux « mandat d’arrêt » contre Emmanuel Macron, coupable de « haute trahison ».

Déplacements officiels annulés

Il n’y a pas que les coups de menton ou de gueule sur les réseaux sociaux. Dans la nuit du 14 au 15 décembre, le député (La République en marche, LRM) de l’Eure Bruno Questel voit débouler devant chez lui « un groupe d’hommes, mais aussi de femmes, largement alcoolisés ». Des visages déjà croisés dix fois dans cette circonscription où il a été élu maire en 2002, conseiller général et enfin parlementaire.

« Ils voulaient s’installer chez moi », raconte le député au téléphone à Emmanuel Macron et à son premier ministre, Edouard Philippe, après que la police a retrouvé six douilles de cartouches tirées devant sa maison. Même le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, pratiquement inconnu du grand public, a vu ses enfants menacés.

A Paris, les époux Macron aimaient improviser un dîner à La Rotonde, cette brasserie de Montparnasse où les patrons leur arrangent toujours une table au fond du restaurant. Ils étaient même allés voir Le Grand Bain, le « feel good movie » de Gilles Lellouche, dans une « vraie » salle de cinéma. Trop dangereux aujourd’hui. Depuis le 1er décembre, Brigitte Macron n’a pas franchi les limites du périphérique, se contentant, sans aucune publicité, d’une visite à l’hôpital des Invalides, d’une autre à Necker, d’une troisième à l’Institut de la mémoire de la Pitié-Salpêtrière.

Adieu les longs week-ends à la Lanterne, aux confins du parc du château de Versailles, où Brigitte Macron a l’habitude d’acheter son pain dans les boulangeries avoisinantes : depuis la mi-novembre, les séjours sont brefs et rares. Hormis sa visite surprise à Soissons, le président lui-même est peu sorti de l’Elysée. Le ministère de l’intérieur craint des bousculades, une agression, voire bien pire. Ses agendas ont été vidés, des déplacements officiels annulés : sa visite en Serbie, les 5 et 6 décembre, puis son séjour à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), le 18 décembre, afin de préparer le G7 de 2019 en compagnie de 150 ambassadeurs. L’agenda officiel est loin d’être rempli. « Il est en réunion interne », répond son service de communication.

Aucun de ceux qui l’entourent n’a souvenir d’un tel rejet sur le terrain. Seul Bruno Le Maire, lorsqu’il était le ministre de l’agriculture de Nicolas Sarkozy, a connu les quolibets et les tas de fumier déversés sur son passage. Pour les jeunes conseillers de l’Elysée, l’expérience est inédite. « On ne va pas finir le quinquennat dans un abri antiatomique », expliquait au Monde le chargé de la communication de l’Elysée, Sylvain Fort, en prenant ses fonctions après l’« affaire » Benalla. « Débunkériser », disait-on alors au Palais. Devant l’association de la presse présidentielle, à la Maison des polytechniciens, le 17 décembre, il détaille cette fois la menace que fait peser sur le président une « défiance transformée en sécession ».

« Il ne sort plus sans se maquiller »

Devant les députés LRM, ou en conseil des ministres, Emmanuel Macron ne laisse échapper aucune fébrilité. Occupé à ne pas imposer ses certitudes, il laisse les autres parler. Mais ceux qui le croisent notent sa fatigue. « Il ne sort plus sans se maquiller tellement il est marqué. Il se maquille même les mains », assure un député LRM qui a l’oreille du chef de l’Etat. Lors de son allocution enregistrée à l’Elysée, le 10 décembre, plus de 23 millions de téléspectateurs découvrent un président mal rasé et amaigri.

L’Elysée est devenu un huis clos où les corps étrangers sont de plus en plus rares. Le président (Les Républicains) du Sénat, Gérard Larcher, ou l’ancien chef de l’Etat Nicolas Sarkozy ont été reçus les 4 et 7 décembre. Le jeudi, John Chambers, l’ex-patron du groupe informatique Cisco devenu ambassadeur de la French Tech à l’international, a aussi franchi le perron du Palais avec une quarantaine de « capital-risqueurs » et d’investisseurs venus découvrir de prometteuses jeunes pousses françaises. Mais le chef de l’Etat a surtout consulté son premier cercle.

Depuis que les présidents communiquent par messagerie privée, les « visiteurs du soir » sont rares, ou plus exactement leurs visites sont désormais virtuelles. Emmanuel Macron possède deux téléphones et passe de l’un à l’autre. Naguère, les conseillers ou les gardes guettaient l’heure à laquelle il quittait son bureau et éteignait les lumières. Aujourd’hui, ceux qui communiquent avec lui par Telegram notent l’heure à laquelle il cesse ses consultations : 2 heures, 3 heures du matin…

Il échange évidemment avec son secrétaire général et son premier ministre, qui ont longtemps plaidé que des concessions aux « gilets jaunes » obéreraient la capacité de réforme du gouvernement. Mais ces dernières semaines, Philippe Grangeon, François Bayrou et Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale), les « sociaux », comme on les appelle, ont joué les premiers rôles dans l’entourage du chef de l’Etat. Avec Jean-Paul Delevoye (haut-commissaire à la réforme des retraites), ces trois-là ont participé à la vidéoconférence qu’Emmanuel Macron a organisée le 8 décembre à l’Elysée afin de réfléchir à la sortie de crise. C’est avec eux, ces représentants du vieux monde, qu’il s’est convaincu de lâcher plus de 10 milliards d’euros pour « sauver le capital des réformes ».

Pas de trêve pour son anniversaire

Insulté sur les réseaux sociaux, le président n’ignore pas la tentation et les références révolutionnaires d’une partie des émeutiers. « Le référendum d’initiative citoyenne n’est pas conçu par ses initiateurs – qui ne sont pas des gentils “gilets jaunes”, mais des complotistes de la pire espèce – comme un outil démocratique mais comme un outil de sédition », a encore confié Sylvain Fort, lundi 17 décembre.

Quand une partie de l’extrême gauche s’est mise à espérer tout haut que la police rejoigne le mouvement de contestation, le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a été prié d’éteindre au plus vite la sourde fronde au sein des forces de l’ordre. Une prime de 300 euros a été attribuée à 110 000 policiers et gendarmes, ainsi qu’une hausse de salaire de 150 euros.

Même au sein de l’armée, il a fallu menacer de sanctions une dizaine de généraux, un amiral et un colonel de la 2e section, c’est-à-dire retraités mais encore mobilisables, après qu’ils ont signé une lettre ouverte sur un site d’extrême droite.

« Vous ne pouvez pas décider seul d’effacer nos repères civilisationnels et nous priver de notre patrie charnelle, disait le texte, en s’insurgeant de la signature par la France du pacte de Marrakech (Maroc) sur les migrations. Vous êtes comptable devant les Français de vos actions. Votre élection ne constitue pas un blanc-seing. » Des airs de putsch ? En tout cas un affront pour le président, qui est aussi le chef des armées, et déteste qu’elles le contestent.

Vendredi 21 décembre, c’était son anniversaire. Quarante et un ans. Encore une jeunesse. Evidemment, Facebook a repéré l’événement et appelé à « pourrir la fête ». Pas de trêve, au contraire. « A bas sa majesté Macron ! », « Dégage Macron Ier ! », continuent de crier les « gilets jaunes » sur les ronds-points rasés puis reconstruits. Rond-point de la Jaunaie, à Redon, en Ille-et-Vilaine, une nouvelle guillotine vient d’être installée : « On veut juste qu’il comprenne qu’il faut qu’il s’en aille », explique une manifestante.

Voilà le jeune président rattrapé par le fameux « dégagisme » qui l’a aidé à se hisser à la tête du pouvoir, mais aussi par ses analyses historiques et ses critiques sur la « normalisation » progressive des présidents de la Ve République. En juillet 2015, dans l’hebdomadaire Le 1, il assurait que le grand « absent » de « la politique française » était « la figure du roi », dont « fondamentalement le peuple français n’a[vait] pas voulu la mort ». A l’époque, il pensait encore qu’il manquait un roi à la France.

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22 décembre 2018

SHUTDOWN

22 décembre 2018

Moi Magazine

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22 décembre 2018

Faute d’obtenir un vote du Sénat sur son « mur », Trump provoque l’arrêt d’une partie de l’Etat fédéral

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Par Gilles Paris, Washington, correspondant - Le Monde

Un quart des fonctionnaires sont concernés : environ 420 000, indispensables, devront travailler sans recevoir de salaire et 380 000 seront invités à rester chez eux.

Donald Trump s’est heurté à la réalité, vendredi 21 décembre. Incapable d’obtenir les 5 milliards de dollars (4,4 milliards d’euros) qu’il exigeait pour commencer la construction du « mur » qu’il veut ériger sur la frontière avec le Mexique, il a contribué de manière décisive à un gel (shutdown) d’une partie du gouvernement fédéral entré en vigueur à minuit, heure de Washington.

Un quart des fonctionnaires fédéraux sont concernés. Environ 420 000 d’entre eux, indispensables au fonctionnement de l’Etat, devront travailler sans recevoir de salaire jusqu’à la conclusion d’un accord, alors que 380 000 seront invités à rester chez eux, également sans être payés. « Espérons que le shutdown ne durera pas longtemps », a affirmé le président dans une vidéo postée sur son compte Twitter dans la soirée de vendredi.

La partie était écrite à l’avance. Faute de disposer d’une majorité suffisamment large au Sénat, le président savait qu’il n’avait aucune chance d’avoir satisfaction. Mais il a compliqué la situation du fait d’un style hétérodoxe déjà illustré cette semaine par la décision abrupte de retirer les troupes américaines déployées en Syrie. Elle a poussé à la démission, jeudi, son très respecté secrétaire à la défense, James Mattis, provoquant une onde de choc à Washington et bien au-delà.

Cet exercice solitaire du pouvoir s’est vérifié sur la question du « mur », une promesse de campagne qu’il n’a jamais pu concrétiser pendant deux ans en dépit d’un contrôle total du Congrès. Après avoir promis pendant la campagne présidentielle que le Mexique financerait cet ouvrage controversé, Donald Trump a multiplié cette semaine les changements de cap sans la moindre concertation avec la direction républicaine du Congrès.

Impopularité des « shutdowns »

Il a ainsi brutalement refusé jeudi une simple prolongation de deux mois du financement des départements fédéraux concernés, dont celui qui est chargé des frontières, sans le moindre dollar pour le « mur », alors que le Sénat l’avait adoptée à l’unanimité, croyant avoir le feu vert de la Maison Blanche. La bronca de l’aile anti-immigration du camp conservateur, menée par l’inoxydable animateur radio Rush Limbaugh et la pamphlétaire Ann Coulter, avait convaincu le président de virer de bord.

Revenu au point de départ, une équation insoluble au Sénat, Donald Trump a alors enjoint le chef de la majorité républicaine à la haute assemblée, Mitch McConnell, de changer sur le champ les règles qui imposent une majorité qualifiée pour y faire adopter un projet de loi. Une option radicale que l’intéressé a déjà exclue à plusieurs reprises.

Donald Trump avait déjà ajouté la maladresse à la confusion en assurant, le 12 décembre, qu’il serait « fier de mettre à pied le gouvernement au nom de la sécurité des frontières ». « J’en prendrai la responsabilité », avait-il ajouté à l’occasion d’une rencontre avec les responsables démocrates du Congrès. Il a changé de ton, vendredi, en assurant que ces derniers en seraient les seuls coupables, pour tenter de se dégager du piège qu’il s’était tendu à lui-même compte tenu de l’impopularité des shutdowns.

Le président n’a cessé de prendre son public à témoin, vendredi, par le truchement de son compte Twitter. « Les démocrates essaient de minimiser le concept du mur, le qualifiant de dépassé. Mais le fait est que rien d’autre ne marchera, et cela est le cas depuis des milliers d’années. C’est comme la roue, il n’y a rien de mieux », a-t-il assuré alors que la chaîne CNN exhumait les propos critiques de celui qui est aujourd’hui son chef de cabinet par intérim, Mick Mulvaney, qualifiant en 2015 cette solution de « simpliste ».

Impasse

Dans l’après-midi, la défense du « mur » a été brusquement remplacée par un plaidoyer pour une « magnifique (…) barrière » constituée de lames de métal, illustration à l’appui, qui n’avait pas plus de chance de convaincre les démocrates que la formule précédente.

Cette impasse a été complétée par deux informations défavorables pour l’administration américaine. Le ministre mexicain des affaires étrangères, Marcelo Ebrard, a ainsi nié un accord annoncé par Washington, qui avait laissé entendre la veille que le Mexique avait accepté d’héberger les demandeurs d’asile pendant l’examen de leur dossier par les autorités américaines. « Nous n’avons pas signé de traité, nous n’allons pas le faire et tout le processus de demande d’asile ne se fera pas au Mexique », a-t-il assuré.

La Cour suprême des Etats-Unis a de son côté refusé d’annuler la suspension par une cour d’appel fédérale de San Francisco (Californie) d’un décret présidentiel signé le 9 novembre par Donald Trump. Ce texte, combattu par les organisations de défense des droits de l’homme, entendait mettre en place le rejet automatique des demandes d’asile déposées par des personnes ayant traversé illégalement la frontière.

Survenant après la hausse des taux d’intérêt décidée par la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale), au grand dam du président, ce tumulte a contribué une nouvelle fois à la nervosité des marchés.

Vacances en Floride reportées

Au terme de la pire semaine depuis 2008, les principaux indices boursiers ont une nouvelle fois chuté, effaçant largement les gains de l’année écoulée. Les propos pessimistes d’un conseiller de Donald Trump sur le commerce, Peter Navarro, jugeant « difficile » un accord prochain entre Washington et Pékin ont encore ajouté au trouble.

Depuis son arrivée à la Maison Blanche, le président s’était régulièrement appuyé sur la bonne santé de Wall Street pour vanter son action. Il n’en est plus question désormais.

Cerné par les affaires, à la tête d’une administration affaiblie par de nombreux départs, il a reporté son départ de la capitale fédérale alors qu’il avait prévu de passer les fêtes de fin d’année dans son club de luxe de Mar-a-Lago, en Floride. Avec comme perspective immédiate l’arrivée d’une majorité démocrate à la Chambre des représentants issue des élections de mi-mandat.

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