Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
27 décembre 2018

MEP - Actuellement JR et bientôt REN HANG (du 6 mars au 26 mai 2019)

temporary (44)

Publicité
27 décembre 2018

Presse

IMG_3413

27 décembre 2018

Best Of 2018 – ICÔNES – De la Nouvelle Vague aux années 70

Vent de liberté, hymne à l’improvisation, souffle de spontanéité, à la Galerie Joseph qui présente durant tout l’été, la première rétrospective photo des icônes de La Nouvelle Vague aux années 70.

Vandartists a réuni pour cette exposition plus de 100 tirages des deux plus grands photographes de cinéma français, Raymond Cauchetier (né en 1920) et Georges Pierre (1921-2003) qui témoignent de l’esprit créatif des réalisateurs tels que Godard, Melville, Chabrol, Truffaut, Rivette, Sautet, Resnais. Ils sont devenus des personnalités iconiques dans l’histoire du cinéma, de même que de nombreux acteurs dont ils ont fait le succès, parmi lesquels Jean-Paul Belmondo, Jean Seberg, Jeanne Moreau, Catherine Deneuve, Yves Montand, Anna Karina ou Romy Schneider. Les clichés de Georges Pierre, le photographe fétiche de Romy Schneider, décédé en 2003, n’étaient jamais sortis de ses archives et sont pour la plupart inédits.

Philippe Garner est l’auteur de la préface du catalogue.

Nouvelle Vague – nouvel esprit

Une des images les plus emblématiques du cinéma français est celle de Jean  Paul Belmondo et Jean Seberg qui descendent l’avenue des Champs Élysées dans le célèbre film de Jean-Luc Godard À bout de souffle, réalisé en 1960. La plupart d’entre nous qui connaît cette image serait surpris, je pense, d’apprendre que ce n’est pas un photogramme du film. Elle a une identité propre – en tant que photographie qui saisit l’esprit du film – et son auteur n’est pas Godard mais Raymond Cauchetier. Ce n’est qu’un exemple d’une réalité méconnue concernant ces clichés qui ont irrémédiablement défini les films qu’ils illustraient.

Les photographies de Raymond Cauchetier et de son contemporain Georges Pierre, célébrées dans ce catalogue et dans l’exposition dont il est le support, met en lumière la relation vitale, dans l’histoire du cinéma, entre la cinématographie en tant que tel et les clichés qui servent à documenter le tournage du film et à sa promotion. Les photographes « de plateau » ou photographes « de cinéma » – comme ils sont généralement appelés – ont été pendant trop longtemps des héros méconnus, leurs prouesses ayant été attribuées injustement aux réalisateurs, qui endossaient à eux seuls le titre d’« auteur » et la gloire associée.

Il est temps de « rendre à César ce qui appartient à César » et d’ouvrir enfin la boite de Pandore – dont le couvercle était jusqu’alors vigoureusement fermé – pour révéler les liens complexes et fascinants entre deux disciplines distinctes mais intimement associées, à savoir la cinématographie et la photographie, et de reconnaitre le talent des photographes comme Cauchetier, Pierre et leurs pairs, à un moment fertile dans l’histoire du cinéma et de la photographie, tout en s’inscrivant dans un contexte artistique et culturel bien plus large.

Vers 1955, le cinéma pouvait se vanter de son demi-siècle de règne sur le divertissement populaire. Depuis ses premières tentatives autour de 1905 – l’année qui accueille la création du premier cinéma permanent à Pittsburg, États-Unis – c’est devenu un phénomène international, dominé par le pouvoir et la portée des grands studios Hollywoodiens. Cette prédominance a été défiée dans les années 1950 par une génération de réalisateurs européens, et surtout par un groupe de réalisateurs français avec à leur tête Jean-Luc Godard et François Truffaut, dont les oeuvres ont rapidement été connues sous l’intitulé « Nouvelle Vague ». Leur rejet des status quo et leurs importantes innovations constituent un pivot fondamental dans l’histoire du cinéma.

Ce qui était essentiel dans l’ambition des « leaders » de la Nouvelle Vague était la détermination à désagréger les artifices et les conventions narratives qui définissaient le cinéma traditionnel. En premier lieu, leurs idées ont pu s’exprimer dans leurs articles critiques publiés dans Les Cahiers du Cinéma, avant de se matérialiser dans la réalité à la fin de la décennie – en réalisant des films qui proposaient un langage cinématographique plus actuel. Les Quatre Cents coups de Truffaut en 1959 et À bout de souffle de Godard illustrent une réalité brute – l’antithèse des rêves et de l’échappatoire de la réalité qui dominaient jusqu’alors l’univers du cinéma. Eux comme d’autres – Claude Chabrol, Jacques Demy, Alain Resnais, et Jacques Rivette – étaient à la poursuite d’un réalisme et d’une spontanéité, mettant en exergue un certain caractère brut et les moments souvent anodins de la vie de tous les jours. Les réalisateurs de la Nouvelle Vague préféraient la lumière naturelle, des lieux de tournage réels plutôt que des studios, un scénario soumis à une plus grande improvisation, et la liberté d’enfreindre les règles de la narration et du montage, en repoussant les limites du champ des possible avec une discontinuité délibérée. Godard disait à juste titre qu’« une histoire devait avoir un début, un milieu et une fin, mais pas nécessairement dans cet ordre. »

Cette façon de repenser la réalisation d’un film a des antécédents dans le cinéma Italien notamment avec le neorealismo, résolu à narrer des histoires de la vie de tous les jours, courant dont Ladri di Biciclette de Vittorio De Sica de 1948 est une référence. Cette révolution cinématographique ne doit pas être vue comme un phénomène isolé. Elle s’inscrit et se comprend dans un contexte de questionnement existentiel d’après-guerre qui s’est traduit et manifesté à travers les arts – dans la littérature et la philosophie, dans le théâtre, et tangiblement dans la peinture et la sculpture. Les auteurs existentialistes privilégiaient la provocation à travers des interrogations plus larges, au lieu de se limiter à des réponses précises ; Samuel Beckett dans En attendant Godot, mis en scène pour la première fois à Paris en 1953, rejette les conventions d’une intrigue linéaire; pendant ce temps Jean Dubuffet invente le terme d’« Art brut » pour qualifier une nouvelle forme d’art qui enfreignaient délibérément les codes académiques ; l’étiquette « Nouveaux Réalistes » a été attribuée à un groupe d’artistes pour qualifier l’appropriation des couches d’affiches publicitaires – y compris des affiches de cinéma – la plupart aux couleurs criardes, dépecées des murs de la rue puis encadrées.

Il était presque inévitable que cet esprit anarchique invasif affecte également le domaine de la photographie, la soeur ainée statique de l’art cinétique du film. Henri Cartier-Bresson a publié son manifeste : Images à la sauvette – terme se référant au commerce de rue illicite – en 1952. Cela a valorisé une approche de la photographie qui mettait l’accent sur l’authenticité de l’instant, sur une part de vie qui devient une réalité picturale, avec une spontanéité et une vitalité qui priment sur les critères techniques et formels traditionnels. Il est révélateur que l’ouvrage exceptionnel de photographies Les Américains de Robert Frank ait été publié pour la première fois par Robert Delpire en 1958 dans une France plus réceptive que le pays dont il traitait. Cette nouvelle photographie reflétait non seulement un nouvel état d’esprit capable de plus de flexibilité grâce à des boîtiers plus petits et plus légers, des objectifs plus rapides, des pellicules plus sensibles, mais surtout l’ambition première de capturer le réel, la vérité.

Les principaux réalisateurs de la Nouvelle Vague sont devenus des personnalités iconiques dans l’histoire du cinéma, de même que de nombreux acteurs dont ils ont fait le succès. Le temps est venu de reconnaître le rôle crucial des photographes de cinéma. Ils ont été pétris dans le même moule social et culturel que les réalisateurs qui les ont sollicités ; ils ont partagé les mêmes ambitions et ont travaillé avec une stratégie semblable dans le but de produire des photographies – elles aussi également iconiques – pour lesquelles ils méritent une reconnaissance tardive parfaite et absolue.

vague1

vague2

vague3

vague4

vague5

vague6

vague7

vague8

vague9

vague10

vague11

vague12

27 décembre 2018

Exposition Martine Franck à la Fondation HCB

hcb01

hcb02

hcb03

Découvrez l'exposition inaugurale de la Fondation Henri Cartier-Bresson consacrée à Martine Franck jusqu'au 10 février 2019 à Paris

Pour l’inauguration de ses nouveaux espaces, la Fondation HCB a souhaité rendre hommage à Martine Franck, en lui consacrant une rétrospective. Martine Franck revendiquait l’émerveillement et la célébration de la vie, une joie profonde devant l’humanité tout en luttant contre l’exclusion avec toute l’empathie qu’elle savait déployer. Photographe engagée, Martine Franck devint militante pour nombre de ces causes qu’elle photographia activement, une sérieuse audace pour la jeune femme à qui l’on avait appris à ne pas franchir les limites.

Née à Anvers en 1938, Martine Franck grandit en Angleterre et aux États-Unis au sein d’une famille de collectionneurs. Polyglotte, étudiante en histoire des arts, férue de sculpture, c’est lors d’un long voyage en Orient en 1963 qu’elle découvre la photographie. À son retour à Paris, elle travaille pour Time-Life et devient l’assistante de Gjon Mili et Eliot Elisofon avant de devenir photographe indépendante. Collaborant pour les grands magazines américains, ses reportages, ses portraits d’artistes et d’écrivains sont publiés dans Life, Fortune, Sports Illustrated, le New-York Times et Vogue. Renonçant vite à la photographie de mode, elle vit dès ses débuts l’aventure de la troupe du Théâtre du Soleil avec son amie Ariane Mnouchkine et participe à la création des agences Vu, puis Viva. En 1970, elle épouse Henri Cartier-Bresson, artiste accompli, qui va l’encourager dans sa propre voie. Elle rejoindra plus tard, la coopérative Magnum, qui diffuse toujours son travail aujourd’hui.

À l’accomplissement d’une vie de photographe s’ajoute un point d’orgue, la création de la Fondation Henri Cartier-Bresson en 2003. Très consciente du lourd héritage qui serait laissé à la famille si rien n’était fait, Martine Franck a mis en œuvre avec brio la constitution d’une Fondation reconnue d’utilité publique destinée à abriter et diffuser conjointement l’œuvre de son époux et la sienne. Elle explique que c’est enfin le moment où elle s’est sentie fière des moyens que lui avait légués sa famille. Cette fondation, conçue avec Henri Cartier- Bresson et leur fille Mélanie, représentait pour elle un pas ultime vers la liberté : liberté de créer, de préserver et de rassembler. Elle avait enfin franchi la ligne, et opéré en douceur cette transgression qui poursuivait la tradition familiale du partage de l’art.

Le travail sur l’exposition et l’ouvrage qui l’accompagne a été entrepris très en amont en 2011 par Agnès Sire avec Martine Franck, alors qu’elle se savait malade. La photographe avait souhaité confier la direction de l’ouvrage et le commissariat de l’exposition à celle avec qui elle dirigeait cette Fondation depuis longtemps. Le choix des photographies, du parcours plutôt chronologique et ponctué de textes, de l’entretien avec son amie, l’écrivaine Dominique Eddé étaient les principes acquis de ce vaste projet. On y retrouvera le fil de son engagement au travers des séries de portraits, de paysages presque abstraits, qui ne manqueront pas de surprendre, et d’une sorte de chronique à distance de la vie politique. Composée d’épreuves photographiques, de livres, documents issus du fonds de la Fondation, l’exposition est organisée en collaboration avec le musée de l’Élysée à Lausanne et le FotoMuseum à Anvers qui présenteront l’exposition en 2019.

temporary (15)

temporary (16)

temporary (17)

temporary (18)

temporary (19)

 

temporary (24)

temporary (32)

temporary (33)

temporary (36)

temporary (38)

temporary (41)

27 décembre 2018

David Bellemere

Publicité
27 décembre 2018

Rie Rasmussen by David Lachapelle for The Face, August 2002

tumblr_nv6hwoRv6b1s7xduro1_540

27 décembre 2018

Craig Morey

morey88

morey89

morey90

morey91

morey92

morey93

27 décembre 2018

Alain Juppé

26 décembre 2018

Quelle fille êtes-vous ?

wich girl

26 décembre 2018

Une année de tweets plus ou moins diplomatiques de Donald Trump

twitter-trump-jamais-banni

Par Pierre Bouvier - Le Monde

Avec son téléphone, il prend le risque de provoquer des crises, voire de ruiner la stratégie de ses alliés ou de son administration.

Depuis son élection, le 8 novembre 2016, Donald Trump n’a cessé d’utiliser Twitter. Selon le site Trump Twitter Archive, à la date du 25 décembre, le président américain a tweeté plus de 5 500 fois depuis sa victoire, tous sujets confondus. Imprévisible jusque dans le domaine de la diplomatie, @realDonaldTrump, qui est le chef d’Etat le plus suivi avec 56 millions de followers, prend volontiers le risque de provoquer des crises diplomatiques, voire de ruiner la stratégie de sa propre administration ou celle de ses alliés.

Lundi 24 décembre au soir, en plein « shutdown » et alors que la Bourse de New York achevait sa pire semaine depuis 2008, le président américain a de nouveau publié, en quatre heures, plus d’une dizaine de tweets, traitant du retrait américain de Syrie, du mur en construction à la frontière avec le Mexique ou encore attaquant la Banque centrale américaine (Fed). « L’Amérique est de nouveau respectée ! », a-t-il écrit. « Je suis tout seul (pauvre de moi) à la Maison Blanche », s’est-il aussi lamenté en cette veillée de Noël.

Pour le New Yorker, Donald Trump termine l’année 2018 comme il l’avait commencée, confirmant qu’il n’y a pas de « normalité » à attendre du président.

Du Pakistan à la France

Le 1er janvier, il s’en était pris au Pakistan, allié des Etats-Unis dans la guerre contre les talibans et l’organisation Etat islamique (EI) en Afghanistan. En fin d’année, la « bromance » avec son homologue français, Emmanuel Macron, s’est terminée sur un feu d’artifice de tweets assassins. A peine atterri à Paris où il venait assister aux cérémonies du centenaire de la fin de la guerre de 1914-1918, Donald Trump a décoché un premier tweet contre son hôte, le 9 novembre :

« Très insultant, mais peut-être l’Europe devrait-elle payer sa part (du budget) de l’OTAN, que les Etats-Unis assument largement. »

Emmanuel Macron venait d’évoquer la création d’une « vraie armée européenne » pour que l’Union européenne (UE) ne dépende pas seulement des Etats-Unis face à une Russie « menaçante ».

A peine reparti, Donald Trump a poursuivi dans la même veine : « MAKE FRANCE GREAT AGAIN ! », a-t-il écrit. Ajoutant : « Le problème est qu’Emmanuel souffre d’un taux de popularité très faible en France, 26 %, et d’un taux de chômage de presque 10 %. »

Marie-Cécile Naves, chercheuse associée à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS) et auteure de Géopolitique des Etats-Unis (Eyrolles, 2018), relativise la portée des attaques : M. Trump « était contrarié par sa défaite lors des élections de mi-mandat et par la phrase de Macron sur la défense européenne ».

Le président américain a poursuivi, en décembre, donnant son avis sur le mouvement des « gilets jaunes » estimant qu’il « est temps de mettre fin à l’accord de Paris ». Paris qui a fini par lui demander de ne pas se mêler de politique intérieure française.

Enfin, il a réussi une improbable synthèse en commentant l’actualité française à des fins de politique intérieure lorsqu’il a établi un lien entre l’attentat de Strasbourg et la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis : « Encore une terrible attaque terroriste en France. Nous allons encore plus renforcer nos frontières », afin de demander aux leaders du Parti démocrate de voter le financement du mur avec le Mexique.

Avant Macron, Merkel, May et Trudeau

Emmanuel Macron a découvert après Angela Merkel et Theresa May, les foucades trumpiennes. Critiqué pour son traitement des familles de migrants qui essaient d’entrer aux Etats-Unis, Donald Trump s’en est pris, le 18 juin, à la politique migratoire de la chancelière allemande : « Grosse erreur dans toute l’Europe que de laisser entrer des millions de personnes qui ont si fortement et violemment changé leur culture ! » Avant d’ajouter : « Nous ne voulons pas que ce qui se passe avec l’immigration en Europe se passe avec nous ! » Et de conclure le lendemain : « La criminalité a augmenté de 10 % à cause de l’accueil des migrants. »

Le 11 juillet, lors du sommet de l’OTAN, Donald Trump a accusé Berlin de ne pas contribuer de manière équitable au budget de l’organisation de défense, puis l’Allemagne d’être « prisonnière de la Russie parce qu’elle tire une grande partie de son énergie » de ce pays.

La première ministre britannique a, elle, eu droit à son lot d’attaques avec l’interview du président dans le quotidien The Sun au cours de laquelle il critique sa gestion du Brexit. Pour Marie-Cécile Naves, Donald Trump, qui « utilise les codes de la téléréalité », « s’en prend souvent à un pays européen en particulier ou à un autre pour attiser les divisions entre les membres de l’UE ».

Son voisin canadien n’est pas épargné : alors qu’il accueillait le sommet du G7, Justin Trudeau se voit qualifier de « très malhonnête et faible », sur fond de désaccords commerciaux entre les deux pays.

Poutine et Kim Jong-un chouchoutés

S’il s’en est pris aux alliés traditionnels de Washington, Donald Trump a souligné la qualité de ses relations avec… Vladimir Poutine et Kim Jong-un. Avec le premier, au mois d’août, il a eu une « rencontre formidable au cours de laquelle beaucoup a été accompli ».

En pleine affaire Khashoggi, il fait preuve de cynisme en acceptant plus volontiers la version de Riyad que celle de ses propres services de renseignement.

Mais c’est avec Pyongyang que le revirement est le plus marquant. En quelques mois, le président est passé du « Rocket Man » (« homme-fusée ») et « fou » en vigueur à l’automne 2017 à de « possibles progrès » du mois de mars avant, en juillet, d’évoquer la « gentille lettre » de son homologue nord-coréen, quelques semaines après leur rencontre à Singapour, en juin.

« Sa communication sur Twitter s’adresse davantage aux observateurs qu’à Pyongyang, puisqu’il n’a aucun réel moyen de pression sur Kim Jong-un », relève Mme Naves.

Son administration court-circuitée

L’annonce de la démission du secrétaire à la défense, James Mattis, après celle du retrait des troupes américaines en Syrie, est la plus récente illustration des effets dévastateurs de son utilisation de Twitter. « Nous avons vaincu l’EI en Syrie, ma seule raison d’être là-bas durant la présidence Trump », a tweeté Donald Trump, mercredi 19 décembre.

« En un tweet, Trump a détruit la politique américaine au Moyen-Orient », a ainsi réagi Victoria Nuland, diplomate américaine, secrétaire d’Etat assistante pour l’Europe et l’Eurasie de 2013 à 2017, dans le Washington Post. « Twitter lui sert à court-circuiter le département d’Etat, ses propres services, mais surtout, à s’adresser à son électorat », analyse Mme Naves.

Don’t feed the troll

« Ses tweets, énigmatiques ou rageurs, brouillent la communication de ses interlocuteurs, observe la chercheuse à l’IRIS. Mais surtout, ils lui permettent de ramener le débat à sa personne, comme lorsqu’il a affirmé que lors du mouvement des “gilets jaunes” des manifestants ont scandé “nous voulons Trump”. »

Après les attaques contre la France, l’ancien secrétaire d’Etat démocrate, John Kerry, a critiqué l’attitude du président qui déclare « son “amour” pour Kim Jong-un (…) mais insulte notre plus vieil allié [la France]. Arrêtez de tweeter ! L’Amérique a besoin d’amis ».

Mais rares sont les chefs d’Etat qui prennent le risque de répondre au président américain, pour ne pas envenimer la situation. Les plus avisés préfèrent le « subtweeter » (lui répondre sans le nommer).

En avril, après une philippique du président américain contre l’aide de la Russie au régime syrien, Dimitri Peskov, le porte-parole de Vladimir Poutine a répondu que la Russie ne « faisait pas de diplomatie sur Twitter ». Dans une interview à CNN, Emmanuel Macron répondait aux attaques de Donald Trump :

« Je préfère toujours avoir des discussions directes ou répondre à des questions que faire ma diplomatie au travers de tweets. »

Publicité
Publicité