Au cœur de la Vallée des Saints, à Carnoët (22), une résidence d’artistes réalise de nouvelles sculptures sur le thème des pays celtiques. Avec Adolfo Manzano, ce sont les Asturies qui sont mises à l’honneur.
Cet été, cinq sculpteurs ont élu domicile sur le site de Quénéquillec, à Carnoët (22), pour y réaliser quatre nouvelles œuvres, dans le cadre d’un partenariat avec les pays celtiques. La Vallée des Saints collabore depuis deux ans avec différentes régions celtes : en 2018, Piran, le saint patron des Cornouailles, commémorait la 100e sculpture et les dix ans du site. En 2019, c’était au tour de Dewi, saint patron du Pays de Galles. Pour 2020, ce sera saint Sauveur, patron des Asturies, une communauté autonome d’Espagne qui revendique ses racines celtes.
Adolfo Manzano, quand Bretagne rime avec Espagne
Sous son coupe-vent vert et son pantalon jaune, il ne craint pas la poussière de granit. Sculpteur spécialisé en bois et en marbre, Adolfo Manzano est originaire d’Oviedo, dans le nord-ouest de l’Espagne. À 62 ans, il est aussi professeur dans une école d’art. Adolfo a choisi de sculpter saint Sauveur (san Salvador en espagnol), en hommage à sa ville natale. « La connexion entre les cultures néolithique et contemporaine est importante », souligne-t-il, honoré de pouvoir réaliser son projet sur un site qu’il décrit comme « unique » et « monumental ». L’Asturien ne sera pas seul pour son ouvrage. Il a fait appel à Goulven Jaouen, le plus jeune sculpteur du site, pour l’aider. Arrivé en 2012 à la Vallée des Saints, ce dernier compte douze statues à son nom et attaque sa 15e collaboration. La statue de saint Sauveur, qui fera 4,30 m de hauteur, est un projet qui demande beaucoup de précision. « C’est une des premières sculptures que je fais véritablement avec un plan, reconnaît Goulven. Il y a une manière très académique de faire. Pour moi, c’est super intéressant. » En raison de la crise sanitaire, le site n’a pas pu accueillir autant de sculpteurs que prévu.
Covid-19 et retard sur les projets
Les dortoirs ont dû être interdits et remplacés par des espaces cloisonnés. Mais il en faut plus pour décourager les artistes. Adolfo Manzano se réjouit de la « chaleur humaine » et de la « solidarité » qui règnent au sein de l’équipe. Initialement prévus à la fin du mois d’avril, les projets n’ont pu démarrer que le 20 juillet. Il faudra attendre la fin de l’année 2020 pour atteindre les 140 statues sur le site, au lieu des 133 actuellement. Jumelée avec la célèbre île chilienne de Pâques, la Vallée des Saints devait travailler, en cette année 2020, sur un projet commun de sculpture. Il est repoussé à l’année prochaine.