Côtes-d'Armor - Parc éolien briochin : les pêcheurs passent à l’action
Ils avaient prévenu, en avril dernier. Ils passent à l’acte ce lundi matin. Rejoints par des associations de défense de l’environnement, les pêcheurs professionnels souhaitent perturber le début des prospections du futur parc éolien de la baie de Saint-Brieuc.
La matinée de ce lundi promet d’être agitée en baie de Saint-Brieuc. Un double appel à manifester, sur mer et à terre, a été lancé par les pêcheurs et des associations de l’environnement.
Leur objectif ? Perturber la campagne de sondage des fonds marins, qui vient de débuter, en préparation des travaux du futur parc éolien de la baie de Saint-Brieuc. Et attirer l’attention sur les travaux programmés sur la plage de Caroual, où est prévu l’atterrage des câbles électriques de 225 000 V.
Manifestations en mer et sur terre
Cette action coïncide en effet avec l’annonce du début des travaux de prospection et l’arrivée sur zone, depuis vendredi, du navire Geo Ocean IV, battant pavillon luxembourgeois et appartenant à la compagnie GEOxyz, basée à Aberdeen (Royaume-Uni). Une société spécialisée dans la prospection hydrographique, géophysique et géotechnique.
La première opération conjointe des manifestants est donc lancée pour ce lundi matin. Sur mer, tout d’abord, « les comités des pêches des Côtes-d’Armor et d’Ille-et-Vilaine avec l’appui du Comité régional des pêches appellent tous les pêcheurs professionnels à se rendre sur zone pour 10 h, et à se positionner aux abords du navire (à plus de 500 m) pour une manifestation pacifique permettant de montrer notre opposition à la réalisation de ces études et empêchant le navire d’évoluer sur zone ».
Et l’action en mer doit être soutenue depuis la terre, avec un appel au rassemblement lancé dimanche matin par plusieurs associations de défense de l’environnement, dont l’association Gardez les caps. Lesquelles appellent de leur côté à un « rendez-vous citoyen », à la plage de Caroual - dont la partie Nord est fermée par arrêté préfectoral - à partir de 9 h 30.
Le Geo Ocean IV sous haute surveillance
Positionné depuis vendredi dans le nord de la baie de Saint-Brieuc, le Geo Ocean IV se trouvait dimanche sous bonne surveillance. La Marine nationale a en effet dépêché le bâtiment de soutien et d’assistance hauturier (BSAH) Rhône à proximité. Basée à Brest, cette unité de 3 000 t, pour 70 m de long, est capable de mettre en œuvre des engins sous-marins téléopérés.
Par ailleurs, le patrouilleur de la gendarmerie maritime Géranium était également observable sur zone dimanche, à quelques nautiques au sud du Geo Ocean IV. Un bâtiment de 32 m avec une vingtaine de personnels à bord, capables d’assurer des missions de police des pêches.
« En pleine saison de pêche »
Depuis de longues années vent debout face au projet porté par Ailes Marines, des pêcheurs répétaient le 21 avril dernier leur « opposition à tout forage tant que des experts en bioacoustique marine n’auront pas apporté d’éléments scientifiques permettant d’avoir des réponses sur les effets du bruit liés à ces opérations de forage et d’ensouillage sur les espèces d’intérêt halieutique ».
Les pêcheurs relèvent aussi que « cette campagne intervient en pleine saison de pêche aux bulots et aux seiches », comme le soulignait dimanche un professionnel basé à Erquy, joint par téléphone. Le tout dans un contexte de filière fortement impactée localement par la crise du coronavirus.