LA TRIENNALE, INTENSE PROXIMITÉ
LA TRIENNALE, INTENSE PROXIMITÉ
Palais de Tokyo. 13, avenue du PrésidentWilson, 75016.
Jusqu’au 26 août. Rens. : www.palaisdetokyo.com
Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture, a eu l’habileté d’enrôler un spécialiste distingué au profil international. Natif du Nigeria, passé de NewYork à Munich, où il enseigne, Okwui Enwezor avait déjà donné une tonalité très politique à la Documenta de Kassel (Allemagne), après avoir dirigé la première Biennale de l’Afrique du Sud libérée de l’apartheid. Le parcours commence par invoquer les esprits des ancêtres, Lévi-Strauss, Griaule, Rouch…Le propos ethnographique ainsi nettement posé se déroule au fil des fantômes flottants d’Annette Messager. Les artistes travaillant dans nos frontières forment en gros un quart du contingent sélectionné, un peu moins que ceux venus de l’est et du nord de l’Europe. et des fleurs cassées de Camille Henrot, des fragments d’immigrations de Bouchra Khalili et de la très belle photographie de Pierre Verger, de la vidéo moléculaire de Geta Bratescu, de la souplesse serpentine des peaux d’El Anatsui, et, dans un registre plus angoissant, des images cisaillées de Wangechi Mutu, des morphologies d’Ellen Gallagher ou des crânes métamorphiques dessinés par Barthélémy Toguo. Une salle a été adjugée au sang et aux cris de Sarkis. La photo et le collage ainsi que le cinéma et la vidéo sont très présents. Enwezor a un faible pour ces médias, qui sont les supports tout trouvés d’un propos radical. Il faudrait plus d’une journée pour voir tous les films, mais là n’est pas l’objet. Il s’agit plutôt de jouer de la force des images et des sons sur un visiteur nomade. (extrait Libération)
Les fantômes flottants d’Annette Messager.
Photo ci-dessus : Noémie au milieu des fatômes flottants
La souplesse serpentine des peaux d’El Anatsui