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Jours tranquilles à Paris
26 avril 2015

Le Struthof et sa chambre à gaz

Premier camp de concentration découvert par les Alliés à l'Ouest, le Struthof, qui fut l'un des plus meurtriers du IIIe Reich, resta longtemps peu connu en dehors de l'Alsace. Il abrite aujourd'hui un Centre européen du résistant déporté, inauguré en 2005 par Jacques Chirac. Au Struthof, les déportés, essentiellement des politiques et des Résistants mais aussi des Juifs, des Tziganes et des homosexuels, venaient quasiment de tous les pays annexés par le IIIe Reich, transformés en esclaves de la machine de guerre nazie. 

Sa chambre à gaz, que M. Hollande est le premier à visiter, avait été installée par les nazis dans l'auberge-restaurant de l'ex-station de ski, essentiellement pour des expérimentations médicales, notamment  de gaz de combat sur les détenus. 86 Juifs, venus d'Auschwitz, y furent aussi assassinés et leurs corps entreposés à l'université de Strasbourg, devenue dans l'Alsace annexée l'université du Reich. Les nazis voulaient les conserver comme spécimens d'une "race" vouée à l'extermination. Cette chambre à gaz "a été la cible des négationnistes français qui ont fait de cet endroit leur premier combat à la fin des années 70", souligne un conseiller de M. Hollande. Ainsi, Robert Faurisson en avait fait son cheval de bataille, s'acharnant à vouloir "en finir avec la supercherie de la magique chambre à gaz du Struthof".

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26 avril 2015

Hollande au camp de Struthof met en garde contre la résurgence "du racisme et de l'antisémitisme"

«La connaissance de l'Histoire ne nous préserve pas du pire, le pire peut toujours se produire et c'est en le connaissant que nous pouvons le prévenir». C'est ce qu'a déclaré François Hollande dimanche lors de la Journée de la Déportation. Il a commémoré avec les principaux dirigeants des instances européennes la libération du camp de concentration du Struthof (Bas-Rhin), le seul installé par les nazis sur le territoire français, dans l'Alsace alors annexée par l'Allemagne. Ce fut le premier camp de ce type découvert par les Alliés à l'Ouest. «L'antisémitisme et le racisme sont encore là et donc nous devons à travers cette cérémonie du Struthof agir pour protéger ceux qui peuvent en être encore des victimes», a-t-il poursuivi. Le président de la République est arrivé dans le camp vers 15h50 avec l'Allemand Martin Schulz, le président social-démocrate du Parlement européen. Il en est reparti vers 18h20 après avoir rencontré des déportés et leurs descendants et une série d'hommages. Construit sur le site d'une petite station de montagne, sur le versant alsacien des Vosges, le Struthof-Natweilern qui comprenait, outre le camp principal, une tentaculaire nébuleuse de camps annexes, fut le lieu de détention de quelque 52.000 déportés essentiellement des politiques, dont nombre d'Allemands, et des résistants mais aussi des Juifs, des Tziganes et des homosexuels. Près de 22.000 d'entre eux y périrent. Hollande : «Le fait d'Européens» François Hollande est le premier président à visiter la chambre à gaz de ce camp, où a été créé le Centre européen du résistant déporté, inauguré en 2005 par Jacques Chirac. Outre Martin Schulz, le président était entouré du président du Conseil européen, Donald Tusk. ainsi que de la Première ministre de Lettonie, Laimdota Straujuma, qui assure la présidence tournante de l'UE, et du secrétaire général du conseil de l'Europe, Thorbjørn Jagland. «Ce qui s'est passé ici est un crime atroce qui s'est produit en Europe et qui a été le fait d'Européens», a rappelé le président français qui s'est recueilli dans la chambre à gaz. Le président et ses invités ont longuement visité le camp.

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SAVE THE DATE : Le cycle de commémoration, omniprésent dans l'agenda de François Hollande depuis un an, devrait s'achever le 27 mai avec l'entrée au Panthéon de quatre grandes figures de la Résistance: Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay. Des membres du gouvernement français participeront également dans les semaines à venir aux commémorations organisées dans d'autres camps de concentration libérés en avril et mai 1945.

A propos de Germaine Tillion (que j'ai rencontré lorsque j'étais adolescent) voir mes précédents billets :

L’Algérie de Germaine Tillion sur scène...    25/03/2015

Libération de la poche de Lorient - La...14/03/2015

Le projet de réhabilitation de la maison...06/03/2015

Du 5 au 9 mars au Châtelet 04/03/2014

Germaine Tillion   21/02/2014

Germaine Tillion : bientôt au Panthéon 20/02/2014

Panthéon : trois résistants et un ancien... 20/02/2014

M.E.P. = Germaine Tillion 16/11/2013

"Le Verfügbar aux enfers" de... 14/05/2010

Germaine Tillion 10/04/2010

ARTE demain soir : Hommage à Germaine...19/04/2009

Germaine Tillion : 100 ans aujourd'hui  30/05/2007

Pour y accéder (après avoir noté les différentes dates) voir l'historique en cliquant sur le lien suivant : http://jourstranquilles.canalblog.com/archives/index.html 

26 avril 2015

Aujourd'hui : Journée du souvenir des victimes de la déportation

Cliquez ICI

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Camp de concentration de Natzwiller-Struthof

Voir mes précédents billets sur "camp de concentration" :

80 survivants à Buchenwald pour les 70...    12/04/2015

Exposition en ligne sur la Shoah        27/01/2015

IN MEMOREM : Auschwitz: un cri de...     27/01/2015

Une porte avec l'inscription...            04/11/2014

Camp de concentration du Struthof (en...     23/01/2014

Camp de concentration de...  17/11/2013

Libération du camp d'Auschwitz - 27...        27/01/2013

Révélations sur les camps de la mort 29/10/2012

Auschwitz : in memorem       14/06/2012

Dernier dimanche d'avril Journée...   29/04/2012

"Arbeit macht frei" - Camp de...        31/03/2012

Les Juifs ne considèrent plus...          21/01/2012

20 janvier 1942 : Mise au point de la...         20/01/2012

1942 : des rafles à la déportation       02/01/2012

Le panneau «Arbeit macht frei» ne sera...     03/06/2011

Journée nationale de la Déportation...           24/04/2011

Libération du camp d'Auschwitz      27/01/2011

Sur ARTE ce soir...    26/01/2011

23 novembre 1944 : libération du camp du... 23/11/2010

"Filmer les camps" - derniers...  26/08/2010

Le Struthof     23/07/2010

"Le Verfügbar aux enfers" de...   14/05/2010

Mémorial de la Déportation - Paris île...25/04/2010

Journée nationale de la Déportation...  25/04/2010

Après les camps, la vie...        21/04/2010

Rescapée - Ce soir à la télévision       15/04/2010

Germaine Tillion         10/04/2010

"Filmer les camps" - Rappel... 03/04/2010

"Filmer les camps"      19/03/2010

EXPOSITION : FILMER LES CAMPS     11/03/2010

Ce soir à la télévision : à propos de...  09/03/2010

"La Rafle". Un film sur une... 04/03/2010

ARTE demain soir : Hommage à Germaine... 19/04/2009

Germaine Tillion : 100 ans aujourd'hui  30/05/2007

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François Hollande au camp de Natzwiller-Struthof le 26 avril

Le dimanche 26 avril, le Président de la République François Hollande se rend au camp du Struthof pour une commémoration à la mémoire des victimes de la déportation.

Le camp de Natzwiller-Struthof est le seul camp de concentration sur le territoire français. Ouvert en 1941 par les Nazis, après l’annexion à l’Allemagne de l’Alsace-Moselle le 27 novembre 1940, 22.000 personnes y ont laissé leur vie et près de 52.000 personnes de l’Europe entière y furent internées dans le camp même ou l'un de ses satellites. Le camp du Struthof est aussi connu pour des expériences pseudo-scientifiques qui y furent pratiquées sur des détenus dans une salle de dissection.

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24 avril 2015

Génocide arménien

24 avril 2015

Génocide Arménien

1,3 million d’Arméniens déportés et massacrés

Les dates

Janvier 1915. L’Empire ottoman, allié de l’Allemagne et de l’Autriche, est défait par la Russie à Sarikamish (Caucase). Quelque 120 000 conscrits arméniens de la IIIe armée, considérés comme traîtres, vont être liquidés.Mars. Le gouvernement JeuneTurc (nationaliste), au pouvoir depuis 1908, décide de vider les zones de peuplement arménien du sud et de l’est de l’Anatolie.24 avril. À Istanbul et dans plusieurs villes de l’Empire, des centaines d’hommes politiques, intellectuels et religieux sont arrêtés. Début d’une déportation massive vers les déserts de Mésopotamie.10 juillet. L’armée ordonne aux préfets de l’Est de mettre à mort publiquement les Turcs qui abritent des Arméniens chez eux et de brûler leurs maisons.Février 1916. Ordre d’exécution des Arméniens encore présents en Anatolie et des survivants dans les camps de déportation le long de la vallée de l’Euphrate.

Les chiffres

Près de 2 millions d’Arméniens vivaient dans l’Empire ottoman avant le génocide. Dès les années 1890, des pogroms avaient déjà fait environ 200 000 morts sous le sultan Abdülhamid.Environ 1,3 million d’Arméniens meurent pendant le génocide, qu’ils soient assassinés ou succombent pendant la déportation et dans les camps.Environ 700 000 Arméniens ont survécu en fuyant dans les Balkans et en Russie. Environ 80 000 à Istanbul et 10 000 à Smyrne ont échappé aux arrestations. 100 000 enfants et jeunes femmes ont été enlevés dans les convois puis assimilés.

Les positions

Génocide. La plupart des historiens s’accordent sur le fait que le massacre des Arméniens est le premier génocide du XXe siècle, même si cette notion sera forgée après la Shoah. Vingt-trois pays dont la Russie, la Grèce, l’Argentine et la France (depuis 2001) qualifient les événements de 1915 de génocide. Les États-Unis, l’Allemagne et Israël préfèrent parler d’un massacre de grande ampleur.La Turquie rejette catégoriquement le terme de génocide. Elle parle de massacres réciproques qui auraient fait 600 000 à 800 000 morts. Mais après le raidissement des années 1970-1980, lié notamment aux attentats de l’Armée secrète de libération de l’Arménie (Asala), le tabou s’estompe. En 2005, un colloque universitaire est toléré à Istanbul. En 2008, plus de 30 000 Turcs signent une pétition lancée par des intellectuels, intitulée « Nous leur demandons pardon ». Le 23 avril 2014, le Premier ministre Erdogan adresse des« condoléances aux petits-enfants […] des Arméniens qui ont perdu la vie dans les circonstances qui ont marqué le début du XXe siècle » . B.R.

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« La position négationniste est de plus en plus intenable »

Entretien

Vincent Duclert.

Historien à l’École des hautes études en sciences sociales (1) .

Pourquoi, un siècle après, le génocide des Arméniens met-il toujours les nerfs à vif ?

Les nerfs sont à vifs… en Turquie, dans la mesure où l’État et le pouvoir politique continuent de tenir une position négationniste de plus en plus intenable, au vu de l’unanimité des chercheurs sur la réalité du génocide. Chez les Arméniens, notamment ceux de la diaspora, ce négationnisme est ressenti comme une négation de leur identité et il perpétue une souffrance considérable.

La Turquie n’est-elle pas en train d’évoluer, même très lentement ?

En Turquie même, la vérité progresse effectivement au sein de la société. Environ 100 000 enfants et jeunes filles enlevés à leurs familles détruites, sur les routes de la déportation, ont conservé le souvenir de leurs origines. Ce souvenir resurgit, notamment dans le dialogue avec les petits-enfants. Par ailleurs, un nombre croissant de chercheurs étudient le génocide et contribuent de plus en plus fortement au savoir scientifique sur la question, en dépit des risques certains qu’implique un tel défi à l’État. Aux côtés des précurseurs, l’historien Taner Akçam, la politiste Büsra Ersanli, l’éditeur Ragip Zarakolu, on trouve de plus en plus de jeunes chercheurs courageux et audacieux, en Turquie ou dans les communautés turques de France et d’Allemagne.

La « vérité » d’État, elle, ne change pas ?

Il ne faut pas se leurrer sur les « condoléances » présentées, en avril 2014, par Recep Tayyip Erdogan : elles sont une manière de clore le problème plutôt que d’accepter la vérité historique, de l’enfermer dans l’émotion et la compassion lacrymale. Ainsi, les autorités ont-elles tenté d’organiser, ce 24 avril, une grande commémoration internationale du centenaire du début de la bataille des Dardanelles, afin d’éclipser celle du génocide.

Le regard des Arméniens évolue-t-il en miroir ?

Oui, par le biais de la recherche scientifique, où l’entente est très étroite entre Turcs et Arméniens, comme l’a montré un colloque à la Sorbonne le 25 mars dernier. Parce que les chercheurs ne se définissent pas exclusivement par leurs origines turques ou arméniennes, mais par une éthique de recherche de vérité. De la même manière, des programmes d’échanges sont montés, par exemple entre artistes de Turquie, d’Arménie, de France… Pour eux, le plus important, c’est la création qu’ils partagent.

Comment sortir de la confrontation ?

Les réactions d’hostilité à l’égard de la société turque sont assez rares chez les Arméniens. Il s’agit plutôt de méfiance ou de prudence. À l’inverse, être Arménien peut être très stigmatisant en Turquie. Ce qui importe, pour sortir de la confrontation, est de permettre à la société en Turquie d’accéder à son histoire et de comprendre que celle-ci est faite de multiples influences mêlées, religieuses, ethniques et culturelles, arméniennes, juives, grecques, kurdes, chiites… et par là de mettre un nom – génocide – sur le vide béant qu’a entraîné la disparition de plus de 10 % de la population entre 1915 et 1923. Il faut réécrire de fond en comble ce passé de la Turquie occulté, ce à quoi s’emploient beaucoup d’artistes, d’écrivains et d’intellectuels turcs. Regardez le travail du prix Nobel Orhan Pamuk ou du cinéaste Fatih Akin avec son film sur le génocide, The Cut .

Recueilli par Bruno RIPOCHE.

(1) Vincent Duclert vient de publier La France face au génocide des Arméniens (Fayard, 437 p).

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21 avril 2015

Manfred von Richthofen

http://fr.wikipedia.org/wiki/Manfred_von_Richthofen

20 avril 2015

Richard Anthony est décédé

20 avril 2015

Le tabou du génocide arménien s’érode en Turquie

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Il y a un siècle, massacres et déportation firent 1,3 million de morts. La Turquie rejette le mot de génocide. Mais la société civile retrouve peu à peu la mémoire.

À l’approche du centenaire du génocide arménien, malgré le déni officiel qui perdure, le sujet n’est plus tabou en Turquie. Des commémorations, organisées par la société civile, ont lieu depuis 2010 dans plusieurs villes tous les 24 avril, de nombreux livres sont publiés et de plus en plus de jeunes chercheurs s’intéressent à la question. En 2014, un message de« condoléances », ne mentionnant pas le mot génocide mais parlant d’une« déportation inhumaine », a été publié à l’attention des descendants des victimes par Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, aujourd’hui président de la République. Comment les Arméniens de Turquie, réduits à une communauté de 70 000 personnes, alors qu’avant 1915, près de deux millions d’Arméniens vivaient dans l’Empire ottoman, vivent-ils cette évolution ? Pour Silva Özyerli, Arménienne originaire de Diyarbakir (sud-est), habitant aujourd’hui à Istanbul, le message de condoléances d’Erdogan a soulagé les Arméniens de Turquie, malgré ses nombreuses lacunes.« C’est un texte qui ne désignait aucun responsable et, si on regarde de plus près, on pourrait trouver de nombreuses choses à critiquer. Mais pour moi, le plus important, c’était la rupture avec le langage officiel de l’État. Au moins, on ne niait plus qu’il s’était passé quelque chose en 1915. Après tant d’années de déni, ça fait du bien » ,indique-t-elle.

Ankara durci le ton

Mais ce « pansement » sur la blessure n’a été pas suivi par de nouveaux pas positifs. Au contraire, le ton s’est durci à Ankara.« Le gouvernement a dû considérer qu’il est allé très loin l’année dernière avec les condoléances. Du coup, il a fixé cette année la commémoration du débarquement de Gallipoli au 24 avril (pour détourner l’attention, NDLR), alors que cet événement était célébré habituellement les 18 mars. C’est une attitude très malvenue », regrette Yetvart Danzikyan, rédacteur en chef d’ Agos, journal arménien d’Istanbul. Mercredi, le président Erdogan pestait contre les déclarations du pape, qui a évoqué le génocide dimanche, et la résolution du Parlement européen appelant cette semaine la Turquie à reconnaître le génocide.« Il y a près de 100 000 Arméniens vivant en Turquie. Nous aurions pu les expulser, nous ne l’avons pas fait. Nous les accueillons encore chez nous », a rétorqué Erdogan, sans même se rendre compte de la gravité de ces propos menaçants. De la révision des livres scolaires qui traitent encore les Arméniens comme des« traîtres » à la conservation du patrimoine architectural arménien en Anatolie, en proie à la destruction, Ankara a encore un long chemin à faire.« Si l’État ne veut rien faire, qu’il restaure au moins les églises en ruine, demande Silva Özyerli.Je ne voulais plus mettre les pieds à Diyarbakir, tellement ça me faisait mal de revenir sur ces terres. Mais la restauration de l’église Surp Giragos m’a guérie, m’a réconciliée. Des pas similaires pourront guérir les blessures des Arméniens. » Article de Burçin GERÇEK.

18 avril 2015

Arménie

17 avril 2015

In memorem : la crise de la baie des cochons

cuba

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