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Jours tranquilles à Paris
13 septembre 2020

Affluence modeste et tensions pour la journée de mobilisation des « gilets jaunes »

gilets jaunes

Par Aline Leclerc - Le Monde

Une série d’actions et de rassemblements ont eu lieu à Paris et dans plusieurs villes. Dans la capitale, où 2 500 personnes ont manifesté, des affrontements ont eu lieu autour des Champs-Elysées et 275 personnes ont été arrêtées.

Près de deux ans après la naissance de leur mouvement, à l’automne 2018, des « gilets jaunes » avaient prévu samedi 12 septembre une série d’actions et de rassemblements à Paris et dans plusieurs grandes villes. L’affluence fut modeste. Ils étaient 8 500 à s’être rassemblés samedi en France, dont 2 500 à Paris, selon le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, en déplacement à la Préfecture de police de Paris. « Ces manifestations ont pu se tenir dans un calme qui permet à l’ordre républicain d’être tenu », a-t-il déclaré.

Dans la capitale, pour prévenir d’éventuelles violences et destructions, la Préfecture de police avait interdit toute manifestation aux alentours des Champs-Elysées, de la tour Eiffel, de l’Assemblée nationale, de l’île de la Cité et de l’Hôtel Matignon, destinations habituellement privilégiées par les « gilets jaunes ». Plusieurs stations de métro ont été fermées. D’autres points de rendez-vous étaient annoncés, hors des zones interdites.

Dans la matinée, plusieurs centaines de personnes se sont ainsi rassemblées place de Wagram, dans le 17e arrondissement. Des « gilets jaunes » de la première heure, pour la plupart, comme Maxime Nicolle, alias « Fly Rider », Priscillia Ludosky ou Jérôme Rodrigues. Ce dernier a diffusé activement sur les réseaux sociaux, avec tweet et vidéos, l’appel à manifester ce samedi. Un message brouillé par une polémique survenue jeudi, après qu’il a traité un syndicat de police de « bande de nazis » dans un tweet. Ce samedi matin, caméra sur le ventre pour filmer toute intervention de police, il tentait de recentrer l’attention sur son message :

« Ce n’est pas “la rentrée” ou “le retour” des “gilets jaunes”, ça, c’est une construction médiatique ! On nous a mis au placard, fracassés, déglingués. Mais la colère est là, dans les foyers, dans les entreprises autour des machines à café. Elle n’est peut-être pas jaune, mais elle est là. Ceux qui ont tenu à bout de bras la France pendant les deux mois de confinement, ce sont des aides-soignants, des caissiers, des éboueurs, ce sont des “gilets jaunes” ! »

Comme en écho, séparés des « gilets jaunes » par un cordon de sécurité, une cinquantaine de patrons de discothèque et des chauffeurs de VTC parisiens étaient venus place de Wagram alerter sur leur situation. « On est à l’arrêt depuis le 13 mars, aujourd’hui on est à l’agonie », explique Morgan Dalle, qui tient la discothèque L’Antique, à Béthune (Pas-de-Calais). Ses dix salariés sont au chômage partiel, mais lui n’a aucun revenu depuis sept mois et tous les bénéfices des cinq dernières années ont été engloutis dans la gestion de la crise. « Nous n’avons eu aucune aide spécifique et sommes les derniers à ne pas avoir repris. »

287 interpellations en France

En début d’après-midi, certains manifestants, tout de noir vêtus, la tenue des blacks blocks, ont tenté d’avancer vers les Champs-Elysées, repoussés par les forces de l’ordre avec des gaz lacrymogènes et des grenades de désencerclement. Des affrontements se sont poursuivis dans des rues alentours.

Emmené par un groupe de « gilets jaunes » qui a toujours tenu à être « légaliste », un petit cortège d’une cinquantaine de personnes seulement a suivi l’itinéraire de défilé accordé au départ de la place Wagram par la Préfecture de police. Ils revendiquaient, comme depuis deux ans, le référendum d’initiative citoyenne ou un nouveau système politique. Une seconde manifestation autorisée – entre la place de Bourse et la porte de Champerret – a rassemblé également dans le calme plusieurs centaines de personnes.

Dans le même temps, des petits groupes de manifestants ont joué au chat et à la souris avec les forces de l’ordre dans le nord-ouest parisien une bonne partie de l’après-midi, mettant le feu ici et là à des poubelles, des scooters, des voitures et se voyant dispersés par les lacrymogènes.

A 20 heures, 287 personnes avaient été interpellées (dont 275 dans la capitale) et selon le parquet de Paris, 147 personnes étaient en garde à vue. Plus tôt dans la journée, la Préfecture de police avait fait également savoir sur Twitter que des personnes avaient notamment été arrêtées pour port de « tournevis, piolet, pince coupante, couteaux ».

« Il ne peut pas y avoir sur les Champs de destruction et de chaos », avait déclaré plus tôt le préfet de police de Paris, Didier Lallement, sur BFM-TV. Le nombre de forces de l’ordre mobilisées n’a pas été précisé, à l’exception de 160 motos des brigades de la répression de l’action violente motorisées (BRAV-M).

Comme depuis deux ans, les manifestants se sont divisés sur la question du rapport à la violence, certains s’interposant devant des voitures pour qu’elles ne soient pas détruites, d’autres tentant de dissuader des manifestants de desceller des pavés pour les jeter contre les forces de l’ordre. « On ne changera rien avec des chansons ! », crie un manifestant. « On ne va retenir que ça, les voitures cassées », déplore au contraire Pascale, aide-soignante et « gilet jaune » depuis 2018, venue spécialement de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Elle ajoute :

« Moi je gagne 1 350 euros par mois, à 55 ans ! Ma fille qui a deux enfants à charge a perdu sa mission d’intérim dans l’aéronautique à cause du Covid. Eh bien, je ne peux même pas l’aider ! Que voulez-vous qu’on leur dise à nos enfants ? Ça ira mieux demain ? Mais on sait que c’est faux, c’est pour ça qu’on se bat encore. Peut-être que quand des gens avec des bons salaires auront été licenciés, ils se rendront compte de ce qu’on vit. »

D’autres déploraient les « guerres d’ego » qui ont entraîné l’organisation de différents cortèges et la dispersion des manifestants dans la capitale alors même qu’ils étaient peu nombreux. On s’écharpait aussi sur le port du masque, que certains jugeaient inutile. « S’ils nous font chier maintenant avec les masques, c’est juste pour flinguer la rentrée sociale » lançait un homme sans masque à une femme masquée.

Dans un autre rassemblement de « gilets jaunes », place de la Bourse, la situation s’était tendue dans la matinée, après l’arrivée de l’humoriste Jean-Marie Bigard, qui se présente comme proche du mouvement. Hué et malmené par des manifestants, qui lui reprochent de s’être désolidarisé de Jérôme Rodrigues, il a dû être exfiltré vers un café.

Dans la matinée de samedi, une trentaine de « gilets jaunes » ont également fait brièvement intrusion dans les locaux de BFM-TV à Paris, prenant à partie des journalistes et bousculant des agents de sécurité, a fait savoir la direction de la chaîne, qui a déposé plainte. Ils ont notamment échangé avec l’éditorialiste Christophe Barbier, qui quittait l’antenne, selon une vidéo postée par des manifestants sur les réseaux sociaux.

Ils ont « fortement bousculé des agents de sécurité » et dégradé une porte, avant d’être évacués par les forces de l’ordre arrivées peu après l’intrusion, a précisé à l’Agence Frace-Presse Arthur Dreyfuss, directeur général d’Altice Médias, dont fait partie BFM-TV. Les mesures de sécurité vont en outre être renforcées à BFM-TV, a-t-il ajouté. C’est la première fois que des « gilets jaunes » pénétraient dans les locaux de la chaîne d’information en continu.

D’autres rassemblements étaient prévus dans des grandes villes de France (Marseille, Lyon, Lille, Nantes, Nice, Bordeaux ou Strasbourg…). A Toulouse, un des bastions du mouvement, le rassemblement de « gilets jaunes » a été interdit vendredi par la préfecture de Haute-Garonne, notamment en raison « des taux élevés de propagation du Covid-19 ».

Vendredi, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a présenté les grandes lignes de la nouvelle doctrine de maintien de l’ordre du gouvernement, dont notamment l’emploi d’une nouvelle grenade défensive (grenade à main de désencerclement, GMD) censée être moins dangereuse que la précédente et dont l’emploi sera encadré par des « superviseurs ».

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12 septembre 2020

Le 13 septembre, on défile nu sur un vélo pour le climat

nu pour le climat

La "World Naked Bike Ride" débarque enfin en France. Dimanche 13 septembre, les militants écolo pourront défiler sur un vélo, en rollers ou en trottinette dans plusieurs villes... nus ou habillés. Organisé par la Fédération française du naturisme, l'événement vise à promouvoir l'éco-mobilité et la réduction des énergies fossiles. Avec ou sans vêtements, donc.

Rouler pour construire le monde d'après, dans son plus simple appareil. C'est l'objectif de la manifestation "cyclonudiste" à portée mondiale organisée par la Fédération française du naturisme, qui entend promouvoir les "déplacements doux", militer pour le respect de l'environnement, mais aussi pour la liberté "d'être comme l'on souhaite, habillé ou nu". Ces défilés à vélo mondiaux sont aussi un moyen de s'ériger contre la dépendance au pétrole, ainsi que de démontrer la vulnérabilité des cyclistes sur la route.

Créée dans les années 2000, l'initiative "World Naked Bike Ride" est largement répandue dans le monde que ce soit en Allemagne, en Espagne, en Belgique, en Australie ou aux États-Unis. Mais en France, la tradition peine à s'imposer. La première édition devait se dérouler en septembre 2019 mais a rapidement tourné court, suite à un arrêté de la préfecteur de police de Paris interdisant aux cyclistes de défiler nus dans la capitale (ce qui n'a toutefois pas empêché certains d'enfourcher leur vélo en tenue d'Adam).

L'année 2020 verra donc sa première cyclonue officielle organisée en France. Rendez-vous le dimanche 13 septembre dans les rues de Paris, de Lyon et de Rennes à partir de 14h pour un défilé engagé, pacifiste, festif et familial, où le port de vêtement sera purement facultatif.

12 septembre 2020

Huit questions sur la vente de smartphones reconditionnés

smart21

Par Nicolas Six - Le Monde

Nos conseils pour profiter de tarifs contenus sans prendre trop de risques, tout en préservant la planète.

Leurs publicités sont partout, et les reconditionneurs réalisent en 2020 de spectaculaires levées de fonds, à l’image de Backmarket ou Certideal. Les Français soucieux d’économiser de l’argent et de préserver la planète sont désormais tentés par leurs offres : acheter des smartphones déjà utilisés, mais remis en état. Un type d’achats qui représentaient environ 10 % des achats de mobiles en 2017 en France, selon l’institut de sondage IFOP, mais qui a vraisemblablement augmenté depuis.

Un smartphone reconditionné est un mobile usagé, qui a été contrôlé et réparé si nécessaire, avant d’être remis en vente. Sa mémoire a été effacée et il a été débloqué pour pouvoir fonctionner sur tous les réseaux téléphoniques.

Les fabricants de smartphones ayant peu innové ces dernières années, ces modèles vieux de deux à trois années peuvent constituer des choix intéressants, à condition de parvenir à déjouer les pièges des vendeurs. Nous avons passé une douzaine de spécialistes du reconditionnement au crible, voici ce qu’il faut savoir.

Les prix sont-ils intéressants ?

Ils sont souvent 5 % à 20 % supérieurs aux tarifs de l’occasion traditionnelle. L’iPhone 7 par exemple peut être déniché à partir de 150 euros sur le site Leboncoin au moment où nous écrivons ces lignes, mais pas en dessous de 170 euros chez des reconditionneurs. Le Samsung S10 se dégote à partir de 420 euros d’occasion contre 440 euros chez Recommerce, BackMarket, Yes-Yes et autres.

Ce surcoût paraît justifié dans le cas où le reconditionneur fait bien son travail en assurant notamment une garantie minimale de six mois comme l’exige la loi, par le biais d’un SAV de qualité. L’achat d’un mobile reconditionné est ainsi plus rassurant que celui d’un mobile d’occasion car le paiement est sécurisé et la livraison gratuite dans la plupart des cas.

D’un modèle de smartphone à l’autre, l’écart entre le prix neuf et le reconditionné varie, lui, beaucoup, passant parfois sous la barre des 20 % d’écart de prix. Dans ce cas, on peut préférer acheter neuf pour bénéficier d’une batterie en meilleur état, d’une étanchéité garantie, de pièces et d’accessoires d’origine, etc.

Par ailleurs, il convient de vérifier le tarif réel des mêmes modèles de smartphones achetables neufs. Certains modèles lancés récemment peuvent encore être achetés à des tarifs moins élevés que leur prix de lancement. Or, beaucoup de reconditionneurs indiquent, de façon pas très honnête, le prix de lancement à côté du prix reconditionné qu’ils proposent : cette comparaison n’a parfois pas lieu d’être.

Neuf, ce smartphone ne coûte plus que 420 à 500 euros selon les marchands. Son tarif reconditionné n’est pas très intéressant, malgré la trompeuse étiquette -25 % affichée sur le site de BackMarket.

Le choix est-il vaste ?

La plupart des reconditionneurs se concentrent sur les deux marques les plus vendues, Samsung et Apple, et écoulent leurs modèles les plus populaires sortis il y a au moins un an. On ne trouve cependant pas toujours la couleur ou la capacité de mémoire que l’on convoite. Beaucoup de reconditionneurs proposent donc de laisser son adresse mail pour être alerté en cas de disponibilité.

Pour bénéficier d’un choix plus vaste, il faut s’aventurer sur les places de marché qui accueillent sur leurs rayonnages virtuels les smartphones reconditionnés par des centaines de sociétés basées partout dans le monde, moyennant commission, tels Neracomputers (Roumanie) ou Youbuy (Chine). On y trouve beaucoup plus de marques et notamment des fabricants chinois reconnus pour leur rapport qualité-prix. Les places de marché parviennent également à proposer des smartphones plus récents sortis il y a quelques mois à peine.

Dans quel état sont ces mobiles ?

Très variable, et c’est un point à surveiller attentivement. La plupart des marchands offrent le choix entre trois « grades esthétiques ». Le premier, le plus cher, est proche de l’état neuf, quelques petites rayures discrètes peuvent toutefois subsister sur l’écran et la coque.

Le second niveau peut présenter des rayures bien visibles cette fois-ci, ainsi que de petites imperfections. Le troisième grade regroupe des mobiles plus abîmés, dont les angles peuvent être cabossés ou la peinture écaillée. Néanmoins, même ces mobiles-là sont censés être parfaitement fonctionnels : seule leur apparence est en principe dégradée.

Mais quand les composants d’un smartphone doivent être réparés – que son écran ou son haut-parleur doit être changé par exemple –, il arrive aussi que certains reconditionneurs remplacent les pièces cassées par d’autres de qualité inférieure, par soucis d’économie ou par manque de compétences.

Réussir à approvisionner de bons composants est un art délicat, surtout pour les mobiles Apple, puisque la marque ne vend pas ses pièces aux reconditionneurs. Ces derniers n’employant pas les mêmes termes ni les mêmes critères, nous vous recommandons d’étudier en détail la terminologie de chacun.

D’où viennent-ils ?

Les sources d’approvisionnement sont très variées : certains smartphones à peine déballés ont été renvoyés immédiatement au vendeur parce qu’ils présentaient un problème, ou simplement parce que l’acheteur avait changé d’avis. De gros lots de mobiles sont également achetés à des assureurs ou à des entreprises qui se débarrassent d’un modèle qu’ils ont remplacé.

D’autres sont collectés par les opérateurs français ou étrangers qui rachètent l’ancien mobile de leurs clients. Dans ce contexte, il faut faire attention aux mobiles originaires de pays hors de l’Union européenne : ils peuvent en effet souffrir de problèmes de compatibilité avec les réseaux téléphoniques français. Les reconditionneurs les moins expérimentés peuvent s’y laisser piéger.

La boîte et les accessoires sont-ils fournis ?

La boîte d’origine du smartphone est très rarement fournie, mais les accessoires les plus importants – écouteurs, chargeur et câble – le sont souvent, dans une version de qualité inférieure à celle de l’original.

En la matière, la boutique de reconditionnement officielle d’Apple fait figure d’exception : elle fournit des iPhone dans leur boîte originelle, fort difficiles à distinguer des produits neufs, avec leurs accessoires Apple et leur batterie toute neuve. C’est la seule boutique que nous recommanderions pour un cadeau. Les tarifs de ce portail officiel de la firme à la pomme sont facilement 20 % plus élevés que ceux de la concurrence, mais ils demeurent 10 % à 20 % inférieurs à ceux du neuf.

La batterie est-elle en bon état ?

C’est loin d’être toujours le cas, et c’est le principal problème des smartphones reconditionnés. Les batteries s’usent avec l’âge : elles perdent environ 10 % de leur capacité chaque année. Dans un comparatif de mobiles reconditionnés paru en 2019, le magazine Que Choisir a constaté que leur batterie avait, dans certains cas, faibli de 20 % à 40 %. Or le remplacement de cette pièce coûte en moyenne une soixantaine d’euros.

Beaucoup de reconditionneurs traitent le problème des batteries avec une certaine légèreté, n’informant pas le consommateur sur l’état de ce composant essentiel. Mieux vaut se tourner vers un marchand qui indique clairement que la batterie a été contrôlée, et garantit que sa capacité était d’au moins 80 % de l’originale, sans quoi il l’a remplacée à neuf, comme l’annoncent des sites comme Smaaart, Yes-Yes, Certideal, Cadoz, ou SoRenewed.

Les tests de Que Choisir laissent hélas craindre que beaucoup de reconditionneurs ne respectent pas leurs engagements à cet égard.

Est-ce vraiment un achat écologique ?

C’est très probable. Des études financées par les reconditionneurs Smaaart et Recommerce arguent que le bilan carbone de la fabrication d’un smartphone neuf est quatre à cinq fois supérieur au reconditionnement d’un mobile usagé, tout comme sa consommation en matières premières.

Mais la question d’une généralisation d’un tel système de remise sur le marché demeure. A première vue, cela n’est pas impossible : il y aurait une trentaine de millions de smartphones fonctionnels qui dorment dans nos tiroirs selon une étude du cabinet OpinionWay, un trésor qui grandit chaque année. Mais le cabinet Kantar précise que les Français gardent souvent intentionnellement leur mobile pour s’en servir en cas de pépin, ou par crainte que leurs données soient volées. Puiser dans ce vivier coûte de plus en plus cher aux reconditionneurs.

Quel reconditionneur choisir ?

Avec toutes ces informations récoltées, voici nos conseils.

Si vous recherchez le meilleur prix et le choix le plus vaste pour trouver votre smartphone reconditionné, et si vous êtes prêt à prendre un risque mesuré, rendez-vous sur une place de marché virtuelle – en évitant soigneusement Darty et Amazon qui manquent cruellement de professionnalisme.

Backmarket est un service bien plus clair et complet, qui contrôle plus étroitement les marchands présents dans ses rayons virtuels, vérifiant leur capacité à s’exprimer en français, mesurant le temps de réaction de leur SAV, contrôlant la gratuité du transport des produits en panne, le taux de satisfaction des clients, etc. Néanmoins, cette plate-forme abrite énormément de marchands – plus d’un millier – et la plupart de ceux-ci sont basés à l’étranger. C’est un choix moins sûr, moins écologique, et moins citoyen que ceux que nous détaillons plus bas.

Si vous souhaitez faire l’achat le plus écologique possible, nous vous recommandons Smaaart, qui est probablement le reconditionneur français qui fonctionne avec le circuit le plus court : la plupart des mobiles collectés proviennent des opérateurs français, ils sont remis en état dans une usine de l’Hexagone, et repartent vers des consommateurs français. Attention, tous les produits ne sont pas en stock et les prix sont dans la fourchette haute.

Pour éviter les problèmes de batterie usée, préférez Certideal, qui offre la possibilité changer à neuf la batterie du mobile que vous choisissez pour 25 euros. Cette entreprise déclare reconditionner ses produits en France mais s’approvisionne en téléphones à l’étranger. Ses tarifs sont dans la fourchette basse pour les iPhone, dans la fourchette haute pour les Samsung. On ira plutôt chez Cadaoz pour les mobiles de la marque sud-coréenne, une entreprise qui déclare reconditionner en France mais n’offre hélas pas la possibilité d’opter pour une batterie neuve.

12 septembre 2020

Les Gilets jaunes sont de retour....

Après une pause pendant l’été, les gilets jaunes et leurs colères font leur retour, samedi, dans les rues pour une série d’actions et de manifestations à Paris et dans plusieurs autres villes.

Près de deux ans après la naissance du mouvement, des rassemblements sont annoncés en province (Marseille, Toulouse, Lyon, Lille, Nantes, Nice, Bordeaux ou Strasbourg) et dans la capitale. À Paris, les manifestants sont invités à se réunir sur les Champs-Élysées, place de la Bourse, place Wagram et place Saint-Pierre, au pied de la basilique du Sacré-Cœur, à Montmartre. « Au vu des risques de troubles à l’ordre public », le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a interdit « tout rassemblement de personnes se revendiquant du mouvement » dans plusieurs secteurs de la capitale. Il a également interdit deux manifestations qui devaient passer par les Champs-Élysées.

De source policière, 4 000 à 5 000 manifestants sont attendus à Paris, dont 1 000 personnes potentiellement violentes.

2 300 personnes ont indiqué qu’elles entendaient participer au rassemblement sur les Champs-Élysées, et 7 000 se sont montrées intéressées, selon la page Facebook de l’événement.

Appel à la désobéissance civile

Jérôme Rodrigues, une des figures du mouvement, a appelé, sur les réseaux sociaux, « à une désobéissance civile complète ». « Je vous incite, ce jour-là, à ne montrer aucune carte d’identité, quitte à aller faire un petit tour au commissariat pour une vérif d’identité et d’y passer quatre heures. Entre perdre un œil et les faire chier, appliquez la désobéissance civile », a-t-il ajouté.

Des rassemblements en Bretagne mais sans Bigard

L’humoriste Jean-Marie Bigard, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle et soutien des gilets jaunes, qui avait indiqué, sur Twitter, se rendre samedi sur un rond-point près de Brest « pour boire un canon avec (ses) amis » avant le spectacle qu’il donnera, le soir, à Guipavas (29), a finalement changé d’avis : il manifestera bien mais à Paris. Mais pas au côté de Jérôme Rodrigues, qui a récemment assimilé des policiers à une « bande de nazis » lors d’un échange, sur Twitter, avec le syndicat Synergie-Officiers. « Je ne peux pas marcher à côté d’un mec qui dit ça », a expliqué Jean-Marie Bigard, annonçant qu’au terme d’un accord passé avec les représentants des gilets jaunes, il défilerait dans la capitale, mais « à la tête d’un autre cortège ».

En Bretagne, des rassemblements sont notamment programmés à Saint-Brieuc, Guingamp (22), Quimper, Rennes. Les gilets jaunes se sont aussi donné rendez-vous à Nantes.

11 septembre 2020

Synthèse - Coronavirus : le conseil scientifique tire la sonnette d’alarme

Par Chloé Hecketsweiler - Le Monde

Alors qu’on atteint les 50 000 nouveaux cas hebdomadaires, le gouvernement « va être obligé de prendre un certain nombre de décisions difficiles », « dans les huit à dix jours maximum », a estimé Jean-François Delfraissy, président du conseil.

En présentant son dernier avis rendu public le 9 septembre, le conseil scientifique n’a pas cherché à édulcorer son discours. « C’est un constat d’échec », a-t-il admis, en parlant de la stratégie d’isolement destinée à lutter contre l’épidémie de Covid 19.

Quatre mois après le déconfinement, ces experts chargés de conseiller l’exécutif dans sa gestion de l’épidémie, estiment que la quatorzaine s’avère peu respectée. Cela « fragilise notre capacité à maîtriser les chaînes de contamination » du coronavirus, a jugé l’anthropologue Laëtitia Atlani regrettant une stratégie « sans cahier des charges ni budget à l’échelle nationale ».

Pour corriger le tir, alors qu’on atteint les 50 000 nouveaux cas hebdomadaires, le conseil préconise d’écourter à sept jours, contre quatorze actuellement, la période d’isolement. Cette recommandation s’appuie sur des données scientifiques montrant que la plupart des cas sont contagieux une dizaine de jours seulement : quatre jours avant l’apparition des symptômes et six jours après. « Au-delà de sept à huit jours, on ne détecte quasiment plus de virus contagieux », a souligné Bruno Lina, virologue et membre du conseil, lors d’une conférence de presse.

La décision doit être prise lors d’un conseil de défense vendredi, mais le ministre de la santé Olivier Véran a déjà indiqué à plusieurs reprises y être favorable. « Certains pays choisissent de réduire la durée [d’isolement], mais en même temps ils acceptent probablement une part de risque un peu plus importante », décrypte Sylvie Briand, directrice du département « préparation mondiale aux risques infectieux » de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en précisant qu’une évolution des recommandations internationales n’est pas à l’ordre du jour. « Dans leurs décisions, les politiques doivent mettre en balance des éléments sociaux, culturels… La santé de la société, c’est plus que la santé de chaque individu », reconnaît-elle par ailleurs.

Manque d’adhésion de la population

En France, le pragmatisme l’a emporté. « Il vaut mieux huit jours bien respectés que quatorze jours mal respectés », estimait lundi sur LCI Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). S’il n’existe pas de « données disponibles précises sur les conditions et le suivi de l’isolement des cas », une enquête récente de la direction générale de la santé (DGS) auprès des agences régionales de santé (ARS) « montre très clairement » ce manque d’adhésion de la population, a avancé Laëtitia Atlani.

Plusieurs explications sont avancées dans l’avis dont le « la méconnaissance ou le refus du principe de l’isolement, en particulier chez les patients asymptomatiques » et « les pressions liées à l’emploi ». Pour y remédier, le conseil recommande la prescription d’un arrêt de travail dès l’apparition des symptômes, en attendant le résultat du test, et une compensation financière en cas de perte de revenus. Il met aussi l’accent sur « l’auto-isolement à domicile », sans exclure un dispositif plus contraignant si nécessaire dans certaines régions.

L’avis souligne que le succès d’une telle stratégie repose sur « une information précise sur le protocole à suivre » et « un important effort de communication », ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent. « Nos concitoyens ont (…) l’idée qu’ils s’isolent quand ils ont un test positif. C’est presque trop tard : il faut s’isoler (…) dès les signes de suspicion clinique, (…) il ne faut pas attendre le résultat du test », a insisté Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique, admettant que les délais de dépistage n’arrangeaient rien.

Ce bilan peu flatteur est publié alors que l’épidémie de Covid-19 en France atteint un niveau « inquiétant ». Le gouvernement « va être obligé de prendre un certain nombre de décisions difficiles », « dans les huit à dix jours maximum », a estimé M. Delfraissy. « On peut être faussement rassuré » parce que l’augmentation de la circulation du virus a « peu de retentissement actuellement » sur le système de soins, mais il peut y avoir « une augmentation très rapide, exponentielle, dans un deuxième temps », a averti le médecin rappelant que toute décision prise maintenant n’aura d’impact que dans quinze jours.

« On va dans le mur »

« Il n’y a aucune raison d’attendre car plus on attend plus il faudra agir fort et sur la durée », confirme l’épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique, dans un entretien au Monde. « Même si le nombre de cas est très inférieur à celui qu’on avait en mars et que le rythme d’augmentation n’est pas le même, la trajectoire montre qu’on va dans le mur », estime-t-il. Selon lui, adopter des mesures ciblées est cependant d’autant plus complexe qu’on ne dispose toujours d’aucune donnée concernant le mode de contamination des personnes infectées.

A Bordeaux, les hospitaliers s’inquiètent notamment de la flambée des cas chez les 15-30 ans. « Ce n’est carrément pas possible, on ne peut pas laisser ce réservoir se constituer », « cette bulle de circulation », a prévenu le professeur Denis Malvy, également membre du conseil scientifique, lors d’une conférence de presse à Bordeaux.

En quelques semaines, les indicateurs sanitaires ont viré au rouge dans la Nouvelle-Aquitaine, qui est désormais la deuxième région la plus touchée en France métropolitaine avec un taux d’incidence s’établissant à 65 cas pour 100 000 habitants dans la région, et 151 cas pour 100 000 habitants pour la Gironde, département classé en vulnérabilité élevée, après avoir été très épargné par l’épidémie au printemps.

Pour le professeur Malvy, les prochaines semaines jusqu’à la mi-octobre seront « cruciales ». « Rien ne s’oppose à ce que [le Covid-19], soit aussi un virus saisonnier, c’est-à-dire que sa circulation soit multipliée à la faveur des chutes de température (…). Il nous faut nous préparer à cette deuxième vague, qui est à mon avis hautement probable », a-t-il dit.

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10 septembre 2020

Vu du Royaume-Uni - L’“ensauvagement” de la France n’est qu’un mythe raciste

POLITICO (BRUXELLES)

La polémique française sur ce terme employé récemment par le ministre de l’Intérieur trouve son écho à l’étranger. Pour cet ancien correspondant britannique, il ne recouvre aucune réalité.

“Que ce soit clair : les récents actes de violence ne doivent pas être passés sous silence ni minimisés”, concède John Litchfield. Mais parler d’“ensauvagement” dans la France en 2020 est pour ce journaliste de Politico “une aberration”.

Il est vrai, rappelle-t-il, que des incidents ultraviolents sont survenus cet été à Bayonne, par exemple, ou à Lyon. Dans le premier cas, un chauffeur de bus a été tué pour avoir rappelé l’obligation du port du masque ; dans le deuxième, une jeune femme est morte après avoir été traînée pendant 800 mètres par une voiture. Il existe aussi l’éternel problème de la violence entre bandes au sein des banlieues françaises. Mais, pour autant, ce terme récemment remis au goût du jour par Marine Le Pen sert avant tout un discours politique.

“L’idée que la France s’enfoncerait dans un monde apocalyptique, où les migrants régneraient par la terreur […] est un mensonge destiné à attiser la haine et le racisme. Ce que Marine Le Pen laisse entendre sans grande subtilité, c’est que les personnes issues des minorités visibles sur le sol français, qu’il s’agisse de Français ou de migrants, sont persona non grata. Selon la dirigeante du RN, la violence est dans leur ADN et leur culture est trop différente de la culture française.”

Mais, en réalité, il y a aujourd’hui de moins en moins de violence en France, souligne le journaliste, chiffres à l’appui : ces derniers vingt-cinq ans, le taux d’homicides a chuté presque de moitié. Ramené à la population, il est cinq fois moins élevé qu’aux États-Unis. Le nombre de vols avec violence et des actes de violence est stable, et même en régression si l’on exclut les agressions sexuelles. Plus récemment, entre 2012 et 2018, les incidents violents ont chuté de 647 000 à 579 000.

Une société moins violente selon les chiffres

Mais “qu’elles soient vraies ou fausses, les rumeurs continuent de se propager”. Conséquence : 60 % des Français affirment que l’insécurité augmente et que le sujet se trouvera tout en haut des préoccupations lors de la campagne présidentielle, explique Litchfield, qui, du coup, pour démontrer le “grotesque” de cette argumentation propose d’inverser la logique. Car, si les chiffres de la violence sont en baisse, ceux des migrants présents en France, eux, augmentent.

“Au cours de l’histoire française récente, le nombre d’homicides a explosé à la fin des années 1940, puis des années 1970 jusqu’au milieu des années 1990. La France compte aujourd’hui 6 500 000 personnes d’origine étrangère, soit un peu moins de 10 % de la population – des Algériens comme des Américains. En 1975, le pourcentage de personnes d’origine étrangère en France était de 7,4 %. En 1946, il était de 5 %.”

Au cours de ces deux périodes, toujours selon les statistiques, les actes criminels violents étaient plus répandus qu’aujourd’hui. Et le journaliste de conclure :

Si l’on suit la logique de Marine Le Pen, il est tout à fait possible (et probablement tout aussi trompeur) de dire que l’augmentation du nombre d’étrangers a fait de la France un espace plus sûr et plus paisible.”

Source Politico

BRUXELLES http://www.politico.eu/

9 septembre 2020

Circulation du coronavirus à Rennes : le port du masque désormais obligatoire partout

La circulation de la Covid-19 s’intensifie dans la métropole rennaise, où la densité et le brassage de populations sont propices à une diffusion rapide du virus. Ce 9 septembre, la maire, la préfète accompagnées par l'Agence régionale de santé ont annoncé la mise en place du niveau 2.

Nathalie Appéré, maire de Rennes, Michèle Kirry, préfète d'Ille-et-Vilaine, Anne-Brice Billi, directrice de cabinet à l'ARS (Agence régionale de santé) Bretagne et Christian Willhelm, directeur de l'académie d'Ille-et-Vilaine, font le point sur la situation de l'épidémie

Ille-et-Vilaine Rennes

Un plan métropolitain, de prévention et de protection a été prévu par Rennes Métropole, en lien avec la préfecture, l'Agence régionale de santé et l'académie de Rennes. Ce 9 septembre et lors d'une conférence de presse, Nathalie Appéré et Michèle Kirry ont annoncé la mise en place de son niveau 2. En cause ? "Nous faisons un constat préoccupant, la circulation active du virus ne fait que croître ce qui justifie ce passage au niveau 2" a déclaré la préfète.

Le département d'Ille-et-Vilaine est le plus touché par l'épidémie dans la région. Pour Rennes Métropole, le taux d'incidence est de 93 cas pour 100 000 habitants. Pour le département en intégralité, on recense 68 cas pour 100 000 habitants à ce jour.

Port du masque obligatoire dans toute la ville de Rennes

Le port du masque est désormais étendu partout dans Rennes, à l'exception de trois zones identifiées : la Prévalaye, les Gayeulles et les Landes du Breuil a expliqué Nathalie Appéré. Cette mesure s'applique dans les communes intra-rocades (les plus proches de Rennes) comme Cesson-Sévigné, Chantepie et Vezin-le-Coquet.

Dans les prochains jours, les 43 communes de Rennes Métropole devront aussi appliquer cette règle, dans des zones denses identifiées et délimitées. Un arrêté détaillera ces périmètres, pour chacune d'entre elles.

Notre philosophie c'est mettre en place, au bon moment, un certain nombre de mesures coordonnées, pour éviter des mesures plus contraignantes. Nous devons doser nos actions pour ne pas attenter aux libertés individuelles

Michèle Kirry, préfète d'Ille-et-Vilaine

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Les bars fermeront plus tôt

Les bars de nuit ayant habituellement l'autorisation de fermer à 3 h du matin devront, dans les prochains jours fermer à 1 h. Des discussions sont en cours avec les professionnels du secteur. Nathalie Appéré a précisé qu'il y avait une "forte incitation auprès des bars et restaurants à ouvrir des registres papiers, pour repérer les cas contacts et faciliter le traçage."

La situation dans les établissements scolaires

"Il y a des cas positifs un peu partout" a souligné Christian Willhelm, directeur académique des services de l'éducation nationale d'Ille-et-Vilaine. Il a rappelé que les contaminations se font hors du milieu scolaire, dans le cercle amical et familial, parfois lors des rassemblements à la cantine où le masque s'enlève.

33 établissements scolaires ont été touchés à ce jour, avec 18 lycées concernés. "Une classe entière peut être isolée". La situation du lycée Saint-Sauveur de Redon fermé totalement, a été évoquée. "Les malades vont bien". "D'un point de vue sanitaire il n'y avait pas d'obligation de fermer mais l'administration et le fonctionnement de l'établissement étaient fortement impactés" Saint-Sauveur comprend notamment un internat.

Les autorités n'ont pas caché que le département pourrait être placé rouge dans les prochains jours, c'est-à-dire en situation de vulnérabilité.

9 septembre 2020

Nicolas Nova : «Il faut apprendre à domestiquer son smartphone»

Par Clara Hage — Libération

Professeur et chercheur en anthropologie des techniques, Nicolas Nova a enquêté sur nos usages du smartphone. Que disent-ils de la place que nous lui réservons dans nos vies ? Loin de nous isoler, le téléphone s’avère être un allié de taille à l’épreuve de la distance physique.

Dans les rames de métro, les salles d’attente, dans toutes les pièces de l’appartement jusqu’aux toilettes et salles de bains, un seul objet attire l’attention. Sa présence est une évidence, elle s’inscrit dans le corps, s’imprime dans l’esprit de ses usagers. Le smartphone est irremplaçable : 5,28 milliards d’humains en possèdent un. Prothèse numérique au bout du bras, nous lui cédons, dans une servitude quasi volontaire, nos facultés cognitives, sociales, organisationnelles… Jusqu’à le manipuler en moyenne 85 fois par jour. Pour autant, cet objet nous fait du bien. Le confinement l’a révélé : jamais peut-être sommes nous restés autant accrochés à notre téléphone comme à la dernière interface du monde. Pour Nicolas Nova, auteur de Smartphones, une enquête anthropologique, il n’y a rien de moins individuel que le smartphone. Diaboliser ses usages est vain, ce qu’il faut, c’est apprendre à le domestiquer.

A travers votre enquête, vous assumez une posture optimiste vis-à-vis du smartphone qui donne à la vie sociale de «nouveaux visages». Quels sont-ils ?

Disons plutôt qu’il s’agit d’une posture qui part du point de vue des utilisateurs. C’est une manière de prendre le contre-pied de certaines critiques qui sont faites aux technologies numériques en général, accusées de désocialiser les individus. L’idée d’une séparation entre ce qui est en ligne, «virtuel», et ce qui est réel est trop caricaturale. En fait, tout est toujours réel. Quand nous communiquons à travers le smartphone, nous savons bien que nous nous adressons à des gens en chair et en os. Le paradoxe dans cet objet est qu’il nous permet à la fois d’être en lien avec les autres et à la fois de s’éloigner de ceux présents autour de nous. C’est cette norme sociale extrêmement courante qui est chamboulée. Le smartphone et ses applications sont de formidables moyens de mises en relation, de coordination. Sauf que ce n’est pas forcément avec ceux qui sont à côté de nous. L’idée n’est pas de défendre le smartphone en disant que c’est un objet parfait. Mais il y a un écart entre ce qu’on en dit et les pratiques individuelles. Par le biais d’entretiens avec les utilisateurs, j’ai observé la vie numérique qui passe à travers leur smartphone. J’en ai tiré six objets (la laisse, la prothèse, le miroir, la baguette magique, le cocon et la coquille vide), qui témoignent du sens que chacun donne à cet objet… et qui font écho aux grands débats sur comment le numérique change nos relations au monde et aux autres : ces manières de tenir le smartphone plus ou moins à distance, de le domestiquer, de gérer sa vie sociale, d’y projeter du sens.

Comment ont évolué les discours autour du smartphone ?

Dès son apparition, il y a eu une phase très euphorique et positive. Steve Jobs [cofondateur d’Apple, ndlr] en parlait comme d’un «appareil magique» et son discours était partagé par un grand nombre d’individus, par effet de distinction sociale, de fierté d’utiliser cet objet nouveau. Mais il y a eu simultanément une prise de conscience de plus en plus critique et générale dans la société. L’objet lui-même est remis en cause et la fierté revient parfois à ceux qui n’en ont plus. Les critiques relèvent d’une «pathologisation» de notre rapport à la vie sociale qui serait altérée par l’usage du smartphone. Nous en parlons souvent comme d’un objet aliénant, de repli sur soi et de désocialisation. Les discours sur les effets cognitifs négatifs du smartphone sont également très communs : la mémoire et l’attention seraient moins performantes depuis son usage. Or, le smartphone réactive des débats qui émergent à chaque petit bond technologique : la radio ou plus tard, le Walkman étaient aussi accusés d’enfermer dans une bulle. Quand la calculatrice a été inventée, on craignait qu’elle empêche les gens d’apprendre à compter. C’est assez sain que ces débats soient ravivés, mais est-ce que cela signifie qu’il faut se passer de ces objets ? Ce qui m’intéresse, c’est la réponse des acteurs.

Le smartphone est un objet sur lequel nous déléguons une multitude de tâches et de fonctions, qu’en est-il de nos émotions ? Ne sont-elles pas amorties par l’uniformité des moyens de les exprimer ?

A priori cela représente un risque. Mais je nuancerais l’uniformisation en rappelant que les pratiques des individus réinventent des manières d’avoir une gamme d’expressions plus large. L’utilisation d’abord des émoticônes, des emojis et maintenant des «mèmes» et autres images animées, montre que les utilisateurs sentent l’insuffisance du texte pour échanger. Il y a une invention et réinvention de pratiques langagières qui s’expriment davantage dans une oralité du langage écrit. La chercheuse Laurence Allard parle d’un «métissage de la langue écrite» qui porte un panel très large d’émotions et d’affects. En enquêtant sur trois territoires différents [Los Angeles, Genève et Tokyo], j’ai remarqué par ailleurs que les individus n’échangeaient pas du tout les mêmes images ou emojis en fonction de leur pays. Les pratiques évoluent : aujourd’hui, même des personnes de plus de 50 ans utilisent des emojis alors que dans les années 90, leurs ancêtres les émoticônes, étaient plutôt utilisés par les geeks.

Si le smartphone ne nous enferme pas dans une bulle, les liens sociaux que nous créons en l’utilisant peuvent-ils pour autant être aussi riches et authentiques que dans le monde physique ?

Sur la base de mes enquêtes, je voulais nuancer cette notion d’authenticité car il y a une tendance générale à survaloriser les interactions sociales autour de nous, en oubliant que les technologies numériques relient aussi. Des couples se rencontrent sur Tinder, des gens découvrent d’autres activités sociales grâce à des jeux géolocalisés [comme Pokémon Go], des activistes se coordonnent avec toutes sortes d’outils. Et pendant le confinement, beaucoup d’entre nous ont découvert de nouvelles manières d’être ensemble à distance. Ces usages viennent pallier, parfois enrichir, parfois subvertir les activités existantes dans la vie quotidienne. La question de l’authenticité ou non des rapports en ligne se pose de manière différente en fonction des perceptions : certains attachent une importance très forte à se voir en présence, d’autres non. Il faut se dire que tous ces moyens sont complémentaires. Différentes études montrent que nous échangeons fréquemment sur notre smartphone avec jamais plus de cinq ou six personnes, qui correspondent aux individus que l’on croise régulièrement. Parfois le smartphone sert à étendre ou amplifier la vie sociale. Son usage peut être tout à fait rassurant pour quelqu’un qui vit seul ou isolé de sa famille.

Mais les acteurs vous confient se sentir parfois aliénés par leur smartphone. Certains affirment même être «tenus en laisse»…

Même si aujourd’hui nous avons l’impression que tout le monde a un smartphone, c’est un objet qui n’a qu’une dizaine d’années. Il est donc relativement nouveau comparé à d’autres usages d’objets comme la télévision ou l’ordinateur. Cela demande un effort de le «domestiquer», d’apprendre à maîtriser son usage, surtout quand les appareils changent aussi fréquemment. Il y a toujours matière à devoir apprendre comment le reparamétrer ou savoir ce qui est acceptable ou non au sein de son cercle social. C’est une confrontation qui se joue entre les utilisateurs, qui trouvent une multitude de possibilités mises à leur disposition grâce aux applications, et les concepteurs, qui cherchent constamment à créer de nouvelles fonctionnalités censées faciliter la vie, la fluidifier ou la rendre plus efficace. Apprendre à s’en tenir à distance n’est possible évidemment que pour ceux qui en prennent conscience, et savent comment domestiquer leur téléphone, par une compréhension de ses modes de fonctionnement, de ses limites, de la manière dont certaines de ses fonctionnalités peuvent induire certains comportements. Ceux qui saisissent cela parviennent à avoir une relation apaisée avec leur smartphone et non subie. Le problème c’est qu’il s’agit d’une compétence inégalement répartie et que tout ne peut pas non plus reposer sur l’individu. D’où la nécessité de fixer des limites collectivement, dans les entreprises, ou dans les groupes sociaux.

Comment expliquer cette opacité du smartphone, que vous évoquez dans la figure de la «boîte noire» ?

Il y a une difficulté à acquérir une maîtrise que l’on pourrait appeler «autonomie computationnelle» ; une autonomie dans les usages qui passe par un minimum de compréhension de l’objet. Le smartphone est perçu comme cryptique, technique et ardu. Cela renvoie à cette notion du philosophe Ivan Illich de «convivialité». Il prenait l’exemple de la différence entre un vélo et une voiture. Le vélo est un objet «convivial» contrairement à la voiture car nous voyons son fonctionnement, nous pouvons l’utiliser ou le réparer à notre guise et saisir ses limites. Le smartphone est un objet opaque, du fait de son fonctionnement complexe et caché. Par exemple, cela a été la grande surprise de mon enquête de noter le peu de cas fait par les individus à la dimension «mouchard» du smartphone. C’est étonnant quand on pense à tous les débats et protestations par rapport aux applications de suivi de contacts, comme StopCovid en France. J’ai l’impression qu’il y a une manière de se défouler contre cette application alors que si on a WhatsApp et Facebook sur son téléphone, à quoi bon protester contre StopCovid ? La surveillance y est encore plus forte quand il s’agit d’entreprises privées. Beaucoup de mes enquêtés répondent de manière caricaturale en affirmant qu’ils n’ont «rien à cacher». C’est un paradoxe que je relie à la méconnaissance du fonctionnement de l’objet.

Comment acquérir cette «autonomie computationnelle» ?

Cela pose la question de la responsabilité. Est-ce à l’individu de savoir comment utiliser son smartphone ? C’est l’idéologie d’un régime libéral classique : il faut se débrouiller tout seul. Je crois qu’il y a une dimension plus collective dans l’apprentissage du fonctionnement de son smartphone, qui peut passer par l’éducation numérique à l’école, par de l’entraide et du partage de bonnes pratiques. C’est une pédagogie qui s’auto-organise mais il faut aussi s’interroger sur le rôle de l’Etat pour exercer des formes de régulation de pratiques plus ou moins dommageables, notamment sur la propriété des données. Nous ne sommes pas tout seuls avec nos smartphones, il y a une dimension collective derrière.

Le smartphone peut-il encore évoluer ?

C’est un objet extrêmement stable physiquement, même si on voit se développer des gammes pliables ou qui ont deux écrans… Il y a plusieurs scénarios d’évolutions. L’idée, d’abord, de travailler sur d’autres interfaces gestuelles, comme les lunettes connectées par exemple, qui ont été un échec car ce sont des objets limités à un certain type d’usage. L’autre scénario pourrait prendre la forme d’une «smartphonisation» des objets : la montre, les haut-parleurs, la voiture, prennent déjà les caractéristiques et les dimensions techniques des smartphones via l’interface vocale, les notifications, etc. Mais il est difficile d’imaginer de travailler sur une montre connectée. Le smartphone a atteint un optimum très efficace et une polyvalence des fonctions qui le rend difficilement remplaçable. Le troisième scénario qui m’intéresse particulièrement, c’est que le futur du smartphone est moins dans l’interface et son apparence mais plutôt dans sa dimension environnementale : il va falloir le penser dans ses formes de recyclages, d’économie d’énergie, de durabilité… Je sais que cela frustre énormément tous les gens en informatique, en design qui rêvent de nouveaux objets. Mais je ne pense pas qu’on puisse si facilement remplacer un objet aussi polyvalent, et pour lequel la plupart des interfaces ont été pensées pour un écran.

Nicolas Nova Smartphones : Une Enquête anthropologiqueµ Métis Presse, 2020, 371 pp., 26 €.

9 septembre 2020

OnlyFans, « l’Instagram du porno », a doublé le nombre de ses abonnés avec le confinement

Par Brice Laemle - Le Monde

Le réseau social britannique, largement dominé par des contenus adultes et qui fonctionne par un système d’abonnement, a été plébiscité par des « créateurs » et des « créatrices » qui ont pu continuer leurs activités.

A rebours d’Instagram et de Facebook, qui bannissent les contenus voire bloquent les utilisateurs dès qu’ils voient apparaître le bout d’un téton de femme, sur OnlyFans, la nudité n’est pas un problème. Bien au contraire : c’est devenu le fonds de commerce du réseau social créé par le Britannique Tim Stokely en 2016.

Surnommé « l’Instagram du porno », OnlyFans se décrit comme « un site d’abonnement qui permet aux créateurs de contenu de monétiser leur influence ». Si on peut y suivre des professeurs de fitness et de yoga à la plastique travaillée, des auteurs de canulars (dits « pranksters » en version originale), ou encore des actrices de Bollywood comme d’Hollywood, la majorité des « créateurs » OnlyFans vendent plutôt… leur nudité, qu’elle soit sous forme de photos et de vidéos érotiques, ou même pornographiques.

Son logo, dans lequel apparaît un cadenas, donne le ton : en échange du numéro de carte bleue accordé au site, l’abonné aura la clé qui lui permettra de découvrir l’intimité du créateur ou de la créatrice qu’il souhaite.

Commission de 20 %

Contrairement à de nombreux autres réseaux sociaux ou application de partages d’images, OnlyFans repose sur une offre payante. Les fans doivent s’abonner à des comptes « créateurs », en se délestant de 4,2 euros à 42 euros par mois (de 4,99 à 49,99 dollars américains), le montant précis étant défini par chaque créateur en question.

En échange de cette somme, l’abonné pourra découvrir les photos, vidéos, ou même des sons de la personne qu’ils suivent, et pourra dialoguer avec elle à travers des messages privés. La plate-forme prend une commission de 20 % sur les abonnements avant de verser les 80 % restants aux 850 000 « créateurs » de son réseau.

AVEC ONLYFANS, « LES [ACTRICES] ONT LA CHANCE DE POUVOIR CHOISIR LEURS PRATIQUES, LEURS PARTENAIRES, DE S’AFFRANCHIR DE LA PRESSION D’UN RÉALISATEUR », ASSURE LA PRODUCTRICE DE FILMS X LIZA DEL SIERRA

Avec un succès populaire grandissant – Beyoncé citant par exemple OnlyFans dans un featuring avec Megan Thee Stallion, Savage Remix – ou à la faveur du confinement lié à l’épidémie de Covid-19, l’application britannique a décollé ces derniers mois. Interrogée par Le Monde début septembre, la plate-forme donne le chiffre de 61 millions d’utilisateurs dans le monde, en expliquant qu’ils étaient deux fois moins nombreux avant la pandémie.

L’arrivée de la rappeuse américaine Cardi B – qui a assuré qu’elle ne publierait pas de contenus sexuels sur son compte – et de l’ex-égérie de Disney Bella Thorne ont aussi été très remarquées. Cette dernière, actrice et chanteuse de 22 ans, a ouvert son compte en août, et affirmé y avoir récolté 1 million de dollars en l’espace de vingt-quatre heures, puis un autre million la semaine qui a suivi. Devant l’afflux des fans venus pour visionner ses contenus vendus comme « exclusifs », en payant 20 dollars mensuels, le site aurait même momentanément cessé de fonctionner.

Mais au-delà des stars et des artistes, et des axes de communication récents d’OnlyFans évoquant surtout des créateurs qui chantent, qui dansent ou qui cuisinent, un rapide tour sur l’application le confirme : une très grande partie de l’activité y est consacrée à la pornographie.

Activité légale

Si certains internautes assimilent cela à de la prostitution, cette activité reste bien légale : c’est le fait d’acheter un acte sexuel qui est prohibé en France, pas l’achat de vidéos ou de photos dénudées. Les revenus générés dans OnlyFans sont d’ailleurs imposables en France.

« Les contenus pour adultes restent une partie importante de notre business. (…) Jusqu’à fin 2019, c’était effectivement la partie la plus importante de nos utilisateurs », explique au Monde une des porte-parole d’OnlyFans, Maria Coelho. Tout en indiquant : « Avec le confinement, des créateurs de tous types d’industries se sont rendu compte du potentiel de rémunération que peut leur offrir la plate-forme. »

Reste que, ne pouvant rencontrer leurs clients ou aller sur les plateaux de tournage de films X – l’activité s’étant figée pour des raisons sanitaires –, les travailleurs du sexe ont migré en nombre sur OnlyFans depuis le début de l’année, ou y ont concentré leurs efforts, alors que le réseau était déjà bien connu du milieu.

L’actrice porno française Luna Rival, 23 ans, s’est ainsi repliée dès le mois de janvier sur OnlyFans, qui est devenu sa source principale de revenus. « Des jeunes peuvent croire que c’est de l’argent facile, mais c’est beaucoup plus compliqué », précise-t-elle. Malgré sa notoriété – elle a 200 000 abonnés sur Twitter, près de 100 000 sur Instagram –, Luna Rival dit avoir mis un an et demi pour atteindre le palier des 1 000 dollars mensuels, « avec énormément de travail ». Car seule une infime minorité de ceux qui la suivent sur les réseaux sociaux ont choisi de s’abonner à son compte OnlyFans.

L’actrice Cathy Crown, depuis trois ans sur la plate-forme, a pour sa part renoncé à en faire une réelle source de revenus. « Ça me rapporte seulement quelques dizaines d’euros par mois, je ne le fais pas pour ça. J’y vais juste pour m’amuser et discuter avec mes fans », confie cette Belge de 28 ans, par ailleurs secrétaire de direction.

Le réseau social est pourtant apprécié, pouvant aussi servir d’instrument d’émancipation pour les travailleuses du sexe. La réalisatrice et productrice de films porno Liza Del Sierra salue le fait qu’OnlyFans lui permette de gagner sa vie « de manière plus directe, tout en restant maîtresse de mon image ». « J’ai créé mon compte en août 2017 car cela faisait quatre ans que je n’avais pas tourné pour une production, et j’en avais marre que beaucoup de gens gagnent de l’argent sur mon dos », raconte la trentenaire.

« Les fans qui paient un abonnement te soutiennent »

Avec OnlyFans, « les jeunes [actrices] ont la chance de pouvoir être chef d’entreprise, d’engranger leurs propres communautés, de choisir leurs pratiques, leurs partenaires, de s’affranchir de la pression d’un réalisateur », assure Liza Del Sierra. Avant de rappeler le contexte de 2004, l’année où elle a commencé dans le milieu porno : on payait alors Internet à l’heure, on s’abonnait à Canal+, on achetait ou louait des VHS, et on devait aller dans les salons érotiques pour rencontrer les acteurs et les actrices X.

Lele O, lassée par le mastodonte YouPorn, salue de son côté l’aspect « pratique » et « sécurisant » de la plate-forme. La performeuse porno de 31 ans passe au moins une dizaine d’heures à s’occuper de son compte OnlyFans chaque semaine depuis la création de son compte en juillet. « Je ne me sens pas exploitée, je poste des contenus et je réponds seulement quand j’ai envie. Les fans qui paient un abonnement te soutiennent, ils ne vont pas t’insulter », assure Lele O. Elle raconte toutefois qu’il lui est déjà arrivé de refuser des demandes en message privé de personnes qui veulent des échantillons de sa salive.

Plusieurs personnes victimes de « revenge porn » – ce procédé consistant à rendre publiques, sans le consentement de l’intéressé, des images érotiques censées rester privées – témoignent aussi d’une certaine forme de reprise de contrôle sur la diffusion d’images et de vidéos sexy.

Pour autant, OnlyFans n’efface pas non plus la crainte de la stigmatisation et du rejet des personnes liées au travail du sexe. Même si la plate-forme rappelle dans ces conditions d’utilisation que les fans comme les créateurs « ne doivent pas publier du contenu illégal, frauduleux, diffamatoire, calomnieux, haineux, discriminatoire, menaçant, ou qui incite à la violence de quelque manière que ce soit », celle-ci n’est pas irréprochable. A l’instar de Snapchat, de Twitter, ou même de Facebook, elle peut parfois se transformer en lieu de harcèlement, d’« outing », ou même de chantage.

Vols de contenus

Et même si OnlyFans est interdite aux moins de 18 ans, certains critiquent la facilité avec laquelle la création d’un compte peut être effectuée. Dans son documentaire, la journaliste de la BBC Ellie Flynn est arrivée à tromper la plate-forme en inscrivant son neveu âgé de 17 ans avec les documents d’identité de son grand frère.

Le réseau social explique désormais avoir « considérablement modifié et amélioré » son processus de vérification de l’âge et de l’identité, « ce qui rend beaucoup plus difficile pour les mineurs d’abuser du système et d’y accéder sans assistance spécifique d’un adulte ».

Et bien que l’entreprise britannique dise se mobiliser pour les éviter, les vols de contenus continuent eux aussi, même si la plate-forme s’en défend en prétendant qu’ils viennent d’autres réseaux sociaux.

8 septembre 2020

Chevaux mutilés : un suspect arrêté dans le Haut-Rhin.

La police française a arrêté un homme dans le Haut-Rhin dans le cadre d’une enquête sur une série de mutilations de chevaux dans tout le pays ces derniers mois, que la BBC qualifie de “mystérieuses”. Selon la police, qui a annoncé lundi l’information, le suspect, âgé de 50 ans, a été arrêté à son domicile en Alsace. Le procureur a déclaré qu’il était “connu en Allemagne pour ses attaques contre les animaux”. Après une attaque dans l’Yonne, le mois dernier, la police avait diffusé fin août le portrait-robot d’un suspect “aperçu sur les lieux”, retrace l’article. “Des dizaines de chevaux ont été tués ou mutilés cette année” dans l’Hexagone, explique la radio britannique. “La dernière attaque a eu lieu au sud de Dijon dimanche dernier.”

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