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Jours tranquilles à Paris

10 avril 2017

Vu sur instagram

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10 avril 2017

Cathédrale Orthodoxe Ste Trinité - Paris

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9 avril 2017

L'ode à la paix de Mélenchon, sous le soleil de Marseille

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A Marseille, Jean-Luc Mélenchon se pose en candidat de « la paix »

Par Raphaëlle Besse Desmoulières, Marseille, envoyée spéciale

Sur la Canebière, le candidat de La France insoumise, au coude-à-coude avec François Fillon dans les sondages, a réuni près de 70 000 personnes selon les organisateurs.

« Ça s’entend, ça se sent ! La victoire est à la portée de nos efforts ! » C’est un Jean-Luc Mélenchon conquérant qui s’est présenté, dimanche 9 avril, devant une foule compacte rassemblée sur le vieux port de Marseille – 70 000 personnes, selon les organisateurs. A quinze du premier tour de la présidentielle, le candidat de La France insoumise, un rameau d’olivier à la boutonnière, s’est présenté comme « le candidat de la paix ».

Dans son discours, M. Mélenchon a retrouvé les accents qu’il avait eus en 2012 sur la plage du Prado pour vanter une France « métissée ». Après une ode à la Méditerranée, il a appelé à une minute de silence en hommage aux migrants disparus dans cette même mer. « C’est à nous de dire que l’émigration est toujours un exil forcé, une souffrance, s’est-il exclamé. Il est temps par-dessus tout de mettre un terme aux guerres qui ravagent les pays du Sud. »

Dans un contexte international troublé après une attaque chimique intervenue mardi en Syrie, imputée au président Bachar Al-Assad, le député européen a fustigé les frappes américaines sur une base de l’armée syrienne deux jours plus tard – « un acte criminel irresponsable » – sans s’attarder sur le rôle de la Russie dans ce pays. L’occasion pour le candidat de réaffirmer sa volonté de sortir de l’OTAN. « Si vous voulez la paix, ne vous trompez pas de bulletin de vote », a-t-il mis en garde, avant d’ajouter : « Si vous en choisissez un pour la guerre, ne vous étonnez pas si elle finit par arriver ! »

« Dégagez ! dégagez ! »

Auparavant, il s’était félicité que la France ne soit plus, avec sa candidature, « vouée à choisir entre deux extrêmes » : « l’extrême droite » de Marine Le Pen « condamnant notre grand peuple multicolore à se haïr entre lui-même », et « l’extrême marché » de François Fillon et Emmanuel Macron, « sorte de magie noire qui transforme la souffrance, la misère, l’abandon en or et en argent ». Au même moment, à Paris, le candidat du parti Les Républicains attaquait son challenger sur ses propositions économiques. « Mélenchon, capitaine du cuirassé Potemkine, finira par négocier la ferraille du Titanic », a-t-il ironisé.

Les deux hommes sont désormais au coude-à-coude dans les sondages. Pour la première fois dimanche, l’ancien socialiste a été donné, avec 18 % d’intentions de vote, devant M. Fillon (17 %), à six points de Marine Le Pen et d’Emmanuel Macron selon une étude d’opinion Kantar-Sofres-One Point pour Le Figaro. De quoi faire de lui le potentiel troisième homme de cette présidentielle. Dans la course depuis plus d’un an, M. Mélenchon récolte les fruits d’un travail de longue haleine dans une campagne marquée par les affaires, où son concept de « dégagisme » a pris, selon lui, tout son sens.

A Marseille, ses partisans n’hésitaient pas à scander « dégagez ! dégagez ! » quand le candidat évoquait les projets de ses adversaires. Le sien n’a pas varié depuis octobre : abrogation de la loi El Khomri, retraite à 60 ans, sortie du nucléaire, des traités européens, VIe République… Autant de propositions en rupture avec le quinquennat qui s’achève et durant lequel le député européen a incarné l’opposition de gauche à François Hollande.

Candidat qui « rassure »

En revanche, fini « le bruit et la fureur » dont il avait fait sa marque de fabrique, place au candidat qui « rassure » selon ses propres termes. « Mélenchon joue les vieux sages dont c’est le dernier combat et fait de gros efforts pour ne pas effrayer le réservoir hamoniste qui pourrait se tourner vers lui, notamment vis-à-vis de Poutine, note Fabien Escalona, politologue à l’Université libre de Bruxelles. Il devient le vote utile dans un vote de conviction. » Même sentiment pour Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’IFOP, qui relève la « faiblesse terrible » de Benoît Hamon, donné sous les 10 % d’intentions de vote. « Mélenchon peut incarner un vote plaisir à gauche sauf si Fillon commençait à remonter, juge-t-il. Si l’hypothèse d’un second tour Le Pen-Fillon refaisait surface, Macron réapparaîtrait comme le vote utile pour éviter ce scénario cauchemardesque pour la gauche. »

Pour Bruno Cautrès, chercheur au Cevipof, il sera cependant difficile pour l’élu européen d’élargir sa base au-delà des électeurs socialistes. « L’image compte mais il propose un programme très à gauche où un électeur centriste ou de droite aura du mal de s’y retrouver, notamment du point de vue économique », estime-t-il. M. Mélenchon, lui, ne voit pas les choses ainsi. « Ma candidature change de sens, expliquait-il récemment au Monde. Il ne s’agit pas seulement d’un programme. En votant pour moi, on tourne une page, c’est le coup de balai. On me dit qu’il y a des gens de droite, du FN qui votent pour moi… »

A Marseille, chose rare, il ne s’est exprimé qu’une heure. Même s’il s’était lui-même dit « très fatigué » le 2 avril, ses proches assurent qu’il n’est « ni grisé, ni fatigué mais déterminé ». Pour se démultiplier sans trop d’efforts, M. Mélenchon compte de nouveau utiliser un hologramme, cette fois dans six villes de France quand lui-même sera en meeting à Dijon le 18 avril. De quoi refaire le buzz juste avant le jour J, où il espère bien être au second tour. Une hypothèse que n’a pas écartée M. Hamon, samedi, sur France 2. S’il n’était pas qualifié, le député des Yvelines était invité à dire pour quel candidat, entre MM. Macron, Fillon ou Mélenchon, il appellerait à voter face à Marine Le Pen. Sans hésiter, il a donné le nom de son ex-camarade du PS. Un beau cadeau à quinze jours du 23 avril.

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9 avril 2017

Qui ne m’aime pas me suive

L'édito de Charles de Saint Sauveur - Le Parisien

«Je ne vous demande pas de m’aimer, mais de me soutenir. Il ne s’agit pas de choisir un copain mais un président.» Avec ces deux petites phrases, lâchées à la fin de son discours, François Fillon tient peut-être la martingale qu’il cherche pour relancer sa campagne perdue. Voilà à quoi en est réduit son camp depuis deux mois : le plaindre, l’excuser, pourquoi pas l’admirer. D’amour, en revanche, il n’est plus question. Pas avec un candidat qui a trahi sa promesse d’exemplarité, l’une des clés de son triomphe à la primaire. Aujourd’hui, il a peut-être libéré les siens en ne leur proposant plus un mariage d’amour mais un mariage de raison. Comme en témoigne son anaphore culottée sur ce que doit être - selon lui - un «président exemplaire» : c’est - notamment, affirme-t-il, «un président qui ne troque pas le destin de la nation pour un peu de popularité éphémère».

9 avril 2017

In memorem : René Burri (photographe)

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9 avril 2017

Aujourd'hui : Dimanche des Rameaux

9 avril 2017

Arthur Demarchelier

9 avril 2017

Les catacombes de Paris

9 avril 2017

Victoria

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9 avril 2017

Trois hommes + un logiciel = l’Elysée ?

Par Zineb Dryef

Une méthode scientifique pour prédire les choix de vote des Français ? Emmanuel Macron y croit. Le candidat a confié sa campagne au trio de trentenaires français Liegey, Muller et Pons, fondateurs d’une start-up de stratégie électorale.

Dans une rue de l’Est parisien, des bureaux propres, lumineux et calmes. Un open space plein d’une vingtaine de trentenaires, des commerciaux, des « data-scientists » et des développeurs. A vue de nez, autant de filles que de garçons. Ils sirotent du thé et du lait de soja bio. C’est frais, avec ce qu’il faut de vintage : aux murs, des affiches aux couleurs passées des campagnes de Mitterrand et de Chirac. L’une proclame « De toutes les forces de la France », l’autre « Maintenant il nous faut un homme de parole ».

Sur un « wall of fame » improvisé à l’entrée, des articles parus dans la presse nationale vantent le fabuleux destin de « Liegey, Muller et Pons » (LMP), le nom de cette start-up née en 2013 et les patronymes de leurs fondateurs. Guillaume Liegey, Arthur Muller, nés en 1983, et Vincent Pons, de trois ans leur aîné. Leur promesse ? Une approche scientifique des campagnes électorales, pour savoir où porter l’effort, où traquer les indécis. Un « consulting » sur mesure en pleine expansion, avec la présidentielle et les législatives à venir, où ils travaillent à la fois pour le Parti socialiste (PS) et En marche !

La méthode de l’équipe Obama

A l’origine, il y a cette histoire qu’ils racontent volontiers. Celle de trois Français à Boston. Deux à Harvard, l’autre au MIT. On est en septembre 2008, dans une Amérique électrisée par Barack Obama. Arthur Muller s’inscrit sur le site de campagne du candidat démocrate. Deux jours plus tard, il fait du porte-à-porte à 150 km de Boston, dans un quartier peuplé de républicains « susceptibles de porter des armes à feu » et de « pencher pour les démocrates ».

Le porte-à-porte, méthode à l’ancienne, est la clé de la campagne de terrain d’Obama, qui l’a modernisé. « On ne faisait pas du porte-à-porte au hasard, se souvient Muller. C’était ciblé, hyperprécis. On nous disait : “On pense que Monsieur X a 63 % de chances de voter pour nous mais il risque de ne pas aller voter.” »

Ça aurait pu en rester là. Mais les trois garçons veulent expérimenter en France la méthode américaine, fondée sur une analyse ultra-rigoureuse des scrutins passés. Quelqu’un qui connaît quelqu’un qui connaît… finit par les introduire chez Jean-Paul Huchon, alors en pleine campagne pour les régionales, en 2010.

« Pour gagner de l’argent, il vaut mieux faire du logiciel »

Maxime des Gayets, jeune directeur de campagne du président de la région Ile-de-France, les reçoit. Ils cochent toutes les cases : ils sortent d’universités prestigieuses, ils ont fait la campagne d’Obama, ils parlent bien. Bref, ils sont charmants. Mais des Gayets a une inquiétude : « Comment faire accepter ce dispositif aux socialistes ? »

Quand les militants voient débarquer ces jeunes gens d’Harvard, leurs « têtes de consultants », leurs méthodes d’entreprise, leur jargon (« coaching » et « rétroplanning »), eh bien, contre toute attente, ça passe. Ils parcourent ensemble les quartiers qui votent le moins en Ile-de-France. « Ils ont indéniablement leur part dans la victoire, analyse des Gayets. Mais, surtout, ils sont arrivés au bon moment : ils ont permis au parti de s’interroger sur ses méthodes de campagne. »

En 2012, le trio est rappelé pour la campagne de François Hollande. La victoire est grisante. Ils décident de faire de cette expérience un business. Mais les partis ne disposent pas de budgets énormes pour les consultants. « On se rend compte que pour gagner de l’argent, il vaut mieux faire du logiciel que du conseil. Avec du logiciel, on peut déployer notre méthode à très grande échelle. »

Le PS, client pour les législatives

Un quinquennat plus tard, les Bostoniens sont à la tête d’une boîte florissante, dont les clients comptent des députés, un président de la République et peut-être le prochain. Emmanuel Macron leur a confié sa campagne présidentielle cet automne. Solférino vient juste de signer pour les législatives. Tous convoitent Cinquante Plus Un, un logiciel de stratégie et d’organisation des campagnes électorales capable de dire aux candidats à quels électeurs parler et où leur parler.

Les trois jeunes gens ont travaillé pour la campagne de François Hollande en 2012. C’est après la victoire qu’il ont décidé de faire de cette expérience un business. 

« On découpe la France en 67 000 petits carrés qui correspondent aux bureaux de vote. Pour chacune de ces zones, on a les résultats de toutes les élections depuis 2004 et toutes les données sociodémographiques issues des recensements de l’Insee. L’âge, le revenu, le sexe, la situation familiale et professionnelle, explique-t-on à LMP. A partir du moment où vous avez ces données, vous êtes capables de comprendre et de prédire le comportement électoral des gens. Où sont les indécis ? Les “à persuader” ? Les abstentionnistes ? »

La dernière version de Cinquante Plus Un vend du rêve. Jusque-là, il manquait une chose à ce super logiciel : de la fraîcheur. Il n’appréhendait guère les soubresauts de l’actualité, les colères contre un candidat englué dans les affaires ni les volte-face des indécis. Un partenariat signé avec Ipsos à la fin de l’année 2016 est venu combler ce manque. Désormais Cinquante Plus Un recoupe ses données avec les enquêtes d’opinion recueillies par l’institut de sondages.

« Tous les partis politiques, sauf le Front national »

Une fois le logiciel acheté – une circons­cription coûte environ 3 000 euros – le candidat a droit à une démo. Il lui suffit de cliquer sur un lien dans la solitude de son bureau. Une page sur un écran l’accueille avec chaleur : « Bonjour démo-député ! » Les écouteurs vissés dans les oreilles, il faut se laisser guider par la voix d’une commerciale, qui en explique le fonctionnement.

« NOUS NE SOMMES PAS PARTISANS, NOUS TRAVAILLONS POUR TOUS LES PARTIS POLITIQUES, SAUF POUR LE FRONT NATIONAL. » ARTHUR MULLER

Depuis 2013, plus de 800 candidats à différentes élections ont acheté le package complet. « Nous ne sommes pas partisans, précise Arthur Muller. Nous travaillons pour tous les partis politiques, sauf pour le Front national. Economiquement, si on pouvait vendre notre logiciel à tous les candidats, mêmes rivaux, ce serait l’idéal. » A la guerre comme à la guerre, celui qui paye le plus décroche l’exclusivité du territoire qu’il convoite. Pour les législatives de 2017, le PS et En marche ! en ont ainsi réservé un certain nombre.

Seuls sur le marché en 2013, Liegey-Muller-Pons compte désormais quelques concurrents en France. Les français Spallian et Federavox, qui ont travaillé avec Alain Juppé et François Fillon, l’américain NationBuilder, qui s’occupe autant de la campagne de Fillon que de celle de Mélenchon. « Notre approche est devenue mainstream, mais on est les seuls en Europe à proposer une offre aussi précise. »

Prochaine étape : l’ouverture d’un bureau en Allemagne est prévue en septembre. Pour accompagner les législatives. « Ils ont indéniablement contribué à apporter une certaine rationalisation dans les campagnes électorales françaises, ce sont des pros », observe Clémence Pène. Cette ancienne responsable de la communication numérique d’Anne Hidalgo et chercheuse en sciences politiques s’interroge toutefois, après la défaite d’Hillary Clinton, adepte de ce genre d’outils : « Tout de même, la victoire de Trump… ça pousse à relativiser la science des algorithmes. »

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