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Jours tranquilles à Paris
coronavirus
16 octobre 2020

Emmanuel Macron acte l’échec de l’application StopCovid et annonce une nouvelle version : « Tous anti-Covid »

Par Florian Reynaud - Le Monde

L’application de suivi de cas contacts du gouvernement n’a été téléchargée que 2,6 millions de fois en quatre mois. « Ça n’a pas marché », a admis le président de la République, qui a annoncé une nouvelle version pour le 22 octobre, dont la priorité sera « l’information » sur la maladie.

Le président de la République a reconnu, mercredi 14 octobre, que l’application StopCovid, conçue pendant le confinement pour améliorer le suivi des contaminations au coronavirus, avait été un échec. « Ça n’a pas marché », a déclaré Emmanuel Macron sur France 2 et TF1, dans une intervention où il a annoncé l’instauration d’un couvre-feu en Ile-de-France et dans huit métropoles.

Le président de la République a admis que l’application française pour smartphones de suivi des cas contacts avait été « beaucoup moins téléchargée » que dans d’autres pays européens où un dispositif similaire avait été mis en place. « Personne n’a réussi à [en] faire un vrai outil d’alerte », a-t-il ajouté.

StopCovid, sous sa forme actuelle, a été installée environ 2,6 millions de fois depuis son lancement début juin. C’est bien moins que les applications britannique et allemande, téléchargées respectivement 16 millions et 20 millions de fois. Outre-Rhin et outre-Manche, les autorités n’ont en revanche pas communiqué sur le nombre de cas contacts signalés grâce leur dispositif.

Selon les derniers chiffres transmis par le gouvernement français la semaine passée, ce sont 7 969 personnes qui se sont déclarées comme étant positives au Covid-19 dans l’application, générant seulement 472 notifications envoyées à de potentiels cas contacts. Cela alors qu’actuellement, la France compte en moyenne 20 000 nouveaux malades par jour, selon ce qu’a déclaré Emmanuel Macron mercredi soir.

Une nouvelle « application d’information »

En complément aux nouvelles mesures annoncées mercredi en France, le gouvernement publiera le 22 octobre une nouvelle version de l’application. Renommée « Tous anti-Covid », elle conservera comme objectif de faciliter le contact tracing et le suivi des chaînes de contamination. Mais, a précisé Emmanuel Macron, il s’agira surtout d’une « application d’information », prévenant les utilisateurs de « la circulation du virus, des points pour se faire tester, etc. ».

Par ailleurs, le gouvernement donnera « un mode d’emploi très clair » aux utilisateurs, afin de les sensibiliser à l’utilisation de l’application. Cela consistera, selon Emmanuel Macron, à « dire aux gens : quand vous allez au restaurant, au bar, à chaque fois que [vous êtes] dans un endroit où il y a risque », il faut allumer l’application.

C’est également ce que soulignait le ministre de la santé, Olivier Véran, lors d’un point presse le 17 septembre, en parlant de StopCovid :

« Si vous n’avez pas envie de la brancher toute la journée, je vous demande au moins de le faire quand vous allez dans un bar ou dans un endroit où vous n’êtes pas sûr de pouvoir respecter la distanciation sociale. »

Par ailleurs, une nouvelle société doit remplacer fin octobre Capgemini, qui travaillait jusqu’alors gratuitement comme chef de projet sur StopCovid. Elle sera désignée via une procédure d’appel d’offres, et le plafond mensuel de dépenses liées à l’application augmentera, de 100 000 euros aujourd’hui à « probablement autour de 200 000 euros », a fait savoir le secrétaire d’Etat chargé du numérique, Cédric O

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15 octobre 2020

Covid-19 : Emmanuel Macron choisit le couvre-feu pour tenter d’endiguer la deuxième vague

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Par Delphine Roucaute, Olivier Faye, Alexandre Lemarié - Le Monde

Lors d’un entretien télévisé mercredi, le président de la République a jugé qu’un reconfinement général du pays « serait disproportionné ».

La France s’apprête à replonger en apnée « au moins jusqu’à l’été 2021 ». Voilà le message qu’est venu annoncer Emmanuel Macron à ses concitoyens, mercredi 14 octobre, alors que l’épidémie de coronavirus retrouve selon les termes du chef de l’Etat une « situation préoccupante » sur le territoire national, avec près de 20 000 nouveaux cas déclarés par jour et une occupation à 32 % des services de réanimation dans les hôpitaux par des patients atteints du Covid-19. « Nos soignants sont très fatigués (…) Nous n’avons pas de lits en réserve », a-t-il prévenu, alors que le virus s’est répandu sur l’ensemble du pays, empêchant ainsi des transferts de malades entre les régions.

Le temps de l’insouciance, qui s’était ouvert durant l’été – M. Macron avait lui-même évoqué une « sortie de crise », le 14 juillet – est désormais clos. « Nous sommes dans la deuxième vague. Le virus recircule très vite en Europe et dans notre pays », a alerté le locataire de l’Elysée, lors d’un entretien sur TF1 et France 2. Ce qui l’amène, comme en Allemagne ou en Espagne, à imposer des mesures restrictives.

Pour « freiner la diffusion du virus », et ainsi « reprendre le contrôle », le président de la République a annoncé qu’un couvre-feu sera mis en place à partir de samedi, entre 21 heures et 6 heures, en Ile-de-France et dans huit métropoles : Lille, Grenoble, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Toulouse et Saint-Etienne.

Cette mesure de privation de liberté doit durer au moins quatre semaines. Si le Parlement l’autorise, le chef de l’Etat souhaite l’étendre sur six semaines, soit jusqu’au 1er décembre. Des dérogations seront possibles, uniquement dans certains cas, comme les travailleurs de nuit. En cas de non-respect du couvre-feu, des amendes de 135 euros seront délivrées ; elles pourront s’élever à 1 500 euros en cas de récidive.

Pas question de mettre totalement le pays à l’arrêt

Alors que l’instauration du couvre-feu a fait débat jusqu’au sein même du gouvernement, Emmanuel Macron a justifié cette mesure par la nécessité de « réduire les moments de convivialité » privés, qui sont « des vecteurs d’accélération du virus », tout en permettant la continuité de la vie économique, sociale et éducative.

Les écoles, lycées et universités resteront ouverts, a-t-il souligné. Pas question de mettre totalement le pays à l’arrêt, comme ce fut le cas lors de la première vague. A l’heure actuelle, « reconfiner le pays serait disproportionné », a estimé M. Macron, qui veut à tout prix éviter de recourir à cette extrémité, aux conséquences jugées désastreuses.

En parallèle, le gouvernement a toutefois rétabli par décret lors du conseil des ministres l’état d’urgence sanitaire sur l’ensemble du pays, qui lui permet de disposer d’un cadre juridique afin d’adapter les restrictions dans les mois à venir, allant jusqu’au confinement. Manière de se garder une marge de manœuvre, au cas où. « Si l’on ne veut pas devoir prendre des mesures plus dures, il faut respecter les règles », a d’ailleurs mis en garde le chef de l’Etat. Son objectif étant de revenir à une situation de 3 000 à 5 000 nouveaux cas par jour et à 10 %-15 % de lits en service de réanimation occupés par des malades du Covid-19.

Pour autant, Emmanuel Macron n’a pas interdit aux Français de partir en vacances à la Toussaint. Malgré les restrictions en vigueur, les déplacements entre les régions ne seront pas réduits, a-t-il indiqué. Une injonction contradictoire, en apparence, que le chef de l’Etat a assortie d’une recommandation appuyée, en demandant aux vacanciers de respecter scrupuleusement les gestes barrières lors de leurs déplacements pour ne pas propager le virus. En particulier lors des réunions de famille ou entre amis, durant lesquelles il a appelé à ne pas se rassembler à plus de six personnes. Une sorte de « en même temps » entre la préservation de certaines libertés et l’instauration de restrictions. Une stratégie résumée en une formule : « On n‘infantilise pas, on responsabilise. »

StopCovid, « ça n’a pas marché »

Autre nouveauté : Emmanuel Macron s’est converti au mea culpa. Sur la stratégie en matière de dépistage, d’abord – près de 1,4 million de tests sont réalisés chaque semaine en France. « On a rencontré de vraies difficultés », a reconnu le chef de l’Etat, alors que les files d’attente se sont allongées devant les laboratoires d’analyse médicale pendant des semaines et que les délais pour obtenir un résultat excèdent parfois cinq ou six jours. « Nous allons rentrer dans une stratégie où on va pouvoir réduire drastiquement les délais », a-t-il promis.

Pour mieux suivre l’évolution du virus sur le territoire, l’exécutif veut miser sur les tests antigéniques, annoncés depuis septembre par le ministre de la santé, Olivier Véran, mais qui sont encore à l’état d’expérimentation. M. Macron a aussi évoqué un possible recours aux autotests, sur lesquels la Haute Autorité de santé ne s’est pas encore prononcée, contrairement aux tests antigéniques, dont les modalités du déploiement sur le territoire devraient être annoncées prochainement.

Le chef de l’Etat a par ailleurs reconnu l’échec de l’application StopCovid lancée dans la foulée du déconfinement pour permettre de repérer les cas contacts de personnes positives au Covid-19. « Ça n’a pas marché », a-t-il assumé à propos de cet outil qui, avec seulement 2,6 millions de téléchargements depuis juin, « a été beaucoup moins téléchargé » que dans les autres pays européens.

Une nouvelle application, baptisée « Tous anti-Covid », doit voir le jour le 22 octobre, a annoncé le président de la République, et devrait fournir à ses utilisateurs des informations quotidiennes sur l’état de la pandémie ainsi que sur les lieux où se faire tester. Une manière, veut croire M. Macron, de contribuer à sa popularité, en espérant que les Français l’activent lorsqu’ils se trouveront dans des lieux fréquentés par du public comme les restaurants.

Une crise « inégalitaire »

Durement touchés par les nouvelles règles de couvre-feu, ces derniers pourront bénéficier, à l’image d’autres secteurs d’activité tels que l’événementiel ou le monde de la culture, de « dispositifs de soutien supplémentaires », a avancé le chef de l’Etat, notamment à travers le recours au chômage partiel ou l’accès au fond de solidarité pour les entreprises. Ce qui n’a pas empêché les fédérations professionnelles du secteur hôtellerie-cafés-restauration (HCR) de déplorer « une fermeture déguisée » de leurs établissements.

Les entreprises pourront par ailleurs proposer « deux à trois jours de télétravail par semaine » à leurs employés, a suggéré M. Macron, pour « réduire un peu la pression collective », mais pas à temps plein. On a « besoin d’échanger avec les collègues de travail », a justifié l’ancien ministre de l’économie. Un satisfecit pour le Medef. La branche parisienne de l’organisation patronale avait alerté sur le fait qu’un télétravail à 100 % pourrait aggraver la crise économique et « fragiliser encore les entreprises ».

Accusé par ses contempteurs de mener une « politique antisociale », Emmanuel Macron, enfin, a rejeté l’idée soumise, entre autres, par le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, d’augmenter le revenu de solidarité active (RSA) et d’étendre son versement aux jeunes âgés de 18 à 25 ans. A la place, le locataire de l’Elysée a annoncé le versement durant les six semaines du couvre-feu d’une « aide exceptionnelle » de 150 euros par personne, plus 100 euros par enfant, pour tous les allocataires du RSA et des aides aux logements (APL).

« Je préfère cette aide exceptionnelle massive plutôt qu’une transformation de nos minima sociaux », a défendu M. Macron face à cette crise « inégalitaire », a-t-il reconnu, pour les plus précaires. « C’est dur d’avoir 20 ans en 2020 », a-t-il déploré, reconnaissant le « sacrifice terrible » vécu par cette génération, qui voit ses études et sa vie sociale entravée par la crise sanitaire, et son entrée sur le marché du travail compliquée par la crise économique.

Présenter un profil rassembleur

Tout au long des quarante-cinq minutes d’entretien, Emmanuel Macron s’est attaché à se montrer concret et précis, à l’image de son ancien premier ministre, Edouard Philippe, et il a assumé le terme de « couvre-feu », après avoir hésité en mars à prononcer celui de « confinement ». Le chef de l’Etat sait que la clarté et la pédagogie peuvent se révéler essentielles pour faire accepter aux Français de nouvelles mesures de restrictions de liberté, alors qu’une partie de l’opposition met en garde face à un risque de « jacquerie ».

Depuis la rentrée, la stratégie de l’exécutif apparaissait aux yeux de beaucoup comme étant trop fluctuante. De la même manière, M. Macron a tenu à faire savoir que les élus locaux des métropoles concernées par le couvre-feu avaient été prévenus en amont de cette initiative. « Je vais demander à nos maires de nous proposer des plans de prévention », a-t-il ajouté. Une façon d’inclure les collectivités. Pas question de rééditer l’épisode de la bronca des élus marseillais, le 23 septembre, suite à la fermeture des bars et des restaurants.

Au moment où le pays affronte une crise multiforme, le chef de l’Etat s’est également efforcé de présenter un profil rassembleur. « Nous nous en sortirons les uns et les autres », a-t-il déclaré, en appelant les Français à « être une nation de citoyens solidaires ». Comme s’il s’agissait de se poser en père de la nation, à un an et demi de l’élection présidentielle.

15 octobre 2020

20 millions de Français touchés par le couvre-feu

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Couvre-feu en Ile-de-France et dans huit métropoles, la Bretagne épargnée, des déplacements sans restrictions, notamment pour les vacances de la Toussaint, voici ce qu’il faut retenir de l’intervention d’Emmanuel Macron.

1 Couvre-feu en Ile-de-France et dans huit métropoles

Emmanuel Macron a annoncé, mercredi soir, qu’un couvre-feu entre 21 h et 6 h serait mis en place à partir de samedi, pour au moins quatre semaines, en Ile-de-France et dans huit autres métropoles afin d’endiguer l’épidémie de covid-19. Les métropoles de Lille, Grenoble, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Toulouse et Saint-Étienne sont également concernées par cette mesure que le chef de l’État entend étendre jusqu’au 1er décembre, si le Parlement l’autorise. Le couvre-feu concerne environ 20 millions de personnes. La Bretagne n’est pas concernée, notamment l’agglomération rennaise.

« Le couvre-feu durera quatre semaines et nous irons devant le Parlement pour le prolonger jusqu’au 1er décembre. Six semaines, c’est le temps qui nous paraît utile », a-t-il estimé. « L’objectif, c’est de pouvoir continuer à avoir une vie économique, à ce que les écoles, les lycées, les universités soient ouvertes, à ce que nos concitoyens puissent travailler tout à fait normalement et à ce qu’il puisse y avoir une vie sociale mais en réduire les aspérités », a-t-il expliqué.

Des « autorisations » seront nécessaires pour « rentrer du travail après 21 h ou pour le travail de nuit », a détaillé Emmanuel Macron, en précisant que des « amendes » seraient délivrées en cas de non-respect du couvre-feu. « Nous allons continuer à travailler. Évidemment, pour toutes celles et ceux qui rentrent du travail à 21 h ou qui travaillent de nuit, il y aura une autorisation. Toutes celles et ceux qui ont des urgences, par exemple sanitaires, il y aura des autorisations », a poursuivi le chef de l’État. « Il y aura des amendes de 135 euros (…) en cas de récidive, ce sera 1 500 euros », a-t-il ajouté.

Face à une situation épidémique qu’il juge « préoccupante », Emmanuel Macron, égrainant les derniers chiffres d’entrées en réanimation ou d’hospitalisations, a appelé les Français à « réagir » car « le virus est partout en France ». « Nous sommes dans une situation qui est préoccupante et qui justifie que nous ne soyons ni inactifs, ni dans la panique », a-t-il ajouté.

2 Pas de restriction pour les vacances

Emmanuel Macron a affirmé que les restrictions n’empêcheront pas les Français de partir en vacances à la Toussaint, mais il faudra qu’ils respectent les règles pour ne pas propager le virus. « Demander aux gens de rester confinés dans un appartement et de ne pas aller dans un lieu de vacances, ce serait disproportionné », a déclaré le Président lors de son interview télévisée, appelant les Français à respecter « les règles comme s’ils étaient chez eux » lors de leurs déplacements. « Nous en avons jusqu’à l’été 2021 au moins avec ce virus, tous les scientifiques sont clairs », a-t-il aussi prévenu.

3 Les rassemblements privés limités

Le chef de l’État a demandé aux Français de ne pas « être plus de six à table » dans les réunions privées, afin de freiner la deuxième vague de l’épidémie. Comme dans les restaurants, « cette règle de six au maximum pour notre vie personnelle, il faut le faire », a-t-il préconisé, en recommandant aussi de « mettre au maximum le masque, y compris en famille ou entre amis ».

4 Le télétravail

« deux à trois jours par semaine »

Emmanuel Macron a préconisé « deux à trois jours de télétravail par semaine » dans les entreprises où cela est possible, pour « réduire un peu la pression collective ». « Il faut que ce soit aussi négocié dans les branches et au plus près dans l’entreprise », a souligné le chef de l’État, tout en relevant qu’on « a besoin d’échanger avec les collègues de travail ».

5 Des aides supplémentaires

Le Président a promis des aides supplémentaires aux secteurs économiques qui seront affectés par le couvre-feu, comme la restauration, les théâtres, les cinémas et l’événementiel. « Nous aurons des dispositifs de soutien supplémentaires », a déclaré Emmanuel Macron, mentionnant le chômage partiel et le fonds de solidarité, récemment élargi. Par ailleurs, les bénéficiaires du RSA et des allocations logement auront « une aide exceptionnelle, pendant les six semaines qui viennent, de 150 euros plus 100 euros par enfant », a annoncé le chef de l’État. « Ce qui permettra d’aller entre 100 et 450 euros, ce qui est plus qu’une revalorisation. »

6 Une nouvelle application

Une nouvelle version de StopCovid, l’application de traçage des malades du coronavirus, sera lancée le 22 octobre sous le nom de « Tous anti-Covid », après l’échec de sa première mouture.

15 octobre 2020

Fini de rire. Emmanuel Macron, qui s'était drapé

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Fini de rire. Emmanuel Macron, qui s'était drapé en chef de guerre pendant le confinement, renoue avec le vocabulaire guerrier. Ce mercredi, il a donc annoncé la mise en place à partir de samedi d'un couvre-feu de 21 heures à 6 heures du matin en Ile-de-France et dans huit métropoles en zones d'alerte maximale, et ce, pour une durée d'au moins un mois. Le chef de l'État, qui, il y a encore quelques semaines, expliquait volontiers qu'il fallait s'habituer à vivre avec le virus et ne souhaitait pas imposer de nouvelles contraintes, s'est donc ravisé. Il est vrai que depuis, la deuxième vague du Covid flambe. Les appels à la vigilance de Jean Castex n'ont guère eu d'effets, les comportements en matière de précaution et de gestes barrière se sont visiblement relâchés. Alors, à la veille des vacances de la Toussaint, avant que les services de réanimation ne soient saturés, le président a voulu frapper fort. Il a justifié la nécessité de ce tour de vis supplémentaire pour éviter le pire, un nouveau confinement général. A-t-il convaincu ? Cela reste à démontrer... le Parisien

14 octobre 2020

Emmanuel Macron et le Coronavirus

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14 octobre 2020

Coronavirus et politique

covid et tourisme

14 octobre 2020

Coronavirus

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13 octobre 2020

Personnel soignant contre le coronavirus

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13 octobre 2020

Pandémie - Covid-19 : et si le virus fusionnait avec un autre ?

NEW SCIENTIST (LONDRES)

Le virus responsable du Covid-19 pourrait se recombiner avec un autre. Ce ne serait pas forcément grave, assurent les chercheurs, mais la vigilance s’impose.

Si le risque de concomitance des épidémies de grippe et de Covid-19 cet hiver tracasse les médecins, certains virologues s’inquiètent à l’idée d’un autre scénario : l’apparition éventuelle d’un “frankenvirus”.

Sars-CoV-2, le virus qui provoque le Covid-19, est très certainement issu de l’hybridation de deux coronavirus différents. Les détails restent flous, mais d’après le séquençage du génome du virus, ce mélange se serait produit chez une chauve-souris il y a environ dix ans. L’animal aurait été infecté simultanément par deux coronavirus étroitement apparentés, qui auraient fusionné pour en former un nouveau.

Une telle recombinaison n’est pas inhabituelle chez les coronavirus. “Si l’on regarde dans l’arbre généalogique des coronavirus, on constate qu’il y a partout des recombinaisons”, explique le virologue Samuel Díaz-Muñoz de l’université de Californie, à Davis.

Co-infection et hybridation possibles

Il y a deux raisons à cela. Premièrement, les coronavirus tolèrent une co-infection : contrairement à de nombreux autres virus, ils acceptent de cohabiter avec d’autres virus au sein d’un même organisme.

Deuxièmement, la façon dont les coronavirus répliquent leurs génomes rend l’hybridation non seulement possible mais probable. Ce sont des virus à ARN, qui ont normalement un taux de mutation très élevé (le taux le plus élevé de toutes les entités biologiques connues) parce que les enzymes qui copient leur ARN sont dépourvues de fonction de relecture. Un taux de mutation élevé permet à un virus de développer rapidement une résistance à la réponse immunitaire de son hôte.

Mais les coronavirus constituent l’exception à la règle, car leurs enzymes de réplication [les réplicases] possèdent une fonction de relecture. C’est ainsi que Sars-CoV-2 s’est révélé très résistant aux mutations. Selon Samuel Díaz-Muñoz, seulement six mutations seraient apparues jusqu’à présent.

La variabilité des coronavirus provient en fait d’un autre facteur : les enzymes intervenant dans leur réplication sautent souvent d’une partie de l’ARN à une autre. Grâce à cela, les coronavirus excellent à mélanger leurs propres génomes pour créer des variations [en intervertissant des bouts, par exemple]. Cela leur permet également de voler le matériel génétique d’autres coronavirus étroitement apparentés. “Cela fait partie des éléments qui facilitent le saut d’une espèce à une autre. Pour moi, il ne fait aucun doute que la recombinaison chez une chauve-souris a joué un rôle dans l’émergence du Sars-CoV-2”, explique Samuel Díaz-Muñoz. On craint désormais que cela ne se reproduise à l’intérieur d’un être humain.

Recombinaison de son propre génome

Les recherches menées par Huiguang Yi à la Southern University of Science and Technology de Shenzhen, en Chine, laissent en effet penser que Sars-CoV-2 pourrait recombiner son génome à l’intérieur même des cellules humaines. Après avoir analysé 84 génomes rendus publics de ce virus prélevés chez des humains, le chercheur en a identifié qui n’avaient pu se former que par recombinaison.

Il existe également de nombreux cas documentés de co-infection par le Sars-CoV-2 et d’autres virus respiratoires, dont celui de la grippe, le rhinovirus, le virus respiratoire syncytial et les coronavirus saisonniers à l’origine des rhumes les plus courants. C’est cette dernière catégorie qui est surtout préoccupante, car elle est proche du Sars-CoV-2 et donc susceptible de s’hybrider avec lui.

[Parmi les coronavirus capables d’infecter les humains,] quatre coronavirus saisonniers circulent largement. Il y a aussi le virus du Sras [syndrome respiratoire aigu sévère], qui a provoqué une épidémie de 2002 à 2004. Il n’est plus en circulation, mais les virologues craignent son retour. Enfin, il y a le coronavirus du Mers, apparu en 2012 et qui circule toujours faiblement. On redoute qu’une co-infection humaine avec le Sars-CoV-2 et un second coronavirus ne soit le creuset d’un nouveau virus, voire d’une nouvelle pandémie.

Une mise en garde s’impose toutefois. Dans les milieux médicaux, on entend par “co-infection” l’infection simultanée d’un hôte individuel par deux ou plusieurs agents pathogènes, pas nécessairement dans une même cellule de cet hôte. Selon Samuel Díaz-Muñoz, on ne sait pas encore si une co-infection cellulaire se produit avec le virus Sars-CoV-2, mais d’après ce que l’on sait des coronavirus, il est probable que ce soit le cas. Il alerte :

On se fait du mauvais sang à cause de la grippe, mais nous devrions en fait accorder plus d’attention aux coronavirus saisonniers. Ils ne font pas de bruit, mais à l’heure actuelle, une des questions les plus importantes est de savoir ce qui va se passer avec eux.”

On ignore si le Sars-CoV-2 est capable de se recombiner avec un coronavirus commun, mais on ne peut pas l’exclure. “Combiner correctement le matériel génomique de deux virus est plus compliqué lorsque les virus sont très différents, explique Raúl Rabadán, de l’université de Columbia, à New York. S’il y a une co-infection entre un coronavirus commun et Sars-CoV-2, il est peu probable, mais pas impossible, que les recombinants potentiels soient viables.”

Pas nécessairement méchant

Huiguang Yi nous a confié qu’il n’était pas particulièrement inquiet au sujet d’une recombinaison entre le Sars-CoV-2 et l’un des coronavirus saisonniers à l’origine des rhumes, car leurs génomes ne sont pas assez proches. En revanche, c’est une tout autre histoire avec les virus du Sras et du Mers, ou avec les coronavirus encore inconnus de la même famille. Celui du Sras est celui qui présente le plus de similitudes sur le plan génomique et donc le plus dangereux, selon lui.

Aussi inquiétant qu’il puisse paraître, un virus hybride ne serait pourtant pas nécessairement plus méchant que le Sars-CoV-2, souligne Samuel Díaz-Muñoz. Il pourrait devenir un virus respiratoire léger comme le rhume en combinant les caractéristiques moins virulentes des deux virus parents. “Cela pourrait constituer une évolution à l’avantage du virus qui pourrait se propager plus facilement si les gens ne restent plus à l’abri chez eux”, explique-t-il.

Pour Huiguang Yi, même si une fusion est peu probable, une recombinaison dans Sars-CoV-2 reste une préoccupation majeure. Elle engendrerait une variation génétique qui pourrait rendre le virus plus virulent, plus résistant aux médicaments et mieux à même d’échapper à notre système immunitaire. Elle pourrait également rendre inutile les diagnostics fondés sur les tests d’ARN. Les médecins et les spécialistes du contrôle des maladies devraient s’en inquiéter, prévient le chercheur.

Graham Lawton

Source

New Scientist

LONDRES http://www.newscientist.com/

9 octobre 2020

Covid-19 - Nouvelles restrictions dans quatre villes, un “vent d’inquiétude” souffle sur la France

conavirus villes

COURRIER INTERNATIONAL (PARIS)

Lille, Lyon, Grenoble et Saint-Etienne passeront à partir de samedi en zone d’alerte maximale en raison de la dégradation des indicateurs liés à l’épidémie de Covid-19, a annoncé jeudi le ministre de la Santé Olivier Véran.

“Augmentation du niveau d’alerte” dans quatre nouvelles villes françaises, résume la BBC : en raison de la dégradation des indicateurs liés à l’épidémie de Covid-19, Lille, Lyon, Grenoble et Saint-Etienne passeront à partir de samedi en zone d’alerte maximale, a annoncé le ministre de la Santé, Olivier Véran, jeudi 9 octobre.

“La situation s’est dégradée dans plusieurs métropoles ces derniers jours”, a déploré le ministre lors de sa conférence de presse hebdomadaire, ce qui va conduire à “basculer” certaines d’entre elles dans un niveau supérieur d’alerte.

Ce classement en alerte maximale entre en vigueur lorsque le taux d’infection dans une localité dépasse 250 infections pour 100 000 personnes et qu’au moins 30 % des lits de soins intensifs sont réservés aux patients atteints de Covid-19, explique la BBC. “Les bars et restaurants devront fermer, comme ils l’ont fait à Paris en début de semaine et à Marseille le mois dernier”, ajoute la chaîne. Ce type de mesures sanitaires renforcées avait aussi été décidé pour la Guadeloupe.

Pour Toulouse et Montpellier, “nous nous donnons quelques jours”, jusqu’à lundi matin, pour prendre éventuellement cette même décision, a ajouté Olivier Véran. Le ministre a d’autre part indiqué que Dijon et Clermont-Ferrand seraient placés à partir de samedi matin en alerte renforcée, un cran en-dessous.

“Vent d’inquiétude”

Ces mesures ont été annoncées alors que la France a enregistré “un nombre quasi record” de plus de 18 000 nouveaux cas jeudi, note la télévision britannique. La proportion de tests qui reviennent positifs en France “est passée à 9,1 %, contre 4,5 % il y a un mois”, relève pour sa part The Guardian.

“Depuis quelques jours, la situation des hôpitaux français est à nouveau sous tension” et “les services de soins intensifs sont sous pression, alors que les capacités en réanimation n’ont pas augmenté depuis mars”, s’alarme, en Suisse, la Tribune de Genève. faisant état d’un “vent d’inquiétude” soufflant “partout en France”, quant à “la capacité” du système hospitalier “à absorber la vague hivernale du Covid-19”. Au début de cette année, la France avait été l’un des pays les plus touchés par la pandémie en Europe, rappelle la radio allemande Deutsche Welle.

Pour le New York Times, “la France se prépare à un retour aux restrictions qui avaient été mises en place lorsque le virus a frappé le pays pour la première fois, même si des contestations contre cette idée se sont élevées dans le sud du pays”. Le journal américain rappelle que dans un sondage IFOP publié le 26 septembre, 72 % des Français s’étaient dits prêts à se reconfiner pour faire face à la crise sanitaire.

Plus généralement, l’Europe dans son ensemble lutte pour endiguer une résurgence du coronavirus, souligne The Guardian. “En tant que région, l’Europe signale désormais plus de cas que l’Inde, le Brésil ou les États-Unis.” En Espagne, El País rapportait jeudi que de nouveaux pics d’infection avaient été enregistrés “au cours des dernières 24 heures” dans au moins sept pays européens.

La BBC fait le même constat :

La situation de la France en matière de coronavirus reflète celle d’autres pays européens, dont les Pays-Bas, la Pologne, l’Ukraine et la République tchèque, qui ont tous enregistré une augmentation record du nombre de cas quotidiens signalés jeudi. Même l’Allemagne, qui est un succès relatif de la pandémie en Europe, a commencé à voir ce que son ministre de la Santé a appelé une augmentation inquiétante des cas.”

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