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Jours tranquilles à Paris
coronavirus
11 septembre 2020

Trump reconnaît avoir volontairement minimisé la menace du Covid-19.

Lors d’entretiens avec le journaliste Bob Woodward, célèbre pour avoir révélé le scandale du Watergate, Donald Trump a reconnu avoir volontairement minimisé la menace représentée par le Covid-19, sans rien ignorer de sa dangerosité, pour éviter la “panique”, selon le Washington Post. Le 7 février, le président américain expliquait au journaliste que le Covid-19 était “un truc mortel”. Et le 19 mars, au téléphone, il assurait avoir “toujours voulu minimiser” la maladie, “parce que je ne veux pas créer de panique”. Alors que le virus a fait près de 190 000 morts aux États-Unis, Donald Trump s’est rendu coupable de “trahison” envers le peuple américain, a estimé Joe Biden, son concurrent démocrate à la prochaine élection présidentielle.

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9 septembre 2020

Circulation du coronavirus à Rennes : le port du masque désormais obligatoire partout

La circulation de la Covid-19 s’intensifie dans la métropole rennaise, où la densité et le brassage de populations sont propices à une diffusion rapide du virus. Ce 9 septembre, la maire, la préfète accompagnées par l'Agence régionale de santé ont annoncé la mise en place du niveau 2.

Nathalie Appéré, maire de Rennes, Michèle Kirry, préfète d'Ille-et-Vilaine, Anne-Brice Billi, directrice de cabinet à l'ARS (Agence régionale de santé) Bretagne et Christian Willhelm, directeur de l'académie d'Ille-et-Vilaine, font le point sur la situation de l'épidémie

Ille-et-Vilaine Rennes

Un plan métropolitain, de prévention et de protection a été prévu par Rennes Métropole, en lien avec la préfecture, l'Agence régionale de santé et l'académie de Rennes. Ce 9 septembre et lors d'une conférence de presse, Nathalie Appéré et Michèle Kirry ont annoncé la mise en place de son niveau 2. En cause ? "Nous faisons un constat préoccupant, la circulation active du virus ne fait que croître ce qui justifie ce passage au niveau 2" a déclaré la préfète.

Le département d'Ille-et-Vilaine est le plus touché par l'épidémie dans la région. Pour Rennes Métropole, le taux d'incidence est de 93 cas pour 100 000 habitants. Pour le département en intégralité, on recense 68 cas pour 100 000 habitants à ce jour.

Port du masque obligatoire dans toute la ville de Rennes

Le port du masque est désormais étendu partout dans Rennes, à l'exception de trois zones identifiées : la Prévalaye, les Gayeulles et les Landes du Breuil a expliqué Nathalie Appéré. Cette mesure s'applique dans les communes intra-rocades (les plus proches de Rennes) comme Cesson-Sévigné, Chantepie et Vezin-le-Coquet.

Dans les prochains jours, les 43 communes de Rennes Métropole devront aussi appliquer cette règle, dans des zones denses identifiées et délimitées. Un arrêté détaillera ces périmètres, pour chacune d'entre elles.

Notre philosophie c'est mettre en place, au bon moment, un certain nombre de mesures coordonnées, pour éviter des mesures plus contraignantes. Nous devons doser nos actions pour ne pas attenter aux libertés individuelles

Michèle Kirry, préfète d'Ille-et-Vilaine

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Les bars fermeront plus tôt

Les bars de nuit ayant habituellement l'autorisation de fermer à 3 h du matin devront, dans les prochains jours fermer à 1 h. Des discussions sont en cours avec les professionnels du secteur. Nathalie Appéré a précisé qu'il y avait une "forte incitation auprès des bars et restaurants à ouvrir des registres papiers, pour repérer les cas contacts et faciliter le traçage."

La situation dans les établissements scolaires

"Il y a des cas positifs un peu partout" a souligné Christian Willhelm, directeur académique des services de l'éducation nationale d'Ille-et-Vilaine. Il a rappelé que les contaminations se font hors du milieu scolaire, dans le cercle amical et familial, parfois lors des rassemblements à la cantine où le masque s'enlève.

33 établissements scolaires ont été touchés à ce jour, avec 18 lycées concernés. "Une classe entière peut être isolée". La situation du lycée Saint-Sauveur de Redon fermé totalement, a été évoquée. "Les malades vont bien". "D'un point de vue sanitaire il n'y avait pas d'obligation de fermer mais l'administration et le fonctionnement de l'établissement étaient fortement impactés" Saint-Sauveur comprend notamment un internat.

Les autorités n'ont pas caché que le département pourrait être placé rouge dans les prochains jours, c'est-à-dire en situation de vulnérabilité.

6 septembre 2020

Enquête - Ecole, travail, vie quotidienne : comment le Covid-19 nous plonge dans l’incertitude

Par Clara Georges - Le Monde

Après des mois chamboulés par le virus, on espérait un retour à la normale à la rentrée. Résultat, on n’a jamais été autant dans le flou. Et il semblerait que l’on doive s’y habituer.

On y verra plus clair en septembre. C’est ce qu’avait répondu le patron à ses salariés qui, avant leur départ en vacances, s’interrogeaient sur les conditions de leur rentrée. C’est ce qu’avait soupiré, résignée, la directrice de la crèche municipale aux parents en leur refourguant leur progéniture, le 10 juillet, avant de baisser le rideau et désinfecter le moindre hochet pour la soixantième fois de la journée. On y verra plus clair en septembre. C’est ce qu’on avait répondu aux grands-parents soucieux de planifier la venue des petits aux vacances de la Toussaint et, pourquoi pas, de Noël. C’est ce que disait Gilles Moëc, chef économiste du groupe AXA, lors d’une discussion téléphonique en plein mois de juillet : « En septembre, tous les économistes vont se dire : voilà, on commence à reprendre une vitesse de croisière. Je l’espère, en tout cas. »

On y verra plus clair en septembre. C’est ce qu’on s’était dit en fermant l’ordinateur pour la pause estivale, après avoir commencé à travailler, à tâtons, sur un sujet de rentrée provisoirement intitulé « Bienvenue dans un monde flou ». « Mais en septembre, plus rien ne sera flou !, avait alors rétorqué une collègue optimiste. Tout sera revenu à la normale. »

« ON NE SAIT PAS CE QUE FERONT LES PARISIENS QUAND ILS RENTRERONT – S’ILS RENTRENT ! AURONT-ILS PEUR DU COVID, DE LA CRISE ÉCONOMIQUE ? SORTIRONT-ILS ? LES CAFÉS DEVRONT-ILS FERMER À NOUVEAU ? » THOMAS BOUBOL, COGÉRANT D’UNE BRASSERIE

Nous en étions là, fin août, face à notre ordinateur rouvert depuis peu et à nos notes toujours aussi peu claires, lorsque la voix de Vadim Fravalo résonna dans la grande salle vide du Zephyr, sa brasserie Art déco du 20e arrondissement de Paris. Le gérant est au téléphone avec un fournisseur. « On s’est arrêté deux semaines. On a repris hier, et c’est un cauchemar. Le désert. Je vais te commander de la marchandise parce qu’on n’a plus rien, mais je ne sais pas si on l’écoulera… » La terrasse attend des clients qui n’arriveront pas.

Attablés autour d’un carnet de commandes, Vadim Fravalo et son associé, Thomas Boubol, s’affaissent. « On fait 10 % de ce qu’on faisait l’année dernière à la même date. Normalement, on a une cinquantaine de couverts le midi. Vous pouvez compter, regardez : on a six clients. Pareil pour les cafés, on en vend une centaine d’habitude, ce matin on en a servi dix à tout péter. » On y verra plus clair en septembre ? Mais septembre, au moment où nous parlons, c’est dans cinq jours. « Le plus difficile, c’est l’incertitude, dit Thomas Boubol. On ne sait pas ce que feront les Parisiens quand ils rentreront – s’ils rentrent ! Auront-ils peur du Covid, de la crise économique ? Sortiront-ils ? Les cafés devront-ils fermer à nouveau ? »

Les deux gérants tâtonnent. Ils sont passés de vingt-neuf plats à la carte à dix-sept. Ils commandent moins de poissons au pêcheur, moins de produits frais pour ne pas gâcher. Si les clients ne reviennent pas, ils n’auront pas la trésorerie nécessaire pour payer les fournisseurs.

Il semblerait bien que le monde soit toujours flou en cette rentrée, Covid-19 oblige. Voire qu’il faille s’habituer à cette vision mal ajustée, car il pourrait s’agir de notre nouveau quotidien pour longtemps (mais combien de temps ? C’est flou). Notre vie ressemble désormais étrangement à celle de Mel, personnage de Woody Allen dans Harry dans tous ses états, soudain devenu « out of focus ». Dans le film, les contours de Robin Williams, qui incarne Mel, ne sont plus tout à fait nets, comme si la caméra était mal réglée. Malgré un léger étonnement, et une certaine gêne, son entourage et lui semblent s’accommoder assez vite de cette bizarrerie visuelle (« Daddy’s out of focus ! Daddy’s out of focus ! », chante joyeusement son fils en voyant son père flou rentrer à la maison).

Nous y voilà, donc : retourner au bureau sans oser y laisser ses affaires, emmener les enfants à l’école en priant pour qu’ils y restent cette année, envisager des vacances dans un rayon de 100 km au cas où, s’inscrire à des activités dont on n’est pas certain qu’elles soient maintenues, attendre des annonces de Jean Castex qui ne dissipent jamais vraiment le nuage d’incertitude.

Inconfort psychique

Rien de tout cela n’est très grave, c’est sûr. Mais cette situation suscite un inconfort psychique puissant pour beaucoup de gens. Comme vient le confirmer, au milieu de la rédaction de cet article out of focus, le coup de fil d’une collègue. Nous ne nous sommes pas parlé depuis la pause estivale. Comment va-t-elle ? « Tout est très flou, et moi j’aime pas le flou, j’ai besoin de faire des sommaires sur six mois. J’ai voulu me laisser aller au flou, mais ça me met dans un état d’angoisse profond. »

Puisqu’il va bien falloir « vivre avec » (le virus, le doute, le masque…), selon l’expression consacrée qui célèbre une sorte de survivalisme de bas étage, il est peut-être utile d’aller à la rencontre de ceux qui supportent l’incertitude sans angoisse, et le flou sans lunettes. Les premiers sont morts, mais ils nous ont laissé quelques pistes, à défaut d’un mode d’emploi : ce sont les stoïciens. Ainsi Sénèque, dans ses « Lettres à Lucilius ». Lettre XIII, « Sur la force d’âme qui convient au sage. Ne pas trop craindre l’avenir » : « Ce que je te recommande, c’est de ne pas te faire malheureux avant le temps ; car ces maux, dont l’imminence apparente te fait pâlir, peut-être ne seront jamais, à coup sûr ne sont point encore. Nos angoisses parfois vont plus loin, parfois viennent plus tôt qu’elles ne doivent ; souvent elles naissent d’où elles ne devraient jamais naître. Elles sont ou excessives, ou chimériques, ou prématurées. » Autrement dit, calmos : la deuxième vague n’est pas arrivée et n’arrivera peut-être jamais. Rien ne sert de se ronger les sangs en attendant sa survenue. Facile à dire, Sénèque.

Les stoïciens – dont la philosophie est très en vogue – nous disent encore ceci (Sénèque, De la tranquillité de l’âme) : « Qui craint la mort ne fera jamais acte d’homme vivant ; mais celui qui sait bien que, dès l’heure où il fut conçu, son arrêt fut porté, celui-là vivra selon les termes de l’arrêt, et en même temps, par la même force d’âme, fera en sorte que nul événement ne soit imprévu pour lui [même la fermeture de la cantine scolaire]. En voyant d’avance le possible comme certain, il amortira le choc de tous les maux (…). La maladie, la captivité, ma maison qui s’écroule ou s’enflamme, rien de tout cela ne peut me surprendre. »

GUILLAUME MARTIAL POUR « LE MONDE »

Si les idées d’Epictète (« [Avance en] homme pénétré de cette vérité que tout ce qui peut arriver est indifférent et ne te concerne en rien. Alors, quel que soit l’événement, tu seras en mesure d’y faire face comme il convient », extrait du Manuel) ou de Sénèque ont tant de succès, c’est peut-être parce que leur lecture nous donne une excuse pour nous affranchir de leurs préceptes le reste du temps. N’oublie pas que tu es mortel ? OK, mais là je n’ai pas le temps, mon agenda déborde et je suis trop occupé à compter mes pas sur l’appli de mon smartphone. On se donne l’illusion que l’on garde la maîtrise de son destin. La vie au temps du Covid-19 répond un peu au même principe : porter un masque, respecter les distances, éviter les rassemblements, et tout ira bien – peut-être.

Hypothèses et « serious games »

Il y en a d’autres que l’ère du flou n’effraie pas : ceux dont l’incertitude est le métier. Ainsi, par exemple, des supply chain managers, des sortes de super-prévisionnistes en entreprise. Leur rôle est de coordonner tous les flux (marchandises, commandes, trésorerie, équipes…). Dans le temps, on appelait cela la « chaîne logistique », mais le métier a évolué. « Nous sommes des professionnels de la gestion de l’incertitude, résume Cyril Fougerouse, responsable en supply chain management (SCM) chez GKN Aerospace, qui fabrique des pièces pour Airbus, Boeing ou Ford, et membre de l’association française de SCM, l’AFSCM. Depuis une dizaine d’années, l’économie s’est tellement globalisée que nos entreprises dépendent de multiples facteurs impossibles à prévoir : tsunami au Japon, Brexit, pandémies… Dans notre jargon, nous résumons le monde actuel avec l’acronyme suivant : VUCA, pour “volatility, uncertainty, complexity, ambiguity”. » Et comment fait-on, en bon français, pour manœuvrer dans tant d’incertitude ? « On organise des “serious games”, répond M. Fougerouse. Une équipe de quatre personnes se connecte à un jeu qui simule une entreprise en train de perdre de l’argent. Ils doivent expérimenter, changer l’offre, les relations aux fournisseurs ou, pourquoi pas, proposer de relocaliser les achats – là au moins, ils peuvent tout oser puisqu’ils ne risquent pas de se faire virer ! »

« RECONNAÎTRE QU’IL Y A DES INCERTITUDES, MONTRER UN PEU D’HUMILITÉ, ÇA NE FAIT PAS DE MAL DE TEMPS EN TEMPS. » LAURENCE BOONE, CHEF ÉCONOMISTE DE L’OCDE

La vie étant décidément bien dangereuse, autant s’entraîner à blanc. M. Fougerouse dit encore qu’en période de crise, lui et ses collègues se réunissent pour lister des hypothèses et faire des prévisions en fonction de ces différents scénarios. Ainsi, si l’on s’aperçoit que les prévisions étaient mauvaises (« par définition, les prévisions sont fausses », ajoute-t-il, pas très rassurant), on peut toujours s’en remettre aux autres hypothèses envisagées.

Autrement dit, couvrir le champ des possibles – une autre manière d’avoir l’impression de maîtriser son destin, puisqu’on peut ainsi dire : « Je l’avais prévu ! ». C’est aussi ce qu’explique, à sa manière, Laurence Boone, chef économiste de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Pour la première fois, en juin, raconte-t-elle, l’institution a présenté deux scénarios pour ses « perspectives économiques ».

Cela n’a l’air de rien mais, dans ce monde ritualisé, où une phrase suffit à faire trembler toute la planète (le « whatever it takes » de Mario Draghi, l’ancien président de la Banque centrale européenne, pendant la crise financière), c’est une petite révolution – la preuve que le Covid-19 chamboule tout. « Il me semblait difficile de monter sur l’estrade dans le petit amphithéâtre et de dire “voilà, je pense que le scénario le plus probable sera le suivant”, raconte Mme Boone. Reconnaître qu’il y a des incertitudes, montrer un peu d’humilité, ça ne fait pas de mal de temps en temps. »

Aïe. Si même les économistes, qui peuvent affirmer avec autant d’aplomb une chose et son contraire en s’appuyant sur les mêmes chiffres, se mettent à douter, nous voici mal. Pour y voir plus clair, Laurence Boone se tourne vers d’autres disciplines (« Je n’ai jamais parlé à autant de médecins de ma vie ! »), s’adresse à des épidémiologistes, des sociologues, des spécialistes d’opinion. Et utilise de nouveaux outils pour tenter de deviner à quoi ressembleront les mois à venir : « On travaille beaucoup les données rassemblées par Google et LinkedIn pour estimer l’activité économique en temps réel avec la mobilité des personnes ou bien les recherches d’emploi : on regarde les voyages, les transports routiers, si les gens retournent au travail et comment, et si leur consommation change. »

A titre personnel, cela ne la prémunit pas contre un certain vague à l’âme : « Quand je regarde mes enfants, je me demande parfois quel monde on est en train de leur laisser. Mais je crois qu’il n’est pas juste de raisonner comme ça : j’essaie de leur donner les clés pour qu’ils puissent contribuer au monde qui se dessine, que ce soit le leur, pas une répétition du nôtre. »

Une toute-puissance bousculée

Eh bien. Nous ne sommes guère plus avancés qu’au début de l’article. Reste peut-être un espoir : trouver conseil auprès de ceux qui font la pluie et le beau temps – pas les dieux, mais les météorologistes. Eux ont les yeux rivés sur l’horizon, et ils nous prédisent l’avenir, tout bonnement. Et si c’était eux, nos sauveurs ? Ceux qui vont nous indiquer comment traverser les mois qui viennent ? « Les gens aimeraient savoir s’il leur pleuvra sur la tête quand ils franchiront le palier demain matin, résume Emmanuel Bocrie, prévisionniste chez Météo France. C’est évidemment impossible. On peut donner des indications très précises pour les minutes qui viennent sur un site donné, mais plus on s’éloigne, moins on a de certitudes. »

Alors, continue-t-il, les météorologistes ont recours à des ruses : ils donnent des indices de confiance, ils emploient un vocabulaire plus ou moins vague (« arrivée d’une traîne », « partie ouest de la France »). Tout cela pour répondre à une exigence croissante du public. « Les gens veulent partir en week-end, ils veulent faire un barbecue, il leur faut des prévisions. C’est peut-être lié à la marchandisation de la société : on dispose d’un service météo, ce service ne saurait être défaillant ; on vous annonce le beau temps, vous voulez du beau temps. La nature doit se plier à vos contraintes. »

Dans cette optique, le Covid-19, en compromettant nos projets, vient aussi calmer nos ardeurs de toute-puissance. Nous en étions là de nos réflexions nébuleuses lorsque Wafa et Edouard, des voisins dont le mariage en Tunisie a été annulé pour cause de virus, nous ont informés avoir fixé une nouvelle date. « Le 12 juin 2021, dit Wafa. D’ici là, ça devrait aller quand même, non ? » On s’est pris à douter.

5 septembre 2020

Brésil - À 90 ans, le cacique Raoni a guéri du Covid-19

raoni

O GLOBO (RIO DE JANEIRO)

Internationalement reconnu pour son combat contre la déforestation en Amazonie, le leader indigène brésilien avait été interné le 28 août en raison de problèmes pulmonaires provoqués par le nouveau coronavirus.

Le cacique Raoni Metuktire, leader du peuple Kayapó, a été autorisé vendredi 4 septembre à sortir de l’hôpital de la ville de Sinop (Mato Grosso), dans le centre du Brésil, où il était interné depuis une semaine

Comme le rappelle le site du groupe Globo G1, Raoni, dont l’âge est estimé à 90 ans, avait été contaminé par le nouveau coronavirus et “souffrait de problèmes pulmonaires”. Il a quitté l’hôpital dans la matinée et d’après son petit-fils, Patxon Metuktire, il ne rentrera pas dans son village de Metuktire, situé dans le territoire indigène de Capoto-Jarina, avant le mardi 8 septembre.

Raoni avait été interné vendredi 28 août après avoir été testé positif au Covid-19. Le cacique a été traité “avec un anticoagulant, un corticoïde et des antibiotiques, selon le protocole de l’hôpital”, précise G1.

Déjà hospitalisé en juillet

En juillet, Raoni, qui a perdu son épouse Bekwyjkà Metuktire, le 23 juin dernier, avait déjà été admis dans un hôpital du Mato Grosso en raison de complications gastro-intestinales.

Les peuples indigènes ont été durement touchés par la pandémie : selon la Coordination des peuples indigènes du Brésil (APIB), environ 30 000 indigènes ont été infectés et 785 sont morts du Covid-19.

Internationalement reconnu pour son combat en faveur des peuples indigènes et contre la déforestation en Amazonie, “le cacique avait été reçu en novembre 2012, au palais de l’Élysée par le président français, François Hollande”, rappelle G1.

En 2019, le président brésilien Jair Bolsonaro l’avait accusé d’être manipulé par les gouvernements étrangers pour “faire avancer leurs intérêts en Amazonie”. Une déclaration faite après une rencontre entre Raoni et le président français, Emmanuel Macron, pour évoquer la protection de l’Amazonie.

Source

O Globo

RIO DE JANEIRO http://oglobo.globo.com/

5 septembre 2020

Berlusconi rattrapé par le coronavirus

Silvio Berlusconi, 84 ans, a été testé positif mais est asymptomatique. Photo EPA

Souvent opposés aux restrictions décidées par Rome pour lutter contre la pandémie, des ultra-riches italiens, dont Silvio Berlusconi, ont été rattrapés par le coronavirus après des agapes en Sardaigne où la jet-set tombe volontiers le masque.

Ex-chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi et deux de ses enfants ont été testés positifs à la Covid-19, touchés par ce que la presse appelle « la malédiction de la Côte d’Émeraude », refuge des riches et super-riches. La Costa Smeralda tient son nom de la couleur de la Méditerranée bordant les rives du nord-est de la Sardaigne, dont Porto Cervo et Porto Rotondo, les Saint-Tropez locales, sont les deux stations les plus prisées. Refuge des riches pendant l’été, la région regorge de restaurants et discothèques de luxe où le champagne coule à flots.

L’endroit le plus connu et le plus couru, pour qui peut se le permettre, reste le « Billionaire » de Flavio Briatore, ex-manager de l’écurie de F1 Benetton. C’est par le « Billionaire » que le scandale est venu : Flavio Briatore et Berlusconi, amis de longue date, se sont vus le 12 août dans la résidence sarde du Cavaliere. Une dizaine de jours plus tard, Flavio Briatore, 70 ans, est testé positif à la Covid-19, de même que plusieurs des employés du « Billionaire », entraînant la fermeture de l’établissement. Entre-temps, plusieurs célébrités y ont été contaminées.

36 000 morts

Si son médecin assure que Silvio Berlusconi est asymptomatique, Flavio Briatore, lui, a été hospitalisé à Milan dans un état jugé sérieux. Il est sorti le 29 août.

Tous deux avaient critiqué les mesures de restriction imposées par le gouvernement pour lutter contre la pandémie qui a fait près de 36 000 morts dans la péninsule. Vent debout contre la fermeture des discothèques, Flavio Briatore avait notamment accusé le gouvernement de « vouloir criminaliser les jeunes ».

Depuis la seconde moitié d’août, et alors que la Sardaigne devient un important foyer de contamination, Silvio Berlusconi, 84 ans, a multiplié les tests, selon les médias, jusqu’aux deux derniers, les plus récents, qui ont révélé sa positivité au nouveau coronavirus. Milliardaire et l’un des hommes les plus riches d’Italie, il pensait probablement être à l’abri dans sa somptueuse villa Certosa.

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30 août 2020

A Paris, un rassemblement « anti-masques » aux multiples revendications

anti masques

antimasques

Par Lucie Soullier

Entre 200 et 300 personnes se sont retrouvées place de la Nation samedi. Peu après 16 h 30, 123 personnes avaient été verbalisées pour non port du masque.

« Le masque, c’est la porte d’entrée vers la dictature mondiale. » Masque sous le menton, Christelle prêche des « anti » convaincus devant une affiche « Je suis libre et maître de moi-même » : « On utilise le masque comme symbole de la muselière, c’est un test de soumission du peuple. Depuis des mois, on voit que les politiques en profitent pour faire passer des lois liberticides. » La jeune femme est l’une des animatrices du groupe Facebook « Nous sommes la deuxième vague », qui a relayé l’appel au rassemblement des « anti-masques », samedi 29 août à Paris. Très loin de la marche ayant rassemblé des milliers de personnes à Berlin pour la deuxième fois en un mois, ce sont entre 200 et 300 personnes qui se sont retrouvées place de la Nation, brassant presque autant de revendications différentes.

Le tee-shirt de Christelle refusant la 5G et les vaccins « forcés » côtoie ainsi ceux de quelques « faucheurs volontaires » ; des masques Anonymous frôlent un fourre-tout complotiste dénonçant le milliardaire américain d’origine hongroise George Soros – cible habituelle des complotistes – et les « Big Pharma » ; des insultes envers les « collabos » cohabitent avec des méthodes plus tempérées, comme celle de cet homme s’arrêtant devant chaque policier pour tenter de le convaincre poliment que verbaliser ceux qui ne portent pas de masque serait « illégal ». « Merci de m’avoir écouté et bonne journée. » Peu après 16 h 30, 123 personnes avaient été verbalisées pour non-port du masque et une interpellée pour outrage et rébellion, selon la préfecture de police.

« Liberté, liberté »

Dans les rangs démasqués, les uns se font la bise en se rencontrant pour la première fois – « Tu m’as reconnue ? J’ai pas la même tête sur Facebook ! » – quand d’autres s’échangent des conseils militants. Tous se retrouvent aux mêmes cris de « liberté, liberté ».

« Mais enfin, porter un masque ne restreint pas votre liberté », s’étonnent deux jeunes curieux auprès d’une manifestante. Quant à la nasse policière qui se forme « c’est comme ça dans toutes les manifs », croient-ils savoir. « Vous êtes trop jeunes, mais ça ne finissait pas toujours comme ça, avant. »

Les discours se suivent à la tribune, commentés en direct depuis le parterre de la place de la Nation jusqu’aux réseaux sociaux. Un avocat pointant « le déficit de représentation populaire » se voit interrompu par plus revendicatif que lui : « On ne veut pas plus de représentation, on veut être souverains ! » Quant à la requête d’un « gilet jaune » venu demander « qu’on se fasse tous embarquer, on aura notre revanche ! », elle ne récoltera que quelques refus interloqués : « Ah non mais là, faut pas tout mélanger. »

Indifférent au micro hurlant à la « dictature sanitaire » à deux pas de lui, un jeune homme enlève son masque et déploie une banderole sur la tribune, laissant apparaître une citation de la philosophe Hannah Arendt, tellement actuelle qu’elle se retrouve brandie par tous les camps : « Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n’est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et avec un tel peuple, vous pouvez faire ce que vous voulez. »

Protestations des « anti-masques » à Berlin, Londres et Zurich. La journée a été marquée par une grosse manifestation à Berlin. Selon le ministre allemand de l’intérieur de la ville, Andreas Geisel, environ 200 manifestants ont été interpellés devant l’ambassade russe, après avoir lancé des pierres et bouteilles sur les policiers, et la plupart remis en liberté ensuite. Il n’y a pas eu de blessés. Au total, quelque 38 000 personnes selon les autorités ont participé en majorité dans le calme à un meeting au cours duquel les organisateurs ont appelé « à la fin de toutes les restrictions en place » pour combattre le nouveau coronavirus. Auparavant, la police avait interrompu un défilé, faute de respect des gestes barrières. A Londres, un millier de manifestants appelant à « la fin de la tyrannie médicale » se sont retrouvés sur le Trafalgar Square. A Zurich, ils étaient plus d’un millier selon la police à réclamer « un retour à la liberté ».

27 août 2020

A partir de DEMAIN....

paris masqué

27 août 2020

Covid-19 :1'UE prévoit de vacciner au moins 40 % de la population

L'Union européenne, le RoyaumeUni, et les partenaires de l'UE prévoient d'inoculer un vaccin contre le virus aux « groupes prioritaires » comptant plus de 200 millions de personnes sur les ' 450 millions d'habitants de l'UE. Cela concernerait les personnes atteintes de maladies chroniques, les personnes âgées, les professionnels de la santé et ceux des services publics essentiels. L'objectif serait d'atteindre l'immunité collective.

27 août 2020

Reportage - Wuhan, la ville vitrine de la propagande chinoise

Par Frédéric Lemaître, Wuhan, envoyé spécial

Techno Parade géante, sites touristiques gratuits… Un air de liberté souffle sur la capitale de la province du Wuhan, après soixante-seize jours de confinement, malgré une situation économique dégradée.

Alors que le monde entier redoute une deuxième vague de Covid-19, un pays fait exception : la Chine. Tant à Shanghaï qu’à Pékin, la vie reprend peu à peu son cours normal. Dans la capitale, le Musée national présente même, depuis le 1er août, une exposition sur la lutte contre le virus. Etrangement, seuls les titulaires d’une carte d’identité chinoise ont accès à ce grand moment d’autocélébration.

Mais c’est à Wuhan que l’amélioration est la plus spectaculaire. Hier, symbole d’un monde contraint de se confiner comme au Moyen Age pour résister à l’assaut d’un nouvel ennemi, la capitale du Hubei est aujourd’hui la vitrine de la victoire chinoise contre l’épidémie.

On y fait à nouveau la fête comme nulle part ailleurs en Chine, voire dans le monde. Une vidéo tournée par l’Agence France-Presse montrant des milliers de participants dansant sans la moindre protection, lors d’une fête techno géante organisée samedi 15 août dans une vaste piscine, à l’est de la ville, a suscité d’innombrables réactions internationales. Manifestement, après soixante-seize jours de confinement, la jeunesse du Hubei se lâche. Dès l’ouverture du parc le 25 juin, le magazine Hubei illustré publiait des photos de jeunes Chinoises en bikini – un phénomène pas si fréquent dans le pays − agglutinées au bord des plages artificielles.

Désormais, les organisateurs de cette fête sont sur la défensive et refusent de parler à la presse étrangère. Pourtant, leur initiative ne doit rien au hasard. Elle fait partie d’une stratégie des autorités nationales et régionales destinée à montrer aux Chinois que « Wuhan est de retour ».

Depuis le 8 août, environ 400 sites touristiques du Hubei sont accessibles gratuitement et ce, jusque la fin de l’année. Parmi eux, plusieurs sites de Wuhan dont la célèbre tour de la Grue jaune. La « Vallée heureuse », immense parc de loisirs, à l’est de la ville, où se trouve le désormais fameux parc aquatique de Maya Beach, fait partie des attractions à prix bradés.

Un air de liberté

En principe, pour la plupart de ces attractions, des prises de température sont imposées à l’entrée, et le nombre de personnes présentes est limité à environ 50 % de la capacité d’accueil du lieu. Surtout, il faut réserver la veille, en inscrivant, là aussi, le numéro de sa carte d’identité.

Néanmoins, vendredi 21 août, il était possible d’entrer sans le moindre contrôle à la fête de la bière organisée dans un parc de Wuhan. Une semaine auparavant, lors de la première journée de cette « Beer Fest », la police a dû, selon deux témoignages de commerçants, bloquer les entrées du parc en raison de la foule estimée à plusieurs dizaines de milliers de personnes. Deux grandes allées de stands de bière et de nourriture amènent les visiteurs consommateurs devant une scène où ils peuvent écouter et voir des spectacles à la fois traditionnels et patriotiques, le tout dans une ambiance familiale et bon enfant.

De fait, pour un Pékinois, un air de liberté souffle sur Wuhan. Contrairement à ce qui se passe dans la capitale, on peut désormais entrer dans la plupart des commerces de la ville sans le moindre contrôle sanitaire. Les chauffeurs de taxi ne portent plus de masque et, pour prendre le bateau qui fait la navette entre les deux rives du Yangtze, on passe désormais sous un simple portique de sécurité. Les caméras thermiques ont été débranchées. Il est vrai que toute la population, soit environ 11 millions de personnes, a été testée fin mai et qu’on n’entre dans la ville qu’après avoir montré, via son téléphone portable, qu’on vient d’une zone « à faible risque ».

Rigueur et laisser-aller

Est-ce à dire que la situation est revenue à la normale, comme l’affirme la propagande ? Pas tout à fait. « Dans la vie quotidienne, il y a une certaine normalité et je ne critique pas la Techno Parade. Les gens sont contrôlés et dans le pire des cas, si un participant est porteur du virus, on peut désormais facilement retrouver les personnes avec qui il a été en contact. En revanche, dans les hôpitaux, nous continuons à relever la température à l’entrée et le port du masque est obligatoire. De plus, nous faisons un test de dépistage systématique pour tout malade, quelle que soit la raison de son hospitalisation. Nous ne prenons aucun risque », témoigne un docteur.

Autre secteur surveillé de près : les universités. Avec plus d’un million d’étudiants répartis dans environ 83 campus et établissements d’enseignement supérieur ou technique, Wuhan est l’un des principaux centres universitaires chinois.

La rentrée doit s’y effectuer progressivement à partir du 6 septembre. Les premiers étudiants qui retrouvent le campus après avoir prouvé qu’ils sont en bonne santé ne pourront en sortir que s’ils ont de bonnes raisons de le faire. Des restrictions critiquées sur les réseaux sociaux par des étudiants qui pointent la contradiction entre cette rigueur et le laisser-aller de la rave-party du 15 août.

« Les gens n’ont plus d’argent »

Surtout, sur le plan économique, la situation est loin d’être satisfaisante. « Avant, j’avais quinze cours par semaine avec plus de dix élèves par cours. Maintenant je n’ai plus que cinq classes avec six élèves. J’ai perdu environ 50 % de mon chiffre d’affaires. Heureusement que je suis propriétaire du studio », témoigne M. Dong, professeur de danse.

Selon lui, deux raisons expliquent la situation : « Les gens n’ont rien gagné pendant au moins deux mois et n’ont plus d’argent et ils redoutent la promiscuité. J’ai un ami qui donne des cours de gymnastique, son chiffre d’affaires mensuel est passé de 200 000 yuans [environ 24 000 euros] à 10 000 yuans [1 200 euros]. Comment voulez-vous qu’il s’en sorte ? »

La plupart des commerçants interrogés évoquent une baisse du chiffre d’affaires comprise entre 35 % et 50 %. « Avant je gagnais 300 yuans [36 euros] par jour. Je pouvais économiser un peu. Maintenant je n’en gagne plus que la moitié. C’est très juste », déplore un chauffeur de taxi. En dépit des rabais consentis, les hôtels tournent au ralenti. 20 % environ. « Pourtant, Pékin envoie pas mal d’argent pour soutenir les entreprises publiques et les grands groupes privés », ajoute un observateur.

Les autorités sont tellement soucieuses de l’image de la ville qu’elles semblent plus désireuses que jamais de faire taire toute voix supposée dissidente.

L’écrivaine Fang, autrice d’un journal de Wuhan, n’a pas été autorisée à rencontrer un journaliste étranger. Une militante féministe, qui avait accepté de recevoir Le Monde, a décommandé après avoir reçu la visite de son comité de quartier – informé on ne sait comment – lui « déconseillant » de donner une interview. « C’est la première fois que cela m’arrive », confie-t-elle seulement avant de raccrocher.

Confiance envers le gouvernement

Pourtant, tout semble indiquer que le Parti communiste a vu sa légitimité croître auprès des Chinois depuis la crise. « Je soutenais le gouvernement avant, mais maintenant je le soutiens de tout cœur. Fermer Wuhan était une décision difficile à prendre. Il a fait le bon choix », explique le père de M. Dong, qui aide son fils au cours de danse.

Le cas de Mme Feng est significatif. Mariée à un homme d’affaires, cette femme élégante de 37 ans ne faisait pas vraiment confiance au gouvernement. Le 23 janvier, jour de la fermeture de Wuhan, elle s’en est voulu d’avoir fait revenir quelques jours auparavant son fils, étudiant à Toronto, pour les fêtes du Nouvel an lunaire. Craignant que les communistes ne sacrifient Wuhan pour sauver le reste de la Chine, elle a même tenté de quitter la ville en voiture avec son mari et leur fils. Mais la famille Feng s’y est prise trop tard et a dû rebrousser chemin.

Craintive, Mme Feng n’est pas sortie de chez elle avant le 1er mai, trois semaines après la fin du confinement. Encore aujourd’hui, dès qu’elle rentre chez elle, elle passe systématiquement ses vêtements à la machine et prend une douche. Certes, elle trouve que le gouvernement « aurait dû nous dire de porter le masque dès la fin décembre », mais elle est « rassurée » sur la capacité de la Chine à gérer la crise. Et elle approuve la décision de son fils d’interrompre ses études à Toronto pour s’engager durant deux ans dans l’Armée populaire de libération. Rien ne la conforte plus que de le savoir rester en Chine « Même s’il y a une deuxième vague, on sait maintenant comment la contrôler. » Elle attend le vaccin avec impatience : « Quel qu’en soit le prix, je serai la première à me faire vacciner », affirme-t-elle.

23 août 2020

Le gouvernement repousse à début septembre la présentation de son plan de relance de l’économie

Par Cédric Pietralunga, avec AFP

Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a justifié samedi ce report d’une semaine par la nécessaire préparation par les ministres de la rentrée dans le contexte de crise sanitaire.

Le gouvernement va repousser à « la première semaine de septembre » la présentation, initialement prévue mardi 25 août, de son plan de relance de l’économie, afin de se consacrer plus complètement aux échéances de la rentrée sur le plan sanitaire, a annoncé samedi 22 août le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.

Le plan « est prêt » mais il sera présenté « au lendemain d’une rentrée dont nous devons d’abord assurer les bonnes conditions d’organisation » au regard de la lutte contre le Covid-19, écrit M. Attal dans un communiqué, précisant qu’un conseil de défense aura lieu mardi 25 août.

« Le plan de relance est prêt. Tout le monde est d’accord et il n’est pas prévu de le faire évoluer cette semaine, confirme-t-on au Monde du côté de Matignon. La question est vraiment celle du Covid. Le président, en accord avec le premier ministre, a souhaité que toute l’attention et l’énergie soient tournées vers la question sanitaire : la rentrée scolaire, le port du masque en entreprise… »

Contacté, l’Elysée abonde dans ce sens : « Il nous a semblé plus opportun de décaler d’une semaine la présentation du plan de relance pour laisser aux Français le temps de s’approprier les nouvelles règles en matière de port du masque et préparer sereinement la rentrée scolaire. Ce report n’est ni le signe que le plan de relance n’est pas prêt ni celui d’une aggravation de l’épidémie. Nous séquençons simplement les choses. »

De son côté, le Medef ne se formalise pas de ce report. « Pour le plan de relance, on peut attendre une semaine, l’important c’est son contenu, a réagi l’organisation patronale auprès de l’Agence France-Presse (AFP). Dans l’immédiat, il faut bien adapter le protocole sanitaire à la réalité des entreprises. »

Une date encore inconnue

Le gouvernement devait initialement dévoiler ce mardi le détail de son plan de 100 milliards d’euros, attendu de pied ferme par les entreprises des secteurs les plus frappés par la crise au moment où menace une deuxième vague de l’épidémie de Covid-19.

La date de présentation du plan de relance n’est pas encore arrêtée, mais certains s’inquiètent de la concomitance avec la rentrée scolaire, qui va occuper la bande passante médiatique, avec la question des masques et du respect des mesures barrières notamment. Pour un conseiller ministériel joint par Le Monde, « ce report n’a pas grand sens. Le plan est prêt et rien ne dit que les Français y seront plus attentifs la semaine prochaine, qui sera celle de la rentrée scolaire. Les conditions de cette rentrée vont davantage préoccuper les Français que le plan de relance ! »

L’objectif du gouvernement avec ce plan, dont M. Attal précise que « le calendrier est maintenu », est de retrouver dès 2022 un niveau de richesse nationale pour la France équivalent au niveau d’avant la crise.

Une semaine de préparation de la rentrée

« Alors qu’entrera en vigueur dans dix jours l’obligation du port du masque en entreprise et pour les élèves des collèges et lycées, le gouvernement est pleinement mobilisé pour préparer cette échéance sanitaire », écrit dans son communiqué le porte-parole du gouvernement. Il souligne que le président de la République, Emmanuel Macron, et le premier ministre, Jean Castex, veulent que les ministres « finalisent les modalités précises » de cette obligation « pour garantir la bonne application de ces mesures de prévention et permettre leur appropriation par tous ».

A la suite du conseil de défense, poursuit le communiqué, « les ministres concernés consacreront les journées suivantes à poursuivre les rencontres engagées avec leurs secteurs respectifs pour les accompagner et garantir avec eux la bonne application des nouvelles mesures sanitaires du 1er septembre ».

Cédric Pietralunga (avec AFP)

plande relance

Coronavirus : une mise en garde du ministre de la santé Olivier Véran. « Nous sommes dans une situation à risques » face au Covid-19, a déclaré le ministre de la santé Olivier Véran dans un entretien donné au Journal du dimanche du 23 août, craignant une contamination des plus jeunes qui alimenterait celle de personnes plus âgées et donc plus fragiles. L’épidémie « ne s’est jamais arrêtée », a-t-il rappelé. « Elle a seulement été contrôlée pendant le confinement puis le déconfinement ». « Le risque, a-t-il insisté, c’est que, après avoir enlevé doucement le couvercle de la casserole, l’eau se remette à bouillir ». « Le virus circule quatre fois plus chez les moins de 40 ans que chez les plus de 65 ans », a précisé le ministre. Or, a-t-il ajouté, « si la circulation du SARS-CoV-2 s’accélère encore chez les plus jeunes, les personnes âgées, qui contractent plus souvent des formes plus graves de la maladie, pourraient être à leur tour affectées ». « Il faut à tout prix éviter [un tel scénario] qui mettrait en tension notre système sanitaire et serait extrêmement problématique », a martelé Olivier Véran

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