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Jours tranquilles à Paris
etats unis
29 décembre 2016

L’investiture de Trump en direct

Les chaînes vont multiplier les soirées spéciales à l’occasion de l’investiture du 45  e président des Etats-Unis, Donald Trump, le vendredi 20 janvier. Ce jour-là, LCI diffusera la cérémonie en direct, a annoncé hier la chaîne d’information en continu. Quelques jours plus tôt, le 16 janvier, C 8 proposera l’enquête « la Face cachée de Trump, le nouveau maître du monde » (à 21 heures). Le 17 janvier, Arte enchaînera quatre documentaires, en démarrant la soirée avec « Président Trump » (à 21 heures). De son côté, NRJ 12 diffusera « Donald Trump, de la télé à la réalité » le 19 janvier (à 20 h 55).

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10 décembre 2016

Le document de Poutine qui entérine la nouvelle guerre froide

poutinr

Dans un décret passé quasi inaperçu, l’Union européenne est accusée de chercher, conjointement avec les Etats-Unis, à « saper la stabilité régionale et globale ».

Après deux années de fortes tensions alimentées par l’annexion de la Crimée, en mars 2014, le conflit dans l’est de l’Ukraine, puis l’intervention russe en Syrie, Vladimir Poutine avait paru vouloir marquer une pause dans la confrontation avec l’Occident.

« Contrairement à certains de nos collègues étrangers qui voient en la Russie un adversaire, nous ne cherchons pas et n’avons jamais cherché d’ennemis », avait-il déclaré, lors de son discours annuel à la nation, le 1er décembre, ajoutant : « Nous avons besoin d’amis. » Le même jour, cependant, le Kremlin publiait un décret signé par le chef de l’Etat qui entérine la nouvelle guerre froide.

Dans ce document de trente-huit pages passé quasi inaperçu, où figure à soixante-dix reprises le mot « sécurité », et vingt-cinq fois celui de « menace », l’Union européenne (UE) est accusée « d’expansion géopolitique » et de chercher, conjointement avec les Etats-Unis, à « saper la stabilité régionale et globale ». L’oukase présidentiel, destiné à réviser la doctrine de politique extérieure de la Russie établie en 2013, a fait le tri.

Ont ainsi disparu certaines priorités comme celle-ci : « Le but principal dans les relations avec l’UE, pour la Russie, qui fait partie intégrante de la civilisation européenne, est de promouvoir la création d’un espace économique et humain de l’Atlantique jusqu’au Pacifique. » Plus d’intégration, plus d’espace commun. A la place, la nouvelle doctrine évoque des « problèmes systémiques accumulés depuis un quart de siècle ».

Envolé le « non-recours à la force »

En tête de ces derniers : « La volonté des pays occidentaux de maintenir leur position en imposant leur point de vue sur les processus internationaux et leur politique de confinement vis-à-vis des centres alternatifs de pouvoir conduisent à une plus grande instabilité dans les relations internationales et au renforcement des turbulences globales. »

Si en 2013 le « dialogue » avec les Etats-Unis était privilégié « sur une base économique forte », dans le but d’un « renforcement des relations dans tous les domaines », trois ans plus tard, le ton a changé : la Russie n’accepte pas les « tentatives de pressions militaires, politiques et économiques » exercées, selon elle, par Washington « en dehors du cadre du droit international », et elle « se réserve le droit de réagir à des actions hostiles, y compris par le renforcement de sa défense nationale ainsi que par la prise de mesures symétriques ou asymétriques ».

La Russie, poursuit le document, considère « le système antimissiles américain [déployé en Europe de l’Est] comme une menace pour sa sécurité nationale et se réserve le droit d’une réponse adéquate ». L’objectif de « donner un caractère global » aux obligations nées du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, signé en 1987, entre Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan, a disparu.

Envolé aussi le « non-recours à la force » préconisé dans les relations internationales. La version 2016 de la politique extérieure russe souligne, tout au contraire, que « le rôle du facteur de la force dans les relations internationales augmente ».

Le document se veut apaisant

Avant, il était surtout question pour la Russie de « préserver une position forte et influente dans la communauté mondiale » par « une voie de développement innovante », et le « renforcement des droits et des libertés de l’homme ». Après, rien de tout cela n’existe plus, remplacé par cette double mission assignée à la diplomatie : « Promouvoir le patrimoine national et l’identité culturelle des peuples de la Russie », et « renforcer les positions des médias russes ».

Le document se veut aussi apaisant, tout comme M. Poutine qui a redit récemment sa volonté de renouer avec la nouvelle administration de Donald Trump, car la Russie, « facteur d’équilibre dans les affaires internationales et du développement de la civilisation mondiale », entretient « des relations de bon voisinage avec les pays voisins ».

Elle prône des « partenariats » avec l’Ukraine « sur la base d’un respect mutuel ». Elle soutient « l’unité, l’indépendance, l’intégrité territoriale de la République arabe syrienne en tant qu’Etat démocratique, laïc, pluraliste, où tous les groupes ethniques et religieux vivront dans la paix et la sécurité ». Sa politique extérieure, enfin, est « ouverte, prévisible et cohérente ».

Mardi, le chef du Kremlin a signé un autre décret consacré cette fois à la doctrine sur la « sécurité informationnelle », dont le but est de « développer un système national de contrôle » de l’Internet russe.

Le texte relève aussi « une tendance à la hausse dans les médias étrangers de publications d’articles ayant un ton négatif sur la politique de la Russie » et promet d’agir contre les tentatives « d’influencer la population russe, notamment la jeunesse, dans le but d’éroder les valeurs spirituelles et morales traditionnelles ». Article de Isabelle Mandraud - Correspondante à Moscou

5 novembre 2016

Elections Américaines

11 octobre 2016

L'évolution américaine....

3 septembre 2016

Burning Man in Nevada

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31 juillet 2016

Donald Trump, le pantin de Poutine

Come to Daddy

Une photo publiée par michelgaubert™ (@michelgaubert) le 30 Juil. 2016 à 14h08 PDT

Si le président russe pouvait désigner un candidat pour saper les intérêts américains (et favoriser les siens), il ressemblerait beaucoup au milliardaire.

Vladimir Poutine a un plan pour détruire l’Occident, et ce plan ressemble beaucoup à Donald Trump. Durant ces dix dernières années, la Russie n’a cessé d’encourager les populistes de droite à travers l’Europe. Ainsi, elle n’a, par exemple, pas hésité à prêter de l’argent à Marine Le Pen en France afin de l’aider à financer sa campagne présidentielle. Le Premier ministre italien Silvio Berlusconi aurait aussi bénéficié de ces largesses, en profitant «personnellement et largement» d’accords énergétiques avec les Russes, comme l’a un jour dit un ambassadeur américain à Rome (Berlusconi a aussi partagé avec Poutine une bouteille de vin de Crimée vieille de 240 ans et a fait apparemment bon usage d'un lit offert par le président russe).

La méthode est claire: Poutine manœuvre en cachette au bénéfice d'hommes politiques opposés à l’Union européenne et qui veulent s’éloigner de l’Otan. Il a ainsi soutenu les partis Aube dorée en Grèce, Ataka en Bulgarie et Jobbik en Hongrie. Joe Biden a mis en garde contre ces manœuvres l’année dernière lors d’un discours donné à la Brookings Institution: «Le président Poutine considère ces forces politiques comme des outils très utiles à manipuler afin de créer dans le corps politique européen des fissures qu’il pourra ensuite exploiter.» Des fissures qui vont sans doute se multiplier après le Brexit (une campagne que de nombreux organes de propagande russes ont activement soutenue).

La destruction de l’Europe est un objectif d’envergure. L’affaiblissement des États-Unis ne l’est pas moins. Il y a encore peu de temps, Poutine ne posait qu’un œil distrait sur les élections américaines. Puis est arrivé Donald Trump.

Donald Trump est le candidat rêvé du Kremlin, rien de moins. Il s’est réjoui de la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Il dénonce l’Otan avec émotion. C’est aussi un grand admirateur de Vladimir Poutine. Sa dévotion pour le président russe a été dépeinte comme l’enthousiasme d’un bouffon pour son copain macho et costaud, mais ses déclarations se rapprochent davantage de la dévotion d’un esclave pour son maître. En 2007, il a encensé Poutine pour avoir «reconstruit la Russie». Un an plus tard, il a ajouté: «Il fait bien son travail. Bien mieux que notre Bush.» Lorsque Poutine a descendu l’exceptionnalisme américain dans un édito publié en 2013 dans le New York Times, Trump a qualifié cela de «chef d’oeuvre». En dépit de toutes les preuves du contraire, Trump nie que Poutine ait pu faire assassiner ses opposants: «En toute impartialité par rapport à Poutine, vous dites qu’il a tué des gens. Moi, je vous dis que je n’ai pas vu cela.» Et même si de tels meurtres avaient eu lieu, ils pourraient être pardonnés: «Au moins, c’est un leader.» Il faut dire que ce n’est pas n’importe quel vieux chef d’État: «Je vais vous dire, en matière de leadership, il mérite un A.»

Voici une version hautement abrégée des odes de Trump à Poutine. Pourquoi les Russes ne lui accorderaient-ils pas la même assistance discrète qu’ils ont royalement offerte à Le Pen, à Berlusconi et aux autres? À vrai dire, à en croire Michael Crowley, de Politico, la propagande russe a joué à plein pour Trump, notamment via son appareil Russia Today, utilisé pour descendre Hillary Clinton et louer le courage de la politique étrangère de Trump (un exemple de titre: «Trump lance le débat sur l’Otan: une institution “obsolète” et “piège”, qui pourrait mener à la Troisième Guerre mondiale”»). Les services de renseignements russes ont piraté les serveurs du Comité national démocrate pour dérober ses fichiers de recherche sur Trump et tout ce qu’ils pouvaient trouver d’autre. Ils ont également réussi à infiltrer les ordinateurs de la Clinton Foundation, comme l’a rapporté Bloomberg. Et même s’il s’agit d’une simple coïncidence, il s’avère que le cercle rapproché de Trump compte de nombreux conseillers et agents qui ont longtemps travaillé à défendre les intérêts du Kremlin.

Il ne faudrait pas surestimer les manœuvres de Poutine, qui n’auront aucun rôle déterminant sur les résultats de l’élection. Mais l’on peut tout de même penser à la campagne de Trump comme l’équivalent moral de la campagne de Henry Wallace en 1948, infiltrée par les communistes, mais en moins sincère et moins idéaliste. Une puissance étrangère souhaitant du mal aux États-Unis est venue se greffer à une campagne présidentielle majeure.

Sosie de Gorbatchev

L’intérêt de Donald Trump pour la Russie remonte à l’époque soviétique. Il existe même une extraordinaire vidéo de lui serrant la main de Mikhaïl Gorbatchev, qui date de 1988, à l’apogée de la perestroïka et des efforts du secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique pour charmer le public américain. Lors de ce voyage légendaire entre Washington et New York, Gorbatchev quitta l’espace confiné de sa limousine et du cordon de sécurité pour aller serrer la main du peuple américain. Donald Trump laissa entendre aux journalistes que le leader soviétique allait rejoindre la Trump Tower, étape clé de son trajet vers le capitalisme. Il s’agissait, à vrai dire, d’une invention destinée à se faire mousser que Trump en personne lança dans les tabloïds, mais cela faisait un mensonge convaincant. Une année auparavant, Trump s’était rendu en Russie à l’invitation des Soviétiques, qui voulaient qu’il construise des hôtels de luxe à Moscou et Leningrad afin de répondre au nouvel appétit du régime pour les entreprises occidentales. «L’idée de construire deux monuments en URSS excite son imagination», rapportait alors Newsweek.

Trump jubila sans doute en voyant les journaux rapporter l’histoire de la prochaine visite de Gorbatchev dans son quartier général comme s’il s’agissait d’un fait avéré, mais même lui ne s’attendait sans doute pas à ce que son histoire devienne réalité. Il fut sans doute estomaqué d’apprendre que Gorbatchev avait spontanément décidé de se rendre à la Trump Tower. Le magnat se rua au pied de l’immeuble pour présenter ses hommages. Sur la vidéo, on peut voir le crâne tacheté de Gorbatchev émerger de sa voiture. Trump et son escorte fendent la foule. «C’est un grand, grand honneur», déclare le magnat en serrant la main du leader soviétique.

L’une des grandes faiblesses de Trump est qu’il ne fait pas toujours très attention aux gens qui l’entourent, qu’il s’agisse de ses partenaires d’affaires, des personnages douteux qu’il retweete ou des dirigeants étrangers qui se présentent à sa porte. Il s’est avéré par la suite que ce Gorbatchev n’était pas vraiment le leader soviétique, mais un imitateur baptisé Ronald Knapp. Trump était en train de rendre ses hommages au vainqueur d’un concours de sosies.

C’était la première fois que Trump faisait éhontément de la lèche au pouvoir russe dans l’espoir de faire des affaires. Ce ne fut pas la dernière. Les hôtels soviétiques susmentionnés ne donnèrent jamais rien, mais, au fil des ans, Trump ne cessa de revenir sur l’idée de construire en Russie. Les promoteurs immobiliers efficaces ont de véritables dons de voyance: ils peuvent concrétiser des images mentales de superbes structures et de quartiers animés là où le commun des mortels ne voit qu’un terrain vague. Trump eut l’audace d’imaginer construire des hôtels à Moscou à l’époque où c’était une entreprise des plus risquées. En 1996, une kalachnikov eut raison de l’hôtelier américain Paul Tatum, qui avait eu la témérité de se plaindre de la mafia tchétchène et de la culture d’affaires peu scrupuleuse à laquelle il était confronté. Pourtant, l’attrait de la Russie était bien là, aussi bien pour les finances que pour l’égo de Trump. Un article du Moscow Times décrivit Trump comme le plus grand constructeur de la ville depuis Staline. Pour tout dire, il prévit plus tard la construction d’un projet à l’emplacement même où Staline avait jadis espéré construire le Palais des Congrès soviétique.

À cinq reprises, Trump a essayé de réaliser des projets en Russie: hôtels, appartements, commerces à grande échelle. L’un d’eux devait devenir l’une des «plus belles résidences de Moscou», avec patinoire, «club privé» et spa. Un autre devait être «le plus grand hôtel du monde». Son style clinquant plaisait aux nouveaux riches russes et il le savait. «Le marché russe est attiré par moi», s’est-il vanté un jour. Il a déposé son nom comme une marque à Moscou et l’a même vendu à une marque d’alcool afin qu’elle puisse vendre la vodka Trump Super Premium. Des membres du gouvernement affirmèrent vouloir faire affaire avec Trump parce qu’ils le considéraient lui aussi «super premium». Au milieu des années 1990, l’ancien général devenu politicien Alexander Lebed lui déclara: «Si Trump va à Moscou, je pense que l’Amérique suivra.»

Trump n’a jamais réellement réussi à rassembler tous les éléments (les accords d’investissement) pour vraiment concrétiser ses projets. Pourtant, on peut considérer sa percée en Russie comme une véritable réussite; il a préparé son triomphe, même s’il n’a rien réalisé concrètement. Lors de chaque projet immobilier avorté, il a abondamment flatté l’élément clé de la réussite des contrats en Russie: les hommes politiques (face à une rangée de journalistes, il a dit à Lebed qu'il avait «lu beaucoup de choses magnifiques sur cet homme et son pays»). Ces flatteries encourageaient les dirigeants russes à continuer d’inviter Trump pour de gros accords potentiels. À chaque fois qu’il se rendait à Moscou pour une visite en haut lieu, il attirait l’attention de la presse et augmentait sa stature (après un de ces voyages, il s’était vanté d’avoir participé à une réunion où «presque tous les oligarques se trouvaient dans la pièce»).

Cette réputation a fini par attirer les investisseurs. Les Russes ont participé au financement de ses projets à Toronto et SoHo, ils se sont arraché les appartements de ses immeubles à travers le monde –au point qu’il en est venu à les cibler, en organisant des cocktails privés à Moscou pour recruter des acheteurs (parmi ses locataires se trouvait un mafieux russe, qui tenait un cercle de jeu illégal dans la Trump Tower et a accompagné Trump au concours de Miss Univers organisé à Moscou). Même pour la construction d’une tour au Panama, il s’est arrangé pour attirer les acheteurs russes, comme l’a rapporté le Washington Post. «Les Russes constituent une part assez disproportionnée de nos actifs, s’est un jour vanté le fils de Trump, Donald Jr. On voit beaucoup d’argent arriver de Russie.»

La nature même de la campagne de Donald Trump réside dans le floutage des lignes entre ses intérêts politiques et ses affaires –comme on a pu le voir très récemment en Écosse, lorsqu’il a déclaré que le vote en faveur du Brexit profiterait à ses terrains de golf. Comme l’a déclaré au New York Times un expert des finances de campagne, «historiquement, les candidats ont toujours mis de côté leurs affaires pour pouvoir faire campagne. Trump a fait tout le contraire, en faisant la promotion de ses entreprises tout en faisant campagne».

Ces motivations mercantiles sous-tendent aussi sans doute la manière dont Trump fait des courbettes à Poutine. Avoir un ami au Kremlin lui serait, à n’en pas douter, d’une grande aide pour lui permettre de réaliser son vieux rêve d’inscrire son nom dans le paysage moscovite –un rêve qui ne l’a pas quitté alors même qu’il organisait sa campagne présidentielle. «La Russie est l’un des meilleurs pays au monde pour les investissements, a-t-il déclaré un jour. Nous finirons bien par être présents à Moscou un beau jour.»

Piste de l'argent

S’il y a bien une information à retenir lorsque l’on parle de Trump, c’est son insolvabilité. Après sa faillite de 2004 et son long cortège de poursuites juridiques, les grandes banques ont décidé qu’il ne valait pas la peine que l’on se donne du mal pour lui. Mieux valait ne pas s’approcher du «roi de la dette» autoproclamé. Cela l’a poussé à rechercher des sources de financement moins conventionnelles. BuzzFeed a montré, par exemple, les efforts qu’il a déployés pour séduire Mouammar Kadhafi. Mais l’argent libyen ne s’est jamais matérialisé. C’étaient des capitaux russes qui approvisionnaient nombre de ses projets (projets qui lui permettaient de garder son image de grand constructeur alors même qu’il sortait d’une faillite).

Des capitaux russes ont approvisionné nombre de projets de Trump

L’argent n’est pas venu directement. Cherchant des partenaires fortunés, il s’est tourné vers une jeune société baptisée Bayrock Group, qui concluait d’importants accords immobiliers en utilisant le nom de Trump. Son président était un ancien officiel soviétique baptisé Tevfik Arif, qui s’était bâti une petite fortune en gérant des hôtels de luxe en Turquie. Pour gérer les opérations de Bayrock, Arif embaucha Felix Satter, un marginal né en Union soviétique, mais ayant grandi à Brighton Beach.

Satter changea son nom en Sater, sans doute pour se distancier des activités criminelles qu’une simple recherche de nom aurait facilement mises au jour. Lorsqu’il était jeune, Sater avait fait de la prison pour avoir lacéré le visage d’un homme avec un verre à margarita cassé lors d’une bagarre dans un bar. Les fédéraux l’arrêtèrent également pour avoir travaillé dans une société de courtage, liée à quatre familles différentes de la Mafia, qui avait vendu pour 40 millions de dollars de titres frauduleux. Durant l’un des procès, il fut ensuite déclaré que le casier de Satter montrait qu’il n’hésitait pas «à utiliser des méthodes de gangster pour parvenir à ses fins». Dans un autre, on apprit qu’il avait agressé un investisseur de Trump en le menaçant de l’électrocuter par les testicules, de lui couper la jambe et de laisser son cadavre dans le coffre de sa voiture.

À quoi pensait donc Trump quand il s’est associé avec de tels partenaires? C’est une question qu’il a essayé de faire taire en diminuant l’importance de ses liens avec Bayrock et en minimisant les péchés de Sater («Il a eu des problèmes parce qu’il a participé à une bagarre dans un bar, ce que font beaucoup de gens», a dit Trump lors d’une déposition). Mais il ne s’est pas contenté de s’associer à Bayrock: la société est intrinsèquement liée à lui. Sater travaillait dans la Trump Tower et sa carte de visite le qualifiait de «conseiller principal de Donald Trump». Bayrock a préparé des contrats pour des projets faramineux au nom de Trump, gérés par Trump –deux à Fort Lauderdale, en Floride, un complexe à Phoenix, le Trump SoHo à New York. Plusieurs de ces projets ont démarré, mais ils n’étaient qu’un simple prélude. «M. Trump était particulièrement pris par les relations à l’étranger de M. Arif, a rapporté le New York Times, après que des acheteurs d’appartements dans le Trump SoHo l’ont poursuivi pour fraude. Dans une déposition, M. Trump a dit qu’ils avaient tous deux discuté “de nombreux contrats dans le monde entier” et que M. Arif avait amené de potentiels investisseurs russes dans le bureau de M. Trump afin qu’ils se rencontrent». Trump a décrit l’étendue de leurs ambitions: «Ça allait être le Trump International Hotel et le Tower Moscow, Kiev, Istanbul, etc., Pologne, Varsovie.»

Vu les individus en lien avec l’entreprise, Bayrock ne pouvait que finir au milieu d’un torrent de procès. Le directeur des finances de la société, Jody Kriss, l’a poursuivie pour fraude. Durant le procès, qui est toujours en cours, Kriss a donné une première source de financement pour les grands projets de Trump: «Mois après mois, durant deux ans, et en réalité dès que Bayrock manquait de liquidités, Bayrock Holdings revenait comme par magie avec un nouveau virement provenant de “quelque part”, juste assez gros pour maintenir l’entreprise à flot.» À en croire Kriss, ces importants paiements provenaient de sources installées en Russie et au Kazakhstan, qui espéraient cacher leur argent. Une autre source de financement de Bayrock était le fonds d’investissement islandais FL Group, désormais disparu, véritable aimant pour les investisseurs russes qui étaient «favorables» à Poutine, comme il a été dit durant le procès. (Le Daily Telegraph a rapporté que Bayrock falsifiait les investissements de FL en les qualifiant de prêts pour ne pas payer au minimum 20 millions de dollars de taxes.)

Ces projets étaient tout simplement trop ambitieux et trop importants par rapport à ses projets pour que Trump ignore les sources à la base du financement. Et c’est justement au moment où il est devenu extrêmement dépendant des investissements douteux russes qu’il a redoublé d’éloges pour Poutine. En 2007, il a dit à Larry King: «Regardez Poutine –ce qu’il fait en Russie– je veux dire, vous savez ce qui se passe là-bas. Je veux dire, ce type a fait –que vous l’aimiez ou pas– il fait du super bon boulot».

Des conseillers en lien avec le Kremlin

Bien que Poutine ne se soit pas sali les mains durant les élections américaines, les Russes ont su se faire une place à Washington –en employant des sociétés de luxe pour concevoir des stratégies, en finançant des think tanks, en construisant une petite coterie d’experts favorables aux points de vue sur le monde de leur leader. La campagne de Trump est le point culminant improbable de cet effort. Elle a été un véritable aimant pour les partisans de Poutine qui partagent les mêmes opinions. Partisans n’est peut-être pas le bon terme, puisqu’un grand nombre de ces conseillers ont bénéficié des procurations de l’État russe.

Commençons par le commencement. Le directeur de campagne de Trump est un vétéran de la communication appelé Paul Manafort, un mercenaire de par sa profession. C’est sa société de consulting à Washington qui a été la première à représenter les dictateurs du monde entier, quel que soit leur sinistre passé. (J’ai écrit un article sur sa spécialisation dans les dirigeants autoritaires il y a plusieurs semaines.) En avançant dans sa carrière, toutefois, Manafort s’est entièrement consacré aux clients proches du Kremlin. Sa grande réussite fut de relancer la carrière sur le déclin du très peu charismatique Viktor Ianoukovitch, élu à la présidence de l'Ukraine en 2010. Grâce au travail de Manafort, l’Ukraine est entrée dans la sphère d’influence de Poutine. Contrairement aux autres consultants américains qui ne cessaient de faire des allers-retours entre Kiev et les États-Unis, lui s’est installé sur place. Il est devenu un conseiller essentiel du président –et même son partenaire de tennis.

Si Manafort était le seul lien avec le Kremlin de la campagne de Trump, sa présence pourrait ne rien signifier. Mais ce n’est pas un cas isolé. La majorité des experts ont ricané à l’idée que Trump puisse avoir un cercle de conseillers en politique étrangère étant donné que sa première liste de gourous, apparue soudainement en mars, comprenait des noms inconnus de la plupart des spécialistes politiques. Pourtant, la liste suggère certaines tendances.

L’un des conseillers supposés de Trump était un banquier d’investissement dénommé Carter Page. Durant un contrat à Moscou dans les années 2000, il a conseillé le géant russe du gaz Gazprom, contrôlé par l'Etat, et l’a aidé à attirer des investisseurs occidentaux (En mars, Page a confié à Bloomberg qu’il possédait toujours des parts de la société). Page a défendu la Russie avec joie. Il a même écrit une chronique comparant explicitement la politique réservée à la Russie par l’administration Obama à l’esclavage en Amérique du Sud. Son raisonnement: «De nombreux paragraphes de la stratégie de sécurité nationale sont extrêmement proches d’une publication de 1850, qui dispense des conseils aux propriétaires d’esclaves sur la manière de former l’“esclave idéal”.»

Sur la liste des conseillers figure aussi le lieutenant-général Michael Flynn, ancien chef de la Defense Intelligence Agency (Agence du renseignement de la défense). Dix-huit mois après avoir quitté le gouvernement, il s’est rendu à Moscou et s’est assis à deux chaises du président Poutine à l’occasion du gala célébrant le dixième anniversaire de Russia Today. Dans Politico, un responsable de l’administration d’Obama, sous le couvert de l’anonymat, a durement critiqué Flynn: «Voir des responsables du renseignement –actuels ou anciens– trouver refuge à Moscou n’est généralement pas à l’avantage des États-Unis.»

Plus récemment, Richard Burt, un responsable de l’administration Reagan, a commencé à conseiller Trump sur la politique étrangère. Ses critiques à l’encontre de l’Otan et ses appels à une plus grande coopération avec Poutine résultent d’un grand réalisme. Ses positions idéologiques s'accordent à ses intérêts financiers: il siège aux conseils de l’Alfa-Bank, la plus grande banque commerciale de Russie, et d’un fonds d’investissement ayant une forte position chez Gazprom.

Les conseillers de Trump détiennent des actions dans des sociétés dont la santé dépend de la santé de l’État russe –qui sont, en réalité, inextricablement liées à l’État. La campagne ne concerne pas uniquement un homme qui a une affinité esthétique pour Poutine et des intérêts commerciaux avec la Russie: ses sentiments sont renforcés et amplifiés par une organisation qui a de nombreux liens financiers avec le Kremlin.

Fuites de documents

Poutine s’occupe-t-il déjà de cette campagne? Avec la froideur qui le caractérise, il a montré qu’il était très intéressé. Il a qualifié Trump de «très talentueux». Ses conseillers sont encore plus enthousiastes. Vladimir Iakounine, l’ancien président de la société des chemins de fer russes, a dit de Trump qu'«il tente de régler certaines défaillances internes aux Américains». Le Kremlin ne semble pas chercher à cacher son aide. Peu après avoir découvert que les renseignements russes avaient piraté les serveurs de Clinton, des documents ont soudain fait surface sur Internet: un PDF du fichier de recherche sur l'opposition du Comité national démocrate et une multitude de tableaux, dont la liste des donateurs de la Clinton Foundation.

Les agences de renseignement étrangères essaient souvent de récupérer des informations sur les campagnes politiques américaines. Les hackers chinois se sont infiltrés dans les serveurs de Mitt Romney à la recherche de détails utiles. Mais les Russes ont fait tout un art de la publication de documents qu’ils ont volés pour mettre à mal leurs adversaires. Le locus classicus de cette méthode était un enregistrement d’un appel, loin d’être diplomatique, entre Toria Nuland, secrétaire d’État adjointe pour l’Europe et l’Eurasie, et Geoffrey Pyatt, l’ambassadeur américain à Kiev. Les Russes auraient mis l’enregistrement sur YouTube et posté le lien vers la vidéo sur Twitter, transformant la conversation en une affaire internationale. Bien qu’ils n’aient jamais revendiqué la fuite, rares sont ceux qui ont mis en doute l’affirmation de la Maison-Blanche selon laquelle la Russie en était la source.

En ce qui concerne les documents en possession des Russes et ce qu’ils pourraient en faire, nous ne pouvons qu’émettre des hypothèses. Les documents qu’ils ont publiés jusqu’à maintenant sont relativement inoffensifs, mais cela pourrait n’être qu’un avant-goût de fuites prochaines –comme s’ils testaient leur diffusion et évaluaient les réactions aux fuites. La Clinton Foundation est, après tout, une cible très intéressante à atteindre –une organisation avec une approche de la collecte de fonds un peu limite sur le plan éthique, qui est déjà la principale cible des attaques de campagne de Trump. L’un des sites qui a posté les documents volés s’appelle Guccifer 2.0 et il affirme avec véhémence être l’œuvre d’un seul hacker, tout en affichant un avertissement disant qu’il n’a publié que quelques documents sur «les milliers [qu'il a] récupérés». Il n’est cependant pas le seul à posséder de nombreux documents compromettants. Julian Assange, qui a animé une émission sur Russia Today, a prévenu: «Nous possédons des e-mails en lien avec Hillary Clinton qui seront publiés prochainement.»

L’égo de Donald Trump se mêle à sa naïveté. Il est très sensible à la flatterie et sa confiance en lui excède ses capacités intellectuelles. Tout cela en fait une proie facile, particulièrement susceptible de se faire exploiter. C’est pour cette raison que des personnages suspects ont toujours tourné autour de lui. (Ne manquez pas de lire l’article très convaincant de David Cay Johnston sur les anciennes relations de Trump avec le crime organisé.) Il semblerait que le président russe l’ait également remarqué. Pour citer Trump à propos de Poutine: «Un type dit que je suis un génie et ils voudraient que je renonce à lui? Il est hors de question que je renonce à lui!»

En fin de compte, nous n’avons que des preuves circonstancielles concernant les tentatives russes d’influencer cette élection –une série d’éléments disparates et une ancienne histoire d’interférences dans un contexte similaire. Mais le modèle est troublant, tout comme le principe. Si Poutine voulait créer le candidat idéal pour servir ses desseins, sa création serait à l’image de Donald Trump. Le candidat républicain veut détruire les alliances militaires américaines en Europe, il salue la destruction de l’Union européenne, plaide pour la diminution des tensions avec la Russie plutôt qu’avec l’Ukraine et la Syrie, tant pour des questions de politique étrangère que pour servir ses propres intérêts financiers. Trump président signifierait l’affaiblissement du plus important concurrent géostratégique de Poutine. En alimentant la haine raciale, il laisserait en lambeaux le tissu social des États-Unis. Il affiche sa volonté de faire tomber les limites constitutionnelles du pouvoir exécutif. Dans son désir de renégocier les paiements de la dette, il ruinerait la totalité de la confiance et du crédit dont jouissent les États-Unis. Un blogueur partisan du Kremlin a résumé l’intérêt de son gouvernement dans cette élection avec un franc-parler étonnant: «Trump va détruire l’Amérique telle que nous la connaissons. Nous n’avons rien à perdre.» Article de Franklin Foer - SLATE

20 juillet 2016

Menteur, narcissique, sociopathe : Donald Trump vu par sa plume cachée

Par Luc Vinogradoff

Donald J. Trump est devenu, à la fin des années 1980, l’incarnation d’une certaine idée du rêve américain : le businessman charismatique et manipulateur, le self-made-man capable de vendre de l’eau à un homme qui se noie, l’homme qui ne doit rien à personne.

Cette image soigneusement entretenue a pris une autre dimension depuis que Trump s’est lancé, avec succès, dans la course pour la nomination républicaine à la Maison Blanche. A quelques heures de l’ouverture de la convention qui scellera son statut de candidat, un homme qui connaît très bien Donald Trump, et qui n’avait jamais abordé le sujet avec autant de détails jusqu’à présent, a parlé. C’est l’homme qui a façonné « le mythe Trump ».

En 1985, Tony Schwartz, alors journaliste, devient le nègre de celui qui n’est alors qu’un joueur parmi d’autres dans l’immobilier et les casinos de la côte Est. Après avoir passé plus de dix-huit mois en sa compagnie, il écrit Trump, the Art of the Deal, mi-hagiographie, mi-manuel de motivation pour devenir Donald Trump. Le livre fut un immense best-seller, rapportant des millions de dollars et cimentant dans l’imaginaire collectif l’image que Trump voulait donner de lui-même.

Or tout ou presque était romancé, exagéré ou carrément faux. Presque vingt ans plus tard, alors que le « héros » du livre peut potentiellement devenir l’homme le plus puissant de la planète, le désormais ex-journaliste qui a tout fait pour le rendre sympathique – « J’ai mis du rouge à lèvres sur un cochon » – prend la parole dans le New Yorker pour dire qu’il « regrette profondément ». Et qu’il a de plus en plus peur. Car toutes les tares et les traits de caractère qu’il avait perçus à l’époque (le mensonge systématique, l’absence d’empathie, le narcissisme extrême, une coupure totale avec la réalité) se sont dangereusement exacerbés depuis.

C’est un « sociopathe »

« Je pense sincèrement que si Trump gagne et obtient les codes nucléaires, il y a de très grandes chances que cela entraîne la fin de notre civilisation. »

Le constat de Tony Schwartz peut sembler exagéré, mais il le dit très sérieusement. Cela n’a rien à voir avec l’idéologie, dit-il, car il pense que Donald Trump n’en a pas. « Le problème était sa personnalité, que Schwartz considérait comme pathologiquement impulsive, égocentrique » et « obsédée par la publicité » écrit le New Yorker.

A ceux qui pensent que le Trump de la campagne, insultant, abrasif, moqueur, incohérent parfois, sera différent du Trump qui entrerait à la Maison Blanche, l’ex-journaliste répond : « Il n’y a pas un Trump privé et un Trump public […]. Tout ce qu’il veut, c’est de la reconnaissance extérieure, toujours plus. » S’il devait écrire à nouveau The Art of the Deal et être honnête, il l’appellerait Le Sociopathe.

« Les millions de personnes qui ont voté pour lui et croient qu’il représente leurs intérêts apprendront ce que tous ceux qui ont vraiment eu affaire à lui savent déjà : il se fiche complètement d’eux. »

Il n’a aucune capacité de concentration

Lors d’un meeting de campagne de Trump, à Raleigh (Caroline du Nord) le 5 juillet.

Tony Schwartz se rappelle que, pour écrire le livre, il a dû abandonner la technique de travail habituelle, qui consiste à poser des questions à la personne dont parle le livre, car Trump se comportait « comme un gamin de maternelle qui ne peut pas rester tranquille en cours ».

« Il est impossible de le faire se concentrer pendant plus de quelques minutes sur un sujet qui ne concerne pas son auto-glorification (…). Il est stupéfiant de voir à quel point ses connaissances sont superficielles (…). S’il devait être briefé dans la “situation room” [salle de crise de la Maison Blanche], je ne l’imagine pas rester concentré très longtemps. »

Sa nécessité d’être au centre des choses est aussi « complètement compulsive ». Schwartz use d’une métaphore un peu douteuse avec un junkie voyant dans la présidence des Etats-Unis le fixe ultime d’un homme qui s’est toujours shooté à la reconnaissance.

« Il a réussi à augmenter la dose pendant quarante ans. La seule chose qui lui manquait était d’être candidat à la présidence. S’il pouvait se présenter pour être empereur du monde, il le ferait. »

Il ment comme il respire

Lors d’un meeting de campagne de Trump, à San Jose (Californie), le 2 juin.

Le mensonge est un outil que tout homme politique qui veut durer a utilisé, mais pour Donald Trump, c’est plus profond – « une seconde nature » – et presque maladif, à en croire Tony Schwartz.

« Il a, plus que n’importe quelle autre personne que j’ai connue, cette capacité à se convaincre lui-même que tout ce qu’il dit est vrai, ou à moitié vrai, ou, au moins, devrait être vrai. »

Les mensonges que Schwartz a passés sous silence pour la biographie sont anodins (le prix d’un achat, le lieu de sa naissance), financiers (pour doubler un concurrent ou écarter un partenaire) ou plus profonds (le mythe du self-made-man s’effondre lorsqu’on sait que c’est le père, Fred Trump, qui a lancé le fiston), mais ils sont constants.

S’il était attaqué sur ses mensonges ou approximations, « Trump en remettait une couche et devenait agressif », ce qui n’est, note le New Yorker, « pas une qualité idéale pour un chef d’Etat ».

Donald Trump, qui n’a jamais caché ce comportement pendant la campagne, le prouve lorsque le New Yorker l’appelle pour les besoins de l’article. Il jure que Tony Schwartz – « très déloyal ! » – n’est que le « coauteur » et que c’est lui qui « a écrit le livre […], certains disent même que c’est le livre de business le plus vendu de tous les temps ». Ce que la maison d’édition dément totalement – « Trump n’a pas écrit une ligne ». Le milliardaire « s’est apparemment auto-convaincu de l’avoir écrit », constate le New Yorker.

La croix de Tony Schwartz

« The Art of the Deal », sorti en 1987, fut un immense best-seller, rapportant des millions de dollars et cimentant dans l’imaginaire américain l’image que Trump voulait donner de lui-même.

Après avoir lu cette longue confession, on comprend que Tony Schwartz a l’impression de porter une croix. Il se sent coupable d’avoir participé à la création d’un monstre, et à mesure que la candidature de Donald Trump passait de la blague à la réalité, il a décidé de dire sa vérité, même si cela s’apparentait à un crachat dans la soupe (en tant que coauteur, il a empoché la moitié des royalties, qui s’élèvent à plusieurs millions de dollars).

« J’ai de profonds remords d’avoir contribué à faire de Trump quelqu’un de plus attirant qu’il ne l’est réellement, et à lui avoir donné un public élargi […]. Je garderai cela en moi pour le reste de ma vie. Il n’y a aucune façon de le réparer. »

Pour tenter de « racheter son âme », il va donner sa part des royalties reçues en 2016 à des ONG et œuvres caritatives « qui défendent des personnes dont Trump veut réduire les droits ».

Sa contribution à détruire l’idole qu’il a en partie érigée a beau être l’équivalent politique d’un bombardement au napalm, on a bien vu, tout au long de la campagne, que même les polémiques les plus toxiques glissent sur Donald Trump comme de l’eau sur les plumes d’un canard.

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