Quand Terry s'inspire d'Helmut...
Ci-dessus photos de Terry Richardson
Ci-dessus photos d'Helmut Newton
Même style de photos et surtout même lieu (Château Marmont -Los Angeles)
Grand Palais : Exposition Helmut Newton jusqu'au 30 juillet 2012
Actuellement à la MEP : Alice Springs (ou Mme Helmut Newton) - Vu ce soir
Beaucoup de portraits dans l’exposition Alice Springs (alias June Newton) à la Maison Européenne de la Photographie. J’ai particulièrement remarqué les portraits de Chris van Wangenheil (photo de 1976) photographe disparu, Gerhard Richter (photo de 1987) qui fait l’objet d’une grande exposition actuellement au Centre Pompidou, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé (photo de 1983) le couturier et son mentor, Edgar Faure (photo de 1979) le charismatique centriste et Président de l’Assemblée Nationale, Anthony Burgess (photo de 1985) célèbre écrivain, Federico Fellini (photo de 1986) réalisateur à l’imagination débordante, Vittorio Gassmann (photo de 1988) l’inoubliable interprète de « Parfum de femme », Bernard Henri Levy (photo de 1985) alias BHL qu’on ne présente plus, Robert Mapplethorpe (photo de 1977) le célèbre photographe américain disparu.
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Tandis que le Grand Palais rend hommage à Helmut Newton, la Maison européenne de la photographie consacre une exposition à son épouse, June Newton, qui fut elle aussi photographe sous le pseudonyme d'Alice Springs - le nom d'une ville d'Australie, son pays natal, qu'elle aimait particulièrement. Cette rétrospective, exposée auparavant à Berlin et Milan, rend compte de quarante ans de travail, présentant à la fois ses photographies de publicité et de mode, ainsi que des nus et des portraits.
June Newton est devenue photographe par hasard. La jeune femme, qui rêve "d'aller à Hollywood pour devenir une star", fait des débuts remarqués au théâtre. En 1947, à 24 ans, elle rencontre Helmut Newton, qui devient son époux un an plus tard. June tire alors un trait sur sa carrière et se consacre à la peinture, avec les pinceaux et les couleurs donnés par son mari. Un jour de 1970, Helmut Newton, malade, ne peut assurer une commande pour la marque de cigarettes Gitanes. Il apprend alors à sa femme à manier son appareil et son luxmètre, pour qu'elle puisse réaliser à sa place les photos. June Newton ne lâchera plus l'objectif.
Consécration
Au fil des années, Alice Springs est parvenue à se faire un nom en travaillant d'abord pour des campagnes publicitaires - pour le coiffeur Jean-Louis David notamment - publiées dans Elle, Vogue, Marie-Claire et Fashion Magazine, dont certaines sont présentées à la MEP. Mais la partie la plus intéressante de son travail est consacrée aux portraits de célébrités. Profitant d'un carnet d'adresses étourdissant et de la renommée sans cesse grandissante de son mari, elle réalise un véritable "who's who" photographique. Des photos, très souvent en noir et blanc, parfois autour d'une thématique : parents et enfants (Brigitte Nielsen et son fils), danseurs classiques, stylistes (Sonia Rykiel, Karl Lagerfeld), artistes (Dennis Hopper, Billy Wilder)... La plupart de ces portraits sont des commandes pour des magazines, d'autres résultent d'initiatives privées, mais sont toujours réalisés "dans un environnement familier et en éclairage naturel", comme elle le précisait. Les prises de vue sont faites en toute simplicité, les poses sont rarement affectées. Même si son style n'est pas immédiatement identifiable comme celui de son mari, la patte d'Alice Springs se décèle dans cette approche intime du sujet.
Admiration
Helmut Newton ne dit pas autre chose quand il analyse le travail de sa femme : "Quand elle a commencé à faire de la photo, j'étais un peu sceptique. Ses premières oeuvres étaient très prometteuses et elle prenait un immense plaisir à photographier ses amis, mais je connaissais la chanson et je savais que la photographie est un art d'une simplicité trompeuse. On a la chance du débutant, puis on apprend les rudiments de la technique, quelques trucs et astuces, et la spontanéité disparaît. Mais ce ne fut pas son cas. Alice n'utilise aucune ficelle du métier, car elle ne les connaît pas. Elle préfère photographier sans détour les personnes pour qui elle éprouve de l'intérêt ou de la tendresse." Le photographe semblait fasciné par ce résultat si épuré et si fidèle au modèle : "Les rares fois où je l'ai regardée travailler, j'ai été sidéré par son absence de manipulation, par la façon dont elle se fondait dans le décor pour s'effacer totalement. Il arrive que certaines photos me soient familières sans que j'aie jamais rencontré les modèles. Quand je finis par faire leur connaissance, je suis toujours stupéfait de voir à quel point le portrait m'en a dit long sur la personne." Coup de chapeau du maître à son élève. Tout est dit. Source : Le Point (par Sabrina Dufourmont)
"Alice Springs, rétrospective", jusqu'au 4 novembre. Maison européenne de la photographie, 5-7, rue de Fourcy, Paris 4e.
Escalier intérieur de la MEP donnant accès aux étages avec salles d'exposition