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Jours tranquilles à Paris
liberation
22 février 2020

La une de Libération de ce matin

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20 février 2020

A la une de «Libé» jeudi 20 février

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Au programme.

Il est l'heure de clore ce direct et de vous laisser avec le sommaire du journal de demain - dès à présent disponible sur la liseuse pour nos abonnés numériques. Pour les autres, l'édition du 19 février vous attendra au chaud en kiosque au petit matin. Avec : Retraites. Grève des avocats : l'exécutif devant les barreaux. Alors que les robes noires étaient déjà en colère contre les réformes judiciaires et en conflit avec leur ministre, le projet de loi sur les retraites a déclenché un mouvement de protestation sans précédent ; Coronavirus. A Pékin, petite quarantaine et grande propagande. Malgré le faible nombre de cas recensés dans la capitale vitrine, les autorités ont annoncé des mesures drastiques contre le virus. Le régime entend vanter le rôle du président Xi Jinping dans la gestion de la crise, tout en faisant taire les critiques et en expulsant des journalistes ; Municipales. «A Maubeuge, c'est simple, on a raté tous les virages». Dans la ville du Nord, où la dette atteint des sommets et le chômage culmine à 30 %, l'enthousiasme n'est pas au rendez-vous. Pour tenter de ravir la ville au maire sortant, le Rassemblement national a parachuté un jeune élu dont la campagne peine à prendre ; Jeudi essai. Femme, fabrique ton corps. Une nouvelle version française du livre culte Notre Corps, nous-mêmes vient de paraître. Ecrit par un collectif de femmes d'âges, d'origines et d'orientations sexuelles différents, l'ouvrage, qui traite de sexualité, de travail, de santé ou d'autodéfense, est tout à la fois un outil et une arme, pour se connaître et riposter.

19 février 2020

La lettre politique de Laurent Joffrin - L'élégant Castaner

Le niveau monte… On espérait des politiques une retenue et une prudence verbale proportionnelles au flot d’indignation qui a suivi la diffusion du «revenge porn» fatal à Benjamin Griveaux. La classe politique avait condamné – à juste titre – la méthode indigne utilisée contre le candidat d’En marche à Paris. Arrive Christophe Castaner et sa légendaire subtilité. Voulant répondre à Olivier Faure qui avait critiqué l’imprudence de Griveaux, le ministre de l’Intérieur, avec de lourds souliers à clous, a laissé entendre qu’il en savait beaucoup sur les divorces du Premier secrétaire du PS (dont le public, fort heureusement, se moque comme de sa première capture vidéo).

On aura compris que la réplique se situe aux antipodes de l’élégance. Elle est de surcroît fort mal ajustée : Faure n’avait pas commenté la vie privée de Griveaux mais stigmatisé la maladresse d’un ministre en exercice qui s’expose au chantage en correspondant de manière très crue avec une interlocutrice dont la discrétion n’était en rien garantie. Ce qui n’est pas une leçon de morale privée, mais bien plus une remontrance – très désagréable, certes – sur son comportement ministériel. Faure tapait à l’estomac, mais au-dessus de la ceinture. Castaner frappe nettement au-dessous.

C’est sans doute un penchant irrésistible : les ministres de l’Intérieur se prennent souvent, peu ou prou, pour Joseph Fouché, père spirituel et cynique de la profession. Le ministre de la Police de l’Empire entretenait à grands frais des indicateurs dans tous les milieux, qui lui rapportaient, entre autres, les moindres secrets d’alcôve de ses contemporains, y compris ceux de ses collègues du gouvernement. Il payait même Joséphine, dépensière compulsive, pour pénétrer les faits et gestes les plus intimes de Napoléon, à toutes fins utiles. Du maître policier au maître chanteur, il n’y avait pas loin.

Mini-Fouché, Castaner donne le sentiment, dans son allusion médiocrissime à la vie privée de Faure, de marcher dans ces traces peu reluisantes. Il réussit même à mettre en difficulté son propre camp, qui se présentait jusqu’alors, avec succès, comme la victime d’une manœuvre numérique basse et destructrice. Par nature, le ministre de l’Intérieur sait beaucoup de choses sur ses contemporains. En agitant une menace voilée, il suggère qu’il pourrait, somme toute, les utiliser. On espérait sortir au grand air après cet exercice de porno-politique peu ragoûtant. On replonge dans les caves, en l’occurrence celles du ministère de l’Intérieur. Mais au fait, le ministre, qui n’en est pas à sa première bourde, est-il vraiment à sa place à Beauvau ?

19 février 2020

La une de Libération de ce matin

libé une 19 fevrier

«Séparatisme» : Macron veut regagner du terrain

Par Alain Auffray, 

Education, police, sport, associations, organisation de l’islam, lutte contre l’économie souterraine… A Mulhouse mardi, le chef de l’Etat a annoncé des mesures de «reconquête républicaine» à destination des quartiers en proie à une emprise islamiste.

  «Séparatisme» : Macron veut regagner du terrain

L’ennemi ? Non pas la religion musulmane, bien sûr, mais le «séparatisme islamiste». A Mulhouse, Emmanuel Macron inaugurait mardi dans le quartier de Bourtzwiller une séquence consacrée à la «reconquête républicaine». Pas question, a-t-il insisté, de faire un plan contre la deuxième religion de France, ce qui serait «une faute profonde».

Concentrant ses annonces sur la lutte contre les influences étrangères dans l’éducation et dans les lieux de culte, le chef de l’Etat entendait illustrer la priorité régalienne censée caractériser, avec l’écologie, «l’acte II» du quinquennat. Cette première visite de terrain devrait être suivie d’une autre la semaine prochaine, et d’autres encore après les élections municipales. Une stratégie gouvernementale contre la radicalisation et l’islam politique est réclamée avec insistance depuis près de deux ans par la droite et l’extrême droite, qui accusent le gouvernement de laxisme et multiplient les propositions radicales : interdiction par la loi des listes jugées «communautaristes» aux municipales ou encore interdiction du port du voile pour les mères qui accompagnent des sorties scolaires. Macron est aussi pressé d’agir par une partie de sa majorité, tandis que l’autre incite à la prudence. Après l’avoir envisagé - et même maintes fois annoncé - il a renoncé au grand discours fondateur sur la laïcité, le communautarisme et l’organisation de l’islam de France. Réflexion faite, il a choisi de définir sa doctrine par touches progressives, en enjambant les élections municipales et en révisant son vocabulaire. Au concept fourre-tout de communautarisme, il préfère celui de «séparatisme», qui résulte d’une «manipulation du fait religieux», et conduit à «ne pas respecter les règles de la République». Dans le discours qui a conclu sa journée dans le Haut-Rhin, Macron en a énuméré quelques conséquences : refus de se faire soigner par une femme, de fréquenter les écoles de la République, ou la délivrance de certificats de virginité.

Rassurer

«Le Président a voulu poser des actes et aborder ces sujets de manière très concrète», explique un de ses proches. Un pragmatisme qui avait été recommandé par plusieurs participants au déjeuner qui réunissait, le 8 février, une douzaine d’élus de toutes obédiences ainsi que les députés Aurore Bergé et Aurélien Taché, figures des ailes droite et gauche de LREM.

Dès son arrivée à Bourtzwiller, le chef de l’Etat s’est efforcé de rassurer ceux qui s’inquiètent du caractère stigmatisant de son entreprise. «Nous sommes tous françaises et français […]. On doit lutter contre le séparatisme, parce que quand la République ne tient pas ses promesses, d’autres essaient de la remplacer», a-t-il répondu à un riverain qui l’interrogeait sur le sens de sa visite. Pas question, en d’autres termes, de se contenter du combat qu’il prétend engager contre le «séparatisme islamiste». Revendiquant son «en même temps», Macron promet d’y ajouter «la lutte contre les discriminations», et s’engage à mettre «de la méritocratie partout» afin que certains ne soient plus tentés «de quitter la République». «Tout cela à la veille des municipales ?» : un autre habitant du quartier, colistier du candidat écolo aux législatives, n’a pas caché à Macron qu’il s’interrogeait sur le caractère électoraliste de cette visite. «Je suis en dehors du game», a plaisanté le Président, accompagné de quatre de ses ministres : Christophe Castaner et Laurent Nuñez (Intérieur), Gabriel Attal (Jeunesse) et Roxana Maracineanu (Sports).

Le quartier a été choisi pour cette visite parce qu’il a «de vraies difficultés», a indiqué Macron, citant la présence d’associations qui prônaient de «sortir de la République». Circonstance aggravante, Mulhouse accueille le chantier de la très controversée mosquée An-Nour, financée en large partie par le Qatar.

Bourtzwiller fait partie des 47 quartiers de reconquête républicaine (QRR), un dispositif créé en 2018 pour lutter contre la délinquance et les trafics. Avec le récent renforcement du nombre de policiers, porté à 22 contre 7 auparavant, «l’atmosphère est plus apaisée» et les habitants «ont plus confiance» dans les forces de l’ordre, a assuré la brigadier-chef Fatiha Bouizy. Mais Bourtzwiller est aussi l’une des 15 zones qui expérimentent depuis deux ans un dispositif de lutte contre la radicalisation. «On parle peu mais on agit. Sans tambour, ni trompette», a déclaré Macron. Souvent accusé d’inaction, il revendique des résultats tangibles avec des fermetures de débits de boissons et de nombreux contrôles d’associations sportives et d’écoles hors contrat.

«Repli»

Après un déjeuner avec les forces de l’ordre, Emmanuel Macron a échangé avec des responsables d’associations sportives, sociales, cultuelles et culturelles. Il s’est fait expliquer les effets du «repli communautaire» : outre le refus de participer à certaines activités et la contestation de contenus de livres, une responsable de l’académie du Haut-Rhin a souligné l’augmentation du nombre d’enfants déclarés instruits dans le cadre familial : de 337 en 2018, leur nombre est passé à 526 à la rentrée 2019.

Alain Auffray Photo Pascal Bastien

18 février 2020

La une de Libération de ce matin

libé une

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17 février 2020

La lettre politique de Laurent Joffrin - Piotr Pavlenski : l'excuse anarchiste

L’affaire ressemble à un fait divers. Pourtant, il n’y a pas plus politique. En provoquant la chute de Benjamin Griveaux, elle a changé le cours de l’élection parisienne. Mais surtout, elle est le produit, non d’une simple vindicte personnelle ou d’une provocation gratuite, mais d’un raisonnement construit qui renvoie à une longue tradition idéologique : celle d’une partie de l’ultra-gauche.

En effet, à moins qu’on ne découvre derrière la diffusion de ce «revenge porn» une ténébreuse machination téléguidée de l’étranger – pure supposition à ce stade –, le geste est revendiqué par son auteur sur des bases très politiques. Il est qualifié comme tel par un proche qui se dit son avocat, lui-même activiste aux antécédents limpides. Résumons.

Première prémisse : les démocraties occidentales sont des régimes factices. Derrière les règles de l’Etat de droit, derrière un apparent pluralisme démocratique, se cache en fait le pouvoir sans partage d’une oligarchie prédatrice qui oriente la société en coulisse et tient sous son contrôle, non seulement l’Etat, mais aussi les médias et les partis politiques classiques, de droite ou de gauche. Le débat paraît libre et ouvert. Il est surplombé, manipulé, par une «pensée unique» qui n’a d’autre fonction que de maintenir au pouvoir ladite oligarchie.

Deuxième prémisse : détenant tous les leviers du pouvoir et gouvernant dans son seul intérêt, cette oligarchie est mauvaise par essence. Ce caractère maléfique ne désigne pas seulement des mécanismes impersonnels et des dominations structurelles, elle s’étend aux individus, immoraux par nature, hypocrites et manipulateurs, qui se remplissent les poches et jouissent de leurs privilèges sans aucune retenue. Des salauds, qui n’ont même pas l’excuse d’être sartriens. C’est au nom de ce sophisme que Benjamin Griveaux a été sacrifié.

Troisième prémisse : en face de ces puissants cyniques qu’aucun scrupule ne canalise, se trouve un peuple opprimé et rebelle, qui se situe par nature du côté du bien et dont cette ultra-gauche s’est auto-instituée la seule représentante légitime (ses autres défenseurs étant rangés dans la catégorie fourre-tout des tièdes, des mous, des légalistes abusés, des démocrates bêlants ou des traîtres avérés, les plus dangereux étant les plus sincères).

Conclusion : dans cette construction paranoïaque – mais redoutable – les afféteries démocratiques, les timidités républicaines, les règles civilisées, n’ont plus aucune pertinence. Elles ne sont, aux yeux de ces activistes, que le paravent d’une domination impitoyable. Devant tant de mensonges et d’hypocrisie, seule la lutte à outrance est légitime : tous les coups sont permis. La supériorité morale des rebelles est telle, la perfection du monde dont ils rêvent si lumineuse, que tout atermoiement, tout scrupule, tout réflexe d’indulgence ou d’humanité, confinent à la trahison. Face à cet enjeu politico-philosophique, que pèse la vidéo réprouvée par la loi bourgeoise, que valent les hypocrites jérémiades de l’oligarchie et de ses idiots utiles ? Rien. Quoique d’une rare bassesse, le «revenge porn» met en exergue l’hypocrisie des puissants. Vive le «revenge porn» !

Ce raisonnement sommairement résumé n’a rien de neuf. C’est celui des fanatiques religieux de toutes obédiences, qui s’estiment autorisés à employer les moyens les plus immoraux dès lors qu’ils servent la cause divine. «Ad majorem gloriam dei.» C’est surtout celui des ultras de la révolution, anarchistes violents ou léninistes militarisés. Dans les années 1970, on retrouvait les mêmes syllogismes pathologiques dans la littérature de l’ultra-gauche, avec une différence toutefois, puisqu’ils débouchaient sur l’usage de la violence terroriste, alors que leurs continuateurs s’en tiennent à la violence verbale, symbolique ou numérique, ce qui est un progrès incontestable.

Aux dires du même avocat, le dénommé Piotr Pavlenski se réclame de la tradition anarchiste russe. Certains de ses ancêtres putatifs furent glorieux, tel Kropotkine ou Bakounine, ou même pacifistes, tel Léon Tolstoï. Mais d’autres passaient à l’action violente, comme les assassins du tsar réformateur Alexandre II, membres d’une branche populiste adepte de l’action directe, Narodnaïa Volia, inspirée par le fiévreux révolutionnaire Netchaïev. Le frère aîné de Lénine fut condamné et pendu comme complice présumé, ce qui explique, pour certains de ses biographes, la haine viscérale du chef bolchevique envers l’oligarchie russe.

Alexandre II s’apprêtait à reprendre la politique d’ouverture qu’il prisait dans sa jeunesse. L’assassinat ouvrit au contraire une ère de répression et de réaction en Russie. Peu importe aux yeux des révolutionnaires : cette répression avait l’avantage de révéler la nature latente du pouvoir, essentiellement répressive, même sous couvert d’ouverture ou de réforme.

Nous n’en sommes pas là, fort heureusement. La culture démocratique est désormais solidement installée en France et les ultras restent une infime minorité. Tous les partis, y compris les plus contestataires, ont condamné les méthodesdu grotesque héritier de Netchaïev, qui n’a d’ailleurs usé que d’une violence numérique. Mais cette justification des moyens infâmes par une cause grandiose rappelle de très mauvais souvenirs. Les règles démocratiques ont une valeur en soi, elles civilisent le combat politique et assurent à tous les courants une expression libre, autant qu’une influence directe sur le gouvernement par voie d’élection régulière et sincère. Quitte à passer aux yeux des activistes pour un idiot utile de l’oligarchie, ce rappel est toujours nécessaire.

17 février 2020

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27 janvier 2020

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25 janvier 2020

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