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9 janvier 2019

La lettre politique de Laurent Joffrin - Libération

«Minority Report», un film d'Edouard Philippe

Cette manie – largement répandue – d’empiler les lois répressives à chaque incident violent dans une manifestation, sous le coup de l’émotion, parce que telle ou telle image a – légitimement – choqué le public… Le gouvernement annonce un renforcement de l’arsenal juridique «anti-casseurs», en s’appuyant sur une proposition de loi votée par le Sénat à majorité de droite. Est-ce raisonnable ? Est-ce utile ?

Les violences qui ont émaillé les différents «actes» de la protestation sont inadmissibles et notoirement anti-républicaines, qu’il s’agisse des attaques contre les policiers, des démolitions et des pillages de magasins ou des dégradations de bâtiments publics, notamment l’entrée en force dans un ministère, effraction scandaleuse et inédite depuis des décennies, très mollement condamnée par tous ceux qui espèrent tirer un bénéfice politique du mouvement. Jusqu’au jour où ils seront victimes des mêmes agissements ; vérité dans l’opposition, erreur au gouvernement…

On veut établir un fichier des suspects de violence pour les arrêter préventivement. On s’appuie sur le précédent des hooligans interdits de stade. Outre que la mesure a suscité maints recours, son extension au champ politique et social fait penser au film Minority Report, où une brigade spécialisée arrête les criminels avant qu’ils aient le temps de passer à l’acte. Spielberg et Philip K. Dick l’ont anticipé. Edouard Philippe le fait, même si sa ressemblance avec Tom Cruise est assez lointaine.

Au vrai, les lois permettant de sévir contre les casseurs existent déjà, y compris le droit d’interpeller celui qui participe à une manifestation non autorisée. L’énergique boxeur de la passerelle Léopold-Sédar-Senghor risque trois à cinq ans de prison, ce qui n’est pas rien. Il est vrai que ses exploits pugilistiques ont consisté, entre autres, à frapper à coups de pied un homme à terre, ce qui n’est guère recommandé dans les règles du noble art, pas plus que dans le code pénal. Depuis le début du mouvement, 5 339 personnes ont été placées en garde à vue (dixit le ministère de la Justice), 815 ont été jugées en comparution immédiate et 152 ont été incarcérées. Une partie des gardés à vue ont été ultérieurement convoqués et une partie encore sont poursuivis en justice. A coup sûr, des condamnations nombreuses suivront. Le tout en vertu des lois existantes, qui ne respirent pas le laxisme en matière de maintien de l’ordre. A insi veut la communication gouvernementale : il faut annoncer quelque chose, coûte que coûte. Aller à la télévision pour dire que la loi sera appliquée ? Ce serait déroger à une autre loi : celle du spectacle.

LAURENT JOFFRIN

30 décembre 2018

La lettre politique de Laurent Joffrin : «Journalistes collabos»

Il faut rester philosophe. Le «media-bashing» est né avec les médias. Tous les pouvoirs, toutes les oppositions, en ont usé au fil de l’histoire politique, tant il est simple d’imputer ses déconvenues au messager, par définition subjectif et manipulateur, plus qu’aux faits qu’il rapporte. Au demeurant, les médias commettent suffisamment d’erreurs, font parfois preuve d’assez de parti pris, pour mériter la critique.

Mouvement très traditionnel dans cet exercice, des gilets jaunes ont manifesté samedi devant les sièges de plusieurs organes d’information, BFM et Libération, France Télévisions… Ils avaient bloqué en partie la diffusion de Ouest-France quelques jours plus tôt, ou bien molesté certains journalistes qui couvraient leur manifestation. La direction de la Dépêche a même demandé à ses reporters de ne plus porter le brassard «presse» censé les protéger parce qu’il les désignait au contraire comme une cible pour les protestataires. Rien de bien grave – peu de violence, des agressions principalement verbales – sinon une attaque désormais banalisée contre la liberté de la presse, qui s’en remettra sans peine. Dans d’autres pays plus francs et expéditifs, on tire sur les journalistes ou bien on les e mprisonne. Nous n’en sommes pas là.

Remarquons tout de même que la subtilité et la pertinence ne sont pas la marque principale de ces invectives. «Journalistes, collabos» : tel était le mot d’ordre qui présidait aux sympathiques admonestations de samedi, référence directe à la collaboration avec les nazis qui a sévi en France pendant l’Occupation. On comprend le raisonnement, puissamment élaboré : Emmanuel Macron et Adolf Hitler, même combat ; directeurs d’infos et rédacteurs en chef, même veulerie, même trahison que celles de Pétain ou Laval. Impressionnante culture historique…

Qui proteste contre cet amalgame, un peu fort de café, tout de même ? Personne ou presque. Pas étonnant. Jean-Luc Mélenchon n’avait-il pas professé sa «haine» envers les médias qui lui donnent sans cesse la parole ; François Fillon imputé au Canard enchaîné, manipulateur et partisan, sa défaite à la présidentielle, alors que l’enquête judiciaire vient de confirmer au moins l’une des accusations portées contre lui ; Marine Le Pen dénoncé sans cesse les médias tenus par la «bien-pensance», comme le théorisent régulièrement Onfray ou Finkielkraut, tout en passant une grande partie de leur vie sur les plateaux.

Chacun aura compris le vrai reproche adressé à des médias qui ont couvert le mouvement des gilets jaunes comme on n’a jamais consacré autant de place (les chaînes d’info au premier chef) à un quelconque mouvement social, permettant à leurs porte-parole de camper littéralement dans les studios depuis un mois et traitant leurs revendications sociales avec une rare bienveillance : celui ne pas reproduire servilement leurs mots d’ordre, de poser parfois des questions sur les dérapages verbaux ou les violences dont ils se rendent coupables, de s’interroger de temps en temps sur les options de certains d’entre eux qui se présentent comme «apolitiques» mais ont derrière eux une carrière de militant de tel ou tel parti extrême. On le sait bien : tout protestataire, désormais, qualifie d’impartial un média qui dit la même chose que lui et de vendu – ou collabo – celui qui dit autre chose. Certains commentateurs, certains responsables, voient dans les gilets jaunes les prophètes d’une avancée démocratique, un ferment de renouveau pour la République. Vraiment ? Laurent Joffrin - Libération

29 décembre 2018

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27 décembre 2018

Affaire Benalla - saison 2

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Affaire Benalla : Alexandre Benalla voyagerait toujours avec un passeport diplomatique (Mediapart)
Nouveau rebondissement dans l'affaire Benalla. Selon Mediapart, l’ancien chargé de mission de la présidence de la République voyagerait depuis plusieurs mois avec un passeport diplomatique. Celui-ci porterait la référence 17CD09254 et aurait été délivré le 24 mai 2018, soit 3 semaines après les violences du 1er mai dont il est soupçonné. Le document serait valide jusqu'au 19 septembre 2022.
Mediapart precise qu’Alexandre Benalla aurait utilisé ce passeport diplomatique pour se rendre récemment dans plusieurs pays africains ainsi qu’en Israël.
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Affaire Benalla: La restitution des 2 passeports diplomatiques a été réclamée fin juillet
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères indique que le Quai d’Orsay a réclamé fin juillet à Alexandre Benalla la restitution de ses deux passeports diplomatiques.
Pour rappel, Mediapart a révélé aujourd’hui que l’ancien chargé de mission de la  présidence de la République a utilisé un passeport diplomatique pour se rendre récemment dans plusieurs pays africains ainsi qu’en Israël.
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La lettre politique de Laurent Joffrin - Les aventures de monsieur Alexandre

Au moment de l’affaire des décorations, on se moquait de Jules Grévy, président de la République dont le gendre, Daniel Wilson, faisait argent d’un trafic de légions d’honneur. «Ah, quel malheur d’avoir un gendre !» lui faisait-on dire dans une chanson célèbre. On pourrait l’appliquer à Emmanuel Macron, qui chanterait aujourd’hui, déconfit et furieux : «Ah, quel malheur d’avoir un garde !» En effet, Alexandre Benalla, garde du corps préféré du Président, ne cesse, depuis qu’il a distribué des horions dans une manifestation sans que personne ne le lui demande, de hanter les nuits et les jours de l’Elysée tel un fantôme musclé.

Au début, on pouvait croire à un simple concours de circonstances. Benalla avait été vu au Tchad un mois avant que le Président ne s’y rende à son tour. La belle affaire ! Les services de l’Elysée avaient beau jeu de faire remarquer que cette unité de lieu, à défaut d’unité de temps, n’avait rien de tragique, qu’elle pouvait être attribuée sans invraisemblance à un malencontreux hasard. Benalla, tel le furet, passe par ici ou par là : Macron n’y est pour rien. Las ! Mediapart révèle que l’ancien garde du corps voyage depuis des mois avec un passeport diplomatique. Le sésame officiel, réservé habituellement aux diplomates, lui a été remis le 24 mai, soit au lendemain de la fin de sa période de mise à pied par l’Elysée mais avant la révélation de ses frasques dans une manifestation, qui a débouché sur son éviction. Simple procédure bureaucratique (certains membres de cabinet bénéficient de cette facilité). Ou b ien autre chose ?

Vindicte

Benalla, qui a son caractère, n’a jamais digéré sa mise à l’écart, jugeant que l’Elysée aurait pu le défendre plus énergiquement. Lancé depuis dans des tractations internationales à tire de «conseil», il estime que ses anciens patrons le poursuivent désormais de leur vindicte. C’est un fait que Patrick Strzoda, «dir cab» de Macron, sous-entend, dans un message plutôt menaçant, qu’il soupçonne Benalla d’avoir entamé sa carrière de «conseil» avant même de quitter l’Elysée, imputation grave si elle se vérifiait. L’Elysée, en tout état de cause, dément à son de trompe que Benalla puisse se prévaloir d’une quelconque mission officielle ou officieuse au nom du gouvernement français, ce que ce nouveau monsieur Alexandre nie avec la même énergie.

Cette polémique amère entre un ancien garde et ceux qu’il gardait n’arrange évidemment pas les affaires de la macronie, soumise ces derniers temps à quelques contrariétés. Qu’en sortira-t-il ? Rien peut-être : on voit mal pourquoi, à moins d’être suicidaire, l’Elysée aurait continué à missionner Benalla, lequel cherche à rebondir dans le rôle d’intermédiaire avec quelques dictatures africaines, dans un business incertain mais peut-être légal. C’est l’hypothèse la plus favorable aux deux parties. En attendant, l’affaire Benalla n’en finit pas de finir et de réjouir l’opposition. «Ah quel malheur…»

LAURENT JOFFRIN

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