Le procès en appel des Pussy Riot est repoussé au 10 octobre, annonce le tribunal de Moscou.

On en parlait ce matin dans la Presse...

MAJ : On en sait davantage sur les raisons du report du procès des Pussy Riot. Selon Alban Mikoczy, correspondant de France 2 à Moscou, l'une des trois accusées, Ekaterina Samusevich, a indiqué ne plus se sentir représentée par son avocat. Elle dispose donc d'une semaine supplémentaire pour en retrouver un nouveau. 
 
Deux analyses peuvent expliquer ce choix surprenant de la part de cette accusée : soit l'apparition soudaine de divergences entre les trois membres du groupe, soit la volonté de gagner 10 jours pour être en prison à Moscou plutôt qu'au camp.

Le premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a confié mercredi 12 septembre que les Pussy Riot lui donnaient "la nausée", même s'il a jugé "inutile" et "sévère" de maintenir en prison les trois jeunes femmes condamnées à deux ans de détention pour une "prière punk" anti-Poutine.

"Ce qu'elles ont fait, leur apparence, et l'hystérie qui [les] accompagne, tout ce qui s'est passé me donne la nausée, a déclaré M. Medvedev lors d'une rencontre avec des responsables du parti au pouvoir Russie unie, selon l'agence de presse Interfax. Je répugne à en parler. Voilà mon opinion personnelle."

"LEUR MAINTIEN EN DÉTENTION ME PARAÎT INUTILE"

M. Medvedev a cependant jugé "sévère" le maintien en détention depuis le mois de mars des trois jeunes femmes, condamnées en août et dont l'appel doit être examiné le 1er octobre prochain par la justice. "La punition qu'elles ont déjà subie, leur détention dans les conditions d'une prison pendant un temps significatif, est tout à fait suffisante pour qu'elles réfléchissent à ce qui s'est passé, par bêtise ou pour d'autres raisons", a ajouté le premier ministre. "Leur maintien en détention me paraît inutile", a encore déclaré M. Medvedev, tout en soulignant "ne pas vouloir se substituer au juge".

Vladimir Poutine lui-même avait soulevé des espoirs de clémence en déclarant début août, avant le jugement, à Londres, que les jeunes femmes ne devaient pas être "jugées trop sévèrement". Début septembre, dans un entretien télévisé, il a cependant jugé cette fois qu'elles s'étaient livrées à un "véritable sabbat" dans une église orthodoxe, et que l'Etat avait "l'obligation de protéger les sentiments des croyants".

VIDEO. Les membres du groupe punk encore en liberté publient sur Youtube une vidéo dans laquelle elles enflamment une effigie du président russe.

Les Pussy Riots refont parler d'elles. Alors que trois membres du groupe punk russe ont été arrêtées et envoyées en colonie pénitentiaire, trois autres ont brûlé à Moscou un portrait de Vladimir Poutine. Dans une vidéo postée jeudi 6 septembre sur Youtube, on voit les jeunes femmes cagoulées enflammer une bâche à l'effigie du président russe.

Une voix clame en anglais : "nous nous battons pour avoir le droit de chanter, de penser, de critiquer, d'être des musiciennes et des artistes prêtes à faire n'importe quoi pour changer notre pays. Peu importe les risques, nous continuons notre bataille musicale en Russie."

Les Pussy Riots profitent de cette vidéo pour remercier les artistes qui leur ont apporté leur soutien, citant Madonna, les Red Hot Chili Peppers, Björk et Green Day.

Elles affirment également : "notre pays est dominé par un démon, qui pense qu'il est illégal de se réclamer du féminisme, de chanter de la musique punk, de défendre les droits de la communauté lesbienne et gay, de critiquer le gouvernement. Cet homme pense que si tu danses et chantes d'une façon inappropriée, tu vas deux ans en prison."

Pour finir elles lancent un appel à l'émeute : "Start Pussy Riot !". Source : Le Nouvel Observateur.

Mireille Mathieu précise sa pensée. Alors que ses propos, selon lesquels les Pussy Riot ont commis un «sacrilège» en chantant dans une Eglise, font le tour des médias depuis leur publication sur le site d'une chaîne de télévision russe, l'entourage de la chanteuse indique au Parisien.fr

A la question «En tant que croyante, comment considérez-vous l'action des Pussy Riot ?», posée par un journaliste russe en marge d'un festival de musique à Moscou, la chanteuse a répondu ainsi, explique son entourage : « Je pense que ces jeunes filles ont été un peu inconscientes car une Eglise n'est pas un lieu pour manifester. On peut toujours manifester autrement. Une église étant un lieu de recueillement, c'est un sacrilège. Mais en tant que femme, artiste et chrétienne, je demande l'indulgence pour ces trois jeunes filles. »

Selon le bureau de l'interprète d'«Une femme amoureuse», 66 ans, la dernière phrase a tout simplement été retirée par la chaîne russe, TV tsentr. En taxant de «sacrilège» le groupe de punk russe, la chanteuse de variétés détonne  malgré tout alors que l'immense majorité des réactions internationeles ont condamné le régime russe.

Nadejda Tolokonnikova Leader des Pussy Riot

"J'aime la Russie, mais je hais Poutine"

C'est par écrit que Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, jeune russe considérée comme le leader du groupe punk Pussy Riot, a répondu aux questions de l'hebdomadaire Allemand Der Spiegel. Dans cette interview, celle qui a été condamnée avec deux de ses camarades à deux ans de camps pour une "prière" anti-Poutine. Elle dit ne rien regretter et estime que "le système Poutine (...) n'appartient pas au XXIe siècle, il rappelle beaucoup plus les sociétés primitives ou les régimes dictatoriaux du passé".

Interrogée sur ses conditions de détention, l'artiste affirme qu'elles sont supportables. "Malgré tout, c'est une prison russe avec tout son charme soviétique. Il n'y a pas eu beaucoup de progrès : la prison est un mélange de caserne et d'hôpital". "Nous sommes réveillées à 6 heures du matin, ensuite je prends mon petit-déjeuner, ensuite vient le tour de cour. Le reste de la journée, j'écris. Ou je lis, ces jours-ci par exemple la Bible et les œuvres du philosophe marxiste slovène Slavoj Zizek", décrit-elle. "Le manque de liberté de mouvement ne restreint pas la liberté de penser", conclut-elle.

Garry Kasparov opposant russe

"Personne n'est à l'abri dans la Russie de Poutine, même s'il n'y a pas d'ordre direct. (...) J'essaye d'apporter ma contribution au combat pour la liberté en Russie, je dois rester fidèle au pays auquel j'appartiens."

L'interview de l'opposant russe et ancien champion du monde d'échec Garry Kasparov sur France Inter vient tout juste de se terminer. Il est revenu plus largement sur les actions qu'il mène dans son pays. Il est accusé par la police d'avoir mordu un membre des forces de l'ordre lors d'une manifestation de soutien vendredi au groupe punk Pussy Riot. 

En Russie, le tribunal qui a jugé les Pussy Riot a été victime d'une cyberattaque pendant quelques heures. Une vidéo provocante du chanteur homosexuel bulgare Azis, des images tournant en dérision le système judiciaire russe, de même qu'une nouvelle chanson du groupe Pussy Riot, intitulée Putin lights up the fires (Poutine met le feu), ont été visibles sur le site.

La police russe recherche les autres membres du groupe Pussy Riot qui avaient participé à une "prière punk" contre Vladimir Poutine dans une cathédrale de Moscou, le 21 février. Trois jeunes femmes, membres du groupe, ont déjà été condamnées vendredi à deux ans de détention.