Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
russie
29 janvier 2018

Russie : la stratégie risquée de l’opposant Alexeï Navalny

Par Isabelle Mandraud, Moscou, correspondante Le Monde

Arrêté dimanche à Moscou, le principal adversaire du Kremlin appelle au boycottage de l’élection présidentielle du 18 mars, sans parvenir à souder l’opposition autour de lui.

La mêlée a été de courte durée. A peine Alexeï Navalny avait-il posé un pied sur l’avenue Tverskaïa, la principale artère de Moscou, que des policiers l’ont embarqué sans ménagement dans un fourgon. Un retour certain à la case prison pour le principal opposant au Kremlin, qui avait appelé ses partisans, dimanche 28 janvier, à manifester partout en Russie contre la « supercherie » de l’élection présidentielle du 18 mars, pour laquelle il ne peut concourir. Sa candidature a été écartée en raison de condamnations pénales, qu’il réfute.

« On m’a libéré », a fait savoir sur Twitter l’opposant, plus de huit heures après avoir été interpellé. « Aujourd’hui était un jour important (…) Merci à tous ceux qui n’ont pas peur de se battre pour leurs droits. » Il a été inculpé pour « violation des procédures concernant l’organisation d’une manifestation », a indiqué la police moscovite dans un communiqué.

« Impeachment ! » scandé par les manifestants à Moscou

Pour la troisième fois en moins d’un an, les manifestants ont répondu présents à son appel dans plus d’une centaine de villes sur tout le territoire. Quoique moins nombreux que lors des précédents rassemblements des mois de mars et de juin, plusieurs milliers de personnes ont bravé les températures négatives et surmonté leur appréhension. Partout, les forces de police ont été déployées en nombre.

Trois heures avant le début des manifestations, jugées illicites par les autorités, la pression se faisait déjà sentir. A Moscou, la Fondation de lutte contre la corruption créée par Alexeï Navalny a été investie par la police, et le centre commercial dans lequel se trouvent ses locaux était totalement encerclé. Quelques jours plus tôt, la justice avait déjà prononcé la liquidation de cette organisation qui sert à financer l’équipe et les QG de l’opposant.

« Tant pis si je dois me faire arrêter, mais vingt-quatre ans [la longévité au pouvoir de Vladimir Poutine en cas de victoire à sa propre succession], c’est trop ! », martelait à Moscou, Pavel, un étudiant de 21 ans, tandis qu’autour de lui la foule, réunie sur la place Pouchkine, criait en anglais « Impeachment ! » ou, en russe, « ce ne sont pas des élections ! ». A Ekaterinbourg, le maire, Evgueni Roïzman, l’un des rares élus de l’opposition, reprenait ce slogan au micro. « Ce ne sont pas des élections, il ne faut pas y participer ! »

L’appel à boycotter la présidentielle ne fait pas l’unanimité

L’appel d’Alexeï Navalny, 41 ans, à boycotter le scrutin du 18 mars ne fait pourtant pas l’unanimité. L’opposition se divise sur cette stratégie. Elle est convaincue, pour une partie d’entre elle, que l’abstention n’aboutira, in fine, qu’à augmenter mécaniquement le score du chef du Kremlin. Depuis 2006, en effet, le seuil minimum de plus de 50 % de votants a été aboli. « Je suis ici pour montrer que l’opposition existe, mais je ne suis pas sûre que le boycott soit la meilleure solution », confiait timidement Karina, place Pouchkine.

Tout en apportant son soutien aux manifestations de dimanche contre le « spectacle » de l’élection présidentielle, le mouvement Russie ouverte, lancé par l’ex-oligarque Mikhaïl Khodorkovski, en exil en Europe, prône lui aussi un vote « pour tout autre candidat » que Vladimir Poutine, « plutôt qu’un boycott passif qui conférera une victoire incontestée à l’élite dirigeante ». « Il n’y a pas de boycott dans l’histoire qui ait conduit à un changement de pouvoir », souligne Alexandre Soloviev, président du mouvement.

« En dépit d’être le seul politicien véritablement remarquable en Russie aujourd’hui, Navalny ne parvient pas à rassembler tous les électeurs de l’opposition. Malgré tous ses efforts, il n’est pas Boris Eltsine, l’homme qui est devenu une figure unificatrice à la fin des années 1980, quand tout le monde a compris que la Russie devait rompre avec son idéologie communiste », note le politologue Andreï Kolesnikov, de la Fondation Carnegie à Moscou.

Alexeï Navalny doit en outre affronter une nouvelle concurrence avec l’arrivée dans le jeu de Ksenia Sobtchak, 36 ans. Certes, bien moins populaire, voire suscitant la méfiance d’une partie des « anti-Poutine », la fille de l’ancien maire de Saint-Pétersbourg Anatoli Sobtchak se pose elle aussi en opposante. Dimanche, en même temps que se déroulaient les manifestations des partisans de M. Navalny, la candidate s’est plantée seule sous l’œil de caméras avec une pancarte dans la ville de Grozny, en Tchétchénie. Elle réclamait la libération d’Ouioub Titïev, responsable de l’ONG des droits humains Mémorial, qui fait déjà l’objet, sur place, de multiples persécutions.

Publicité
28 janvier 2018

RUSSIE : "Je n'ai pas l'impression d'avoir le choix" : ils témoignent de la mainmise de Poutine sur la présidentielle en Russie

"Moi, je ne vais pas prendre part aux élections. Je ne veux pas participer à cette farce." Pour Zoia Svetova, journaliste russe d'opposition, la décision est sans appel. Contactée par franceinfo, comme d'autres observateurs ou de simples habitants, elle qualifie l'élection présidentielle - qui va se dérouler en Russie le 18 mars prochain - d'"antidémocratique". Pour elle, ça ne fait aucun doute, Vladimir Poutine va être réélu car il n'y a pas "de vraie compétition". "Je pense que des gens vont sortir dans la rue pour manifester contre cela."

26 décembre 2017

Alexeï Navalny interdit de concourir à la présidentielle russe

Par Benoît Vitkine

Le principal opposant à Vladimir Poutine, déclaré inéligible jusqu’en 2028 en raison d’une condamnation de justice, demande à ses partisans de boycotter le scrutin prévu le 18 mars 2018.

Il y a quelques semaines, Ella Pamfilova, présidente de la Commission électorale centrale russe (CEC), prévenait que seul un « miracle » pourrait permettre à Alexeï Navalny de participer à l’élection présidentielle du 18 mars 2018.

Les commentateurs n’auront guère eu le temps de gloser sur le caractère mystérieux de la formule – de quel genre de miracle pouvait donc parler Mme Pamfilova, dont l’institution est théoriquement chargée de l’application stricte de la loi ? Le miracle ne s’est pas produit. Lundi 25 décembre, cette même CEC a livré son verdict : à l’unanimité moins une abstention, elle a interdit à l’opposant de concourir lors du scrutin, en raison de ses condamnations passées en justice.

L’étude du dossier Navalny a été conduite avec une célérité exceptionnelle. Dimanche, l’avocat mobilisait des milliers de ses partisans dans plusieurs villes de Russie, et déposait, dans la foulée, son dossier de candidature. Dès le lendemain, il était convoqué par la CEC.

Cette démonstration de force, menée alors que des milliers de volontaires s’emploient depuis plusieurs mois à récolter les 300 000 signatures nécessaires à la candidature de l’opposant, n’aura pas suffi. M. Navalny, dont les enquêtes dévastatrices sur la corruption des élites ont assis la notoriété, n’est pas autorisé à défier Vladimir Poutine, président sortant qui brigue un quatrième mandat.

Vrai-faux suspense

La CEC avait à plusieurs reprises averti que l’opposant était inéligible jusqu’en 2028 en raison notamment d’une condamnation à cinq ans de prison avec sursis, en février, pour détournement de fonds dans une affaire remontant à 2009. M. Navalny a aussi été interpellé et détenu à trois reprises cette année pour avoir organisé des rassemblements non autorisés.

Mais cette décision était attendue, car elle met fin à des mois de vrai-faux suspense durant lesquels l’opposant a fait semblant de croire en ses chances de pouvoir participer au scrutin de 2018. Durant toute cette période, ses bureaux de campagne ont continué à tourner à plein régime et l’ancien blogueur, qui s’est fait connaître du grand public lors des manifestations de 2011 contre les fraudes présumées aux législatives, a sillonné la Russie de réunion publique en réunion publique.

Privé d’accès aux médias fédéraux, M. Navalny possède un art consommé de transformer chaque enceinte dans laquelle il apparaît – et jusqu’aux salles des tribunaux – en tribune.

Lundi, il a utilisé cette session publique de la CEC pour s’en prendre une nouvelle fois au cynisme du pouvoir. « Ce que je vous demande, ce n’est même pas de l’héroïsme, a-t-il dit aux membres de la Commission. Vous n’avez pas un pistolet braqué sur la tête. (…) Je vous demande simplement de faire votre travail de fonctionnaires et d’appliquer la loi, ce pour quoi vous êtes payés par vos concitoyens. » « Il est évident que ces affaires judiciaires ont été fabriquées », a-t-il encore plaidé, rappelant avoir fait condamner la Russie par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

« Il n’y aura que Poutine »

Dès la fin de la session, M. Navalny, a diffusé une vidéo enregistrée à l’avance pour appeler à une « grève des électeurs » : « Nous avons un plan clair et simple. (…) Nous annonçons un boycottage de l’élection. Le processus auquel on nous demande de participer n’est pas une vraie élection. Il n’y aura que Poutine et les candidats qu’il a personnellement sélectionnés », y dit-il, ajoutant qu’il allait faire appel de la décision de la CEC.

Quand bien même l’électorat d’Alexeï Navalny apparaissait limité, la victoire de Vladimir Poutine au scrutin du 18 mars paraît désormais encore plus certaine en l’absence de son opposant le plus déterminé. Le président sortant affrontera, comme à chaque élection, les candidats du Parti communiste et du LDPR ultranationaliste, ainsi que la jeune Xenia Sobtchak, qui se présente comme une alternative à un Navalny empêché.

« Poutine peut bien jouer les machos à la télévision, mais si tu as peur d’affronter ton seul vrai opposant, ton machisme ne vaut pas un sou », a commenté Ilia Iachine, l’un des associés de M. Navalny, qui annonçait dans la soirée sur Twitter une visite de la police au domicile de ses parents.

11 novembre 2017

Syrie : «pas de solution militaire» pour Trump et Poutine

Réunis à Danang (Vietnam) pour un sommet Asie-Pacifique, Donald Trump et Vladimir Poutine, les présidents américain et russe, en ont profité pour publier un communiqué conjoint dans lequel ils déclarent être «d'accord pour dire que le conflit en Syrie n'a pas de solution militaire» et ils confirment leur «détermination à vaincre l'Etat islamique».

«Les présidents ont confirmé leur engagement pour la souveraineté de la Syrie, son indépendance, son unité, son intégrité territoriale et sa nature séculaire», indique encore le communiqué, qui a été publié par le Kremlin. «Les président ont aussi discuté la nécessité de réduire les souffrances humaines en Syrie, et appelé tous les pays membres de l’ONU à augmenter leur contribution pour satisfaire aux besoins humanitaires dans les mois qui viennent.»

Le commandement militaire russe avait récemment accusé les Etats-Unis de «faire seulement semblant» de combattre l’EI en Irak et de gêner la contre-offensive soutenue par la Russie dans l’est de la Syrie.

7 novembre 2017

La Russie...

revolution urss

Publicité
6 novembre 2017

Plusieurs centaines de manifestants anti-Poutine arrêtés à Moscou

Une manifestation pour dénoncer le président russe Vladimir Poutine a été rapidement dispersée par la police, dimanche 5 novembre à Moscou. Le rassemblement était organisé à l’appel de Viatcheslav Maltsev, candidat aux élections législatives en 2016 et opposant déclaré du Kremlin.

La police, pour qui les rassemblements n’étaient pas autorisés, a arrêté plus de 260 personnes pour « trouble à l’ordre public ». Selon l’agence de presse TASS, certaines ont été interpellées en possession de couteaux, de coups-de-poing américains mais aussi d’armes pouvant tirer des balles en caoutchouc. L’organisation non gouvernementale OVD-Info, spécialisée dans le suivi des arrestations d’opposants russes, a annoncé que plus de 380 personnes avaient été appréhendées dans tout le pays, dont 346 à Moscou.

« Dire non au régime de Poutine »

Viatcheslav Maltsev, qui se décrit lui-même comme nationaliste et anarchiste, avait appelé à manifester pour une « révolution du peuple » et « dire non au régime de Poutine ». Actuellement à Paris, où il est arrivé après qu’un tribunal de Moscou a émis contre lui un mandat d’arrêt pour appel à des activités extrémistes, il prend la parole et organise son mouvement Artpodgotovka via une chaîne politique très suivie sur YouTube.

Alexeï Navalny, qui a parfois exprimé des positions proches des vues nationalistes, a lui-même récemment dénoncé une campagne d’intimidation organisée par les autorités contre le mouvement de M. Maltsev, officiellement interdit par Moscou en octobre. En mars et en juin, des centaines de personnes avaient été arrêtées lors de rassemblements anticorruption organisées à l’appel de M. Navalny.

Les services russes de sécurité (FSB) avaient annoncé dès vendredi les arrestations, à Moscou et dans sa région, d’un groupe de partisans de M. Maltsev accusés de préparer des « actes extrémistes d’ampleur » les 4 et 5 novembre, notamment en prévoyant de « mettre le feu à des bâtiments gouvernementaux et d’attaquer des policiers ».

Des alertes à la bombe ont entraîné dimanche l’évacuation du théâtre moscovite du Bolchoï, de l’hôtel Metropol et du Goum, le grand magasin qui se trouve sur la place Rouge, selon des agences de presse russes. Un cordon de sécurité a ainsi été déployé autour du grand magasin et du Bolchoï, selon Reuters. Depuis deux mois, des appels téléphoniques anonymes ont déjà perturbé les activités de plusieurs centres commerciaux, de gares ferroviaires et d’organismes publics ; il s’agissait à chaque fois de fausses alertes. Aucun de ces actes n’a été revendiqué.

29 octobre 2017

Ksenia Sobtchak - opposante à Vladimir Poutine

Moscou 24 octobre. Conférence de presse de Ksenia Sobtchak. Six jours plus tôt, cette célébrissime animatrice de télévision, ancienne icône de la jet-set, la moscovite des années 2000, a présenté sa candidature à la présidentielle russe de 2018 comme opposante à Vladimir Poutine. Fille de l'ancien maire de Saint-Pétersbourg, non affiliée à un parti, elle entend incarner le vote "contre tous". #KseniaSobtchak #vladimirpoutine #campagneelectorale #Russie

ksenia

Photo Maxim Shemetov @reuters #maximshemetov

Retrouvez notre #tourdumonde des photos marquantes de la semaine sur Courrierinternational.

21 août 2017

Etat islamique : En Sibérie, une attaque revendiquée par l’EI passée sous silence

Par Isabelle Mandraud, Moscou, correspondante Le Monde

Vladimir Poutine ne s’est pas exprimé après une attaque au couteau dans les rues de la ville de Sourgout, qui a fait sept blessés.

La situation en Espagne, cible de deux attentats meurtriers revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), continue à dominer les informations en Russie, mais une autre attaque survenue en Sibérie occidentale, dont l’EI s’est aussi attribué la responsabilité, est quasiment passée sous silence. Sourgout a pourtant vécu l’horreur, samedi 19 août en fin de matinée, après qu’un homme a poignardé huit passants de cette ville pétrolière de 350 000 habitants située à 2 100 kilomètres à l’est de Moscou. Sept personnes ont été blessées, dont l’une se trouve toujours entre la vie et la mort.

Quatre heures à peine après ce drame, l’EI diffusait un message via son agence de propagande Amaq revendiquant l’attaque et désignant l’assaillant, tué dans la rue par la police, comme l’un de ses « soldats ». Mais la plupart des Russes n’en ont pas entendu parler. Les médias publics ont relayé brièvement « l’incident », sans même faire référence au groupe djihadiste. Ni l’agence Ria-Novosti, ni Tass, n’en ont fait mention, pas plus que la première chaîne du pays, Perviy Kanal, qui a consacré une poignée de secondes au sujet à des heures de faible écoute – rien dans son JT de samedi soir.

Peu d’éléments sur l’assaillant

Prompt à condamner les actes terroristes en Europe, Vladimir Poutine a vite réagi après l’attentat à la voiture-bélier à Barcelone, en exprimant ses condoléances au roi d’Espagne. « Cette attaque montre une fois de plus la nécessité de regrouper les efforts de toute la communauté internationale dans la lutte sans compromis contre les forces de la terreur », a souligné le président russe dans un communiqué le 17 août. Mais il n’a pas dit un mot sur Sourgout, malgré les images qui ont circulé sur les réseaux sociaux montrant notamment un blessé ensanglanté sur un banc. Dimanche, d’autres vidéos sont apparues sur la mort de l’assaillant, qui portait une fausse ceinture d’explosif, abattu par un policier.

Seul le président français Emmanuel Macron a exprimé sa « solidarité » avec les victimes de Sourgout sur son compte Twitter, dès samedi soir, reprenant au mot le chef du Kremlin : « Le terrorisme frappe partout. La coopération internationale est essentielle pour l’éradiquer ». Son message n’a pas été repris en Russie.

Les réactions paniquées sur Yandex ou Vkontakt, respectivement le moteur russe de recherche et l’équivalent russe de Facebook, ont néanmoins poussé le Comité d’enquête à annoncer, dimanche, qu’il prenait en charge l’enquête à Moscou. « En raison de l’écho [donnée à cette affaire] » a précisé un communiqué d’Alexandre Bastrykine, chef de cette entité judiciaire chargé de toutes les affaires sensibles en Russie.

Très peu d’éléments ont été communiqués par les enquêteurs sur le profil de l’assaillant en dehors de sa date de naissance, 1998, et non 1994 comme cela avait été annoncé précédemment, et l’annonce de perquisitions au domicile du « criminel ». Jusqu’ici, la version officielle s’en est tenue à l’annonce de vérifications sur ses « antécédents psychiatriques ». Des sites proches des services russes ont cependant communiqué le nom de Artur G, originaire du Daghestan, une région du Caucase russe à majorité musulmane.

La Russie, engagée militairement en Syrie au côté de son allié Bachar al-Assad, a déjà été visée par des récents attentats. Le 31 octobre 2015, un charter russe avait explosé au-dessus du Sinaï égyptien avec 224 personnes à son bord, mais il avait fallu trois semaines pour que les autorités russes reconnaissent qu’il s’agissait d’un acte terroriste revendiqué par l’EI. Le 3 avril dernier, la bombe d’un kamikaze dans le métro de Saint-Pétersbourg avait entraîné la mort de 16 personnes. Un obscur groupe « Bataillon de l’imam Chamil », se présentant lié à Al-Qaida, avait revendiqué l’attentat.

31 juillet 2017

Diplomatie... Russie / Etats-Unis

En réponse à des sanctions américaines, 755 diplomates sommés de quitter la Russie

Dans un entretien avec la chaîne Rossia 24, Vladimir Poutine a annoncé dimanche que ces diplomates devraient quitter la Russie. Une réponse aux nouvelles sanctions votées cette semaine par le Congrès américain.

 En réponse à des sanctions américaines, 755 diplomates sommés de quitter la Russie

Nouvel épisode dans les tensions russo-américaines. Dans un entretien diffusé avec la chaîne Rossia 24,Vladimir Poutine a annoncé ce dimanche que 755 diplomates américains devraient quitter la Russie, conformément à la décision de Moscou de réduire à 455 les effectifs du personnel de l’ambassade des Etats-Unis et de ses consulats sur le territoire russe.

Pas de changements positifs

«Plus d’un millier de personnes travaillaient et travaillent encore» dans les représentations diplomatiques américaines en Russie, a indiqué le président russe dans un entretien diffusé sur la chaîne publique. «755 personnes devront arrêter leurs activités en Russie», a-t-il précisé, Moscou ripostant ainsi aux nouvelles sanctions votées cette semaine par le Congrès américain.

Des changements positifs dans les relations avec Washington ne sont «pas pour bientôt», a poursuivi Vladimir Poutine, alors que la Russie a décidé de réduire drastiquement le personnel diplomatique américain sur son territoire après l’adoption de nouvelles sanctions américaines contre Moscou. «Nous avons attendu assez longtemps, en espérant que la situation changerait peut-être vers le mieux», a-t-il déclaré, «mais il semble, que même si la situation change, ce n’est pas pour bientôt».

Le Sénat américain a adopté jeudi des sanctions pour punir la Russie de son ingérence présumée dans l’élection présidentielle. Ce texte, qui a été dénoncé par Moscou mais aussi critiqué dans l’Union européenne parce qu’il permet de punir des entreprises européennes, a ensuite été soumis au président Donald Trump, qui a le choix de le signer en l’état ou de le bloquer. Vendredi, la Maison Blanche a annoncé que Donald Trump signerait ce texte, lui donnant ainsi force de loi. Source : Libération

25 juillet 2017

Un millier de manifestants à Moscou contre les restrictions sur Internet

Le Net russe, très utilisé par l’opposition, connaît ces dernières années un tour de vis des autorités et la tendance se renforce actuellement, sur fond de lutte antiterroriste.

Environ un millier de Russes ont défilé, dimanche 23 juillet, dans les rues de Moscou lors d’un rassemblement, autorisé par les autorités, contre le renforcement de la surveillance et des restrictions sur Internet. Aux cris de « Non à la censure, non à la dictature », ou encore « A bas l’Etat policier », les manifestants ont marqué leur opposition aux dernières mesures législatives prises par les autorités.

Certains ont détourné un slogan de l’opposition, « La Russie sans Poutine », ajoutant « et sans censure » à ce mot d’ordre très populaire lors des mobilisations contre le Kremlin. La police a estimé le nombre des manifestants à 800. Selon un journaliste de l’Agence France-Presse présent sur place, ils étaient entre 1 000 et 1 500 à avoir répondu à l’appel du parti Parnas, dirigé par l’ancien premier ministre Mikhaïl Kassianov.

Trois participants au défilé ont été interpellés, dont un pour avoir tendu des tracts en faveur de l’opposant Alexeï Navalny, a indiqué l’ONG russe OVD-Info spécialisée dans le suivi des arrestations.

Tour de vis

Pour Pavel Rassoudov, ancien dirigeant du groupe Parti pirate, les autorités cherchent à contrôler et surveiller Internet depuis 2011, lorsque la campagne présidentielle de Vladimir Poutine a été émaillée de manifestations de grande ampleur. « Les autorités ont alors compris qu’Internet était un outil de mobilisation, que cela amenait les gens à sortir dans les rues », a-t-il expliqué.

Le Net russe, très utilisé par l’opposition, subit ces dernières années un tour de vis des autorités et la tendance se renforce actuellement, sur fond de lutte antiterroriste. Vendredi, le Parlement a ainsi approuvé une loi interdisant l’utilisation dans le pays des « anonymizers », services Web qui permettent d’accéder de manière anonyme à des sites bloqués sur le territoire.

Il a également voté une loi obligeant les utilisateurs à s’identifier par un numéro de téléphone pour utiliser les messageries sur Internet. Fin juin, Roskomnadzor, l’autorité de surveillance des médias, avait aussi menacé de bloquer Telegram, une messagerie très populaire en Russie pour son niveau élevé de cryptage. Et depuis le 1er janvier, les entreprises Web russes et étrangères sont forcées de stocker les données de leurs utilisateurs en Russie et de les transmettre aux autorités si elles en font la demande.

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Publicité