Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
russie
15 juin 2017

A Moscou : « Un, deux, trois, Poutine va-t-en ! »

Par Isabelle Mandraud, Moscou, correspondante

Des milliers de Russes sont de nouveau descendus récemment dans la rue à l’appel d’Alexeï Navalny. L’opposant a été interpellé, tout comme plus de 1 500 personnes à travers le pays.

Tenue de boyard ou chemise médiévale pour les uns, T-shirt et canards en plastique pour les autres. Deux populations aux antipodes se sont côtoyées, lundi 12 juin, sur l’avenue Tvserskaïa, à Moscou, qui devait accueillir un festival « historique » pour le jour de la fête nationale russe. Les seconds ont submergé les premiers. A l’appel d’Alexeï Navalny, plusieurs milliers de personnes ont pris possession de la plus grande artère de la capitale russe menant au Kremlin – avec des canards en plastique devenus le symbole de la corruption du pouvoir dénoncée par le premier opposant au président Vladimir Poutine.

Interpellé dès la sortie de son domicile par la police, M. Navalny n’a pas eu le temps de rejoindre ses partisans, qui ont continué sans lui. Dans une ambiance surréaliste, les forces de sécurité déployées en nombre ont pourchassé les manifestants au milieu des bottes de foin, des catapultes et des stands médiévaux. Plus de 832 ont été recensées à Moscou, et au moins 600 à Saint-Pétersbourg (Nord-Ouest) par l’ONG indépendante OVD-Info. Des rassemblements ont également eu lieu dans des dizaines d’autres villes russes, de Vladivostok à Kaliningrad.

Plus de trois mois après les manifestations monstres du 26 mars organisées à travers tout le pays, M. Navalny, candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2018, est parvenu, de nouveau, à mobiliser la rue. Et comme la fois précédente, ce sont surtout les jeunes, parfois même des adolescents, qui ont répondu à son appel. Les arrestations, disent-ils, ne les effraient pas, quand bien même, en Russie, elles peuvent être lourdes de conséquences comme leur fermer les portes des universités ou de l’emploi.

« Dix-sept ans au pouvoir, ça suffit »

« C’est dangereux de toute façon de vivre en Russie », balaie, dans la foule moscovite, Yvan, un grand rouquin de 17 ans, qui, comme beaucoup d’autres lycéens, n’aura pas encore l’âge requis pour voter à l’élection présidentielle de mars 2018. « Je ne veux plus de Poutine, ni de Medvedev [le premier ministre], dit encore Yvan. Dix-sept ans au pouvoir, ça suffit. »

Des groupes sautillent en scandant : « Un, deux, trois, Poutine va-t-en ! », repris en chœur. Les slogans sont devenus encore un peu plus directs, un peu plus hostiles au pouvoir. Les figurants en costume médiéval ont rangé leurs arbalètes. La fête est finie, annoncent les autorités. Les familles partent, les manifestants restent, survolés par un hélicoptère. Maria brandit une pancarte « Eliminer le dragon », et explique qu’elle voudrait « vivre dans un autre pays ». D’autres portent des T-shirts « J’aime la Russie, j’en ai marre de ce régime ». « On est fatigués de ce pouvoir, je suis fatiguée », lâche Marina, 22 ans. Beaucoup agitent des drapeaux russes ou se drapent dedans – ce qui ne les empêche pas d’être interpellés.

« Je suis pour la patrie mais contre ce qui se passe dans le pays, contre la corruption, le vol, l’inégalité sociale », explique Artiom, un jeune père de famille en agitant le fameux canard jaune au-dessus de sa tête.

« On nous comparait souvent à Dubaï, mais ce pays est devenu prospère. Nous, nous avions les mêmes possibilités il y a vingt ans… Je regarde aussi la Chine qui est devenue une machine économique incroyable. Et nous, aucun avancement en vingt ans. Nous revenons toujours sur nos exploits militaires, mais c’est du passé, il faut arrêter de s’extasier pendant les fêtes de la victoire. La Russie n’est pas en train de se développer et c’est très triste. »

Navalny « est le seul »

Lorsque les forces antiémeutes fondent sur un jeune pour l’embarquer, la foule gronde. « Ne touche pas le peuple, honte ! » Certains replient brièvement leurs pancartes mais la plupart ne reculent pas. Les manifestants sont de plus en plus isolés, le haut de l’avenue, place Pouchkine, n’est déjà plus accessible, barré par des cordons d’hommes en uniforme, mais on continue encore à distribuer des autocollants en lettres noires sur fond jaune « Nadoel » (« On en a marre »). Un slogan lancé par le mouvement d’opposition de l’ex-oligarque Mikhaïl Khodorkovski, en exil à Londres.

Mais c’est en Navalny que l’on croit, ici. Parce qu’il est jeune, 40 ans, qu’il fait espérer un changement, et qu’on lui reconnaît du courage – il a été condamné dans la journée à trente jours de prison – et qu’il persiste malgré tous les obstacles dressés devant lui. « Il est le seul », soutient Artiom. Divisés, les autres opposants ne séduisent pas, ou peu.

Sans doute, aussi, M. Navalny sait-il mieux que d’autres s’adresser aux jeunes sur sa chaîne YouTube ou les réseaux sociaux, qui sont devenus ses meilleurs atouts. Au moment où il a été arrêté, l’organisation qu’il dirige, le Fonds de lutte contre la corruption, a été privée d’électricité. Depuis des heures, tôt le matin, son directeur de campagne, Leonid Volkov, animait un « live », vidéos à l’appui, de tous les rassemblements dans le pays.

Les Moscovites n’ont pas craint, non plus, de rejoindre une marche interdite par les autorités. Alors que la manifestation avait été autorisée dans une autre partie de la capitale, M. Navalny a brusquement donné, la veille au soir, rendez-vous à ses partisans sur l’avenue Tverskaïa, au motif que les prestataires sollicités pour sonoriser le rassemblement, soumis à des pressions, lui auraient fait faux bond.

Lundi, tandis que les manifestants investissaient la « fête » et transformaient les célébrations du passé en un événement d’actualité, M. Poutine faisait visiter son bureau à quelques mètres de distance à des jeunes lauréats de concours. Jeudi, le chef du Kremlin devrait s’adresser aux Russes lors de l’émission « Ligne directe », instituée il y a quinze ans. Il lui faudra trouver les mots pour apaiser une génération qui n’a connu que sa présidence.

Publicité
11 avril 2017

Le dilemme du Kremlin face à la fronde des jeunes

Par Isabelle Mandraud, Moscou, correspondante

Deux semaines après les plus grands rassemblements de protestation qu’a connus la Russie depuis les années 2011-2012, marqués par une forte présence de jeunes dans la rue, le pouvoir cherche une issue.

La répétition s’interrompt. Sous le regard atterré de ses collègues, Andreï Ossipov, jeune premier violoniste de l’orchestre symphonique de la ville de Tcheboksary, située à 600 kilomètres de Moscou, dans la région de Tchouvachie, est emmené ce 31 mars par un policier. « J’étais à la manifestation contre la corruption du pouvoir. Dmitri Medvedev [premier ministre] nous a volé des milliards, dit-il en se levant avec calme. Que quelqu’un s’occupe de mon violon. » Deux semaines après les plus grands rassemblements de protestation qu’a connue la Russie depuis les années 2011-2012, marquées une forte présence de jeunes dans la rue, le pouvoir cherche une issue.

Les interpellations, plus de 1 600 sur tout le territoire, se sont poursuivies sans donner lieu, jusqu’ici, à des condamnations pénales. Le sort de l’opposant Alexeï Navalny, qui devrait sortir de prison lundi 10 avril, après avoir été placé 15 jours en rétention, reste en suspens. Cible numéro un de la contestation, après la diffusion d’une vidéo l’accusant de corruption massive, Dmitri Medvedev, est en chute libre dans les sondages avec 57 % d’opinions négatives en mars, selon l’Institut Levada. Jamais, depuis 2006, le premier ministre n’était descendu en dessous de 50 % d’opinions favorables. Un deuxième sondage du même institut, publié jeudi 6 avril, révèle que 38 % des Russes approuvent les manifestants, motivés, selon eux, par un mécontentement « accumulé ».

Echange cinglant

Profitant de la trêve ouverte par l’attentat meurtrier survenu le 3 avril dans le métro de Saint-Pétersbourg, M. Medvedev est pour la première fois sorti de son silence. En visite mardi dans une usine de Tambov, il a dénoncé les « objectifs politiques » d’Alexeï Navalny, à l’origine de la vidéo, sans le nommer autrement que « ce personnage ». Sans démentir sur le fond, le chef du gouvernement a surtout mis en avant le « principe de la compote : on prend de la boue, on récolte des absurdités et on mélange (…). Ils [l’opposition] rassemblent des paperasses, des photos (…) et ils en font un tout ». Jeudi, d’autres rassemblements ont pris le relais. A Moscou, 50 000 personnes selon la police se sont réunies « contre le terrorisme », à l’initiative des autorités.

Des enseignants sont montés au créneau pour tenter de raisonner les adolescents et les étudiants descendus massivement dans la rue le 26 mars. Mais loin de faire profil bas, les jeunes persévèrent dans le registre de la fronde. Comme à Tcheboksary, tout est filmé avec des téléphones portables, et immédiatement publié sur les réseaux sociaux. A Bryansk (350 km au sud-ouest de Moscou), un élève a ainsi enregistré la directrice de son établissement venue sermonner toute une classe après l’interpellation de l’un d’eux. « Ce que fait Navalny est une pure provocation (…), notre situation économique est très instable… » plaide-t-elle. Mal lui en prend. A cause de la Crimée et des sanctions, lui répondent du tac au tac des élèves.


L’échange est cinglant. « Vous avez vu des troupes russes en Ukraine ? », s’étrangle la principale. « Oui, il y a des vidéos », lui répond sans se démonter un jeune. « Des montages (…). Vous regardez dans une seule direction », poursuit la responsable, s’attirant pour toute réponse : « Oui, et nos chaînes de télé montrent seulement ce qui est bon pour le gouvernement. » « Ça signifie quoi, être un patriote ? Que vous soutenez les autorités ? », lance un autre. « Bon, donc, vous pensez que la vie dans ce pays est pire depuis l’arrivée de Poutine et Medvedev ? », s’énerve la directrice. « Non, mais ils sont restés trop longtemps », riposte un élève.

« Colombes » ou « faucons »

La même scène s’est produite ailleurs. A l’université de Tomsk (Sibérie occidentale), un enseignant, qui tentait de minimiser la corruption, s’est vu vertement répondre : « Ça vous plaît, quand on vous vole ? ». A Samara, non loin de la frontière avec le Kazakhstan, d’autres étudiants ont dû assister à un forum baptisé « non à l’extrémisme », au cours duquel ont été diffusées des vidéos sur les « printemps arabes » et le soulèvement de 2014 à Kiev, en Ukraine. Là encore, un étudiant malvoyant a été expulsé après avoir entonné un chant ironique. Selon Kirill Martinov, rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta, le pouvoir, tiraillé entre « colombes » et « faucons », hésiterait sur la marche à suivre. « La victoire des seconds amènerait à une augmentation inacceptable des risques pour la société et pour le Kremlin », prédit-il. A un an de l’élection présidentielle, l’embarras est manifeste.

Plusieurs projets de loi sont sur la table, l’un pour renforcer l’« éducation patriotique », l’autre pour restreindre l’accès des jeunes aux réseaux sociaux, considérés comme le principal vecteur du succès des manifestations. Leur accès deviendrait impossible aux mineurs de moins de 14 ans et obligerait les autres à s’identifier « avec leur passeport », selon le quotidien Izvestia de jeudi 6 avril. « La pertinence de ce texte est confirmée par les événements récents », y soulignait Vladimir Petrov, député de l’assemblée législative de la région de Leningrad. Citant des sources anonymes de l’administration présidentielle, le site RBK rapporte pour sa part que le Kremlin réfléchirait à une « reconfiguration » de la télévision russe sous son pouvoir, où l’on parlerait davantage de la situation intérieure du pays.

8 avril 2017

La Russie interdit cette photo de Vladimir Poutine (et depuis, tout le monde la partage)

poutinz

La justice russe a interdit cette image suggérant l'homosexualité du président de la Fédération. USSIE - Regard mélancolique souligné d'une généreuse couche de mascara, fard à paupière bleu et rouge à lèvres carmin sur fond arc-en-ciel... Ce montage photo façon Andy Warhol est bel un affront aux valeurs traditionnelles orthodoxes prônées par le régime russe. Et le ministère de la Justice du pays vient d'interdire cette image utilisée par la communauté LGBTQ, l'ajoutant à la liste toujours plus longue des 4074 productions considérées comme extrémistes.

Cette interdiction est la suite d'un jugement rendu le 11 mai 2016. Il avait ordonné la censure de toute représentation de Poutine en homosexuel. Les procès verbaux de l'audience qui a abouti à cette décision, fin mars, indiquent que l'image "suggère une prétendue orientation sexuelle non conforme du président russe", relève le Moscow Times.

Depuis l'annonce de cette interdiction, de nombreuses personnes la défient en partageant l'image en question. L'auteur de ce montage photo est un certain A.V. Tsvetkov, et ce n'est pas la première fois qu'il a des problèmes avec la justice: en 2016, une douzaine de ses créations partagées sur le réseau social Vkontakte entre juin 2013 et octobre 2014 ont été interdites. Ses posts appelant la police russe à se retourner contre le gouvernement et rejoindre les opposants ont également été supprimés la semaine dernière.

L'image est devenue populaire en 2013, après le vote d'une loi bannissant la "propagande pour les relations sexuelles non traditionnelles devant mineur". Dès lors, ce montage et des dérivés ont proliféré en même temps que la Russie attaquait les libertés d'expression et sexuelle. Les images de Poutine maquillé sont alors devenues un symbole de protestation contre la sévère répression du régime. En 2014, le président russe a signé une loi pour emprisonner les gens qui oseraient simplement liker une publication interdite. Mais le tribunal en a décidé autrement pour A.V. Tsvetkov. Comme le rapporte le Washington Post, l'opposant a été envoyé... en centre de soins psychiatriques.

28 mars 2017

En Russie, la génération Poutine dans la rue

Par Isabelle Mandraud, Moscou, correspondante - Le Monde

L’opposant Alexeï Navalny a été condamné lundi à quinze jours de détention après les manifestations de la veille, qui ont rassemblé une majorité de 15-25 ans.

On les disait détachés, vaccinés de la politique. Les jeunes Russes ont répondu massivement présents à l’appel de l’opposant Alexeï Navalny pour protester contre « la corruption du pouvoir ». « La révolte des enfants contre les pères », titrait à la « une », lundi 27 mars, Moskovski Komsomolets, au lendemain des plus importantes manifestations qu’ait connues la Russie depuis la réélection de Vladimir Poutine en 2012.

Parmi les 1 030 personnes interpellées à Moscou recensées par OVD-Info, une ONG spécialisée dans la surveillance des mouvements de contestation, 46 au moins étaient des mineurs. Beaucoup avaient 18 ans, ou à peine plus, c’est-à-dire l’âge de ceux qui n’ont connu que l’actuel président parvenu au pouvoir en 2000. La génération Poutine.

Le phénomène n’a pas échappé au Kremlin. « Nous ne pouvons pas respecter ceux qui, sciemment, trompent les mineurs, en fait des enfants, en les encourageant et en leur promettant certaines récompenses pour prendre part à une manifestation non autorisée, exposant ainsi leur sécurité et même leur vie », a fustigé dès le lendemain le porte-parole de la présidence, Dmitri Peskov.

« Ce que nous avons vu dans de nombreux endroits et davantage encore à Moscou était une provocation », a-t-il ajouté, laissant planer l’image d’un Navalny dans le rôle de Peter Pan, entraînant derrière lui des jeunes séduits par des contes de fées. Lundi, l’opposant, candidat à la présidentielle de 2018, a été condamné à quinze jours de détention pour refus d’obtempérer à la police et 20 000 roubles d’amende (environ 330 euros) pour rassemblement illicite.

« Poutine, voleur »

A Nijni-Novgorod, sur les bords de la Volga, des parents de lycéens interpellés ont reçu un procès-verbal pour « non-exécution de leur devoir d’éducation », conformément à un article du code civil. A Tomsk, filmé par un téléphone portable, c’est un jeune orateur, élève de 6e, qui s’est saisi du micro lors du rassemblement dans cette ville de Sibérie occidentale. « Bonjour, je m’appelle Gleb Tokmakov, s’est-il exclamé un bonnet enfoncé par-dessus ses yeux clairs et ses joues rondes. La Constitution doit travailler pour nous et non pour les corrompus ! » « A bas l’inégalité entre les canards ! », brandissait drôlement sur une affichette Katia, 16 ans, sur l’avenue Tverskaïa de Moscou.

Symboles de la contestation, baskets et canards en plastique ont fait fureur parmi les 15-25 ans venus en nombre dans les défilés. La plupart d’entre eux connaissaient parfaitement la vidéo de 50 minutes diffusée le 2 mars sur YouTube, dans laquelle Alexeï Navalny, décortiquait en détails les biens du premier ministre Dmitri Medvedev acquis par l’entremise de proches, depuis ses baskets onéreuses jusqu’à ses résidences somptueuses abritant des canards. Non seulement la vidéo, vue par plus de 12 millions de personnes, révèle une réalité différente de l’actualité officielle, mais aucune réponse ou aucune tentative d’explications n’a été fournie par le gouvernement.

En utilisant tous les réseaux sociaux pour contourner la censure des chaînes de télévision du pouvoir, Alexeï Navalny, 40 ans, a joué sur la corde sensible de la corruption. « La machine télé-propagande n’agit pas sur la jeunesse et toute cette xénophobie ultra-patriotique orthodoxe ne peut donner que la nausée, assène le sociologue Igor Eïdmann. Les jeunes vont sur Internet chercher l’information réelle sur ce qui se passe dans le pays. »

L’influence de Navalny plus forte grâce à Facebook ou Twitter ? Voilà de quoi aviver la paranoïa du pouvoir russe, qui n’a cessé de dénoncer le rôle joué par les réseaux sociaux dans les révoltes arabes et le soulèvement ukrainien, avec le soutien des occidentaux. « Le pouvoir doit revoir son attitude sur le phénomène Navalny qui les a doublés », affirme le politologue Andreï Kolesnikov, cité par le journal Vedomosti.

A Moscou, sur la place Pouchkine, deux adolescents accrochés à un lampadaire ont créé le buzz lorsque, cessant d’agiter un drapeau russe, l’un d’eux a eu l’idée de verser de l’eau sur un policier. « Descendez, ou vous serez arrêtés », leur a intimé ce dernier. « De toute façon, on sera arrêté, j’aime autant rester ici », lui a répondu l’un des gamins sans se démonter. Au final, lui et son copain ont fini dans un fourgon, comme beaucoup d’autres.

Lundi, l’un des premiers condamnés, né en septembre 1999, a été condamné à dix jours de prison pour avoir crié « Poutine, voleur » en « gesticulant » et parce qu’il « s’appuyait les pieds sur l’asphalte », comme l’indique curieusement le procès-verbal. « Je ne suis pas d’accord, je ne me considère pas coupable », a ajouté le jeune homme à côté de sa signature. Sans illusion, sans adhésion à un quelconque parti, ni même à la personne d’Alexeï Navalny, la génération Poutine tient tête.

18 février 2017

Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse improvisée de Donald Trump

Pendant près d’une heure et demie, le républicain a défendu avec virulence son début de mandat agité et s’est lancé dans de longues tirades antimédias.

L’événement n’était pas prévu… et il a pris un ton aussi inédit que décousu. Le président des Etats-Unis Donald Trump, qui doit faire face à un début de mandat compliqué, a tenu, jeudi 16 février, une conférence de presse à la Maison Blanche. Pendant près d’une heure et demie, il a défendu avec virulence les premières semaines de son administration et s’est lancé dans de longues attaques contre les médias. « Je suis ici une nouvelle fois pour faire passer mon message directement au peuple » américain, a-t-il fait valoir.

Nomination d’un nouveau secrétaire au travail

Donald Trump a profité de l’occasion pour annoncer la nomination d’Alexander Acosta au poste de secrétaire au travail. Ce choix intervient au lendemain du retrait de son précédent candidat, Andrew Puzder. Le patron de la chaîne de restauration rapide CKE a jeté l’éponge, mercredi, face à la quasi-certitude qu’il n’obtiendrait pas la confirmation du Sénat.

Actuellement doyen de la faculté de droit du Florida International University College à Miami, M. Acosta est considéré par ses pairs comme un homme pondéré et prudent dans ses prises de position. Il préside aussi le Conseil d’administration d’US Century Bank. S’il est confirmé par les élus de la chambre haute, il sera le premier Hispanique de l’administration Trump.

« Un niveau de malhonnêteté hors de contrôle » des médias

Au cours de son point presse, le chef d’Etat américain s’est lancé dans une violente diatribe contre les médias d’information traditionnels qu’il accuse d’être « le parti de l’opposition » et de propager de « fausses informations ». A plusieurs reprises, il a interrompu les journalistes lui posant des questions, avant de critiquer le New York Times, la BBC ou encore CNN, l’une de ses cibles favorites.

« La presse est devenue si malhonnête que, si nous n’en parlons pas, cela dessert énormément le peuple américain. Le niveau de malhonnêteté [des médias] est hors de contrôle. »

Il a en outre assuré que « beaucoup de journalistes de [son] pays ne diront pas la vérité ». Il a poursuivi en estimant que les organes de presse des grandes villes – « Washington, New York et Los Angeles » – « ne parlent pas pour le peuple mais pour les intérêts particuliers et pour ceux qui profitent d’un système cassé de manière très, très évidente ».

Sur la Russie : « de fausses informations fabriquées pour compenser la défaite des démocrates »

M. Trump a formellement démenti les informations sur des contacts répétés pendant la campagne entre son équipe et le renseignement russe : « Vous pouvez dire ce que vous voulez sur la Russie, ce sont de fausses informations fabriquées pour compenser la défaite des démocrates, et la presse joue le jeu. » Il a précisé avoir rencontré certains de ses proches « qui seraient prétendument impliqués dans tout ça » : « Ils ne savent rien. »

Evoquant son conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn, qui a démissionné lundi pour avoir évoqué les sanctions contre Moscou dans des discussions avec l’ambassadeur à Washington, fin décembre, le magnat de l’immobilier a assuré que l’intéressé « faisait juste son travail ».

« La seule chose, c’est qu’il ne l’a pas dit convenablement à notre vice-président et qu’ensuite il ne s’en est pas souvenu. »

Quant à son ex-directeur de campagne, Paul Manafort, qui avait démissionné onze semaines avant le scrutin du 8 novembre après des révélations selon lesquelles il aurait été payé par le gouvernement ukrainien prorusse de Viktor Ianoukovitch : il « représentait » Kiev – non la Russie –, mais « tout le monde le savait ».

« Quant à moi, je ne possède rien en Russie. Je n’ai pas de prêts en Russie. Je n’ai aucun accord en Russie. Je n’ai rien à voir avec la Russie », a-t-il insisté.

Des « fuites criminelles » qui vont cesser avec la nouvelle équipe en place

Le milliardaire a d’autre part demandé au ministère de la justice de se pencher sur « les fuites criminelles » qui ont conduit à la démission de M. Flynn. « Les fuites sont réelles, mais les informations sont fausses », a martelé M. Trump. Et de lancer :

« [Elles] sont le fait d’employés des agences [de renseignement]et je pense que vous verrez que cela va cesser parce que maintenant notre équipe est en place. »

Il s’est également plaint de fuites concernant ses appels avec les dirigeants du Mexique et de l’Australie sur des appareils sécurisés.

Une administration « bien réglée » qui a hérité d’une « situation chaotique »

« J’ai hérité d’une situation chaotique » aux Etats-Unis comme à l’étranger, s’est justifié M. Trump, balayant les accusations de désordreau sein de son administration qu’il décrit « comme une machine bien réglée ». Le locataire de la Maison Blanche a dressé un bilan accablant du double mandat de son prédécesseur, Barack Obama. « C’est la pagaille », a-t-il déclaré au cours d’une longue tirade, citant les emplois qui « fuient [le] pays », à « Mexico et ailleurs » et le « désastre »au Moyen-Orient.

Décret anti-immigration et Obamacare au programme

M. Trump est également revenu sur son décret anti-immigration du 27 janvier, actuellement bloqué par des magistrats fédéraux. Plutôt que de contester la suspension de la première mouture, il a annoncé pour la semaine prochaine un second texte « très complet, pour protéger le pays ». Le ministère de la justice a par ailleurs demandé à la cour d’appel de San Francisco l’abandon de la procédure en cours.

Enfin, la réforme de la loi sur l’assurance-santé, à laquelle M. Obama a donné son nom, doit être présentée dans la première quinzaine de mars. « Nous nous occupons de l’Obamacare. Nous en sommes aux derniers stades. Nous la présenterons donc début ou mi-mars », a-t-il déclaré. L’abrogation de l’Affordable Care Act, réforme phare du démocrate, était l’un des principaux arguments de la campagne du républicain..

Une publication partagée par A Draz (@draz_7717) le 16 Févr. 2017 à 16h50 PST

Publicité
2 février 2017

L'ex-général du KGB impliqué dans les révélations sur Trump a été retrouvé mort

Oleg Erovinkin a-t-il fourni de compromettants renseignements sur Donald Trump ? Il a été retrouvé mort à l'arrière d'une voiture, dans un parking moscovite.

Souvenez-vous. Peu après la publication début janvier d'un accablant rapport sur Donald Trump, son auteur présumé, un ex-agent britannique du MI6 avait précipitamment plié bagage et disparu des écrans radar. "The Telegraph" indique à présent que l'homme suspecté de l'avoir renseigné, un ancien général du KGB, a été retrouvé mort à Moscou.

Officiellement, Oleg Erovinkin est mort d'une crise cardiaque. Mais le quotidien britannique "The Telegraph" rapporte que son corps a été retrouvé inerte à l'arrière d'une Lexus, dans un parking moscovite en décembre... soit quelques semaines avant la publication dans la presse d'un compromettant rapport confidentiel de 35 pages sur Donald Trump. 

A la morgue du FSB

Composé d'une série de notes datées de juin à décembre 2016, ce rapport aurait été rédigé par un ancien agent des services secrets britanniques pour le compte d'opposants politiques à Donald Trump. Il fait notamment état d'une sextape captée à Moscou et détaille comment "le régime russe a cultivé, appuyé et assisté [Donald] Trump depuis au moins cinq ans".

Ce que contient le rapport de 35 pages qui accable Donald Trump

Qualifié de "fake news" par Donald Trump, ce rapport avait à tel point été jugé crédible par le renseignement américain qu'il avait été présenté à Donald Trump, mais aussi au président sortant Barack Obama et à plusieurs responsables du Congrès, rapporte le "New York Times".

Le rapport s'appuyait en effet sur la base du témoignage d'un "haut officier des services de renseignements russes, toujours actif au sein du Kremlin". S'agissait-il d'Oleg Erovinkin, retrouvé mort en décembre ?

Plusieurs éléments de son décès sont en tout cas troublants. L’agence d’Etat russe RIA Novosti affirme qu’une "enquête à grande échelle a été ouverte dans la zone" où le général a été retrouvé mort. Il a illico été transporté à la morgue du FSB, ajoute le quotidien "The Telegraph". 

Cité par "The Telegraph", Christo Grozev, un expert du think tank bulgare Risk Management Lab, explique sur son blog que le général Erovinkin était un très proche collaborateur de l’ancien vice-premier ministre russe Igor Setchine, lui-même très proche... de Vladimir Poutine.

L'ex-espion auteur du rapport accablant sur Trump a disparu des écrans radar

De son côté, le Britannique Christopher Steele, auteur présumé du rapport, demeure introuvable. Cet ancien agent du MI6 a notamment été stationné à Moscou pendant plusieurs années.

siege FSB ex KGB

Siège du FSB (Ex KGB)

31 décembre 2016

Poutine calme le jeu

snip_20161213195037

Le président élu des Etats-Unis Donald Trump a salué dans un tweet vendredi "l'intelligence" du président russe Vladimir Poutine moins de 24 heures après une longue série de sanctions prises contre Moscou par le président sortant Barack Obama.

"Bien joué (de la part de V. Poutine) sur le report - J'ai toujours su qu'il était très intelligent!", a écrit le futur président américain, qui entrera en fonctions le 20 janvier, épinglant pour mieux le mettre en valeur son tweet, immédiatement retweeté par l'ambassade russe à Washington.

Donald Trump faisait référence à la décision du président russe de ne pas répondre pour l'instant aux sanctions prises par Washington, qui accuse Moscou d'ingérence dans la campagne présidentielle américaine.

Le président Vladimir Poutine a créé la surprise vendredi en décidant de "n'expulser personne", ne répondant ainsi pas à l'expulsion par Washington de 35 agents russes, contrairement à ce que proposait son ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

La Russie se réserve toutefois "le droit de prendre des mesures de rétorsion" et "restaurera les relations russo-américaines au vu de ce que sera la politique du président américain élu Donald Trump", avait ajouté M. Poutine.

L'administration américaine accuse la Russie d'avoir orchestré des piratages informatiques qui ont mené au vol et à la publication de milliers d'emails de responsables démocrates, brouillant le message de la candidate Hillary Clinton.

Les agences américaines de renseignement FBI et CIA estiment que Moscou ne voulait pas seulement perturber la campagne mais cherchait à faire élire Donald Trump.

Donald Trump, qui a salué les qualités du président russe Vladimir Poutine et a nommé à son cabinet des responsables ayant des liens étroits avec le Kremlin, n'a cessé de répéter qu'il ne croyait pas aux accusations d'ingérence russe.

Il s'est abstenu toutefois jeudi de critiquer les sanctions de M. Obama, jugeant qu'il était "temps de passer à d'autres choses plus importantes". Il a précisé qu'il rencontrerait les chefs du renseignement américain "la semaine prochaine" pour faire le point sur cette affaire.

La commission de la Défense au Sénat américain a prévu d'entendre jeudi prochain le directeur du renseignement américain James Clapper, qui coordonne l'activité des 17 agences américaines de renseignement, dont les puissantes CIA et NSA.

10 décembre 2016

Le document de Poutine qui entérine la nouvelle guerre froide

poutinr

Dans un décret passé quasi inaperçu, l’Union européenne est accusée de chercher, conjointement avec les Etats-Unis, à « saper la stabilité régionale et globale ».

Après deux années de fortes tensions alimentées par l’annexion de la Crimée, en mars 2014, le conflit dans l’est de l’Ukraine, puis l’intervention russe en Syrie, Vladimir Poutine avait paru vouloir marquer une pause dans la confrontation avec l’Occident.

« Contrairement à certains de nos collègues étrangers qui voient en la Russie un adversaire, nous ne cherchons pas et n’avons jamais cherché d’ennemis », avait-il déclaré, lors de son discours annuel à la nation, le 1er décembre, ajoutant : « Nous avons besoin d’amis. » Le même jour, cependant, le Kremlin publiait un décret signé par le chef de l’Etat qui entérine la nouvelle guerre froide.

Dans ce document de trente-huit pages passé quasi inaperçu, où figure à soixante-dix reprises le mot « sécurité », et vingt-cinq fois celui de « menace », l’Union européenne (UE) est accusée « d’expansion géopolitique » et de chercher, conjointement avec les Etats-Unis, à « saper la stabilité régionale et globale ». L’oukase présidentiel, destiné à réviser la doctrine de politique extérieure de la Russie établie en 2013, a fait le tri.

Ont ainsi disparu certaines priorités comme celle-ci : « Le but principal dans les relations avec l’UE, pour la Russie, qui fait partie intégrante de la civilisation européenne, est de promouvoir la création d’un espace économique et humain de l’Atlantique jusqu’au Pacifique. » Plus d’intégration, plus d’espace commun. A la place, la nouvelle doctrine évoque des « problèmes systémiques accumulés depuis un quart de siècle ».

Envolé le « non-recours à la force »

En tête de ces derniers : « La volonté des pays occidentaux de maintenir leur position en imposant leur point de vue sur les processus internationaux et leur politique de confinement vis-à-vis des centres alternatifs de pouvoir conduisent à une plus grande instabilité dans les relations internationales et au renforcement des turbulences globales. »

Si en 2013 le « dialogue » avec les Etats-Unis était privilégié « sur une base économique forte », dans le but d’un « renforcement des relations dans tous les domaines », trois ans plus tard, le ton a changé : la Russie n’accepte pas les « tentatives de pressions militaires, politiques et économiques » exercées, selon elle, par Washington « en dehors du cadre du droit international », et elle « se réserve le droit de réagir à des actions hostiles, y compris par le renforcement de sa défense nationale ainsi que par la prise de mesures symétriques ou asymétriques ».

La Russie, poursuit le document, considère « le système antimissiles américain [déployé en Europe de l’Est] comme une menace pour sa sécurité nationale et se réserve le droit d’une réponse adéquate ». L’objectif de « donner un caractère global » aux obligations nées du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, signé en 1987, entre Mikhaïl Gorbatchev et Ronald Reagan, a disparu.

Envolé aussi le « non-recours à la force » préconisé dans les relations internationales. La version 2016 de la politique extérieure russe souligne, tout au contraire, que « le rôle du facteur de la force dans les relations internationales augmente ».

Le document se veut apaisant

Avant, il était surtout question pour la Russie de « préserver une position forte et influente dans la communauté mondiale » par « une voie de développement innovante », et le « renforcement des droits et des libertés de l’homme ». Après, rien de tout cela n’existe plus, remplacé par cette double mission assignée à la diplomatie : « Promouvoir le patrimoine national et l’identité culturelle des peuples de la Russie », et « renforcer les positions des médias russes ».

Le document se veut aussi apaisant, tout comme M. Poutine qui a redit récemment sa volonté de renouer avec la nouvelle administration de Donald Trump, car la Russie, « facteur d’équilibre dans les affaires internationales et du développement de la civilisation mondiale », entretient « des relations de bon voisinage avec les pays voisins ».

Elle prône des « partenariats » avec l’Ukraine « sur la base d’un respect mutuel ». Elle soutient « l’unité, l’indépendance, l’intégrité territoriale de la République arabe syrienne en tant qu’Etat démocratique, laïc, pluraliste, où tous les groupes ethniques et religieux vivront dans la paix et la sécurité ». Sa politique extérieure, enfin, est « ouverte, prévisible et cohérente ».

Mardi, le chef du Kremlin a signé un autre décret consacré cette fois à la doctrine sur la « sécurité informationnelle », dont le but est de « développer un système national de contrôle » de l’Internet russe.

Le texte relève aussi « une tendance à la hausse dans les médias étrangers de publications d’articles ayant un ton négatif sur la politique de la Russie » et promet d’agir contre les tentatives « d’influencer la population russe, notamment la jeunesse, dans le but d’éroder les valeurs spirituelles et morales traditionnelles ». Article de Isabelle Mandraud - Correspondante à Moscou

15 octobre 2016

Russie. À la télévision, la troisième Guerre mondiale a commencé...

L'ambiance distillée par de nombreux médias russes est celle d'un retour aux heures les plus tendues de la Guerre froide. La Troisième Guerre mondiale n'aura probablement pas lieu (on l'espère...) mais pour quiconque allume son téléviseur en Russie, elle a déjà débuté.

Sur la première chaîne d'État, c'est le présentateur de l'émission phare du dimanche soir qui annonce que les batteries antiaériennes russes en Syrie vont « abattre » les avions américains. Sur la chaîne d'informations en continu Rossia 24, c'est un reportage sur la préparation des abris antinucléaires, à Moscou. À Saint-Pétersbourg, le site d'informations Fontanka croit savoir que le gouverneur veut rationner le pain pour une future guerre malgré les explications des autorités qui affirment vouloir simplement stabiliser le prix de la farine. Et, à la radio, on discute des exercices de « défense civile », mobilisant, selon le ministère des Situations d'urgence, 40 millions de Russes pendant une semaine.

Pour celui qui aurait éteint son téléviseur pour se promener dans les rues de Moscou, il est fort possible de tomber sur un des immenses graffitis « patriotiques » des artistes pro-Poutine de l'organisation « Set » qui tapissent désormais les immeubles comme cet ours, symbole de la Russie, distribuant des gilets pare-balles à des colombes de la paix.

La cause d'une telle fièvre, de cet emballement pour l'imminence d'une « Troisième Guerre mondiale » ? La rupture, le 3 octobre, des négociations entre Washington et Moscou sur le conflit syrien après l'échec d'un cessez-le-feu que les deux puissances avaient âprement négocié à Genève, en septembre. Dans la foulée, les bombes russes et syriennes ont transformé Alep en « enfer sur Terre », selon l'Onu, et suscité les critiques des Occidentaux. À Moscou, où les journalistes russes et occidentaux se lèvent et se couchent en recevant les communiqués du ministère russe de la Défense, le climat de confrontation est relayé, amplifié par les médias.

Deux scénarios

Gueorgui Bovt, politologue, envisage deux scénarios, compte tenu par ailleurs des difficultés économiques de la Russie. Le premier, optimiste, où les deux puissances vont « se mettre d'accord sur de nouvelles conditions de coexistence, en gros un Yalta-2 », référence au partage des aires d'influence entre les États-Unis et l'Union soviétique, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Et le scénario catastrophe : la Russie va réagir selon une loi de la rue bien connue : « Si la bagarre ne peut pas être évitée, frapper le premier »...

12 octobre 2016

La visite en France de Vladimir Poutine, prévue le 19 octobre, est reportée

Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Publicité