Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
societe
16 juillet 2018

La Yellow Fever n’est rien d’autre qu’un fétichisme raciste

Des femmes asiatiques racontent ce que ça fait d’être désirées uniquement en raison de sa couleur de peau – et des clichés qu’elle continue de véhiculer.

On oublie rarement son premier amant. Le deuxième non plus – surtout quand il s'avère être un fétichiste. « J'avais seize ans quand je l’ai rencontré », raconte Linh-Lan Dao, 30 ans. Encore inexpérimentée, celle qui est aujourd'hui journaliste à France Info, ne s'inquiète pas quand une amie les présente. « Il lui avait demandé si elle connaissait des filles asiatiques. Ça aurait dû m'alerter », confie-t-elle avant de raconter. « Dans sa chambre, il y avait un énorme poster de Marjolaine Bui [une obscure candidate de télé réalité, ndlr]. Je crois que je me suis rendu compte qu'il avait un problème avec les Asiat’ quand il m'a fait essayer une paire de lunettes…les mêmes que Marjolaine ».

C’est un fait : bon nombre d’hommes ont une fascination sexuelle pour les femmes asiatiques. Aux Etats-Unis, le phénomène a pris une telle ampleur qu’on lui a même donné un nom : la Yellow Fever – ou Fièvre Jaune. Et très clairement, le concept désigne un « fétiche raciste », pour reprendre l’expression de la philosophe Robin Zhen, professeur associée à l’université de Yale, et auteur d’une étude au titre éloquent : Pourquoi la Yellow Fever n'est pas flatteuse: un argumentaire contre les fétiches raciaux. Elle précise : « Même si cela ne concerne pas uniquement les hommes blancs, c’est généralement ce que les gens ont en tête quand ils utilisent ce terme pour désigner un phénomène social ».

« Quand un mec me dit qu’il adore les femmes asiatiques, j’entends qu’on est interchangeables. Mais je ne suis pas un putain de vase Ming ! » - Grace Ly, militante asian-féministe

Et cela pèse lourdement sur le quotidien des concernées. « Dès que tu rencontres un nouveau copain, tu vérifies forcément qu’il n’était pas avec une Asiat’ avant, confie Grace Ly, 38 ans, blogueuse et militante asian-féministe, dont le premier livre, Jeune Fille Modèle, sortira à la rentrée aux éditions Fayard. Même chose pour Linh-Lan, qui a elle aussi développé son « radar à relou ». Premier indice : « Un mec qui me dit qu’il adore l’Asie, ça sent vraiment pas bon… ».

« La Yellow Fever impose un fardeau psychologique aux femmes asiatiques, pointe Robin Zheng. D’abord, elles se sentent homogénéisées. Mais aussi différenciées, c'est-à-dire séparées et maintenues à un niveau différent de celui des femmes blanches. Cela les amène à douter que leurs partenaires s'intéressent à elles pour ce qu'elles sont en tant qu'individus ». Aujourd’hui en couple, Grace Ly garde de mauvais souvenirs de ceux qui la désiraient uniquement pour ses origines : « Quand un mec me dit qu’il adore les femmes asiatiques, j’entends qu’on est interchangeables. Mais je ne suis pas un putain de vase Ming ! ».

Douces, soumises, douées au lit… Autant de clichés qui nourrissent cette Yellow Fever : « C’est comme ces mecs blancs européens qui vont chercher des petites femmes en Asie parce qu’ils pensent qu’elles sont bien obéissantes ! », peste Linh-Lan Dao. Elle-même fait régulièrement les frais de ce fantasme : en reportage ou au bureau, des hommes trouvent régulièrement pertinent de lui préciser qu’ils n’ont jamais couché avec une asiatique…

A l’origine de la websérie Ça reste entre nous, qui donne la parole aux Asiatiques de France, Grace Ly rencontre régulièrement son public lors de projections. Pour elle, les jeunes femmes asiatiques payent aussi les normes de beauté européennes construites sur la blanchité. « En France, quand on est d’origine asiatique, on grandit dans l’idée que l’on n’est pas vraiment jolie », avance la militante qui poursuit : « Donc, dès qu’un mec vient et te dit que tu es la plus belle, tu as un peu tendance à laisser faire les premières fois. Tu te sens comme "validée". Et quand t’as faim… tu manges ! ».

« C’est comme ces mecs blancs européens qui vont chercher des petites femmes en Asie parce qu’ils pensent qu’elles sont bien obéissantes » - Linh-Lan Dao, journaliste

Cette hypersexualisation des femmes asiatiques est avant tout une question de représentation. De nombreux films consacrés au Japon des Geisha ou mettant en scène la guerre du Vietnam, relèguent les femmes au rang d'objets sexuels. Sans parler des mangas mainstreams où être une femme se résume souvent à un profond décolleté. « Historiquement, de nombreux facteurs associent les femmes asiatiques au sexe, développe Robin Zhen. Aux XVIII et XIXe siècle, le continent asiatique était présenté dans la culture populaire comme un territoire exotique, mystique…et sensuel. Au XXe siècle, la colonisation et l’occupation militaire sont venus renforcer ces stéréotypes ».

Les femmes asiatiques font souvent les frais d’un autre cliché, un cliché raciste, véhiculé par des décennies de colonisations et amplifié par les récits fait de la guerre du Vietnam : elles seraient des prostituées. « Une fois, illustre ainsi Grace Ly, j’étais dans un bar avec un pote. Un mec est arrivé et lui a demandé, avec ce regard de pote de vestiaire, combien il avait payé pour être avec moi ».

Longtemps tues, ces discriminations sont désormais mises en avant par une nouvelle génération de jeunes femmes asiatiques. Qu’elles militent au sein du Collectif Asiatique Décolonial, ou qu’elles se contentent d’en parler entre amis, elles refusent d’être réduites à leurs origines. Et tiennent, désormais, à le faire savoir.

Publicité
16 juillet 2018

Pas de sexe, merci : les nouveaux rapports platoniques

Par Maïa Mazaurette - Le Monde

A l’heure où les relations amoureuses balancent entre réel et virtuel, Maïa Mazaurette, chroniqueuse de « La Matinale », nous invite à reconsidérer le périmètre de nos sexualités. Et d’y inclure ces pratiques ou pensées platoniques zèbrant nos quotidiens.

A en croire les oiseaux de mauvais augure, nous serions toutes et tous devenus des obsédés sexuels, errant dans une société sur-sexuée, condamnés à ne penser qu’à « ça ». Très bien. Mais pendant que nous rejouons le mur des lamentations, les relations platoniques non seulement subsistent, mais prolifèrent, sous des formes anciennes et modernes.

La première population concernée est évidemment celle des asexuels : dans cette catégorie, qui rassemblerait tout de même 1 % des Français, on ne ressent jamais de désir envers quiconque. Ce qui ne signifie pas qu’on n’ait pas envie de belles histoires d’amour (dans le cas contraire, on serait aromantique), ou qu’on ne connaisse aucune libido (les asexuels ont droit à la masturbation comme tout le monde). Les asexuels ont leurs sites de rencontre, leurs relations, leurs trajectoires… mais platoniques. C’est donc non seulement possible, mais plus acceptable que par le passé.

Viennent ensuite les couples non-asexuels ayant glissé sur la peau de banane du long-terme. Il existe des mariages sans sexe, parmi lesquels on peut inclure les mariages « presque » sans sexe : les chiffres varient selon les études, mais tournent autour de 15 % à 20 % d’unions concernées. Cette situation est rarement volontaire. On évoque l’ennui, la lassitude, la mauvaise entente, les dysfonctions éventuellement liées à l’âge, la maladie, les médicaments… Ou le report de l’intérêt pour le sexe sur des partenaires extraconjugaux.

Platonisme sur la durée ou pour un temps

D’autres choisissent de jeter l’éponge pour des raisons personnelles, pragmatiques, religieuses. Parce que ça ne les intéresse pas, ou plus, ou pas pour le moment. La plupart des groupes passeront par des étapes platoniques autour des périodes de grossesse, et s’en remettront (pire encore, ils se reproduiront !). Sans même parler des moments de séparation, plus ou moins prolongés, ponctués de rapports intermédiaires mi-virtuels mi-réels, allant du sexto érotique à l’amour via webcam.

A cela, nous devons également ajouter les amours logistiquement irréalisables. Selon une récente étude Zava sur les « parcours sexuels » 62 % des sondés ont connu leurs premiers émois en fantasmant sur un acteur ou une actrice, tandis que 9 % ont fondu pour un personnage de dessin animé. Ce dont on pourrait déduire que sauf énorme coup de chance lors du Festival de Cannes, nous commençons quasiment tous notre vie érotique via des relations platoniques – chanteurs, athlètes, profs, héros de romans, mannequins.

La tendance ne risque pas de ralentir, puisqu’à l’ère des fanfictions, nous pouvons nous plonger dans ces amours sur la durée ! Et via les jeux de rôles, nous pouvons nous-mêmes devenir d’inaccessibles objets du désir, pour mieux jouir du haut de notre piédestal.

Pas question d’en rester aux premiers soupirs ? D’accord. Parmi les rapports platoniques non seulement choisis mais préférés, citons les rapports BDSM sans pénétrations ni contacts, les flirts, les coups de cœur sans lendemain, ou les aventures impossibles dans le milieu professionnel. La frustration peut alors se transformer en alliée, qui pimente le couple sans le menacer.

L’« orbiting », ou le désir mis sur orbite

Certaines relations sont d’ailleurs vouées à l’évitement d’une sexualité charnelle, et de manière assumée. C’est le cas des infidélités émotionnelles. On expliquera ainsi certaines statistiques du site de rencontres extraconjugales Gleeden : quatre femmes sur dix se contentent volontiers de relations virtuelles pour briser leur routine (mais seulement 14 % des hommes). Une sur quatre ne compte absolument pas passer à l’acte. Et une sur cinq s’est inscrite seulement pour discuter.

Ce retour en grâce des relations distanciées télescope la pratique de l’« orbiting », un néologisme décrivant la mise en orbite de la personne désirée dont on suit virtuellement les tribulations, en se faisant remarquer comme spectateur ou en la suivant sur les réseaux sociaux. Mais sans jamais passer au contact réel.

Les relations platoniques peuvent aussi être choisies par arrogance ou par ennui. Selon une étude Yougov/Happn, 39 % des Français draguent pour le plaisir, ou pour jouer. Et 6 % considèrent la séduction comme un loisir (en attendant le championnat du monde ?). Une personne sur cinq flirte volontiers pour tester son pouvoir d’attraction, et une personne sur dix pour flatter son ego. Toujours selon cette enquête, 22 % d’entre nous seraient même capables de draguer une personne qui ne leur plaît pas !

Ce mélange des genres se retrouve dans les rapports purement amicaux entre hommes et femmes : au royaume des relations désintéressées, les zones de trouble affleurent. Les hommes, d’ailleurs, ont plus tendance à être attirés par leurs amies femmes, que les femmes par leurs amis hommes.

Enfin, une part croissante de nos vies sentimentales ou sexuelles esquive le face-à-face : non seulement nous trouvons nos amants en ligne, mais même quand nous les rencontrons à des soirées, nous les recontactons d’abord virtuellement – du coup, nous commençons à flirter bien avant le premier rendez-vous officiel.

Quand virtuel et réel se confondent

Selon une étude portant sur 1 500 célibataires britanniques, la moitié des sondés n’ont jamais demandé de rendez-vous de visu, de même que la moitié n’ont jamais quitté quelqu’un « en direct » ! Cet évitement des rapports IRL (« in real life ») provoque un glissement de ce que nous appelons un rapport platonique.

Ainsi, la moitié des étudiants américains estiment que « s’attacher émotionnellement » à quelqu’un relève de l’infidélité, de même que s’asseoir sur ses genoux. Pour plus d’un tiers, se raconter des secrets, c’est déjà tromper !

A ce titre, de même que nous abandonnons progressivement les concepts de réel et virtuel, il sera bientôt absurde de séparer relations platoniques et relations charnelles – les deux s’interpénètrent volontiers. Si une femme se masturbe avec une courgette bio en pensant à son comptable, est-ce vraiment virtuel ? Bof.

Par ailleurs, en réincorporant dans le champ du désir « légitime » toutes ces sexualités parallèles, on limiterait les frustrations. Plus nous incorporons de possibilités platoniques à notre perception de la sexualité, plus nous étendons notre terrain de jeu : nous sortons d’une vision limitante et étroite de ce qui constitue un acte sexuel, pour y intégrer plus de fluidité… et plus de partenaires. Le platonique et l’érotique font l’amour, pas la guerre !

9 juillet 2018

La bonne échappée de l’industrie française du cycle

velo1

Par Philippe Jacqué - Le Monde

La révolution des usages en faveur d’une mobilité moins polluante, couplée à l’essor des vélos à assistance électrique, entraîne la renaissance d’une industrie de la bicyclette en France.

C’est l’effervescence ! Alors que les 176 coureurs du Tour de France devaient s’élancer, samedi 7 juillet, de Noirmoutiers (Vendée) pour trois semaines consacrées à la petite reine, la bécane n’a jamais eu autant la cote en France et en Europe. « Nous sommes entrés dans une véritable transition écomobile, relève François Héran, l’économiste spécialiste du deux-roues. Depuis vingt-cinq ans, la part du vélo n’a cessé de se renforcer dans les déplacements. »

Progressivement, renchérit Virgile Caillet, de l’Union sport & cycles, « les Français ont retrouvé l’utilité de la bicyclette. Si le développement du vélo s’est appuyé depuis cinquante ans sur le sport, puis l’usage de loisir, notamment avec l’essor du VTT, désormais, il retrouve ce côté utilitaire qu’il avait toute la première partie du XXe siècle. Et l’essor des e-bikes accentue aussi cet élan ».

A la fois bénéfique à la santé de citadins de plus en plus sédentaires, et non polluant, le bon vieux biclou a regagné ses lettres de noblesse avec le phénomène des vélos en libre-service. « On peut dater au lancement du Vélo’v à Lyon, en 2005, et du Vélib’à Paris, en 2007, le retour de l’appétence pour la bicyclette en ville, confirme Jérôme Valentin, le patron de Cycleurop (Gitanes, Peugeot, etc.). A partir de cette date, les achats ont rebondi de manière importante. »

2 milliards d’euros de chiffre d’affaires

En 2017, les ventes ont ainsi atteint 2,78 millions d’unités, un chiffre moyen en termes de volume, avec une modeste hausse de 0,2 % sur un an, mais qui a explosé en termes de revenus. Pour la première fois de son histoire, le chiffre d’affaires hexagonal du secteur a dépassé le seuil de 2 milliards d’euros. « Cela s’explique aisément, relève Yves Salaün, le patron de la Manufacture française du cycle, à Machecoul (Loire-Atlantique), les ventes de vélos à assistance électrique (VAE) ont progressé en 2017 de 90 % à 255 000 unités ! En moyenne, un VAE est vendu à 1 584 euros, contre 339 euros pour un engin classique. »

Ce décollage des ventes des VAE a une explication simple, relativise Grégory Trebaol, le patron du groupe Easybike (Solex, Matra, etc.) à Saint-Lô, dans la Manche : « L’annonce d’un bonus de l’Etat de 200 euros à l’achat en février 2017, puis l’annonce de son retrait dix mois plus tard, a faussé l’année. Sans ce ­bonus, la croissance aurait été de 40 %. » « Après un bon début d’année en 2018, la croissance est plus modérée, mais le marché est toujours orienté à la hausse », souligne Jérôme ­Valentin.

Le retour en grâce du cycle, et l’avènement du VAE, réjouit les industriels du secteur, les marques et les fournisseurs de composants comme Transfil, Mach 1 ou Look. « Depuis cinq ans, tous les signaux sont repassés au vert, commente François Lucas, le patron d’Arcade cycles, à La Roche-sur-Yon (Vendée). Depuis cinq ans, les six usines tricolores restantes ont relancé les embauches. Il y a aujourd’hui, environ 1 000 emplois directs de production. C’est encore faible, mais cela progresse chaque année. »

Taxe antidumping

Avec ses 400 000 cycles fabriqués chaque année, la Manufacture française du cycle est le premier site français devant l’usine Decathlon de Mons-en-Barœul (Nord), près de Lille, et ses 150 000 unités produites – sur les 4,3 millions qu’il écoule dans le monde. Les quatre autres usines françaises d’assemblage (Arcade, Cycleurop, Moustache et Easybike) produisent chacune entre 15 000 et 100 000 unités par an… En tout, la France a produit, en 2017, 800 000 cycles, contre plusieurs millions encore il y a quarante ans.

A l’époque, Saint-Etienne était la capitale mondiale du cycle et Peugeot ou Motobécane fabriquaient des centaines de milliers de vélos. Entre-temps, la majeure partie de la production est partie en Asie. Au niveau européen, le phénomène a été identique. Malgré la résistance de l’Italie ou de l’Allemagne, la production a quitté le continent. Sur vingt millions de modèles vendus en Europe en 2017, seulement douze millions y sont encore assemblés.

Face à cette concurrence, l’EBMA, l’association européenne des fabricants de cycles, a obtenu de la Commission européenne la mise en place, dès 1995, d’une taxe antidumping de 48,5 % contre la Chine pour les cycles classiques.

« Cela a au moins permis de préserver nos 800 sociétés, pour la plupart des PME, et quelque 90 000 emplois à travers le continent, explique Moreno Fioravanti, le secrétaire général de l’EBMA. De même, nous avons pu investir ces dernières années plusieurs milliards d’euros, notamment pour développer les VAE. D’ailleurs, nous demandons désormais une protection identique par rapport à la Chine pour les VAE. »

« Les cadres c’est stratégique »

La Commission européenne semble ouverte à cette option, et cela se ressent sur tout le secteur, qui bruisse de relocalisation d’activités en Europe. L’urgence est de faire revenir la fabrication de cadres, car de 90 % à 95 % de ces éléments proviennent aujourd’hui de Chine ou de Taïwan. « Or le cadre est stratégique. Il demande d’importants investissements pour produire en acier, en aluminium ou en carbone l’ensemble des modèles et des designs des fabricants, explique Jérôme Valentin de Cycleurop. Quand on produit les cadres, toute une filière de fabricants de composants vient s’installer à proximité. »

Le Portugal, l’Italie, la Roumanie sont en train de se doter de telles usines. La France a déjà abandonné. « Le coût de la main-d’œuvre n’est pas assez compétitif, explique M. Valentin. En revanche, nous avons une carte à jouer avec le vélo à assistance électrique. » « Pour les composants comme les batteries et les moteurs, les coûts de la main-d’œuvre sont réduits et la valeur importante. Nous devons absolument attirer des investisseurs afin de rester dans le peloton de tête », ajoute Yves Salaün.

En France, la start-up française EasyLi se prépare. « Etant en Europe, nous pouvons être bien plus réactifs pour imaginer des systèmes d’intégration des batteries sur mesure, explique son patron François Barsacq. Notre force, c’est de pouvoir proposer des volumes limités, qui sont complexes pour des producteurs chinois, qui préfèrent des plus gros volumes. »

La carte du « fabriqué en France »

Outre les batteries, l’assemblage pourrait également être relocalisé davantage. « La perspective de la taxe antidumping est en train de nous apporter de la charge de travail », confie Grégory Trebaol, qui devrait assembler dans son usine de Saint-Lô des e-bikes pour d’autres marques européennes, qui importent pour l’instant de Chine.

D’autres entrepreneurs veulent jouer la carte du « fabriqué en France ». La société Coleen, créée par un duo d’entrepreneurs en 2014, cherche à lever 300 000 euros pour lancer la production de sa bicyclette au ­design très soigné et vendu à partir de 4 690 euros. La petite société vise la production de 300 modèles avec une motorisation et des batteries fournies par le français Saft, ce qui représente 50 % de la valeur de la bicyclette.

Tous ces efforts porteront leurs fruits si les pouvoirs publics poursuivent leur soutien à la bicyclette. « Dans le discours politique, le développement de cette pratique est une évidence, remarque Virgile Caillet, mais, quand il faut passer à l’acte et prendre des décisions pour généraliser l’indemnité kilométrique pour les vélos, développer des infrastructures spécifiques comme des voies cyclables ou des parkings spécifiques, il n’y a plus grand monde. Nous attendons beaucoup du plan national promis à la rentrée prochaine par le gouvernement. »

velo2

6 juillet 2018

Au Japon, l’ex-gourou de la secte Aum a été exécuté

Condamné pour sa responsabilité dans l’attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995, Shoko Asahara attendait dans le couloir de la mort depuis des années.

L’ex-gourou de la secte Aum, Shoko Asahara, condamné à mort pour sa responsabilité dans l’attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo en mars 1995, a été exécuté vendredi 6 juillet, a annoncé le porte-parole du gouvernement.

Plusieurs autres membres de la secte auraient aussi été pendus vendredi matin ou devraient l’être, selon les médias japonais. Le ministère de la justice n’a pas immédiatement confirmé ces informations sur d’autres exécutions données par les télévisions et les agences de presse nippones. C’est la première fois qu’est annoncée l’exécution d’un ou de plusieurs ex-membres de la secte Aum Vérité Suprême.

La probabilité d’exécution de ces condamnés s’était renforcée ces derniers temps avec le déplacement de plusieurs d’entre eux.

Shoko Asahara – de son vrai nom Chizuo Matsumoto – avait vu sa sentence confirmée il y a des années et attendait depuis dans le couloir de la mort à l’instar de douze complices impliqués dans cet attentat au gaz sarin qui avait tué treize personnes et avait causé des maux divers, parfois irréversibles, à 6 300 autres. Quelque 190 autres membres de la secte avaient également été condamnés, à diverses peines.

« Il a fallu vingt-trois ans »

Vendredi, des membres des familles des victimes ont réagi. Pour la chaîne publique NHK, Shizue Takahashi, l’épouse d’un employé de gare mort dans l’attentat et présidente d’une association de victimes, a déploré :

« Il a fallu vingt-trois ans depuis l’attentat pour que cette sanction soit exécutée, malheureusement, les parents de mon mari, tué dans l’attentat, sont décédés avant. »

Le 20 mars 1995, selon un procédé très réfléchi, plusieurs membres de l’organisation occulte Aum Vérité suprême, créée par Shoko Asahara, répandaient du gaz sarin dans cinq rames du métro de Tokyo convergeant vers le cœur administratif de la capitale. Pour ce faire, ils avaient utilisé des sacs en plastique. Percés à l’aide de pointe de parapluie, les sacs avaient libéré le poison. Nul ne comprit immédiatement ce qui se passait à cette heure matinale, en pleine période de pointe, alors que de nombreux passagers sortaient suffoquant et sans plus rien voir, de diverses bouches de métro.

Déjà, en juin 1994, sept personnes avaient été tuées dans la ville de Matsumoto, dans le centre du pays, et 600 autres avaient souffert de maux divers, à la suite d’une attaque au gaz sarin perpétrée par des membres de la secte.

Jusqu’à 10 000 fidèles

En décembre 1999, la secte Aum avait reconnu pour la première fois officiellement sa responsabilité dans l’attentat contre le métro de Tokyo et celui de Matsumoto. Elle avait alors présenté ses excuses.

La première peine capitale pour l’attentat de 1995 avait été prononcée en septembre 1999. La loi japonaise précise que les condamnés à la peine de mort doivent être exécutés dans les six mois suivant la confirmation de leur sentence, mais dans la pratique ils restent souvent des années dans le couloir de la mort.

La secte était parvenue à fabriquer dans un laboratoire d’importantes quantités de gaz sarin, un produit mortel créé par des scientifiques sous le régime nazi en Allemagne à la fin des années 1930.

Avant l’attentat du métro de Tokyo, qui a profondément choqué le pays et y a laissé des séquelles, le Japon avait regardé avec une fascination mêlée d’angoisse germer et grandir Aum dans les années 1980 et 1990. La secte attira jusqu’à 10 000 fidèles. Le chef mystique Asahara allait alors d’émissions de télévision en podiums de campagne électorale pour capter l’attention des citoyens, parmi lesquels de jeunes scientifiques de haut vol, des médecins, des avocats et autres individus appartenant à l’élite.

6 juillet 2018

Dans les couloirs du Métro Montparnasse

dr1

dr2

Photos : J. Snap

Publicité
30 juin 2018

Aujourd'hui c'est la GAY PRIDE à Paris. Extrait d'un shooting

sexy

DSC_8896

DSC_8897

DSC_8900

DSC_8902

30 juin 2018

Gay Pride aujourd'hui...

tolerance gay

Une Marche des fiertés LGBT pour réclamer la PMA pour toutes

Par Gaëlle Dupont - Le Monde

La  Gay Pride 2018 se tient ce samedi à Paris avec comme mot d’ordre la lutte contre les discriminations dans le sport et dans la vie quotidienne.

Les mots ont été tracés sur le sol à la peinture blanche, en lettres capitales, à quelques jours de la Marche des fiertés du samedi 30 juin : « LGBT hors de France ». Dans la nuit du 25 au 26 juin, les drapeaux arc-en-ciel peints sur la chaussée d’un carrefour du quartier du Marais, à Paris, ont également été recouverts de blanc. Les traces du vandalisme ont disparu dans la journée, et les couleurs repeintes seront désormais permanentes.

Une étude publiée le 27 juin par l’IFOP est venue confirmer l’ampleur des discriminations subies par les homosexuels, bisexuels ou transgenres : plus de la moitié ont déjà été victimes d’une agression (insultes, attouchements ou gestes à caractère sexuel, menaces de révéler l’orientation sexuelle, viol…).

De quoi mobiliser les participants à la marche, rassemblés autour du mot d’ordre : les discriminations au tapis, dans le sport comme dans nos vies. La mise en avant du sport, qui vise à lutter contre la « loi du silence » dans ce milieu, est contestée par une minorité d’association comme Act Up-Paris. Selon l’Inter-LGBT (Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans), organisatrice, l’actualité le justifie.

La Coupe du monde de football se déroule en Russie, un pays où les homosexuels sont contraints de vivre cachés. De nombreuses associations, parmi les quatre-vingt-sept présentes, continueront cependant à réclamer en premier lieu l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes célibataires.

« Tous les voyants sont au vert »

« Notre mot d’ordre c’est : PMA, l’égalité n’attend pas », souligne Joël Deumier, président de SOS homophobie. Pour les associations, qui pensaient la mesure acquise après les promesses de campagne de François Hollande en 2012, l’attente a déjà trop duré.

« C’est une urgence sanitaire et une mesure de justice sociale, plaide Clémence Zamora Cruz, porte-parole de l’Inter-LGBT. Il y a aujourd’hui une différence entre celles qui peuvent partir le faire à l’étranger et celles qui n’ont pas les moyens. »

L’optimisme est aujourd’hui de mise chez les partisans de la mesure. « Tous les voyants sont au vert, affirme M. Deumier. L’ouverture de la PMA est un engagement de campagne d’Emmanuel Macron. Plusieurs instances se sont prononcées pour : le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, le Défenseur des droits. On attend désormais l’avis final du comité d’éthique à la rentrée, sachant qu’il s’est déjà dit favorable en juin 2017. »

Malgré la forte mobilisation des opposants, en particulier de La Manif pour tous, pendant les états généraux de la bioéthique qui se sont achevés en juin, les sondages montrent de leur côté une opinion favorable à environ 60 %.

« En 2013, lors du débat sur le mariage pour tous, les Français étaient très divisés à ce sujet, poursuit M. Deumier. Ce n’est plus le cas. » Signal jugé positif, la garde des sceaux, Nicole Belloubet, s’est déclarée pour l’ouverture de la PMA « à titre personnel », le 6 juin, sur RMC, tandis que la ministre de la santé, Agnès Buzyn, ne s’est, jusqu’à présent, pas prononcée.

« Des oppositions dures »

L’attitude d’Emmanuel Macron, lors d’un dîner à l’Elysée consacré aux sujets de bioéthique, le 23 mai, a calmé les inquiétudes. « Il ne donne pas le sentiment de vouloir rester dans le statu quo », résume Alexandre Urwicz, président de l’Association des familles homoparentales.

Egalement présente, la sociologue Irène Théry se dit « optimiste » sur l’ouverture de la PMA, mais également sur l’accès aux origines des enfants conçus par don de gamètes, l’autoconservation des ovocytes, et la reconnaissance des enfants nés par gestation pour autrui à l’étranger (GPA), des revendications qu’elle soutient. « Mais je sais bien qu’il y aura des oppositions dures, dit-elle. Et la double filiation dès avant la naissance pour les couples de femmes n’est pas acquise. »

Les associations commencent, elles aussi, à mettre en avant cette question de la filiation.

« Elle doit être établie sur la base d’une déclaration commune anticipée, soutient M. Urwicz. Sinon, celle qui aura porté l’enfant sera considérée comme la seule mère, et l’autre n’aura aucun droit. »

A moins de se marier et d’adopter l’enfant de sa conjointe, comme le font aujourd’hui les couples qui réalisent des PMA à l’étranger. D’autres questions se posent : la disponibilité des gamètes, le remboursement…

« Entendre la diversité des points de vue »

Autre bon signe avancé, l’Assemblée nationale s’est déjà mise au travail, alors que le projet de loi du gouvernement sur la bioéthique n’est attendu qu’à l’automne. Des députés des commissions des affaires sociales et des lois ont commencé à mener des auditions.

Une mission d’information de trente-six députés fera de même, en juillet et en septembre, avant de rendre un rapport. Elle sera présidée par le député (Les Républicains) de l’Ain Xavier Breton, hostile aux changements de la législation, tandis que son rapporteur (La République en marche, LRM, Rhône), Jean-Louis Touraine, leur est favorable. « Aujourd’hui, la plupart des députés ne connaissent pas bien ces sujets et se fondent sur leur conscience et leurs a priori, analyse ce dernier. L’objectif est d’entendre la diversité des points de vue afin de les amener à se faire un jugement rationnel. »

En raison du nombre important de sujets qui pourraient être traités dans la loi de bioéthique (PMA, mais aussi recherche sur l’embryon, don d’organes, données de santé), certains élus, comme Jean-François Eliaou (LRM, Hérault), rapporteur de l’Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques, ont commencé à plaider en faveur d’un projet de loi spécifique pour la PMA, examiné dans la foulée de la bioéthique. Les pros-PMA pour toutes redoutent qu’une telle mesure ne renvoie – une nouvelle fois – le sujet aux calendes grecques.

berge

lgbt22

luther king

passage

29 juin 2018

Fin de la grève perlée SNCF...

sncf

28 juin 2018

Gay Pride Paris le 30 juin - save the date

gay_pride_2018_parcours-ebcc4

28 juin 2018

Me too....

me too

Publicité
Publicité