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Jours tranquilles à Paris
13 janvier 2007

Shooting de cet aprés-midi

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13 janvier 2007

Demain "le sacre" de Sarkozy ?

A l’approche de l’investiture du candidat de l’UMP en vue des présidentielles de 2007, la tension est palpable au sein du parti. La candidature de Nicolas Sarkozy, que celui-ci avait révélée au grand jour par le biais de la presse quotidienne régionale, le jeudi 30 novembre, divise encore la droite. Et ce, bien que la « quasi-unanimité des députés » et « l’immense majorité des ministres » se range derrière le ministre de l’intérieur, selon les dires de son porte-parole Luc Chatel. Le 8 janvier, les sarkozystes ont démarré la « mobilisation totale et massive » du mouvement derrière son candidat « naturel », face aux chiraquiens. Mais ces conflits entre les partisans du chef de l’Etat et du ministre ne sont pas nouveaux et s’inscrivent dans une longue tradition de rivalités entre personnalités de droite. En 1981 déjà, Jacques Chirac, qui avait démissionné de son poste de Premier ministre et fondé le RPR, se présentait contre le président sortant Valéry Giscard d’Estaing (UDF). De même en 1995, Jacques Chirac, candidat officiel était opposé à Edouard Balladur, son Premier ministre, alors soutenu par Charles Pasqua et Nicolas Sarkozy…

Dimanche, chiraquiens et sarkozystes vont donc s’affronter au cours du congrès tant attendu que certains se plaisent déjà à appeler le « sacre de Sarkozy ». Le ministre de l’Intérieur est le seul candidat déclaré au sein de l’UMP, c’est-à-dire le seul à solliciter le soutien financier et politique de ce parti en vue des présidentielles de 2007. Dominique de Villepin et Jacques Chirac, eux, laissent planer le doute sur leur possible candidature. Au dernier moment, hier, Michèle Alliot-Marie a renoncé à demander le soutien de l’UMP pour être candidate à la présidentielle.

 

Ces derniers mois, deux clans se distinguaient au sein de la droite : les pro-Sarkozy et les pro-Chirac.

 

Les soutiens de Nicolas Sarkozy

« L’heure est au rassemblement » a déclaré son porte-parole. Luc Chatel a ainsi précisé que le candidat à l’investiture était le préféré de « plus de 80% des sympathisants » selon les sondages. Il est également plébiscité par une grande partie du gouvernement.

Parmi ses fidèles, on compte :

 

Alain Juppé

L’ex-premier ministre de Jacques Chirac a diffusé une tribune, sur son blog, le 9 janvier, intitulée « Pourquoi je soutiens Nicolas Sarkozy ». Celui-ci partage « sa volonté d’organiser l’immigration de manière plus cohérente, en liaison avec les pays d’émigration ; sa vision d’une fiscalité plus juste et plus incitative ; ou encore ses propositions pour sortir de l’Union européenne de la crise d’identité où elle est plongée. ». La maire de Bordeaux, qui a débuté sa carrière politique en tant que chargé de mission au cabinet de Jacques Chirac, alors Premier ministre, en 1976, s’en détache aujourd’hui. Le « Premier des chiraquiens » apportera sa voix, dimanche, au ministre de l’intérieur, se ralliant, lui aussi sous le slogan « Tout est possible avec Nicolas Sarkozy ». Un ralliement dont le président de la République n’a pas manqué de souligner l’opportunité : « Tous alignés, tous additionnés et croire que l’on gagne comme ça, c’est absurde. »


Jean-Louis Borloo

Sa position est plus ambiguë. Il ne soutient pas officiellement Nicolas Sarkozy mais a déclaré qu’il appellerait à voter pour lui que « sous conditions » liées à la présence dans le projet présidentiel de certaines réformes qui lui tiennent à cœur. La première serait de trouver d’autres sources de financement pour 300 des 600 milliards d’euros de taxes pesant sur le travail. Il estime, par ailleurs, qu’une consultation des Français sera nécessaire à ce sujet. Le ministre de l’Emploi et de la cohésion sociale a rappelé, lors du « Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro » du 17 décembre, que son parti (il est le co-président du Parti radical) et l’UMP étaient associés pour 5 ans dans le cadre d’un contrat de législature « qui arrive à son terme d’ailleurs dans quatre mois et dont on renégociera les conditions. »


Bernard Accoyer

Le président du groupe UMP à l’Assemblée s’est également rallié à Nicolas Sarkozy le 6 janvier. Ce jour-là, le député de Haute-Savoie a tout d’abord fait connaître son choix aux militants de son département, déclarant « la gauche étant déjà activement en campagne, nous devons nous rassembler derrière le président de l’UMP, qui est le mieux placé pour l’emporter contre la candidate socialiste ». C’est ce besoin d’agir vite, face à la gauche, qui l’a déterminé à soutenir le ministre de l’Intérieur et non le chef de l’Etat qui ne se prononcera qu’au cours du premier trimestre.

 

Jean-Pierre Raffarin

Le sénateur de la Vienne (Poitou Charente) s’est engagé aux côtés de Nicolas Sarkozy avec plus de 140 parlementaires. Le candidat UMP a d’ailleurs été le ministre de Raffarin durant 3 ans. Ce dernier, connaissant « très bien sa nature et sa culture » va publier un ouvrage en mars : une lettre adressée à ce candidat à l’Elysée sur le métier de président, tel qu’il a pu l’observer depuis Matignon.


Dimanche, Nicolas Sarkozy pourra également compter sur le vote de Brice Hortefeux, secrétaire général délégué de l’UMP, ainsi que certains ministres jusqu’alors considérés comme fidèles au chef de l’Etat : Xavier Bertrand (ministre de la Santé), Philippe Douste-Blazy (ministre des Affaires étrangères) et Thierry Breton (ministre de l’Economie et des Finances).

Cependant il doit faire face à l'offensive chiraco-villepeniste et à ceux qui s'y rallient.

Les chiraquiens

Cette division au sein de l'UMP a d'ores et déjà provoqué la colère de certains députés qui ont violemment reproché à Dominique de Villepin de menacer l'unité de son camp, le 9 janvier à l'Assemblée nationale.

 

Le Premier ministre

Dominique de Villepin a annoncé le 7 janvier qu'il ne participerait pas au vote interne à l'UMP qui devrait introniser Nicolas Sarkozy comme candidat officiel ; puis il s'est rétracté et a dit qu'il passerait finalement au Congrès.  Le Premier ministre a expliqué qu'il était nécessaire que le parti réalise une "coalition des volontés" en vue des présidentielles, suivant le modèle de Jacques Chirac en 1995, associant toutes les personnalités de l'UMP. Et d'ajouter :"Si on veut aligner une famille politique réunie derrière un candidat sous forme de petits pois ou de sardines dans une boîte, vous ne gagnerez pas comme ça". Quant à sa possible candidature, le mystère reste entier...


Le Président de la République

 

Bien que la probabilité d'un troisième mandat du chef de l'Etat reste faible, celui-ci n'a pas encore dévoilé ses intentions. Il ne le fera pas avant le premier trimestre, période à laquelle il aura mené à bien l'ensemble de ses rendez-vous internationaux et le Parlement, réuni en Congrès, aura voté les dernières réformes constitutionnelles. Néanmoins, essayant de peser le plus possible sur le débat présidentiel, il a formulé plusieurs avertissements à l'intention de Nicolas Sarkozy contre le désir de faire table rase du passé et les propositions pour les 5 années à venir, lors des cérémonies de voeux du 1er janvier. Selon un sondage publié par le Journal du dimanche, 81% des Français ne souhaitent pas le voir effectuer un autre mandat.

 

Jean-Louis Debré

Le président de l'Assemblée nationale a annoncé qu'il ne voterait pas non plus pour le ministre de l'Intérieur, dans sa fédération UMP de l'Eure. Celui-ci a précisé qu’il attendait de prendre connaissance de l’ensemble des candidats du parti avant de se prononcer.

 

François Baroin

 

Le ministre de l’Outre-mer, qui travaille depuis 2 ans au sein de l’UMP avec Nicolas Sarkozy, a déclaré dans une interview au Monde, le 10 janvier, qu’il ne prendrait « aucune décision publique tant que Jacques Chirac n’aura pas fait connaître son choix », ajoutant que « chacun connaît [son] attachement personnel et [sa] fidélité politique depuis toujours à son égard. Ils ne sont pas négociables. »

Le chef du gouvernement a d’ailleurs cité le nom du ministre, envisagé comme successeur de Sarkozy lorsque celui-ci quitterait ses fonctions pour se consacrer pleinement à sa campagne, s’il est élu lors de ces primaires.


Selon des sources au ministère de l’Intérieur, le leader de l’UMP devrait rester à son poste jusqu’à l’issue de la session parlementaire pour le vote de son texte sur la prévention de la délinquance, la date du 22 février ayant été évoquée. Si Nicolas Sarkozy est élu dimanche, il devrait donc rester au gouvernement au minimum jusqu’à cette date


Source : en3mots

13 janvier 2007

Ministère de la crise du logement

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12 janvier 2007

Premier Salon du Cinéma - Porte de Versailles

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12 janvier 2007

David Hamilton toujours vivant

Ses photos de jeunes filles sensuelles faisaient un triomphe dans les années 1970. L'époque a changé, pas lui

L'hiver ne lui va pas bien. A 73 ans, le photographe David Hamilton porte beau mais il flanche un peu. Il sort uniquement à la belle saison, quand le ciel est bleu, la plage tiède et que les jeunes filles quittent leur nid. Le froid montant, il délaisse sa maison de Ramatuelle, près de Saint-Tropez, et se replie dans sa tanière parisienne de Montparnasse. C'est là que nous l'avons trouvé, tapi dans la pénombre. Pieds nus dans ses mocassins, il n'a pas voulu être photographié pour cet article, donnant à la place un portrait estival et flamboyant. L'élégance vestimentaire, dit-il, est la seule chose qu'il ait conservée de son Angleterre natale.

Il n'y a pas que l'hiver. C'est l'époque qui ne va pas à David Hamilton. Ses photos de fillettes lascives, naguère louangées, sont aujourd'hui taboues. Son explication est simple. Pour lui, la planète se divise entre « bien et mal baisés ». Il ajoute : « Il y a de plus en plus de mal baisés qui circulent. » Hamilton est amer de voir ses photos innocentes jugées comme relevant de la pédophilie. « C'est la chasse aux sorcières depuis l'affaire Dutroux. Ce mec a tout foutu en l'air. » Il affirme ne jamais avoir eu de problème avec la censure, mais que le « climat » n'a jamais été aussi mauvais. Il concède : « En photographiant la très jeune fille nue, je suis sur le fil du rasoir. »

Certains le croyaient disparu. Et voilà qu'il publie deux livres. Des Contes érotiques (Hermé, 37€) et surtout David Hamilton (La Martinière, 49€), un gros album d'images sensuelles. Aucun éditeur américain n'a voulu de ce livre et La Martinière a limité le tirage à 8 000 exemplaires pour la France. On est très loin de ses dix premiers livres, dans les années 1970, qui se vendaient à 100 000 exemplaires chacun. Alors il peste : « La France devient un pays aussi intolérant que les Etats-Unis. »

Hamilton se met à la photo sur le tard, en 1966, dans les années Beatles, après avoir suivi des études d'architecture et mené une rapide carrière de directeur artistique dans la presse et pour le magasin Le Printemps, à Paris. Il a 33 ans. Premier livre en 1971, Rêves de Jeunes Filles, avec un texte d'Alain Robbe-Grillet. « On n'imagine pas le triomphe de ce livre et l'aura de son auteur dans les années 1970 », explique Jean-Jacques Naudet, qui a beaucoup publié Hamilton dans le mensuel Photo. Commentaire de l'intéressé : « J'ai publié une trentaine de livres, j'en ai vendu 1,7 million. J'ai bien dû toucher le public, non ? »

Il pourrait ajouter les millions de calendriers, cartes postales et posters que les adolescentes punaisaient dans leur chambre. Bref Hamilton était une star. Mieux. Il a inventé un style. Peu lui importe que le milieu de la photographie le méprise. Selon deux sondages, en 1992, pour Le Monde, et en 2000, pour Réponses Photo, il est le photographe le plus connu des Français. Avoir réalisé cinq films, dont Bilitis, tous liés aux premiers émois sexuels des filles, n'y est pas pour rien.

Son succès vient du monde qu'il a créé dans ses images. Il ne l'a pas cherché loin, c'est le sien. Un monde bucolique et nostalgique. « Eternel », dit-il. Pas de trace d'une bouteille de Coca-Cola, ni de robe de marque ni de coiffure datée. Les photos auraient pu être prises en 1900. « Pour moi, la photographie s'arrête en 1920. » Il ne s'intéresse pas à la politique, ne vote pas, se déclare « gaucher et pas gauchiste », écoute de la musique classique, joue au dandy qui aimante les duchesses.

Il vit seul et s'est choisi trois cantines pour déjeuner en bonne compagnie : Lipp à Paris, le Club 55 à Saint-Tropez, le Harry's Bar à Venise. Il a acheté sa maison de Ramatuelle en 1962. Quatre étages dans les remparts du XIIe siècle, à sept minutes du « zoo » (Saint-Tropez). Il y vit de Pâques à octobre. Rien n'a bougé en quarante ans. Le village est classé, les moutons paissent devant sa fenêtre. Chaque matin, il descend à la plage pour gagner le Club 55. « Je fais partie des meubles. Et le monde entier passe par là. »

Sûr de son génie, il lance : « Combien d'artistes ont créé un monde ? Gauguin sans doute. » Et donc lui. On a dit qu'il coiffait l'objectif d'un bas de femme afin d'obtenir cette ambiance vaporeuse très début de siècle. « C'est n'importe quoi ! Mais je ne vous dirai pas mon secret. » Il travaille à l'aube ou au crépuscule, quand la lumière est douce, et en décors naturels. Dans sa maison de Ramatuelle ou sur une plage.

Reste l'essentiel. Les filles. Là aussi, il maintient la barre haut. « Nous sommes trois à avoir traité cette quête de l'innocence et de la beauté des jeunes filles. Balthus, Nabokov et moi. » Ses critères sont stricts. Des Nordiques, blondes, longilignes, la peau transparente, les seins qui pointent, d'une froideur élégante. « Les Italiennes ne sont pas mon rayon. » Il fuyait les agences de mannequins. Ses modèles, il les trouvait seul et partout. A la plage, dans les magasins, et surtout en Suède : « J'y ai fait mon shopping avant tout le mo nde. »

L'âge des modèles fait débat. Surtout quand la culotte est baissée et que les filles s'enlacent à plusieurs comme dans certains de ses livres - posters et calendriers sont plus sages. 12, 15, 18 ans ? Il élude. « Elles sont jeunes, mais elles ne sont pas des enfants. Ce n'est pas mon rayon les enfants, je n'en ai pas. » Dans un numéro de Photo, il évoque une fille de 13 ans. Dans L'Age de l'innocence (Denoël, 1995), certaines font plus jeune. Si elles ne sont pas enfants, que sont-elles ? « C'est la grande question, répond Hamilton, qui cite Balzac : Mais, chose étrange, si la fille aux yeux d'or était vierge, elle n'était certes pas innocente. »

C'était l'époque où les parents confiaient leurs filles à un photographe qui les emmenait dans une chambre ou sur une plage des Maldives. « Je n'ai jamais eu un problème. En Scandinavie, on vit à poil. » Il ne les payait pas. « Mais elles ont voyagé autour du monde. » Avait-il des relations sexuelles avec des modèles ? Il ne répond pas mais dit qu'il a vécu vingt ans avec la Danoise Mona et seize avec la Belge Gertrude, qui fut sa femme. « On dit que ma relation aux modèles est dégueulasse. On ne peut pas plaire à tout le monde. Ce qui m'attire chez la très jeune fille ? Demandez au psychiatre. »

L'avenir s'annonce serré. Ses photos ont collé à une époque (révolue) de libération sexuelle. Il est rattrapé par un monde qu'il fuit. Il a du mal « à trouver des filles qui valent désormais des millions » et sa splendeur est passée. Mais il continue de « bien vivre » entre livres et commandes. Il a des milliers d'images en stock, et le photographe Peter Lindbergh a dit que, dans un siècle, le seul connu, dans la profession, sera Hamilton. Lui répète qu'il préfère les filles en photo parce qu'elles ne vieillissent pas. Il pourrait s'appliquer la formule.

Michel Guerrin

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David Hamilton à la Galerie "Seine 51". Photo JS

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Photo JS

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12 janvier 2007

David Hamilton toujours vivant

Ses photos de jeunes filles sensuelles faisaient un triomphe dans les années 1970. L'époque a changé, pas lui

L'hiver ne lui va pas bien. A 73 ans, le photographe David Hamilton porte beau mais il flanche un peu. Il sort uniquement à la belle saison, quand le ciel est bleu, la plage tiède et que les jeunes filles quittent leur nid. Le froid montant, il délaisse sa maison de Ramatuelle, près de Saint-Tropez, et se replie dans sa tanière parisienne de Montparnasse. C'est là que nous l'avons trouvé, tapi dans la pénombre. Pieds nus dans ses mocassins, il n'a pas voulu être photographié pour cet article, donnant à la place un portrait estival et flamboyant. L'élégance vestimentaire, dit-il, est la seule chose qu'il ait conservée de son Angleterre natale.

Il n'y a pas que l'hiver. C'est l'époque qui ne va pas à David Hamilton. Ses photos de fillettes lascives, naguère louangées, sont aujourd'hui taboues. Son explication est simple. Pour lui, la planète se divise entre « bien et mal baisés ». Il ajoute : « Il y a de plus en plus de mal baisés qui circulent. » Hamilton est amer de voir ses photos innocentes jugées comme relevant de la pédophilie. « C'est la chasse aux sorcières depuis l'affaire Dutroux. Ce mec a tout foutu en l'air. » Il affirme ne jamais avoir eu de problème avec la censure, mais que le « climat » n'a jamais été aussi mauvais. Il concède : « En photographiant la très jeune fille nue, je suis sur le fil du rasoir. »

Certains le croyaient disparu. Et voilà qu'il publie deux livres. Des Contes érotiques (Hermé, 37€) et surtout David Hamilton (La Martinière, 49€), un gros album d'images sensuelles. hamilton_001Aucun éditeur américain n'a voulu de ce livre et La Martinière a limité le tirage à 8 000 exemplaires pour la France. On est très loin de ses dix premiers livres, dans les années 1970, qui se vendaient à 100 000 exemplaires chacun. Alors il peste : « La France devient un pays aussi intolérant que les Etats-Unis. »

Hamilton se met à la photo sur le tard, en 1966, dans les années Beatles, après avoir suivi des études d'architecture et mené une rapide carrière de directeur artistique dans la presse et pour le magasin Le Printemps, à Paris. Il a 33 ans. Premier livre en 1971, Rêves de Jeunes Filles, avec un texte d'Alain Robbe-Grillet. « On n'imagine pas le triomphe de ce livre et l'aura de son auteur dans les années 1970 », explique Jean-Jacques Naudet, qui a beaucoup publié Hamilton dans le mensuel Photo. Commentaire de l'intéressé : « J'ai publié une trentaine de livres, j'en ai vendu 1,7 million. J'ai bien dû toucher le public, non ? »

Il pourrait ajouter les millions de calendriers, cartes postales et posters que les adolescentes punaisaient dans leur chambre. Bref Hamilton était une star. Mieux. Il a inventé un style. Peu lui importe que le milieu de la photographie le méprise. Selon deux sondages, en 1992, pour Le Monde, et en 2000, pour Réponses Photo, il est le photographe le plus connu des Français. Avoir réalisé cinq films, dont Bilitis, tous liés aux premiers émois sexuels des filles, n'y est pas pour rien.

Son succès vient du monde qu'il a créé dans ses images. Il ne l'a pas cherché loin, c'est le sien. Un monde bucolique et nostalgique. « Eternel », dit-il. Pas de trace d'une bouteille de Coca-Cola, ni de robe de marque ni de coiffure datée. Les photos auraient pu être prises en 1900. « Pour moi, la photographie s'arrête en 1920. » Il ne s'intéresse pas à la politique, ne vote pas, se déclare « gaucher et pas gauchiste », écoute de la musique classique, joue au dandy qui aimante les duchesses.

Il vit seul et s'est choisi trois cantines pour déjeuner en bonne compagnie : Lipp à Paris, le Club 55 à Saint-Tropez, le Harry's Bar à Venise. Il a acheté sa maison de Ramatuelle en 1962. Quatre étages dans les remparts du XIIe siècle, à sept minutes du « zoo » (Saint-Tropez). Il y vit de Pâques à octobre. Rien n'a bougé en quarante ans. Le village est classé, les moutons paissent devant sa fenêtre. Chaque matin, il descend à la plage pour gagner le Club 55. « Je fais partie des meubles. Et le monde entier passe par là. »

Sûr de son génie, il lance : « Combien d'artistes ont créé un monde ? Gauguin sans doute. » Et donc lui. On a dit qu'il coiffait l'objectif d'un bas de femme afin d'obtenir cette ambiance vaporeuse très début de siècle. « C'est n'importe quoi ! Mais je ne vous dirai pas mon secret. » Il travaille à l'aube ou au crépuscule, quand la lumière est douce, et en décors naturels. Dans sa maison de Ramatuelle ou sur une plage.

Reste l'essentiel. Les filles. Là aussi, il maintient la barre haut. « Nous sommes trois à avoir traité cette quête de l'innocence et de la beauté des jeunes filles. Balthus, Nabokov et moi. » Ses critères sont stricts. Des Nordiques, blondes, longilignes, la peau transparente, les seins qui pointent, d'une froideur élégante. « Les Italiennes ne sont pas mon rayon. » Il fuyait les agences de mannequins. Ses modèles, il les trouvait seul et partout. A la plage, dans les magasins, et surtout en Suède : « J'y ai fait mon shopping avant tout le mo nde. »

L'âge des modèles fait débat. Surtout quand la culotte est baissée et que les filles s'enlacent à plusieurs comme dans certains de ses livres - posters et calendriers sont plus sages. 12, 15, 18 ans ? Il élude. « Elles sont jeunes, mais elles ne sont pas des enfants. Ce n'est pas mon rayon les enfants, je n'en ai pas. » Dans un numéro de Photo, il évoque une fille de 13 ans. Dans L'Age de l'innocence (Denoël, 1995), certaines font plus jeune. Si elles ne sont pas enfants, que sont-elles ? « C'est la grande question, répond Hamilton, qui cite Balzac : Mais, chose étrange, si la fille aux yeux d'or était vierge, elle n'était certes pas innocente. »

C'était l'époque où les parents confiaient leurs filles à un photographe qui les emmenait dans une chambre ou sur une plage des Maldives. « Je n'ai jamais eu un problème. En Scandinavie, on vit à poil. » Il ne les payait pas. « Mais elles ont voyagé autour du monde. » Avait-il des relations sexuelles avec des modèles ? Il ne répond pas mais dit qu'il a vécu vingt ans avec la Danoise Mona et seize avec la Belge Gertrude, qui fut sa femme. « On dit que ma relation aux modèles est dégueulasse. On ne peut pas plaire à tout le monde. Ce qui m'attire chez la très jeune fille ? Demandez au psychiatre. »

L'avenir s'annonce serré. Ses photos ont collé à une époque (révolue) de libération sexuelle. Il est rattrapé par un monde qu'il fuit. Il a du mal « à trouver des filles qui valent désormais des millions » et sa splendeur est passée. Mais il continue de « bien vivre » entre livres et commandes. Il a des milliers d'images en stock, et le photographe Peter Lindbergh a dit que, dans un siècle, le seul connu, dans la profession, sera Hamilton. Lui répète qu'il préfère les filles en photo parce qu'elles ne vieillissent pas. Il pourrait s'appliquer la formule.

Michel Guerrin

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David Hamilton à la Galerie "Seine 51". Photo JS

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12 janvier 2007

Paillettes, résilles, et jolies filles…

Toujours à l’avant-garde, ce mois-ci ISA offre à ses lectrices un numéro exceptionnel et audacieux dédié à l’univers de la lingerie et de l’érotisme. Guest-star, le photographe culte David Hamilton signe une série de mode exclusive, et montre que sa vision « bucolique et nostalgique de la féminité » (cf : le post ci-après sur David Hamilton) n’a pas pris une ride. Dans une autre série, la divine Dita Von Teese joue les top-models et révèle les plus belles façons de parer un corps dénudé... Un petit trésor en voile et dentelles accompagne le magazine : un dessous luxueux, très dans la tendance « cabaret » actuelle ! Elu meilleur magazine féminin de l’année par le SPMI, ISA a dépassé en 2006 ses objectifs de diffusion (180.000 ex) avec une Diffusion France Payée de 193.000 ex (source éditeur), soit une progression de 26 % sur ses ventes kiosque. ISA n°81 parution 12 janvier 2007 – 2 €

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12 janvier 2007

Extrait d'un shooting

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11 janvier 2007

Jacques Chirac "m'a demandé de faire les deux ? J'obéirai !", a déclaré Nicolas Sarkozy.

Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, a déclaré jeudi 11 janvier qu'il était en mesure d'être candidat à la présidentielle et de poursuivre intégralement son activité de ministre, comme le président Chirac le lui a demandé, soulignant: "il m'a demandé de faire les deux? J'obéirai".

Interrogé par un journaliste sur la question de savoir comment il ferait pour se conformer "à l'injonction de Jacques Chirac" qui a redemandé "comme à tous les ministres de ne pas mener campagne au détriment de leurs fonctions de ministre", M. Sarkozy a répondu: "Il m'a demandé de faire les deux ? J'obéirai!"

11 janvier 2007

Le producteur Carlo Ponti est décédé

La figure de l'âge d'or du cinéma italien, mari de Sophia Loren, est décédée à 94 ans. Avec 150 films à son actif.

      

Carlo Ponti est mort dans la nuit de mardi à mercredi, à l'hôpital cantonal de Genève, où il avait été admis pour «complication pulmonaire». Il avait 94 ans. Ses enfants et Sofia Loren, son épouse, ont souligné dans un communiqué que toute la vie de ce producteur avait été consacrée au cinéma. Il est vrai que Carlo Ponti avait produit environ cent cinquante films depuis 1941, la crème du cinéma italien et européen, Profession : reporter et Blow Up, de Michelangelo Antonioni, Affreux, sales et méchants, d'Ettore Scola, Docteur Jivago, de David Lean, les Carabiniers, de Jean-Luc Godard, Léon Morin prêtre, de Jean-Pierre Melville, etc.

En fait, il était surtout connu (et c'était une injustice) comme le Pygmalion de Sofia Scicolone, alias Sofia Loren, une Napolitaine qui se trouvait trop grande et trop maigre. Il lui donna une grande sécurité matérielle et surtout confiance en elle-même. C'est ainsi que sur le tournage de l'Or de Naples de Vittorio De Sica, dit-elle, elle devint plus belle et, dit-on, une grande actrice. Elle devait d'ailleurs gagner plus tard un oscar pour la Ciociara, un film avec Jean-Paul Belmondo également de De Sica, produit encore par Ponti.

Ombre aimante. Ils se connaissaient depuis 1952. «Ce fut une rencontre essentielle, aimait-elle expliquer. Grâce à lui, j'ai rencontré De Sica, qui a été le premier à croire en moi.» Loren et Ponti se marièrent deux fois. La première au Mexique en septembre 1957, la seconde, le 9 avril 1966 à Sèvres, dans la banlieue parisienne, conséquence absurde d'une situation absurde, l'interdiction du divorce en Italie (Ponti avait été marié avant de connaître sa Galatée). Ils sont restés ensemble jusqu'à la fin ­ le potentat, petit, rond, souriant, demeurant l'ombre aimante de la star.

Né à Magenta, dans le nord de l'Italie, le 11 décembre 1912, Ponti étudie d'abord le droit à l'université de Milan. En 1941, il commence à produire des films, adaptations d'oeuvres littéraires, Piccolo Mondo antico , Giacomo l'idealista ... Après guerre, la Lux, compagnie qui domine le cinéma italien de l'époque, lui confie des films comme Jeunesse perdue, du jeune Pietro Germi et futur réalisateur de Divorce à l'italienne. Puis, il retrouve Alberto Lattuada, le réalisateur de Giacomo l'idealista, pour le Moulin du Pô , un des meilleurs films du metteur en scène milanais, sur un scénario coécrit par Federico Fellini. Il produit aussi la Fuga in Francia, de l'écrivain-cinéaste Mario Soldati.

Image originale. En 1950, il unit ses efforts à ceux de Dino De Laurentiis. A eux deux, ils deviennent un des pôles les plus importants d'un cinéma italien alors en pleine prospérité, un des plus puissants du monde. Ponti travaille avec Luigi Zampa ,retrouvé avec Lattuada. Il produit aussi Europa 51, chef-d'oeuvre de Roberto Rossellini, et la Strada, qui va rendre célèbre Fellini hors des frontières de l'Italie. C'est à cette époque qu'il s'occupe de l'Or de Naples de De Sica. La collaboration des deux moguls ne survit pourtant pas à deux superproductions comme l' Ulysse de Mario Camerini (avec Kirk Douglas) et Guerre et Paix de King Vidor (avec Audrey Hepburn, Mel Ferrer...).

Redevenu soliste, Ponti revient à ses chers Lattuada (Guendalina), Germi (Il Ferroviere) et le trop peu connu Antonio Pietrangeli (Nata di marzo). Il produit aussi les films de son épouse, comme Black Orchid, de Martin Ritt, puis plus tard, la Diablesse en collant rose, de George Cukor, les Séquestrés d'Altona, de Vittorio De Sica, sans oublier Une journée particulière, le beau film d'Ettore Scola, avec Marcello Mastroianni.

Il continue néanmoins d'aider le cinéma transalpin à imposer une image originale en s'engageant pour des films comme le Mari de la femme à barbe, de Marco Ferreri, la Dixième Victime, d'Elio Petri, à collaborer avec Antonioni pour Blow Up , Zabriskie Point et Profession : reporter .

Il a aussi coproduit, en France, le Doulos et, donc, Léon Morin prêtre de Jean-Pierre Melville, ainsi que Landru de Chabrol, Lola de Jacques Demy, Cléo de 5 à 7 d'Agnès Varda, et trois Godard : Une femme est une femme , les Carabiniers et le Mépris. Sur ce dernier film, il semble que des problèmes aient surgi. En tout cas, la bande originale italienne du film (signée Piero Piccioni, le musicien de Main basse sur la ville, de Salvatore Giuliano, et du Bel Antonio ) est différente de la version française (signée Georges Delerue).

Autoritaire. Il faut dire que Carlo Ponti, sûr de ses choix, était un producteur aventureux, certes, mais aussi autoritaire. Ses conflits avec De Sica sur l'Or de Naples (Ponti supprima un épisode du film), et avec Ferreri sur Break up, érotisme et ballons rouges (L'Uomo dei cinque palloni) sont restés célèbres en Italie.

Par Edouard Waintrop

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