Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
13 mars 2017

Fillon : my tailor is rich

penderie

S’il en était besoin, le candidat LR est habillé pour la campagne. Subalterne à bien des égards, l’affaire des costumes à 5 000 euros pièce est un fâcheux symbole. François Fillon a bien le droit d’enrichir son tailleur comme bon lui semble. L’ennui, c’est que la facture a été réglée par quelqu’un d’autre. Un proche munificent ? Un admirateur ébloui ? Dans ce cas, on reste dans la bizarrerie privée, même s’il est un tantinet maladroit de se faire offrir des cadeaux onéreux en pleine élection présidentielle. Mais si le généreux donateur – pas très content, apparemment, puisqu’il se plaint de n’avoir pas été remercié – est un quelconque PDG ou un milliardaire sans lien étroit avec le candidat, la question du conflit d’intérêts se pose aussitôt. Un détail soulevé par des opposants malintentionnés ? Peut-être, mais on sait qu’en matière vestimentaire, c’est le détail qui tue.

Le même jour, Fillon présente la nouvelle mouture de son programme, qui n’a rien de vraiment nouveau : un projet de rupture libérale déjà connu, qui alignerait la France sur la norme occidentale, recul de l’Etat, retraite encore retardée, marché du travail flexibilisé, imposition moins dure aux plus aisés, etc. C’est là que l’affaire des costumes prend valeur d’emblème. Ce programme de rupture est-il aussi un programme pour riches ? Lesquels n’auraient alors que gratitude envers le gentilhomme en veste forestière, phénix des hôtes de ces bois dont le ramage et le coûteux plumage s’accordent si bien ? Un seul exemple : Fillon prévoit de supprimer l’impôt sur la fortune et d’accroître le taux de la TVA. Les plus favorisés paieront moins et le vulgum pecus un peu plus. Toujours le même raisonnement : pour que tout aille mieux en France, il faut que les riches soient moins pauvres et les pauvres moins riches. Article de Laurent Joffrin - Libération

Publicité
13 mars 2017

Iris Brosch

13 mars 2017

BRETAGNE : LGV. À quel prix le billet ?

Article de Hervé Queillé

La nouvelle LGV Bretagne entrera en service le 2 juillet. Mais les billets seront mis en vente par la SNCF dès ce mercredi 15 mars. Une certitude : le voyageur breton paiera plus cher pour rejoindre Paris. Le prix à payer pour le temps gagné, selon la SNCF. A trois jours de cette commercialisation, Le Télégramme ouvre le débat sur ces tarifs et publie les nouveaux horaires été et automne de cette nouvelle LGV Bretagne.

Guillaume Pepy, président de la SNCF, le 20 janvier dernier, à Rennes, a clairement annoncé la couleur : les tarifs des billets des nouveaux TGV, en service à partir du mois de juillet, augmenteront. Et ce, en lien avec le gain de temps sur le trajet. Mais cette augmentation sera raisonnable, a-t-il souligné.

Pour les « pros » ?

Ces déclarations ne sont toutefois pas de nature à rassurer les usagers du chemin de fer. Dominique Serouin, vice-président de l'Audiv 35, craint, en effet, que les tarifs ne deviennent prohibitifs et que la LGV ne soit finalement réservée à une clientèle d'affaires et à des gens aisés : « Nous ne sommes pas contre le principe de gagner du temps mais les tarifs actuels sont déjà excessifs et inabordables pour les voyageurs aux revenus modestes et les familles. On peut craindre que l'effet escompté de la LGV ne soit pas au rendez-vous et que cela ne conduise à une baisse du trafic TGV, comme cela a déjà été le cas, l'an passé, au niveau national ».

Et les promotions ? « Les quotas sont limités et il faut s'y prendre trop longtemps à l'avance pour en bénéficier. On préférerait des tarifs fixes plus raisonnables qui inciteraient à prendre le train plus souvent. »

« On prendra la voiture »

Alain Daher, PDG du groupe automobile Bodemer, présent dans le Grand Ouest, préférerait, lui aussi, des tarifs « plus clairs et moins aléatoires » pour guider le choix de ses modes de déplacement et celui de ses collaborateurs. Quant à une augmentation des tarifs : « Qu'est-ce que cela signifie quand on peut payer le trajet 60 ou 140 euros et que les tarifs changent tous les jours ? », s'interroge Alain Daher. « De toute façon, si cela devient trop cher, on prendra la voiture. » Matthieu Leroy, directeur des projets chez Néovia (*), à Saint-Nolff (Morbihan), groupe dont les collaborateurs et clients utilisent fréquemment le train, estime, quant à lui, que les cartes-fréquence permettent de gommer le phénomène et contribuent à la stabilité des tarifs.

En revanche, il souhaite que ces tarifs n'augmentent pas malgré ou en raison du gain de temps assuré par la LGV.

Il revendique, en effet, cette non-augmentation de la tarification, considérant que « celle-ci serait compensée par un meilleur taux de remplissage des trains que l'on peut légitimement attendre du gain de vitesse ».

Moins cher pour la pointe de la Bretagne ?

En tout état de cause, Investir en Finistère, qui regroupe les 27 plus grosses entreprises de ce département, souhaite que les répercussions de l'augmentation annoncée soient les plus minimes possibles. « Et ce, particulièrement pour la pointe de la Bretagne qui bénéficiera de façon moindre des gains de temps par rapport à l'est de la région. Il faut que cela soit pris en compte dans les calculs », souligne sa directrice, Françoise Lelann.

(*) Premier groupe coopératif français, spécialisé dans la nutrition et la santé animale, 7.700 salariés dans 28 pays, 1,6 milliard d'euros de chiffre d'affaires.

13 mars 2017

Elisabeth Taylor

17076871_420930734917810_2344579972091346944_n

13 mars 2017

Extrait d'un shooting - portrait

21965_352561560907_2966939_n

Publicité
13 mars 2017

EXPOSITION Aurélie DUBOIS / 24Beaubourg/ 16-26 mars - save the date

auremlie dubois

Depuis 1987, Aurélie Dubois a entamé un parcours artistique où elle explore le dessin, la photographie, la vidéo et les installations.

L’exposition présentée en mars prochain à Paris, est une rétrospective de son travail. Dessins, Extrait de son dernier court métrage expérimental Amour écrit en fer :

https://vimeo.com/198583223

Son travail photographique

http://www.aurelie-dubois.com/travaux/photos.html

Le commissariat de l’exposition est confié à Paul Ardenne, écrivain et curateur indépendant.

La rencontre entre ces différentes œuvres permettra de prendre la pleine mesure de la philosophie d’Aurélie Dubois, son appel à la résistance et à la vigilance, face aux dérapages de notre société contemporaine et à ses tabous. « Rester en alerte, sur le qui-vive » !

Voir peut-il rendre fou ? Aurélie DUBOIS

Exposition du 16 au 26 mars 2017 au 24Beaubourg

24, rue Beaubourg 75003 Paris

Vernissage le jeudi 16 mars 2017

13 mars 2017

Mario Sorrenti

13 mars 2017

Michel Legrand : « La mort n’est pas la fin. Ça change tout ! »

Par Annick Cojean

Le compositeur aux trois Oscars, auquel le réalisateur de « La La Land » rend hommage dans son film, sort un nouveau disque. Il se confie sur son enfance, ses tourments et les sources de son inspiration bouillonnante.

Je ne serais pas arrivé là si…

Si je n’avais pas eu la chance de travailler au conservatoire avec Nadia Boulanger, cette vieille demoiselle sublime qui fut le grand maître de la musique du XXe siècle. Elle a fait travailler tous les compositeurs du monde entier, sans exception. J’ai passé cinq ans dans sa classe, trois matinées par semaine. Autant dire qu’elle m’a produit, façonné, inventé. Je l’ai adorée et je l’ai haïe car elle était d’une exigence terrible, d’une rigueur insupportable. Il m’est même arrivé d’avoir envie de la tuer.

Ciel ! A quels moments ?

Eh bien lorsqu’un jour je me suis présenté devant elle, sans avoir travaillé le morceau exigé, et qu’elle m’a dit froidement : « Je n’ai même pas assez de respect pour toi pour te mettre à la porte. » Mais elle avait raison. Quelle femme ! Quelle intelligence ! Quelle ouverture !

Elle faisait tous les dimanches soir un dîner auquel elle conviait de grands personnages : ministres, présidents, créateurs, poètes. Elle m’y emmenait et, à la fin du repas, annonçait solennellement : mes amis, j’ai un jeune élève qui va vous jouer quelque chose. Car il y avait chez elle un piano, un clavecin et un orgue à tuyaux. Vous imaginez ? Un orgue d’église dans son appartement ! Et je jouais. C’est grâce à ces dîners que j’ai découvert Giraudoux, Cocteau, des penseurs, de grands solistes, comme Ivry Gitlis qui est devenu mon ami…

Un bouillon de culture…

Sans équivalent ! Elle ne parlait pas, elle se contentait de poser des questions à ses invités. Et pourquoi ci ? Et que pensez-vous de ça ? C’était stimulant. Ce qu’il y a de plus beau, de plus fort, de plus transcendant dans l’art de vivre.

J’ai donc appris avec elle la musique, mais aussi la littérature, la philosophie, l’histoire. Les humanités… Comme elle était l’amie d’Igor Stravinski, on recevait en premier ses partitions manuscrites et on les déchiffrait en classe avant tout le monde.

Un jour, Stravinski est venu au Théâtre des Champs-Elysées diriger une de ses œuvres. Naturellement, toute la classe s’est déplacée pour aller assister à la répétition. Et voilà que lors d’une pause, je me suis retrouvé assis entre Nadia et Stravinski.

Alors du haut de mes 14 ans furieux, je me suis lancé : « Maître, avez-vous lu le livre de Boulez sur Le Sacre du printemps ? » Car à l’époque, j’étais obsédé par le processus de création. Je voulais comprendre comment les œuvres se fabriquent, je m’attachais à tous les détails. « Je l’ai parcouru, m’a-t-il répondu. Et j’ai vu que Boulez trouve une explication à chaque note, chaque rythme. Mais la vérité, c’est que lorsqu’on est un vrai créateur, on ne sait pas très bien ce qu’on fait. »

Cela vous a surpris ?

Ça m’a libéré ! Ça a éclairé toute ma vie ! J’ai cessé de disséquer les œuvres et compris que ce qui compte, c’est l’invention, l’intelligence, l’audace. Il faut certes posséder la technique, mais il faut surtout se lancer dans l’inconnu en laissant parler son imagination. Rester constamment un débutant.

Qu’est-ce qui vous a mis, enfant, sur la voie de la musique ?

L’ennui. Mon père a déserté le foyer lorsque j’avais 3 ans. Il a eu beau devenir très riche pendant la guerre, il ne nous a jamais donné un centime et ma mère a dû travailler rudement, me laissant seul à la maison avec ma grand-mère tandis que ma sœur allait à l’école. Le piano droit laissé par mon père est donc devenu mon meilleur ami.

Je détestais le monde des enfants que je trouvais cruel : dans les cours de récré, les garçons ne pensent qu’à la castagne. Et je haïssais le monde des adultes réduit à une série d’ordres : « Tais-toi, mange ta soupe, va te coucher. » J’étais désespérément seul et le piano devant lequel je passais mes journées m’a sauvé.

A la radio passait Charles Trenet : « Je chaaante, je chante soir et matin… » C’était rythmé, joyeux. Alors dès 4 ans, avec un doigt, puis une main, puis deux mains, je recherchais la mélodie, puis les harmonies. Et puis j’allumais de nouveau la radio pour essayer une autre chanson. Et puis encore une autre. Je passais ainsi tout mon temps.

Et ma mère a fini par se dire que de ce petit monstre, on pourrait faire un musicien. Elle m’a donné un professeur, puis un autre. Et je suis entré au conservatoire à 9 ans.

Et l’école ?

Pas d’école. J’ai refusé. Je me traînais par terre, c’était un non catégorique. Je n’y suis donc jamais allé. Et j’ai eu raison. On perd tellement de temps pour décrocher un bac qui ne sert à rien. J’ai appris à lire et à écrire tout seul. Ce n’est pas difficile.

J’avais mon piano à la maison, ma radio, ma musique, des livres que je me suis mis à dévorer, à l’affût, par instinct, de tout ce qui pouvait m’apporter la connaissance et la culture. A 16 ans, excessivement sérieux, je suis tombé amoureux d’une jolie jeune fille qui, visiblement, m’aimait bien elle aussi. Mais je lui ai dit : « Non, tu sais, avec la musique et les compositeurs, il n’y a pas de place pour l’amour. Adieu. » Quelle stupidité !

L’absence de votre père a-t-elle constitué un manque déterminant ?

Pas du tout ! Et j’ai compris mon bonheur quand j’ai entendu Sartre déclarer un jour dans une interview : « Ce fut une chance de ne pas avoir de père. Personne n’était sur mon dos pour m’imposer telle étude ou telle direction. » Eh bien à moi non plus on n’a rien imposé. J’étais libre !

Et vous visiez l’excellence…

Toujours. En tout. Et sans savoir ce que j’allais faire de ma vie parce que, à 20 ans, en sortant du conservatoire, je pouvais tout faire dans la musique. Et c’est d’ailleurs ce que j’ai fait, mais par tranches de vie successives.

Dans la première, j’ai été arrangeur, orchestrateur, et tout le monde faisait appel à moi, de Maurice Chevalier à Barbra Streisand, Yves Montand, Tony Bennett, Henri Salvador, Frank Sinatra. Dans la deuxième, je suis devenu compositeur pour le cinéma de la Nouvelle Vague, Demy, Godard, les autres. Dans une troisième, je suis parti à Hollywood. Puis je suis rentré pour écrire des comédies musicales, des films, des opéras…

Je n’ai jamais cherché ni la gloire ni l’argent. Je voulais juste savoir jusqu’où j’étais capable d’aller trop loin, comme dit Cocteau. Et je n’ai jamais fait de concession, ni changé une note pour plaire ou répondre à une demande. C’était comme ça et pas autrement. Quitte à me faire jeter dehors. Car j’écris une musique forte, qui raconte et existe pleinement. Des réalisateurs m’ont dit : « Si je laisse ta musique, on ne voit plus ma scène. » Et je répondais : « Oui, mais on voit ma musique ! »

Quels sont vos plus grands moments de jouissance en tant que musicien ?

Tout me réjouit ! Hier soir, j’ai été sidéré quand Mikhail Rudy m’a avoué qu’il ne travaillait son piano que lorsqu’il donne un concert. Mais moi, j’ai un bonheur fou à travailler mon piano tous les jours ! C’est comme ça que j’ai conservé une grande dextérité. Et c’est là que je cherche, trouve, pétris de nouvelles choses.

Cet après-midi, je vais assister à la première projection d’un film de Xavier Beauvois dont je dois écrire la musique. Eh bien c’est une joie immense. Je vais découvrir le montage en continu et je vais devoir inventer ce qu’on mettra dessus. Qu’est-ce que ce film fera naître en moi ? Je n’en ai encore aucune idée. Mais ce sera bouleversant.

Quels sont les personnages qui vous ont fait grandir et ont compté ?

Jacques Demy, bien sûr, cet homme merveilleux à qui me liaient tant de choses. Quand il m’a appelé pour faire la musique de Lola, qu’il venait de finir, j’étais occupé sur un film de Marcel Carné et j’ai dû refuser. Sa femme, Agnès Varda, m’a rattrapé : « Comment ? Vous êtes jeune et vous préférez travailler avec un diplodocus comme Carné ? C’est honteux ! Vous faites partie de la Nouvelle Vague ! »

J’ai rendu les armes et me suis débrouillé pour travailler sur les deux films en prenant sur mes nuits. Quand j’ai rencontré Demy, on est tombé amoureux l’un de l’autre.

Plus tard, c’est en lisant son scénario des Parapluies de Cherbourg que j’ai pensé en faire une comédie musicale. Tous les dialogues écrits pour être parlés seraient « musiqués ». Sans changer une syllabe. Du jamais-vu ! Hélas, personne n’a cru au projet. On a fait du porte-à-porte pendant un an, sollicité tous les producteurs français. Aucun n’imaginait que le public resterait dans une salle obscure écouter des acteurs chanter des phrases banales. Il a fallu la gentillesse de Pierre Lazareff pour que le film puisse se lancer.

« La la land » vous rend hommage. Son réalisateur oscarisé se décrit comme un fan absolu. Presque un élève !

Oui, Damien Chazelle, qui parle français, est venu me rencontrer à Paris. Il a vu vingt-trois fois Les Parapluies et le présente partout comme un film « en hommage à Demy et Legrand ». Cela me touche car j’ai adoré son La la land, qui est une petite merveille.

Mais loin de moi l’idée d’une quelconque transmission. J’écris uniquement pour moi. En aucun cas pour faire école. Je n’ai jamais donné de cours, j’ai horreur de ça. Je suis définitivement un élève, pas un prof. Et mes changements de cap n’ont été dictés que par la peur de m’ennuyer, ou de régresser, et l’envie de nouveaux défis.

Après dix ans d’orchestration, j’ai décidé d’arrêter en pleine gloire. J’ai dit à tout le monde : « Ne m’appelez plus ! Je vais faire autre chose. » Après dix ans de Nouvelle Vague, j’ai prévenu les amis : « J’arrête ! » Et je suis parti en Amérique. Et là, même chose : quand j’ai senti que la boucle était bouclée, j’ai renvoyé mon agent et annoncé que c’était fini. Sean Connery m’a appelé : « J’ai besoin de toi pour la musique de mon film. » J’ai dit non. Il a supplié. C’était toujours non. Mais il a rajouté : « Je t’en prie, c’est mon dernier James Bond ! » L’idée de mettre un James Bond dans mon escarcelle m’a fait craquer.

Les musiciens sont-ils heureux à Hollywood ?

Contrairement à ce qui se passe en France où on fait n’importe quoi, le métier de compositeur y est pris en grande considération. Et les musiciens entretiennent entre eux de vrais liens d’amitié et de solidarité. Comme dans une confrérie. Presque une famille.

On dîne ensemble une fois par semaine, et on se joue nos musiques, on se conseille, on s’épaule, à mille lieues des cachotteries et jalousies que j’observe ici. Et puis c’était génial de travailler avec des géants comme Orson Welles, Sydney Pollack, Norman Jewison.

Et pourtant vous rentrez brusquement à Paris, torpillé à 37 ans par une grave dépression.

Terrible ! Un grand burn-out. Je travaille beaucoup, je suis reconnu, adulé, récompensé. Et tout d’un coup, la mort m’apparaît. Tout d’un coup, je me dis : tout cela n’a aucun sens. On lutte, on apprend, on bosse, on crée. Et on finit dans le néant. Autant se supprimer tout de suite. J’en perds le sommeil, obsédé par la mort.

Je consulte les grands médecins d’Hollywood qui m’abreuvent de pilules pour dormir et de remontants pour tenir debout. Je sombre. La vie et la musique ont perdu tout intérêt. Le recours à un psychiatre ne sert à rien, c’est moi qui l’interviewe mais ne lui raconte rien. Désespoir total.

Comment vous sauvez-vous ?

En un ultime sursaut, j’appelle à Paris un grand ami médecin, proche de nombreux artistes, de Chevalier à Cocteau. Je pleure au téléphone. « Reviens !, dit-il. Je sais ce qu’il te faut. Cela sera rude, compte six mois. » Toute la famille quitte donc Los Angeles. Je passe dix-sept jours et dix-sept nuits sans dormir, sans parler, nourri par intraveineuse. Un légume.

Et puis peu à peu je me redresse. Peu à peu je revis et peux reprendre mes engagements professionnels. Mais plus question de vivre en Californie. J’y fais des allers-retours et travaille mes partitions dans l’avion de la Pan Am en les étalant sur trois sièges. Mais je reste basé en France. J’ai besoin de saisons, de culture et de mes amis. Sempé, Folon, Devos, Aragon…

L’obsession de la mort était-elle balayée ?

Pas encore ! Car à peine remis sur pied, j’ai voulu étudier tout ce qu’on savait sur le sujet. J’ai lu, fait des expériences, rencontré des gens extraordinaires comme le fameux Alalouf, médium et guérisseur… Victor Hugo lui-même n’avait-il pas voulu explorer à fond ce sujet ? Et j’ai fini par acquérir la conviction que la mort n’est pas la fin. La vie continue après, autrement. Ça change toute la perspective !

Vous publiez à 85 ans votre premier disque classique ; vous préparez un film, un spectacle musical avec Natalie Dessay, une comédie musicale adaptée au théâtre… Et vous êtes amoureux !

J’adore la vie et j’ai conscience d’avoir eu tellement de chance ! La baraka en permanence ! J’ai forcément au-dessus de moi des fantômes très protecteurs… Voyez mon histoire d’amour avec Macha Méril. Je l’avais rencontrée en 1964 lors d’un festival du film français à Rio. J’avais 32 ans, elle en avait 24, nous sommes tombés fous amoureux. Et nous avons passé une semaine en amants merveilleux.

Mais j’étais marié avec deux enfants en bas âge… Semer le malheur autour de nous nous semblait impossible. Alors on s’est dit adieu à l’aéroport, totalement déchirés. Et puis en 2014, soit cinquante ans plus tard, je suis allé la voir jouer au théâtre. Et tout m’est revenu. Nous avons dîné ensemble – tous deux étions redevenus libres – et je lui ai dit : « Macha, il faut qu’on vive notre amour maintenant. »

Et vous vous êtes mariés !

Et c’est magnifique. Je crois même que ça l’est davantage que lorsqu’on est jeune. On a le temps de goûter pleinement cet amour, d’en sentir la force, la joie, la profondeur. Et quand les gens nous croisent dans la rue, bras dessus-bras dessous, ils nous félicitent. Comme si la passion que nous vivons donnait à tous l’espoir de vivre.

Propos recueillis par Annick Cojean

Parution d’un CD classique chez Sony avec un concerto pour piano et un concerto pour violoncelle dédié à Henri Demarquette, avec l’Orchestre philharmonique de Radio France.

Trois concerts en piano solo : le 1er avril à Nantes, le 3 avril à Rennes, le 7 juin au Trianon pour le Festival des cultures juives.

Concert exceptionnel au Grand Rex à Paris pour fêter les 50 ans des Demoiselles de Rochefort, suivi de la projection du film restauré, les 30 septembre et 1er octobre.

12 mars 2017

Art graphique

17266020_177223719450320_7753657253483249664_n

17266276_1881022962111292_643283567186542592_n

17268165_1216688631762271_8947290753088880640_n

12 mars 2017

François Fillon : il a déjà les habits du Président....

Trois questions pour comprendre l'affaire des costumes de luxe offerts à François Fillon

Le "Journal du dimanche" détaille une partie des frais vestimentaires du candidat de la droite depuis 2012. Selon l'hebdomadaire, il se serait fait offrir pour plusieurs milliers d’euros de costumes sur-mesure.

François Fillon s'est fait offrir pour plusieurs milliers d'euros de costumes dont une partie auraient été réglés en liquide, affirme le JDD, dimanche 12 mars. Au total, le député de Paris et candidat de la droite à la présidentielle aurait reçu pour 48 500 euros de costumes sur-mesure, achetés chez un tailleur réputé de Paris. Franceinfo revient sur cette affaire étrange en trois questions.

Que sait-on des costumes offerts à Fillon ?

Dans son édition du 12 mars, le Journal du dimanche révèle qu'un "ami généreux" a signé un chèque de 13 000 euros, le 20 février, pour régler le montant de deux costumes sur-mesure, chez le tailleur Arnys, à Paris. "J'ai payé à la demande de François Fillon. Et sans d'ailleurs en avoir le moindre remerciement depuis", a déclaré le mystérieux mécène.

Selon le JDD, bien d'autres costumes ont été commandés pour François Fillon chez ce tailleur, depuis 2012. Ils ont été réglés en liquide, pour un montant total de 35 500 euros. L'hebdomadaire ne précise pas, en revanche, qui a payé : le même "ami généreux", François Fillon lui-même, ou un autre "mécène" anonyme ?

Pourquoi cela pourrait-il poser problème ?

L'auteur de l'enquête du JDD s'interroge sur ces achats, dont une partie a été réglée en espèce, et sur les raisons de ces cadeaux. "Pourquoi des espèces ? Et qui aurait versé ces espèces pour payer un costume et une veste forestière à François Fillon cet automne ?", se demande Laurent Valdiguié, sur Europe 1. Et "pourquoi ne pas avoir fait appel aux fonds de la campagne électorale proprement dite et pourquoi un ami à lui seul a-t-il été amené à faire un cadeau de 13 000 euros au candidat ?", poursuit le journaliste d'investigation.

Les "dons" supérieurs à 150 euros doivent être déclarés. Lorsqu'ils acceptent des "dons et avantages", "en lien avec leur mandat" estimés à plus de 150 euros, les députés sont tenus de les déclarer au déontologue de l'Assemblée nationale, comme le précise le règlement de l'Assemblée. Ces déclarations "permettent de sécuriser votre situation et le cas échéant de répondre lorsque la presse ou les réseaux sociaux notamment se font l’écho d’interprétations erronées sur certaines pratiques qui n’ont rien de critiquables", précise le déontologue aux députés. La déclaration de ces cadeaux éteindrait tout début de polémique, mais à l'heure actuelle, on ne sait pas François Fillon a effectué cette démarche.

L'identité du "mécène" et le risque de conflit d'intérêts. L'"ami généreux" de François Fillon préfère, pour le moment, rester anonyme, mais son identité, si elle était dévoilée, pourrait changer la donne. S'il est effectivement un proche du candidat, et que ce cadeau a été réalisé "dans un cadre strictement privé", alors le député de Paris n'a pas à déclarer ces costumes. S'il n'est pas un proche de François Fillon, ce gros cadeau peut entraîner un conflit d'intérêts, et c'est notamment pour éviter cela que la loi sur la transparence de la vie publique a été mise en œuvre.

Que répond Fillon ?

Dans une interview accordée au quotidien Les Echos, à paraître lundi 13 mars, le candidat de la droite a réagi, mais pas répondu, à ces nouvelles accusations : "Un ami m'a offert des costumes en février. Et alors ?" "J'observe que ma vie privée fait l'objet d'enquêtes en tout sens et que ce traitement m'est réservé. Mes faits et gestes sont scrutés tous les jours dans l'intention évidente de me nuire pour m'écarter de la course à la présidentielle", déclare-t-il.

Pour l'entourage du candidat, les cadeaux reçus n'ont rien de "répréhensibles". "On se demande jusqu'où iront ces intrusions malveillantes dans sa vie privée, commente un proche du candidat, dans le JDD. Quant à l'affirmation que certains costumes auraient été payés en espèce, c'est totalement extravagant. Aucune maison sérieuse n'accepte des paiements en espèces pour de tels montants."

Le porte-parole de François Fillon, Luc Chatel, a fustigé, sur Europe 1, "une campagne de caniveau". "Ça devient insupportable. Les histoires de soirées à Las Vegas, de costumes ou d'attachés parlementaires, il y en a marre", a-t-il insisté.

Publicité
<< < 10 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 40 > >>
Publicité