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Jours tranquilles à Paris
20 juillet 2017

Chez Jonas & Cie, on dit merci à Macron

Députés, personnalités des médias et comédiens sont clients de Jonas & Cie. Laurent Touboul rêve désormais d’habiller le Premier ministre. Le gérant, Laurent Touboul, a vu son chiffre d’affaires grimper depuis que tout le monde sait que le président de la République s’habille chez lui. Et ce n’est pas près de s’arrêter.

Article de Christine Henry

La vague Macron a profité aussi à Jonas & cie. Ce tailleur qui habille le nouveau président de la République depuis deux ans a vu ses ventes s’envoler : plus 25 % de croissance en à peine plus de deux mois. Un tournant incroyable pour cette petite entreprise familiale installée au premier étage d’un immeuble discret de la rue d’Aboukir, en plein cœur du Sentier (II e). « Notre clientèle s’est élargie aux touristes asiatiques et aux provinciaux qui font le voyage jusqu’à Paris pour s’offrir un costume semblable à ceux de Macron », confie Laurent Touboul, le gérant qui vient de recruter du personnel.

Il faut dire que la maison, créée il y a quarante ans, a eu les honneurs de la presse française et étrangère. Et l’effet Macron n’est pas fini. La semaine dernière, une chaîne de télévision italienne a consacré un reportage au tailleur parisien tandis qu’hier, un journaliste Coréen voulait tout savoir sur les goûts vestimentaires du président français. Un incroyable coup de publicité qui n’est pas près de s’arrêter car le chef d’Etat est resté fidèle à cette marque réputée pour son excellent rapport qualité prix (entre 340 et 380 €, retouches comprises, pour un costume taillé dans les meilleurs tissus italiens).

« Lorsqu’il était au ministère de l’Economie ou en campagne, Emmanuel Macron choisissait des nuances de bleu acidulées. Depuis qu’il est à l’Elysée, sa garde-robe s’est assombrie. Il porte désormais des costumes dark blue, une couleur plus classique, des chemises blanches et des cravates étroites en taffetas ou en grenadine de soie. Il aime les vestes avec une « poche anglaise ». Le président a commandé son dernier costume pour le dîner à la tour Eiffel avec Donald Trump et son épouse. Y a-t-il un style vestimentaire Macron ? « Non, il est tout simplement dans l’air du temps, assure Laurent Touboul. Il apprécie nos pantalons fuselés et les manches des tailleurs qui laissent apparaître les poignets de chemise. Et son épouse, Brigitte, sélectionne avec soin de jolies matières qui froissent peu ».

Hier, le journaliste Serge Raffy est venu acheter un costume tandis qu’au même moment Jean-Pierre Elkabbach, véritable ambassadeur de la maison auprès des hommes politiques, prenait rendez-vous pour renouveler ses costumes fatigués. Dans le sillage de Macron, la liste des clients de Jonas & Cie s’est allongée à de nouveaux députés, des personnalités des médias et des comédiens. « Des personnalités politiques reviennent également », se réjouit Laurent Touboul qui rêve désormais d’habiller le Premier ministre.

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20 juillet 2017

Vu sur instagram - j'aime bien

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19 juillet 2017

Gigi Hadid Best Moments: Jersey Shore Fun, Tropical Kauai & Tahiti | Sports Illustrated Swimsuit

Gigi Hadid takes you behind the scenes of her steamy and flirty photoshoots since she got her start as a 2014 rookie. From soaking up the sun and catching some waves on the Jersey Shore to going bare and turning up the heat in tropical Tahiti, Gigi tells all.

19 juillet 2017

Miles Aldridge

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19 juillet 2017

L'historien et académicien Max Gallo est mort à l'âge de 85 ans

Il était l'auteur de plus d'une centaine d'ouvrages. L'académicien et historien Max Gallo est mort à l'âge de 85 ans, a annoncé sa maison d'édition, XO Editions, à l'AFP, mercredi 19 juillet. Passionné d'histoire de France, ce fils d'immigrés italiens, né à Nice en 1932, a également activement participé à la vie politique française. Il s'est engagé autant à gauche sous François Mitterrand, dont il a été secrétaire d'État et porte-parole du gouvernement entre 1983 et 1984, qu'à droite, en soutenant la candidature de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2007.

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Mort de Max Gallo, académicien et roi du roman historique populaire

Par Raphaëlle Leyris

L’écrivain a également touché à la politique, de député PS en 1981 à compagnon du souverainiste Jean-Pierre Chevènement. Il est décédé à 85 ans.

De sa vie, il disait volontiers qu’elle était « une histoire française », lui dont les deux grandes affaires furent l’Histoire et la France. Historien, romancier, académicien, cet homme au talent oratoire porté par sa voix chaude et son léger accent du sud était passionné de politique : son engagement commença au Parti communiste (PCF) pour s’achever à la droite du spectre, après une expérience de député et de ministre socialiste, et un long compagnonnage avec Jean-Pierre Chevènement. Max Gallo est mort mardi 18 juillet dans sa résidence secondaire de Cabris (Alpes-Maritimes).

Agé de 85 ans, il souffrait de la maladie de Parkinson, et l’avait révélé en 2015 lors de la parution de Dieu le veut (XO), son « centetquelquième » livre – la prolificité de cet auteur à succès, qui confiait « tomber » 10 000 signes par jour, tous les jours (soit l’équivalent d’une page entière du Monde), sur sa machine à écrire, et avait toujours plusieurs manuscrits d’avance dans ses tiroirs, avait fini par décourager d’en tenir le compte précis.

Si le grand amoureux de la République voyait dans son existence « une histoire française », c’est parce qu’elle apparaît d’abord comme une histoire de méritocratie. Max Gallo naît en 1932 à Nice dans une famille d’origine italienne, très modeste de part et d’autre. Sa mère lui lit au coucher des vers de La Divine Comédie de Dante – dans le texte –, préparant ainsi, selon lui, le terrain à sa future vocation d’écrivain.

Ouvrier-électricien, son père a servi comme marin pendant la première guerre mondiale, résisté pendant la seconde (quoique ses proches n’en aient alors rien su) et lui assène que la volonté peut tout.

Un écrivain populaire

Le parcours du fils en témoigne. A 16 ans, il obtient un CAP de mécanicien-ajusteur, puis passe un bac mathématiques et technique. Alors qu’il commence à travailler comme technicien à la RTF (radio-télévision française), il suit des études d’histoire le soir. Et finit par être agrégé (à la première tentative), et enseigner, d’abord au lycée, à Nice, puis à l’université et à Sciences Po Paris.

Ses premiers livres sont consacrés à l’histoire italienne : L’Italie de Mussolini (Librairie académique Perrin, 1964) et L’Affaire d’Ethiopie (Le Centurion, 1967). Sous le pseudonyme de Max Laugham, il se lance bientôt dans la « politique-fiction » avec La Grande peur de 1989 (Robert Laffont, 1966).

En 1968, il publie Maximilien Robespierre, histoire d’une solitude (Perrin), s’essayant ainsi au genre biographique, l’un des piliers de sa réputation. La conforteront, entre autres, Le Grand Jaurès (Robert Laffont, 1984), Jules Vallès (id., 1988), ses quatre tomes sur Napoléon, (id., 1997) et autant sur De Gaulle (id., 1998), sans oublier les deux volumes sur Victor Hugo (XO, 2001) ou Louis XIV (XO, 2007), ni la biographie de Rosa Luxembourg (Fayard, 2000).

C’est cependant le premier de ses « romans-Histoire », La Baie des anges, saga en quatre tomes sur sa ville de Nice, qui, en établissant les bases du style romanesque Gallo (canons respectés du récit historique, auxquels se mêlent le souffle et l’efficacité de conteur…), l’impose comme un écrivain populaire, et se vend d’emblée à des centaines de milliers d’exemplaires.

Souverainiste farouche

L’engouement autour de La Baie des anges est tel qu’il lui vaut d’être approché par les socialistes niçois : ils proposent à celui qui s’est depuis longtemps éloigné du PCF de sa jeunesse de les rejoindre et de se présenter à la députation, puis à la mairie. Il remportera la première, en 1981 – pas la deuxième, conservée par Jacques Médecin.

Entré à l’Assemblée nationale avec la vague rose, il en sort en 1983 pour devenir secrétaire d’état, porte-parole du gouvernement. Il a pour chef de cabinet un jeune énarque, François Hollande, qu’il emmènera avec lui un an plus tard après avoir quitté le gouvernement pour diriger le journal Le Matin de Paris – dans les années 1970, à l’instigation de Jean-François Revel, Max Gallo a été éditorialiste à L’Express. En 1984, ce futur souverainiste farouche est élu député européen, et le restera dix ans.

En dépit de son bref passage au ministère, son grand homme n’est pas François Mitterrand – au lendemain de sa mort, l’historien aura des termes durs à l’encontre de ce « stratège de son propre plaisir » sans « aucun projet d’ordre social ».

Son champion, de toute évidence, est Jean-Pierre Chevènement. Avec lui, Max Gallo claque la porte du PS, pour fonder, en 1993, le Mouvement des citoyens (MDC) ; s’il quitte ce dernier en 1994, c’est pour mieux revenir en 2002, inspirateur de la campagne du « Che » qui veut « rassembler les républicains des deux rives » (en 1999, l’écrivain avait appelé à voter aux européennes pour la liste conduite par Charles Pasqua et Philippe de Villiers).

Le souvenir de son année dans le gouvernement Mauroy III continue de l’ancrer dans les esprits comme un homme de gauche, alors qu’il a changé de bord, il n’en fait guère mystère. En 2007, l’auteur de L’Amour de la France expliqué à mon fils (Seuil, 1999) et de Fier d’être français (Fayard, 2006), soutient la candidature de Nicolas Sarkozy.

« Roman national »

Ne dédaignant pas les polémiques, le débatteur de l’émission « L’Esprit public » (France-Culture) fustige la France de la repentance et des lois mémorielles, en s’interrogeant sur le fait que l’esclavage soit bien « un crime contre l’humanité », ou encore en affirmant que l’histoire est là pour apprendre aux enfants le « roman national »…

Ces prises de positions ne sont sans doute pas étrangères à son élection à l’Académie française en 2007. Porté par sa recherche d’une reconnaissance institutionnelle, celui qui s’est toujours plaint d’être méprisé par la presse et d’avoir reçu pour seule récompense le prix des lectrices de Elle (pour Un pas vers la mer, Robert Laffont, 1975), s’était déjà présenté en 2000. Mais il est élu dans le fauteuil de son ami Jean-François Revel – et accueilli sous la coupole par un autre historien immensément populaire, Alain Decaux.

C’est peu après son intronisation, en 2008, qu’est diagnostiqué son mal. Le colosse de 1,93 mètre (la taille du général de Gaulle, qu’il adule), grand sportif adepte de la marche, cette force de la nature qui se réveille chaque matin depuis des décennies à 3 h 30 pour écrire, assis à son bureau face au Panthéon, est atteint de la maladie de Parkinson.

Le traitement lui permet de maintenir son rythme d’écriture ; il continue de publier deux à trois livres par an. Parmi eux, L’oubli est la ruse du diable (XO, 2012), des mémoires intimes où il se confie notamment sur le suicide de sa fille Mathilde, à 16 ans, en 1972.

Trois ans plus tard, quand paraît son livre sur les croisades, Dieu le veut, il rend publique sa maladie (à laquelle sa quatrième épouse, Marielle Gallet, a consacré au printemps le livre Bella Ciao – Grasset, 180 pages, 17 euros – racontant leur amour autant que leur désemparement face aux trahisons du corps).

Acceptant de se livrer au micro de RTL, très digne, l’académicien avoua alors, comme encore étonné : « On se croit immortel et on découvre qu’on ne l’est pas. »

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19 juillet 2017

Mémorial des chaussettes orphelines...

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19 juillet 2017

Moi, moche et méchant 3

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Moi, moche et méchant 3, ou Détestable moi 3 au Québec, (Despicable Me 3) est un film d'animation américain réalisé par Kyle Balda et Pierre Coffin, sorti en 2017. C'est la suite de Moi, moche et méchant 2 sorti en 2013 et de Moi, moche et méchant sorti en 2010.

19 juillet 2017

"Jupiter" fait chuter la cote de popularité de Macron

 Par Jean-Christophe Chanut - La Tribune

Jupiter ne réussit pas à Emmanuel Macron. D'après la dernière enquête BVA-La Tribune-Orange, il perd 5 points de cote de popularité (54%), les Français ayant une mauvaise opinion de lui lui reprochant son  arrogance, son autoritarisme et son mépris des classes populaires.

"Jupiter" ne réussit pas à Emmanuel Macron. D'après la dernière enquête BVA-La Tribune-Orange, il perd 5 points de cote de popularité (54%), les Français ayant une mauvaise opinion de lui lui reprochant son "arrogance", son "autoritarisme" et son "mépris" des classes populaires. (Crédits : Reuters)

L'enquête mensuelle BVA- La Tribune-Orange indique un net fléchissement de la popularité d'Emmanuel Macron qui perd cinq points en un mois (54% d'opinion favorable contre 59% en juin et 62% lors de son arrivée à l’Élysée). Le positionnement "Jupitérien" expliquerait cette baisse.

Malgré le défilé du 14 juillet, la présence de Donald Trump, un discours remarqué lors de la commémoration de la rafle du Vel d'Hiv, etc., la popularité d'Emmanuel Macron est en chute. Effet du réel début de l'exercice du pouvoir, avec la loi Travail qui se profile et les premiers arbitrages budgétaires, notamment sur les impôts et les dépenses? Sans doute, car le Premier ministre Édouard Philippe connaît lui aussi une érosion (moins marquée) de sa popularité, selon la vague de juillet de l'Observatoire de la politique nationale qui associe BVA La Tribune et Orange.

Après avoir déjà perdu trois points le mois dernier (59% au lieu de 62% au moment de son élection), la popularité du Président de la République enregistre donc une nouvelle baisse en juillet assez prononcée, avec cinq points de moins (54%). Si, globalement, les Français continuent d'avoir une bonne opinion de lui, le capital de confiance s'effrite tout de même. La part des personnes déclarant avoir une mauvaise opinion de lui progresse en effet nettement (44%, soit cinq points de plus depuis juin et... 9 points depuis mai). Un phénomène que d'autres présidents ont connu auparavant.

Une chute due à son positionnement "jupitérien"

D'après l'enquête, c'est son positionnement "jupitérien" qui semble agacer le plus. Ceci étant perçu comme une dérive monarchique et ses propos sur "les gens qui ne sont rien" ont visiblement laissé des traces. Ainsi, les personnes qui indiquent avoir une mauvaise opinion de lui, mettent en avant son "arrogance", son "autoritarisme" et son "mépris" des classes populaires, ainsi qu'une trop grande place laissée à la communication.

Mais sa ligne politique suscite également de nombreux commentaires, ses détracteurs dénonçant son orientation "trop libérale". Sans surprise, les sympathisants des partis situés à la gauche du PS restent très largement hostiles au président (72%, +2), tout comme les sympathisants du Front National (77%, +5).

Mais l'enquête signale aussi un regain de désapprobation chez les sympathisants PS et "LR", nettement moins bienveillants qu'il y a un mois à l'égard du président: 64% des premiers et 59% des seconds déclarent ainsi avoir une bonne opinion de lui, soit, respectivement, 12 et 9 points de moins qu'en juin. Et le président entraîne dans son sillage son mouvement "En Marche!": 49% des Français ont une bonne image d'En Marche!, soit six points de moins qu'il y a un mois. Les critiques sur "l'amateurisme" des nouveaux députés du mouvement ont aussi participé à cette chute.

Philippe résiste mieux

Dans ce contexte, le Premier ministre Édouard Philippe s'en sort mieux. 53% des Français déclarent avoir une bonne opinion de lui, soit un tassement de deux points par rapport à juin et une baisse de quatre points depuis mai. C'est surtout auprès des sympathisants PS (59% de bonnes opinions, soit une baisse de 13 points) et "LR" (68%, -7) que la popularité d'Édouard Philippe se détériore.

Parmi les autres personnalités politiques, on notera que la "star" Nicolas Hulot est aussi affectée par cette baisse de popularité. Certes, le ministre de la Transition écologique demeure en tête du classement des personnalités politiques préférées des Français, mais avec 44% d'opinions favorables, il perd 11 points sur un mois.

Tout le monde descend

Les "déçus" de Hulot se retrouvent notamment à gauche avec 50% tout juste d'opinions favorables, en chute de... 13 points. Mais à la décharge de Nicolas Hulot, la quasi-totalité des personnalités testées dans le baromètre "descendent" également. Faut-il y voir une lassitude des Français après une si longue séquence électorale ou bien l'amorce d'une défiance après le léger regain d'optimisme suscité par l'élection d'Emmanuel Macron et la vague du "dégagisme"?.

Ainsi, dans les rangs à gauche du PS, Jean-Luc Mélenchon conserve certes son leadership (71%)  mais il perd cinq points. Tout comme à droite François Baroin (61%, -4), Laurent Wauquiez (56%,-5) et Xavier Bertrand (54%, -7) sont en baisse, même s'ils demeurent les trois personnalités que les sympathisants voudraient voir jouer un plus grand rôle à l'avenir.

Même Marine Le Pen n'est pas épargnée, y compris dans son propre camp. Si sa cote d'influence auprès de l'ensemble des Français recule de 7 points (24%), elle diminue surtout pour la première fois dans son parti (84%, -11).

19 juillet 2017

Coco de mer

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19 juillet 2017

DUNKERQUE : Un déluge de bombes hors sol - vu ce soir

Christopher Nolan reconstitue l'opération " Dynamo " de façon spectaculaire, mais lacunaire

Memento, Batman, Inception, Interstellar : on ne rappellera pas ici qui est Christopher Nolan. Un faiseur de succès planétaires comme -Hollywood les affectionne. Par ailleurs, un curieux mélange de lourdeur et de sophistication formelle. C'est peu dire qu'on l'attendait sur Dunkerque. Gageure d'un film de guerre à une époque où seuls les super-héros semblent pouvoir casser la baraque. Défi de la seconde guerre mondiale en particulier, période balisée s'il en est. Enfin, risque d'un film à 200  millions de dollars (175 millions d'euros) avec des milliers de figurants, tourné en France sur les lieux mêmes de l'action, en 70  mm par surcroît.

Petite minute pédagogique pour en situer l'enjeu : l'originalité de la bataille de Dunkerque, aujourd'-hui oubliée, est d'être une débâcle qui porte en germe la -future victoire. Commencée le 10  mai 1940, la bataille de France tourne rapidement à la déconfiture pour les Alliés. Encerclés après la percée allemande de Sedan, 400 000 soldats sont pris au piège dans la poche de Dun-kerque. Du 26  mai au 4  juin, 300 000 d'entre eux parviendront, sous un déluge de bombes et de feu, à monter in extremis à bord d'une myriade d'embarcations militaires, mais plus encore dans celles réquisitionnées aux -civils, pour gagner l'Angleterre et y poursuivre la guerre contre le IIIe Reich. C'est littéralement au coeur de cette opération, nommée " Dynamo ", que nous entraîne le film de Christopher Nolan.

Dunkerque, en effet, plutôt qu'un film de guerre classique, est un film de survie (survival). Son poussé au maximum, -impacts des bombes et des balles sifflant aux oreilles des spectateurs, format plus grand et plus vibrant que -nature, couleurs sombres et paysages d'apocalypse, caméra -embarquée dans les situations les plus atroces, partition omniprésente et une fois de plus remarquable d'Hans Zimmer tendant vers la musique -industrielle. -Nolan joue, en virtuose, de cette approche immersive. Sur terre, sur mer ou dans les airs, il s'agit de faire intimement ressentir au spectateur ce que c'est que d'être un soldat transformé, par la -nature des opérations militaires et du terrain, en une cible permanente. -Mitraillage d'hommes à découvert sur les -plages par l'aviation, bombardements de destroyers chargés d'hommes et sombrant comme des fétus de paille, torpillage des bateaux transformés en pièges mortels, duels aériens où la mort fuse sans qu'on la voie. Une impression de nasse mortelle, d'asphyxie et de terreur prend à la gorge, dont le film mettra, à dessein, très longtemps à sortir. Sa construction narrative accentue ce sentiment, utilisant le montage alterné et la décomposition cubiste d'un événement montré de manière désynchronisée, sous des angles diffractés.

Vision parcellaire

Du seul point de vue de cette sensation transmise, Dunkerque -serait une réussite. Le problème est qu'un survival peut aussi bien se tourner dans un ascenseur, et que Christopher Nolan manque à honorer les obligations du -contexte dans lequel il s'est plu à plonger le sien. La représentation de la guerre exige l'intelligence de ses complexités et l'attention portée à la personne -humaine dont elle est la négation. Rien de tel ici, au premier chef sur le plan dramaturgique. Peu de dialogues, pas davantage de personnages, au sens plein du terme. Des figures, tout au plus, qui viennent au mieux orner une esthétique de la sensation, certes -intense, et un art de la fresque, certes magnifique, dont ils ne sont jamais le centre.

Autre réserve, touchant cette fois à la vision parcellaire du film. La bataille de Dunkerque est en effet, ici, une histoire purement anglaise. Une dizaine de secondes consacrées à un groupe de soldats français, au demeurant peu amènes, défendant la ville, quelques autres dévolues à un second rôle déguisé en soldat anglais pour fuir le massacre, ne font pas le compte de l'implication française indispensable à cette folle évacuation. Sans doute les Allemands ne sont-ils jamais montrés non plus, autrement qu'à travers leur puissance de feu. Sans doute encore ne peut-on nier à un créateur le droit de focaliser son point de vue sur ce que bon lui semble. Tant que ce point de vue, du moins, ne dénature pas la réalité qu'il prétend représenter.

Où sont, dans ce film, les 120 000 soldats français également évacués de Dunkerque ? Où sont les 40 000 autres qui se sont sacrifiés pour défendre la ville face à un ennemi supérieur en -armes et en nombre ? Où sont les membres de la première armée qui, abandonnés par leurs alliés estimant la partie perdue, -empêchent néanmoins, à Lille, plusieurs divisions de la Wehrmacht de déferler sur Dunkerque ? Où est même Dunkerque, à moitié détruite par les bombardements, mais rendue ici invisible ?

Ce tropisme anglo-saxon, qui fait de Dunkerque la condition de la pugnace survie de l'Angleterre et la promesse de la future libération du continent avec le secours des Etats-Unis, n'est évidemment pas contestable d'un point de vue rétrospectif. Il ne faudra pas longtemps, en effet, pour que la France, tombée sous la coupe -nazie et confiée à la tutelle de -Pétain, s'engage sur la voie de la collaboration. A la date de Dunkerque, toutefois, rare moment de cette guerre qui honore l'héroïsme de l'armée française, ce point de vue ne vaut pas encore. Un autre film qui aurait entrepris d'évoquer ce sursaut du désespoir, en même temps que ce -moment shakespearien de divergence entre les états-majors français et anglais, eût été pathétique et passionnant. Christopher -Nolan - de père anglais, de mère américaine, d'obédience hollywoodienne - a choisi quant à lui de venir tourner jusqu'en France, d'y faire pleuvoir la manne d'un blockbuster, d'y mener une promotion d'enfer, mais pour mieux l'ignorer, in fine, dans son film. Sauf son respect et la dette éternelle que la France doit à ses -libérateurs, il y a là comme une cinglante impolitesse, une navrante indifférence.

Jacques Mandelbaum

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Mon avis : décevant. Queles scènes très bien tournées mais une musique dégoulinate et omniprésente. Peu de dialogues, trop d'images et pas d'histoire qui captive le spectateur.

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