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Jours tranquilles à Paris
22 janvier 2018

Le « made in France » peine à relancer les ventes de sous-vêtements masculins

Par Juliette Garnier - Le Monde

Le succès des slips fabriqués dans l’Hexagone échappe aux hypermarchés, le premier circuit de vente.

Le succès du Slip français fait tourner les têtes. Tous les fabricants de sous-vêtements, réunis au Salon international de la lingerie, qui se tient à Paris du samedi 20 au lundi 22 janvier, rêvent de rencontrer le succès de Guillaume Gibault. La marque qu’il a fondée en 2011 a doublé son chiffre d’affaires en 2017, à 15 millions d’euros. Elle atteint, pour la première fois, l’équilibre d’exploitation. « En 2018, les ventes excéderont 25 millions d’euros », assure Emmanuel Pradère, cofondateur d’Experienced Capital, fonds actionnaire du Slip français depuis 2016.

La marque est parvenue à convaincre les Français de dépenser plus pour enfiler tous les jours un slip fabriqué dans l’Hexagone. Son challenger, Garçon français, marque fondée par Vicky Caffet à la fin de 2012, profite aussi de cette mode, qui oblige à dépenser entre 30 et 40 euros pour un sous-vêtement.

Leurs sous-traitants s’en frottent les mains. A Troyes, dans l’Aube, Garçon français fait tourner deux PME, dont EMO pour ses sous-vêtements. Dans le Nord, autre creuset de la bonneterie, Lemahieu, fournisseur du Slip français, a vu son activité croître de « 15 % en 2017, après 11 % en 2016 », annonce Edith Lemahieu, directrice générale de la PME fondée en 1947 à Saint-André-lez-Lille. Elle estime que « 2018 sera [leur] troisième année de progression. Ce sera au moins 11 % ». L’entreprise, qui emploie cent personnes, embauche en conséquence. A l’autre bout de la France, à Sauve (Gard), l’usine Eminence, autre sous-traitant du Slip français, fait de même.

Guerre des prix

Mais le succès de ces produits chers ne suffit pas à raviver le marché. En 2017, les ventes sont restées stables en volume, et « ont reculé de 4 % en valeur », souligne Hélène Janicaud, directrice du service fashion du cabinet d’études Kantar Worldpanel. En filigrane, les difficultés des hypermarchés : ils ne représentent plus que 8 % des ventes de mode en France, contre « le double il y a une dizaine d’années », rappelle Mme Janicaud.

Outre les Primark, H&M et Kiabi, les hypermarchés sont désormais concurrencés par les champions des petits prix, dont Stokomani, Action ou Lidl. En 2017, Casino, Carrefour, puis Leclerc ont répliqué, en ravivant la guerre des prix. A tel point que le coût moyen d’un slip a chuté à 5 euros, selon Kantar Worldpanel. Soit six à huit fois moins que le prix d’un boxer fabriqué en France.

« Compenser la morosité du marché »

« Il faut compenser la morosité du marché en signant des innovations », prône Dominique Seau, PDG d’Eminence, également fournisseur de la grande distribution. La marque lance de nouvelles gammes techniques pour les sportifs.

Un défi que relève aussi Spartan. La start-up – fondée en 2016 par trois jeunes diplômés de HEC, d’AgroParisTech et de l’Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris, Arthur Ménard, Thomas Calichiama et Pierre-Louis Boyer – vient de signer une seconde levée de fonds, portant à 1 million d’euros ses fonds propres pour accélérer son développement.

Bpifrance et Wilco, « accélérateur de start-up d’Ile-de-France », ont été convaincus par son slip fabriqué dans un fil d’argent propre à protéger les testicules des ondes magnétiques des téléphones portables jugées nocives pour la fertilité masculine. La PME a cependant renoncé à une fabrication en France, préférant un atelier portugais. Selon Thomas Calichiama, produire dans l’Hexagone aurait trop grevé ses prix de revient.

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22 janvier 2018

Extrait d'un shooting - lingerie

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21 janvier 2018

La France retire sa candidature à l’Exposition universelle 2025

Pour justifier son choix, qui suscite nombre de critiques, le premier ministre avance les « faiblesses structurelles » du modèle économique du projet.

« J’ai décidé de ne pas donner suite à la candidature de la France à l’Exposition universelle, qui sera retirée. » C’est ce qu’a annoncé le premier ministre Edouard Philippe, samedi 20 janvier, dans une lettre officielle révélée par le Journal du dimanche (JDD).

Le chef du gouvernement pointe notamment les « faiblesses structurelles » du modèle économique du projet et précise que dans le contexte de « redressement de nos finances publiques », il refuse de « grever l’avenir (…) d’engagements supplémentaires non maîtrisés ».

Selon le JDD, la maire de Paris, Anne Hidalgo, la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse et le président du comité de candidature, Jean-Christophe Fromentin, ont également été informés samedi de la décision. « Je ne me retrouve pas dans cette France qui renonce, qui recule ou qui s’excuse », a réagi sur Twitter M. Fromentin.

« Alors que nous pouvions, après le rugby en 2023 et les JO en 2024, recevoir le monde avec l’Expo universelle en 2025, cette décision est incompréhensible », a tweeté le vice-président du comité d’organisation, Luc Carvounas.

Un risque pour les finances publiques

Dans sa lettre adressée à Pascal Lamy, ancien directeur de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Edouard Philippe estime que les engagements qu’il avait demandés fin septembre concernant la « solidité du dispositif opérationnel proposé par la France » ne sont pas tenus.

La candidature française, bâtie autour du pôle scientifique et technologique de Paris-Saclay, au sud de la capitale, a été déposée fin septembre auprès du Bureau international des expositions (BIE). Pour le premier ministre, le projet français n’a pas les moyens de se redresser dans « le délai qui nous sépare de la visite de la commission d’enquête du BIE », prévue à la mi-mars.

Il relève également que « la marge d’aléas » du projet « ne permet pas d’absorber certaines hypothèses de fréquentations défavorables ». Les scénarios envisagés tablaient sur une fréquentation comprise entre 35 et 40 millions de visiteurs, avec une hypothèse haute à 65 millions. Mais une fréquentation comparable à celle de l’Expo qui s’est tenue à Milan en 2015 (environ 20 millions de visiteurs) entraînerait une chute des recettes (de 1,3 milliard à 455 millions d’euros), ce qui représente un risque pour les finances publiques, selon Matignon. Edouard Philippe a mis enfin en avant le manque de partenaires privés prêts à s’engager.

Le retrait de la France laisse la voie libre aux trois autres pays candidats pour accueillir l’Exposition de 2025 : la Russie (Ekaterinbourg), le Japon (Osaka) et l’Azerbaïdjan (Bakou). Le choix du pays hôte doit être annoncé le 15 novembre 2018. L’Exposition universelle doit se tenir du 1er mai au 31 octobre 2025.

21 janvier 2018

Souvenir... souvenir

21 janvier 2018

Galerie Templon - Pierre et Gilles

 

 

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21 janvier 2018

Macron fait à Versailles son Davos avant Davos

Sur la route du Forum économique mondial de Davos, près de 140 CEO d'entreprises mondiales sont invités à Versailles ce lundi pour rencontrer le gouvernement français et parler attractivité de la France. Au Forum économique mondial, le président Macron fera un discours mercredi pour proposer sa vision politique d'une mondialisation plus responsable.

Jupiter aime recevoir en son Olympe. Et Emmanuel Macron, qui s'est vu attribuer le patronyme du roi des dieux du Panthéon romain aime recevoir les grands de ce monde à Versailles (il y avait accueilli Poutine et prononcé un discours devant le Congrès en début de mandat). A l'initiative du président de la République, 140 patrons des plus grandes entreprises mondiales vont donc faire un « stop » à Paris pour une rencontre au sommet avec une quinzaine de ministres du gouvernement français et y parler attractivité et investissement en France.

 elle opération de com' bien mise en scène avec, ce lundi, en amont de ce sommet intitulé « Choose France », un Macron qui ira à Valenciennes saluer un investissement de 400 millions d'euros de Toyota dans cette usine emblématique, sur les terres de Jean-Louis Borloo. Tout schuss sur la route de Davos, le chef de l'Etat prononcera aussi mercredi un discours en séance plénière à l'invitation du fondateur du Forum économique mondial qui sera l'occasion pour lui de poser un diagnostic des fractures de la mondialisation et sa vision des remèdes que les dirigeants politiques et économiques doivent y apporter.

 ocal, national et global

Résumons : du local, du national et du global. Du local dans le Nord de la France, pour dire à l'opinion que l'ouverture des frontières aux investissements étrangers apporte aussi du bon, c'est-à-dire de l'emploi ; du national sous les dorures de Versailles, avec un sommet sur l'attractivité inédit dans sa forme et qui devrait être l'occasion d'annoncer 100 mesures concrètes pour attirer les investisseurs étrangers ; et du global à Davos, la petite station des Grisons suisses avec un discours présenté par l'Elysée comme un des temps forts du World Economic Forum, puisque, source Elysée, il n'y aura aucun autre « side event » en parallèle de l'intervention du chef de l'Etat français, dont le discours précédera même de deux jours celui de son homologue américain, Donald J. Trump devant s'exprimer lui-aussi, mais le vendredi, en clôture du forum de Davos.

 RP de la maison France

Bien sûr, chacun pourrait gloser sur le côté un peu pompeux de ce coup de com' là : Versailles, plus Davos, le tout dans une sorte de huis-clos réunissant les « global leaders », les plus grands dirigeants du monde. Mais on pourrait aussi se féliciter de voir Macron jouer de la sorte la carte opportuniste du VRP de la maison France, ce qui est après tout aussi un peu le rôle d'un chef de l'Etat. Il fut un temps où aller à Davos était mal vu par le monde politique français, le lieu étant qualifié de symbole de la mondialisation opprimant les peuples au nom du profit des plus puissantes multinationales qui s'y réunissent une fois l'an dans une débauche de limousines et d'hôtels de luxe. Mais, plutôt que de fustiger cet entre-soi, pourquoi finalement ne pas considérer comme assez salutaire le tournant de la diplomatie française qui se met enfin à être aussi économique. En reprenant la tête du combat contre les dérèglements climatiques après le retrait des Etats-Unis de Donald Trump de l'Accord de Paris, le président français cultive un leadership international que la plupart des dirigeants du monde lui reconnaisse, à cause et grâce au caractère particulier de son élection de 2017. Le One Planet Summit de décembre avait déjà permis de relancer à Paris les feux de la COP21 deux ans après, avec la participation de très nombreuses grandes entreprises.

Flatteur pour la France

Cette séquence attractivité tombe donc à point nommé pour permettre à Emmanuel Macron et l'équipe gouvernementale de faire le service après-vente des réformes déjà engagées et avant-vente de celles encore à venir. Partant du principe que le leadership ne s'use que si on ne s'en sers pas, le chef de l'Etat a bien raison de lancer cette opération séduction et on doit reconnaître qu'il est finalement assez flatteur, pour la France, de voir 140 PDG ou DG de grands groupes mondiaux, venir participer à Paris à des réunions bilatérales avec le gouvernement français. Qu'aurait-on dit s'ils avaient choisi de faire un stop à Londres ou Francfort... 

Du côté des étrangers, la présence sera pour moitié américaine, mais il y aura, selon l'Elysée, 25% de patrons d'entreprises européennes et 25% venant d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Asie. Ils déjeuneront avec le Premier ministre Edouard Philippe puis pourront parler en bilatéral sur des dossiers concrets avec Bruno Le Maire (Economie), Muriel Penicaud (Travail), Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères), Agnès Buzyn (Santé), Stéphane Travert (Agriculture), Florence Parly (Défense) et Mounir Majhoubi (Numérique), mais aussi Valérie Pécresse (présidente de la région Ile-de-France). Il y aura également les patrons de l'Agence des Participations de l'Etat, bien pratique à l'approche de nouvelles privatisations, de Bpifrance, Nicolas Dufourcq et de Business France Pascal Cagni (un ancien d'Apple).

"France is back"

Parmi les figures qui seront présentes, des banquiers comme Jamie Dimon, le patron de la puissante banque JP Morgan, Lloyd Blankfein, celui de la banque d'affaires Goldman Sachs, mais aussi celui de Bank of America. Il y aura aussi les patrons de McKinsey, UPS, Manpower, Coca-Cola, SAP, le numéro 2 d'Alibaba et enfin Richard Liu, CEO de JD.Com, le géant chinois de la vente en ligne. Côté français, Maurice Lévy (Publicis), qui organise aussi le forum de Davos, participera, ainsi que Jean-Laurent Bonnafé (BNP Paribas), Thomas Buberl (Axa) et Emmanuel Faber (Danone). On n'attire pas les mouches avec du vinaigre et si le coût de la grand-messe de Versailles de ce lundi n'est sans doute pas donné, il semble évident que le faste du lieu a dû peser dans la balance pour convaincre tous ces chefs d'entreprise internationaux de venir.

Ce pré-sommet de Davos organisé à  l'initiative du président a bien évidemment un objectif assumé : « France is back ». D'ailleurs, le sommet économique de Versailles se déroulera en anglais, langue de Davos. John Chambers, l'ancien PDG de Cisco qui investit beaucoup en France, prononcera un discours sur la France dont il ne cesse de chanter les louanges depuis l'élection d'Emmanuel Macron. Parmi les mesures concrètes qui seront dévoilées lundi par le président, qui prononcera un discours de clôture avant de recevoir tout ce beau monde pour un dîner sans doute grand siècle (dont on ne sait s'il sera aux chandelles...), l'Elysée reste discret. Mais on évoque pêle-mêle un nouveau renforcement du régime fiscal des impatriés (une exonération de charges pour les salariés étrangers des entreprises qui investissent en France), la création d'une chambre internationale pour améliorer l'accueil et l'information des investisseurs qui choisissent la France. Source : La Tribune

21 janvier 2018

Miles Aldridge

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21 janvier 2018

Katia Martin

katia22

21 janvier 2018

Bonne idée...

bonne idée

21 janvier 2018

Patrimoine : « Stéphane Bern galope tel le chevalier inconscient face à une armada de problèmes »

Par Michel Guerrin - Le Monde

Dans sa chronique, Michel Guerrin, rédacteur en chef au « Monde », revient sur la mission du présentateur pour sauvegarder le patrimoine français en péril et le rôle de l’Etat.

On a demandé à Stéphane Bern de résumer sa mission : « J’écope un puits sans fond avec une petite cuillère. » Déprimant ? « Passionnant. » Le Monsieur Patrimoine d’Emmanuel Macron, titre qui n’est pas sans agacer les professionnels de la profession, galope tel le chevalier inconscient face à une armada de problèmes. Mais il avance. Sa mission est de trouver de l’argent pour sauver nos monuments en péril.

De l’argent, il est en passe d’en trouver à travers le loto, une idée qui verra le jour lors des Journées du patrimoine, les 15 et 16 septembre, sous l’égide de la Française des jeux. La principale innovation sera une carte à gratter à acheter chez le buraliste autour de 15 euros, ce qui est cher (2 euros en moyenne pour les autres). Le gain potentiel dépassera le million, mais l’acheteur perdra souvent, sa mise devenant acte civique.

Un ticket à 15 euros cible un public aisé quand l’acheteur moyen des jeux de grattage se recrute chez les modestes. Une façon de faire taire les critiques pour qui les pauvres vont payer pour les vieilles pierres pendant que les riches font du mécénat culturel défiscalisé à 60 %. Ce ticket à gratter sera orné de la photo d’un site emblématique à sauver. Il y en aura quatorze : un château, une église, une maison d’illustre, un bâtiment industriel ou rural… Là, c’est pour répondre à un autre reproche – Bern ne défendrait que les châteaux. Et afin de créer une proximité avec l’acheteur, le lieu photographié sera régionalisé. L’habitant du Nord verra donc sur son ticket un site du Nord.

2 000 demandes

Depuis qu’il a été nommé, Stéphane Bern a reçu plus de 2 000 demandes. Une centaine – plutôt des lieux ruraux qui échappent aux radars des aides – seront retenus en 2018 par une commission. L’Etat en sera, la Fondation du patrimoine aussi, qui est la principale association active dans ce secteur et qui gérera les fonds recueillis. Stéphane Bern aussi en sera. Il a surtout reçu des demandes de maires qui n’arrivent plus à sauver leur église, préférant mettre l’argent sur un stade de football ou une station d’épuration. Très peu de particuliers. « Il doit y avoir chez eux une pudeur à quémander. » L’objectif du loto est de collecter autour de 20 millions par an. Un public qui n’a jamais gratté le fera-t-il ? C’est loin d’être gagné.

Déplaçons le problème. La manne du loto sera une goutte d’eau par rapport aux besoins. La question n’est pas Bern, qui a réussi à déringardiser le patrimoine et à mettre en place en trois mois un loto dont on parle depuis des années. Non, la question, c’est l’Etat. Il a le droit de faire les poches des particuliers à condition d’être exemplaire. Or il ne l’est pas.

L’Etat a réduit ses crédits patrimoine de près de 40 % depuis quinze ans – il manque en gros 100 millions par an pour entretenir les 44 000 monuments protégés. Le budget 2018 manque d’ambition sur la question. Car depuis vingt ans, la priorité est ailleurs. Longtemps, ce fut de défendre les artistes et la création. Pour Emmanuel Macron, c’est d’élargir le public de la culture et d’y attirer les exclus. On ne cesse donc de faire du bricolage avec le patrimoine, ce qui est étrange pour un pays qui est la première destination touristique au monde.

La place grandissante du financement participatif

Le « Loto du patrimoine » confirme aussi la place grandissante du financement participatif dans la culture. Nos phares culturels affichent une fréquentation à la hausse, mais ils arrivent à peine à faire tourner la boutique. Alors ils appellent le public au secours : donnez-nous 1, 5, 20, 50 ou 100 euros pour monter une exposition ou un spectacle, acheter ou restaurer une œuvre. Le Louvre a montré la voie en 2010 quand 7 200 donateurs ont apporté 1,2 million d’euros afin d’acquérir Les Trois Grâces (1531), de Lucas Cranach. Le Louvre a réalisé six autres opérations similaires – par exemple restaurer la Victoire de Samothrace.

Depuis, nombre de lieux culturels ont creusé le filon du financement participatif – distinct du mécénat d’entreprises. On donne pour Démos, les orchestres pour enfants pilotés par la Philharmonie de Paris. Pour que la Bibliothèque nationale achète un manuscrit de François Ier. Pour que le Musée d’histoire naturelle de Toulouse naturalise sa girafe nommée Twiga. Pour que le Théâtre de Chaillot rénove ses trésors art déco. Pour une exposition Patrice Chéreau à Avignon. Pour que l’Opéra de Dijon fabrique les costumes de La Flûte enchantée, de Mozart.

Le mécanisme a aussi l’avantage de créer du lien avec le public donateur. Et de surfer sur un mouvement citoyen, du genre « donnez du sens à votre argent ». Rien à redire quand on est dans la culture privée – financer un album de musique ou un film. Mais des questions se posent sur le rôle de l’Etat lorsque la souscription le concerne. Déjà, les sommes récoltées vont de quelques milliers d’euros à 100 000 ou 200 000 euros, parfois 1 million. C’est beaucoup, mais marginal par rapport aux besoins. Et là encore, comme pour le loto, l’Etat n’est pas au rendez-vous. Ses crédits qui permettent aux musées d’acheter une œuvre d’art ont chuté de 50 % en dix ans, et seront toujours en baisse en 2018. Le Centre Pompidou a une cagnotte de 1,8 million (contre 4 millions il y a quinze ans) alors qu’il faut plusieurs dizaines de millions pour acheter une œuvre de renom. Il y a bien le mécénat des entreprises et des riches, mais il est aussi en baisse.

Le risque, quand l’Etat n’est plus l’opérateur principal, c’est de le voir perdre sa vision globale et son rôle d’arbitre au profit d’actions régies par les strictes règles du marché. De voir les œuvres transformées en produits rentables ou pas. Le public-mécène ouvre volontiers son porte-monnaie pour des œuvres prestigieuses, moins pour les autres. Il l’ouvre aussi pour les musées et les lieux phares, moins les autres. C’est à l’Etat de corriger le tir. Pour cela, il faut des munitions. Mais les caisses sont vides.

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