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Jours tranquilles à Paris
31 octobre 2020

Extrait d'un shooting - HALLOWEEN

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31 octobre 2020

Halloween

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31 octobre 2020

Vu du Royaume-Uni - La France, un bouc émissaire tout trouvé pour Erdogan

THE TIMES (LONDRES)

En lançant à tout-va des propos mensongers, insultants, et délibérément incendiaires, le président turc a déclenché une réaction en chaîne dans le monde arabe. Ce n’est pas un hasard s’il a choisi pour cible Emmanuel Macron. La France vient de réaffirmer ses valeurs et mérite le soutien des Européens, estime depuis Londres The Times.

Une fois de plus, le président Erdogan attise les passions démagogiques au Moyen-Orient afin de redorer son blason dans son propre pays, ainsi que dans le monde musulman. Cette fois, il prend pour cible Emmanuel Macron. La semaine dernière, par des propos grossiers et insultants, il a affirmé que le chef de l’État français avait besoin d’un traitement psychiatrique, après que ce dernier avait pris position fermement contre l’islamisme au lendemain de la décapitation d’un enseignant français par un jeune terroriste tchétchène.

[Le 26 octobre], Erdogan a une nouvelle fois proféré des insultes à son endroit, sur fond de boycotts, de manifestations et de protestations diplomatiques contre la France dans tout le monde arabe. Il a accusé la France et d’autres pays européens de se comporter en “fascistes” envers les musulmans, comparant ces États aux nazis qui organisaient des lynchages [des pogroms] de Juifs.

Non seulement ces accusations sont mensongères, insultantes, délibérément incendiaires, mais elles caricaturent l’appel lancé par Macron aux Français musulmans pour qu’ils renoncent à l’extrémisme, acceptent une société pluraliste et observent les règles, les valeurs et les normes du pays dans lequel ils vivent.

Pour ce mégalomane qu’est le président turc, toute critique de l’islamisme s’inscrit dans une campagne de haine menée par tous les dirigeants européens contre leurs minorités musulmanes. Ses propos ont déclenché une réaction rapide dans la rue arabe. Au Koweït, des boycotts spontanés ont fait disparaître les produits français des rayons des magasins. Les réseaux sociaux saoudiens appellent à un boycott de l’enseigne Carrefour. L’université du Qatar a remis à plus tard des événements prévus dans le cadre de l’Année culturelle Qatar-France. Plus loin, au Pakistan, le Premier ministre Imran Khan a affirmé que Macron avait “attaqué l’islam” en encourageant la diffusion des caricatures controversées du prophète Mahomet. Des manifestants bangladais ont brandi des affiches où Macron était qualifié d’“ennemi de la paix”.

Une colère bien-pensante

Macron n’a rien fait d’autre qu’affirmer vigoureusement et admirablement l’engagement de son pays en faveur des valeurs laïques. Il n’a pas appelé à la diffusion ou à la reproduction des caricatures incriminées. Il ne s’en est pas pris aux principes religieux de l’islam. Il n’a certainement pas professé une haine acharnée contre les musulmans comme l’ont fait les nazis en humiliant et en persécutant les Juifs.

Cependant, ce qu’il a fait ou dit est désormais éclipsé par ce déchaînement de colère bien-pensante, cyniquement exploitée par Erdogan et ceux qui comme lui flattent le sentiment islamiste. Mais pour le leader turc, c’est devenu un enjeu personnel. Susceptible, irritable, il ne supporte pas la moindre critique de ses méthodes de plus en plus autocratiques et népotistes. Il a cherché querelle à la plupart de ses voisins, est intervenu militairement dans le conflit du Haut-Karabakh, a déployé des mercenaires syriens en Libye, a revendiqué des réserves de gaz en dehors des eaux territoriales turques et a tourné en dérision la plupart de ses partenaires de l’Otan pour avoir critiqué la traque et l’emprisonnement de milliers de ses opposants politiques. La France est l’un de ses rares alliés [sur le papier] à avoir dénoncé aussi bien l’expansionnisme turc que ces tentatives d’Erdogan de relancer sa popularité en berne.

Erdogan n’est pas seul. D’autres dirigeants de la région, en difficulté du fait de leur incapacité à gérer la crise du coronavirus, cherchent une cause populiste et un bouc émissaire étranger pour détourner la colère de leur population. Ils sont très mal inspirés. L’Europe tout au moins a fait preuve de solidarité avec Macron. Cette affirmation des valeurs occidentales communes ne doit pas être vidée de sa substance. Il faut la poursuivre.

Source

The Times

LONDRES http://www.thetimes.co.uk

31 octobre 2020

Helmut Newton aurait eu 100 ans aujourd'hui...

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31 octobre 2020

Berlin célèbre les 100 ans de la naissance d'Helmut Newton

Helmut Newton naissait il y a 100 ans à Berlin. Après avoir fui l’Allemagne nazie en 1938, il émigre en Australie et travaille comme photographe pour le magazine Playboy. Arrivé à Paris dans les années 60, il sera photographe de mode pendant près de 50 ans puis se consacrera au nu et au portrait dans l’univers du luxe et de la jet-set. Son œuvre ? Erotique, sensuelle, parfois violente. Elmut Newton aime la mise en scène et se plaît à photographier des gens de pouvoir. Ses modèles ? Principalement des femmes riches et célèbres comme Catherine Deneuve, Brigitte Nielsen, Grace Jones, Kate Moss, Monica Bellucci, Cindy Crawford, Claudia Schiffer…mais aussi des acteurs et politiques.

En 1979, il évoquait son travail sur le plateau "d'Apostrophes", le travail d'un photographe sulfureux et voyeur, comme il se définissait lui-même.

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31 octobre 2020

Un perso queer au pays des “Miss”, casse-gueule ou réussi ?

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Miss

Le cinéaste Ruben Alves assume un coup d’audace payant, qui implante et défend son personnage LGBT+ dans une comédie grand public.

Un jeune homme tente de remporter le concours de Miss France. La phrase est puissante. Elle décrit les contours d'un film au projet forcément un peu casse-gueule, d'autant plus qu'il se déploie sous la forme d'une comédie pensée “grand public”, autrement dit d'un film où la mise en scène, le récit, les dialogues, l'interprétation des acteur·trices et la morale seront avant tout mis au service de l'amusement de la masse.

Miss, second long métrage de Ruben Alves, après Une cage dorée (2013), est donc un double pari d'une audace folle. La croyance à laquelle il tente de nous faire adhérer a deux visages.

A la possibilité qu'un homme remporte le concours de Miss France s'ajoute le fait qu'il soit possible de dépeindre l’intériorité d'une personne LGBTQ +, en l'occurrence un homme androgyne travesti en femme, en la regardant du point de vue normé de la comédie grand public. Les deux paris, celui du récit et du film, étant finalement les mêmes : célébrer une différence en la faisant émerger du terreau le plus normatif possible.

Au rayon des sacrifices, on déplore la caractérisation trop archétypale de certains personnages

La réussite d'une telle entreprise est affaire de sacrifices consentis à la norme et d'intransigeance lorsqu'il s'agit de défendre la différence, de la respecter. A ce titre, Miss est plutôt une réussite. Au rayon des sacrifices, on déplore la caractérisation navrante et vraiment trop archétypale de certains personnages, à commencer par ceux avec qui notre aspirante Miss partage une sorte d'arche de Noé, une vieille bicoque du XXe arrondissement de Paris.

Excepté le personnage de prostitué travesti incarné avec brio par Thibault de Montalembert, la façon dont le film dépeint les autres colocataires est gênante de clichés : la propriétaire, une mère courage et réac' sur les bords incarnée par Isabelle Nanty, les deux vieux garçons, l'un noir et l'autre arabe, beaufs et magouilleurs, et, le pire, les ouvrières indiennes hébergées en échange d'un travail qui flirte avec l’esclavagisme et à qui le film ne donne jamais la parole.

Piratage du genre par le piratage du concours de beauté

Là où Miss remporte son pari, c'est dans sa façon de défendre son personnage principal, incarné de façon éblouissante par Alexandre Wetter, ancien mannequin qui effectue ses premiers pas au cinéma. Le film a l'extrême intelligence de ne pas faire de la révélation de l'identité de genre de son personnage un ressort comique ou à suspense et de se focaliser sur l’inouïe puissance de représentation de son expression de genre.

Là encore, le film est à double fond, puisqu'il double le piratage du genre par le piratage du concours de beauté dont le film ne manque pas de questionner l'archaïque misogynie. Dans un geste clandestin qui rappelle par certains aspects le Network : main basse sur la télévision de Sidney Lumet (1976), Miss s'achève par une scène géniale, qui prouve s'il le fallait encore que le film a choisi son champ. C'est bien la différence, dans ce qu'elle peut avoir de rugueux, d'effronté et de dérangeant que Miss célèbre envers et contre tout.

Miss de Ruben Alves, avec Alexandre Wetter, Pascale Arbillot, Isabelle Nanty (Fr., 2019, 1h47)

31 octobre 2020

HALLOWEEN

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31 octobre 2020

Kamel Mennour inaugure un nouvel espace

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“Lorsque j’ai vu le nouveau site de Kamel Mennour, j’ai tout de suite imaginé un cloître”, raconte l’architecte Pierre Yovanovitch, invité à repenser le quatrième et nouvel espace parisien de la galerie française. Situés dans la rue du Pont de Lodi, à quelques mètres de l’une de ses autres adresses, les deux étages de ce site ont longtemps servi de stockage aux éditions Hachette et offrent désormais une surface exposable de 600 m2 — la plus grande de toutes les antennes de la galerie –, très lumineuse et agrémentée d’un remarquable escalier en colimaçon. Pour son inauguration le 3 novembre prochain, Kamel Mennour prévoit une exposition en tandem avec deux de ses artistes historiques : Philippe Parreno et Daniel Buren. En attendant, ses autres espaces accueilleront dès cette semaine les œuvres qui devaient initialement composer le stand de la galerie à la 47e édition de la FIAC.

Nouvel espace de la galerie Kamel Mennour, ouverture le 3 novembre au 5 rue du Pont de Lodi, Paris 6e.

31 octobre 2020

Confinement - contrôle attestation de sortie

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31 octobre 2020

Eva Green : “Certains réalisateurs sont sur ma liste noire…”

Talentueuse actrice aux allures de femme fatale, la Française Eva Green a su séduire le public bien au-delà de l’Hexagone pour s’ouvrir les portes du cinéma mondial. Dès sa première apparition pour Bernardo Bertolucci dans “Innocents – The Dreamers”, auprès de Louis Garrel et de Michael Pitt, elle a marqué les esprits de son empreinte indélébile. Depuis plus de quinze ans, elle poursuit une carrière atypique où elle embrase la moindre scène qu’elle traverse. Se glissant dans la peau d’une héroïne de Tim Burton aussi facilement que dans celle d’une James Bond girl au charme trouble, elle a récemment fait sensation dans l’excellente série d’horreur “Penny Dreadful”, et, sur grand écran, dans “Proxima”, bouleversant film d’auteur sur la conquête spatiale qui lui a valu une nomination aux César. Rencontre avec une actrice incandescente.

Propos recueillis par Olivier Joyard .

Portraits Sofia Sanchez & Mauro Mongiello .

Réalisation Samuel François .

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Manteau en laine et satin, boucle d’oreille et broche, CHANEL.

Numéro : Comment allez-vous durant cette période incertaine ? Vous avez eu tout juste le temps d’être nommée comme meilleure actrice aux César pour “Proxima”, avant le confinement.

Eva Green : J’avance au jour le jour. Avec mon agent, on évoque des projets, mais c’est un peu abstrait. Pour l’instant, j’ai quelque chose de prévu en novembre. Des séries et des films ont recommencé en France, les équipes portent des masques, mais les acteurs, c’est tactile. Je sais qu’il y a des protocoles. Par exemple, si je dois tourner en Irlande, je serai placée en quarantaine. Il faut se dire que c’est une épreuve que nous font subir les dieux, porteuse d’un message particulier : nous sommes tous très vulnérables. Voulons-nous retourner au monde d’avant ? Cette pandémie va-t-elle au contraire nous réveiller sur l’écologie, nous pousser à devenir acteurs de notre propre vie ? De mon côté, je suis un peu utopiste, et l’être humain est très étrange. Personnellement, je me suis mise à beaucoup cuisiner, j’ai lu énormément et cela faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé. Mais du point de vue de mon métier, le monde s’est arrêté. Les acteurs et les actrices sont là pour l’entertainment alors que les médecins, eux, sont utiles. On se rend compte qu’on n’est pas indispensable.

L’entrée dans le métier doit être brutale pour de jeunes comédiens et comédiennes.

On se prend des baffes quand on est jeune comédien. Même quand on est plus vieux, comme moi. C’est un métier très difficile. Maintenant, c’est encore pire. Allons-nous devoir tourner des films chez nous, munis de petites caméras ? Avec Eva Saint-Paul, mon ancienne professeure d’art dramatique, je discute beaucoup en ce moment. On réfléchit à la manière de faire travailler les comédiens avec des masques. Jouer avec les yeux, peut-être [rires]. Les Cours Saint-Paul, j’y suis allée pour la première fois à 17 ans, pendant deux ans et demi. Cette femme est devenue mon mentor et comme un membre de ma famille. Debra Bruce, ma coach américaine, m’aide aussi beaucoup depuis des années. Je trouve très difficile de travailler seule. Quand on arrive sur un tournage, on a rarement le luxe de répéter. On a cette peur au ventre de se tromper.

Pourquoi avoir choisi une école d’art dramatique dès l’âge de 17 ans ? Vous vous sentiez mal au lycée ?

J’ai suivi le parcours scolaire français jusqu’en première. J’avais de bonnes notes mais du mal à supporter ce système très dur qui ne soutient pas l’individu. Je suis passée par l’École américaine à Saint-Cloud, une expérience fabuleuse qui m’a ouvert la tête sur l’art et le sport. Ensuite, c’est le producteur Dominique Besnehard qui m’a conseillé de fréquenter le Cours Saint-Paul. Avant cela, j’avais toujours l’impression d’être le vilain petit canard. J’étais timide, j’avais du mal à être en groupe. Être différent suppose toujours un mélange de souffrance et de force. Quand je suis arrivée en école d’art dramatique, on m’a donné des rôles comme Cléopâtre, lady Macbeth, des rôles extérieurs à moi et puissants. Cela m’a permis de canaliser mes démons. Quand on joue Mademoiselle Else de Schnitzler ou Mademoiselle Julie de Strindberg, ça ressemble à une psychanalyse accélérée. Peut-être que ça évite de tuer des gens dans la vraie vie [rires].

Dès 14 ans, vous étiez fascinée par la figure d’Adèle H., jouée par Isabelle Adjani dans le film de François Truffaut. Une femme dans un état limite. Elle vous a donné envie de faire du cinéma ?

C’est vrai que L’Histoire d’Adèle H. m’a beaucoup marquée. J’aime les rôles de femmes passionnées, prêtes à aller jusqu’au bout. L’obsession me semble fascinante. Cate Blanchett dans Elizabeth, je l’ai vue je ne sais pas combien de fois. Des rôles comme ceux-là donnent envie de jouer, même si je ne me compare jamais.

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Robe bustier en velours, bracelets et collant, CHANEL. Bague “Coco Crush”, CHANEL HAUTE JOAILLERIE.

Vous renvoyez l’image d’une actrice intense. Vos trois films avec Tim Burton (Dark Shadows, Miss Peregrine et les enfants particuliers, Dumbo) y sont pour quelque chose, mais pas seulement.

Il faut peut-être que je fasse attention à ne pas être que dark et gothique ! En effet, j’aime les choses compliquées, tourmentées. Rester dans la quotidienneté au cinéma, ce n’est pas mon truc. Si c’est trop près de moi, je m’ennuie.

Ces dernières années, la série horrifique “Penny Dreadful”, qui se déroulait à Londres à la fin du XIXe siècle, vous a donné l’occasion d’exprimer une certaine sauvagerie, avec des scènes de possession, de magie...

Penny Dreadful est une série très noire. J’ai connu une expérience extraordinaire en développant une relation avec le showrunner John Logan, qui me demandait mon avis et m’interrogeait sur là où je voulais aller avec le personnage de Vanessa Ives. Et nous sommes descendus au fond de ses entrailles. C’est très jubilatoire de jouer des choses extrêmes et irrévérencieuses, qu’on a tous en nous, même si on est tous très polis... En même temps, quand on approche des sentiments très noirs, cela peut être malsain. Il faut savoir se protéger. Alors on apprend de nos personnages pour comprendre jusqu’où aller pour que notre santé physique et mentale ne soit pas endommagée.

“On n’est pas encore arrivé dans un monde idéal, car les hommes sont plus payés que nous, mais dans ce que je lis, je trouve de vraies propositions, variées. La beautiful girlfriend, ça ne m’a jamais intéressée, oh lala !... ”

Vous avez toujours recherché une forme de provocation, dès Innocents – The Dreamers, votre premier film sur un trio amoureux, signé Bernardo Bertolucci...

Les gens ont souvent des choses à dire sur vos choix, mais une petite voix à l’intérieur vous guide. C’était mon premier rôle à l’écran. J’ai passé le casting à Paris à un moment où je voulais arrêter le théâtre, car je n’étais pas heureuse. Je n’y croyais pas du tout, mais Bernardo a aimé ma prestation. J’étais fan du Dernier Tango à Paris, un énorme poster trônait dans ma chambre. Ma mère [l’actrice Marlène Jobert] et mon agent craignaient que cela ne se passe pas très bien. Il y avait cette rumeur sur Maria Schneider. Je ne vais pas sous-estimer ce qu’a vécu Maria Schneider, qui a beaucoup souffert. Me concernant, Bertolucci a toujours été très bienveillant et paternel.

Comment gérez-vous l’équilibre entre le pouvoir du réalisateur et la liberté de la comédienne ?

J’ai rencontré des réalisateurs – je ne les citerai pas – qui sont sur ma liste noire. Je réagis de façon violente à ces situations. Je refuse totalement les scènes sexuelles avec ce type de personnalités. Il y a des cons et des connes partout, et dans ces situations, c’est vraiment la relation de pouvoir qui est en cause.

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Blouse en voile de coton et boucle d’oreille, CHANEL. Bague double “Coco Crush”, CHANEL HAUTE JOAILLERIE.

Votre dernier film, Proxima, vous mettait dans la peau d’une astronaute qui doit partir en mission et laisser sa petite fille derrière elle. Un magnifique mélodrame spatial.

Le fait de jouer une astronaute m’a attirée, il y avait quelque chose de viril et de réjouissant... Et en même temps, Proxima raconte cette histoire d’amour entre une femme et son enfant. Quand j’ai lu le scénario, j’ai tout de suite voulu rencontrer la réalisatrice Alice Winocour. C’est une perfectionniste avec un côté geek, comme moi. Elle m’a donné plein de bouquins à lire sur les astronautes, on est allées ensemble à l’ESA, le centre européen des astronautes, à Cologne. Je me souviens d’un instructeur russe qui m’engueulait comme si je devais vraiment partir dans l’espace ! On a beaucoup répété avec la petite actrice Zélie. C’est la première fois que je travaillais autant en amont. Alice portait vraiment ce projet qui était très proche d’elle, car elle a une fille du même âge. La femme que j’incarne dans Proxima garde sa liberté, malgré sa culpabilité. Toutes les mères font face à cela. Cela encourage les femmes à poursuivre leurs rêves, même si cela veut dire aller à l’encontre de ce que la société attend de nous.

Les rôles que l’on vous propose ont-ils évolué depuis le mouvement MeToo ?

J’ai l’impression qu’il y a beaucoup plus de rôles pour les femmes. On n’est pas encore arrivé dans un monde idéal, car les hommes sont plus payés que nous, mais dans ce que je lis, je trouve de vraies propositions, variées. La beautiful girlfriend, ça ne m’a jamais intéressée, oh lala !... Souvent, je me demande : “Est-ce que ce rôle pourrait être joué par un homme ?” Récemment, sur Netflix, j’ai vu beaucoup de thrillers portés par des femmes. Ça avance dans le bon sens.

Vous êtes à la fois dans le cinéma français et en dehors, en tournant beaucoup à l’étranger. Quelle est votre famille de cinéma ?

J’ai gardé le contact avec certains réalisateurs et certaines réalisatrices, mais je ne sais pas si j’appartiens à une famille du cinéma. J’ai des amis dans le métier, oui, quelques acteurs, mais peut-être davantage de membres des équipes techniques. Je suis plutôt un électron libre. À l’époque de ma maman, disons dans les années 70, il y avait un vrai esprit d’unité dans le cinéma. Maintenant, c’est beaucoup plus éclaté. Le monde est ouvert, on voyage sans cesse. En même temps, ce serait bien que je retrouve des réalisateurs français sur la durée. Travailler en France, c’est comme des vacances pour moi.

Le cinéma vous semble-t-il en danger, fragilisé par la pandémie et par l’assaut des séries ?

C’est parfois difficile de penser que le cinéma peut encore faire rêver. Les séries, il y en a des formidables, je suis moi-même accro. En ce moment, je vais beaucoup moins au cinéma. C’est un autre tournant dans ce monde apocalyptique. Prochainement, je risque de jouer dans un film qui va se retrouver sur Netflix. Moi, je suis heureuse si j’ai le luxe de pouvoir continuer à faire ce métier.

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