Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Jours tranquilles à Paris
19 février 2020

Centrale de Fessenheim

fessenheim

nucléaire

France-Nucléaire: Le 1er réacteur de la centrale de Fessenheim sera arrêté définitivement dans la nuit de vendredi à samedi

Le décret parait au Journal Officiel de ce matin. Le réacteur N°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) sera arrêté samedi prochain à 2h30 du matin. Le processus débutera vendredi soir.

La centrale est équipée de deux réacteurs d'une puissance de 900 MWe chacun. Fessenheim produit 1,5 % de l'électricité française et la moitié de la production alsacienne.

Le projet avait été lancé par le général de Gaulle, fin des années 60, puis par le président Georges Pompidou. Il repose sur la technologie des réacteurs à eau pressurisée. Mise en service en 1977, Fessenheim est la plus vieille de France.

Le réacteur N°2 sera arrêté le 30 juin.

Publicité
19 février 2020

Street Art

street51

19 février 2020

Julian Assange - save the date

assange

19 février 2020

Marisa Papen à la neige

marisa99

marisa100

19 février 2020

Robinet d'eau sexy !

robinet

Publicité
18 février 2020

François Hollande et Julie Gayet

hollande

parismatch_magazine

François Hollande (@fhollande), l'obsession du retour. Désormais, il sort du bois. Le seul président à ne pas s’être représenté ne fait plus mystère de son envie de revenir dans le jeu. De librairies en écoles, François Hollande quadrille le pays. Il en est à son troisième tour de France depuis la parution de son livre ! Son calcul : miser sur l’absence de relève à gauche et sur le rejet croissant du macronisme. Et s’il est loin d’avoir reconquis l’opinion, sa cote d’amour est au plus haut avec celle qui partage sa vie. Le goût de l’art, les amis communs et les maisons qu’ils habitent, des épreuves personnelles (la mort de son frère pour lui, la maladie d’un parent pour elle) les ont encore rapprochés. Julie Gayet (@iamjuliegayet) se disait « femme de l’ombre », elle vit aujourd’hui pleinement son rôle de partenaire politique. Un sujet de Sophie des Déserts à retrouver dans Match cette semaine.

Photo : @alvaro.canovas

18 février 2020

Agnès Buzyn

griveaux22

18 février 2020

Retour de boite de nuit ?

retour de boite

18 février 2020

Au Père-Lachaise, l’Italie à livre ouvert

Par Philippe Ridet

Rossini, Cernuschi, Modigliani… Le plus grand cimetière dans Paris comporte de nombreuses sépultures d’Italiens célèbres. Ces tombes, recensées dans un ouvrage, témoignent d’une riche relation entre les deux pays.

C’est la rencontre d’une idée et d’un lieu. L’idée ne pouvait naître qu’en Italie, le plus nécrophile des pays. Le lieu ne pouvait être que le Père-Lachaise, le plus people des cimetières. A l’initiative du ministère des affaires étrangère transalpin, la Péninsule s’est attelée, par l’intermédiaire de ses diplomates – dont la consule d’Italie à Paris – à recenser ses célébrités ayant rendu l’âme dans la capitale, loin du bel paese. Un livre, L’Italia del Père-Lachaise, édité par Skira dans un volume bilingue, offre désormais un mausolée à ces résidents italiens ou d’origine italienne, qu’ils soient nés dans la Botte ou ailleurs.

De A comme Maria Alboni (1826-1894, chanteuse) à Z comme Achille Zavatta (1915-1993, artiste de cirque) en passant par Amedeo Modigliani (1884-1920, peintre), Ivo Livi, dit Yves Montand (1921-1991, chanteur et acteur), Giuseppe Mustacchi, dit Georges Moustaki (1934-2013, chanteur), Willy Rizzo (1928-2013, photographe), 59 personnalités reposent par ordre alphabétique dans cette fosse commune de papier glacé. On y trouve également Lucien Fontanarosa (1912-1975), l’illustrateur le plus connu des Français, du moins de ceux nés avant le passage à l’euro. Il réalisa quatre portraits pour des billets de la Banque de France : Pascal, Berlioz, Quentin de La Tour et Delacroix.

Un observatoire des relations franco-italiennes

Une notice biographique rédigée par d’autres Italiens de France ou des Français amoureux de l’Italie accompagne leur portrait et la photographie de leur cénotaphe. Cerise sur le tombeau : Monica Bellucci, actrice symbole de l’italianité, a rédigé elle aussi une courte notice biographique. Elle est consacrée à Maria Alboni, née tout comme elle à Città di Castello, en Ombrie, qui a trouvé la reconnaissance et la gloire dans l’exil.

« POUR L’ITALIE, PAYS D’IMMIGRATION QUI NE RECONNAÎT QUE LE DROIT DU SOL, CEUX QUI SONT PARTIS RESTENT ITALIENS MÊME DANS L’AU-DELÀ. » ALBERTO TOSCANO, JOURNALISTE

« Cette initiative est impensable entre deux autres pays », s’enthousiasme Alberto Toscano, correspondant en France pour divers journaux péninsulaires depuis 1986 et auteur de Ti amo Francia (Armand Colin, 2019), sous-titré : De Léonard de Vinci à Pierre Cardin, ces Italiens qui ont fait la France. « Les Italiens aiment leurs morts, reprend-il, et le Père-Lachaise est le plus beau des cimetières. Pour l’Italie, pays d’immigration qui ne reconnaît que le droit du sol, ceux qui sont partis restent italiens même dans ­l’au-delà. Longtemps considérée comme une honte, l’immigration trouve à travers ce parcours mémoriel une sorte de sublimation, puisque seuls ceux qui ont réussi sont représentés dans ce catalogue. Le plus bel exemple est Enrico Cernuschi, arrivé sans un sou et mort prospère et banquier. »

Pour l’historien et spécialiste de l’Italie Gilles Pécout, ce « carré italien » du Père-Lachaise offre un observatoire idéal des relations franco-italiennes. « L’histoire de la France, écrit-il dans un des textes de l’ouvrage, est une histoire italienne. Le reconnaître c’est considérer que cette présence traduit aussi bien une quête fascinée de l’Italie en France qu’une obsession française des Italiens. » Trépasser en France est presque une distinction. Reposer au Père-Lachaise est une sorte de gage de réussite. « La France représente un pays de notoriété », note l’historien. Au fil des ans, les motifs de l’immigration se succèdent ou s’entrecroisent. Ils furent le plus souvent économiques ou politiques.

Assassinés par des fascistes

Au cours du XIXe siècle, Paris accueillit de nombreux partisans de l’unité italienne qui trouvèrent auprès de Napoléon III une oreille attentive, voire davantage, puisqu’il devint l’amant de la comtesse de Castiglione, née Virginia Oldoini, missionnée par Cavour pour plaider la cause unitaire. Mais ils furent aussi ­tragiques. C’est ainsi que reposent au Père-Lachaise Carlo et Nello Rosselli, assassinés par des fascistes alors qu’ils s’étaient exilés à Bagnoles-de-l’Orne.

Ironie du sort, plusieurs des Italiens défunts représentés dans ce catalogue mortuaire ont pourtant quitté, qu’ils l’aient voulu ou non, ce cimetière de l’élite italienne à Paris, même si leur tombe est toujours visible. C’est ainsi que les compositeurs Vincenzo Bellini, mort à Puteaux en 1835, et Gioachino Rossini, décédé en 1868 à Passy, ont déjà repassé les Alpes. Le premier pour s’installer pour le reste de l’éternité à Catane, en Sicile, où il est né, le second réchauffe sa dépouille dans la basilique Santa Croce à Florence. Le mal du pays, sans doute. Enfin, et ce n’est pas le moindre mérite de cette initiative ­illustrant les pérégrinations incessantes des Italiens en France, ce livre rend dérisoires, mesquines et, pour tout dire, totalement anachroniques les gesticulations antifrançaises des populistes transalpins.

18 février 2020

Numérique : le cloud, enjeu de souveraineté

Par Sophy Caulier

En dépit de l’échec des premiers clouds souverains, la France ne veut pas baisser les bras et défend l’idée d’une solution nationale ou européenne pour abriter les données sensibles et échapper à la mainmise des géants américains.

Le 1er février, Cloudwatt s’est éteint. Discrètement, sans fleurs ni couronnes, les derniers ordinateurs ont été débranchés. Un message laconique sur le site d’Orange confirme la fermeture définitive de ce « cloud souverain », un service d’hébergement sécurisé de données. Voulu par le gouvernement en 2012, ce service devait proposer aux administrations et aux entreprises une offre nationale – comprendre non américaine – d’hébergement en ligne de leurs données sensibles pour en garantir la confidentialité. Las, malgré 250 millions d’euros investis par l’Etat et par les principaux partenaires, notamment Orange et SFR, ce projet n’a pas trouvé son public.

« Il nous manquait les volumes ; ni l’Etat ni les services publics n’ont vraiment adhéré au projet. Les besoins étaient très différents d’une institution à une autre, l’écosystème n’était pas assez développé et la certification des applications augmentait de beaucoup le coût de la solution », explique Helmut Reisinger, directeur général d’Orange Business Services (OBS). Le retard pris à ce moment-là sur les fournisseurs américains – Amazon, Microsoft et Google – n’a fait que s’accentuer depuis. Et faute d’offre nationale, « les utilisateurs n’ont pas eu d’autre choix que de recourir à des solutions non souveraines », souligne Stéphane Volant, président du Club des directeurs de sécurité et de sûreté des entreprises (CDSE).

Ces déboires ont fini par bannir le terme de « cloud souverain » du vocabulaire des politiques et des industriels. Pourtant, de plus en plus d’entreprises et de particuliers sont séduits par l’idée de faire héberger leurs données en ligne, dans des nuages (cloud) d’ordinateurs, situés parfois au bout du monde. Avantages de cette solution : elle mutualise les ressources (ordinateurs et logiciels), qui sont disponibles à la demande, simplifie le stockage des données et facilite l’accès à un coût abordable à des solutions puissantes et actualisées en permanence.

« LES GRANDS ACTEURS AMÉRICAINS ONT ÉNORMÉMENT INVESTI ET CRÉENT SANS ARRÊT DE NOUVELLES FONCTIONNALITÉS QUI APPORTENT DE L’INNOVATION », CONSTATE EMMANUELLE OLIVIÉ-PAUL

« Beaucoup d’entreprises migrent leurs applications vers AWS ou Azure, les clouds d’Amazon et de Microsoft, car ces grands acteurs américains ont énormément investi et créent sans arrêt de nouvelles fonctionnalités qui apportent de l’innovation et donc de la performance », constate Emmanuelle Olivié-Paul, directrice associée au cabinet Markess. En témoigne l’adoption massive par les entreprises du monde entier de solutions comme celle de la gestion de la relation client de Salesforce ou avec Office 365 de Microsoft. Ou encore celle, par les particuliers, des services de stockage en ligne de photos et de vidéos.

Vulnérabilité de certaines solutions

Le modèle économique est donc aujourd’hui en faveur du cloud. Mais les risques qu’il comporte sont, eux aussi, apparus au grand jour. En novembre 2019, le Wall Street Journal révélait que Google accédait aux données médicales de millions de patients américains sans leur consentement, grâce à un contrat signé avec Ascension, un grand acteur de la santé aux Etats-Unis, afin d’améliorer le parcours de soins à l’aide d’intelligence artificielle…

Imagine-t-on que les informations commerciales de milliers d’entreprises européennes soient librement consultées par le département du commerce des Etats-Unis ou que les documents du dernier conseil d’administration soient accessibles à un ambitieux concurrent ? « Un document d’une mairie, par exemple, a peu de valeur s’il est isolé ; mais si vous agrégez les documents de toutes les mairies, vous avez énormément d’informations à votre disposition, illustre Edouard de Rémur, cofondateur d’Oodrive, gestionnaire de données dans le cloud. Et si un problème quelconque survenait demain sur le cloud américain – qui hébergerait les documents des mairies –, elles ne pourraient plus fonctionner ! » Transposé en période d’élections, cet exemple illustre la vulnérabilité de certaines solutions.

« L’EXTRATERRITORIALITÉ DU CLOUD ACT EST UN PIED DE NEZ DES ETATS-UNIS AU MONDE ! » AFFIRME JEAN-NOËL DE GALZAIN

L’Etat français et les entreprises les plus stratégiques peuvent-ils stocker et traiter leurs données en ligne dans des immenses centres de données gérés par des acteurs américains ou chinois ? La question est devenue encore plus cruciale en mars 2018, lorsque le Congrès américain a adopté le Cloud Act (Clarifying Lawful Overseas Use of Data Act). Cette loi autorise les forces de l’ordre et les agences de renseignement du pays à accéder à des données stockées par des opérateurs américains en cas de suspicion de crime ou de menace terroriste, et ce quelle que soit la localisation dans le monde de ces données.

Concrètement, une entreprise américaine peut demander à un juge l’autorisation d’accéder aux données d’un de ses concurrents français, par exemple, si cette société a recours aux services d’un fournisseur de cloud de nationalité américaine, même si ses données sont hébergées en France ou en Europe, arguant que cette société vend des produits en Iran, par exemple, ce qui contrevient aux lois américaines… « Cette extraterritorialité du Cloud Act est un pied de nez des Etats-Unis au monde ! » affirme Jean-Noël de Galzain, PDG de Wallix et président d’Hexatrust, groupement d’entreprises du cloud et de la cybersécurité.

« Un cloud de confiance »

Ainsi montrés du doigt, les Amazon, Google ou Microsoft répondent qu’ils respectent parfaitement les réglementations européennes, à commencer par le règlement général sur la protection des données (RGPD). « Il y a une mauvaise compréhension des lois américaines, détaille Julien Groues, directeur général d’AWS France. Le gouvernement n’a pas accès aux données. Il faut demander à un juge et il faut qu’il y ait un acte criminel… Sur les douze derniers mois, il y a eu vingt-cinq demandes dans le monde, et aucune ne concernait la France. Nous conseillons à nos clients, dont plusieurs grandes sociétés du CAC 40, de chiffrer leurs données. Ainsi, la seule chose qu’ils pourraient transmettre à un juge sont des données chiffrées, et donc inutilisables, car seul le client a la clé de chiffrement. Il est donc le garant de la sécurité de ses données. »

Plusieurs exemples lui donnent raison. Ainsi, Airbus héberge chez AWS sa plate-forme Skywise de maintenance prédictive, qui consolide les données de milliers d’avions. De même, Doctolib a confié sans hésitation ses données à Amazon et à d’autres acteurs, puisqu’elles sont chiffrées de bout en bout.

« LE MARCHÉ COMME LES CLIENTS SONT PLUS MATURES ET LES ACTEURS ONT PROGRESSÉ, EN FRANCE COMME EN EUROPE », AFFIRME GODEFROY DE BENTZMANN

Ces arguments n’empêchent pas le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, et le commissaire européen au marché intérieur et au numérique, Thierry Breton, ainsi que nombre d’acteurs du secteur, d’insister sur la nécessité d’un cloud stratégique et sécurisé, français ou européen, dans lequel les Etats et les entreprises pourraient stocker leurs données sensibles. « Aujourd’hui, le marché comme les clients sont plus matures et les acteurs ont progressé, en France comme en Europe. Tout est prêt pour un cloud de confiance ! » affirme Godefroy de Bentzmann, président du syndicat professionnel Syntec Numérique. Avec Tech in France, association de l’industrie numérique, ce dernier vient d’adresser aux pouvoirs publics dix recommandations « pour une ambition européenne en matière de cloud qui concilie souveraineté numérique et besoins du marché ».

« Il faut chasser en meute »

« Les données sont un élément de la création de valeur, mais aussi un enjeu stratégique et éthique, développe Michel Paulin, directeur général d’OVH. Le stockage de ces données est un acte de puissance. Aujourd’hui, 60 % des données mondiales sont stockées par des acteurs américains ou chinois. C’est bien un enjeu de souveraineté ! L’Europe est-elle capable d’apporter une réponse industrielle, financière, politique, éthique et stratégique à cet enjeu ? » A l’heure de la cyberguerre, et malgré l’échec de premières tentatives, les données numériques sont des actifs qui méritent d’être protégés. « On parle d’indépendance énergétique, il est temps de parler d’indépendance numérique ! Il faut une stratégie de filière, un contrat entre l’Etat et les acteurs, et que l’Etat agisse pour faire vivre ce marché », indique Edouard de Rémur.

L’Etat semble avoir pris la mesure des enjeux. Un des cinq projets du contrat signé fin janvier par le comité stratégique de filière pour les industries de sécurité, baptisé « Numérique de confiance », prévoit de structurer l’offre française afin de sécuriser les données sensibles des entreprises. « L’Etat doit avoir une doctrine claire sur l’utilisation des données sensibles et, pour cela, il faut définir ce qui est sensible pour chaque administration ou entreprise, car la sensibilité est un concept très différent d’une organisation à une autre », prévient Servane Augier, directrice déléguée d’Outscale, la filiale cloud de Dassault Systèmes.

Malgré ces efforts et cette prise de conscience, il reste du chemin à faire. A commencer par la construction d’un véritable écosystème national d’offres. « Il faut chasser en meute », rappelait récemment Marc Darmon, directeur général adjoint de Thales et président du comité stratégique de filière pour les industries de sécurité.

« Le coût de la souveraineté »

Mais construire d’autres possibilités aux offres intégrées, éprouvées, très fonctionnelles et accessibles d’AWS, de Microsoft ou de Google ne sera pas une partie de plaisir. « Il faut garder à l’esprit que les grands fournisseurs américains de cloud ont énormément investi au cours de la dernière décennie, de l’ordre de 150 milliards de dollars (138 milliards d’euros). Chaque année, ils ont doublé la taille de leur infrastructure. Les problèmes qu’ils ont eu à résoudre ont enrichi leur expérience et ils réalisent des économies d’échelle en étant présents dans le monde entier. Il est impossible pour de nouveaux acteurs d’atteindre ce niveau ! » argumente Bernard Ourghanlian, directeur technique et sécurité de Microsoft France.

« IL N’EST PAS NÉCESSAIRE DE CRÉER DE NOUVEAUX ACTEURS, IL FAUT ADAPTER ET DÉVELOPPER LES OFFRES EXISTANTES. AVEC OVH, OUTSCALE, OODRIVE ET BIEN D’AUTRES, NOUS AVONS UN POTENTIEL FABULEUX », ESTIME JEAN-NOËL DE GALZAIN

Message reçu pour Jean-Noël de Galzain : « Il n’est pas nécessaire de créer de nouveaux acteurs, il faut adapter et développer les offres existantes. Avec OVH, Outscale, Oodrive et bien d’autres, nous avons un potentiel fabuleux. Nous ne travaillons pas en adversaires, il nous faut bâtir des espaces de confiance avec des partenaires européens ou américains. L’enjeu est de maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur. »

La souveraineté a toutefois un prix. « On nous dit que le cloud souverain français coûtera entre 10 et 15 % de plus et qu’il offrira moins de fonctionnalités au début que les solutions américaines… La question est donc : quel est le coût de la souveraineté et qui est prêt à le payer ? » s’inquiète Stéphane Volant.

Les grands acteurs américains ne restent pas indifférents à cette aspiration à la souveraineté qu’ils sentent monter dans tous les pays. De fait, ils participent aux groupes de travail du projet de cloud souverain européen. « La nouvelle génération de politiques a une meilleure culture du numérique ; quand Emmanuel Macron parle en anglais devant les start-up à Station F ou que Thierry Breton évoque le sujet au niveau européen, cela augmente la visibilité de la France dans le domaine. Nous avons de bons ingénieurs et décideurs, les industriels sont prêts à y aller, il semble que les étoiles soient alignées pour que le cloud souverain devienne réalité », analyse Francis Weill, président d’EuroCloud, association des acteurs du cloud. Reste à convaincre un acteur essentiel, et souvent moins enthousiaste : le client.

Publicité
Publicité