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Jours tranquilles à Paris
9 octobre 2019

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9 octobre 2019

Paris : Pour les 60 ans d’Astérix, la RATP rebaptise des stations de métro

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ANNIVERSAIRE Les usagers du métro parisien pourront descendre ce mercredi à Gare de Lugdunum ou à Place de Clichix

Surprise. Ce mercredi, les usagers du métro parisien pourront descendre à Menhir montant, Gare de Lugdunum, ou encore à Place de Clichix. Au total, 12 stations de la RATP seront rebaptisées à l’occasion du 60e anniversaire d'Astérix. Les clins d’œil au célèbre gaulois seront aussi visibles dans certaines rames de métro où les voyageurs pourront retrouver des extraits de BD​ en affichage.

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Au-delà des stations rebaptisées comme à Ourcq, Alésia ou Opéra, la station Rome (ligne 2) est entièrement relookée avec des planches de BD aux emplacements des panneaux publicitaires 4x3.

A la station Gare de Lyon​ (ligne 1), Panoramix distribuera de la potion magique de 14 et 17 heures et un photocall sera également disponible pour immortaliser la venue de quelques célèbres personnages de la BD à la station, annonce la RATP, en partenariat avec les éditions Albert René.

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9 octobre 2019

Gif animé - j'aime bien

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9 octobre 2019

Le baiser, c’est (vraiment) du sexe !

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Par Maïa Mazaurette

Les Romains avaient trois mots pour exprimer l’acte d’embrasser, selon les situations (relations, amour, sexe). Si nous n’en avons qu’un, c’est que l’ambiguïté nous arrange bien, explique notre chroniqueuse Maïa Mazaurette, qui estime que le baiser mérite une meilleure place dans notre répertoire.

LE SEXE SELON MAÏA

Parler d’embrassades dans une chronique sexe ? Allons donc, il ne faut pas « tout sexualiser » ! Le baiser bénéficie en effet d’une triple exemption : il est traditionnellement la première marque d’affection que se donnent les amants (pour marquer le début de leur relation), le seul échange de fluides autorisé en public, et le seul geste romantique que nous laissons les enfants singer sans nous inquiéter (« comme c’est mignon, ils se font des bécots »). A ce titre, on peut estimer que le baiser appartient plus à l’amour qu’au sexe : un acte innocent, ne prêtant pas à conséquence.

Et pourtant. Quand nous limitons le baiser au monde des plaisirs chastes, nous confondons le sexe (les organes) et la sexualité (les pratiques). En l’occurrence, toute la sexualité n’est pas génitale. Si vous embrassez les fesses rebondies de votre partenaire avant de lui lécher les orteils jusqu’à la garde, tout en lui susurrant des mots brûlants à l’oreille (« réacteur thermonucléaire, bouilloire, Pompéi »), vous êtes bel et bien engagé ou engagée dans une activité sexuelle. Sans même parler des plaisirs « mixtes » que sont les rapports oro-génitaux : on embrasse ailleurs que sur les lèvres – et dans le cas du cunnilingus, on embrasse les « lèvres d’en bas » (pour mieux pénétrer le vagin « denté » ?).

Mais d’accord, le baiser n’est pas forcément investi d’une charge érotique profonde – ça dépend de la relation entre les protagonistes, du sens de la langue et de nos intentions. Les choses se compliquent quand nous utilisons un seul mot pour décrire des situations allant du poutou de mamie… à la levrette orgiaque.

Les Romains, eux, en avaient trois. Selon Wikipédia, il faudrait distinguer l’osculum (littéralement « petite bouche »), qui est le baiser lèvres fermées que l’on échange entre membres d’une même corporation ou d’un même ordre social, le basium (« baiser »), qui est le baiser sur la bouche de la tendresse amoureuse qu’on se donne entre époux ou entre membres d’une même famille, et le suavium, qui est le baiser sexuel, érotique, profond (avec intromission de la langue), qu’on donne à une courtisane.

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Ambiguïté

La langue française n’a gardé de ces subtilités que la version intermédiaire du baiser, avant de lui accoler une tripotée de « bisous », « pelles » et « patins », plus explicites, sans parler des variations modernes : « se pécho », « s’attraper »… ou tout simplement « s’embrasser ». Parfois, le contexte nous fournit une grille de lecture (c’est rarement un suavium quand on embrasse son avocat fiscaliste). Parfois, on ne saura pas.

Si cette ambiguïté est maintenue, c’est évidemment que nous y trouvons un intérêt. Dans le cas contraire, nous aurions clarifié la situation depuis longtemps. Nous apprenons ainsi que pour 46 % des Français, embrasser c’est tromper (Ipsos/Gleeden, 2014) – et soit dit en passant, les hommes sont plus nombreux que les femmes à y voir une transgression de la fidélité (50 % contre 42 %). Mais de quelle embrassade parle-t-on ? Un smack ? Un French kiss ? Silence radio. Nous préférons ne pas savoir.

Les statistiques sont encore plus étranges quand on les observe en détail : seuls 10 % des Français associent le baiser à une tromperie si l’acte ne se produit qu’une seule fois. Traduction : sur un malentendu, savamment entretenu, les neuf dixièmes d’entre nous estiment qu’on peut mettre sa langue dans la bouche du voisin de manière inconséquente… pourvu qu’on ne recommence pas. C’est sûr qu’avec des règles de comportement aussi malléables, on peut prendre quelques permissions (« ce n’était qu’un smack, ça ne compte pas, et puis ça ne s’est reproduit que 8,6 fois, même si on était en slip »).

D’ailleurs, on pourrait avancer que si le baiser est l’une de nos pratiques préférées, c’est parce qu’elle est effectivement inconséquente. On ne fait pas (encore) d’enfants comme ça. Mais ce n’est pas si simple. On ne fait pas non plus d’enfants lors d’une fellation ou d’une séance sado-maso, et pourtant, pas grand monde ne considère ces joyeusetés comme innocentes.

Le « Kama-sutra » lui consacre de belles pages

Si nous nous embrassons autant (mais pas de la même manière, et pas dans toutes les sociétés), c’est que le baiser combine un imaginaire érotique (pensez au cinéma), un plaisir physique (la bouche est une zone érogène) et des avantages évolutifs. Eh oui : si le baiser ne féconde pas les femmes, il participe quand même, dans une certaine mesure, à la reproduction, en permettant l’échange d’informations immunitaires, par l’odeur ou la salive. Il déclenche aussi la diffusion d’hormones du plaisir, du désir et de l’attachement.

Au niveau symbolique, il rappelle le sein de la mère, donc l’amour inconditionnel, la sécurité, la survie (c’était le point « stade oral » de cette chronique). Il mobilise aussi l’idée du souffle vital : nous y échangeons notre âme – et nous pouvons, éventuellement, la voler à l’autre.

On l’aura compris : le baiser est aussi sexuel que, mettons, le cunnilingus (sauf que personne ne s’amuse à exciser les dents comme on le fait du clitoris). Il nous fait plaisir. Il nous électrise. Et puis, sans lui, saurait-on reconnaître le happy ending dans les films ? Le baiser est formidable.

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A ce titre, il mérite une meilleure place que celle qui lui est dévolue – celle d’une pratique certes piédestalisée (dans les stéréotypes, les prostituées n’embrassent pas, c’est donc qu’on n’embrasse que les personnes à qui on voue des sentiments sincères), mais finalement peu explorée (alors que le Kama-sutra lui consacre de belles pages). Tout se passe comme si le baiser avait le cul entre deux chaises : à la fois surinvesti émotionnellement (comme symbole de l’amour passionnel), et sous-investi sexuellement (en quinze ans de chroniques, personne ne m’a jamais demandé comment augmenter ses performances bucco-buccales).

Un souci contemporain de catégoriser

Si nous extirpions le baiser de son rôle de « préliminaire aux préliminaires » pour le réintégrer pleinement dans notre répertoire sexuel, alors nous pourrions le réérotiser, en faire une forme de communication lisible (selon qu’on a envie d’obtenir la télécommande ou un missionnaire), et l’améliorer (si nous sommes d’accord pour dire qu’il y a des mauvais « baiseurs », c’est que certaines et certains arrivent à tirer leur fil dentaire du jeu).

Nous aboutissons alors à un problème courant en sexualité : l’ambiguïté nous permet de prendre plus de libertés (au pot de Noël du bureau, quand on renverse le livreur de chips sur la machine à café, quand on brouille les limites entre acte sexuel privé et marque d’affection publique). Mais quand nous cultivons ce flou artistique, nous nous privons des outils qui permettraient de rendre cette pratique encore plus exaltante, variée et efficace.

D’un côté l’érotique du passé, reposant sur le secret, la suggestion, l’interprétation parfois élastique des gestes. De l’autre, un souci contemporain de catégoriser, d’expliciter et de quantifier, non pas pour limiter les interactions mais pour avoir la capacité d’en inventer encore d’autres.

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D’un côté, l’idée que le sexe soit meilleur quand on conserve un certain mystère, donc une certaine ignorance. De l’autre, l’idée que la connaissance, en sexe comme en astrophysique (pourquoi notre grille de valeur serait-elle différente quand nous parlons de sexe ?), ne sert pas tant à désenchanter le monde qu’à le réenchanter – car plus nous disposons de connaissances, plus nous augmentons notre capacité d’action et, in fine, notre liberté.

Le baiser non seulement n’échappe pas à la zone grise, mais nous y emmène tout droit : pour une pratique innocente, c’est sournois – et pour une activité chaste, nous voici à deux doigts du vice.

8 octobre 2019

Emily Ratajkowski

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7 octobre 2019

France Médias, une réforme politiquement inflammable

Par Sandrine Cassini

Le gouvernement va créer un holding chapeautant France Télévisions, Radio France, l’INA et France Médias Monde. Calendrier, gouvernance, il tente de mettre en place un système qui le prémunisse de toute critique.

Officiellement, le calendrier choisi pour créer en 2021 France Médias, cette « BBC à la française », qui doit réunir France Télévisions, Radio France, l’Institut national de l’audiovisuel (INA) et France Médias Monde n’a pas été décidé en fonction de l’élection présidentielle de 2022.

« Cela n’a rien à voir », a assuré, vendredi 4 octobre, Franck Riester. Le ministre de la culture livrait, lors d’une rencontre avec la presse, les derniers détails de l’avant-projet de loi audiovisuel, qui passera en conseil des ministres fin novembre, avant un examen au Parlement en janvier.

Mais, même s’il s’en défend, M. Riester fait tout pour éviter que la réforme de l’audiovisuel public, partie la plus délicate du projet de loi, prenne une tournure politique, et ne ressemble à une reprise en main. Sa crainte, être accusé d’instrumentaliser France Télévisions et Radio France, en pleine campagne présidentielle.

Le fonctionnement de France Médias se rapprochera donc d’une entreprise classique s’éloignant – sur le papier – du pouvoir en place. Un conseil d’administration de onze membres élira un président. « Nous avons verrouillé [ce conseil] afin que l’Etat soit minoritaire », a martelé le ministre de la culture. De fait, sur ses onze membres, trois seulement représenteront l’Etat, a-t-il insisté. Un administrateur viendra de Bercy, puis – c’est en cours d’arbitrage – deux autres pourront être issus du ministère de la culture et des affaires étrangères.

Premier conseil d’administration nommé début 2021

En réalité, l’Etat nommera également « deux personnalités indépendantes ». Ce qui fait passer son poids à cinq membres. « Ces personnalités n’auront aucun compte à rendre à personne. Ce que nous faisons est conforme à ce qu’il se passe ailleurs », a rétorqué le ministre, balayant toute critique sur la mainmise de la tutelle sur France Médias.

Le premier conseil d’administration sera nommé tout début 2021 et choisira dans la foulée son président. Sa mission : « définir à l’ère numérique la stratégie du groupe public, assurer les missions de l’audiovisuel public et optimiser les fonctions supports », a précisé M. Riester. Il aura le pouvoir de répartir les 3,7 milliards d’euros annuels de contribution à l’audiovisuel public entre les différentes entités publiques, une mission qui échoit aujourd’hui à l’Etat.

Il tranchera également les conflits entre les filiales. Il s’agit par exemple d’éviter qu’un projet comme le rapprochement des matinales de France Bleu et France 3 ne patine.

Le pouvoir du futur patron de France Médias sera donc central. Déjà les noms de candidats potentiels circulent. De Jean-Paul Philippot, le patron de la RTBF, à Christopher Baldelli, l’ancien patron de RTL en passant par Denis Olivennes, président de CMI France (Marianne, Elle… propriété de Daniel Kretinsky, actionnaire indirect du Monde). Une telle fonction pourrait-elle intéresser l’actuelle patronne de Radio France, Sibyle Veil ? « Pour ce type de poste, nous n’empêchons pas les présidents en poste de se présenter », s’est contenté d’indiquer Franck Riester.

Le président de France Médias choisira également les patrons de ses quatre filiales. Mais pas avant le 1er janvier 2023. Pourquoi si tard ? « Nous ne voulions pas qu’il y ait de précipitation. Ceux qui sont le plus à même de suivre le plan de 2022 sont ceux qui en sont responsables », a indiqué le ministre, se référant au plan d’économies sur quatre ans demandé par sa prédécesseur Françoise Nyssen aux groupes de l’audiovisuel public.

« Aucune fonction éditoriale »

« Ce calendrier arrange tout le monde. Qu’est-ce qu’on aurait dit, si on avait eu l’air de placer à la tête de Radio France et de France Télévisions des copains au moment des élections », reconnaît une source gouvernementale. Pour se prémunir de tout soupçon d’ingérence, le gouvernement a même logé la responsabilité des contenus dans les filiales, et non dans la société mère. Le président de France Médias n’aura « aucune fonction éditoriale », a expliqué Franck Riester.

Incongruité du calendrier, c’est donc, comme le veut le système actuel, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) qui sera chargé de relancer au printemps 2020 la procédure de nomination du patron de France Télévisions, le mandat de Delphine Ernotte arrivant à échéance en août 2020.

Le poste sera moins bien attractif qu’aujourd’hui. Tout d’abord, le mandat sera ramené de cinq à deux ans et demi. En outre, dès 2021, le pouvoir du prochain patron de la télévision publique se verra réduit sous l’effet de la nomination du premier président de holding en 2021. Dans ces conditions, qui postulera ?

Même si à ce stade, Delphine Ernotte ne dévoile officiellement pas ses ambitions, l’actuelle présidente, qui a présenté pour France Télévisions un plan à 2022, aurait envie de rempiler. Ce qui devrait annihiler ses chances pour briguer l’année suivante le poste de président du holding. « Il n’y a pas d’incompatibilité mais cela paraît bizarre de se présenter aux deux », dit une source gouvernementale.

7 octobre 2019

Milo Moiré

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7 octobre 2019

Finie la polémique? Le "Bouquet de Tulipes" de Jeff Koons dévoilé à Paris

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L'oeuvre est un cadeau des Etats-Unis à la ville de Paris après les attentats de 2015-2016.

Rarement bouquet de fleurs aura autant fait parler de lui... Après presque trois ans de polémiques, les "Tulipes" géantes de l'artiste Jeff Koons, cadeaux des Etats-Unis à la ville de Paris après les attentats de 2015-2016, ont été inaugurées ce vendredi.

"Photographes! Instagrammeurs! On y va", ont lancé les organisateurs quelques secondes avant de dévoiler la statue monumentale (haute de 12 mètres) représentant une main tenant un bouquet de tulipes, située derrière le Petit palais, près des Champs-Elysées.

Un hommage aux attentats de 2015-2016

"Il y a seulement onze fleurs. La douzième symbolise la perte née des attentats", a déclaré l'artiste américain, après un long discours de remerciements où il a invoqué l'esprit de Bartholdi, l'auteur de la statue de la Liberté.

Son bouquet évoque la main de la statue brandissant la torche et dialogue avec le "Bouquet de l'Amitié" de Pablo Picasso, a-t-il souligné dans son discours.

A l'origine, cette oeuvre avait été proposée en novembre 2016 par l'ambassade américaine, comme un hommage aux victimes des attentats ayant endeuillé la capitale.

Jeff Koons avait initialement souhaité qu'elle soit installée près du Trocadéro, entre le musée d'art moderne et le Palais de Tokyo, un lieu fréquenté par les touristes.  Devant la levée de boucliers, un emplacement plus discret, visible du petit Palais et à quelques encablures de l'ambassade américaine, avait été choisi sur un jardin municipal.

"Un cadeau, ça s'accepte"

"Je voulais rendre ce soutien visible", a souligné Jane Hartley, l'ancienne ambassadrice des Etats-Unis en France, qui avait sollicité Jeff Koons pour ce projet devenu au fil du temps un enjeu diplomatique entre les deux pays.

"Un cadeau, ça s'accepte", a renchéri la maire de Paris, Anne Hidalgo. "Tout est grand à Paris: les émotions, les polémiques...", a-t-elle ajouté, face aux nombreuses controverses ayant entouré ce projet, de son emplacement à la personnalité de l'artiste -- accusé de participer à une marchandisation excessive de l'art contemporain -- en passant par son coût (3,5 millions d'euros financés par des donateurs privés).

"Au fond de moi, je ne voulais pas rater cette opportunité extraordinaire pour Paris, d'avoir ce cadeau des Etats-Unis, de Jeff Koons", a poursuivi l'édile lors de la cérémonie d'inauguration.

Les revenus de l'artiste versés à des associations

Parmi l'assistance, figuraient notamment le milliardaire Xavier Niel, le journaliste Nikos Aliagas et des familles de victimes des attentats de l'association 13onze15. Jeff Koons a d'ailleurs été les saluer et a échangé avec elles, une fois la statue dévoilée.

L'artiste a prévu de reverser les revenus (à hauteur de 80%) perçus au titre de ses droits d'auteur aux associations des familles de victimes. Les 20% restants doivent aller à la Ville de Paris pour la maintenance de l'oeuvre.

Connu pour ses oeuvres kitsch et ses clins d'oeil appuyés à la pop culture, Jeff Koons déchaîne les passions mais fait souvent exploser les compteurs: en mai, une de ses sculptures, Le "Rabbit", moulage en acier d'un lapin gonflable, a été vendue 91 millions de dollars à New York, record pour un artiste vivant.

7 octobre 2019

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7 octobre 2019

Pénétration : que ressentent-ils quand ils sont en nous ?

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Par Marie-Claude TregliaSasha Pieszecky

Poncif récemment émaillé de la sexualité, la pénétration pose toujours autant question, tant pour la personne qui pénètre, que pour le ou la pénétrée. Deux mondes, des sensations différentes. Nous avons voulu savoir ce que ressentent ceux et celles qui s'adonnent aux joies de la pénétration.

Doux, humide, confortable voire même cocooning ou du tout moins accueillant. Voilà ce que l'on imagine communément à propos de l'intérieur d'un orifice tel que le vagin, pour ne citer que lui. Mais comment savoir ce que les personnes qui pénètrent, avec un pénis, un doigt ou autre objet dédié, ressentent réellement ? En leur posant la question pardi.

Nous avons donc demandé à des personnes hétérosexuelles et homosexuelles de nous parler pénétration, en se plongeant à corps perdus dans leur ressenti pendant l’acte. Évidemment leurs réponses, aussi diverses soient-elles, ne font pas office de référence : chacun et chacune vit et ressent des choses différentes.

Toutefois, cette invitation au voyage le plus intime qui soit, permet d’entrer dans un monde nouveau fait de révélations, de confidences, et de découvertes. Ceux et celles qui ont courageusement relevé le défi de répondre sans tabou ni faux semblant à cette question nous ont parfois ravi de minutieuses descriptions dignes de l'orfèvrerie érotique, tandis que d’autres ont préféré l'exposé métaphysique.

Et si certains étaient d'emblée émoustillés, d'autres un peu interloqués par le sujet ont finalement été convaincus par la portée d’une telle enquête.

Une texture douce comme de la soie

Commençons d’abord par la texture, le ressenti au toucher. Les premiers mots qui reviennent à l’esprit à la plupart de nos interrogé.es sont “chaleur, douceur, humidité”. Pas trop de surprise. Certains vont jusqu’à comparer la sensation à de la soie, d’autres à du velours. Evidemment, tout dépend de chaque personne pénétrée.

"Il y a autant de sensations que de femmes. La sécheresse, la gourmandise, l'envie... Les sept péchés capitaux", s’amuse par exemple Edouard, 41 ans, hétérosexuel. Une idée que partage Emmanuel, 52 ans : "J'arrive souvent à deviner un peu le sexe d'une femme à sa personnalité : timide, élégant, animal, brutal, coquin... Son sexe fait partie de ce que j'aime en elle, comme sa taille, ses hanches, ses seins, sa peau".

Une position que partage Pauline*, 32 ans, qui a fait son coming-out en 2013 après avoir passé des années à sortir (et coucher) avec des garçons. "Que je la pénètre avec mes doigts ou un “dildo”, la pénétration c’est finalement l’aboutissement du désir que j’ai pour ma partenaire dans son entièreté. Il y a autant de vagins qu’il y a de femmes et bien que je n’ai pas eu des dizaines de partenaires, chaque pénétration a provoqué chez moi une émotion différente, au-delà des sensations assez communes de chaleur, d’humidité, etc", explique la jeune femme.

Même chose pour Daniel*, 28 ans, homosexuel : “Il y a généralement une sensation d'humidité, de chaleur et douceur. Néanmoins cela change beaucoup d'un partenaire à l'autre, c’est biologique on n’a pas les mêmes corps.” concède-t-il.

À l’inverse pour Robin, 30 ans, homosexuel, les sensations sont plus ou moins similaires. "Un trou est un trou dit-on, non ?", plaisante-t-il, précisant que son ressenti, lors qu’il pénètre son partenaire, relève plus du mental que du sensoriel. "Honnêtement, je ressens souvent moins de sensations avec mon sexe qu'avec ma main mais c'est une excitation de partage plus psychologique. Le frottement est agréable, je ressens une légère sensation de succion mais cela ne vaut pas une bonne fellation !", avoue le trentenaire

Julien, 34 ans, n’arrive pas à détacher la sensation du toucher de la globalité. "Il y a aussi les parfums, les odeurs. C'est difficile d'isoler la sensation de pénétration de tout ce qui l'entoure. C'est global, explique-t-il avant d’ajouter que le préservatif change aussi beaucoup la donne, quand il s’agit de se concentrer sur le ressenti". Pour Bernard, 28 ans, "c'est fluide, enveloppant", alors que pour Pascal, c’est plutôt "absorbant" et "ça vibre". "La pression, la chaleur, la manière dont elle joue avec... C'est ce qui fait toute la différence. Caressant ou pas, coulissant ou pas. Plus ou moins humide : trop, ce n'est pas confortable, tu ne sens plus rien", ajoute-t-il.

Pour moi, ça sent la mer : l'élément originel

Ils et elles sont intarissables sur les variations, les nuances, les subtilités qui font qu'aucune pénétration ne ressemble à une autre. Sauf que deux images reviennent systématiquement dans leurs premières impressions: celle du monde clos, hyper-sécurisant, qui renvoie certains au ventre maternel ; et d’autres, à l'univers marin.

Julien par exemple, sépare le ressenti durant la sodomie et la pénétration vaginale. "Contrairement à la sodomie, où on a l’impression de toujours pouvoir aller plus loin, au fond d'un vagin, on a la sensation d'être dans une gaine", explique-t-il.

Emmanuel, quant à lui, fait partie de ceux pour qui le sexe féminin a trait à la mer. "Ce n'est pas une grotte... Plutôt un cocon humide qui m’évoque le coquillage. Pour moi, ça sent la mer : l'élément originel", décrit-il. Et d'ajouter, "pour moi, l'odeur d'un vagin c’est super rassurant, presque émouvant".

Pascal, quant à lui, a l’impression de faire une plongée en apnée. "Tu prends une bouffée d'air avant, et tu y vas. Tu entres dans un univers liquide qui t'aspire, comme un aimant. Elle, elle s'ouvre un peu comme un lotus, et là tu expires. C'est un univers familier, une sensation tellement naturelle, peut-être parce qu'un jour, lointain, on est déjà passé par là", raconte-t-il.

Tout est dans la contraction

Peut-on alors différencier une bonne et une mauvaise pénétration ? Quelle est la sensation qui fait l’unanimité ? Celle de se sentir à l’étroit ou d’avoir l’impression de ne faire qu’un ? Difficile là encore de trouver une réponse qui puisse satisfaire tout le monde.

Edouard par exemple, aime la contraction. "Tout est dans la contraction, le rythme qui crée une caresse tout le long du sexe. Comme dans la masturbation. On découvre la sexualité avec nos mains, c'est un jeu de pression", explique-t-il, avant de vendre les mérites d’un vagin tonique. "Ce n'est pas une question d'âge mais de bonne volonté. Il y a des exercices tout simples pour muscler le vagin. L'idée c'est d'être dans un vagin actif, vivant, qui ne subit pas", dérive-t-il...

À l’inverse, pour Robin, trop de contraction peut s’avérer douloureux. "La sensation d'étroitesse peut faire mal au pénis au début, comme une main bien serré, une constriction. Alors que quand c'est plus large, on a plus une sensation de succion. On peut jouer à entrer et sortir très facilement, ce qui est aussi très excitant !", commente-t-il.

Charles, quant à lui, est sans appel : une bonne (ou une mauvaise) pénétration est avant tout déterminé par de bons (ou de mauvais) préliminaires mais aussi par le comportement de son partenaire. “En tant qu'actif, je dirais qu'une mauvaise pénétration se caractérise par le manque d'implication du partenaire durant l'acte (bonjour à toi étoile de mer!). Ou à l'inverse la personne qui décide de s'exciter tout seul sans écouter le corps de son partenaire. Je pense en effet qu'une "bonne" pénétration est avant tout une bonne harmonie des corps avant d'être une question technique ou performative stricto sensu."

Bernard, quant à lui, n’est pas très regardant sur l’étroitesse. En fait, ce qu’il aime par-dessus tout, c’est le lâcher-prise, et autant le sien que celui de sa partenaire. "Aimer sa partenaire c'est un plus. L'abandon et la perte de soi peuvent parfois aller plus loin", confie-t-il. Même son de cloche pour Paul, 37 ans, qui va même jusqu’à parler de pleine conscience sexuelle : "quelle que soit ta partenaire et la qualité du rapport, c'est surtout tes propres sensations que tu perçois. Jamais tu n'es si proche et si à l'écoute de toi-même".

Emmanuel, enfin, ne lâche plus sa métaphore filée de la mer. “J’aime sentir l'humidité qui monte, comme une vague. Plus généralement, j’aime de plus en plus le sexe féminin. Un partenaire faussement silencieux, jamais soumis. Il s'ouvre, se ferme : c'est lui qui fait tout…”, témoigne-t-il.

Le moment de vérité

On aurait pu se contenter de ce tableau impressionniste. Mais nos témoins ont été plus que généreux. Pris au jeu, toutes barrières tombées, aucun n'a rechigné à entrer dans les détails. Et à préciser les sensations de cette lente montée vers l'extase. Est-ce à la première entrée, la seconde ou quand la pénétration amène à l’orgasme ?

On entre alors dans le vif du sujet. La encore, pas de regard unique sur la question : certains voient en la pénétration, un véritable aboutissement, d’autres comme un geste presque sacrificiel. Pour notre lot d’hommes hétérosexuels, le regard est presque suranné. Edouard parle d’un "truc sacrificiel" de la part de sa partenaire. Pour Pascal et Paul, c’est même l’aboutissement d’une partie de jeu coquin. "La pénétration, c'est un aboutissement. En termes de chasse, c'est le coup de fusil, compare ainsi Pascal. Pour en arriver là tu as pataugé des heures dans la forêt. Et enfin, ce n'est plus elle qui te balade, c'est toi qui décides. Avec une nouvelle partenaire, c'est une jubilation. Une fierté. La femme te fait confiance, elle s'offre. Tu deviens machiste même si tu n'es pas macho".

"Qu'on soit dans la séduction ou avec une femme qu'on connaît depuis quinze ans, c'est toujours l'aboutissement, renchérit alors Paul. Le moment intense où on passe à la fusion, à l'alchimie. L'essentiel pour moi, c'est de retarder le plus possible cet instant. Ce que j'adore c'est entrer et sortir juste le bout de mon sexe. Rester à l'orée, d'elle et de moi. Un jeu très jouissif", ajoute alors cet adepte des préliminaires. Ce regard sur son propre pénis qui pénètre, Emmanuel l’a aussi. "J'adore regarder mon sexe qui entre en elle, c'est toujours aussi magique pour moi. Ce pont entre nous. Comme si mon sexe devenait extérieur à moi, un être à part entière".

En revanche, pour Robin, la pénétration n’est qu’un jeu sexuel parmi tant d’autres qu’il n’idéalise pas plus qu’il ne le diabolise. "Je suis très excité par le fait de pénétrer mais cela peut consister tout simplement à doigter mon partenaire pendant que je me masturbe. L’excitation me vient du fait de voir le plaisir sur le visage de mon partenaire, son désir. Dans ce contexte, la pénétration anale n’est qu’un des nombreuses options possibles pour y aboutir", raconte-t-il, précisant être un grand adepte du sexe soft, c’est-à-dire sans pénétration génitale.

Un discours qui fait écho à celui de Pauline, qui explique que la pénétration ne détermine en aucun cas l’effectivité d’une relation sexuelle entre deux femmes. "Cela "compte" autant qu’un cunnilingus, des frottements ou autres “moves” sexuels que les hétéros vont réduire à de simples préliminaires", explique-t-elle. "Pour moi, l’important c’est de donner du plaisir à ma partenaire (et d’en recevoir aussi!)."

"Non la pénétration n'est pas du tout un passage obligé de l'acte sexuel. Pour moi le meilleur moment est l'acte en soit lorsque que les corps s'étreignent et l'excitation s'accentue peu à peu", ajoute également Charles.

J'adore regarder mon sexe qui entre en elle, c'est toujours aussi magique pour moi.

Pendant la pénétration, le plaisir n’est pas garanti

La pénétration, c'est comme une danse où chacun, tour à tour, invente le rythme. Place au dialogue, à l'échange, au partage. Mais tous nos volontaires sont-ils au fait que la pénétration s’assure ni plaisir garanti et encore moins orgasme ?

Parfois en communion, d’autres fois plongé dans l’ennui, Bernard a un regard plutôt ouvert sur la question. "Il m'est déjà arrivé de bâiller, et même une fois de m'endormir. Ce n'est pas juste un truc mécanique, être dans une femme. Le plaisir n'est pas garanti. Tout dépend de la manière dont les corps s'entrechoquent et de ce qui se passe dans l'esprit...", témoigne-t-il.

Pour Édouard, cela se passe avant tout dans la tête. "Moi je suis un cérébral. Dans ma tête, c'est toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Tu mesures l'envie, la correspondance. Tout le reste c'est un jeu de contractions. Parfois on se sent comme aspiré. C'est délicieux. C'est un langage muet, un accès direct à l'âme", confie-t-il.

Julien est moins pensif et plus dans le partage. "Quelle douceur d'être dedans! Ce n'est pas seulement moi qui la pénètre mais elle qui m'accueille, me veut en elle, me prend... Mon plaisir est très lié à l'envie qu'elle a de moi", commence-t-il. S’il ne devait choisir qu’une sensation, ce serait lorsque le gland vient cogner contre le col de l'utérus. "Surtout à certaines phases du cycle, quand il est ouvert. J'ai l'impression alors que le col m'aspire et que je pourrais aller très, très loin…", précise-t-il. Avant d’ajouter, "j'ai plus de sensations lorsque les mouvements sont lents. Quand la fille demande un va-et-vient plus violent, le plaisir est plus psychologique. C'est sa façon de s'abandonner qui comble. Quand je la sens trembler, frissonner, miauler, crier, j'ai toutes les sensations décuplées".

Plus il vieillit, plus Emmanuel voit changer son rapport à la pénétration. "Désormais, j'adore rester, sans forcément aller et venir en elle. Il m'est même arrivé de ne plus savoir qui était en qui. J'ai parfois l'impression d'être totalement passif", raconte-t-il. Pascal a d’autres petits plaisirs : "j’adore poser ma main sur son ventre quand je suis en elle, pour sentir mon pénis en elle."

L'orgasme de l'autre, vous le sentez ?

Et l'orgasme de leurs partenaires, alors ? Les pénétrants les sentent-ils ? Pas toujours déplorent la plupart. Parfois la vibration est trop fugace, d’autres fois, ils connaissent si bien leur partenaire que l’orgasme peut arriver à l’unisson.

"Avec ma fiancée, je repère le moment où elle va jouir, et je peux, en me calant sur ses contractions, jouir à l'unisson. Ces moments-là, c'est de la téléportation", confie ainsi Sébastien. Pascal ajoute que "dans le ventre d'une femme, je détecte tout : l'ennui, la simulation, l'orgasme. Il y a une contraction que j'ai appris à repérer : de légers spasmes, hors contrôle. Ça, c'est la jouissance". Julien se souvient d'une femme fontaine : "j'adorais la sentir couler sur moi. J'adore la sensation du mouillé. J'adorais cet abandon, que ça procurait".

Quant à Robin, ses connaissances anatomiques aiguisées lui permettent de faire de l’orgasme de son partenaire un moment de plaisir partagé. "Lorsque l’autre approche de l’orgasme, le sphincter se serre, le corps se tend, on ressent une pression supplémentaire sur la verge qui accentue et facilite notre propre orgasme", explique-t-il. "Quand je suis passif, j’aime jouer avec cette contraction du sphincter et les positions pour varier les sensations de constriction et succions", ajoute-t-il. Un discours que l’on retrouve de façon un brin plus laconique chez Charles. "Oui je ressens mon partenaire lorsqu'il a un orgasme, le corps se contracte, la respiration est saccadée, les gémissements diffèrent, cela renforce mon excitation menant souvent à mon orgasme."

Pour Pauline, coucher avec une femme en étant elle-même de sexe féminin présente des avantages formidables. "J’ai passé des années à coucher avec des hommes qui, grosso modo, n’y connaissaient, n’y comprenaient rien et s’en fichaient pas mal. Ça peut paraître cliché mais oui, quand je couche avec une femme, je couche avec une personne qui connaît mon anatomie, ses sensibilités, ses complexités et inversement", précise-t-elle.

J’ai passé des années à coucher avec des hommes qui, grosso modo, n’y connaissaient rien

Pas envie d’en sortir...

Tous nos volontaires pourraient continuer à parler comme ça pendant des heures. Mais il faut bien mettre un point final à cette discussion, ainsi qu’à la pénétration. Même si certains de nos témoins avouent qu’ils aiment bien rester dedans. Et savourer, dans une semi-conscience, le calme après la tempête.

Julien a rarement envie "de sortir". "Ce qui est jouissif avec celle qu'on aime, c'est jouir en elle, rester et s'endormir. L'un dans l'autre", confie-t-il. Emmanuel est un aficionado : "ma nouvelle fiancée, j'ai envie d'être en elle tout le temps. De dormir ainsi. Malheureusement, en se retournant, on finit toujours par se séparer".

Même chose pour Robin qui avoue aimer rester quelques instants "à l’intérieur" de son partenaire : "communier ensemble, se regarder, se câliner, prolonger ce moment tendre plutôt que de courir se rincer". "Je n'ai pas de politique ferme sur le retrait en tant qu'actif. En tant que passif, j'aime bien que mon partenaire reste jusqu'à j'atteigne mon orgasme", nuance Charles

Et à Paul de conclure, que la fin est peut-être son moment préféré. "Avec moi, ce sont toujours les femmes qui finalement se séparent. Surtout ne plus bouger, fermer les yeux, ne pas parler. L'animalité est là, dans ce moment de plénitude, de calme, après le jeu, la fièvre, éventuellement le combat. Plus rien n'existe autour. Peut-être même plus l'autre, qui devient une part de toi. C'est un moment très égoïste, en fait, où tu profites pleinement de toi. En mode relaxation. Ça à voir avec la spiritualité, avec une sensation mystique".

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