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Jours tranquilles à Paris
22 octobre 2019

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22 octobre 2019

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21 octobre 2019

Amour, famille… Pourquoi Laetitia Casta a longtemps été "malheureuse"

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Des nouvelles de Laetitia Casta

Elle fait la une de Madame Figaro

Elle y donne une interview dans laquelle elle revient sur son long et fastidieux parcours

Laetita Casta a beau avoir une longue carrière dans le mannequinat...

Des rôles marquants au cinéma...

Dans une longue interview pour Madame Figaro, Laetitia Casta s'est confiée sur son passé, pas toujours rose.

Une longue et belle carrière dans le mannequinat, plusieurs rôles marquants au cinéma, une belle histoire d'amour avec l'acteur Louis Garrel qui dure depuis 2015. Laetitia Casta a-t-elle une vie de rêve ? Non. Ou en tout cas, cela n'a pas toujours été... le cas, justement.

Dans une interview pour Madame Figaro, dont elle fait la une, elle est revenue sur sa "quête personnelle". Elle y avoue qu'elle a mis longtemps à "se détacher du regard des autres" afin que son existence "commence vraiment à être intéressante".

"J’ai dû me libérer d’un tas de choses : ma famille, l’image de la femme-objet, une idée de l’amour, l’idéal de la mère parfaite et aussi de l’exigence écrasante que je mettais sur moi-même. J’ai passé ma vie à sortir de certains schémas extrêmement pénibles", se remémore-t-elle dans un premier temps.

Elle a été "malheureuse"

Elle avoue ensuite avoir été "malheureuse à certains moments, malheureuse de ne pas répondre à des codes". Une différence qui a fait sa "force" : "Tout ce que je recherche aujourd’hui, c’est la joie, celle de l’enfance, cette légèreté".

Laetitia Casta revient également sur ce moment où les photographes ont commencé à s'intéresser à elle. Un regard qui a été comme salvateur pour elle, dans un premier temps. "Un regard s’est posé, et c’est pour ça que je me suis sentie comme un poisson dans l’eau dans ce métier. J’ai eu l’impression d’exister", déclare-t-elle ainsi.

Et pourtant... "Ce regard n’était pas forcément celui qui allait (la) rendre libre en tant que femme [...] Il fallait que j'aille au-delà d'une image". La suite ? Sa construction, "sauvage", comme elle le décrit elle-même. "C’est ce qui m’a permis de voir, de me voir et de sortir de tout ce qui était programmé pour moi". Un témoignage fort.

Elle y avoue qu'elle a mis longtemps à "se détacher du regard des autres" afin que son existence "commence vraiment à être intéressante"

D'ailleurs, savez-vous quel âge a Laetitia Casta ?

Laetitia Casta a... 41 ans ! Et oui !

On est d'accord avec vous, elle ne les fait pas !

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21 octobre 2019

Portrait - Kazuyo Sejima, figure énigmatique et marquante de l’architecture

Par Roxana Azimi

Le Louvre-Lens, le New Museum à New York, le Rolex Learning Center à Lausanne… En quelques années, l’architecte japonaise de 62 ans a imposé un style à son image : minimal et mystérieux. En 2020, elle inaugurera l’une de ses réalisations majeures, la réinvention de la Samaritaine, à Paris.

Elle n’aime ni les compliments, ni les effusions. Et préfère rester droite sur son siège, silencieuse. Dans le hall du boutique hotel londonien où elle a donné rendez-vous en plein cœur de l’été, Kazuyo Sejima reste imperturbable.

L’architecte japonaise de 62 ans a beau être à moins d’un an de la réouverture de La Samaritaine, prévue au deuxième trimestre 2020, un des projets les plus importants de sa carrière, son plus long (près de dix ans), le plus coûteux aussi (550 millions d’euros), elle ne moufte pas. Ni angoissée, ni paniquée. Juste concentrée.

Pourtant, le projet en rendrait fou plus d’un. Une commande du premier groupe de luxe au monde, LVMH, pour un bâtiment dans le centre de Paris, amarré à la Seine, face au Pont Neuf. Un complexe de 70 000 mètres carrés, la taille du Centre Pompidou. Et une adresse symbolique, La « Samar », ancien grand magasin familier des Parisiens.

Des détails tenus secrets

L’adresse affole les esprits depuis 2005, date de fermeture de l’enseigne (ouverte en 1870) et la promesse de sa réouverture. Depuis qu’il l’a rachetée, en 2000, LVMH, conglomérat de Bernard Arnault, s’était fixé pour objectif de donner une seconde jeunesse à cette célèbre adresse, de réinventer un ensemble dont 80 % sont classés Monument historique. Côté Seine, le bâtiment Art déco abritera un hôtel cinq-étoiles, baptisé Cheval-Blanc comme à Courchevel, aux Maldives ou à Saint-Tropez.

Côté Rivoli, Kazuyo Sejima a conservé la partie Art nouveau, mais a détruit un patchwork d’immeubles hétérogènes, trop complexes à rénover, au profit d’un bâtiment qui cache des bureaux, crèche, logements sociaux et des commerces sous une façade ondulée en verre sérigraphié de 25 mètres de haut, conçue pour renvoyer en miroir l’image des immeubles XIXe siècle.

Un projet dont les détails ont été tenus très secrets pendant des mois, notamment en raison de l’importance des enjeux : en effet, à quelques centaines de mètres de ce vaste chantier, son compatriote Tadao Ando réinvente la Bourse du commerce pour accueillir la collection de François Pinault – avec une inauguration prévue pour juin 2020. Après des décennies qui ont vu les groupes de luxe batailler dans le monde entier le centre de Paris redevient un enjeu majeur…

Un Pritzker obtenu en 2010

Kazuyo Sejima est la tête d’affiche de ce projet énorme. Comme Frank Gehry le fut pour la Fondation Louis Vuitton, en 2014, l’autre mastodonte construit dans Paris par LVMH. Malgré ses visites régulières, mais en coup de vent, sur le chantier, et sa connaissance approfondie de chaque détail des bâtiments Art déco ou Art nouveau, l’architecte reste sibylline comme un oracle, impénétrable comme un sphinx.

A l’image du site Internet de son agence, Sanaa, cofondée avec son compatriote Ryue Nishizawa. Rien n’y est signalé du Pritzker, le Nobel de sa discipline, obtenu en 2010, ni le commissariat de la Biennale d’architecture de Venise, la même année. Rien non plus des bâtiments majeurs qu’elle a construits : le rectiligne et transparent Louvre-Lens, et sa fameuse galerie du Temps qui voit évoluer les périodes et les civilisations ; l’emboîtement de tiroirs habillé de treillis métallique du New Museum à New York ; la fabuleuse vague ondulante du Rolex Learning Center à Lausanne ; le magasin Dior dans le quartier d’Omotesando, à Tokyo…

A Paris, dans une ville où tous les grands architectes rêvent de laisser leur empreinte malgré la complexité administrative et le conservatisme latent, Kazuyo Sejima creuse son sillon sans mot dire. A peine évoque-t-elle le programme de logements sociaux qu’elle a discrètement dessiné en lisière du bois de Boulogne. Et tandis que tous ses confrères, du Britannique Norman Foster à l’Italien Massimiliano Fuksas, y sont allés de leur point de vue sur la reconstruction de Notre-Dame de Paris, espérant trouver un écho auprès des médias et des édiles, elle répond qu’elle n’a pas d’idée sur la question.

« ON A ESSAYÉ DE FAIRE DIALOGUER DANS LE RESPECT L’ANCIEN ET LE NOUVEAU. QUAND J’ÉTAIS JEUNE, JE VOULAIS FAIRE DES BÂTIMENTS PETITS, PARFAITS. » KAZUYO SEJIMA

Comme la Pyramide du Louvre voisine, son projet de Samaritaine n’a pas manqué, depuis le début du chantier en 2012, de provoquer le courroux – et les actions en justice – des associations de défense du patrimoine et des riverains. Certains se sont amusés à qualifier le projet de « rideau de douche », d’autres ont moqué sa complexité, sa lenteur ou son supposé irrespect du patrimoine existant.

Pointure du milieu, Frédéric Migayrou, conservateur au Centre Pompidou, déplore que l’effet de transparence graduée, « le voile laiteux comme une onde » initialement promis, se résume désormais à une vague « trop rigide, trop régulière, trop monotone ». Un débat que résume, et relativise, le critique d’architecture Philippe Trétiack : « à partir du moment où un bâtiment a un petit nom, c’est que c’est réussi. On dira un jour “le rideau de douche” comme on parle avec affection de “la raffinerie” au sujet du Centre Pompidou de Piano et Rogers. »

On sollicite une réaction. Elle vérifie la traduction sur son iPad, avant de livrer dans un anglais maladroit une réponse évasive. « On a essayé de faire dialoguer dans le respect l’ancien et le nouveau. Quand j’étais jeune, je voulais faire des bâtiments petits, parfaits. Avec La Samaritaine, il y a beaucoup de personnes dans l’équipe, des architectes d’intérieur, des spécialistes des monuments historiques. Nous ne pouvons pas tout contrôler de la même manière. C’est une collaboration complexe. » Elle n’en dira pas plus. Aux commentaires, elle préfère le mystère.

« LES PLUS VIEUX ARCHITECTES JAPONAIS LA RESPECTENT, LA JALOUSENT… ET EN ONT UN PEU PEUR SANS QU’ELLE CHERCHE À LES INTIMIDER. » YUKO HASEGAWA, DIRECTRICE DU MUSÉE D’ART CONTEMPORAIN DE TOKYO

« Sejima-San », comme l’appellent ses employés japonais et ses commanditaires étrangers, usant du suffixe honorifique nippon pour marquer leur respect, est ainsi. Après des décennies de domination des « starchitectes », Kazuyo Sejima fait le bonheur des commanditaires, privés ou publics, occidentaux ou orientaux. Quand tant de Pritzker se signalent par des envolées ou des tribunes, elle ne la ramène pas. Et si elle n’a pas atteint, pour le grand public, la célébrité d’une Zaha Hadid ou d’un Jean Nouvel, elle a gagné ses galons de prima donna.

En quelques années, elle est devenue l’une des figures les plus marquantes de sa discipline, celle qu’observent les jeunes architectes comme ses confrères confirmés, celle auprès de qui rêvent d’apprendre les étudiants, celle qui incarne en partie l’architecture japonaise contemporaine, laquelle n’en finit pas de fasciner les Occidentaux. Celle, aussi, qui captive les connaisseurs et les critiques intrigués par son travail et sa retenue – son associé Ryue Nishizawa restant davantage dans l’ombre.

Kazuyo Sejima ne jongle pas avec les concepts et ne se gargarise pas de grandes formules autour du post ou du néo-modernisme. « Elle ne cherche pas à se positionner dans l’histoire ou au regard de ses prédécesseurs », analyse son amie Yuko Hasegawa, directrice du Musée d’art contemporain de Tokyo. Sa révolution à elle est de velours.

Sans ouvrage fondateur, sans sentences définitives, elle a élaboré, non pas une griffe reconnaissable entre mille comme un Frank Gehry, mais un style qui lui ressemble, transparent et mystérieux à la fois. Son architecture minimale et légère, épurée sans être frugale, d’apparence simple mais d’une complexité redoutable, a depuis fait école auprès de ses jeunes confrères comme Jun’ya Ishigami et Sou Fujimoto.

Avec les années, elle s’est construit sa propre place, malgré le machisme de sa profession, et celui d’un pays, le Japon, où l’ordre social avantage les hommes. « Elle n’a pas besoin de se justifier, de se la raconter, d’avoir des textes de grands critiques, son architecture parle pour elle », observe Frédéric Migayrou. « Les plus vieux architectes japonais la respectent, la jalousent… et en ont un peu peur sans qu’elle cherche à les intimider », sourit Yuko Hasegawa.

Père ingénieur, mère au foyer

La force tranquille comme la singularité étaient déjà inscrites dans son prénom androgyne, Kazuyo, dont on affuble rarement les filles au Japon. Les parents de Sejima ont beau obéir au schéma classique de partage des rôles – père ingénieur, mère au foyer –, ils sont moins conventionnels qu’il n’y paraît. Le pater familias laisse son épouse poursuivre ses études après leur mariage – fait exceptionnel quand les femmes de cette génération n’avaient pas de perspective professionnelle. Il a tout autant respecté l’indépendance de sa fille, qui grandit dans la jolie ville de Mito, à une heure et demie de Tokyo.

A 18 ans, quand il lui faut se choisir une orientation à l’université pour femmes du Japon, Sejima hésite. La jeune femme n’est pas forte en lettres. Elle ne souhaite pas plus devenir ingénieure ou médecin. L’architecture s’impose, d’abord par défaut. Elle se souvient qu’enfant, elle avait admiré dans un magazine la Sky House de son compatriote, l’architecte Kiyonori Kikutake, un carré soutenu par quatre piliers de béton.

Quand elle décroche son diplôme en 1981, les architectes nippons ont alors deux options : se lancer en indépendant, profitant des habitudes locales à détruire et reconstruire, ou devenir une des innombrables petites mains des grands groupes.

« ELLE VIENT D’UNE FAMILLE DE SAMOURAÏS DU CÔTÉ DE SA MÈRE, ÇA EN DIT LONG SUR SA FORCE. SON FÉMINISME, ELLE NE L’EXPRIME PAS PAR LA PAROLE, MAIS PAR L’EXEMPLE. » LISA PHILLIPS, DIRECTRICE DU NEW MUSEUM DE NEW YORK

Après avoir fait ses armes pendant huit ans chez le célèbre Toyo Ito, Sejima décide de fonder son agence en 1987, profitant d’une loi sur la parité dans l’emploi promulguée un an plus tôt. A 30 ans, elle fait un choix audacieux dans la société nippone : pas de mari, pas d’enfants. « Elle vient d’une famille de samouraïs du côté de sa mère, ça en dit long sur sa force, rappelle Lisa Phillips, directrice du New Museum de New York. Son féminisme, elle ne l’exprime pas par la parole, mais par l’exemple. » Et par des signes extérieurs qui ne trompent pas, comme ses vêtements invariablement griffés Comme des garçons et Prada… Deux marques créées par des femmes de caractère.

Dans les années 1980 et 1990, alors qu’elle fait ses débuts, le Japon vit un élan créatif, poussé par un boom immobilier. Dans le monde entier s’exportent autant des baladeurs bon marché que la mode déstructurée d’Issey Miyake et de Yohji Yamamoto.

Mais le succès de Kazuyo Sejima n’arrivera que plus tard, après l’explosion de la bulle économique en 1990, qui mine autant la croissance du pays que ses certitudes. En 1995, l’année du tremblement de terre dévastateur de Kobe et de l’attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo, alors que le Japon semble à genoux, elle fonde avec l’un de ses anciens collaborateurs, Ryue Nishizawa, de dix ans son cadet, l’agence Sanaa (acronyme de Sejima and Nishizawa and Associates). Elle croit suffisamment en cet architecte talentueux pour lui confier la conception de sa propre maison à Tokyo.

Façades translucides et détails étonnants

Très vite, le duo se trouve un style singulier, fait de façades translucides et de détails étonnants. Ainsi du premier projet qui les a fait connaître à l’international, le Musée d’art contemporain du XXIe siècle ouvert en 2004 à Kanazawa, au Japon. Ils imaginent un bâtiment circulaire comme une soucoupe volante. Et en profitent pour tout bousculer : plutôt qu’une seule entrée, l’agence en conçoit quatre. Au grand dam des conservateurs, ils réduisent également les surfaces d’exposition – à peine 2 000 m2 sur 17 000 m2 – pour ménager des lieux de déambulation.

Chaque membre du tandem a aussi sa propre agence, ce qui les amène parfois à être concurrents dans des compétitions. Mais pour les projets ambitieux et spectaculaires à l’étranger, ils unissent leurs forces au sein de Sanaa, ce qui leur permet de les remporter, parfois de haute lutte.

A La Samaritaine, ils avaient face à eux le géant Herzog & de Meuron, également consulté par le groupe LVMH. Au Louvre-Lens, ils n’étaient pas les favoris de Daniel Percheron, l’ancien président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais, davantage séduit par le projet bétonné de Zaha Hadid.

« C’est Henri Loyrette [alors président-directeur du Louvre] qui a fait pencher le jury en faveur de Sanaa, confie le politique. Il voulait la simplicité banale et lumineuse des Japonais malgré leurs honoraires 22 % plus chers que les autres. »

Quant aux ordonnateurs du Rolex Learning Center à l’Ecole polytechnique de Lausanne, inauguré en 2010, ils ont adoré leur longue onde blanche – un vrai défi technologique : « Ils ont vraiment réussi à faire rêver le jury avec une dimension paysagère qui reflète la forme des montagnes, se souvient le chef de projet Pierre Gerster. Ils étaient tournés sur l’idée des échanges, de la mobilité et du bien-être des étudiants. »

Insondable duo

Impossible de savoir qui fait quoi dans l’insondable duo Sanaa. « Les gens disent souvent qu’on est très différents l’un de l’autre, que je suis plus intuitive, que lui est plus théorique, mais rien n’est figé, les rôles peuvent changer », dit Kazuyo Sejima, sans autre précision.

Une chose est sûre, les deux aiment travailler dans le concret. Adrien Gardère, chargé de la scénographie de la galerie du Temps, cette grande salle sans cloison traversant cinq mille ans d’histoire au Louvre-Lens, se souvient ainsi d’une de leurs rencontres à Tokyo, où il expliquait ses avancées avec une projection 3D sur grand écran. « Ils sont restés silencieux, pas un mot ! », raconte-t-il. Le lendemain matin, la 3D avait été transformée en maquette. Et là, les discussions ont vraiment commencé.

« Sejima et Nishizawa ont besoin d’un rapport physique à l’espace », résume Adrien Gardère. Leur méthode ? Une longue conversation à bâtons rompus – parfois enflammée – jusqu’à ce que les deux visions s’accordent.

« Sejima met sur la table des idées dingues, pousse le bouchon très loin, à la manière d’une artiste, et Nishizawa les met en forme », croit savoir un proche. « Nishizawa est plus sport, hors cadre ; elle est plus classique, plus conservatrice », rapporte au contraire un ancien collaborateur. Nishizawa préfère s’effacer derrière son associée. « Dans l’architecture de Sejima-San, la structure vient en premier, nous répond-il dans un courriel laconique. Elle sait traduire la complexité en une architecture simple, bonne. »

Réputée très dure

Une bonne architecture ? « Celle qui permet aux gens d’être libres », estime l’intéressée. Une liberté qui se travaille jour et nuit, dans les avions, les rencontres avec les commanditaires ou les heures passées à l’agence Sanaa, regroupée avec les studios indépendants de Sejima et Nishizawa dans un même hangar à Tokyo. Soit une cinquantaine d’employés et une armée de stagiaires prêts à cravacher sans compter leurs heures, parfois jusqu’à l’aube.

Sejima est réputée très dure, contrôlant tout, de sa communication jusqu’au défraiement de ses équipes.

« C’est la même structure féodale, presque monastique, de travail que dans le théâtre nô, avec d’un côté les maîtres, et de l’autre, les apprentis qui ont l’honneur de travailler pour eux, explique un proche. De l’extérieur, on trouve ça atroce, mais ils n’arriveraient jamais à ce degré de perfection sans cette hiérarchie. » « L’organisation est plutôt horizontale, pondère un collaborateur. Ils laissent pas mal de responsabilités aux jeunes. » « Il n’y a pas de peur, de chefs et sous-chefs, mais une possibilité de travailler en direct avec les associés », ajoute l’architecte Marc Dujon, qui, après quatre ans passés dans l’agence, préfère se souvenir des petites marques d’attention de Sejima.

« RÂLER, C’EST TRÈS FRANÇAIS, SEJIMA ET NISHIZAWA NE SE BRAQUENT PAS, ILS GARDENT LA TÊTE FROIDE. » MARC DUJON, ARCHITECTE

S’il n’y a pas de place ni de temps chez Sanaa pour la vie privée, il n’y en a pas non plus pour le psychodrame. Même lorsque les projets semblent enlisés, comme ce fut le cas au début du chantier de La Samaritaine. « Râler, c’est très français, Sejima et Nishizawa ne se braquent pas, ils gardent la tête froide », remarque Marc Dujon. Et d’ajouter : « Chez Sanaa, il n’y a jamais rien d’acquis, on se demande tout le temps quelles autres solutions sont possibles. »

Ainsi Catherine Mosbach, qui a conçu le parc du Louvre-Lens, rapporte que quinze jours avant le rendu du concours, Sanaa avait changé le projet du tout au tout. « La moitié de mon équipe voulait démissionner », se souvient-elle. Au bout de quarante-huit heures, la paysagiste a fini par comprendre le sens de cette volte-face. « Avant, le projet ressemblait à une forme abstraite qui flottait, une île dans une île, explique-t-elle. Mais, après réflexion, ils ont étiré le bâtiment sur toute la longueur du site, pour créer une partition commune entre l’architecture et le paysage. » L’osmose s’est nouée sans mots, de manière presque magique. La méthode indéfinissable de Sanaa.

« Avec Sejima, on se comprenait sans se parler : tout était clair, sans ambiguïté, ni hésitation », salue également Lisa Phillips du New Museum. Mais ces éloges ne peuvent masquer une propension à ne jamais lâcher un pouce de terrain, sauf au prix de longues négociations. Ainsi, au Louvre-Lens, c’est la mort dans l’âme, et après un bras de fer avec les chefs de département du musée, que les deux architectes ont accepté une discrète frise chronologique dans la galerie du Temps. « Leur seule concession », rapporte Françoise Mardrus, directrice de la recherche et des collections au Louvre.

A La Samaritaine, LVMH les a contraints à renoncer à un énorme mur en aluminium, jugé trop salissant. « Mais ils ne sont jamais têtus pour rien », tempère Jean-Jacques Guiony, PDG de La Samaritaine. Et celui qui est également directeur financier de LVMH de raconter comment, pendant huit mois, le duo a pinaillé sur la forme d’une platine de fixation, quasi invisible à l’œil nu, supportant la façade en verre. Jusqu’à obtenir gain de cause. Sejima-San est peut-être énigmatique, elle est surtout coriace.

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21 octobre 2019

Livre : « Mein Kampf » d'Adolf Hitler bientôt réédité en France

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Mein Kampf (« Mon combat »), sombre ouvrage de propagande d’Adolf Hitler, sera republié en France dès 2020 par les éditions Fayard. Au texte original traduit en français s’ajouteront les remarques critiques d’une quinzaine de chercheurs et historiens.

Incarcéré à la prison de Landsberg en 1924 après le putsch raté de Munich, le dictateur le plus tristement célèbre de l’histoire récente de l’humanité a alors commencé l’écriture de ses pensées totalitaires, dont sa haine des juifs, ses théories sur la supériorité de la race aryenne et l’élargissement du « Lebensraum » (espace vital) allemand.

Annoncée en 2015, cette réédition avait suscité une vive polémique. En Allemagne, l’édition commentée des écrits du Führer, parue en 2016, s’était écoulée à plus de 85 00 exemplaires en moins d'une année.

21 octobre 2019

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21 octobre 2019

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21 octobre 2019

La Bourse de Commerce-Pinault Collection sera inaugurée en juin 2020 à Paris

Confiés à l’architecte japonais Tadao Ando, les travaux de restauration et de reconversion de l’ancienne halle aux blés se poursuivent depuis 2017 pour créer le nouvel écrin de la collection d'art contemporain de François Pinault.

Vous n’aurez bientôt plus besoin de courir à Venise ou de guetter les expositions hors les murs de la collection Pinault. La Bourse de Commerce-Pinault Collection, nouveau haut lieu de l’art contemporain à Paris, ouvrira ses portes au public à la mi-juin 2020 et montrera les œuvres rassemblées depuis une quarantaine d’années par l’homme d’affaires, mécène et grand collectionneur François Pinault. Classé Monument historique, l’édifice construit au XVIIIe siècle par Nicolas Le Camus de Mézières, puis transformé en bourse de marchandises par Henri Blondel (1821-1897), fait l’objet de travaux de restauration et de réaménagement depuis 2017. C’est l’architecte japonais Tadao Ando, déjà sollicité par François Pinault à Venise pour la rénovation du Palazzo Grassi et la reconversion de la Punta Della Dogana, qui est en charge du projet, lequel allie respect du bâtiment classique et geste minimaliste. Parmi les aménagements récemment dévoilés à la presse, le plus remarquable est sans doute ce monumental cylindre en béton brut (9 m de haut pour un diamètre de 29 m) créé dans l’espace central de la rotonde, ancien centre névralgique du commerce parisien devenu ainsi un espace abstrait dédié à la délectation esthétique. À l’issue des travaux, la Ville de Paris réalisera quelques aménagements avant de présenter le nouveau musée aux visiteurs. Avec ses 7 700m² de surface accessible au public, dont 3 000 m² de salles d’exposition, la Bourse de Commerce-Pinault Collection proposera des accrochages thématiques, des présentations monographiques, des cartes blanches ou encore des performances. Quelques mois après l’inauguration du site à Paris, la collection Pinault s’installera également au Couvent des Jacobins, centre des congrès de Rennes Métropole, durant l’été 2020. Avec l’ancien ministre Jean-Jacques Aillagon au commissariat, l’exposition présentera des œuvres sur le thème « autour du noir et blanc ». Agathe Hakoun

20 octobre 2019

CHRISTO : projet 2020 - Emballer l'Arc de Triomphe

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