Standard & Poor's dégrade la note souveraine de la France
L'agence de notation financière Standard & Poor's a décidé de retirer à la France son triple "A", selon une source gouvernementale européenne citée par l'AFP. Une décision qui a creusé les pertes de l'ensemble des Bourses européennes.
AFP - Les Bourses européennes sont passées brusquement dans le rouge vendredi après-midi, après des informations évoquant un abaissement imminent de la note de plusieurs pays de la zone euro par l'agence de notation Standard & Poor's. A 15H45 GMT, la Bourse de Paris baissait de 1,05%, Francfort de 1,47%, Londres de 1,18%, Milan de 1,98% et Madrid de 0,36%. L'agence de notation a décidé de retirer à la France sa note d'excellence triple A, mais a maintenu les AAA de l'Allemagne, des Pays-Bas et du Luxembourg, a déclaré à l'AFP une source gouvernementale. "La France perd son triple A", a déclaré cette source sous couvert de l'anonymat, ajoutant que d'autres pays allaient sans doute subir le même sort. L'agence a informé ces gouvernements de sa décision, selon la source. "C'est sur ces informations que le marché décroche", a expliqué un opérateur de Bourse. "Cela semble possible. Un certain nombre de pays européens, mais pas l'Allemagne, pourraient" voir leur note abaissée, renchérit Arnaud de Champvallier, directeur de la gestion chez Turgot Asset Management. A l'instar des Bourses, l'euro chutait, tombant à son plus bas niveau depuis août 2010 face au dollar. Vers 15H20 GMT, l'euro valait 1,2638 dollar, un nouveau plus bas en plus de 16 mois. La menace de Standard & Poor's plane au-dessus des marchés depuis que l'agence de notation a averti le 5 décembre qu'elle pourrait rapidement abaisser la note de plusieurs pays, dont la France. S&P s'est refusée vendredi à tout commentaire au sujet des informations faisant état de l'abaissement imminent de la note de plusieurs pays de la zone euro. Autre sujet d'inquiétude, les négociations entre la Grèce et ses banques créancières sur l'effacement partiel de la dette du pays semblent au point mort.
Les banques ont annoncé vendredi qu'elles suspendaient leurs négociations avec Athènes, jugeant qu'elles "n'ont pas abouti à une réponse constructive de la part de toutes les parties", selon leur association, l'Institut de la finance internationale (IIF).
Les négociations entre la Grèce et ses banques créancières traversent un état de tension "extrême", a indiqué à l'AFP une source proche des négociations.