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Jours tranquilles à Paris
9 janvier 2019

«Gilets jaunes»: L'ancien ministre Luc Ferry préconise de tirer sur les manifestants

luc ferry

VIOLENCES. L’ancien ministre a trouvé une « solution » contre les violences dans les manifestations de « gilets jaunes »... Faire usage des armes pour répondre à la violence des manifestants. C’est la proposition du philosophe Luc Ferry face aux violences commises par des « gilets jaunes », a relevé  Ouest-France. L’ancien ministre de Jacques Chirac est l’éditorialiste de l’émission « Esprits Libres » sur Radio Classique. « Évidemment qu’on est tous contre les violences mais ce que je ne comprends pas c’est qu’on ne donne pas les moyens aux policiers de mettre fin à ces violences », a déclaré Luc Ferry ce mardi. Face aux risques de dérives, Luc Ferry argumente : « Et alors ? Écoutez franchement, quand on voit des types qui tabassent à coups de pied un malheureux policier qui est par terre. Qu’ils se servent de leurs armes une bonne fois. Ça suffit ! ».

« Retourner devant les électeurs »

Un soutien inconditionnel aux forces de l’ordre, après la publication de plusieurs vidéos de violences entre manifestants et forces de l’ordre lors de l’acte 8 des manifestations des « gilets jaunes ». « On a la quatrième armée du monde [la 5e en réalité], elle est capable de mettre fin à ces saloperies », remarque-t-il.

Luc Ferry s’est emporté contre les manifestants violents. « Ces espèces de nervis, ces espèces de salopards d’extrême droite, d’extrême gauche et des quartiers qui viennent taper du policier, ça suffit ». Le philosophe estime que le Grand débat national ne servira à rien. « C’est une tentative désespérée de régulation démocratique », explique-t-il. « Le problème c’est que c’est un mouvement qui a suscité l’adhésion de 80 % des Français. Quand on en arrive là, il faut retourner devant les électeurs », assure l’ancien ministre de l’Education nationale. Luc Ferry s’est également opposé au référendum d’initiative citoyenne, lui préférant les élections. « C’est ce qui compte dans une démocratie », a-t-il précisé.

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31 décembre 2018

Marguerite Duras

26 décembre 2018

Faites le bon choix !

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24 décembre 2018

Réflexion

banquier

19 décembre 2018

Créativité

einstein

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19 décembre 2018

Les violences contre les journalistes repartent à la hausse en 2018

Plus de la moitié des journalistes tués ont été « sciemment visés et assassinés », à l’instar de l’éditorialiste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul le 2 octobre.

Après trois années de baisse, les violences contre les journalistes sont reparties à la hausse en 2018, avec 80 journalistes tués à travers le monde, selon le bilan annuel de Reporters sans frontières (RSF) publié mardi 18 décembre. En 2017, 65 journalistes avaient été tués pour avoir exercé leur mission d’information.

Parmi les victimes cette année, 63 journalistes professionnels, soit une hausse de 15 %, treize non professionnels (contre sept en 2017) et quatre collaborateurs de médias, souligne l’ONG basée à Paris, déplorant une violence « inédite » contre les reporters. Au total, plus de 700 journalistes professionnels ont été tués ces dix dernières années, selon RSF.

Violences démultipliées

Plus de la moitié de ceux qui sont morts dans l’exercice de leur fonction ont été « sciemment visés et assassinés », à l’instar de l’éditorialiste saoudien Jamal Khashoggi, tué au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul (Turquie) le 2 octobre, et du journaliste slovaque Jan Kuciak, mort le 21 février.

« La haine contre les journalistes proférée, voire revendiquée, par des leaders politiques, religieux ou des “businessmen” sans scrupule a des conséquences dramatiques sur le terrain et se traduit par une hausse inquiétante des violations à l’égard des journalistes », déplore Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.

« Démultipliés par les réseaux sociaux, qui portent à cet égard une lourde responsabilité, ces sentiments haineux légitiment ces violences et affaiblissent, un peu plus chaque jour, le journalisme et, avec lui, la démocratie », s’inquiète-t-il, cité dans un communiqué.

L’Afghanistan, le plus meurtrier

Les victimes sont majoritairement des hommes (77 pour trois femmes), travaillant localement (75 journalistes locaux et cinq étrangers). C’est l’Afghanistan qui a été le pays le plus meurtrier pour les journalistes cette année avec quinze tués, détrônant la Syrie qui occupait cette place depuis 2012 et reste le deuxième pays le plus dangereux avec onze reporters tués.

Le 30 avril, un double attentat à Kaboul a causé la mort de neuf journalistes, parmi lesquels le photographe de l’AFP Shah Marai Fezi et des reporters de Radio Free Europe et Tolo News. Cet attentat est le plus important commis contre des journalistes depuis le massacre de Maguindanao en 2009 aux Philippines, dans lequel au moins trente-deux avaient été tués.

Autre fait notable pour RSF, près de la moitié des journalistes se sont fait tuer dans des pays en paix, comme le Mexique (neuf reporters assassinés, troisième pays le plus dangereux), l’Inde (six morts) et les Etats-Unis (six morts) qui font leur entrée dans ce sombre palmarès après la fusillade sanglante contre la rédaction du Capitol Gazette.

Hausse des détentions

Par ailleurs, le nombre de journalistes détenus dans le monde est lui aussi en hausse, souligne RSF : 348 contre 326 en 2017 (+ 7 %), une augmentation qui concerne particulièrement les non professionnels.

Cinq pays détiennent à eux seuls plus de la moitié des reporters emprisonnés : l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Egypte, la Turquie et la Chine, plus grande prison de journalistes du monde avec soixantes détenus, dont les trois quarts sont des non-professionnels.

« Avec le durcissement de la réglementation concernant Internet, ces journalistes sont emprisonnés, dans des conditions souvent inhumaines, pour un simple post ou un billet d’information sur les réseaux sociaux ou une messagerie privée », regrette l’ONG.

Le nombre d’otages a lui aussi augmenté de 11 % avec soixante journalistes captifs à ce jour contre cinquante-quatre en 2017. Cinquante-neuf d’entre eux sont retenus au Moyen-Orient (Syrie, Irak et Yémen). Parmi eux, six sont des étrangers.

Enfin, RSF a enregistré trois nouveaux cas de journalistes disparus au cours de l’année, deux en Amérique latine et un en Russie. RSF considère qu’un reporter est porté disparu lorsqu’il n’y a pas suffisamment d’éléments pour déterminer s’il a été victime d’un homicide ou d’un enlèvement, et qu’aucune revendication crédible n’a été diffusée.

14 décembre 2018

«Je suis mort il y a quinze ans»: Jean-Louis Trintignant évoque la mort de sa fille

jean

« Je suis mort il y a quinze ans », confie Jean-Louis Trintignant sur France Inter ce mardi. Invitée de la matinale à l’occasion du spectacle Trintignant Mille Piazzolla, le comédien de 88 ans a évoqué sa fille, Marie Trintignant, morte en 2003 sous les coups de son compagnon, Bertrand Cantat.

Jean-Louis Trintignant : "La mort est partout dans le spectacle. Il faut en parler, il ne faut pas en faire quelque chose de secret de mystérieux. Moi j’espère qu’on dormira mais je n’en suis pas sûr. Je l’avoue, j’ai peur de la mort." 

« J’ai peur de la mort »

« Il y a quinze ans que ma fille et morte et c’est vrai que c’est la chose la plus importante de ma vie, a-t-il expliqué. La mort est partout dans le spectacle. Il faut en parler, il ne faut pas en faire quelque chose de secret, de mystérieux. Moi j’espère qu’on dormira mais je n’en suis pas sûr. J’ai peur de la mort ».

Pour ses 88 ans, il est de retour sur scène jusqu’au 22 décembre au théâtre de la porte Saint Martin à Paris. Il joue Trintignant Mille Piazzolla, un spectacle qui mêle poésie et musique.

12 décembre 2018

Esprit es-tu là ?

esprit

21 novembre 2018

La lettre politique de Laurent Joffrin : Féminisme et intégrisme musulman

Neuf militantes féministes saoudiennes, si l’on en croit Amnesty International et le Monde, emprisonnées depuis plusieurs mois, ont été torturées à l’électricité et battues à coups de fouet, au point que plusieurs d’entre elles en gardent de graves stigmates physiques. Voilà qui en dit long sur la réalité de la libéralisation décrétée dans le royaume par le prince Mohammed Ben Salmane, dit «MBS», qui avait suscité l’enthousiasme de nombre de commentateurs en autorisant – audace folle – les femmes saoudiennes à conduire leur voiture. Il semble que ces féministes avaient eu le front de prendre au mot le cours nouveau de la politique du royaume, de conduire effectivement une voiture, et de réclamer d’autres mesures d’adoucissement du sort des femmes dans cette monarchie du Golfe.

Comment mieux dire que cette libéralisation avait surtout une visée extérieure – améliorer quelque peu l’image de l’Arabie Saoudite auprès de ses alliés occidentaux - et était subordonnée à une condition stricte : qu’aucune militante ne vienne, au sein du royaume, s’appuyer sur elles pour promouvoir leurs revendications ? Autant que l’affaire Khashoggi, ce journaliste assassiné à Istanbul dans les locaux de l’ambassade saoudienne, cette information vient relativiser le modernisme soi-disant débridé dudit MBS.

Au Pakistan, Asia Bibi, la paysanne chrétienne condamnée à mort pour blasphème, puis innocentée par la Cour suprême, doit toujours se terrer pour échapper aux menaces d’assassinat proférées par un puissant groupe intégriste. Les autorités la protègent (après l’avoir enfermée à tort pendant huit ans), mais le risque d’assassinat demeure. Asia Bibi a demandé par l’intermédiaire de sa famille à être recueillie en Grande-Bretagne ou au Canada. Le Premier ministre canadien a répondu par l’affirmative (encore faut-il qu’elle puisse sortir de son pays), mais le gouvernement britannique est resté sourd à cette supplique. Il semble que Theresa May et ses ministres ne soient guère pressés d’accueillir la jeune femme, en raison des risques d’attentat qui pourraient survenir en Grande-Bretagne à l’instigation de ce groupe extrémiste. Ainsi les fanatiques pakistanais réussissent à intimider un grand pays occidental par ailleurs très souci eux de sa souveraineté.

Deux informations parmi beaucoup d’autres qui traduisent la condition subie par les femmes, à des degrés divers, dans de nombreux pays musulmans (pas tous, fort heureusement). Curieusement, les organisations féministes musulmanes en France et les intellectuels qui les soutiennent au nom de «l’intersectionnalité des luttes», sont à notre connaissance étrangement muets sur ces pratiques moyenâgeuses. Seules les organisations de défense des droits humains, comme Amnesty, ont pris fait et cause pour ces victimes de l’intégrisme. «L’intersectionnalité», mot compliqué, veut dire qu’il faut défendre en priorité les femmes «racisées», c’est-à-dire membres de telle ou telle minorité visible, en butte à une double discrimination, comme femme et comme membre d’une minorité culturel le ou ethnique. Manifestement, les femmes opprimées en pays musulman par l’obscurantisme intégriste intéressent moins. Il ne reste pour s’en occuper que les ONG platement universalistes, qui pensent, avec un affligeant conformisme, que les droits des individus doivent être les mêmes partout.

21 novembre 2018

Jeff Koons et les pirates de l’imagerie populaire

Par Philippe Dagen, critique d’art au « Monde »

En condamnant, le 8 novembre, l’Américain pour la contrefaçon d’une publicité, la justice française ouvre la porte à la censure de tous les artistes « appropriationnistes », estime Philippe Dagen, critique d’art au « Monde ».

La justice française n’aime pas Jeff Koons. Le tribunal de grande instance de Paris l’a condamné, le 8 novembre, pour la contrefaçon d’une publicité publiée en 1985 pour les vêtements Naf-Naf. Elle montre une femme allongée sur le dos dans la neige, à laquelle porte secours un cochon transformé en saint-bernard, un tonnelet autour du cou.

cochon

L’image, intitulée Fait d’hiver et dont l’auteur se nomme Franck Davidovici, renvoie au nom de la marque, celui de l’un des trois petits cochons inventés par Disney en 1933 – donc un emprunt. La sculpture de Koons, de 1988, figure le cochon et son tonnelet autour du cou, aussi orné d’un collier de fleurs. Il approche d’une jeune femme dont les seins imposants tendent une résille noire à larges mailles. Elle a de larges lunettes sur le front. Un pingouin phallique assiste à la scène. Il n’apparaît pas dans la publicité, ni les seins nus ni les fleurs.

Néanmoins, selon le tribunal, l’œuvre reprend trop d’éléments du cliché : « La contrefaçon est donc constituée. » L’artiste, sa société, le Centre Pompidou, qui a brièvement exposé l’œuvre en 2014, et l’éditeur Flammarion ont été condamnés à verser 148 000 euros au plaignant, qui s’est vu refuser la confiscation de l’œuvre.

En mars 2017, le tribunal a déjà considéré que Naked, sculpture de Koons de 1988, contrefaisait Enfants, image du photographe Jean-François Bauret captée en 1970 et publiée en carte postale en 1975 : 40 000 euros de dommages et intérêts. La situation est la même : des similitudes flagrantes dans les positions, des différences tout aussi flagrantes entre des clichés en noir et blanc et des sculptures polychromes. Dans Enfants, les deux jeunes modèles se tiennent par la main. Dans Naked, le garçon offre à la fille un bouquet.

Logique juridique contre logique artistique

Ces similitudes constitueraient donc le délit de contrefaçon. Elles ne sont en rien dissimulées par l’artiste. Tout au contraire, elles sont délibérées : c’est le principe même à l’origine de Fait d’hiver et de Naked.

Ces deux pièces appartiennent à la série intitulée « Banality » – ce qui est tout aussi explicite. Dans cette série se trouvent les sculptures Buster Keaton, Pink Panther ou Michael Jackson and Bubbles, qui reprennent des images de l’acteur comique, de la créature de dessins animés et de la pop star. Elles seraient donc attaquables, selon la logique juridique.

Mais il y en a une autre : une logique artistique et sociologique. Ces images ont été choisies pour leur banalité, parce qu’elles ont été diffusées à des millions d’exemplaires et sont donc symptomatiques de la société qui les produit et les consomme : échantillons représentatifs.

Il en est de même de Fait d’hiver, dont l’image originelle est lestée d’allusions sexuelles triviales, et d’Enfants, qui est une image édénique non moins stéréotypée. Le dessein de Koons étant de mettre en évidence qu’il s’agit d’archétypes, il faut que l’œuvre ressemble au cliché dont elle exagère les sous-entendus.

Ce procédé s’appelle « appropriationnisme ». Le mot et la pratique sont apparus aux Etats-Unis à la fin des années 1970. Il suffit de se reporter à n’importe quelle analyse du postmodernisme pour l’apprendre.

On distingue l’appropriation de références artistiques de celle qui se saisit des représentations triviales. La première a pour principales figures Sherrie Levine, Elaine Sturtevant et Mike Bidlo. Levine « refait » des photographies de Walker Evans ou de Fountain, de Marcel Duchamp. Sturtevant « refait » Warhol, Johns ou Duchamp, dont elle recommence les ready-made. Bidlo « refait » les toiles de Matisse, Picasso, Léger ou Pollock et les installations de Warhol. Contrefaçons ?

Images exemplaires

Le second appropriationnisme s’empare des images produites par les industries des loisirs et de la publicité. Ses tenants les plus connus sont Koons et Richard Prince.

Ce dernier a fait sienne l’iconographie du cigarettier Marlboro : cow-boys à manteaux longs, chapeaux Stetson, couchers de soleil et étalons. Il s’en sert pour ce qu’elle affiche : le stéréotype le plus commun du mâle nord-américain. Il se saisit aussi des couvertures de romans de gare des années 1970 avec pour héroïnes des infirmières et en fait sa série « Nurses ». Les clichés Marlboro et les illustrations de ces romans ont des auteurs. Prince contrefait-il leurs travaux ou les élucide-t-il ? Sa méthode est identique à celle que Koons applique dans « Banality ». La justice française devrait donc interdire toute exposition d’œuvres appropriationnistes, par souci de cohérence.

Elle devrait alors ne pas s’en tenir là. De très nombreuses œuvres du pop art fonctionnent par la reprise explicite d’une image commerciale, qui a eu elle aussi son ou ses auteurs. Le graphisme spécifique de Coca-Cola, ceux des étiquettes des boîtes de soupe Campbell et des savons Brillo ont été reproduits à des milliers d’exemplaires par Warhol. L’artiste s’est emparé de ces produits emblématiques des Etats-Unis des années 1960 parce qu’ils étaient exemplaires, comme l’était le visage de Marilyn Monroe.

Pour cette même raison sociologique, Roy Lichtenstein s’est emparé des planches des auteurs de comics. Leurs noms sont connus – Tony Abruzzo ou Jerry Grandenetti –, et les pages à partir desquelles Lichtenstein a travaillé identifiées depuis longtemps. En Europe, Martial Raysse s’est approprié Cranach et Ingres, et Alain Jacquet les logos de Michelin, Shell et Pathé-Marconi.

Serait-il désormais délictueux d’exposer ces artistes ? Question que l’on voudrait croire absurde. Si ce n’est qu’en 2014, lors de la rétrospective Jeff Koons, le Centre Pompidou avait préféré ne pas exposer Naked et que le prêteur de Fait d’hiver avait fait retirer l’œuvre de l’exposition : ce qui s’appelle de l’autocensure.

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