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Jours tranquilles à Paris
30 janvier 2020

Ce que MeToo a changé dans la mode

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Article de Alice Pfeiffer

Dans la foulée du mouvement de libération de la parole contre le harcèlement sexuel et les normes imposées, l'industrie de la mode commence à remettre en question son fonctionnement. De quoi faire bouger les lignes dans un milieu aux fondations sexistes.

Un tag aura suffi à soulever un tollé. Kim Kardashian poste un portrait d’elle et de sa fille North sur Instagram, où elle crédite l’auteur du cliché, Mario Testino. Le hic ? Ce photographe a récemment été au cœur d’un scandale puisqu’il est accusé, comme ses collègues Bruce Weber et Terry Richardson, d’abus sexuels à répétition sur des mannequins.

Des plaintes et accusations de victimes qui ont mené Condé Nast, le groupe de presse qui édite Vogue, à cesser toute collaboration avec eux. Quant à la starlette des internets, Diet Prada (compte Instagram qui passe la mode au crible) l’accuse de soutenir Testino, “ce qui discrédite les expériences des victimes et autorise potentiellement plus de comportements abusifs”.

Si le cinéma a été le point de départ du mouvement MeToo, c’est au tour du milieu fermé de la mode de dévoiler les abus qui lui sont propres. L’actrice et mannequin Kate Upton accuse le pdg de la marque Guess, Paul Marciano, de harcèlement ; la top Sara Sampaio dévoile la décision du magazine Lui de publier des photos d’elle nue sans son consentement ; le label Lululemon annonce la démission de son directeur Laurent Potdevin, car il “n'a pas été à la hauteur de (se) normes de conduite”.

Des exemples tristement peu surprenants pour les initiés. “Quand j'ai débuté dans la mode il y a treize ans, tout le monde était parfaitement au courant que certains photographes agressaient les mannequins, mais les chef·fes de rubrique mode et les directeur·rices de casting les envoyaient quand même ; ils préféraient préserver leurs amitiés et leurs liens privilégiés que la sécurité des modèles”, note Marta Represa, critique de mode pour le magazine en ligne Nowfashion.

Une histoire d’abus

L’oppression sexuelle est ancrée dans l’histoire de la mode et se retrouve au cœur des tendances ces dernières décennies. On pense à la vague porno chic des années 1990, à la campagne Gucci de 2003, où une mannequin laissait apparaître des poils pubiens taillés en "G", ou encore aux campagnes American Apparel inspirées de films X amateurs, où des jeunes femmes posaient les cuisses écartées ou à quatre pattes pour accompagner des jeux de mots potaches.

“De nombreux aspects de la mode actuelle jouent sur une culture d'objectification et d’exploitation, ce qui a flouté les frontières entre l’acceptable et ce qui est toléré. Le comportement de prédateur fait partie intégrante du système, qui rapproche de très jeunes femmes et des hommes dangereux en puissance”, souligne Morwenna Ferrier, rédactrice de mode pour The Guardian.

Récemment, plus de cent mannequins ont signé la pétition du syndicat de mannequins Model Alliance appelant Victoria’s Secret, connue pour ses shows hypersexualisés, à rejoindre la lutte contre le harcèlement sexuel, le viol et le trafic de mannequins. Si bien que, fin 2019, la marque de lingerie olé olé a annoncé qu’elle annulait son show annuel pour faire “évoluer son marketing”.

Il était temps : en 2018, le directeur marketing Ed Razek décrétait ainsi qu’il ne casterait jamais une mannequin transgenre et insistait sur le fait que son public n’avait aucun intérêt pour les mannequins grande taille. A l’heure du mouvement body positive et de la prise de conscience sur le sujet de la diversité hors des carcans sexistes classiques, une grande partie de l’industrie semble néanmoins encore avoir du chemin à parcourir.

Mode Post #MeToo

Pourtant, à travers ses créations mêmes, le luxe commence à prendre la parole. Pour l’hiver 2019, Dior dévoilait un pull arborant le slogan “C’est non, non, non et non !”, en rappel à l’importance du consentement trop souvent ignoré. Selon The Guardian, on peut désormais parler d’une mode post-Me Too, d’un refus des codes obéissant au male gaze, ce regard masculin omniprésent, pour des coupes et une intellectualisation d’une esthétique égalitaire.

L’empire de l’éphémère serait, selon Alice Litscher, professeure à l’Institut français de la mode (IFM), symbolique d’une histoire d’oppression sociale. Si la mode est le miroir des mouvances et des maux de l’époque où elle s'inscrit, il n'est donc pas étonnant qu'une longue histoire d’abus continue d’être écrite. “La mode est concomitante d’un patriarcat capitaliste, elle s'appuie sur un ensemble de normes qui définissent le masculin et le féminin, qui est précisément ce que fait le patriarcat : une fabrique des normes hiérarchiques et abusives qui n’ont rien de naturel.”

Pour Alice Litscher, le changement se fait particulièrement sentir auprès de jeunes marques qui allient une philosophie en interne à une vision esthétique se libérant d’un système binaire et sexiste. Eckhaus Latta, Etudes, Koché, pour ne citer qu’elles, délivrent un regard éduqué et féministe sur les corps – de vrais manifestes pour une mode plus juste. Espérons un effet boule de neige.

Illustration : Capture d'écran du compte Instagram de Dolly Parton

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29 janvier 2020

Free Nipples

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29 janvier 2020

Vanille

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En France, le sexe conventionnel a beaucoup été qualifié de « à la papa ». C’était avant que les darons ne deviennent des objets sexuels convoités (du dadbod, avec sa petite bedaine, au DILF, le Dad I’d like to fuck) ! Heureusement, un nouveau mot est arrivé : vanille. Est vanille toute sexualité ne comportant aucune bizarrerie ni contrainte, type domination, douleur, fétichisme ou jeu de rôle.

Cette appellation tire son origine (contrôlée) de l’univers des crèmes glacées : la vanille est basique, ne demande pas de palais éduqué… mais parade au sommet des parfums préférés des Français avec 19 % d’adeptes, devant le chocolat (Harris Interactive, juillet).

Une personne peut être vanille, une pratique aussi. Dans les deux cas, l’expression est péjorative : c’est le goût de la masse, industriel, pour les personnes dénuées d’imagination et d’aventure… contrairement aux amateurs de curiosités et autres sex-gourous qui se vantent d’incarner le bon goût. D’ailleurs, à de rares exceptions près, seules les personnes non vanille utilisent le mot « vanille » – en connaître l’existence est une gourmandise d’initiés.

Le problème consiste alors à se mettre d’accord sur les conventions : si les donjons et autres rêves de cuir sont unanimement considérés comme non vanille, que dire des mots salaces ? Des griffures ? De la pénétration anale ? Où commence le royaume rhum-raisin ? Par chance, l’étymologie vient à notre rescousse : la vanille est issue du latin vagina, la « gaine », qui donnera vagin au XVIIe siècle. Sans surprise, le sexe à la papa est donc celui qui sert à faire les bébés.

28 janvier 2020

Mimi Haleyi témoigne au procès Weinstein : « Chaque fois que j’essayais de me relever, il me repoussait »

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Ancienne assistante de production, la quadragénaire a raconté au tribunal de Manhattan la soirée de juillet 2006 pendant laquelle elle accuse le producteur de l’avoir agressée sexuellement.

L’une des deux victimes pour lequel Harvey Weinstein est poursuivi devant le tribunal de Manhattan a raconté, lundi 27 janvier, comment elle avait été agressée sexuellement dans une chambre d’enfant de l’appartement du producteur hollywoodien, à New York.

Si plus de 80 femmes ont accusé le magnat du cinéma de les avoir harcelées ou agressées sexuellement, Harvey Weinstein, qui affirme que ses relations sexuelles étaient toutes consenties, n’est poursuivi devant un tribunal pénal new-yorkais que par deux femmes. L’une d’elles est l’ancienne assistante de production Mimi Haleyi, qui affirme avoir été agressée sexuellement en juillet 2006.

Lundi, au quatrième jour des débats, la quadragénaire a livré sa version de cette soirée dans l’appartement d’Harvey Weinstein, à SoHo, où lui avait demandé de venir le producteur pour le saluer. Elle a décrit un homme affable, se transformant d’un coup, sans signe avant-coureur. « Il m’embrassait et me tripotait », s’est-elle souvenue.

« J’ai fermé mon esprit »

Une fois debout, « je marchais en reculant parce qu’il me poussait avec son corps », a-t-elle poursuivi. Acculée, elle a raconté s’être retrouvée dans une chambre d’enfants, avec des dessins accrochés au mur. « Durant tout ce temps, je lui ai exprimé que je ne voulais pas de ça. » Le producteur l’a poussée sur le lit, et « chaque fois que j’essayais de me relever, il me repoussait », a-t-elle affirmé, laissant échapper des sanglots.

L’un des hommes les plus puissants d’Hollywood lui a alors fait un cunnilingus, après avoir retiré son tampon, a-t-elle raconté. « J’essayais de m’échapper, mais j’ai réalisé que ça ne servait à rien, a-t-elle dit, alors que le producteur pèse environ trois fois son poids. J’ai fermé mon esprit. »

« Je me disais qu’aller voir la police n’était pas une option pour moi », a expliqué cette élégante femme brune, car elle travaillait alors à New York sans visa de travail et risquait l’expulsion des Etats-Unis. Mme Haleyi, qui a changé son nom de famille depuis la publication des premières révélations sur le producteur, a aussi dit craindre cet homme de « pouvoir » et de « contacts ».

Un mail signé « plein d’amour »

Lors du contre-interrogatoire qui a suivi, l’un des avocats de la défense, Damon Cheronis, a produit un courrier électronique envoyé deux ans après environ par Mimi Haleyi à Harvey Weinstein, et signé « plein d’amour ». Avant le procès, la défense avait déjà cherché à discréditer son témoignage en insistant sur le fait que l’ancienne assistante de production avait gardé contact avec le producteur plusieurs années après l’agression supposée.

En cas de condamnation, M. Weinstein, père de cinq enfants et divorcé deux fois, risque la perpétuité. Une condamnation serait une victoire pour le mouvement #metoo : si des dizaines d’hommes de pouvoir ont été accusés d’agressions sexuelles depuis octobre 2017, la quasi-totalité a échappé à des poursuites pénales.

27 janvier 2020

Affaire Grégory : les corbeaux planent toujours sur la Vologne

gregory villemin

Par Stéphanie Marteau - Le Monde

Depuis la sortie de la série documentaire « Grégory » sur Netflix fin novembre 2019, Murielle Bolle, témoin clé de l’affaire, est de nouveau harcelée. Des menaces de mort qui l’ont conduite à porter plainte.

Elle a reçu les premières lettres début décembre 2019, juste avant Noël, avec les premières neiges. Elle s’y attendait. Depuis le début de la diffusion du documentaire Grégory sur Netflix, fin novembre, Murielle Bolle, devenue malgré elle la protagoniste centrale de l’affaire Grégory, sentait l’ambiance s’alourdir dans la vallée des Vosges où elle vit toujours.

La quinquagénaire, jeune grand-mère percluse de douleurs aux jambes, n’a pas Internet, n’a pas regardé la série et ne veut surtout pas la voir. Mais d’autres lui en ont parlé, elle sait qu’elle n’y tient pas le beau rôle. « La rouquine », « la belle-sœur », « la complice » de Bernard Laroche, qui, soupçonné d’avoir enlevé Grégory, fut abattu en 1985 par Jean-Marie Villemin…

Une traque facile

Persuadés qu’elle en sait plus qu’elle ne le dit, les nouveaux corbeaux de la Vologne l’ont, depuis des années, prise en chasse. Une traque facile : Murielle Bolle ne s’est jamais cachée, n’a jamais quitté l’endroit où vit sa famille, n’a jamais teint sa crinière rousse si reconnaissable. Elle a toujours fait ses courses au supermarché du coin, scolarisé ses enfants au village…

« JE VOUS LAISSE PASSER LES FÊTES, MAIS IL N’Y EN AURA PAS D’AUTRES. » LETTRE ANONYME REÇUE PAR MURIELLE BOLLE

Sans surprise, les habituelles lettres ­d’insultes, anonymes, sont arrivées par La Poste, comme à chaque fois que l’affaire revient sous les feux de l’actualité. Puis elle a reçu deux courriers manuscrits, de deux pages chacun, différents des autres. Cette fois, Murielle Bolle a eu peur. Le 21 décembre, elle est allée déposer une plainte à la gendarmerie de Bruyère. « Un certain nombre de détails me font penser que c’est quelqu’un qui me connaît », a-t-elle confié aux enquêteurs. L’auteur mentionne en effet la marque de sa voiture. Il fait allusion au bar d’un village qui lui est coutumier.

« Je vous laisse passer les fêtes, mais il n’y en aura pas d’autres », « En 2020, vous passerez aux aveux », écrit-il. Les deux missives se terminent par le même dessin : un réveil qui fait « tic-toc », censé représenter un compte à rebours. Ce corbeau-là est un familier. Dans la vallée de la Vologne, au cœur des forêts de sapins brumeuses, les fantômes rôdent toujours et ont de la mémoire : les deux lettres de menaces du corbeau saison 2020 adressées à Murielle Bolle ont été envoyées chez Yannick Jacquel, qui fut son compagnon vingt ans durant et avec lequel elle a un garçon.

Or, Yannick est le fils de Roger Jacquel, la première personne que Jean-Marie Villemin avait soupçonnée du meurtre de Grégory. Les premières expertises en écriture désignaient Roger comme le corbeau. Il était lié par sa fille à la famille Villemin, avec laquelle il ne s’entendait pas. Finalement, les expertises avaient été invalidées et Roger Jacquel mis hors de cause.

Un cas irrésolu depuis trente-six ans

La vallée de la Vologne, huis clos hanté depuis trente-six ans par une affaire jamais résolue. À la gendarmerie de Bruyère, où elle s’est rendue ce 21 décembre, Murielle Bolle est d’ailleurs bien connue, généralement accueillie avec des sourires narquois… Il y a un lourd passif entre les militaires du coin et la quinquagénaire. C’est là que le 2 novembre 1984, seule devant les enquêteurs, Murielle Bolle, âgée de 15 ans, avait accusé son beau-frère, Bernard Laroche, d’avoir kidnappé le garçon de 4 ans en sa présence. Mais, quelques jours plus tard, la jeune fille avait fait volte-face, dénonçant les pressions des gendarmes. Elle donnera sa version du déroulement de la garde à vue de 1984 dans son livre, Briser le silence (avec Pauline Guéna, Michel Lafon, 2018).

Depuis cette rétractation, Murielle Bolle n’a plus jamais varié de version, et, le 16 janvier, la cour d’appel de Paris a annulé cette garde à vue. La loi de l’époque ne prévoyait pas de garanties telles que la notification du droit de garder le silence ou la présence d’un avocat. L’annulation de cet élément crucial de la procédure est un coup de plus porté à un dossier où les erreurs se sont accumulées depuis le début. « C’est une décision symbolique », tempère pourtant Me Jean-Paul Teissonnière, l’avocat historique de celle qui fut tour à tour alibi et accusatrice.

Car la chambre de l’instruction de la cour d’appel, en dépit de ses demandes, n’a, en revanche, pas annulé les déclarations que l’adolescente avait faites aux gendarmes avant le début officiel de la garde à vue ni son interrogatoire devant le juge Jean-Michel Lambert, quelques jours plus tard. « Cette décision, Murielle la prend pour ce qu’elle est : elle ne la vit ni comme une ­victoire ni comme une défaite. Et puis, elle est à bout… », confie une amie.

Une vie solitaire

Avant la diffusion du feuilleton de Netflix, Murielle Bolle « commençait pourtant à se reconstruire progressivement après les trois années qui avaient, à nouveau, dévasté sa vie », rappelle maître Teissonnière. En juin 2017, les analyses du logiciel Anacrim, utilisé par la police judiciaire et reposant sur la théorie des graphes, avaient conduit à la mise en examen de Jacqueline et Marcel Jacob (grand-oncle et grand-tante de Grégory), ainsi qu’à celle de Murielle Bolle, pour « enlèvement de mineur de 15 ans suivi de mort ». Un an plus tard, faute d’indices « graves et concordants », la chambre de l’instruction de Dijon avait annulé ces mises en examen.

Mais, entre-temps, Murielle Bolle a été incarcérée pendant huit semaines, maintenue à l’isolement pour sa propre sécurité, puis placée sous contrôle judiciaire et envoyée loin des siens durant des mois. C’est alors que le couple, pourtant solide, qu’elle formait avec Yannick Jacquel s’est effondré. Au printemps 2018, de retour dans les Vosges, elle est partie de chez lui, sans autre ressource que la solidarité familiale. Pour la première fois de sa vie, elle a sollicité les minima sociaux. Lassée de devoir se battre contre son nom pour trouver un travail.

« ILS N’ARRÊTERONT DE ME FAIRE CHIER QUE QUAND JE SERAI MORTE. » MURIELLE BOLLE

Ces dernières années, Murielle Bolle a gardé des enfants, empaqueté des draps dans une usine, fait le ménage dans des chalets à Gérardmer, pris soin de sa famille recomposée de huit enfants (les trois siens et les cinq de Yannick Jacquel), elle s’est toujours débrouillée, mais avoue ne plus avoir la force de rédiger un CV. Depuis peu, elle habite un tout petit immeuble HLM niché sous une falaise humide, le long d’une nationale le plus souvent déserte. Elle vit avec le plus jeune de ses trois fils, tout juste majeur, qui vient de décrocher son permis poids lourds.

Plutôt solitaire, « Murielle voyait deux couples d’amis, et les gens la laissaient plutôt tranquille, jusqu’à ce que tout recommence, à nouveau, avec Netflix », confie son amie. « Ils n’arrêteront de me faire chier que quand je serai morte », répète, fataliste, celle qui incarne malgré elle l’affaire qui hante les Vosges. TF1 a déjà annoncé qu’une mini-série consacrée à l’affaire, avec Michaël Youn, était en tournage.

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27 janvier 2020

Les SOLDES... ça continue !

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27 janvier 2020

Vibro

vibromasseurs

Les vibromasseurs, quel ennui ! Le Rabbit de Sex and the City a presque 20 ans, le Canard de Sonia Rykiel fête ses 15 ans, on ne rajeunit pas… Trop vu, le vibro ? Peut-être. Servi à toutes les sauces, en version chenille, dauphin, à usage interne, externe, pour les femmes ou les hommes… Un succès jamais démenti. Si le marché du sex-toy pesait 15 milliards de dollars en 2016 – avec des projections à 50 milliards en 2020, avis aux boursicoteurs ! –, 19 % des ventes sont des vibromasseurs. Les godemichés suivent à 16 %, les lubrifiants à 14 %. Totale domination, donc.

Rien qu’en France, 49 % des femmes ont déjà utilisé un sex-toy pour se masturber (IFOP/Dorcelstore.com, février 2017) ; c’est dire si le vibro semble installé, pépère, symbole siliconé de la massification du plaisir. Sauf que les mauvaises langues sont mal informées : pendant que les clichés perdurent, le marché évolue. Grâce à un remarquable bond ergonomique venu d’Allemagne, tout a changé. Une révolution copernicienne : jusqu’en 2014, le clitoris tournait autour du vibro. Cent trente ans après l’invention du percuteur vibrant par le très-saint docteur Joseph Mortimer Granville, c’est enfin l’inverse. Nous venons en effet de passer du convexe au concave : la vibration qui s’opérait sur une surface bombée (absurde, le bouton du clitoris étant lui-même bombé) s’opère désormais sur une surface creusée, qui épouse l’anatomie. Le Womanizer (c’est son petit nom) est copié sans vergogne depuis son apparition.

1883-2014 : RIP le Rabbit, adieu le massacre des terminaisons nerveuses ! Nous entamons l’an III du vibro vraiment fait pour les femmes. On a failli attendre… Pire, on a failli s’ennuyer. Le Monde

26 janvier 2020

Christophe Castaner annonce le retrait immédiat des grenades GLI-F4

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ALERTE-Maintien de l’ordre: Christophe Castaner annonce le retrait immédiat des grenades GLI-F4 de la dotation des forces de l’ordre (France 3)

Invité de France 3, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, annonce le retrait « immédiat » des grenades lacrymogènes de type GLI-F4. Ces grenades sont en dotation dans les unités de forces mobiles, spécialisées dans le maintien de l’ordre,compagnies républicaines de sécurité (CRS) et escadrons de gendarmerie mobile (EGM).

Pour rappel, ces grenades lacrymogènes instantanées contiennent une petite quantité d’explosif (26 grammes de TNT) contrairement aux grenades lacrymogènes classiques MP7, et elle combinent donc un effet  de souffle et un effet irritant. Elles ont été souvent dénoncées comme pouvant provoquer de graves blessures, voire de mutilations chez des personnes ayant ramassé ces engins pour les renvoyer sur les forces de l’ordre.

La France était le seul pays d’Europe à utiliser ces grenades.

Rappelons encore que la grenade offensive OF F1, à effet soufflant (75 grammes de TNT) avait été retirée après la mort de Rémi Fraisse à Sivens. Cette grenade militaire était en service exclusif dans la gendarmerie.

26 janvier 2020

Coronavirus - "Tout va très bien, Madame la Marquise..."

virus tout va bien

France-Coronavirus: Le virus « semble très contagieux mais peu grave, il est  probable que de nouveaux cas soient détectés prochainement », reconnait Agnès Buzyn (RTL/LCI)

Invitée du Grand Jury RTL/LCI, Agnès Buzyn annonce qu’« Il est probable que de nouveaux cas de coronavirus soient détectés prochainement ». Actuellement, il y a une dizaine de personnes sous surveillance, précise-t-elle.

La ministre de la Santé annonce que « la contagiosité à l’air d’augmenter (...) Il semble que l’on s’oriente vers un modèle très contagieux mais peu grave ».

« Le risque de mortalité est beaucoup moins élevé que le SRAS qui était de 10% », rappelle Agnès Buzyn.

Interrogée sur l’absence de prise de température systématique à l’arrivée des vols en provenance de Chine, la ministre de la Santé souligne l’inefficacité d’une telle mesure, « les 3 malades soignés en France n’auraient pas été détectés car ils n’avaient pas de fièvre à leur arrivée en France ».

26 janvier 2020

Sexualités : au programme des années 2020

Par Maïa Mazaurette - Le Monde

Et maintenant, on fait quoi ? Si les « tendances sexe » n’existent pas, les évolutions culturelles, si, plaide la chroniqueuse de la Matinale Maïa Mazaurette, qui dresse sa liste des changements à venir.

LE SEXE SELON MAÏA

Quelles seront les prochaines « tendances sexe » ? Désolée, ma boule de cristal n’annonce aucune résurgence du missionnaire, aucun sursaut du côté de la lingerie masculine, aucune montée en grâce du testicule gauche, aucune ferveur « véganosexuelle ». Les tendances sexe n’existent pas. Mais les évolutions culturelles, les lames de fond, existent bel et bien.

On a d’ailleurs pu le constater lors de la décennie qui vient de s’écouler, et de manière spectaculaire. Tout a été remis en question : le sexe qu’on a, le sexe qu’on fait, le sexe qu’on (se) représente. Avec qui, comment, pourquoi, dans quelle position, selon quelles dynamiques de pouvoir. Des évidences millénaires ont été chamboulées : qu’est-ce qu’un homme ou une femme, qu’est-ce qu’un rapport sexuel ?

Ces questions ont médiatisé les théories du genre, les transidentités, l’asexualité, le « bizarre », le polyamour, le concept de zone grise, le slut-shaming (qui culpabilise les femmes sexuellement audacieuses), les violences sexuelles, mais aussi le rejet des normes de performance et d’acceptabilité corporelles (il n’y a plus de consensus concernant les poils, les tétons ou la vulve parfaite). Autant de nouveaux outils, et qui en appellent encore d’autres.

Il reste de nombreux champs à explorer. Tant mieux. D’autant que, grâce à ma boule de cristal, vous pouvez d’ores et déjà vous y préparer. Alors, que nous réservent les années 20 ?

1. La libération du corps masculin est en marche

En dix ans, le clitoris est passé de l’ombre au statut d’objet pop-culturel. Il est même marchandisé. Faudra-t-il attendre 2029 pour acheter des chaussettes « scrotum », ou décorer son sapin de Noël avec des petites prostates argentées ? L’avenir nous le dira, mais si j’étais vous, j’investirais en bourse, parce que les masculinités se retrouvent de plus en plus régulièrement sous les projecteurs.

Galvanisés par les publications et podcasts dédiés (Ivan Jablonka, Olivia Gazalé, Victoire Tuaillon, Thomas Messias, etc.), les hommes ne sauraient plus tarder à contester leur désastreuse image sexuelle - celle de créatures vaguement animales, agressives, constamment en demande, contraintes à la performance, quand elles ne sont pas réduites à de simples machines.

Maintenant que la dignité féminine avance sur tous les fronts, la question de la dignité masculine doit être posée. Elle sera accompagnée de réflexions portant sur le contrôle social du corps et des émotions des hommes, sur l’homophobie et, bien entendu, sur un potentiel de jouissance qui réduit leur corps au génital, le génital au pénis, et le pénis à ses capacités érectiles. Il est temps de rendre aux hommes leur intégrité.

2. Le « female gaze » va faire sa révolution

La libération du corps masculin entraînera naturellement son érotisation par les femmes hétérosexuelles. Mieux vaut tard que jamais ! Car depuis la théorisation, en 1975, du « male gaze » (regard masculin), que l’on doit à la critique de cinéma Laura Mulvey, le « female gaze » s’est essentiellement tourné vers des corps de femmes - souvent via des autoportraits. C’est bien. Mais ça ne suffit pas.

Maintenant que nous avons rendu aux femmes leur clitoris, il va falloir leur rendre leur œil, afin qu’elles-mêmes puissent rendre aux hommes leur potentiel érotique. Ce qui signifie que ces derniers puissent se rendre désirables en s’appropriant les outils de production de la beauté (sport, vêtements, cosmétiques, tatouages, tout ce qui leur plaira), sans se faire rappeler à l’ordre par les homophobes et machos de service, sans se faire humilier ou menacer, et sans que soit délégitimé l’intérêt que leur plastique suscite.

Pour le moment, une femme témoignant de son admiration pour le corps d’un homme se voit culpabilisée, taxée de superficialité ou de nymphomanie. Mais ça va changer.

3. Le renoncement à un imaginaire de la violence

L’Europe a réussi à se détourner de l’esclavage, de la torture et de la peine de mort (même s’il y a des ratés). Elle prétend renoncer aux violences sur les enfants. Elle commence à se préoccuper des violences sur les animaux. Ce mouvement va imprégner notre imaginaire sexuel : dans une décennie ou dans un siècle, les fantasmes de viol, de contrainte, de domination ou de soumission auront très nettement reculé. Pas parce qu’ils sont intrinsèquement mauvais. Mais parce que les conditions de leur apparition auront reculé.

Pour le moment, la virilité est encore liée à l’agressivité, tandis que les femmes sont priées de s’accommoder d’un masochisme présenté comme « naturellement féminin » (on attend toujours la découverte de ce fameux gène du masochisme). Rendons-nous à l’évidence : on ne peut pas remettre en cause ce que Noémie Renard appelle « la culture du viol » – son essai éponyme (ed. Les petits matins), publié en 2018, est d’une clarté remarquable – si on persiste à se masturber dessus. Or comme il est plus facile de changer d’habitudes masturbatoires que de justifier les violences sexuelles, alors, nécessairement, une nouvelle érotique doit, et va, émerger.

4. Fin de partie pour la pornographie

Selon les derniers chiffres dont nous disposons, et qui concernent la Suisse, le X concerne les hommes et les femmes de manière diamétralement opposée : 85 % des hommes consomment au moins régulièrement, tandis que 85 % des femmes ne consomment pas ou quasiment pas. Il s’agit donc d’un raz-de-marée essentiellement masculin.

Nos inquiétudes sont, pour l’instant, concentrées sur les mineurs exposés. Elles devraient prochainement s’étendre aux majeurs tatoués et vaccinés, sans tomber dans le piège de la caricature. Non, la pornographie n’encourage pas le viol. Mais elle a des conséquences. Personne ne peut ingérer des kilomètres de séquences redoutablement similaires, plusieurs fois par semaine, pendant des années ou des décennies, sans que cela constitue une forme de lavage de cerveau.

Non seulement la prééminence du porno mainstream pose des problèmes de contenus (stylisés, caricaturaux, violents) et de production (absence de contrats et de protection intellectuelle), mais le média lui-même est tragiquement répétitif. Le tout-visuel, le faux amateur, la codification des scènes, les limites de la 2D vont créer les conditions d’un dépassement en tenaille, via 1) le ras-le-bol des spectateurs, à qui on ne pourra pas indéfiniment servir la même soupe, 2) l’émergence de la sex tech, qui proposera des alternatives plus enthousiasmantes (sextoys, applications, robots sexuels, chemsex, médicalisation, etc.).

5. Repose en paix, binarité !

Voilà un chantier bien entamé, qu’il convient d’achever en clouant gaiement le cercueil : après quelques millénaires passés à penser en diptyques (féminin/passif/négatif, masculin/actif/positif), l’humanité semble prête à déployer sa compréhension du monde sous forme de trajectoires, de spectres, de cercles, de courbes, et même en trois dimensions. Ouf ! On a failli attendre.

Sexuellement, le démantèlement des binarités va entraîner une montée en puissance des identités intersexes, des orientations sexuelles plurielles, du rôle actif des femmes au lit, ainsi qu’un partage plus égal des tâches sexuelles (on sortira de la division arbitraire voulant que les femmes produisent le désir, tandis que les hommes produisent le plaisir). Le simple consentement sera dépassé par la question de la force de proposition, qui chamboulera les hiérarchies sexuelles du passé. L’amant/e désirable ne sera plus « le plus balèze » ou « la plus belle », mais celui ou celle faisant preuve du plus de compétences, de tendresse, de communication et d’imagination.

La révolution sexuelle obéit aux mêmes exigences que les autres révolutions. Elle est constamment à refaire, constamment soumise aux embardées de l’Histoire et à ses retours de balancier. Elle demande du soin, de la vigilance, de la patience, de l’humilité.

Peut-être n’êtes-vous pas d’accord avec certains de ses principes. Peut-être trouvez-vous qu’on en fait des tonnes. Mais justement. Parce que cette révolution aspire à la prolifération des choix, des discours et des scénarios… alors votre désaccord constitue, intrinsèquement, une preuve de son succès.

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