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Jours tranquilles à Paris

8 décembre 2017

Hommage à Jean d'Ormesson : le texte intégral du discours d'Emmanuel Macron

d'ormesson

Ce vendredi 8 décembre, la nation a rendu hommage à l'académicien disparu à l'âge de 92 ans. Après la célébration en son honneur à la cathédrale Saint-Louis des Invalides, le président de la République a présidé la cérémonie au cours de laquelle il a livré un discours brillant.

C'est dans la cour d'honneur des Invalides qu'Emmanuel Macron s'est adressé une dernière fois à Jean d'Ormesson. Dans un discours intense et poignant, le président a salué l'intelligence, le talent et la légèreté de l'écrivain qui le définissait si bien. Au terme de son discours, il est allé déposer sur le cercueil de l'académicien un crayon à papier, «un simple crayon, le crayon des enchantements», comme le souhaitait Jean d'Ormesson. Retrouvez ici l'intégralité de son discours.

«Messieurs les présidents, Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs les ministres, Mesdames et Messieurs les parlementaires, Mesdames et Messieurs les académiciens, Mesdames et Messieurs les membres du corps préfectoral, Mesdames et Messieurs les membres du corps diplomatique, chère Françoise d'Ormesspn, chère Héloïse d'Ormesson, chers membres de la famille, chère Marie-Sarah, Mesdames et Messieurs.

«Si claire est l'eau de ces bassins, qu'il faut se pencher longtemps au dessus pour en comprendre la profondeur». Ces mots sont ceux qu'André Gide écrit dans son Journal à propos de la Bruyère.

Ils conviennent particulièrement à Jean d'Ormesson.

Car plus qu'aucun autre il aima la clarté. Celle des eaux de la Méditerranée, dont il raffolait, celle du ciel d'Italie, celle des maisons blanches de Simi, cette île secrète des écrivains. Celle des pentes enneigées et éclatantes où il aimait à skier, comme celles des criques de la côte turque, inondées de soleil.

Ne fut-il pas lui-même un être de clarté?

Il n'était pas un lieu, pas une discussion, pas une circonstance, que sa présence n'illuminât. Il semblait fait pour donner aux mélancoliques le goût de vivre et aux pessimistes celui de l'avenir.

Il était trop conscient des ruses de l'Histoire pour se navrer des temps présents, et sa conversation, elle-même, était si étincelante qu'elle nous consolait de tout ce que la vie, parfois, peut avoir d'amer.

Jean d'Ormesson fut ainsi cet homme entouré d'amis, de camarades, offrant son amitié et son admiration avec enthousiasme, sans mesquinerie. Ce fut un égoïste passionné par les autres. Sans doute son bréviaire secret, était-il Les Copains de Jules Romains, auquel il avait succédé à l'Académie française. Berl, Caillois, Hersch, Mohrt, Déon, Marceau, Rheims, Sureau, Rouart, Deniau, Fumaroli, Nourissier, Orsenna, Lambron ou Baer… je ne peux les citer tous, mais cette cohorte d'amis, ce furent des vacances, des poèmes récités, de la liberté partagée.

Pour ceux qu'il accompagna jusqu'au terme ultime, sa présence et sa parole furent des baumes incomparables. Comme son cher Chateaubriand le disait de Rancé, «on croyait ne pouvoir bien mourir qu'entre ses mains, comme d'autres y avaient voulu vivre».

Cette grâce lumineuse, contagieuse, a conquis ses lecteurs qui voyaient en lui un antidote à la grisaille des jours. Paul Morand disait de lui qu'il était un «gracieux dévorant», rendant la vie intéressante à qui le croisait. C'est cette clarté qui d'abord nous manquera, et qui déjà nous manque en ce jour froid de décembre.

Jean d'Ormesson fut ce long été, auquel, pendant des décennies, nous sommes chauffés avec gourmandise et gratitude. Cet été fut trop court, et déjà quelque chose en nous est assombri.

Mais celui que l'on voyait caracoler, doué comme il l'était pour l'existence et le plaisir, n'était pas le ludion auquel quelques esprits chagrins tentèrent, d'ailleurs en vain, de le réduire.

La France est ce pays complexe où la gaieté, la quête du bonheur, l'allégresse, qui furent un temps les atours de notre génie national, furent un jour, on ne sait quand, comme frappés d'indignité. On y vit le signe d'une absence condamnable de sérieux ou d'une légèreté forcément coupable. Jean d'Ormesson était de ceux qui nous rappelaient que la légèreté n'est pas le contraire de la profondeur, mais de la lourdeur.

Comme le disait Nietzsche de ces Grecs anciens, parmi lesquels Jean d'Ormesson eût rêvé de vivre, il était «superficiel par profondeur».

Lorsqu'on a reçu en partage les facilités de la lignée, du talent, du charme, on ne devient normalement pas écrivain, on ne se veut pas à toute force écrivain, sans quelques failles, sans quelques intranquillités secrètes et fécondes.

«J'écris parce que quelque chose ne va pas» disait-il, et lorsqu'on lui demandait quoi, il répondait: «Je ne sais pas». Ou, plus évasivement encore: «Je ne m'en souviens plus.» Telle était son élégance dans l'inquiétude.

Et c'est là que l'eau claire du bassin soudain se trouble. C'est là que l'exquise transparence laisse paraître des ombres au fond du bleu cobalt. Un jour vint où Jean-qui-rit admit la présence tenaillante, irréfragable, d'un manque, d'une fêlure, et c'est alors qu'il devint écrivain.

Ses yeux aujourd'hui se sont fermés, le rire s'est tu, et nous voici, cher Jean, face à vous. C'est-à-dire face à vos livres. Tous ceux que vous aviez égarés par vos diversions, que vous aviez accablés de votre modestie, tous ceux à qui vous aviez assuré que vous ne dureriez pas plus qu'un déjeuner de soleil, sont face à cette évidence, dont beaucoup déjà avaient conscience, se repassant le mot comme un secret.

Cette évidence, c'est votre œuvre. Je ne dis pas: vos livres, je ne dis pas: vos romans. Je dis: votre œuvre. Car ce que vous avez construit avec la nonchalance de qui semble ne pas y tenir, se tient devant nous, avec la force d'un édifice où tout est voulu et pensé, où l'on reconnaît à chaque page ce que les historiens de l'art appellent une palette, c'est-à-dire cette riche variété de couleurs que seule la singularité d'un regard unit.

La clarté était trompeuse, elle était un miroir où l'on se leurre, et le temps est venu pour vous de faire mentir votre cher Toulet. «Que mon linceul au moins me serve de mystère», écrivait-il. Votre linceul, lui, désormais vous révèle.

Nous devrons, pour vous entendre, à présent tendre l'oreille, et derrière les accords majeurs nous entendrons, comme chez Mozart, la nuance si profonde des accords mineurs.

Ce que votre politesse et votre pudeur tentaient de nous cacher, vous l'aviez mis dans vos livres. Et ce sont les demi-teintes, le «sfumato» subtil, qui vont à présent colorer la surface claire. Ce sont ces mille couleurs qui flottent comme sur de la «moire» précisément, dont Cocteau parlait en essayant de qualifier les blancs de Cézanne. Nous ne vous découvrirons ni triste, ni sombre, mais derrière votre ardeur nous saurons voir une fièvre, derrière vos plaisirs une insatisfaction, et derrière votre bonheur quelque chose d'éperdu, de haletant, qui nous touche en plein cœur.

Nous entrerons dans le secret de cette âme qui s'est si longtemps prétendue incrédule pour comprendre qu'elle ne cessa d'embrasser le monde avec une ferveur mystique, débusquant partout, au cœur de son ordre improbable et évident, ce Dieu, au fond si mal caché, dont vous espériez et redoutiez la présence et qui, peut-être, dans quelque empyrée, vous fit enfin: «La fête continue.»

Vous ne nous aviez pas si bien trompés, il est vrai. Nous savons que votre conversation la plus personnelle était réservée à ces écrivains que fascinèrent les mystères du monde, et d'abord l'insondable mystère du temps. Cheminer avec Saint-Augustin, Chateaubriand, Proust, c'est n'être point dupe des arcanes de la vie. S'entretenir par-delà la mort avec Caillois, Berl, ou votre père, c'est frayer dans des contrées parfois austères où vous alliez nourrir la force de vos livres. C'est dans ces confrontations intimes que vous alliez puiser cette énergie incomparable. Contrairement à Chateaubriand, encore lui, qui se désespérait de durer, vous avez cru qu'en plongeant au cœur des abîmes de la vie vous trouveriez la matière revigorante et universelle de livres où chacun reconnaîtrait sa condition, où chacun se consolerait de ses contradictions.

Et pour cela vous avez inventé, presque sans la chercher, cette forme nouvelle tenant de l'essai, de l'entretien, de la confession et du récit, une conversation tantôt profonde, tantôt légère, un art libertin et métaphysique. C'est ainsi que vous avez noué avec les Français, et avec vos lecteurs dans tant de pays, une relation particulière, une proximité en humanité qui n'était qu'à vous.

Le courage de l'absolu dans la politesse d'un sourire.

C'est cela votre œuvre, elle vous lie à Montaigne, à Diderot, à La Fontaine et Chateaubriand, à Pascal et Proust, elle vous lie à la France, à ce que la France a de plus beau et de plus durable: sa littérature.

C'est le moment de dire, comme Mireille à l'enterrement de Verlaine: «Regarde, tous tes amis sont là.» Oui, nous sommes là, divers par l'âge, par la condition, par le métier, par les opinions politiques, et pourtant profondément unis par ce qui est l'essence même de la France: l'amour de la littérature et l'amitié pour les écrivains. Et ce grand mouvement qu'a provoqué votre mort, cette masse d'émotion, derrière nous, derrière ces murs, autour de nous et dans le pays tout entier, n'a pas d'autres causes. À travers vous la France rend hommage à ce que Rinaldi appelait «la seule chose sérieuse en France, si l'on raisonne à l'échelle des siècles».

Évoquant, dans un livre d'entretien, votre enterrement, vous aviez écrit: «À l'enterrement de Malraux, on avait mis un chat près du cercueil, à celui de Defferre c'était un chapeau, moi je voudrais un crayon, un crayon à papier, les mêmes que dans notre enfance. Ni épée, ni Légion d'honneur, un simple crayon à papier.»

Nous vous demandons pardon, Monsieur, de ne pas vous avoir tout à fait écouté, pardon pour cette pompe qui n'ajoute rien à votre gloire. Avec un sourire auriez-vous pu dire peut-être que nous cherchions là à vous attraper par la vanité et peut-être même que cela pourrait marcher.

Non, cette cérémonie, Monsieur, nous permet de manifester notre reconnaissance et donc nous rassure un peu. Du moins puis-je, au nom de tous, vous rester fidèle en déposant sur votre cercueil ce que vous allez et ce que vous aviez voulu y voir, un crayon, un simple crayon, le crayon des enchantements, qu'il soit aujourd'hui celui de notre immense gratitude et celui du souvenir.

Je vous remercie.

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8 décembre 2017

Bonheur ?

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8 décembre 2017

Gérard Musy, l’œil fertile

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Gérard Musy commence à photographier dès la fin des années 1970. Entre New York, Londres et Paris, il plonge dans l’effervescence des lieux nocturnes. Dans les backstages des défilés, les fêtes et les boites de nuit qui illuminent les années 1980 ou le mystère du milieu S/M, Gérard Musy transfigure le désir, la beauté et le fantasme en photographies éclatantes et vibrantes. Avec enthousiasme, le photographe cherche à la fois à faire corps avec le sujet et à s’effacer lui-même dans une volonté d’empathie totale. Mêlant les séries au fil des années, de la mode au fétichisme, des voyages aux arbres, le photographe construit un travail multiple, dans une fluidité et une énergie vitale qui inspire chacune de ses images.

Avec cette exposition à la galerie Esther Woerdehoff à Paris, le photographe d’origine suisse, aujourd’hui installé dans la capitale française, nous propose un voyage à travers quarante ans de tirages, dans un jeu de reflets et d’échos. On passe d’une photographie à l’autre par des liens visuels et ces répétitions d’éléments formels donnent le sens de la continuité, une séquence ininterrompue. C’est un monde d’apparences, de femmes en tenues d’apparat, une exhibition, dans un jeu de rythmes figuratifs, dans un équilibre précaire entre ordre et désordre.

Pour cette exposition, Gérard Musy a exploré ses archives, à la recherche de tirages vintage, la plupart inédits, et de grands formats spectaculaires qui leurs répondent sur les murs de la galerie. Choc des couleurs, lignes graphiques, ombres et lumières, les photographies dialoguent de séries en séries. Beyond, Lustre, Lamées, Leaves, Lontano/ Lejano, Back to Backstage, une composition d’images se dévoile, instantanés aléatoires de la réalité, jaillissements de lumière sensuelle, une euphorie photographique !

Gérard Musy, L’œil fertile

November 29 to December 23, 2017

Galerie Esther Woerdehoff

36 rue Falguière

75015 Paris

France

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www.ewgalerie.com

8 décembre 2017

Fête des Lumières - Lyon - C'est parti !

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8 décembre 2017

Chronique : « Trump a dégradé la démocratie américaine comme jamais et éreinté son image »

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Par Alain Frachon, éditorialiste au Monde

Dans sa chronique, Alain Frachon, éditorialiste au « Monde » observe que ce président qui donne aux riches, cultive et exploite dans le même temps le désarroi des laissés-pour-compte face à l’immigration, à l’islamisme, à l’étranger.

On s’est habitué. On n’y prête plus attention. On clique, on tourne la page, on change de chaîne. On a banalisé Donald Trump. On oublie que cette personne qui trouve le temps de fouiller les sites de l’extrême droite raciste, qui scanne à plaisir les publications numériques des théoriciens du complot et autres suprémacistes blancs, est le président des Etats-Unis.

Il est à la tête de la plus puissante des démocraties de la planète. Il est responsable de l’image de la démocratie. Et c’est lui, le 45e président américain, qui s’attache ainsi à sélectionner soigneusement des vidéos bidon sur lesdits sites, puis à les diffuser aux 43 millions de fidèles de son fil Twitter !

La presse interroge les porte-parole de la Maison Blanche : comment Trump est-il tombé sur ces montages vidéo destinés à discréditer les musulmans du monde entier ? Réponse : le président fait lui-même ses recherches. Ces derniers jours ont pourtant été chargés. Ils ont vu la semaine du 27 novembre au 3 décembre s’achever sur le vote par le Sénat de la plus grosse baisse d’impôts que les Etats-Unis ont connue depuis le milieu des années 1980. Apparemment, les deux événements n’ont rien à voir. Pourtant, ces journées-là représentent la quintessence du trumpisme.

Commençons par l’insulte faite au Royaume-Uni et aux musulmans. Patouillant dans le fumier des sites de l’ultra-droite raciste, Donald Trump sélectionne trois vidéos de Britain First – groupuscule britannique surveillé de près par Scotland Yard et spécialisé dans les provocations anti-islamiques.

Visions hallucinées

On imagine la scène : le successeur d’Abraham Lincoln cliquant sur trois montages racistes – ils sont censés montrer des musulmans agressant des non-musulmans – puis assurant leur diffusion. Il s’agissait de faux et d’images éditées hors de leur contexte.

Londres a protesté, Trump ne s’est pas excusé. Sa porte-parole, Sarah Huckabee Sanders, a défendu le président : il a voulu attirer l’attention sur la violence islamiste. Cela l’autorise à détourner des images. Elle n’a pas précisé d’où le président avait opéré : de ses appartements privés, du bureau Ovale de la Maison Blanche ? Peu importe. Trump est dans son univers : mentir, manipuler, monter une communauté contre l’autre, diviser.

Dans son édition d’octobre, le mensuel Vanity Fair cherche à comprendre. Il interroge cinq historiens. A qui peut-on comparer Trump ?

La Maison Blanche a déjà connu quelques scènes exotiques – du républicain Richard Nixon sombrant dans le cognac lors du scandale du Watergate, au démocrate Bill Clinton baissant son pantalon devant une stagiaire. Mais des menteurs compulsifs obsédés par leur propre personne, des egos dérangés passant de l’auto-adulation à l’auto-commisération, des hommes en proie à des visions hallucinées – Trump a vu des « milliers de musulmans » massés sur le pont de Brooklyn pour applaudir les attentats du 11 septembre 2001, des titulaires d’un QI incertain mais convaincus de leur supériorité intellectuelle, non, il n’y en a pas eu, disent les historiens.

Une réforme fiscale de nature religieuse

Les élus républicains ont pris la responsabilité historique de soutenir cet homme. A la sauvette, les 52 sénateurs du « Grand Old Party » lui ont donné, le 2 décembre, sa première victoire : le vote – qui sera confirmé par la majorité républicaine à la Chambre – de la réforme de la fiscalité. Il organise un énorme transfert de richesse au profit des entreprises et des plus riches des Américains. Il abaisse le taux de l’impôt sur les sociétés (de 35 % à 22 % ou 20 %) afin, notamment, de lutter contrer la délocalisation fiscale. L’Etat compensera la baisse de ses revenus en taillant dans les dépenses sociales.

Ce vote est de nature religieuse. Il obéit à un article de foi républicain : toute baisse d’impôt est dictée par Dieu. Surtout quand elle soulage les riches parce qu’ils redistribueront, sous forme d’investissements et de hausses des salaires, l’argent ainsi récupéré.

Cela s’appelle la théorie du ruissellement. Elle ne s’est jamais avérée et les économistes la rangent sous l’étiquette de « l’économie vaudoue ». Outre que la réforme se traduira par une hausse substantielle de la dette américaine, elle va manifestement à l’encontre des intérêts d’une partie de l’électorat trumpiste.

Trump s’est fait élire sous la bannière de la révolte sociale. Il est le défenseur des laissés-pour-compte de la mondialisation. Il s’affiche comme le porte-parole des « petits Blancs », privés de leur emploi, de leur dignité, de leur santé, par l’accélération libre-échangiste et technologique de ces trente dernières années.

Concilier populisme et politique économique

Seulement voilà, Trump est l’élu d’un parti républicain qui s’est donné pour tâche de démolir l’Etat social rooseveltien, qui démonise l’impôt, l’assurance-santé et l’expansionnisme de l’Etat fédéral. Richissime promoteur immobilier, Trump s’est volontiers converti au catéchisme républicain. Mais il doit en permanence résoudre cette contradiction : concilier son populisme avec sa politique économique.

C’est là qu’intervient son activisme quotidien sur Twitter. Trump sait qu’une partie de la révolte sociale est d’origine culturelle. Contre l’élitisme libertaire du Parti démocrate, les républicains ont su gagner une partie de l’électorat populaire.

Trump entretient cette tradition. Il cultive, et exploite, le désarroi de l’opinion face à l’immigration, à l’islamisme, à l’étranger – déployant ce discours victimaire d’une Amérique malmenée par tous les maux de l’époque.

Pour le moment, ça marche. Les historiens peuvent dire, avec raison, que cet homme a dégradé la démocratie américaine comme jamais et éreinté son image dans le monde entier. Il reste cette réalité : le noyau dur électoral du trumpisme tient bon, régulièrement revitalisé par les tweets du patron.

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8 décembre 2017

Le Vinci à 450 millions de dollars ira au Louvre d’Abou Dhabi

vinci

Le tableau du maître florentin, intitulé « Salvator Mundi », avait pulvérisé le record du tableau le plus cher du monde, à la mi-novembre.

Un tableau de Léonard de Vinci, vendu en novembre aux enchères pour un montant record de 450,3 millions de dollars (381 millions d’euros), va être exposé dans le tout nouveau Louvre d’Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, un coup marketing sans précédent pour le musée, qui aurait été rendu possible par un prince saoudien.

« Salvator Mundi arrive au Louvre Abu Dhabi », a tweeté l’institution, sans préciser l’identité du propriétaire du tableau. Interrogée par l’Agence France-Presse (AFP), elle n’a pas immédiatement donné suite.

C’est un coup de projecteur exceptionnel pour ce nouveau musée, que l’homme fort des Emirats arabes unis, le cheikh Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane, avait qualifié de « monument culturel mondial » lors de son inauguration le 8 novembre en présence du président français Emmanuel Macron.

Spéculations autour de l’identité de l’acquéreur

« Félicitations », a tweeté la maison d’enchères Christie’s, qui avait organisé à New York la vente au cours de laquelle le tableau avait pulvérisé le record de la toile la plus chère du monde, détenu depuis 2015 par Les Femmes d’Alger (version 0) de Pablo Picasso. Depuis cette vente, les spéculations vont bon train sur l’identité de l’acheteur de cette toile, vendue par le milliardaire russe Dmitri Rybolovlev, qui l’avait acquise pour 127,3 millions de dollars en 2013, un prix qu’il avait ensuite jugé surévalué.

Le Journal du dimanche a affirmé qu’il s’agissait de deux sociétés d’investissement, agissant dans le cadre d’un accord financier avec plusieurs grands musées. Après son acquisition, l’œuvre devait être revendue ou louée à des musées, notamment en Asie et au Moyen-Orient, selon l’hebdomadaire.

En début de soirée, le New York Times a assuré que l’acquéreur était le prince saoudien Bader Ben Abdullah Ben Mohammed Ben Farhan Al-Saud, un proche du prince héritier Mohammed Ben Salmane. Très peu d’informations sont disponibles sur celui qui n’est toutefois pas connu pour être un collectionneur.

Selon le site du groupe énergétique américain Energy Holdings, dont il est vice-président du conseil administration, le prince Bader serait l’un des « plus jeunes entrepreneurs d’Arabie saoudite », présent dans les secteurs des télécommunications, de l’immobilier, de l’énergie et du recyclage. Interrogé par l’AFP, Christie’s, qui a organisé la vente du tableau, s’est refusé à tout commentaire.

Une œuvre à l’histoire romanesque

Ce tableau était le seul connu de Léonard de Vinci à appartenir encore à un collectionneur privé, tous les autres étant la propriété de musées. L’histoire de cette œuvre de 65 cm sur 45, peinte autour de 1500 par le maître florentin (1452-1519), est digne d’un roman. Certains experts estiment qu’elle pourrait avoir été commandée par la cour de France et qu’elle a été propriété des rois d’Angleterre.

Après sa réapparition, à la fin du XIXe siècle, elle a longtemps été considérée comme l’œuvre d’un contemporain de Léonard de Vinci : vendue pour 45 livres en 1958 chez Sotheby’s, elle n’a été authentifiée formellement comme un « Leonardo » qu’en 2005. Depuis, quelques spécialistes ont toutefois émis des réserves sur le rôle qu’a effectivement joué l’artiste de la Renaissance dans sa conception.

« Il n’y aurait pas de Louvre sans Mona Lisa et d’une certaine manière, on pourrait faire valoir qu’il n’y aurait pas de Paris sans le Louvre », avait déclaré Loïc Gouzer, spécialiste de l’art contemporain chez Christie’s New York, lors de la présentation du tableau, le 10 octobre. « Donc quiconque achètera ce tableau placera son nom, sa collection, probablement son musée et peut-être sa ville dans le paysage culturel », avait ajouté celui qui est considéré comme le principal artisan de cette vente historique.

Depuis son inauguration, le Louvre Abu Dhabi avait déjà dans ses murs un autre tableau de Léonard de Vinci, La Belle Ferronnière, un portrait prêté par le Louvre Paris et présenté comme la star du nouveau musée.

7 décembre 2017

Début de la Fête des Lumières à Lyon....

 

C'est l'heure de commencer la #FDL2017 ✨ 🕗 Golden Hours, Place des Jacobins // ©Fabrice Dimier // #FDL2017 #fetedeslumieres #lyon #OnlyLyon #ILoveLyon #ILoveTCL #patrimoine #cettesemainesurinstagram #instalove #instagood #photooftheday #photooftheday #cartepostale #colorful #instagood #instabeautiful #instalove #videomapping #travelstagram #wanderlust #love_france_ #visitfrance



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7 décembre 2017

« Australia’s done it ! » : le mariage homosexuel légalisé aujourd’hui

australie gay

Près de 17 ans après les Pays-Bas, l’Australie a choisi de légaliser le mariage entre personnes de même sexe. Une décision attendue par la population, mais difficile à mettre en œuvre politiquement, une vingtaine de projets ayant été avortés.

Il aura donc fallu attendre la tenue d’un vote postal décidé par le Premier ministre Malcom Turnbull pour que les Australiens forcent le passage de la loi. Avec un résultat officialisé le 15 novembre dernier de 61,6% de oui en sa faveur, les élus avaient l’obligation d’aller de l’avant. Après plusieurs passages à la Chambre des représentants et au Sénat, le texte a finalement été voté ce jour. « What a day ! » s’est exclamé le Premier ministre, ajoutant : « Australia’s done it ! »

Pour être effectif, il n’attendra plus que l’assentiment royal qui sera donné par le gouverneur général Sir Peter Cosgrove.

Durant les débats, plusieurs personnalités politiques ont fait des déclarations émouvantes. Linda Bruney (Labor) a notamment évoqué la mémoire de son fils qui s’est suicidé cette année : « J’ai été aux premières loges pour constater la confusion, l’angoisse et la souffrance de ces jeunes gens en difficulté avec leur sexualité. Je soutiens cette loi en tant que personne qui a eu et qui a des proches LGBTI. Je les respecte et en particulier mon fils Binni. »

Warren Entsch (Liberal) éleveur de crocodiles du nord du Queensland et défenseur acharné de la loi a déclaré : « La vie est suffisamment difficile et parfois même terriblement dure, (en conséquence) si vous avez la chance de trouver quelqu’un qui restera à vos côtés pour le meilleur et pour le pire, eh bien… c’est fantastique. (…) Cette loi ne prend rien à personne, elle rend simplement notre nation plus bienveillante et plus juste. »

Tony Abbott (Liberal), pourtant très opposé à cette loi, a fini par déclarer qu’il respectait le verdict des Australiens, mais qu’il continuerait à défendre une distinction nette entre le mariage civil et le mariage religieux.

Enfin, Bill Shorten (Labor) a salué la contribution de Penny Wong (Labor), sénatrice et première élue ouvertement lesbienne. Après les résultat du vote postal, celle-ci avait éclaté en sanglots et prononcé ces quelques mots : « J’espère que tout le monde, dans ce parlement a entendu la voix retentissante du peuple Australien aujourd’hui, (il constitue) un mandat pour le changement, un mandat pour la justice, un mandat pour l’égalité. »

Cette voix a été entendue aujourd’hui. Elle a même été anticipée puisque le grand feu d’artifice du nouvel an de Sydney sera aux couleurs… de l’arc-en-ciel !

Sources : buzz feed et news.com.au

7 décembre 2017

LUI Magazine

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7 décembre 2017

Au pouvoir depuis 1999, Vladimir Poutine annonce être candidat à un quatrième mandat de président russe en mars 2018

Ce n'est pas vraiment une surprise : le président russe Vladimir Poutine sera candidat à sa réelection, lors du scrutin présidentiel organisé en mars 2018. Il l'a officialisé mercredi 6 novembre. S'il était élu, il entamerait son quatrième mandat de chef de l'Etat, un poste qu'il occupe depuis le 31 décembre 1999, et qu'il n'a quitté que quatre ans entre 2008 et 2012. Il était alors devenu Premier ministre pour échapper à la limite de deux mandats consécutifs.

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