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Jours tranquilles à Paris

3 décembre 2017

Cinquante nuances de Grey - ce soir à la télévision...

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3 décembre 2017

Laetitia Casta

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2 décembre 2017

Après un déjeuner avec Macron, Obama parle écologie avec Hollande

Deux ans après la Cop 21, Barack Obama, en visite à Paris où il doit intervenir devant un réseau d’acteurs des communications, et François Hollande ont discuté samedi de la question du climat.

Déjeuner "privé" avec Macron

L’ancien président démocrate des États-Unis s’est entretenu un peu moins d’une heure dans son hôtel avec l’ancien chef de l’État français, après avoir déjeuné en privé avec Emmanuel Macron à l’Élysée. Un déjeuner "privé", afin de ne pas rendre plus difficiles les relations avec Washington et Donald Trump.

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Deux anciens présidents

Avec François Hollande, la rencontre est plus simple: "Au-delà d’une rencontre entre deux anciens présidents qui ont travaillé ensemble", cet échange leur a permis notamment d’"aborder la situation internationale", selon l’entourage de François Hollande.

Et, "bien sûr", ils ont parlé du climat et de l’accord de Paris, premier pacte engageant tous les pays à limiter le réchauffement climatique.

"Ce serait mieux que les États-Unis sous Donald Trump ne se désengagent pas de l’accord de Paris, mais l’accord conclu crée un tel mouvement qu’il est irréversible", selon l'entourage de François Hollande.

Environnement et jeunesse au programme

Plusieurs États américains et entreprises ont d'ailleurs annoncé qu’ils continueraient à prendre des mesures pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, malgré les reculs de Donald Trump.

Obama et François Hollande ont également échangé sur leurs fondations respectives, dont les priorités pour "l’engagement et la jeunesse ont beaucoup d’analogies, même si elles n’ont pas les mêmes moyens ni le même déploiement à l’international", selon l’entourage de l’ancien chef de l’Etat français.

La lutte contre le dérèglement climatique au cœur des débats

« Il m’a paru à la fois amical et utile de pouvoir échanger, y compris sur ce qu’on a pu faire ensemble, ce que nous n’avons pas pu réaliser, mais aussi sur la notion d’engagement qui peut nous unir », a déclaré François Hollande vendredi, après une intervention devant les étudiants de Sciences-Po Bordeaux.

 L'ex-président américain est arrivé vendredi soir dans la capitale. Il a rencontré la maire de Paris Anne Hidalgo ce samedi dans la matinée.

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2 décembre 2017

Coco de Mer

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2 décembre 2017

Mondial 2018 : les Bleus gâtés par le tirage au sort

Par Rémi Dupré

La France affrontera l’Australie, le Pérou et le Danemark au premier tour de la Coupe du monde en Russie.

Malgré ses dénégations répétées, Didier Deschamps devra bien, un jour, reconnaître qu’il est servi par la chance. Vendredi 1er décembre, le tirage au sort de la prochaine Coupe du monde, organisée en Russie du 14 juin au 15 juillet 2018, a une nouvelle fois mis en évidence l’insolente baraka qui accompagne la carrière du sélectionneur français. Comme lors de l’édition brésilienne de 2014 (Honduras, Suisse, Equateur), le patron des Bleus a hérité d’une poule particulièrement abordable. Et c’est un doux euphémisme.

Dans la grande salle de concert du palais du Kremlin, Didier Deschamps et son adjoint, Guy Stephan, n’ont même pas esquissé un sourire de soulagement lorsque la main de l’ancienne star argentine Diego Maradona a placé leur sélection dans le groupe C, en compagnie de l’Australie, du Pérou et du Danemark. Tête de série en vertu de son septième rang au classement de la Fédération internationale de football (FIFA) d’octobre, l’équipe de France a évité les épouvantails que constituaient l’Espagne, l’Uruguay et l’Angleterre, ainsi que des formations coriaces comme la Suède ou le Nigeria.

« Ça aurait pu être pire, bien évidemment, a réagi Didier Deschamps, peu enclin à fanfaronner. La dernière fois, vous avez tous été unanimes pour dire que c’était un tirage merveilleux, même certains joueurs… Ça ne va pas se faire en claquant des doigts. Peu importe le groupe, on doit se qualifier pour les huitièmes de finale. On doit finir premier du groupe, ce sera notre objectif. »

« Il faut toujours faire attention »

A la Fédération française de football (FFF), on se garde bien de céder à tout triomphalisme. En dépit d’un tirage avantageux, il est arrivé que les Bleus ratent leur campagne. En attestent les fiascos des éditions 2002 – la sortie de route dès le premier tour des champions du monde 1998 – et 2010 avec l’épisode tragicomique de la grève du bus de Knysna, en Afrique du Sud.

« Il faut toujours faire attention, a prévenu Noël Le Graët, le président de la FFF. Quand on regarde l’histoire, on était en quarts de finale il y a quatre ans [élimination par les futurs champions du monde allemands], on était en finale de l’Euro [défaite face au Portugal]. L’équipe progresse mais elle n’est pas encore la meilleure du monde. » S’il n’a pas fixé d’objectif précis à Didier Deschamps en prolongeant le contrat de ce dernier jusqu’à l’Euro 2020, le dirigeant a manifesté son souhait de voir les Bleus atteindre le « dernier carré » du tournoi.

Didier Deschamps dispose désormais du calendrier de sa formation en phase de poules. Le 16 juin, à Kazan, ses protégés affronteront l’Australie (39e au classement FIFA), dépourvue de sélectionneur depuis la récente démission de l’entraîneur Ange Postecoglou. Emmenés par le vétéran (38 ans) Tim Cahill, les modestes Socceroos restent sur une déroute (0-6) face aux Tricolores, en match amical, en 2013.

Le 21 juin, à Ekaterinbourg, à 1 800 kilomètres de Moscou, les Bleus rencontreront le Pérou (11e au classement FIFA), sur une pente ascendante depuis ses deux demi-finales de Copa America, en 2015 et 2016. La très technique Blanquirroja s’appuie notamment sur ses efficaces attaquants Pablo Guerrerro et Jefferson Farfan. Privée de Mondial depuis 1982, elle a composté son ticket pour l’édition russe en battant la Nouvelle-Zélande en barrage intercontinental.

Camp de base à Istra, près de Moscou

« La dernière fois qu’on a joué contre le Pérou [défaite des Bleus, en amical, en 1982], je devais être devant ma télé [Didier Deschamps avait alors 14 ans]. On aura le temps de superviser nos adversaires sur leurs matches amicaux », a confié le sélectionneur français, qui a déjà programmé une rencontre de préparation face à la Russie, à Moscou le 27 mars, et une autre, quelques jours plus tard, face à un adversaire sud-américain restant à déterminer.

Pour son ultime match de phase de poules, l’équipe de France retrouvera le Danemark (12e au classement FIFA), le 26 juin, au Stade Loujniki de Moscou, une enceinte qui accueillera également le peu alléchant Russie-Arabie saoudite prévu en ouverture du tournoi.

La sélection scandinave, guidée par son talentueux milieu Christian Eriksen, est une vieille connaissance des Bleus puisque les deux pays se sont déjà affrontés à deux reprises (en 1998 et en 2002) au premier tour du tournoi. En Corée du Sud, les joueurs de Roger Lemerre avaient d’ailleurs été éliminés par les Danois, victorieux (2-0) à l’issue d’un duel crispant.

Sans attendre le tirage au sort, la FFF avait déjà choisi le complexe hôtelier quatre étoiles qui servira de camp de base aux Tricolores lors de la compétition. Il s’agit de l’hôtel Hilton Garden Inn Moscow New Riga d’Istra, une cité de 35 000 habitants où Anton Tchekhov exerça la médecine. Sur le plan logistique, la ville est située près de Moscou et à une heure de route de l’aéroport international Cheremetievo. Samedi 2 décembre, la FFF devait confirmer sa réservation pour ce « camp de base à la fois confortable et modeste », dixit Noël Le Graët.

« L’ambition doit être là »

Didier Deschamps échappe donc à une joute délicate face à l’un des favoris dès le premier tour. Ce n’est guère le cas de la Belgique, qui affrontera l’Angleterre au sein du groupe G. Tenante du titre, l’Allemagne a hérité d’une poule homogène avec le Mexique, la Suède et la Corée du Sud. Quant à la Russie, pays organisateur (65e au classement FIFA), éliminée au premier tour du Mondial 2014, elle n’aura cette fois pas le droit à l’erreur au sein d’un groupe à sa portée (Uruguay, Arabie saoudite, Egypte).

A l’aune de ce tirage clément, les Bleus peuvent légitimement se projeter vers les huitièmes de finale. Ils pourraient y rencontrer l’Argentine de Lionel Messi ou la Croatie de Luka Modric, qui devront écarter, dans le groupe D, l’Islande, révélation du dernier Euro, et le Nigeria.

Si d’aventure ils allaient plus loin dans le tournoi, ils pourraient retrouver, en quart de finale, l’Espagne ou les champions d’Europe portugais, dont le mano a mano va rythmer les débats au sein du groupe B, puis le Brésil de Neymar en demi-finale. « L’ambition doit être là », rappelle Didier Deschamps, guidé par sa bonne étoile.

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2 décembre 2017

Vitrines de Noël - Boulevard Haussmann - vu hier soir

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Photos : Jacques Snap

2 décembre 2017

Ouille !

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2 décembre 2017

Il pleut à Melbourne +++

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2 décembre 2017

LE CINÉMA NE TOURNE PLUS ROND

Par Didier Péron , Julien Gester , Ève Beauvallet et Olivier Lamm - LIBERATION

Peut-on dissocier l’artiste de son œuvre, l’homme-harceleur du réalisateur incontournable ? Depuis la disgrâce du producteur hollywoodien, les têtes d’affiche tombent en cascade, entraînant dans leur chute les œuvres auxquelles elles sont associées. Et le débat se polarise : certains parlant de censure quand d’autres prônent le boycott.

dernier tango

«Le Dernier Tango à Paris» (1972), de Bernardo Bertolucci. Le cinéaste a reconnu avoir voulu «humilier» la comédienne Maria Schneider pendant le tournage. Photo DR

Qui se soucie encore des prochains Disney et Star Wars, quand l’actualité cinématographique de fin d’année se révèle plus mouvementée que jamais ? Jeudi est apparue sur Internet la bande-annonce de Tout l’argent du monde, nouveau film de Ridley Scott, prévu depuis des lustres pour inonder les écrans français le 27 décembre. Mais, fait probablement inédit dans l’histoire du cinéma, une vidéo semblable faisant la réclame de ce même film avait déjà été diffusée deux mois plus tôt, avec un autre acteur pour y camper l’un des personnages principaux : depuis, Christopher Plummer a remplacé au pied levé Kevin Spacey. Entre-temps, Spacey a tout simplement été coupé au montage, purgé numériquement des plans où il apparaissait, et suppléé à l’image par Plummer afin que cet accident de notoriété n’affecte pas le calendrier de lancement planétaire du film. La décision fut prise début novembre, dès le lendemain de la parution d’un déluge d’accusations d’agression sexuelle visant l’acteur de Usual Suspects et House of Cards - série dont Netflix annonçait par ailleurs la suspension (lire ci-contre). Le même jour, devait également sortir en France I Love You Daddy, premier long métrage signé par le comique et showrunner Louis C.K. depuis que sa série Louie en a fait l’un des champions de la comédie d’auteur américaine. Ses distributeurs, en France comme aux Etats-Unis, ont décidé d’ajourner la diffusion du film à une date qui n’adviendra sans doute jamais, en conséquence des aveux du réalisateur, enrubannés d’excuses sans effet : oui, ces femmes, dont les rangs s’étaient épaissis en quelques jours, qui l’accusaient de harcèlement sexuel disaient vrai - à plusieurs reprises, il s’était masturbé devant elles sans leur consentement. Fin janvier, encore, paraîtra sur les écrans français le nouveau Woody Allen, Wonder Wheel, déjà sorti vendredi aux Etats-Unis, dont bon nombre de recensions évoquent les échos malaisants à la liaison controversée entre le cinéaste new-yorkais et son ex-belle-fille, Soon-Yi, rappelant au passage les accusations de viol sur sa fille adoptive Dylan, dont il fait l’objet depuis 1993 sans avoir jamais être jugé.

«Zinzins»

Témoignages accablant de producteurs, cinéastes, showrunners, scénaristes, acteurs, de James Toback à John Lasseter (patron de Pixar), de Steven Seagal à Dustin Hoffman, de Matthew Weiner (créateur de la série Mad Men) à Jeffrey Tambor (interprète principale de la série Transparent)… Pendant qu’aux Etats-Unis, la liste s’allongeait de jour en jour, d’autres en France se préparaient à assister à la rétrospective à la Cinémathèque française de l’œuvre de Jean-Claude Brisseau, condamné en 2005 et 2006 pour des faits de harcèlement et d’agressions sexuelles lors de castings érotiques. Sauf que celle-ci a été remise à plus tard - une pétition signée par nombre de grands noms du cinéma français réclame son maintien. L’annulation fut décidée début novembre «par souci d’apaisement», à la suite des protestations dont avait déjà fait l’objet la rétro (maintenue, celle-là), consacrée à Roman Polanski en septembre. Des collectifs féministes (Osez le féminisme, la Barbe, Femen…) avaient appelé à une manifestation, réclamé l’annulation du cycle (lire page 5) et, lors de l’inauguration, opposé aux honneurs du tapis rouge les cinq accusations de viols sur mineures dont le cinéaste fait désormais l’objet, tandis que celui-ci était acclamé à l’intérieur et traitait ces dernières de «zinzins» à la faveur d’une comparaison osée avec les autodafés nazis. Quelques jours plus tard, le directeur de l’institution cinéphile, Frédéric Bonnaud, renchérissait sur le plateau d’une émission de Mediapart. Sans guère rencontrer de contradiction, il évoquait alors un «choc totalitaire» exercé par de «demi folles» et «un retour à l’ordre moral sous les ordres de véritables ligues de vertu».

Une «ligne défensive», «déconnectée des vrais enjeux», déplorait alors la Société des réalisateurs de films (SRF) dans un communiqué mis en ligne le 10 novembre. La SRF, qui compte dans son conseil d’administration des réalisateurs comme Jacques Audiard, Rebecca Zlotowski ou Céline Sciamma (lire page 7), regrettait «que la Cinémathèque joue la fuite, l’hostilité ou la résistance au débat qu’elle n’arrive manifestement pas à penser dans sa complexité ni même ses grandes lignes». Le 15 novembre, c’est l’Observatoire de la liberté de création (dont la SRF est membre) qui montait au créneau en publiant un communiqué intitulé «Contre le retour de la censure institutionnelle» pour «dire son inquiétude face à la démultiplication des demandes de censure» et rappeler que les institutions culturelles «ne sont pas les gardiennes de la vertu».

«Conseillé d’interdire»

Pendant ce temps, dans une tribune publiée par Libération, Frédéric Bonnaud répondait aux chroniques de Daniel Schneidermann parues dans ces mêmes pages («Frédéric Bonnaud a toujours été "du bon côté". Et soudain, dans le sidérant miroir que lui tend l’époque, il se découvre du côté des oppresseurs») en s’alarmant d’un «contexte de mise en accusation délirante du cinéma dans son ensemble» où «il est maintenant conseillé d’interdire, pour se garder de façon préventive de la mise au pilori médiatique».

Se demander ce que valent ces reports, ces ajournements, ces disgrâces, c’est aussi questionner l’impact réel de la «révolution» à l’œuvre. «Révolution» qui semble convoquer sur le banc des accusés, à longueurs de tweets et de tribunes, trois cas de figure pourtant bien distincts : d’une part les œuvres «entachées» par les actes de leurs auteurs (celles de Polanski ou Allen), de l’autre les œuvres au prétexte desquelles ont été commises des violences sexuelles (à l’instar du Dernier Tango à Paris de Bertolucci, où l’actrice n’avait pas donné son consentement pour simuler une scène de sodomie), et enfin les œuvres soupçonnées d’alimenter une «culture du viol» (ce serait même le cas de A bout de souffle, dans lequel certains lisent le comportement de Belmondo comme du harcèlement à l’égard de Seberg).

Imbroglio ? Il continue avec la nature et la gravité des fautes des auteurs ou acteurs incriminés, tous évacués d’un même geste rageur. Reste que le caractère pour le moins inédit de cette crise oblige chacun à reconsidérer sa place, son regard, ses convictions à l’aune d’une actualité où la stupéfaction le dispute à l’embarras. «Je ne pense pas qu’il y ait jamais eu un tel ébranlement du secteur de l’entertainment hollywoodien, dévoré en son cœur par un seul et même sujet», dit notamment le critique vétéran Todd McCarthy dans une table ronde de journalistes cinéma publiée par le Hollywood Reporter, expression collective d’un trouble sismique chez ces spectateurs professionnels dont les critères de jugement semblaient soudain violemment bousculés. Comme si le vent mauvais de l’opprobre sexiste avait fracassé le plafond idéalisé des idées esthétiques. Todd McCarthy, après trente ans passés à juger des films au sein du magazine Variety, s’estime aujourd’hui représentatif de cette catégorie de spectateurs ayant aimé le cinéma pour sa «capacité à rompre les limites de la sexualité, à prendre des risques, à partir en éclaireur dans les zones obscures du comportement humain. Cependant, déclare-t-il dans le Hollywood Reporter, cette approche doit désormais être reconsidérée d’un tout autre point de vue».

Soudain il est devenu comme évident qu’il y avait quelque chose de pourri au royaume de La La Land. La façade prestigieuse et rutilante d’un monde soigneusement marketé par des milliers de conseillers en communication, scellé en son périmètre VIP par une solide culture du secret, s’est comme écroulée et un flot de questions qu’on s’était peut-être habitué à ne plus se poser sont remontées à la surface dans cette tourmente mêlant souvent dans la plus grande confusion revendications militantes, crispations cinéphiles, opprobres paniques et réflexes sectoriels couplant la prophylaxie morale et la sauvegarde économique.

Machine à enfumage

Le cinéma ne serait-il pas - dans son imagerie dominante, son emprise sociale et culturelle, ses récits, son glamour, son insatiable désir de fabriquer et sublimer des archétypes - une vaste machine à enfumage qui permettrait, un peu mieux que les autres industries, au machisme et au sexisme de se perpétuer sans fin ? Les lectures canoniques sur le male gaze (concept forgé par la théoricienne féministe Laura Mulvey en 1975) ont repris du service, rappelant à nouveau la domination de ce «regard masculin» qui continue de structurer la majorité des fictions, des pubs, des clips, et tend à objectiver les rôles féminins sous la forme d’icônes que la mise en scène et le montage subliment et découpent selon les modalités d’un fétiche qu’on adore et qu’on malmène sans fin.

«What do we do with the art of monstrous men ?» («Que faire de l’art des hommes monstrueux ?») s’interroge dans un long texte pour la Paris Review Claire Dederer, quelques jours après la publication par le New York Times d’un article titré, «Charlie Rose, Louis C.K., Kevin Spacey : Rebuked. Now what do we do with their work ?» («Que faire de leurs œuvres ?»). Comment sortir de ces apories morales par le haut ? Doit-on polariser le débat à l’extrême ? Avec d’un côté, la peur panique qu’on interdise purement et simplement la vision de films au nom d’une cinéphilie purgée de toute zone d’ombre ou ambiguïté (ce qui ne s’est exprimé tel quel dans aucune revendication d’aucune association) ; de l’autre, le soupçon que les cris d’orfraie des défenseurs du droit à offenser et à subvertir morale et normes par l’art ne soient rien d’autre que les derniers râles d’une classe privilégiée par son genre et ses acquis.

Narcissisme

A l’équivalence d’un krach boursier détruisant la valeur et la réputation de plusieurs banques en quelques heures ou quelques jours, l’affaire Weinstein a profondément démonétisé le prestige et l’aura d’un milieu nourri par une culture féroce de la compétition, mais aussi un goût très prononcé pour le no limit (d’ambition, d’argent, de pouvoir, de célébrité, de narcissisme… et de sexe). Bigger than life, oui, mais à quel prix ? Que le moment soit historique, il n’est guère possible d’en douter, il s’écrit sous nos yeux dans un contexte passionné, où chacun se trouve un peu trop promptement sommé de choisir son camp. Or, il doit être possible de goûter la complexité morale d’œuvres qui ne sont pas toujours et toutes destinées à refléter ou corriger les injustices du monde réel, de continuer de sonder les mérites et travers (esthétiques, moraux, politiques) de leurs travellings, sans transiger pour autant avec les errements coupables de leurs démiurges.

Didier Péron , Julien Gester @juliengester , Ève Beauvallet , Olivier Lamm

2 décembre 2017

Miles Aldridge avec les œuvres de Maurizio Cattelan

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