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Jours tranquilles à Paris

21 janvier 2017

Pauline Moulettes

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21 janvier 2017

A quoi ressembleront les Etats-Unis sous la présidence de Donald Trump ?

Depuis des mois, Donald Trump le promet : il va "rendre sa grandeur à l'Amérique". Derrière ce slogan de campagne, le milliardaire, élu 45e président des Etats-Unis le 8 novembre dernier, a longtemps brillé par le flou qui entourait ses propositions. Désormais, son site officiel* se veut plus exhaustif et aborde des thèmes variés : Constitution, cybersécurité, économie, éducation, énergie, santé, défense...

Après son investiture, vendredi 20 janvier, il va désormais devoir s'atteler à la réalisation de ces promesses. A quoi ressembleront les Etats-Unis sous son mandat ? Franceinfo vous livre les grandes lignes de son programme, des propositions les plus incongrues aux plus crédibles.

Sur l'immigration, une Amérique fermée à double tour

Pour lancer sa campagne, en juin 2015, Donald Trump a frappé fort. C'est avec une proposition des plus outrancières que le milliardaire a capté l'attention des médias et marqué les esprits : construire un mur tout le long de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique pour mettre fin à l'immigration clandestine. "Le Mexique nous envoie des gens qui ont beaucoup de problèmes, expliquait alors Donald Trump. Ils ramènent de la drogue, du crime, ils envoient leurs violeurs."

Passons sur la hauteur de cette grande muraille, que le businessman fait passer de 9 à 20 mètres au gré de ses discours. Une telle proposition semble clairement irréaliste : elle est techniquement infaisable à certains endroits, par exemple le long du fleuve Rio Grande, estime Real Clear Politics. Certes, des barrières ont déjà été installées sur plus de 1 000 km, pour un coût total de plus de 6 milliards d'euros, explique le Washington Post. Mais rendre l'intégralité de la frontière hermétique est virtuellement impossible, à en croire les experts interrogés par le journal. Le département de la Sécurité intérieure dépense déjà plusieurs millions chaque année pour maintenir les barrières existantes et réparer les brèches, ce qui n'empêche pas, de toute façon, de creuser des tunnels pour passer la frontière. Qu'importe, Donald Trump n'en démord pas. Pas question d'attendre, "nous allons commencer à [le] construire" dès le début du mandat, a-t-il assuré lors de sa première conférence de presse, mercredi 11 janvier. "Le Mexique nous remboursera."

Après avoir préconisé de bannir temporairement les musulmans étrangers, Donald Trump ne propose plus que de suspendre l'entrée sur le sol américain des personnes venues "des régions les plus dangereuses du monde qui ont un passif dans l'exportation du terrorisme". D'autres propositions sont nettement moins controversées : généraliser l'usage de la plateforme E-Verify, censée permettre aux employeurs potentiels de vérifier le statut migratoire d'un candidat à un emploi, ou mieux surveiller les détenteurs de visa sont des idées relativement sérieuses, d'après Real Clear Politics.

En politique étrangère, une Amérique isolationniste et protectionniste

Difficile d'identifier "une doctrine Trump", s'inquiétait en octobre le site Vox. Reste qu'en matière de politique étrangère, le milliardaire veut jouer les durs. Sous son mandat, "l'armée américaine sera si puissante que je ne pense pas que nous aurons besoin de l'utiliser. Personne ne viendra nous chercher", assure-t-il. Pour lutter contre le groupe Etat islamique, le nouveau chef de l'Etat compte couper les ressources des jihadistes en faisant "exploser" les installations pétrolières de la région. Après ça, "il n'y aura plus rien", promet le candidat, et les compagnies pétrolières américaines pourront se rendre sur place et reconstruire.

Son arrivée au pouvoir pourrait bouleverser les équilibres diplomatiques de ces dernières décennies. Le milliardaire s'est montré à de multiples reprises particulièrement aimable avec la Russie. "Si Poutine aime Donald Trump, je considère ça comme un avantage, pas comme un handicap, a-t-il estimé en conférence de presse. Parce que nous avons des relations horribles avec la Russie. La Russie peut nous aider à combattre le groupe Etat islamique."

A l'inverse, Donald Trump est bien moins tendre à l'égard des Européens, pourtant alliés traditionnels de Washington. Il a ainsi récemment remis en cause l'utilité de l'Otan, "obsolète parce qu'elle a été conçue il y a des années et des années" et "parce qu'elle ne s'est pas occupée du terrorisme". Des critiques qui sèment le trouble au sein de l'organisation, car les Etats-Unis assurent environ 70% de ses dépenses militaires.

Sur le plan commercial, Donald Trump défend aussi une position isolationniste, en remettant en cause la plupart des accords de libre-échange signés par les Etats-Unis, pas assez "justes" à son goût. Sur le site de la Maison Blanche, mis en ligne vendredi, l'administration Trump prévient déjà : les Etats-Unis quitteront l'accord nord-américain de libre-échange (Aléna), signé en 1994 avec le Canada et le Mexique, s'ils n'arrivent pas à le renégocier une version plus "équitables". "Nous avons des centaines de milliards de dollars de pertes chaque année, a-t-il encore argumenté lors de sa première conférence de presse. Avec la Chine, avec le Japon, avec le Mexique, avec à peu près tout le monde." Rien d'exubérant, note le Washington Post : même si le libre-échange est un pilier de la politique étrangère du pays depuis 1945, les appels au protectionnisme se multiplient ces dernières années.

Pour l'économie, une Amérique libérale et industrielle

Quel homme politique en campagne n'a jamais promis de simplifier le système fiscal ? Donald Trump promet de simplifier le Code des impôts. D'opérer un gros coup de rabot pour les sociétés, qui se verraient au maximum taxées à 15%, contre 35% aujourd'hui. De limiter le taux maximal d'imposition à 33% pour les plus riches. Et d'exonérer davantage de foyers d'impôt sur le revenu. Pour y prétendre, Donald Trump proposait que les Américains concernés remplissent un formulaire à destination des impôts pour simplement dire "I win" – "Je gagne" (autrement dit, "Je bénéficie de cette réduction d'impôts"). Cette touche d'originalité n'est désormais plus présente sur son site de campagne. Mis à part cela, ces propositions sont "incroyablement conventionnelles", commente The Atlantic. "Grosso modo, c'est ce que les candidats et législateurs républicains proposent depuis des années, assure le magazine. Trump ne sort pas vraiment du moule."

Sur le front de l'emploi, durant sa campagne, Donald Trump a eu à cœur de s'adresser à la classe ouvrière blanche, dont il a évoqué le sentiment de déclassement. Son message a été particulièrement entendu dans la "Rust Belt", la "ceinture de rouille" du Nord-Est des Etats-Unis, délaissée par les industries. C'est à eux, notamment, que Donald Trump s'adresse quand il assure : "Je serai le plus grand créateur d'emplois jamais créé par Dieu et je le pense vraiment." Depuis son élection, plusieurs entreprises comme Ford ou Fiat Chrysler ont annoncé leur décision d'investir à nouveau aux Etats-Unis. "J'ai été plutôt actif, je pense que l'on peut le dire, sur le plan économique, s'est félicité Donald Trump lors de sa première conférence de presse. Je pense que beaucoup d'industries vont revenir."

Mais au-delà des promesses, le milliardaire est plus discret quand il s'agit de détailler comment il financera ces différentes mesures. Donald Trump peut peut-être compter sur la croissance, qu'il a pendant un temps estimé à 6% sous sa présidence, mais un tel objectif relève du "fantasme", d'après The Economist. Peu avant son élection, le nouveau président est devenu (un peu) plus raisonnable et s'est fixé pour objectif 3,5% par an.

Sur l'environnement, une Amérique climatosceptique

Barack Obama a joué un rôle décisif dans la signature de l'accord de Paris sur le climat, Donald Trump pourrait bien le remettre en cause. Car le milliardaire n'est pas franchement un fervent défenseur de l'environnement. "Le concept du réchauffement climatique a été créé par et pour les Chinois pour rendre l'industrie américaine non-compétitive", écrivait-il sur Twitter en 2012, avant d'adoucir sa position après l'élection. Il se dit désormais "ouvert sur [la] question" de l'accord issu de la COP21 : "Nous allons regarder cela très soigneusement."

Si Donald Trump promet de l'air et de l'eau "propres" pour les Américains, il défend aussi "une révolution énergétique qui apportera des quantités de richesses nouvelles" au pays, en exploitant notamment les réserves du controversé gaz de schiste. Durant sa campagne, il a aussi souvent laissé entendre qu'il limiterait les pouvoirs de l'EPA, l'Agence pour l'environnement, au cœur de la politique de Barack Obama pour réduire les émissions de CO2. "Ce qu'on fait en matière de protection de l'environnement est une honte, avait-il par exemple déclaré sur Fox en octobre 2015. Chaque semaine, ils sortent des nouvelles régulations." Pour la diriger, il a d'ailleurs choisi Scott Pruitt, un ami connu du secteur pétrolier, qui a souvent poursuivi en justice l'EPA au nom d'entreprises de l'Oklahoma, quand il en était le ministre de la Justice. Dans l'administration Obama doit aussi figurer l'ex-PDG du géant pétrolier ExxonMobil, Rex Tillerson, au poste de secrétaire d'Etat.

Sur la santé, une Amérique dans le flou

Là encore, Donald Trump n'est pas très original. Comme tous les républicains, il veut à tout prix se débarrasser d'"Obamacare", la réforme du système de santé portée par Barack Obama. "Un désastre complet", a-t-il répété lors de sa première conférence de presse. Pour la remplacer par quoi ? Par "quelque chose de génial" pardi ! Par "un système de santé bien moins cher et bien meilleur". Tout simplement. Mais encore ? Pendant longtemps, le milliardaire est resté très "vague" sur le sujet, regrette Politico. Et il continue de l'être. "Nous allons proposer un plan, a-t-il encore assuré mercredi 11 janvier. Abroger 'Obamacare' et le remplacer. Ce sera fait presque simultanément. (...) Probablement le même jour, peut-être à la même heure."

Durant sa campagne, Donald Trump a surtout défendu une plus grande concurrence entre les assurances santé, afin de faire baisser les prix. Il souhaite également permettre à chacun de mettre de l'argent sur des "comptes épargne" consacrés aux dépenses de santé.  Et pour ceux qui ne pourront pas se permettre de financer leur couverture médicale ? "Il y aura des gens qui n'ont pas d'argent qui ne seront pas capables d'être couverts", a-t-il reconnu sur CNN, mi-février. A ces Américains les plus pauvres, il a fait une promesse : "Je ne veux pas voir des gens mourir dans les rues."

FranceInfo

21 janvier 2017

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David Bellemere

21 janvier 2017

Journal Libération - Donald Trump

Le nouveau chef de l’Etat a été investi vendredi. Son allocution a sanctuarisé un pays profondément divisé entre ses partisans et ses opposants venus dans la capitale.

Donald Trump, un président et deux Amérique à Washington

Washington a vécu ce vendredi l’intronisation du 45e président des Etats-Unis (Potus). «Tout commence aujourd’hui !» avait lancé le magnat de l’immobilier dès le lever du jour sur Twitter. Sur fond de protestation et de sécurité XXL, quelques centaines de milliers de personnes ont rallié la capitale pour suivre l’immuable protocole : église, thé à la Maison Blanche, prestation de serment, speech inaugural de Donald Trump. Retour sur le D-Day du président le plus imprévisible jamais parvenu à la tête de la première puissance mondiale.

«Etre ingouvernable»

Ils sont une centaine, réunis devant le quartier général de la police de Washington. Il est 7 h 30. Point de départ d’une journée «de manifestations et d’interruptions», dit Janaya Khan, venue de Californie. «Aujourd’hui, ce qui compte, c’est de marquer notre dissidence. Ils ne pourront pas dire que Trump est arrivé au pouvoir et que tout le monde était OK avec ça. Ils ne pourront pas dire qu’aujourd’hui était un jour de célébration», lance-t-elle, debout devant une grande banderole «Black Lives Matter». Et la militante afro-américaine de dénoncer un système électoral «obsolète», et de rappeler que Trump a perdu le vote populaire par 2,8 millions de voix. «Aujourd’hui peut être le premier jour où nous décidons d’être ingouvernables. Cela veut dire résister par tous les moyens», ajoute-t-elle. Dans la petite foule, A’idah Defilippo porte une pancarte «Femme musulmane, impénitente». A 18 ans, celle qui a grandi à New York et étudie désormais l’arabe à Washington dit n’avoir pas dormi de la nuit. Elle estime Trump légitime, ce qui ne l’empêchera pas de «résister». «Certains aspects de mon identité ne font pas partie de ceux que Trump est prêt à protéger», dit-elle, en référence à sa religion.

«Une belle journée»

Peu avant 8 heures, le long de D Street, le flot de partisans de Trump est ininterrompu. Sur leur chemin, ils croisent des grappes de manifestants, dont certains en tenue orange de prisonniers qui réclament la fermeture de Guantánamo. Un groupe compact a pris position sur la rue pour tenter de bloquer l’accès à la Blue Gate. Les pro-Trump se frayent un chemin au compte-gouttes. Quelques insultes fusent, mais nul débordement. Soudain, la police du Capitole charge. La foule recule en criant «shame, shame, shame» («honte»). «C’est une manifestation pacifique, il n’y a même pas eu de sommation», se plaint une jeune militante. Ben, bonnet «Trump président» sur la tête, observe le manège avec dédain. «Personne n’a fait ça lors de l’investiture d’Obama en 2009, et pourtant Dieu sait qu’on le détestait, dit ce père de famille, venu du Maryland avec son fils de 16 ans. Trump est élu, il faut qu’ils arrêtent leurs foutaises.» Ce qu’il attend du nouveau président ? «Mon top 3 : abroger tous les décrets exécutifs d’Obama, commencer la construction du mur avec le Mexique et expulser les criminels illégaux.» Il se dit «confiant» que Trump, grâce à «ses talents de communicant», parviendra à «unifier» le pays. «C’est une belle journée, conclut-il sous quelques gouttes de pluie. A partir d’aujourd’hui et pour les huit prochaines années, nous reprenons notre pays.» Sur sa veste, près du cœur, il a accroché un badge «Réélisez Trump en 2020».

The Future is feminist

Tout autour du Mall, où Trump va prêter serment, différents groupes d’opposants, coordonnés au sein de Disrupt J20 («Perturbons le 20 janvier») tentent d’empêcher les gens d’entrer. Ou, du moins, de leur faire passer un message. Ici des antifas, là Black Lives Matter, Climate Justice un peu plus loin… Au croisement de la 10e rue et E Street, c’est «The Future is feminist» qui mène la charge. Ils accueillent les participants à la cérémonie d’investiture aux cris de «No Trump ! No KKK ! No fascist USA !» («Ni Trump, Ni Ku Klux Klan, ni une Amérique fasciste»). Quelques «Go home !» («Rentrez chez vous !») fusent en réponse. On se bouscule, la situation s’envenime - les policiers américains ont la gâchette du pepper spray (poivre) facile. «Je crois qu’un misogyne, xénophobe, raciste, islamophobe n’a pas sa place à la Maison Blanche, et n’est pas capable de diriger le pays, lâche Sandura. Il a insulté les femmes, promu le harcèlement sexuel.» «Donald Trump, go away, racist, sexist, anti-gay», reprend une manifestante au mégaphone.

A côté d’elle, Joseph, 28 ans, porte une pancarte représentant Trump en marionnette de Vladimir Poutine. Lui veut «protester contre l’élection d’un raciste, qui n’a que ses propres intérêts en tête et pas ceux du peuple américain». Il regarde, atterré, la file de supporteurs en bandanas, tee-shirts à l’effigie de Trump ou casquettes «Make America Great Again», qui s’allonge devant le check-point. «Trump leur a dit exactement ce qu’ils voulaient entendre…»

Sous les «shame !» des manifestants, le bruit des sirènes de police et des hélicoptères, les pro-Trump parviennent à passer les intenses contrôles de sécurité - ouverture des sacs, palpations, portiques… L’attente est longue. «Vous êtes pour ou contre ?» demande, un peu provocateur, un quinquagénaire à une jeune fille arborant un tee-shirt «American feminist». «Franchement, ces manifestations, c’est une perte de temps, lâche Tim, 22 ans, qui en est à son 6e événement Trump. En plus, elles ont toujours l’air beaucoup plus importantes à la télé qu’en vrai.» Il est venu de Pittsburgh, en Pennsylvanie - un Etat qui a voté à 48,2 % pour Trump et lui a donné 20 grands électeurs - dans un bus affrété par une organisation républicaine. «On est partis à deux heures du matin, on était une cinquantaine dans le bus, c’était marrant, raconte cet étudiant en comptabilité. Ce que j’aime vraiment avec Trump, c’est qu’il est un stéréotype d’Américain. C’est un homme du peuple, il parle notre langue, il ne fait pas partie de l’élite et d’ailleurs le parti ne l’a pas soutenu au début.»

«C’est un cow-boy»

Les services secrets ont bloqué tous les passages en direction du Mall. Deborah, 64 ans, porte un gros badge «Trump President». «C’est un nouveau départ pour notre pays, se réjouit cette fonctionnaire du Département d’Etat. Je n’étais pas satisfaite par l’administration sortante : ni de la volonté de contrôler les armes, ni des régulations de l’EPA, l’agence pour l’environnement. D’accord, le réchauffement, c’est important, mais ce n’est pas la priorité. Il faut qu’on soit ferme sur l’immigration. Regardez dans quel état est l’Europe d’avoir ouvert les bras aux réfugiés !» Au loin, on entend les manifestants, qui continuent à bloquer les entrées. Le pays n’est-il pas plus divisé que jamais ? «On était déjà très divisés ces huit dernières années, dit-elle. On sera capable de se rassembler.» Sa personnalité, aussi, a séduit Deborah : «C’est un "wow-man", un cow-boy. Ça fait du bien, dans un monde si politiquement correct.» Michael, Pat et deux de leurs amis sont venus en voiture depuis le Michigan avec leurs drapeaux américains. «Cette investiture, c’est l’événement d’une vie, s’enthousiasme Michael, qui possède une usine qui fabrique des machines d’assemblage pour l’industrie automobile. Nous devons créer des emplois chez nous, pas en Chine ou au Mexique.» «On a besoin de quelqu’un qui soutient les valeurs de la classe moyenne américaine, enchaîne Pat, 64 ans. Je viens d’une famille de fermiers, et pour nous, le plus important, c’est de travailler dur, d’avoir une morale, être honnête. Trump est un homme d’affaires, il est très intelligent. Il va encourager nos soldats, nos policiers, et il va construire le mur.»

«Je suis très inquiet»

Sur le Mall, face au Capitole, la foule se disperse rapidement après l’hymne national, chanté par la jeune Jackie Evancho, finaliste du télé-crochet America’s Got Talent. Le premier discours de président investi de Donald Trump, retransmis sur des écrans géants tout au long de la pelouse, résonne encore dans les oreilles de Sharon, la cinquantaine, qui habite dans le Maryland. «On est plein d’espoir, s’enthousiasme-t-elle. La façon qu’il a de soutenir l’armée, la police, c’est très important. Il se bat vraiment pour les gens. Son discours était très direct, et nous nous en avons marre d’entendre des politiciens. Je préfère quelqu’un qui fait des choses, plutôt que quelqu’un qui parle poliment.» John, lui, est venu en famille, avec ses quatre enfants, depuis New York. «Ça a vraiment été un super bon discours, se félicite-t-il. J’aime son honnêteté, sa dureté envers le terrorisme islamique ou l’establishment de Washington. Il n’a pas besoin de fioritures, il va droit au but.» Avec son panneau «Save Healthcare», Keith, un instituteur à la retraite de Chicago, se sent bien seul. «Cela dit, je suis surpris de l’absence d’agressivité des supporteurs de Trump à mon égard», sourit-il. Il a, lui, peu goûté la prose du 45e président des Etats-Unis. «On avait vraiment l’impression qu’il était toujours en campagne… Il dit "je vais faire ci, je vais faire ça", comme s’il suffisait de le dire pour que ça change ! Je suis très inquiet pour les années qui viennent. Pour nos assurances santé, pour l’éducation… Oh man, Obama va vraiment me manquer.»

«LE TEMPS DE L’ACTION EST VENU !»

Le premier discours de Donald Trump en tant que 45e président des Etats-Unis reste dans la droite ligne de ses déclarations de campagne, la posture présidentielle en plus. Il a promis de «reconstruire [le] pays» et de lui redonner «ses rêves», «sa grandeur», «sa richesse», «ses frontières», «sa sécurité». Pour le nouveau président, le pays sera à partir de ce jour dirigé par une seule et même vision : «America first ! America first !» L’Amérique d’abord. Trump a ravivé la ferveur anti-establishment qui l’a portée à la Maison Blanche. «Nous ne transférons pas seulement le pouvoir d’une administration à une autre, mais le pouvoir de Washington D.C. à vous», le peuple. Lui qui a nommé dans son administration plusieurs milliardaires aux conflits d’intérêt tentaculaires. «Le temps des discours vides est fini, le temps de l’action est venu !» Sur le plan international, Trump a promis d’«éradiquer complètement de la surface de la Terre» le terrorisme islamique. Le Président a aussi essayé d’appeler à l’unité du pays. «Quand l’Amérique est unie, elle est impossible à arrêter, a-t-il déclaré. Que l’on soit noir, métisse ou blanc, nous avons le même sang rouge de patriote dans les veines.» Ce discours restera pourtant comme le moins rassembleur de l’histoire des Etats-Unis. Les Américains se souviennent de Franklin Roosevelt qui a, lors de son investiture en 1933, avait uni le peuple américain avec cette phrase : «La seule chose dont nous devons avoir peur, c’est la peur elle-même.»

Isabelle Hanne à Washington , Frédéric Autran à Washington - Libération

21 janvier 2017

Aubade - calendrier 2017

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Rancinan

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