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Jours tranquilles à Paris

13 septembre 2019

Fashion Week - New York - Quelques photos...

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13 septembre 2019

Vu sur internet - j'aime bien

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13 septembre 2019

A Toronto, au cœur du club des VRP français du cinéma

Par Nicole Vulser, Toronto

Les vendeurs hexagonaux de films arpentent les festivals du monde entier afin de décrocher des débouchés pour les œuvres qu’ils représentent.

Des globe-trotteurs en perpétuelle transhumance. Chaque année, ils se retrouvent dans les grands festivals de cinéma du monde entier. Jusqu’au 15 septembre, tout se joue au Canada, au Toronto International Film Festival (TIFF), avant Los Angeles pour l’American Film Market en novembre, puis aux Rendez-vous d’UniFrance en janvier à Paris, au festival de Berlin en février, à Cannes en mai… A quoi s’ajoutent, en option, des festivals plus mineurs pour le marché des films comme Busan, Tokyo, Rome ou Locarno. Les vendeurs français de films occupent une part singulière et méconnue sur l’échiquier mondial du septième art.

Tout d’abord, leur nombre est élevé : l’Hexagone compte à lui seul une quarantaine de structures, des entreprises indépendantes, comme Wild Bunch, Le Pacte, EuropaCorp, Kinology, Playtime, Pyramide International, Bac Films, Celluloid Dreams ou Memento Films International… ainsi que des filiales de groupes audiovisuels ou cinématographiques, comme Gaumont, MK2 ou encore M6, TF1, France Télévisions ou Studio Canal. Si on dénombre davantage d’exportateurs de films en France que dans toute l’Europe, leurs forces resteront toujours bien inégales face à l’hégémonie des studios américains qui produisent et distribuent leurs blockbusters dans le monde entier, sans l’intermédiaire des vendeurs internationaux. Ce rôle est dévolu à leurs propres filiales intégrées dans tous les pays.

Les Français commercialisent aussi des longs-métrages étrangers

L’autre principale caractéristique de ce petit club des VRP français tient au fait qu’ils ne commercialisent pas uniquement des films français mais aussi beaucoup de longs-métrages étrangers. En 2018, par exemple, sur les neuf longs-métrages en présélection aux Oscars, la moitié étaient soutenus par des exportateurs hexagonaux. « On représente 90 % du cinéma d’auteur mondial », assure ainsi Juliette Schrameck, directrice générale de MK2 Films, qui commercialise aussi bien les longs-métrages des Japonais Naomi Kawase et Ryusuke Hamaguchi, du Roumain Corneliu Porumboiu, du Chinois Jia Zhangke que des Françaises Céline Sciamma, Mati Diop et Justine Triet.

Les vendeurs internationaux investissent eux-mêmes d’abord un « minimum garanti » dans les films. Une fois que les recettes de ces longs-métrages à l’étranger ont remboursé leur mise initiale, ils partagent le surplus avec le ou les producteurs. « Nous avons pris l’habitude d’entrer plus tôt dans le processus de financement du film », affirme Daniela Elstner, PDG de Doc & Film International, qui prendra la direction d’UniFrance mi-octobre.

Au TIFF, comme dans tous les grands marchés, les exportateurs concluent des accords avec des distributeurs locaux, dont le rôle consistera à assurer au mieux – à coups de marketing, publicité et promotion – la carrière des films en salles, en vidéo, à la télévision ou sur les plates-formes de vidéo à la demande. A Toronto, les rendez-vous entre les vendeurs internationaux et ces acheteurs potentiels se succèdent à un rythme soutenu. Soit dans les bars ou les suites des grands hôtels chics, soit dans le pavillon d’UniFrance, l’association chargée de la promotion du cinéma français à l’international.

Marie-Laure Montironi, directrice générale adjointe des ventes internationales chez Pathé Films, reçoit un interlocuteur tous les trois quarts d’heure. « Comme chez le médecin ! », s’amuse-t-elle. « Je déjeune avec un Coréen, après je vois un Polonais… » Les acheteurs du monde entier sont là, Russes, Allemands, Italiens…

Connaissance de la géopolitique et réseau

Le métier nécessite une connaissance de la géopolitique et des goûts de chaque pays. Il faut s’imposer avec une réputation de dénicheur de films prometteurs obtenue grâce à un réseau d’affinités entretenues au fil des années. Cette alchimie s’impose pour trouver, selon les besoins de chaque film, le distributeur local idoine. Les plus doués des vendeurs en trouvent un rien qu’en leur présentant un scénario qui tient sur deux pages, à condition d’avoir un casting de rêve. D’autres montrent des premières images… Tous espèrent séduire la perle rare qui saura faire des étincelles au box-office ou encore cornaquer un long-métrage dans la course aux Oscars. Le TIFF constitue, comme Venise, un tremplin essentiel pour s’insérer dans cette compétition. Portrait de la jeune fille en feu, de Céline Sciamma, primé à Cannes, en sera peut-être un exemple cette année. Juliette Schrameck a déjà signé avec le distributeur américain Neon et profite du TIFF pour finaliser avec lui la sortie américaine du film français.

« Un prix dans un festival constitue un argument de poids pour commercialiser un film à l’international », confirme Alexis Cassanet, codirecteur des ventes à l’international chez Gaumont et coprésident de l’Association des exportateurs de films (ADEF). Si deux tiers des films français peuvent espérer une carrière hors de nos frontières, Charlotte Boucon, directrice des ventes et de la distribution internationales chez SND (groupe M6), également coprésidente de l’ADEF, calme le jeu. « Nous ne sommes pas des magiciens non plus ! Un film marche à l’international s’il est bon », rappelle-t-elle.

Contrairement aux idées reçues, les comédies françaises s’exportent bien, pas uniquement dans les pays francophones. « Elles constituent un tiers des entrées des films français vus à l’étranger », explique Gilles Renouard, directeur général adjoint d’UniFrance. Charlotte Boucon ajoute que si la France vend à l’étranger les films d’auteur du monde entier, elle exporte aussi avec succès des films de genre, comme en témoignent les succès de Revenge, de Coralie Fargeat, ou encore Grave, signé par Julia Ducournau. De même l’animation française réalise des résultats plus qu’enviables en dehors de l’Hexagone, à l’instar de Ballerina, d’Eric Summer et Eric Warin, ou du Petit Prince, de Mark Osborne.

Les plates-formes de VOD, un nouveau Graal ?

Parce qu’ils ressemblent à des productions américaines, les longs-métrages de Luc Besson jouent un rôle primordial dans les entrées du cinéma français à l’étranger. Ils donnent des vitamines à l’export, même pour les films décevants financièrement, comme Valérian et la cité des mille planètes ou Anna (qui ont respectivement compté 4,5 et 2,6 fois plus de spectateurs à l’étranger qu’en France). « Les recettes à l’étranger représentent chaque année un tiers du chiffre d’affaires d’EuropaCorp », indique-t-on dans l’entreprise de Luc Besson, en butte à de graves difficultés financières et en pleines négociations de rachat par le fonds new-yorkais Vine.

Pour tous ces vendeurs français, l’émergence des plates-formes de vidéo à la demande, comme Netflix, Amazon, bientôt Disney et Warner, constitue-t-elle un nouveau Graal ? « Jamais la demande de contenus n’a été aussi importante dans le monde, ce qui conforte notre rôle de filtre dans une offre toujours plus colossale de films », se réjouit Nicolas Brigaud-Robert, cofondateur de Playtime. Il se montre toutefois « inquiet sur la cohabitation des deux modèles, celui des ventes traditionnelles, qui incluent forcément les salles de cinéma, et celui des plates-formes [qui refusent une exploitation en salles] ». Il craint un « raz-de-marée qui rendrait obsolète le système existant ».

Parfois, un système hybride se met en place. Alma Marsh, directrice de la distribution internationale de Studio Canal et directrice générale de Studio Canal au Royaume-Uni, a pu conserver pour A Boy Called Christmas, de Gil Kenan, une exploitation en salles dans six pays, alors que Netflix a pris les droits pour le reste du monde. Autre exemple, Le Chant du loup, d’Antonin Baudry, produit par Pathé, a été vendu à Netflix pour les Etats-Unis et l’Amérique du Sud, il sera exploité en salles ailleurs. « Netflix constitue un débouché supplémentaire et une source de revenus importante. La plate-forme est en constante recherche de contenus de qualité, paie bien et est devenue incontournable », ajoute Marie-Laure Montironi.

Le marché des exportateurs s’est tendu depuis dix ans.

Comme ses confrères, elle considère néanmoins que le marché des exportateurs s’est tendu depuis dix ans. « Il faut vendre davantage de films pour faire le même nombre d’entrées à l’étranger », confirme Gilles Renouard. Les fragilités du cinéma hexagonal – le financement plus chiche accordé par les télévisions, les difficultés croissantes de la distribution, la disparition du marché des DVD… – obligent à s’adapter à une nouvelle donne. « Les plates-formes n’ont pas encore pris le relais », estime M. Renouard, directeur général adjoint d’UniFrance.

Vendre toujours plus, mais combien ? Le prix des films s’échelonne entre 25 000 euros et 1 million d’euros, explique Eric Lagesse, PDG de Pyramide Films. Rares sont ceux qui font l’objet d’enchères comme Babyteeth, de Shannon Murphy. Dans certains pays, le prix des films s’est effondré, c’est le cas du Brésil, où des problèmes d’insécurité vident les salles de cinéma. Conscient des fragilités de ce secteur, le Centre national du cinéma et de l’image animée a créé un fond de soutien qui dote, depuis 2017, les exportateurs de 8,5 millions d’euros en moyenne d’aides annuelles à réinvestir dans le cinéma. Cette subvention, liée au nombre d’entrées à l’étranger, est plafonnée à 700 000 entrées et bonifiée pour les premiers et deuxièmes films. Lancé à titre expérimental pour trois ans, ce système – qui s’ajoute à des facilités de prêts aux exportateurs – fera l’objet d’un audit pour être ou non prorogé après janvier 2020. L’ADEF milite bien sûr pour son maintien. D’ici là, les vendeurs auront bouclé plusieurs fois leurs valises…

13 septembre 2019

Nicolas Guérin - photographe

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13 septembre 2019

Crazy Horse de Paris

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13 septembre 2019

Fanny Müller

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13 septembre 2019

Photographe: Brooke Elizabeth

Quelques images capturées chez les artistes Sally Mustang et Mitch Gobel . Writing est un extrait de la soirée d’exposition du journal de Sally .

«Son art était incroyable, c'était vraiment ça. Aujourd'hui, je m'y perds pendant des heures. Mais vraiment, il est l'art. Je ne peux rien voir d'autre. Son esprit et ses messages brillent à travers l'art - c'est quelque chose de beaucoup plus grand et puissant qu'un abstrait coloré.

Ce soir, alors que j'écris ces lignes, je jette un coup d'oeil sur les incroyables pièces suspendues aux murs de la galerie.

Je ne pouvais pas C'était comme s'il était la seule chose sur laquelle mes yeux pouvaient se concentrer. C'était comme si je portais des lunettes de protection et que tout le reste était faible, ou pas aussi extravagant. Il était la pièce maîtresse.

Le feu fonctionne dans le ciel.

Le soleil se couche derrière les montagnes.

L'océan le plus clair et le plus grand des arbres.

Il était tellement merveilleux.

Quand je crée avec Mitch, pendant le sexe, sur une toile, à travers l'écriture, dans la vie, je suis dans un état de plaisir si profond que j'oublie mon nom et qui je suis.

CRÉDITS:

artistes: Sally Mustang + Mitch Gobel

photographe: Brooke Elizabeth

https://www.instagram.com/mitch.gobel/?hl=en


Photographe : https://www.instagram.com/brookeelizabeth.photography/?hl=en

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13 septembre 2019

Théâtre : une « Parade » effervescente pour la réouverture du Châtelet

from Jacques Snap on Vimeo.

Par Rosita Boisseau

Evénements dans la rue, danse, cirque… le théâtre parisien accueille le public en fanfare après deux ans de travaux.

Elizabeth Streb fait prendre de la hauteur à ses performeurs, ici en répétition au Théâtre du Châtelet. THOMAS AMOUROUX
Quel ramdam ! Avec un défilé de cent percussionnistes et d’une dizaine de « Marionetas gigantes » du Mozambique battant le rappel dans la rue, la réouverture du Théâtre du Châtelet entend non seulement faire claquer les décibels mais aussi en mettre plein les yeux. Envie d’un gros gâteau après deux ans de travaux, de brandir le drapeau d’une nouvelle identité métissée ? Parade, production maison, initiée par les codirecteurs Ruth Mackenzie et Thomas Lauriot dit Prévost, met les petits plats dans les grands avec des événements en extérieur, des spectacles – dont un concert dans la salle – et des performances à tous les étages du théâtre.

A l’origine de cette opération effervescente, le ballet mythique Parade, créé en 1917, au Châtelet, à l’initiative de Serge Diaghilev, inventeur des Ballets russes. L’attelage artistique fait toujours rêver : Jean Cocteau (1889-1953) au livret, Erik Satie (1866-1925) à la musique, Pablo Picasso (1881-1973) pour les décors et costumes, et Léonide Massine (1895-1979) pour la chorégraphie.

Instiller l’esprit un peu fou de Satie

Ancrés dans l’histoire du théâtre, Ruth Mackenzie et Thomas Lauriot dit Prévost ont décalé le scénario et imaginé trois troupes de cirque alpaguant les passants. Ils ont fait appel au metteur en scène britannique Martin Duncan, qui chapeaute l’ensemble et qui a également conçu, avec le décorateur Francis O’Connor, l’installation Le Monde de Satie. « J’ai essayé d’instiller l’esprit du compositeur dans toute la manifestation, glisse-t-il. Quelque chose de fou, de sensuel aussi. Il ne mangeait que des aliments blancs, ne sortait pas sans son parapluie… J’ai eu envie que le public le découvre au plus près. »

Cela sent encore bon la colle et la peinture, vendredi 6 septembre, tandis que le chassé-croisé des ouvriers finalisant les travaux et des artistes en répétition électrise le moindre recoin. A une semaine de la première, les différents tableaux sont en cours. Une imposante sculpture de pianos encastrés les uns dans les autres est en morceaux, le dîner blanc attend sa vaisselle comme ses convives, et la cuisine où il sera préparé, ses marmitons… « Nous travaillons avec des professionnels mais aussi des amateurs qui participent à des ateliers avec nous, ajoute Martin Duncan. C’est une opération très inclusive et j’aime beaucoup ça. »

Dans la fosse d’orchestre, les performeurs de la compagnie Extreme Action, fondée en 1985 par la chorégraphe new-yorkaise Elizabeth Streb, font des abdos en rafales. Trois d’entre eux grimpent sur un portique en métal de six mètres de haut. De là, bien droits, ils se jettent dans le vide et font un tour d’horloge. Ce 360 degrés ressemble à un incroyable jeu mécanique. Sauf que les petits robots tournoyant à fond sont de vrais humains, qui donnent le « top », perdent parfois l’équilibre et se rétablissent en riant.

Le cirque à l’honneur

Cette performance s’appelle officiellement Pipe Dreams mais tout le monde parle de la « moulinette », et ça secoue sec. « Je travaille sur la gravité et l’espace, explique Elizabeth Streb. Dans la danse, on camoufle toujours la gravité. Pas chez moi, même si c’est parfois brutal. » Sur la centaine de dispositifs créés par Streb depuis ses débuts, deux autres, dont un système d’échelle étonnant, seront présentés au Châtelet. « En hommage à Massine, j’ai eu envie de quelque chose d’assez minimaliste, précise Streb. Quant à Picasso, il m’a donné l’idée d’un traitement plus cubiste des corps. »

Picasso est aussi au cœur du spectacle de Stéphane Ricordel, metteur en scène et codirecteur du Monfort Théâtre, dans le 15e arrondissement de Paris. Avec l’incroyable funambule Tatiana-Mosio Bongonga, les acrobates Matias Pilet, Eric Bates et Tristan Nielsen, spécialistes en barre russe, ainsi que l’experte en cerceau Alexandra Royer, il a conçu Boîte noire. « Je suis très heureux que le cirque soit à l’honneur au Châtelet car c’est un art ouvert à tous, déclare-t-il. J’ai imaginé l’histoire d’un enfant qui rêve du cirque. Il découvre la solitude de l’artiste au travail, la répétition permanente du geste. J’ai une vision assez mélancolique de la piste. C’est surtout ce qui se passe derrière la scène, dans les coulisses, qui m’intéresse ici. » Dans un environnement blanc et noir, la beauté fragile et téméraire du geste circassien surgit comme un mirage.

« Parade », dans la mise en scène de Martin Duncan, au Théâtre du Châtelet, à Paris, du 13 au 15 septembre. Ateliers pour enfants, sur le parvis de l’Hôtel de ville, à partir de 16 heures « Le Monde de Satie », entrée libre dans les espaces du théâtre. 20 heures, spectacle. De 10 à 89 euros.

Par Rosita Boisseau

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Réouverture du Théâtre du Châtelet : « L’accès à tous, en particulier les familles, est notre fil rouge »
Propos recueillis par Rosita Boisseau

Ruth Mackenzie et Thomas Lauriot dit Prévost, les codirecteurs du Châtelet, veulent élargir le public du théâtre aux familles et aux jeunes, en élargissant l’offre et en proposant des ateliers participatifs.

Ruth Mackenzie et Thomas Lauriot dit Prévost, les codirecteurs du Théâtre du Châtelet. HELENE PAMBRUN
Nommés en janvier 2017 à la tête du Théâtre du Châtelet, les codirecteurs Ruth Mackenzie et Thomas Lauriot dit Prévost expliquent les nouveaux enjeux de la scène emblématique parisienne.

En quoi « Parade », avec son esthétique mixte, inaugure-t-il une nouvelle ère grand public pour le Théâtre du Châtelet ?

Ruth Mackenzie C’est une carte de visite pour que le public prenne conscience que quelque chose change. Cette nouvelle identité, qui prend appui sur Parade, les Ballets russes et l’histoire du lieu – la pièce y fut créée en 1917 –, repose sur le fait de lancer et même d’inventer, comme le firent en leur temps Cocteau, Satie, Picasso et Massine, de nouveaux formats spectaculaires. Cette innovation artistique va de pair avec la participation des spectateurs. Depuis deux ans, des ateliers sont organisés pour que tout un chacun expérimente. Le résultat, c’est par exemple les 26 000 personnes qui se sont rendues au Picasso Circus, en 2018 au Musée d’Orsay. C’est ce nouveau public que nous cherchons à atteindre. La pièce Les Justes, d’Abd Al Malik, sera interprétée par des jeunes d’Aulnay-sous-Bois, combinée avec des textes d’Albert Camus.

Thomas Lauriot dit Prévost Nous sommes un théâtre de la Ville de Paris et un service public de la culture. L’accès à tous, en particulier les familles, est notre fil rouge. L’aspect participatif est un de nos axes principaux. Nous sommes au cœur de Paris et tout le monde peut s’y retrouver facilement. Le Châtelet a jusqu’ici été associé à une image très classique et historique de la culture que nous voulons révolutionner. Ces ateliers sont l’une des clés de cette transformation et de l’ouverture au grand public. Parmi les mesures concrètes, il y a aussi un programme de 10 000 places à 10 euros pour les moins de 26 ans.

Le cirque, beaucoup de danse dont un spectacle de William Forsythe, qui fait son retour au Châtelet, de l’électro avec Rone, sont à l’affiche cette saison. L’éclectisme est-il la nouvelle marque Châtelet ?

R.M. Je n’aime pas le terme d’éclectisme. Je préfère parler de projets artistiques pertinents et urgents, audacieux aussi, qui donnent matière à discuter. Il y a une énorme part de risque dans ce que nous proposons, comme par exemple la venue de Gisèle Vienne avec This Is How You Will Disappear, qui fera une installation dans le théâtre en plus du spectacle. Nous ne faisons pas dans la prudence.

T.L.D.P. Notre offre culturelle s’ouvre au monde entier avec la mise en scène des Troyennes, par le Singapourien Ong Keng Sen. On ne peut plus se contenter aujourd’hui d’une vision française et occidentale de la culture. Si nous voulons accueillir un nouveau public, il faut qu’il se sente concerné par ce qui se passe ici et qu’on lui parle de lui.

La diversité, avec les Marionetas gigantes du Mozambique pour « Parade », semble aussi l’une de vos revendications. On sait également que la place des femmes vous tient à cœur. Comment cela va-t-il se traduire ?

R.M. Nous sommes très volontaristes sur l’aspect de la diversité. Celle du Châtelet ressemble à celle de Paris. Rokia Traoré va rendre hommage à Miriam Makeba dans Il était une fois, une rose de fer. Peter Sellars propose Perle noire sur Joséphine Baker – en l’honneur de qui nous avons d’ailleurs rebaptisé l’un de nos foyers. Nous avons aussi renommé d’autres salles Anna Pavlova, Barbara, Juliette Gréco, Nadia Boulanger… C’est symbolique mais important. Nous nous battons aussi dans nos murs pour la parité hommes-femmes.

Ruth Mackenzie, vous avez organisé le volet culturel des JO à Londres en 2012. Rêvez-vous d’une autre manifestation de ce type ?

R.M. Avoir la chance de réaliser ce type de projet une fois dans sa vie est déjà incroyable. Mais les JO de Paris sont en 2024, on verra bien !

T.L.D.P. Les JO s’ouvriront au Grand Paris et l’idée de participer activement à cette manifestation me semble importante pour le Châtelet. Les valeurs des JO sont les nôtres. Le défi est aussi de sortir de nos murs et d’aller sur le terrain, ce que nous sommes en train de faire avec les ateliers participatifs. Nous voulons être un théâtre activiste qui ne se contente pas de faire de la programmation.

Propos recueillis par Rosita Boisseau

 

13 septembre 2019

Extrait d'un shooting

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12 septembre 2019

Wendy

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