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Jours tranquilles à Paris
16 juillet 2017

Benjamin Netanyahou est à Paris

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16 juillet 2017

Extrait d'un shooting - nu de dos

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16 juillet 2017

Détour d'Art. 22 chapelles, 22 trésors

Pour les jours de pluie, ou les jours gris, le pays d'Auray recèle de trésors architecturaux, à travers ses chapelles. 22 chapelles réparties sur dix communes sont ouvertes tout l'été à la visite. Ce programme culturel baptisé « Détour d'Art » propose en visite libre et gratuite ou bien en visite guidée de pousser la porte de ces 22 chapelles.

Du XIIIe au XXesiècle

« Le patrimoine en édifice religieux est très riche », explique Virginie Morgant de l'office de tourisme. « Sur le territoire d'Auray, nous avons une soixantaine d'églises et de chapelles recensées. Nous n'en ouvrons qu'une vingtaine ; certaines sont classées monuments historiques. On privilégie les chapelles où il y a un contenu. On n'ouvre jamais une coquille vide. On les ouvre pour ce qu'elles sont ».

De la plus ancienne, Notre-Dame-de-Pitié à Ploemel qui date du XIIIesiècle et qui est un chef-d'oeuvre de l'art roman, à la plus récente, Notre-Dame-de-la-route à Brec'h datant du XXesiècle, pas question de faire de ces visites, quelque chose d'ennuyeux. Détour d'Art propose depuis plusieurs années, une découverte du patrimoine par le jeu pour les enfants. Quatre jeux de piste amusants sont proposés dans les communes de Ploemel, Pluneret, Plumergat, et Sainte-Anne-d'Auray : « À la recherche des Clés du temps ».

Fiches de visite

Des fiches de visites ont également été éditées pour les amateurs qui ont choisi les visites libres, afin qu'ils puissent comprendre ce qu'ils voient. Toutes ces fiches de visites, très didactiques sont d'ailleurs regroupées dans un fascicule, en vente à l'office de tourisme d'Auray pour 6 €.

La musique s'intègre aussi dans le dispositif. Détour d'art organise trois concerts dans des chapelles, en partenariat avec l'Académie de musique de Sainte-Anne-d'Auray. Le public profite ainsi d'un cadre privilégié pour écouter des aires celtiques, baroques et classiques.

Croc'ta chapelle

Enfin, l'artiste qui sommeille en chacun des visiteurs n'est pas oublié. Avec Croc'ta chapelle, vous pourrez expérimenter, le temps d'un après-midi, diverses pratiques artistiques, accompagné d'un artiste professionnel : sculpture, modelage, linogravure, mosaïque, photographie sont au programme.

Pratique

Site : https://www.detourdart.com/

Contact : Tél.02.97.24.09.75.

Bureau d'information touristique

Auray : 20, rue du Lait.

Pluvigner : place Saint-Michel

Sainte-Anne-d'Auray : 1, rue de Vannes.

16 juillet 2017

Helmut Newton (photographe)

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16 juillet 2017

Mon studio photo (après un shooting)

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16 juillet 2017

Plouharnel - Bégo. Des visites qui passionnent

De nouvelles visites vont être organisées durant tout l'été sur le site du Bégo. Ce mercredi, ils étaient presque cinquante visiteurs, dont des enfants très intéressés. L'Office de tourisme et l'association Liberty Breizh Memory Group (LBMG) se sont associés pour l'événement. Autant d'occasions de découvrir la batterie du Bégo, vestige du Mur de l'Atlantique aux 180 ouvrages bétonnés, ayant abrité environ 700 soldats allemands. LBMG ouvre son bunker-musée, dimanche 16 juillet 10  h-18 h et visite du Bégo à 9 h 30. Le Bégo, route de Quiberon.

Voir mes anciens billets sur Le Bégo

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15 juillet 2017

Netanyahu à Paris pour commémorer la rafle du Vel d'Hiv

Invité demain dimanche à Paris pour commémorer la rafle du Vel d'hiv, arrestation massive de juifs par la police française en 1942, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontrera pour la première fois Emmanuel Macron et testera ses positions sur le conflit israélo-palestinien ou sur l'Iran.

Benjamin Netanyahu quitte Jerusalem en proie à un fort regain de tension, après une attaque anti-israélienne vendredi dans la Vieille ville qui a entraîné la fermeture de l'Esplanade des Mosquées. Le dirigeant israélien, déjà sous le coup de deux enquêtes, laisse également derrière lui des ennuis qui s'amoncellent, notamment une affaire de corruption présumée liée à l'achat de sous-marins allemands qui impliquerait ses proches.

Une venue polémique

Sa venue en France pour commémorer le 75e anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv, une des taches les plus sombres de l'histoire contemporaine française, fait grincer quelques dents, certains dénonçant "un mélange des genres" ou "une instrumentalisation" des juifs français. L'association UJFP (Union juive française pour la paix) se dit ainsi "choquée" qu'un dirigeant israélien soit convié à la commémoration d'un "crime contre l'humanité franco-français". Le Parti communiste a également protesté, estimant que M. Netanyahu n'était pas porteur d'un "message de paix".

Les 16 et 17 juillet 1942, la police française a raflé plus de 13 000 juifs à Paris, y compris des milliers d'enfants que les nazis n'avaient pas réclamés. Entassés pendant quatre jours dans des conditions inhumaines au Vélodrome d'Hiver, un stade de cyclisme, ils furent déportés à Auschwitz. Moins d'une centaine de personnes en revinrent. A l'issue de la cérémonie dimanche matin, M. Netanyahu, qui n'est pas venu en France depuis la grande marche contre le terrorisme après les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Casher en janvier 2015, aura un entretien bilatéral avec Emmanuel Macron. L'occasion pour le dirigeant israélien de tester son interlocuteur sur les intentions de la France concernant le rôle qu'elle entend jouer sur le dossier israélo-palestinien, ou sur son attitude vis-à-vis de l'Iran, bête noire d'Israël.

"Redoutable animal politique"

"Sur le conflit israélo-palestinien, la ligne est encore assez floue", estime Jean-Paul Chagnollaud, spécialiste de la question palestinienne. M. Macron, qui a reçu récemment à l'Elysée le président palestinien Mahmoud Abbas, a bien réitéré le soutien de la France à la solution à deux Etats et sa condamnation de la colonisation israélienne, deux axes traditionnels de la diplomatie française sur ce sujet.

Mais il n'a pas dit s'il entendait relancer l'initiative française de son prédécesseur François Hollande, qui prônait une approche internationale du conflit et avait organisé en janvier 2017 une conférence internationale sur le Proche-orient, provoquant l'ire d'Israël. "Netanyahu est un redoutable animal politique et veut s'assurer que la France n'interviendra pas davantage", analyse M. Chagnollaud, qui rappelle également que les prédécesseurs de M. Macron, Nicolas Sarkozy puis François Hollande, "ont espéré avoir de bons rapports avec M. Netanyahu et ont déchanté assez vite".

Conflit de basse intensité, menace d'explosion incessante

Jeudi, l'historien israélien Zeev Sternhell a publié dans le quotidien Le Monde une tribune intitulée : "M. Macron, soyez ferme face à M. Netanyahu", dans laquelle il exhortait Paris à "prendre ses responsabilités". Les négociations entre Israéliens et Palestiniens n'ont jamais repris depuis l'échec d'une médiation américaine au printemps 2014, et, si le conflit reste de basse intensité, l'explosion menace en permanence. "Il faut que la France et l'Europe se saisissent de la question. Il y a peut-être une opportunité étant donné l'état dans lequel se trouve la Maison Blanche en ce moment et les plans de Donald Trump qui restent bien vagues et mystérieux", déclare à l'AFP l'ancien ambassadeur de France en Israël, Elie Barnavi.

Le président américain, qui a un moment laissé planer le doute sur l'engagement des Etats-Unis pour une solution à deux Etats, a assuré lors d'une visite en mai en Israël et dans les territoires que la paix était possible, sans en dire plus. L'Iran devrait également être abordé au cours de l'entretien, tout comme la Syrie, qui inquiète de plus en plus Israël compte tenu de l'implication iranienne dans le conflit. "Nous sommes concernés par ce qui se passe en Syrie. Et Macron a eu des contacts avec la Russie, a rencontré Poutine, Trump, a des liens étroits avec Merkel", souligne de son côté Tsilla Hershco, chercheuse à l'université Bar Ilan.

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http://jourstranquilles.canalblog.com/tag/vel%20d'hiv

15 juillet 2017

SOLDES troisième week-end

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15 juillet 2017

TURQUIE : il y a un an...

Oya Baydar : « Le coup d’Etat raté du 15 juillet, une bénédiction de Dieu pour Erdogan, une malédiction du diable pour la Turquie »

Par Oya Baydar

La romancière Oya Baydar revient sur la tentative de putsch qui a permis au président d’imposer l’état d’urgence et d’écraser toute forme d’opposition.

Quand, dans la foulée de la tentative de coup d’Etat raté du 15 juillet 2016, le président de la République Recep Tayyip Erdogan avait paru sur les écrans et qualifié de « bénédiction de Dieu » les terribles événements ayant occasionné des tirs contre les civils, des centaines de morts et le bombardement de l’Assemblée nationale par des avions de guerre, le sens de ces propos nous avait quelque peu échappé.

Le 20 juillet, lorsque l’état d’urgence fut proclamé et que le coup d’Erdogan s’abattit sur nous de tout son poids, nous comprîmes que ce 15 juillet « béni » pour Erdogan était une malédiction du diable pour la Turquie. Car ce putsch raté – encore sombre et douteux par bien des aspects – a permis au pouvoir d’asseoir le régime d’un seul homme en écrasant toute forme d’opposition, de mettre fin à l’Etat de droit en lui confiant les rênes du pouvoir judiciaire, et de s’acheminer vers un ordre politique et social islamo-fasciste.

Un an s’est écoulé depuis. ­Désormais, parler de droit, de ­suprématie de la loi, d’équité dans le jugement, de liberté d’expression ou même de sécurité des biens et des personnes est devenu chose difficile. Le président de la République a beau déclarer qu’il ne voit pas en quoi l’état d’urgence nuit à qui que ce soit, toutes les strates de la société opposées à cet état de fait, intellectuels, ­démocrates, laïques, pacifistes, Kurdes, plus de la moitié d’une population qui aspire seulement à la tranquillité et à la paix… tous se retrouvent assujettis au coup d’Etat civil perpétré le 20 juillet sous le nom d’« état d’urgence ».

Un bref bilan, pour rappel

Le nombre de personnes placées en garde à vue ou écrouées parce qu’elles sont accusées d’appartenir à la mouvance güléniste ou de collaborer à des organisations terroristes dépasse – pour le moment – les 150 000. Selon les sources officielles, quelque 53 000 personnes sont détenues depuis un an, sans savoir pour quels chefs d’accusation ni même avoir comparu en procès. Il y a beaucoup de suicides. Le nombre de gens placés en détention provisoire, incarcérés ou limogés sans motif mais « par principe de nécessité » avoisine les 170 000. Les purges se poursuivent au même rythme et aucun critère ne permet de savoir qui fera partie du prochain wagon.

A l’heure où je rédige ces lignes, 173 journalistes, douze députés du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), parmi lesquels les deux coprésidents du parti, un du CHP, l’ensemble des maires, des hommes et femmes politiques kurdes sont derrière les barreaux. Des centaines de journaux, de ­revues, des dizaines de chaînes de télévision nationales et locales ont été fermées sans plus de formalité.

« 1984 », d’Orwell, et « Le Procès », de Kafka,sur la liste des best-sellers

Conséquence plus grave encore et qu’on ne peut expliquer par des chiffres : l’érosion des valeurs, l’augmentation de l’agressivité, de la brutalité de la société sous l’impulsion de la rhétorique de la violence et de la haine émanant du pouvoir ; l’instrumentalisation à des fins politiques du bellicisme, de la soif de revanche et de la discrimination, en appelant aux sentiments sanglants, en flattant les pulsions de mort et de destruction. Résultat : les masses sous ­l’influence de cette propagande considèrent comme des ennemis et des traîtres tous ceux qui ne leur ressemblent pas et qui ne pensent pas comme elles ; la société s’avilit.

Voilà un an que 1984, d’Orwell, et Le Procès, de Kafka, sont en tête de liste des meilleures ventes. Nous avons l’impression de vivre dans l’atmosphère de 1984 et d’être aux prises avec le cauchemar de Joseph K. Quand je dis nous, ce n’est pas seulement la frange laïque et occidentalisée de la société, pas seulement les gauchistes défenseurs des libertés, les Kurdes et les intellectuels démocrates. Mais nombre de musulmans conservateurs ­partagent aussi les mêmes préoccupations, les mêmes craintes et les mêmes angoisses.

Le règne de l’absurde et de l’arbitraire

Je suis âgée. J’ai vécu trois coups d’Etat militaires, diverses périodes de loi martiale et interventions militaires dont le Mémorandum du 28 février 1997, qualifié de coup d’Etat militaire postmoderne. J’ai connu la prison, la torture, j’ai été obligée de vivre, de longues années durant, loin de mon pays comme réfugiée politique, mais jamais je n’avais vu le non-droit atteindre de telles proportions et un tel degré d’arbitraire. Même les régimes putschistes, aussi violents fussent-ils, avaient un droit interne et des limites. Actuellement, il n’existe plus ni droit ni ­limites. C’est le règne de l’absurde et de l’arbitraire.

Un an avant cette tentative avortée de coup d’Etat, l’obtention par le HDP de 80 députés à l’Assemblée et l’impossibilité pour l’AKP d’Erdogan de constituer un gouvernement majoritaire à l’issue des élections législatives du 7 juin 2015 furent les signes avant-coureurs de ces dangereux développements. Les jours suivants, résolument prêt à tout pour ne pas perdre le pouvoir, Erdogan mit fin au processus de paix initié pour régler pacifiquement la question kurde.

Cette guerre turco-kurde, qui avait mis les provinces du Sud-Est à majorité kurde à feu et à sang et causé la mort de milliers de personnes (en majorité des civils) – du fait de l’armée turque ou de la guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) –, a complètement détruit les équilibres déjà fragiles de la société. Le chauvinisme et le nationalisme turcs ­mâtinés d’islam sunnite se mirent à « plafonner », pour reprendre les propres termes d’Erdogan.

Aujourd’hui, la société se trouve plus divisée que jamais, coupée en deux. D’un côté, ceux qui ­votent AKP et que le pouvoir reconnaît comme « la nation » et, de l’autre, une opposition très fragmentée et stigmatisée comme étant un ­ramassis de « traîtres soutenant le terrorisme ».

Je me sens en prison ­semi-ouverte

Témoin de ce qui s’est passé à l’automne 2015 dans le Sud-Est, à Silvan, à Cizre, dans la vieille ville de Diyarbakir, en février 2016, je suis tombée malade au point d’être hospitalisée d’urgence. Diagnostic : stress extrême et dépression. Ce qui m’a contrainte à l’alitement, c’est l’impuissance et le désespoir qui m’ont assaillie après avoir vu les tragédies humaines auxquelles les gens de là-bas sont confrontés.

En ce qui concerne l’atmosphère de pression antidémocratique qui s’est encore accrue avec la proclamation de l’état d’urgence, les traitements injustes qui s’étendent à toutes les strates de la société, les violations du droit qui touchent l’ensemble de mon entourage, l’arrestation de mon mari en même temps que celles des rédacteurs et du comité de direction de Cumhuriyet lors de l’opération lancée contre le journal, la question légitime que la majorité d’entre nous se pose en une telle période, à savoir « quand viendra mon tour ? » ; la honte de s’autocensurer quand on écrit et, pire encore, le sentiment d’impuissance… tout cela me torture et me dévore.

Dans un contexte où de très lourdes injustices sont commises, où des dizaines de milliers de personnes sont retenues en prison, j’ai honte d’en parler, mais en raison de l’interdiction de sortir du territoire qui est faite à mon mari, fini les voyages. Nous n’avons même plus la possibilité de voir notre fils qui vit à l’étranger ainsi que nos petits-enfants.

Par ailleurs, nos amis, nos connaissances, les gens que nous aimons et que nous estimons sont en grande partie en prison ou quittent un à un le pays. Nous sommes chaque jour de plus en plus seuls et isolés. Nous perdons notre joie de vivre, de même que s’étiole ­notre sentiment que la paix, la ­liberté, la justice, la démocratie et toutes les valeurs pour lesquelles nous nous sommes battus et avons payé un lourd tribut porteraient un jour leurs fruits.

Et à mon âge, si vous n’avez plus toute la vie devant vous et que vous n’arrivez plus à trouver la force intérieure nécessaire pour rouler votre rocher de Sisyphe, garder l’espoir devient de plus en plus difficile. Il ne vous reste plus qu’une chose à faire : vous retirer dans un coin, vous désintéresser du cours des événements.

Mais c’est là un choix qui ne ­convient ni à quelqu’un comme moi ni à ma génération, qui se sent responsable de son pays et de tout. Nous ne consentons nullement à endosser le rôle des trois singes.

Pour ne pas devenir étrangère à moi-même, je resterai

Mes amis occidentaux me demandent souvent pourquoi je refuse de partir à l’étranger, pourquoi je prends le risque de rester. « En ce moment, même si j’étais en prison, cela me serait plus facile que d’être en exil. » Et ma réponse est parfaitement sincère. L’exil, j’y ai déjà goûté et je sais ce que ça implique. Quand vous êtes jeune, d’un âge où vous pouvez encore espérer fonder une nouvelle vie et qu’il vous est possible de poursuivre votre combat de l’extérieur, vous supportez. Sinon, vous pourrissez, vous mourez à petit feu et vous devenez étranger à vous-même.

Les gauchistes de ma génération étaient mus par le désir de sauver le monde, l’humanité et le pays. C’est ainsi que nous avons donné du sens à notre existence. Maintenant, pour ne pas me renier, pour ne pas trahir mon passé et mon utopie, je veux rester sur ces terres, écrire aussi longtemps que je le pourrai, partager le sort des ­victimes et le combat des forces démocratiques d’opposition qui essayent quand même de lutter.

(Traduit du turc par Valérie Gay-Aksoy.)

Oya Baydar, née en 1940, est romancière. Son dernier livre traduit, « Et ne reste que des cendres », est paru en 2015, chez Phébus. ­Militante de gauche, elle est emprisonnée en 1971, puis exilée en Allemagne de 1980 à 1991. En 2016, elle est poursuivie par l’Etat turc pour son soutien à une enseignante kurde accusée de terrorisme pour avoir demandé la paix à la télévision.

Plus de 7 000 limogeages un an après le putsch raté contre Erdogan L’agence de presse officielle turque Anatolie a rapporté, vendredi 14 juillet, que 7 563 officiers de police, soldats et membres de ministères ont été limogés en Turquie, après un nouveau décret publié dans le cadre de l’état d’urgence imposé depuis un an. Ce décret survient à la veille des commémorations du premier anniversaire de la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016. Accusant le prédicateur Fethullah Gülen d’être derrière le putsch, ce que nie l’intéressé, Ankara traque ses sympathisants : 50 000 personnes ont été arrêtées, plus de 100 000 limogées. En tout, 4 000 magistrats ont été radiés et l’armée turque est affaiblie, avec le limogeage – jusqu’au décret de vendredi – d’au moins 150 généraux. Depuis les Etats-Unis, où il vit, M. Gülen a condamné la « persécution sans précédent » dont est victime son mouvement Hizmet (« service » en turc).

15 juillet 2017

Chine: le corps du Nobel dissident Liu Xiaobo a été incinéré

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Le corps du dissident chinois et prix Nobel de la paix 2010 Liu Xiaobo a été incinéré samedi matin après une "cérémonie simple" en présence de sa femme et de proches, ont indiqué les autorités locales.

La dépouille de l'opposant a été incinérée "conformément à la volonté des membres de sa famille" à Shenyang (nord-est de la Chine), où Liu Xiaobo était hospitalisé jusqu'à son décès jeudi, a assuré lors d'une conférence de presse Zhang Qingyang, un responsable du bureau d'information de la municipalité.

Des photos diffusées par les autorités montraient son épouse, la poétesse Liu Xia, avec des lunettes noires et en pleurs devant le corps de son mari, ainsi que des proches s'inclinant devant la dépouille entourée de fleurs blanches.

Le dissident, premier prix Nobel de la paix chinois, est mort jeudi d'un cancer du foie sans que le régime communiste ne le laisse finir ses jours en liberté à l'étranger, ce qui vaut depuis à Pékin une pluie de critiques.

Ecrivain et professeur, Liu Xiaobo avait été arrêté en décembre 2008 puis condamné un an plus tard pour subversion à 11 ans de prison. Le gouvernement chinois lui reprochait d'avoir corédigé un manifeste, la Charte 08, prônant notamment des élections libres.

Après sa mort, les regards se tournent désormais vers sa femme, en résidence surveillée depuis 2010. Le comité Nobel norvégien s'est dit vendredi "profondément inquiet" pour elle, appelant la Chine à la laisser quitter le pays.

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Chine. Une mort étouffée par la censure

Liu Xiaobo avait été arrêté, fin 2008, après avoir corédigé un texte appelant à la démocratisation du pays. Il avait été condamné, un an plus tard, à 11 ans de prison pour « subversion » puis placé en liberté conditionnelle.

Il était le seul Chinois à avoir jamais obtenu le prix Nobel de la paix. Mais l'efficace censure du régime communiste rendait tabou, hier, jusqu'au nom du dissident, inconnu de la grande majorité de ses compatriotes, particulièrement les plus jeunes.

Au pied de l'hôpital où l'opposant a succombé, jeudi, à un cancer après huit années de détention, seule une personne avait entendu parler de Liu Xiaobo sur la vingtaine interrogées. « C'est qui ? Une star d'internet ? » demandait un commerçant, ignorant tout de la polémique mondiale entourant le sort du dissident, que Pékin a, jusqu'au bout, refusé de libérer pour qu'il puisse suivre un traitement à l'étranger.

Les médias chinois ont gardé le silence sur son décès, à de très rares exceptions près, comme l'agence Chine nouvelle, qui l'a brièvement annoncé sur son service en anglais mais pas en chinois, tout en évitant de rappeler qu'il avait obtenu le Nobel 2010.

Sur internet, la « grande muraille » de la censure bloquait les références à l'opposant. Le nom « Liu Xiaobo » ne donnait aucun résultat sur le moteur de recherche Baidu. Le réseau Weibo, le « twitter chinois », bloquait son nom ainsi que ses initiales, « LXB ». De rares messages parvenaient toutefois à franchir la censure avant d'être promptement effacés.

« L'Histoire retiendra son nom »

« Il était le courage incarné. L'Histoire retiendra son nom, mort ou vif », proclamait un éphémère message sur Weibo. « Toi qui venais d'être relâché avais changé le monde. Ceux qui sont toujours en prison te saluent », écrivait un autre utilisateur.

Signe de l'efficacité de la censure du régime communiste, les plus jeunes rencontrés à Shenyang, la grande ville du nord-est où Liu Xiaobo était hospitalisé, semblaient tout ignorer de son rôle dans le mouvement de Tiananmen pour la démocratie, en 1989.

« Je ne sais pas ce que c'est que cette révolution étudiante. Je ne connais rien aux choses de cette époque », témoigne Li Pengfei, un doctorant en ingénierie de l'Université du Dongbei, la plus proche de l'hôpital.

Exception : Zhang Xinyu, un quinquagénaire occupé à peindre dans la chaleur étouffante d'un parc de Shenyang avant l'annonce de la mort de Liu Xiaobo. « Je le connais. Tous les gens de ma génération le connaissent, c'est sûr », affirme Zhang Xinyu, qui ne peut cependant pas croire que l'opposant ait été encore en détention. « Il a forcément dû être libéré. Ça doit aller pour lui, après tout ce temps, il ne doit plus y avoir de problème », suppose-t-il.

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