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Jours tranquilles à Paris
29 avril 2019

Milo Moiré

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28 avril 2019

Analyse En froid avec Trump, la Corée du Nord se tourne vers la Russie, l’ancien « pays frère »

Par Nicolas Ruisseau, Moscou, correspondance, Philippe Pons, Tokyo, correspondant

A Vladivostok, dans l’Extrême-Orient russe, Kim Jong-un devait retrouver, jeudi, Vladimir Poutine pour leur première rencontre officielle.

La première rencontre entre le président Vladimir Poutine et Kim Jong-un, qui devait avoir lieu à Vladivostok (Russie), jeudi 25 avril, a une signification particulière alors que les négociations entre les Etats-Unis et la République populaire démocratique de Corée (RPDC) sont dans l’impasse à la suite de l’échec du sommet d’Hanoï, en février, entre le dirigeant nord-coréen et Donald Trump.

Quels que soient ses résultats, cette rencontre pourrait donner à Kim Jong-un une nouvelle marge de manœuvre : « Il envoie le signal à Washington qu’il a d’autres interlocuteurs puissants et qu’il peut compter sur la Russie », estime Artiom Loukine, professeur de relations internationales à l’université d’Extrême-Orient de Vladivostok.

La Russie, de son côté, « entend montrer qu’elle a les moyens économiques et politiques pour peser sur les équilibres régionaux », analyse, pour sa part, Andreï Lankov, spécialiste de la RPDC à l’université Kookmin à Séoul.

Le sommet fait suite à plusieurs invitations du président Poutine, adressées au dirigeant nord-coréen. Sa tenue fut différée par les pourparlers entre Pyongyang et Washington. Le dernier sommet entre Moscou et Pyongyang remonte à 2011, lorsque Kim Jong-il, père du dirigeant actuel, a rencontré le président Dmitri Medvedev. En revanche, depuis 2018, Kim Jong-un a rencontré quatre fois le président chinois, Xi Jinping.

Travailleurs corvéables à merci

Les entretiens porteront sur une priorité pour la RPDC : la coopération économique. Membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU), la Russie a voté, en 2017, comme la Chine, les sanctions internationales qui frappent Pyongyang. Depuis la suspension des essais nucléaires et balistiques nord-coréens, en 2018, Moscou demande que ces sanctions soient atténuées. Et, comme dans le cas de la Chine, leur application par la Russie est sujette à caution : le pétrole russe, transbordé d’un tanker à un autre en pleine mer, transite aussi apparemment par voie ferrée à travers la Chine du Nord-Est jusqu’aux provinces septentrionales nord-coréennes.

Un autre dossier épineux porte sur les travailleurs nord-coréens en Sibérie, également frappés par les sanctions onusiennes. Les Etats membres ont jusqu’à décembre pour s’y conformer. En Russie, ces Nord-Coréens sont au nombre de 10 000, travaillant dans des conditions « contraires aux normes internationales », selon l’ONG Human Rights Watch, dans les mines, les forêts et la construction. Corvéables à merci, ils représentent une source importante de devises pour Pyongyang, qui a expressément demandé à Moscou de continuer à les accueillir.

Les échanges entre les deux pays sont faibles, comparés à ceux que la RPDC entretient avec la Chine : les exportations nord-coréennes vers la Russie se chiffrent à moins de 2 millions de dollars (1,8 million d’euros) et les importations russes à 32 millions de dollars. Ce à quoi il faut ajouter les trafics divers qui passent par la courte frontière qui les sépare (une vingtaine de kilomètres) ou qui transitent en mer pour arriver au grand port nord-coréen de Chongjin.

Les grands projets de coopération passant par la Corée du Nord – un oléoduc reliant la Sibérie à la Corée du Sud, ou le rétablissement d’une voie ferrée le long de la côte orientale de la péninsule, afin de la connecter au Transsibérien – doivent attendre des jours meilleurs.

« Méfiance réciproque »

Autrefois « pays frères », la RPDC et la Russie soviétique ont eu des relations parfois orageuses, sous une cordialité de façade. Les troupes soviétiques ont libéré la partie nord de la péninsule coréenne en 1945, et ils ont mis au pouvoir un jeune Kim Il-sung, qui s’est vite révélé moins malléable que ne le pensait Moscou.

Jusqu’à l’effondrement de l’URSS, Pyongyang sut habilement se tailler une marge d’indépendance en jouant de la rivalité sino-soviétique. La chute du régime soviétique l’a non seulement privé de cette carte, mais elle s’est surtout traduite par une aide réduite et une flambée des prix des exportations russes fixées en fonction du marché et non plus selon des tarifs privilégiés : pris à la gorge, le pays, déjà mal en point, victime de catastrophes naturelles, devait connaître une période de famine lors de la seconde partie des années 1990. « Un passé qui a nourri une méfiance réciproque tenace des deux côtés », estime Andreï Lankov.

Il fallut attendre l’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine pour que les relations commencent à se réchauffer. Entre-temps, Pékin avait profité du refroidissement et du désengagement russes pour accroître son influence sur Pyongyang et apparaître comme son principal allié.

Aujourd’hui, Kim Jong-un pourrait chercher à rééquilibrer les liens avec Pékin en se rapprochant de Moscou, et Vladimir Poutine à revenir en force dans le jeu géopolitique de l’Asie du Nord-Est. « L’impasse des négociations entre les Etats-Unis et la RPDC constitue une chance pour Poutine de passer du rôle d’observateur à celui d’acteur dans la crise coréenne et montrer que l’on peut aborder le dossier nord-coréen en dehors de la feuille de route américaine », explique Andreï Kortounov, directeur du groupe de réflexion Russian International Affairs Council, à Moscou.

Plutôt qu’à se livrer au jeu de bascule entre Moscou et Pékin comme ses aïeux, Pyongyang veut surtout montrer à Washington qu’il ne dépend pas du seul allié chinois.

28 avril 2019

Toilet Paper

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28 avril 2019

Extrait d'un shooting

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27 avril 2019

«Grace de Monaco, princesse en Dior»

De toutes les têtes couronnées que l'on a pu voir en Dior depuis la création de la maison Dior, Grâce de Monaco occupe un statut particulier. Fidèle parmi les fidèles depuis la robe qu'elle porta le soir de sa rencontre avec le prince Rainier, elle recevait chaque saison les luxueux livres reliés qu'éditait Dior pour les clientes VVIP et choisissait ses modèles sur croquis, entre deux échantillons de tissu. Elle a tellement porté de Dior que lorsque le Rocher décide à la fin des années 80 de réaliser les inventaires des collections couture du palais, c'est à Marc Bohan qu'est confié l'exercice : la plupart des créations étaient de lui ! Ce sont 90 de ces modèles que l'on retrouve aujourd'hui au musée Christian Dior de Granville.

«Grace de Monaco, princesse en Dior», musée Christian Dior. Granville, du 27 avril au 17 novembre.

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27 avril 2019

Extrait d'un shooting

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26 avril 2019

Roman Polanski poursuit l’Académie des Oscars en justice après son exclusion

Le réalisateur franco-polonais estime n’avoir pas eu la chance de « se faire entendre ».

L’académie des Oscars va devoir se défendre au tribunal de sa décision d’exclure, en 2018 dans le sillage du mouvement #metoo, le réalisateur franco-polonais Roman Polanski, qui a fui les Etats-Unis il y a quatre décennies après avoir plaidé coupable de détournement de mineure. Le cinéaste, 85 ans, a déposé un recours en justice à Los Angeles en Californie, jeudi 18 avril, selon l’assignation transmise par son avocat Harland Braun à l’Agence France-presse (AFP) samedi.

Le 3 mai 2018, l’Académie des arts et sciences du cinéma, qui remet les Oscars et compte plus de 7 000 membres, avait annoncé l’exclusion de M. Polanski en même temps que celle de l’acteur Bill Cosby, condamné pour agression sexuelle.

Pas de « préavis raisonnable »

La décision avait été transmise par courrier le jour même au réalisateur, « avec effet immédiat ». A l’époque, le Conseil des gouverneurs de l’Académie, composé de 54 membres, avait dit avoir suivi ses nouvelles normes de bonne conduite, adoptées au début du mouvement #metoo et après la chute du producteur Harvey Weinstein.

Mais M. Polanski estime, dans l’assignation rédigée par son conseil, que l’Académie aurait dû lui donner un « préavis raisonnable » avant toute mesure d’exclusion, et « une chance raisonnable de se faire entendre ». Il est précisé dans ce document que l’organisation hollywoodienne, qui regroupe les professionnels du septième art, s’est réunie le 26 janvier pour réexaminer et confirmer sa décision.

Soutenu par la victime

« Les procédures suivies pour expulser M. Polanski étaient équitables et raisonnables. L’Académie défend une décision appropriée », a répondu un porte-parole, vendredi, dans un communiqué transmis à Variety.

Roman Polanski avait plaidé coupable, en 1977, de détournement de mineure pour avoir eu des relations sexuelles illégales avec Samantha Geimer, alors âgée de 13 ans.

Ce seul chef d’accusation retenu était le résultat d’un accord à l’amiable avec le juge, après que Polanski a été inculpé initialement sur des charges plus graves, notamment viol d’une mineure sous l’emprise de stupéfiants.

Samantha Geimer, qui a déjà expliqué avoir pardonné à M. Polanski, a déclaré qu’elle le soutenait dans sa démarche de réadmission. Le réalisateur a fui les Etats-Unis à la suite d’un changement de position du juge, qui risquait de le condamner à une peine plus lourde que prévue. Les procureurs américains cherchent toujours à le faire revenir dans le pays pour qu’il reçoive sa sentence.

26 avril 2019

Jean-Pierre Marielle est mort à 87 ans

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Par Véronique Cauhapé

Bon vivant, acteur truculent, qui a tourné dans de nombreuses comédies, comme « Week-end à Zuydcoote », le comédien s’est éteint mercredi des suites d’une longue maladie.

Le verbe traînant, l’air désabusé lui ont fourni une merveilleuse façade en trompe-l’œil dont il a peut-être usé avec un brin de malice. Pour tromper son monde et sans doute, aussi, pour avoir la paix, du moins avec les « cons » qu’il craignait comme la peste (« Ah oui, ça fout les jetons, les cons »). A l’inverse de cette allure de seigneur revenu de tout, Jean-Pierre Marielle, qui est mort mercredi 24 avril, a fait preuve, durant 87 ans, d’un appétit d’ogre.

« Agathe Marielle a la tristesse d’annoncer que son mari, l’acteur Jean-Pierre Marielle, s’est éteint le 24 avril, à 16 h 24, à l’hôpital des Quatre-Villes, à Saint-Cloud, des suites d’une longue maladie. Les obsèques se dérouleront dans la plus stricte intimité », a annoncé son épouse dans un communiqué.

Epicurien, inattendu, excessif, il a su garder toute sa vie le goût du jeu et de l’enfance, ne faisant rien comme tout le monde, capable de prendre de la confiture avec de l’omelette et de jouer des tours de gosse à ses vieux copains. « Il fait toujours comme il a envie. Avec lui, dans la vraie vie, on s’amuse. On n’est jamais monsieur et madame », disait la comédienne Agathe Natanson, sa quatrième épouse qu’il avait rencontrée en 1997 et avec laquelle il s’était marié en 2003 à Florence, en Italie.

Cette vie, commencée le 12 avril 1932 à Paris, l’avait conduit à devenir acteur sans qu’il puisse l’expliquer. Jean-Pierre Marielle ne croyait ni en la vocation ni au fait que jouer puisse s’apprendre. Il était devenu comédien par hasard, faire le pitre lui convenait. L’affaire s’arrêtait là. Difficile néanmoins de se satisfaire de ce revers de main auquel il avait recours dans chaque interview. Mieux vaut y voir l’illustration de l’ennui qu’il éprouvait à parler de lui et à théoriser sur son métier. Car « jouer », « faire l’acteur » l’a guidé dès l’adolescence, quand, au lycée de Dijon, il monte avec ses camarades des pièces de Tchekhov. C’est là qu’un professeur de littérature l’encourage à devenir comédien de théâtre.

« C’est comme les années à prunes »

Jean-Pierre Marielle n’a pas besoin de plus et part sur-le-champ pour Paris où il intègre le Conservatoire national d’art dramatique. Nous sommes au tout début des années 1950, et se retrouvera en ce saint des saints une sacrée bande de joyeux drilles, prêts à faire voler en éclats les carcans et les diktats.

Belmondo, Cremer, Marielle, Rich, Rochefort, Vernier, Beaune. Sept jeunes hommes venus d’horizons très différents qui s’unissent dans le vent frais de l’amitié. Le rire, les larmes, les déconvenues, les histoires d’amour les soudent pour une vie entière. « Il y a des années de groupe de comédiens, comme des années de peintres, de musiciens, c’est comme les années à prunes, comme le pinard. C’est comme ça », résumait Jean-Pierre Marielle, fidèle à sa ligne de conduite : ne pas chercher midi à quatorze heures.

Quelques rôles sur les planches et une poignée d’apparitions au cinéma le vouent d’abord aux seconds rôles, avant que des réalisateurs lui accordent leur confiance : Jean Girault (Faites sauter la banque, avec Louis de Funès, 1964), Henri Verneuil (Week-end à Zuydcoote, avec Jean-Paul Belmondo, 1964), Philippe de Broca (Le Diable par la queue, 1969).

Ces films mènent Jean-Pierre Marielle vers une notoriété qui se bâtit dans les années 1970, avec des comédies comme Sex-Shop, de Claude Berri, La Valise, de Georges Lautner, Comment réussir quand on est con et pleurnichard, de Michel Audiard, Calmos, de Bertrand Blier, Cause toujours… tu m’intéresses, d’Edouard Molinaro. Des personnages qu’il incarne avec ce même mélange d’humour, de candeur et de cynisme, et qui font de lui un des acteurs les plus truculents du cinéma gaulois.

Face à la critique, l’acteur n’est pas homme à se démonter, ni à se renier. Lui dont la jeunesse s’était nourrie de John Ford, Ingmar Bergman et Orson Welles, assumait chacun de ses choix. « Ça ne me gêne pas de faire des navets, j’espère en faire encore quelques-uns », avait-il dit en janvier 2011 lors d’une rencontre à la Fnac pour la sortie de son livre Le grand n’importe quoi (Calmann Lévy). Le gênaient en revanche « les nuls qui se prennent pour des génies ». Ceux-là étaient bannis de son répertoire. Si Jean-Pierre Marielle se définissait comme « un cabotin », il ne l’était pas au point de se frotter aux prétentieux.

« Je suis décalé, pas calé »

Il ne les considérait pas comme tels, les cinéastes qui, au moment où il se lasse des personnages un peu extravagants, lui apportent des rôles dramatiques. Il les a même aimés, au même titre que les longs-métrages qu’ils ont réalisés, les Joël Séria (Les Galettes de Pont-Aven), Bertrand Tavernier (Que la fête commence en 1974 et Coup de torchon, en 1981), Claude Berri (Uranus), Laurent Heynemann (Les Mois d’avril sont meurtriers), Claude Sautet (Quelques jours avec moi), Alain Corneau (Tous les matins du monde)…

Mais il n’en faisait pas plus de cas que des autres, ne se vantait pas outre mesure d’en avoir été. Aux journalistes qui lui demandaient quel avait été son plus beau rôle, il bottait en touche. « Je ne sais pas, j’ai fait trop de choses différentes », soulignait-il, n’omettant pas dans « ces choses », les dizaines de films tournés pour la télévision.

C’est surtout sur le théâtre et ses auteurs qu’il aimait s’attarder, se plaisant à exprimer le plaisir inouï qu’il éprouvait à se mettre à leur service. « Le théâtre est toujours une émotion très présente en moi. Entendre les trois coups, le rideau qui se lève et le murmure de la salle, puis on se lance. Comme les écrivains, le prix Goncourt, on attend toujours le rôle qui va faire de vous quelque chose que vous n’imaginez pas, même dans vos plus chers désirs ».

Jean-Pierre Marielle s’est plu à lire et dire les mots de Molière, Ionesco, Pinter, Pirandello, Anouilh, Tchekhov, Claudel… La quarantaine de pièces dans lesquelles il a joué sous la direction de grands metteurs en scène a su maintenir intacte sa joie de partager, avec le public, les œuvres et les écrivains qu’ils chérissaient.

Lecteur gourmand, fou de jazz, amoureux de l’art, Jean-Pierre Marielle disait cependant de lui-même qu’il n’était calé en rien : « Je suis décalé, pas calé. Il n’y a rien de mieux que d’être décalé. » De même que si Paris était sa ville, il n’en demeurait pas moins un paysan, un garçon dont l’enfance passée à Précy-le-Sec, dans l’Yonne, entre un père industriel et une mère couturière, avait laissé des traces qu’il prenait soin de cultiver et d’user comme un remède. Son penchant pour la contemplation, sa passion pour les plats du terroir – intarissable sur le petit salé aux lentilles, la potée, le haddock… – et les bons vins lui venaient de là. Ils ont été son meilleur rempart à la vaine agitation du monde.

26 avril 2019

Milo Moiré

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25 avril 2019

Comment Emmanuel Macron a préparé son « grand oral »

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Par Virginie Malingre

Le chef de l’Etat doit dévoiler jeudi ses annonces en réponse à la crise sociale lors d’une conférence de presse.

A l’agenda du président de la République, la journée du jeudi 25 avril indique un seul événement, à 18 heures : « Conférence de presse sur les conclusions du grand débat national. » Pour le reste, dit-on à l’Elysée, des « séances de travail » sont prévues pour préparer la rencontre entre Emmanuel Macron et les médias, au cours de laquelle le chef de l’Etat dévoilera les mesures qu’il a décidé de prendre à la suite du grand débat.

Tout son cabinet est mobilisé pour préparer cet exercice délicat, auquel se sont pliés tous ses prédécesseurs mais que le jeune président expérimentera pour la première fois. « Amenez vos sandwichs parce que ça va durer longtemps », a conseillé Daniel Cohn-Bendit aux journalistes, sur le ton de la boutade, lundi sur la chaîne LCI.

Emmanuel Macron sait que ses annonces et la présentation qu’il en fera seront cruciales pour les élections européennes mais aussi pour la suite de son quinquennat. Qu’elles se révèlent « déceptives », comme le craint une partie de son entourage, et il aura du mal à redonner une impulsion à son mandat, ralenti par une succession de crises depuis l’affaire Benalla en juillet 2018.

« Nous ne reprendrons pas le cours normal de nos vies », avait-il promis le 10 décembre 2018, après avoir présenté un plan de soutien du pouvoir d’achat de 10 milliards d’euros et le lancement du grand débat, destinés à apaiser la colère des « gilets jaunes ».

Le chef de l’Etat a beaucoup hésité sur la manière dont il devait faire connaître ses arbitrages aux Français. Finalement, il a choisi de présenter dans un « propos liminaire » les chantiers qui attendent l’exécutif pour « l’acte II du quinquennat » avant d’en détailler les tenants devant les journalistes, lors d’une conférence de presse qui doit durer au moins deux heures dans la salle des fêtes de l’Elysée.

Initialement, le président devait faire une allocution télévisée le 15 avril puis une conférence de presse trois jours plus tard. L’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, à l’heure où son visage devait apparaître sur les écrans de télévision, a chamboulé ses plans.

Fuites dans les médias

Jusqu’ici, Emmanuel Macron, désireux de se démarquer de François Hollande et de prendre ses distances avec la presse, avait refusé de se prêter à cet exercice. « Tu devais retenir les informations et entretenir le mystère », a d’ailleurs dit le président à Sibeth Ndiaye, son ancienne conseillère en communication nommée porte-parole du gouvernement. La scène s’est déroulée le 8 avril, lors de la cérémonie qu’il a organisée à l’Elysée pour remercier dix-sept conseillers élyséens ayant démissionné au cours des dernières semaines, comme le rapportent Les Echos, dans leur édition du 13 avril.

En attendant que cette dernière soit remplacée, tout comme Sylvain Fort et Ismaël Emelien, qui ont mis en œuvre la politique de communication d’Emmanuel Macron, Philippe Grangeon, son nouveau conseiller spécial, tente d’apaiser les relations entre le président et les médias, très tendues depuis le début du quinquennat.

Depuis son arrivée en février, la perspective de la fermeture de la salle de presse de l’Elysée, qui inquiétait beaucoup les agenciers accrédités au palais présidentiel, s’est d’ailleurs éloignée. Très attaché aux corps intermédiaires pour avoir notamment travaillé à la CFDT, ce marcheur de la première heure a eu à cœur de convaincre Emmanuel Macron de faire un geste envers les journalistes en organisant une conférence de presse.

Après l’incendie de Notre-Dame de Paris, le chef de l’Etat a de nouveau tergiversé. Les fuites dans les médias après sa vraie fausse « adresse aux Français » du 15 avril – elle a été enregistrée mais n’a jamais été diffusée – l’ont « passablement irrité », confie l’un de ses proches. Emmanuel Macron a décidé que l’annonce de ses mesures, attendues depuis des semaines, se ferait en fin d’après-midi, pour que le plus de Français possible aient l’occasion de s’y intéresser et que les JT puissent en rendre compte. « A 14 heures ou à 16 heures, les audiences sont plus faibles. Les médias sont le relais du président dans son face-à-face avec les Français », explique-t-on à l’Elysée.

Ces fuites qui ont tant agacé Emmanuel Macron lui ont cependant permis de tester les réactions aux annonces qu’il aurait dû faire le 15 avril. Et de reprendre sa copie, après en avoir une nouvelle fois discuté avec ses plus proches. Jeudi 18 avril, il a déjeuné avec le président du MoDem, François Bayrou. Samedi, avec celui de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand (La République en marche, LRM), avant de partir au Touquet (Pas-de-Calais) rejoindre son épouse et s’offrir un bain de foule.

Des orientations « enrichies »

Depuis, Emmanuel Macron reste en contact étroit avec ces proches, tout comme avec Philippe Grangeon et le premier ministre, Edouard Philippe, qu’il a vu mardi et avec lequel il devait de nouveau s’entretenir mercredi matin avant le conseil des ministres. Sans oublier Jean-Yves Le Drian, le ministre des affaires étrangères, et celui de l’intérieur, Christophe Castaner, qu’il a reçus mardi.

Faut-il y voir un signe ? Mercredi, en fin de journée, son dernier rendez-vous officiel avant la conférence de presse de jeudi a été pour Bruno Le Maire, chargé de l’économie et des finances, qui a eu à cœur ces dernières semaines de limiter les effets de la crise des « gilets jaunes » sur les finances publiques.

LE PRÉSIDENT, QUI S’EST NOTAMMENT VU REPROCHER DE NE PAS ASSEZ SE PRÉOCCUPER D’ENVIRONNEMENT ET D’ÉCOLOGIE, POURRAIT RECTIFIER LE TIR

Pour l’essentiel, que ce soit la suppression de l’ENA, la réindexation sur l’inflation des retraites de moins de 2 000 euros, la baisse de l’impôt sur le revenu des classes moyennes, la suppression de certaines niches fiscales, la restriction à vingt-quatre du nombre d’élèves par classe en maternelle, CP et CE1, le moratoire sur les fermetures d’écoles et d’hôpitaux ou encore « la nécessité de travailler davantage » pour financer la dépendance, les orientations qui étaient prévues le 15 avril devraient être confirmées. Mais elles seront « précisées et enrichies », avance l’un de ses proches.

Le président, qui s’est notamment vu reprocher de ne pas assez se préoccuper d’environnement et d’écologie, pourrait rectifier le tir. Il « se contente d’acheter la paix sociale (…) mais sans engager le début d’une politique de transition écologique et solidaire », a ainsi jugé son ancien ministre de la transition écologique, Nicolas Hulot, samedi, dans Libération.

Depuis quelques jours, au sein de la majorité, ils sont plusieurs à assurer que la copie de jeudi sera, de ce point de vue, plus satisfaisante. « J’attends des mesures complémentaires car, pour nous, dans la campagne européenne, c’est la première urgence, l’urgence climatique. Nous échangeons avec le président pour des mesures complémentaires », a déclaré, lundi, sur Europe 1, Pascal Canfin, l’ancien directeur général du WWF France, aujourd’hui numéro deux de la liste LRM pour le scrutin européen du 26 mai.

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